Tout d'abord, je tiens à présenter mes excuses aux témoins pour ce retard. Notre vote a été retardé à la Chambre des communes. Ensuite, les membres du Comité ont rejoint la salle de réunion.
Soyez les bienvenus à la neuvième réunion du Comité permanent des affaires autochtones et du Nord. Nous sommes réunis ici sur le territoire non cédé de la nation algonquine anishinabe.
[Français]
Aujourd'hui, nous poursuivons notre deuxième étude sur les effets de la pénurie de logements sur les peuples autochtones du Canada.
Pour lancer la discussion, aujourd'hui, nous accueillons trois invités.
[Traduction]
Nous avons l'honorable Paulie Chinna, ministre chargée de la Société d'habitation des Territoires du Nord-Ouest. Nous avons Raigili Amaaq, présidente de l'Igloolik Housing Association, et Eiryn Devereaux, président-directeur général de la Société d'habitation du Nunavut.
Je n'ai pas besoin de vous rappeler à toutes et à tous les mesures sanitaires que nous suivons pendant cette période de COVID. Je ne m'y attarderai donc pas.
Afin que la réunion se déroule sans anicroche, j'exposerai quelques règles à suivre.
Les membres du Comité et les témoins peuvent s'exprimer dans la langue officielle de leur choix. Des services d'interprétation en anglais, en français et en inuktitut sont offerts à cette réunion. Vous avez le choix en bas de votre écran entre le parquet, l'anglais et le français. Si vous n'entendez pas l'interprète, veuillez m'en informer immédiatement et nous ferons le nécessaire pour rétablir le son avant de reprendre la séance. Vous pouvez utiliser à tout moment la fonction « lever la main », en bas de l'écran, si vous souhaitez prendre la parole ou attirer l'attention du président.
Avant de parler, veuillez attendre que je vous nomme. Lorsque vous avez la parole, veuillez parler lentement et clairement. Si vous n'avez pas la parole, votre microphone devrait être coupé. Veuillez respecter le temps imparti. Nous disposons d'une heure pour ce premier groupe. Je rappelle à tout le monde que tous les commentaires doivent être adressés au président.
Sans plus attendre, j'invite notre premier témoin, l'honorable Paulie Chinna, à prendre la parole.
Madame la ministre, vous avez cinq minutes.
:
Je vous remercie, monsieur le président, de me donner l'occasion de comparaître devant le Comité pour parler du sujet important des effets de la pénurie de logements sur les peuples autochtones dans tout le Canada.
J'aimerais, pour commencer, préciser que je ne comparais pas en qualité de représentante des peuples autochtones, mais en tant que ministre du gouvernement des Territoires du Nord-Ouest, gouvernement qui représente une population à plus de 50 % autochtone.
Je peux également parler de ma propre expérience et présenter mes propres observations en tant qu'Autochtone qui a grandi à Fort Hope, dans les Territoires du Nord-Ouest, dans une localité dénée d'environ 600 personnes située près du cercle arctique.
En ma qualité de ministre chargée de la Société d'habitation des Territoires du Nord-Ouest et de ministre responsable du dossier des sans-abri, je vois chaque jour les effets de la pénurie de logements sur les peuples autochtones dans le Nord. Que ce soit la longue liste d'attente pour des logements sociaux dans la plupart des petites collectivités ou les personnes mal logées que l'on voit dans les rues de Yellowknife, ces personnes sont, dans l'immense majorité des cas, des Autochtones.
Notre démographie n'explique pas tout. Les conséquences du système des pensionnats, y compris le traumatisme intergénérationnel, expliquent en partie cette situation. Les Territoires du Nord-Ouest avaient le taux de participation aux pensionnats le plus élevé de toutes les provinces et des territoires du Canada. Nous continuons de travailler avec les gouvernements, les collectivités et d'autres partenaires autochtones pour remédier à ces conséquences par des mesures telles que la mise en œuvre des appels à l'action de la Commission de vérité et réconciliation, mais il n'y a pas de solution miracle.
La répartition des possibilités économiques explique aussi pourquoi beaucoup de collectivités des Territoires du Nord-Ouest souffrent d'un manque de perspectives économiques, ce qui accroît la dépendance à l'égard des logements sociaux. Cela vaut tout particulièrement pour les petites collectivités dont la population est presque entièrement autochtone.
En tant que territoire, nous dépendons plus des logements sociaux que tout autre territoire ou province du Canada, à l'exception du Nunavut. Malgré des progrès importants réalisés ces dernières années en ajoutant de nouveaux logements sociaux avec l'aide du gouvernement fédéral, le besoin est immense et l'effort pour y répondre doit être soutenu.
Le coût de la construction, de l'entretien et du chauffage des logements sociaux dans le Nord du Canada entre aussi dans l'équation. Il peut être multiplié par rapport au coût par unité dans le Sud du Canada. Sur la durée de vie d'un logement, ces problèmes ne sont pas faciles à régler non plus. Ils résultent à la fois de l'éloignement des collectivités, d'un climat rude et d'une infrastructure de transport fiable limitée.
Que peut‑on faire pour remédier à ces conséquences et à leurs répercussions sur la population des Territoires du Nord-Ouest et, en particulier, sur la population autochtone? Je proposerai quelques solutions pour le logement en particulier.
Le gouvernement fédéral doit continuer d'être notre partenaire dans nos efforts pour combler la pénurie de logements dans les Territoires du Nord-Ouest. Cela signifie un financement pluriannuel durable des immobilisations afin d'augmenter le parc de logements sociaux neufs dans notre territoire.
Le gouvernement fédéral doit revoir son choix stratégique de baisse du financement des dépenses d'exploitation des logements sociaux. Cette décision, prise dans les années 1990, a eu un effet disproportionné dans les territoires du Nord à cause de coûts d'exploitation et d'entretien qui y sont beaucoup plus élevés et d'une dépendance relative bien plus grande envers les logements sociaux.
Travaillez avec les gouvernements partenaires autochtones. Nous nous réjouissons des récents efforts du Canada pour faire en sorte que les gouvernements autochtones des Territoires du Nord-Ouest reçoivent un financement fondé sur les distinctions pour leurs priorités en matière de logement, comme c'est le cas dans le Sud. Cela peut aider par rapport à la situation générale dans les Territoires du Nord-Ouest. Le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest prend des mesures pour faire en sorte de soutenir la collaboration avec les gouvernements autochtones afin d'arriver globalement au meilleur effet positif.
Enfin, le financement que le gouvernement fédéral accorde au gouvernement des Territoires du Nord-Ouest pour le logement doit être suffisamment souple pour que le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest décide de ses propres priorités, qui peuvent être différentes de celles des provinces du Sud. Nous voyons des signes encourageants qui montrent que les partenaires fédéraux le comprennent, et nous aimerions que cela continue.
Je répondrai volontiers aux questions du Comité. Je vous souhaite des travaux fructueux, car le contexte de cette étude est important.
Mahsi, monsieur le président.
:
Je vous remercie, monsieur le président.
Je m'appelle Raigili Amaaq et je suis présidente de l'Igloolik Housing Association. À l'heure actuelle, nous avons 284 logements sociaux, ce qui comprend les nouvelles constructions et les logements loués. Nous avons dernièrement attribué 20 nouveaux logements. Notre population compte 2 014 personnes.
Je vais parler de la collectivité. Au début du colonialisme par le gouvernement fédéral, on a pris des familles dans leurs camps pour les emmener à Igloolik avec presque rien, et on les a mises dans des maisons pas plus grandes que des boîtes d'allumettes en leur promettant deux dollars par mois. Aujourd'hui, les logements de ces familles sont surpeuplés et comptent parfois leurs petits-enfants. Après la mort soudaine de son père, notre petit-fils pleure seul cette disparition chez nous, sans l'amour et le soutien de sa mère, parce que la maison de ses autres grands-parents est aussi surpeuplée.
Le pensionnat a été lourd de conséquences qui se ressentent encore dans la pénurie de logements, ainsi que la santé mentale et le bien-être des familles.
Si nous devions recevoir des fonds pour le logement, je demanderais des logements avec une chambre, aussi pour respecter les personnes célibataires ou les couples sans enfant et qui ne prévoient pas d'en avoir. Ils dorment sur un divan chez qui a la gentillesse de les accueillir.
Il y a 183 personnes sur la liste d'attente, mais d'autres ne se donnent même la peine de faire une demande, parce que c'est presque impossible. Certaines personnes finissent par vivre chez un parent ou des parents, des cousins ou des membres de la famille jusqu'à ce que le parent meure et que le logement leur revienne enfin.
Est‑ce qu'il n'y a qu'au Nunavut que cela arrive? Pourquoi est‑ce que nous devons vivre dans ces conditions en 2022? Nous sommes en pleine crise. Nous avons besoin de logements. Telle est notre réalité à Igloolik.
Certaines familles vivent encore dans des logements construits à la fin des années 1960 ou au début des années 1970. Certains ont été rénovés, mais il en reste encore de très vieux, parce qu'il n'y a pas d'autres logements disponibles.
Les propriétaires vivent aussi dans des logements surpeuplés parce qu'il n'y a pas de logements disponibles. L'alimentation coûte cher, et certains logements sociaux abritent de 16 à 20 personnes dans certaines familles.
Je crois que j'ai tout dit. Je vous remercie.
:
Je tiens à remercier le Comité de m'avoir invité à m'exprimer aujourd'hui. Je le remercie aussi de son accueil chaleureux.
La pénurie continue de logements abordables est un lourd fardeau pour les peuples autochtones dans tout notre pays. Le Nunavut fait partie des provinces et territoires les plus durement touchés au Canada. Votre invitation aujourd'hui est un signe positif que le Comité permanent des affaires autochtones et du Nord prend cette crise au sérieux.
Je viens d'être nommé président de la Société d'habitation du Nunavut, mais ma carrière dans le logement et les infrastructures dans le Nord a commencé en 1994, année où j'ai décroché mon premier emploi dans la collectivité d'Arviat à la Société d’habitation des Territoires du Nord-Ouest. J'y ai passé 13 ans et, ensuite, j'ai été nommé sous-ministre adjoint de l'Infrastructure au gouvernement du Nunavut, puis sous-ministre de l'Infrastructure et du Logement de la province de la Nouvelle-Écosse.
Depuis 20 ans que le Nunavut existe, la pénurie de logements n'a fait que croître. Le surpeuplement devient la norme. Bien que le gouvernement du Nunavut et ses partenaires fédéraux aient investi et continuent d'investir dans l'entretien et la construction, la situation ne s'améliore pas. Elle empire.
Demandez aux Nunavummiuts ce qui les inquiète le plus pour l'avenir du territoire et la plupart répondront que c'est le logement. Sur fond de sous-investissements chroniques dans le logement abordable, cette crise n'épargne personne.
Au gouvernement, nous nous demandons constamment comment faire face aux pressions croissantes sur les options de logements avec services de soutien pour les segments de population vulnérables, ce qui comprend les aînés, les femmes, les jeunes victimes de violence familiale et les personnes sans abri.
Environ 70 % des logements disponibles au Nunavut sont des logements sociaux. Il existe peu de solutions de rechange aux logements subventionnés. Dans beaucoup de collectivités, il n'existe tout simplement pas de marché de la location privée ou de la propriété. Dans un territoire qui compte près de 39 000 habitants, plus de 3 000 familles sont inscrites sur nos listes d'attente pour un logement social. D'après nos estimations, le besoin réel de nouveaux logements supplémentaires est plus proche de 5 000 unités.
La Société d’habitation du Nunavut entretient environ 5 800 logements sociaux. Nous construisons de 75 à 100 nouveaux logements par an environ, et nous sommes loin de répondre à la demande. Nous devons commencer à construire de 250 à 300 logements par an pendant les cinq à huit prochaines années pour réduire sensiblement le manque de logements actuel.
Au Nunavut, environ 35 % des logements sont surpeuplés. Pour les ménages inuits, le pourcentage avoisine les 56 %. Nous savons que les logements insalubres représentent un facteur de risque important pour la tuberculose, qui est une autre crise que nous combattons au Nunavut, mais aussi, évidemment, pour la COVID‑19.
Le surpeuplement est également un facteur dans nombre d'autres problèmes sociaux dans le territoire, comme la violence familiale et la vague de suicides. Nos établissements de santé, nos services judiciaires et nos services sociaux sont mis à rude épreuve. Le surpeuplement est aussi un obstacle qui empêche les Nunavummiuts de saisir des possibilités d'emploi, d'éducation et de formation. Au début de l'année, la localité de Pangnirtung s'est distinguée en devant combattre à la fois, ce qui est rare, des flambées de COVID‑19 et de tuberculose. Je vous laisse imaginer combien le surpeuplement limite les mesures de prévention de la propagation de l'une comme de l'autre maladie.
En plus du surpeuplement, l'état de délabrement des logements existants dans tout le Nunavut reste un vecteur de conséquences sociales négatives. Le nombre de logements nécessitant des réparations majeures a doublé, passant de 20 % en 2006 à 40 % environ en 2018. En comparaison, la moyenne nationale est d'environ 7 %.
La présence de moisissures continue d'être un problème important dans tout notre parc de logements sociaux existants. La Société d’habitation du Nunavut a réalisé des travaux d'assainissement dans environ 150 logements sociaux au cours des cinq dernières années. Des centaines d'autres logements doivent être assainis. Nous prévoyons de dépenser environ 30 millions de dollars au cours des cinq prochaines années pour assainir les logements les plus prioritaires. Il nous en restera encore plein d'autres, mais des fonds limités influent sur notre programme.
Au Nunavut, comme dans le reste du pays, le logement social reste le moyen le moins coûteux de lutter contre l'itinérance. La Société d’habitation du Nunavut pourrait installer quelqu'un dans un logement social pour 16 $ par jour. En revanche, loger quelqu'un dans un service d'hébergement d'urgence coûte 74 $ par jour, soit environ cinq fois plus. Un centre d'hébergement pour victimes de violence familiale fonctionnant 24 heures sur 24, avec des services complets, peut accueillir quelqu'un pour 135 $ par jour, soit huit fois le coût d'un logement social. Incarcérer quelqu'un au Nunavut coûte 306 $ par jour, soit près de 20 fois le coût d'un logement social.
Le logement social est un bon investissement non seulement d'un point de vue humanitaire, mais aussi d'un point de vue financier, mais plus nous tardons à trouver une solution raisonnable à la crise du logement, plus elle nous coûtera cher au final.
En 2019, les gouvernements fédéral et territorial ont conclu une entente portant sur le versement de près de 316 millions de dollars sur 10 ans pour construire et réparer des logements abordables dans tout le territoire. Selon nos estimations, il faudra environ 3 milliards de dollars pour construire les 5 000 logements dont nous avons besoin sur les cinq à huit prochaines années. La facture ne fera qu'augmenter d'année en année, car le coût de la construction grimpe. Nous devons tous travailler de concert pour remédier à ce manque criant de logements.
Je vous remercie de m'avoir donné l'occasion de vous parler. Je serai heureux de répondre à vos questions.
Merci. Qujannamiik.
:
Je vous remercie, monsieur le président. Je comprends.
Je remercie tous les témoins d'avoir pris le temps d'être des nôtres aujourd'hui.
Je suis entièrement d'accord, et je sais que nous le sommes tous, quel que soit notre parti ou la région que nous représentons, des logements sûrs et abordables sont essentiels à la qualité de vie, au niveau de vie et à la santé.
Je dois confesser que je siège ici en tant que conservatrice partisane d'un gouvernement limité et de dépenses responsables, mais je suis choquée et consternée par ce qui est manifestement un échec humanitaire colossal, c'est-à-dire une incapacité de fournir suffisamment de logements à nos concitoyens dans les collectivités nordiques et éloignées. Ce qui me trouble ici, c'est que, depuis des années, des gouvernements de toutes tendances n'ont pas assuré ce qui est essentiel pour les êtres humains. J'aimerais vraiment en savoir plus sur les autres options ou les partenariats possibles dans le cadre de partenariats avec le secteur privé ou de partenariats communautaires pour aider à faire partie de la solution.
Avant cela, j'invite chacun de vous à résumer comme vous le souhaitez les détails des difficultés existantes pour vos programmes de logements sociaux et pour vos résidants. Si vous pouvez nommer des obstacles clés ou des solutions clés, je serais heureuse que vous commenciez chacun par là.
:
Je vous remercie, monsieur le président.
Je vous remercie également de m'avoir donné l'occasion d'être ici. Le logement est très important dans tout le pays, mais je tiens à souligner son importance et ses conséquences dans les collectivités nordiques également. Je voudrais aussi parler de la fourniture de logements et du financement que nous recevons, ainsi que du financement direct accordé aux Territoires du Nord-Ouest. Nous travaillons également avec les groupes autochtones et nous les appuyons dans leurs démarches.
Nous avons, pour les Territoires du Nord-Ouest, 2 600 logements locaux répartis entre les 33 collectivités, mais nous n'avons pas pris livraison de nouveaux logements depuis des décennies. Nous allons prendre livraison cette année de 90 logements sociaux actuellement en construction. Nous essayons de nous montrer très novateurs dans cette approche et de créer des emplois dans les petites localités, de collaborer avec les groupes autochtones aussi. Nous examinons l'exploitation et l'entretien de ces logements. Les frais d'exploitation des logements augmentent considérablement.
Nous avons aussi, sur l'ensemble du territoire, des effets climatiques différents. Nous avons des collectivités côtières où l'érosion abîme les bâtiments. J'ai eu l'occasion de me rendre à Sachs Harbour l'an dernier, peu après la fin de notre session, pour voir l'état des logements. J'ai été très surprise de constater l'ampleur des problèmes de moisissures dans les logements des collectivités côtières, et nous ne pouvons pas les remplacer ou les réparer. En qualité de ministre responsable de la Société d’habitation des Territoires du Nord-Ouest, je me demande notamment combien d'argent nous allons investir continuellement dans ces actifs vieux de 50 ans, étant donné leur ancienneté et l'évolution des Territoires du Nord-Ouest, sans oublier les conséquences importantes des pensionnats et les personnes qui reviennent vivre dans les petites collectivités.
Je sais que nous disposons d'un temps limité, mais je tiens à souligner qu'il est important d'examiner le financement disponible pour fournir des logements. J'aimerais que les Territoires du Nord-Ouest reçoivent un financement direct. Nous avons resserré notre partenariat avec les groupes autochtones aussi. Nous avons, par exemple, créé un groupe de travail des conseils de chefs où tous les groupes autochtones représentés essaient de proposer des solutions de logement, mais avec les 2 600 logements que nous avons dans les Territoires du Nord-Ouest sans aucune augmentation dans les 50 dernières années, nos actifs se détériorent. Nous essayons d'investir dedans, mais il vient un moment où il n'est plus économique de les réparer. Nous devons reconstituer le parc.
Je vous remercie.
:
Je vous remercie, monsieur le président.
Tout d'abord, je tiens à dire combien je suis heureux d'entendre Mme Stubbs parler du problème des sans-abri. Cela me touche particulièrement en tant que député des Territoires du Nord-Ouest où nous sommes en situation de crise.
Je remercie la ministre du Logement, Mme Paulie Chinna, d'être des nôtres. Elle fait beaucoup pour ce dossier qu'elle défend.
Nous savons tous qu'il n'y aura pas de solution simple. Nous savons tous qu'il n'y a pas de solution miracle au problème. Nous avons 33 collectivités et chacune d'elle est aux prises avec des difficultés. Il n'y a pas de solution passe-partout.
La ministre peut-elle expliquer au Comité quels sont, entre autres, les obstacles qu'elle voit pour les collectivités nordiques et les gouvernements pour ce qui est d'accéder à certains des programmes et aux fonds disponibles? Que peut‑on faire pour faciliter l'accès à ces fonds? J'entends pas mal de gouvernements et d'organisations autochtones parler de ce problème.
:
Je vous remercie, monsieur le président.
Je vous remercie aussi, monsieur McLeod.
Nous voyons des obstacles importants dans les Territoires du Nord-Ouest lorsque nous essayons d'accéder au financement fédéral disponible, comme les critères à respecter et la longueur du processus.
Je tiens à parler du travail communautaire. Nous avons des organisations et des représentants autochtones qui essaient d'accéder à ce financement. Ils n'ont pas les moyens de présenter des propositions avec la quantité de renseignements demandés pour les factures et le type de logements dont ils ont besoin. Ils n'ont pas les moyens d'essayer de régler ces problèmes importants qui conduisent droit à des problèmes de santé mentale, au surpeuplement des logements et à la toxicomanie.
À propos de ces obstacles et de la collaboration avec les groupes autochtones, j'aimerais que nous cherchions à comprendre les obstacles pour les petites collectivités et les collectivités isolées.
Nous examinons un des problèmes soulevés, qui était de trouver des consultants dans tout le territoire pour présenter les demandes par la suite. Non seulement cela prend beaucoup de temps, mais pour comprendre [difficultés techniques]. La société de logement l'a fait. Nous avons embauché un employé afin de travailler directement avec la Société canadienne d'hypothèques et de logement, la SCHL, ici, dans les Territoires du Nord-Ouest pour expliquer plus en détail les critères d'accès au financement auxquels doivent se soumettre les groupes autochtones.
L'autre chose, c'est l'exploitation et l'entretien. L'échéancier du financement de la SCHL a semé la panique dans les Territoires du Nord-Ouest. Il est question de 2038 et nous examinons les conséquences pour les Territoires du Nord-Ouest, pour le financement de l'exploitation et de l'entretien également.
Il y a aussi le financement direct dont peuvent disposer les territoires, de sorte que nous pouvons travailler directement avec nos groupes autochtones et les 33 collectivités et commencer à reconstituer le parc de 2 600 logements que nous exploitons et entretenons depuis 50 ans.
:
Merci, monsieur le président.
J'aimerais d'abord remercier l'ensemble des témoins, soit la ministre Chinna, Mme Amaaq et M. Devereaux, de leurs allocutions.
C'est l'une de nos premières rencontres, et nous constatons encore une fois que la question du logement est la pierre angulaire de plusieurs des difficultés et des défis que vivent les membres des Premières Nations.
Quand on entend la ministre Chinna nous dire que, chez elle, beaucoup de difficultés découlent du fait que certaines communautés ne sont pas reliées par la route et qu'on ne peut s'y rendre que l'hiver, on a une bonne idée des difficultés que pose le territoire. Les difficultés ont peut-être les mêmes conséquences, mais les solutions doivent être différentes selon l'endroit où l'on se trouve sur le territoire. Ma circonscription peut également s'identifier à ces mêmes réalités.
Dans certaines des solutions qu'il faudrait adopter, on parle beaucoup de centralisation. J'aimerais avoir votre avis sur cette question de centralisation. Pourrait-il y avoir, par exemple, une stratégie nationale où tout serait déployé à partir d'un même lieu et d'un même groupe de gens, même s'il doit évidemment y avoir des consultations? J'aimerais savoir ce que vous en pensez.
Préféreriez-vous que les solutions soient adaptées en fonction des territoires et de chacune des communautés? Chez moi, il y en a une dizaine et aucune d'entre elles n'a exactement les mêmes besoins.
Ma question s'adresse aux trois témoins.
:
Je suis tout à fait d'accord sur ce point, et j'examine des solutions pour les Territoires du Nord-Ouest.
Vous avez raison en ceci que nous avons affaire à différents éléments dans tout le Canada et dans chaque province et territoire. C'est assez unique, mais très semblable aux conditions dans lesquelles nous fournissons des logements dans nos petites collectivités éloignées.
Le transport est un des principaux obstacles et nous devons y trouver des solutions. Je vais vous donner un exemple.
Si nous voulons construire à Nunakput, qui est une des localités situées plus haut dans l'Arctique, le coût approchera probablement les 1,5 million de dollars pour une maison de trois chambres. Si nous construisons dans le Sud du territoire, par exemple à Hay River, à Fort Smith et dans des endroits où nous sommes très proches de la frontière de l'Alberta, le coût baisse sensiblement.
Dans l'ensemble des territoires, en examinant des solutions possibles, il est normal de devoir examiner tous les éléments particuliers et aussi l'exécution des projets, de tenir compte de l'isolement de chacune de nos collectivités éloignées.
Mahsi, monsieur le président.
:
Oui. Je vous remercie, monsieur le président.
Je remercie la députée de sa question.
Je pense effectivement que le gouvernement fédéral joue un rôle centralisé stratégique clé, mais je dirai probablement que des administrations locales sont nécessaires. Surtout, nous sommes dans une situation très particulière en ceci que les trois territoires nordiques ont en commun beaucoup de points communs et des problèmes en matière de logement. Il me semble donc essentiel, même avec un ministère fédéral central chargé du logement, avec la SCHL, qu'ils travaillent en étroite collaboration avec les trois territoires nordiques.
Je crois que nous recommanderions [difficultés techniques] d'un point de vue stratégique fédéral [difficultés techniques] des stratégies nationales en matière de logement. Nous avons vu avec la Stratégie nationale sur le logement et la récente Initiative pour la création rapide de logements qu'il est important de veiller à ce qu'on ne nous mette pas dans le même panier que le reste du Sud du Canada, parce que nos problèmes et nos besoins sont très différents de ceux que le gouvernement fédéral centralisé aurait à régler dans de grandes villes du Canada ou dans les grandes provinces.
Il me semble que c'est important, mais je pense qu'il est tout aussi essentiel pour les territoires d'avoir voix au chapitre et de faire l'objet d'une considération particulière quand le gouvernement central entreprend des programmes et des stratégies d'investissement.
Ma question a peut-être été mal comprise par M. Devereaux, mais celui-ci m'a appris autre chose, par contre. J'ai posé ma question sur la décentralisation dans le but de savoir comment répondre plus adéquatement à chacun des besoins des différentes communautés.
J'aurais d'autres questions relatives à une espèce de coup de barre qu'il faudrait donner. Nous ne le mentionnons jamais. Nous disons qu'il y a beaucoup de solutions qui devraient être apportées et qu'évidemment tout le monde veut collaborer. Ma collègue Mme Stubbs a dit que tout le monde était d'accord sur le fait qu'il faut plus de logements. Cela n'a aucun sens qu'une vingtaine de personnes vivent dans un même logement.
Je ne sais pas si cela peut être dit, je vous le demande à tous, je pense que le financement est déjà un coup de barre. Ce n'est pas la seule et unique solution. À un certain moment, j'imagine que toutes les communautés veulent prendre en charge les logements, mais, bien sûr, il faut qu'il y ait un changement radical. Quand un logement où vivent une vingtaine de personnes doit être rénové, que fait-on de ces gens pendant les travaux, alors qu'il manque cruellement de logements?
Nous verrons comment procéder par la suite, mais j'aimerais savoir si vous pensez, à la base, que la première des solutions est un financement massif pour combler le manque actuel de logements et pour en construire encore davantage, parce qu'il y a aussi une explosion démographique.
Merci.
Tout à fait, et je pense vraiment que nous avons besoin de fonds pour régler la crise du logement dans le Nord, dans toutes les provinces et dans les territoires, mais il y a un autre besoin, qui est la capacité. Nous avons également besoin d'emplois et de formation en ce qui concerne le financement de l'exploitation et de l'entretien pour répondre aux besoins de logement et aussi les conditions de vie et les mesures à prendre pour remédier aux répercussions sociales de l'itinérance et du manque de logements. C'est comme une branche: le logement est la solution, mais nous devons aussi en comprendre l'exploitation et l'entretien, et prévoir l'éducation et la formation nécessaires pour l'exploitation et l'entretien des logements.
Tout d'abord, je tiens à insister sur les partenariats entre le gouvernement fédéral, d'une part, et les territoires les provinces et les groupes autochtones, d'autre part. Nous devons nous réunir autour d'une table pour examiner les solutions en matière de logement pour chacune de nos collectivités et de nos provinces et territoires.
Mahsi
:
[
La députée s'exprime en inuktitut ainsi qu'il suit:]
ᖁᔭᓐᓇᒦᒃ ᐃᒃᓯᕙᐅᑖᖅ, ᓯᕗᓪᓕᕐᒥᑦ ᑐᙵᓱᒃᑎᑦᑎᔪᒪᓪᓗᖓ ᑖᒃᑯᐊ ᑕᒪᕐᒥᒃ ᐅᓂᒃᑳᖅᖃᐅᒐᔅᓯ ᖁᔭᓕᕙᔅᓯ. ᒪᕐᕉᖕᓂᒃ ᕇᒋᓕᒧᑦ ᐊᐱᕆᓪᓗᐊᑕᕐᓂᐊᕋᒪ ᐅᓂᒃᑳᕈᓐᓇᖁᓪᓗᒍ ᖃᐅᔨᒪᖁᓪᓗᒋᓪᓗ ᐃᓄᒃᑎᑐᑦ ᑭᐅᔪᒪᒍᕕᑦ ᐃᓄᒃᑑᕈᖕᓇᖅᖢᑎᑦ ᑐᓵᔨᖃᕋᑦᑕ ᖃᓪᓗᓈᑎᑑᓕᖅᑎ..... ᖃᓄᐊᓗᑭᐊᖏᒃᑯᐊ ᐊᑕᐅᓰᓐᓇᕐᒥᑦ 16-ᓂᑦ 20-ᓄᑦ ᐃᓄᓘᑦ ᖃᓄᖅ ᑕᐃᒪᓐᓇ ᐊᑕᐅᓯᕐᓃᓕᕐᓂᖅᐸᑕ ᐊᖏᕐᕋᖃᖅᑐᒥᑦ, ᑖᓐᓇᖃᐃ ᐅᓂᒃᑲᐅᑎᑦᑎᐊᕈᓐᓇᖅᐱᐅᒃ?
[Les propos en inuktitut sont interprétés en anglais puis traduits ainsi:]
Je vous remercie, monsieur le président.
Tout d'abord, je tiens à souhaiter la bienvenue à la délégation.
J'ai deux questions pour vous, madame Amaaq, si vous pouvez répondre. Si vous souhaitez répondre en inuktitut, n'hésitez pas.
Comment expliqueriez-vous que de 16 à 20 personnes vivent dans un même logement? Comment en arrive‑t‑on là?
:
[
La témoin s'exprime en inuktitut ainsi qu'il suit:]
ᖁᔭᓐᓇᒦᒃ ᓘᕆ. ᐱᕈᖅᐸᓪᓕᐊᖃᑦᑕᕐᒪᑕ ᐃᓚᒌᑦ ᐅᕙᓂ ᐃᒡᓗᑖᓚᐅᖅᖢᑎᒃ ᓈᒻᒪᒋᓚᐅᕋᓗᐊᖅᖢᓂᔾᔪᒃ ᕿᑐᙱᐅᖅᐸᓪᓕᐊᓗᑎᒃ ᐃᕐᖑᑕᖅᑖᖅᐸᓪᓕᐊᓪᓗᑎᒃ ᑕᐃᒪᓐᓇ ᐃᓄᒋᐊᓕᖅᐸᓪᓕᐊᖃᑦᑕᕐᒪᑕ ᐃᒡᓗᒃᓴᖅᑕᖃᑦᑎᐊᖏᓐᓂᖓᓄᑦ ᑕᐃᒪᓐᓇ ᐅᑕᖅᕿᒃᓲᔭᓕᖃᑦᑕᕐᒪᑕ ᐃᒡᓗᑖᖅᓯᖅᖢᑎᒃ, ᓲᖃᐃᒻᒪᓗ ᕿᑐᕐᖓᖏᑦ ᐅᐃᑖᖅᐸᓪᓕᐊᖕᒪᑕ ᓄᓕᐊᖅᑖᖅᐸᓪᓕᐊᖕᒪᑕ ᕿᑐᕐᖏᐅᖅᖢᑎᒡᓗ ᑕᐃᒪᓐᓇ ᐃᓄᒋᐊᓕᖃᑦᑕᖅᑐᑦ, ᐊᒻᒪ ᑕᖅᖄᖓᑦ ᐅᐸᒃᑕᐅᕙᒃ.. ᐃᓂᖃᕐᕕᐅᖃᑦᑕᕐᒥᖕᒪᑕ ᐊᔪᕐᓇᙱᑐᑯᓗᑐᐃᓐᓇᐅᖃᑦᑕᙱᒻᒪᑦ ᓄᓇᑦᑎᓐᓂ, ᐊᒃᓱᕈᕐᓇᕈᓘᔭᖅᑑᖃᑦᑕᕐᒪᑦ ᐃᓅᓯᖅ. ᑕᐃᒪᓐᓇ ᐃᓄᒋᐊᕈᓘᔭᖅᑎᒋᖃᑦᑕᖅᑐᐃᑦ ᐃᓄᐃᑦ ᐃᓚᖏᑦ ᐃᒡᓗᖃᖅᑐᑦ ᑕᖅᖃᒃᑯᐊ.
[Les propos en inuktitut sont interprétés en anglais puis traduits ainsi:]
Je vous remercie, madame Idlout.
Les familles grandissent. Elles ont d'abord un enfant, mais ensuite, elles en ont d'autres, puis des petits-enfants. Elles n'ont jamais déménagé dans un autre logement plus grand, et beaucoup de monde est inscrit sur les listes d'attente pour des logements. Les enfants devenant des adolescents, puis de jeunes adultes, ils trouvent des compagnes ou des compagnons et la maisonnée grandit encore. C'est très difficile. En un rien de temps, le logement peut se trouver surpeuplé, et il y a beaucoup de problèmes sociaux dans les logements surpeuplés. Beaucoup de personnes vivent dans des logements surpeuplés.
:
[
La témoin s'exprime en inuktitut ainsi qu'il suit:]
ᐱᓗᐊᕐᓂᖅᓴᐅᖃᑦᑕᖅᖂᕐᒪᑕ ᑕᐃᒃᑯᐊ ᓄᓇᓕᖕᓂᑦ ᑕᒪᐅᖓ ᓅᖃᑦᑕᖅᓯᒪᔪᑦ ᓄᓇᓕᖕᓂᑦ ᐊᓯᐊᓂᙶᖅᖢᑎᒃ ᐅᕝᕙᓘᓐᓃᑦ ᐊᖓᔪᖅᖄᖃᕈᖕᓃᕐᓂᕌᖓᑕ ᐅᕝᕙᓘᓐᓃᑦ ᓄᓕᐊᕇᓚᐅᕋᓗᐊᖅᖢᑎᒃ ᐅᐃᒌᓚᐅᕋᓗᐊᖅᖢᑎᒃ ᐊᕕᓯᒪᓕᕌᖓᒥᒃ ᐊᖓᔪᖅᖄᖅᖃᙱᑦᑐᑦ ᑕᒪᒃᑯᐊ ᐃᓕᐊᕐᔪᐃᓗᐊᒃᑲᓐᓂᖃᑦᑕᕐᒪᑕ ᐃᒡᓗᑭᒃᓴᐱᒃᓯᓐᓇᐅᓪᓗᑕ ᑐᙵᓇᖅᑐᖅᓯᐅᖃᑦᑕᕐᒪᑕ. ᑐᙵᓇᖅᑐᒧᑦ ᐃᒪᓐᓇ ᐃᓕᕋᓇᖅᑐᐊᓘᔪᒃᓴᐅᖕᒪᑦ ᐊᖏᕐᕋᖃᙱᓪᓗᓂ ᐅᕙᓂ ᓯᓂᒍᖕᓇᕐᓂᐊᖅᐳᖓᖃᐃ ᐃᓱᒫᓗᖕᓇᖅᑐᒃᓴᐅᖕᒪᑦ. ᓲᕐᓗᓕ ᐊᐅᓪᓚᕌᖓᑦᑕ ᕼᐆᑎᐅᒃᓴᖃᙱᑦᑐᐊᓘᑳᓪᓚᖃᑦᑕᕋᑦᑕ ᑕᐃᒪᓐᓇ ᐃᓱᒫᓪᓚᖃᑦᑕᕋᑦᑕ ᑕᖅᖃᒃᑯᐊ ᐊᖏᕐᕋᖃᙱᑦᑐᑦ ᐃᓱᒻᒫᓪᓚᖃᑦᑕᓪᓚᕆᒃᑐᒃᓴᐅᔪᑦ ᓇᒥ ᓯᓂᖕᓂᐊᕋᓗᐊᓕᖅᐳᖓᓕᑭᐊᖅ ᑕᐃᒪ. ᐊᖏᕐᕋᖃᙱᑦᑐᖃᕐᕕᒃᑕᖃᔮᖏᖦᖢᓂᓗ ᕿᒫᕝᕕᒃᑕᖃᙱᒻᒪᑦ ᑕᒫᓂ ᐃᒡᓗᓕᖕᒥᑦ, ᑕᐃᒪᓐᓇ ᑭᓯᐊᓂᐅᖃᑦᑕᖅᓯᒪᔪᑦ ᑕᖅᖃᒃᑯᐊ ᐃᓅᖃᑎᕗᑦ ᓱᓕᔪᖅ ᑕᒪᓐᓇ ᐱᓪᓚᕆᒃᑐᖅ ᑕᒫᓂ ᐃᒡᓗᓕᖕᒥᑦ.
[Les propos en inuktitut sont interprétés en anglais puis traduits ainsi:]
Oui.
C'est plus courant. Il y a des personnes itinérantes, qui partent dans d'autres collectivités ou qui deviennent orphelines ou qui perdent leur mariage, en cas de rupture. Les orphelins qui se retrouvent sans parents n'ont plus rien du tout, pas de logement. Ils cherchent des personnes qui les accueilleront dans la chaleur d'une maison. C'est très difficile quand on est sans abri.
Si nous partons en voyage et que nous ne trouvons pas de chambre d'hôtel, nous sommes catastrophés parce que nous n'avons nulle part où dormir. Cependant, c'est ainsi que vivent des personnes, au jour le jour. Nous n'avons pas de centres d'accueil pour itinérants à Igloolik. Coucher chez les uns et les autres et trouver des personnes assez gentilles pour vous laisser dormir sur le divan est la seule façon de survivre l'hiver.
:
[
La députée s'exprime en inuktitut ainsi qu'il suit:]
ᖁᔭᓐᓇᒦᒃ ᐊᒃᓱᐊᓗᒃ ᑭᐅᑦᑎᐊᕋᕕᑦ. ᒥᔅᑕ ᑖᕗᕉᒧᑦ ᐊᐱᕆᓂᐊᓯᑳᓪᓚᖕᒥᒐᒪ, ᑖᒃᑯᐊ ᐊᒃᓱᕈᓐᓇᖅᑐᒃᑰᖃᑦᑕᖅᑐᐃᑦ ᑐᓴᐅᒪᓪᓗᒋᑦ ᓲᖅᖃᐃᒻᒪ ᑐᑭᓯᓇᖅᓯᑎᑕᐅᒃᑲᓐᓂᐊᕐᔪᒃᖢᑎᒃ, ᖃᔅᓯᑲᓪᓚᖕᓂᒃᑭᐊᖅ ᐱᓇᓱᐊᕈᓯᕐᓂᑦ ᒐᕙᒪᑐᖃᒃᑯᑦ ᑐᓴᐅᒪᑎᑦᑎᓕᓚᐅᕐᒪᑕ 101-ᖑᓪᓗᒎᖅ ᓈᒻᒪᒃᓯᔾᔫᒥᒍᑎᒃ ᐃᓛ... ᐃᒡᓗᓂᒡᒎᖅ ᓴᖅᕿᑦᑎᓂᐊᕐᒪᑕ ᓄᓇᕗᒻᒥ, ᑖᓐᓇ ᒥᓂᔅᑕᒋᔭᐅᔪᖅ ᓗᐊᓐ ᑯᓱᒐᖅ ᐅᖃᓚᐅᖅᓯᒪᓐᓂᖅᖢᓂ ᓄᓇᕗᒡᒎᖅ 3000-ᓂᒃ ᐃᒡᓗᑖᕆᐊᖃᕋᓗᐊᖅᖢᓂ. ᑖᓐᓇ ᒥᔅᑕ ᑖᕗᕉ ᐊᐱᕆᔪᒪᕙᒋᑦ.... ᒐᕙᒪᑐᖃᒃᑯᑦ 101-ᖑᓂᕋᖅᑕᑦ ᐊᒥᓲᖏᓗᐊᖦᖤᖅᐳᑦ ᐱᔭᐅᔭᕆᐊᓖᑦ 3000-ᖑᔭᕆᐊᖃᖅᖢᑎᒃ ᑖᓐᓇ ᐊᑯᓐᓂᖓᓐᓃᑦᑐᖅ ᖃᓄᖅ ᐅᓂᒃᑲᐅᑎᔪᖕᓇᖅᐱᐅᖅᖃᐃ?
[Les propos en inuktitut sont interprétés en anglais puis traduits ainsi:]
Je vous remercie de votre très belle réponse.
J'ai une question pour M. Devereaux.
Je sais que beaucoup de personnes vivent des moments difficiles à cause d'un manque de logement. Il y a deux ou trois semaines, quand le gouvernement du Canada a annoncé 101 logements abordables pour le Nunavut, M. Lorne Kusugak, ministre du gouvernement du Nunavut, a déclaré que le Nunavut a besoin d'environ 3 000 logements.
Pouvez-vous nous aider à comprendre pourquoi l'écart est tel entre ce qui est demandé et ce qui est donné? Quelle justification vous donne le gouvernement pour expliquer pourquoi il n'est possible de construire que 101 logements quand le besoin est aussi élevé?
:
Je remercie la députée de son excellente question.
Il est certain qu'au cours des 20 dernières années, depuis que le Nunavut est devenu un territoire, nous avons constaté un écart croissant dans l'offre de logements. Comme je l'ai mentionné, nous avons dans notre portefeuille 5 800 unités de logement public pour desservir la population, mais la liste d'attente s'élève maintenant à plus de 3 000. C'est stupéfiant. En réalité, il n'y a tout simplement pas assez d'investissements pour répondre à cette demande.
Au cours des dernières années, la société d'habitation a construit 75 à 100 unités par an, mais c'est comme si on faisait un pas en avant et deux pas en arrière chaque année. Cela ne fait que souligner la nécessité d'accroître les investissements à tous les ordres de gouvernement.
Aussi, l'un des membres a souligné l'importance de tirer parti d'autres groupes d'intervenants clés, notamment le secteur privé. Nous devons certainement trouver la façon de le faire. J'ai bon espoir qu'au cours des prochaines années, nous pourrons tirer parti des relations avec les organisations inuites et d'autres intervenants clés de l'industrie pour trouver davantage d'investissements, mais il faut commencer par faire ressortir la crise du logement au point de voir des investissements accrus de la part du gouvernement fédéral et du gouvernement territorial.
:
Merci, monsieur le président, et je tiens à remercier nos témoins d'aujourd'hui pour leur excellent témoignage.
Je vais commencer par M. Devereaux.
En 2018, lors d'une réunion du comité de l'environnement, un directeur de l'infrastructure de votre organisation à l'époque, Gary Wong, a noté des facteurs de coût importants en association avec l'éloignement et l'isolement. Vous avez mentionné un bon nombre d'entre eux aujourd'hui dans vos commentaires, et beaucoup d'entre eux au‑delà des coûts d'infrastructure et de logement.
En tant que représentant d'une circonscription nordique et éloignée, je comprends l'augmentation des coûts de transport des matériaux vers les sites éloignés, et je reconnais la valeur des experts et de la main-d’œuvre qualifiée dans certaines de ces collectivités éloignées. En 2018, M. Wong a déclaré:
Dans le Nord, on souhaite ardemment renforcer les capacités, après quoi on tentera de faire participer et de former plus de travailleurs locaux, question qu'ils se familiarisent avec l'infrastructure. Puisque cela n'existe pas à l'heure actuelle et que nous allons dans cette direction, on peut pratiquement dire que ce sera la prochaine génération qui en profitera. Les contrats dans le Nord comportent une dimension contribution au développement économique local qui représente un coût additionnel par rapport aux contrats dans le Sud.
Je suis curieux de savoir quelles mesures votre organisation a prises depuis 2018, en fonction du témoignage de M. Wong, pour augmenter la main-d’œuvre qualifiée locale et si vous constatez un certain succès de ces mesures.
:
À mon avis, nous considérons qu'il s'agit d'une initiative stratégique très importante, car le coût pour nous de devoir importer de la main-d’œuvre commerciale du Sud fait augmenter le coût de la construction dans tout le Nunavut. Nous reconnaissons certainement l'occasion d'avoir une plus grande participation du commerce et de la main-d’œuvre de la région, et je pense que nous le faisons.
Dans chaque collectivité, nous examinons la disponibilité de la main-d’œuvre et nous fixons des objectifs précis en matière de main-d’œuvre locale et de main-d’œuvre inuite dans nos contrats de construction pour essayer d'y parvenir. Je pense que nous avons fait des progrès, mais en toute honnêteté, il y a tellement plus à faire.
Ce sont vraiment de petites étapes progressives. Je pense que nous allons dans ce sens, mais nous devons continuer à trouver des moyens de créer davantage de possibilités. Il ne s'agit pas seulement d'accroître les investissements, car c'est là le principal message, mais aussi d'investir de manière plus soutenue. Si nous pouvions avoir un programme de construction plus important avec un financement sur 5 ou 10 ans, je crois que nous pourrions dire à ces personnes qu'il ne s'agit pas seulement d'une occasion d'un an ou deux — à Igloolik, nous construisons pour plusieurs années — et essayer de maintenir leur intérêt pour cette possibilité de carrière.
Il faut, sans aucun doute, essayer davantage d'augmenter la main-d’œuvre nunavoise et inuite dans tout le territoire.
:
Je vous remercie. Je vais commenter la fin de ce que vous avez dit.
Je pense que l'une des choses que j'ai entendues de votre part est l'élimination d'une partie de ce financement de programme annuel pour un engagement à plus long terme qui vous permet de planifier et de vous attacher à former et à perfectionner la force qualifiée dont vous avez parlé.
Je m'excuse, monsieur Devereaux. Je suis à court de temps et j'ai beaucoup de questions.
Je vais également poser une question à la ministre Chinna, et nous verrons où me mènera mon temps de parole.
Madame la ministre, en consultant le site Web de votre gouvernement, j'ai remarqué que vous offrez des cours de formation sur l'accès à la propriété ainsi qu'une initiative d'accès à la propriété au sein de la Société d'habitation des Territoires du Nord-Ouest. Pouvez-vous me parler un peu de ces programmes, de ce que vous avez trouvé de réussi, ainsi que des défis que posent ces initiatives?
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci à nos témoins et aux membres du Comité.
Je vous parle depuis le territoire non cédé de Wolastoqiyik, ici à Fredericton, au Nouveau-Brunswick.
Monsieur Devereaux, vous avez parlé un peu du coût de l'inaction et de l'anticipation de ce qu'il faut faire. Dans le même ordre d'idées, y a‑t‑il lieu de réfléchir aux types de logements qui sont construits? [Difficultés techniques] matériaux de construction antimicrobiens, par exemple, pour relever certains des défis qui ont été repérés dans le parc de logements actuel? Je me demande simplement si des aspects ont été pris en considération, ou s'il est même possible de le faire, étant donné que vous êtes confrontés à une crise humanitaire en même temps.
:
Oui, je pense qu'il y a d'excellents commentaires et réactions.
En 2022, je dirais probablement que la conception de nos unités de logement au Nunavut serait comparable aux conceptions éconergétiques dans l'ensemble du pays. Nous avons certainement progressé dans ce domaine. Je pense qu'il existe des possibilités pour nous d'essayer de faire baisser le coût de la construction en envisageant des aménagements à plus haute densité dans lesquels nous envisageons des multiplex par rapport à des logements à plus faible densité. Je pense que c'est important.
Nous avons un certain nombre de programmes d'efficacité énergétique, et nous nous tournons certainement vers les technologies renouvelables pour aider à faire baisser le cycle de vie et les coûts d'exploitation permanents de nos unités. Tout revient à l'équation de l'investissement. Nous devons investir plus d'argent dans un programme de construction.
Nous devons nous assurer que nous construisons des maisons modestes. Je peux affirmer que nous le faisons. Nous avons une conception raisonnablement abordable. Je pense que l'enveloppe du bâtiment est solide. Elle doit l'être, parce que l'environnement et les conditions ici sont si durs que si nous n'avions pas une bonne enveloppe, nous dépenserions inutilement beaucoup d'argent pour l'exploitation et l'entretien.
Je pense que cela revient à s'assurer que nous avons une bonne conception durable et que nous investissons dans des constructions supplémentaires.
:
Je vais essayer d'être très brève, et tenir compte du temps imparti.
La société d'habitation s'est penchée sur les économies d'énergie, sur le financement que nous recevons et sur les économies de coûts qui en découlent pour l'exploitation et l'entretien.
L'un des projets que nous venons de terminer consistait à examiner une initiative de biomasse pour une zone de 42 immeubles ici à Yellowknife. Nous avons également introduit cette technologie dans les petites collectivités éloignées. Nous venons de conclure un partenariat avec ma collègue, la ministre de l'Infrastructure, dans le cadre d'un projet de biomasse à Aklavik. Le projet de biomasse sera intégré à une école.
Nous examinons différentes solutions et collaborons en tant que gouvernement pour essayer de trouver une façon plus rentable et efficace de développer tous les programmes dans les territoires, en tenant compte des coûts d'exploitation, d'entretien et des économies d'énergie. C'est tout.
:
Je vous remercie de cette occasion.
Je suis tout à fait d'accord. C'est certainement quelque chose que nous avons examiné au cours des dernières années et, encore une fois, cela me ramène à mon insistance sur la nécessité d'accroître les investissements pour augmenter ce programme de construction.
Si nous étions effectivement en mesure de construire 250 à 300 unités par an, alors l'analyse de rentabilité d'une usine de construction modulaire située dans diverses collectivités du Nunavut commence à être plus logique. Cela fait partie de nos priorités. Nous avons examiné cette possibilité au cours des dernières années avec des partenaires du secteur du logement ici au Nunavut, parce que cela créerait de l'emploi au Nunavut et permettrait aussi de réduire les coûts extraordinaires que nous devons assumer pour faire venir les matériaux par transport maritime.
Le Nunavut, comme vous le savez, c'est 25 collectivités qui ne sont pas reliées au réseau routier, donc nous dépendons complètement d'une saison d'approvisionnement maritime très courte pour faire venir nos matériaux. C'est très coûteux. C'est quelque chose que nous examinons, et je suis d'accord pour dire que c'est une excellente idée. Nous avons besoin des volumes d'unités pour soutenir cette analyse de rentabilité.
:
[
La députée s'exprime en inuktitut ainsi qu'il suit:]
ᖁᔭᓐᓇᒦᒃ. ᕇᖏᓕᒧᑦ ᐊᐱᕆᓂᐊᕐᒥᒐᒪ. ᑮᓇᔭᐅᖅ ᐃᓛ ᐅᑯᐊ ᑐᑭᓯᑎᓐᓇᓱᖃᑦᑕᕋᒃᑭᑦ ᐊᔪᙱᑦᑐᐊᓘᒐᓗᐊᕐᓂᖏᓐᓂᑦ ᐃᓄᐃᓪᓗ ᓄᓇᖃᖅᖄᖅᓯᒪᔪᐃᓪᓗ. ᑖᓐᓇ ᐃᓱᒪᒋᓪᓗᒍ ᑮᓇᐅᔭᖅ ᐃᓱᒫᓘᑕᐅᓚᐅᖏᒃᑯᓂ ᑐᓗᖅᑕᕈᑕᐅᓚᐅᖏᒃᑯᓂ ᐃᒡᓗᓕᖕᒥᐅᑕᐃᓪᓗ ᐊᓯᖏᑦ ᓄᓇᓖᑦ, ᓇᖕᒥᓂᖅ ᓴᓇᔪᓐᓇᖃᑦᑕᕋᔭᖅᐸᑕᓕ ᐃᒡᓗᕐᔪᐊᕐᒥᓐᓂᑦ ᐅᕝᕙᓘᓐᓃᑦ ᑖᒃᑯᐊ ᓴᓇᔭᖅᑐᖅᑐᐃᑦ ᓄᓇᒋᔭᔅᓯᓐᓄᑦ ᑎᑭᑕᐅᖏᓐᓇᐅᔭᖃᑦᑕᕆᐊᖃᕋᔭᖅᐸᑕ ᑖᒃᑯᐊ ᓲᕐᓗ 300-ᓂᒃ ᑎᑭᑎ... ᐃᒡᓗᖅᓴᓂ... 20-ᓂᒃ.... ᑎᑭᐅᕋᐃᓗᑎᓘᓐᓃᑦ ᐅᕝᕙᓘᓐᓃᑦ ᓇᒻᒥᓂᖅ ᐃᓄᖁᑎᖃᕋᓗᐊᖅᐱᓯ ᓴᓇᔪᓂᑦ?
[Les propos en inuktitut sont interprétés en anglais puis traduits ainsi:]
Merci.
J'ai une question pour Mme Amaaq.
J'essaie de sensibiliser les députés en ce qui concerne le Nord et les affaires autochtones. Si le financement n'était pas un obstacle, Igloolik serait‑il prêt à construire des logements et à effectuer les réparations nécessaires? Vous faites venir des ouvriers pour vous aider à construire des maisons. Ils peuvent venir pour construire 20 maisons. Avez-vous des ouvriers inuits dans le domaine du logement qui ne sont pas capables de travailler dans ce domaine?
:
[
La témoin s'exprime en inuktitut ainsi qu'il suit:]
ᓄᑖᙳᖅᑎᑦᑎᒋᐊᖅᑎᑦᑎᔨᓂᒃ ᐱᑕᖃᖅᑑᒐᓗᐊᖅ ᐃᒡᓗᓕᐅᖅᑎᓪᓚᕆᖕᓂᒃ ᐱᑕᖃᙱᑦᑐᖅ. ᑕᐃᒪ ᑭᖑᓪᓕᖅᐹᖅ ᑖᒃᑯᓂᙵᑦ ᐊᕝᕙᑎᓂᒃ 20-ᓂᒃ ᐃᒡᓗᓕᐅᓚᐅᖅᑐᑦ FCNQ-ᑯᑦ ᑳᓐᑐᕌᒃᑕᐅᓯᒪᓪᓗᑎᒃ ᐃᒡᓗᓕᐅᓚᐅᖅᑐᑦ. ᐱᐊᓂᒐᓱᖕᓂᓕᒫᖏᓐᓂᑦ ᑕᒫᓃᖏᒃᑲᓪᓗᑎᒃ. ᐅᑕᖅᕿᒃᓲᔭᖕᓇᐱᒃᓯᓐᓇᖅ ᐃᒡᓗᒃᓴᒥᑦ, ᐅᑕᖅᑭᒃᓲᔭᒃᑲᓐᓂᓕᖃᑦᑕᕐᒪᑕ ᐃᒡᓗᑖᖅᑐᒃᓴᐅᓂᐊᖅᑐᑦ ᑕᐃᒪᓐᓇ ᐃᒪᓐᓇ ᐃᖅᖃᓇᐃᕋᓱᖕᓂᓕᒫᖓᓐᓂᒃ ᓴᓇᓗᓂᔾᔫᖃᑦᑕᙱᓐᓂᖏᓐᓄᑦ.
[Les propos en inuktitut sont interprétés en anglais puis traduits ainsi:]
En ce qui concerne la rénovation, nous avons une personne à temps plein qui s'occupe des rénovations, de l'entretien et des réparations. On a engagé la FCNQ pour la construction de 20 maisons. Pendant le travail, elle est restée ici et nous avons demandé qu'elle termine les unités, car la liste des personnes qui attendent une maison est trop longue.
La construction est en cours. Il n'y a pas eu de problème.
:
[
La députée s'exprime en inuktitut ainsi qu'il suit:]
ᑮᓇᐅᔭᖅ ᐃᓱᒫᓗᖕᓇᓚᐅᖏᒃᑯᓂ ᖃᓄᕐᓕ ᐋᖅᕿᒃᓱᐃᓇᔭᖅᐱᑦ ᐋᖅᕿᑦᑎᐊᖅᓯᒪᔾᔪᒥᔪᒥᑦ ᓄᓇᒋᔭᖕᓂᑦ ᐃᓱᒪᓪᓗᑎᑦ, ᑖᒃᑯᐊ ᐊᕐᕌᒍ ᖃᓄᑐᐃᓐᓇᖅ ᐃᓛ, ᑮᓇᐅᔭᖅ ᐃᓱᒪᓐᓇᓗᐊᖏᒃᑯᓂ ᖃᓄᕐᓕ ᐋᖅᕿᒃᓱᐃᒋᐊᒃᑲᓐᓂᕋᔭᖅᐱᑦ ᐃᒡᓗᐃᑦ ᐊᒥᓱᙳᖅᑎᑕᐅᒃᑲᓐᓂᖁᓪᓗᒋᑦ ᐊᒻᒪᓗ ᓄᑖᕈᖅᑎᑕᐅᒋᐊᓖᑦ ᐋᖅᕿᒃᓱᖅᑕᐅᕙᓪᓕᐊᓗᒋᑦ ᖃᓄᕐᓕ ᑕᐅᑐᙳᐊᕋᔭᖅᐱᑦ ᐋᖅᕿᒋᐊᕈᑎᓂᑦ?
[Les propos en inuktitut sont interprétés en anglais puis traduits ainsi:]
Que feriez-vous, dans votre propre communauté, pour apporter des améliorations afin de réduire le manque de logements? Si, par exemple, nous n'avions pas à nous soucier du financement... Les vieilles maisons ont de la moisissure et doivent être rénovées. Quelle serait la meilleure solution pour vous?
:
[
La témoin s'exprime en inuktitut ainsi qu'il suit:]
ᑕᒫᓂ ᓄᓇᑦᑎᓐᓂ ᐃᒡᓗᓕᖕᒥᑦ, ᐃᒡᓗᓕᐅᖅ... ᐃᓛ ᓄᑖᖅ, ᓲᕐᓗᓕ plumber (ᓱᑉᓗᓕᕆᔨ).... ᑕᒪᒃᑯᐊᕈᔪᐃᑦ electricians (ᓴᕕᒐᐅᔭᓕᕆᔩᑦ) ᑕᒪᒃᑯᐊᕈᔪᖕᓄᑦ, ᑭᓱᑕᖃᙱᒻᒪᓇᐃᑦ, staff housing (ᐃᖅᖃᓇᐃᔭᖅᑎᒋᔭᐅᔪᑦ ᐃᒡᓗᖃᖅᑎᑕᐅᓂᖏᑦ) ᑖᓐᓇᑦᑕᐅᖅ ᑐᓗᖅᑕᕈᑕᐅᖃᑦᑕᕐᒪᑦ, ᑭᓱ ᐊᐃ, housing manager (ᐃᒡᓗᓕᕆᔨᒃᑯᑦ ᐃᓱᒪᑕᖓᑦ) ᐊᒻᒪ maintenance manager (ᐃᒡᓗᓂᒃ ᐋᖅᕿᒃᓱᖅᑕᐅᓂᖏᓐᓄᑦ ᐃᓱᒪᑕᖅ) ᑖᒃᑯᐊᑐᐊᖅ ᐃᖅᖃᓇᐃᔭᖅᑎᒋᔭᐅᔪᓄᑦ ᐃᒡᓗᖃᕈᖕᓇᕐᓂᖏᓐᓄᑦ ᑖᒃᑯᐊ ᐊᓯᖏᑦ ᑭᐊᒃᓴᐅᓯᕆᔩᑦ, ᑭᓯᐊᓂᑦᑕᐅᖅ public housing (ᑭᑐᑐᐃᓐᓇᓄᑦ ᐃᒡᓗᒋᔭᐅᔪᒧᑦ) ᐃᓂᑖᖅᑎᖃᑦᑕᕐᒥᒐᑦᑎᒍ ᐃᒡᓗᑭᐱᒃᓯᓐᓇᐅᓪᓗᑕ ᑭᓯᐊᓂ ᑕᐃᒪᓐᓇ ᐅᑭᐊᕌᓗᒃᑯᑦ ᓂᓪᓚᓱᒃᑐᐊᓗᒃᑯᑦ -57 ᑭᐊᒃᓴᐅᑎᕗᑦ ᐊᔪᓕᖅᑐᐊᓘᒃᐸᑦ certified (ᓇᓗᓇᐃᒃᑯᑕᖃᖅᑐᒥᒃ) ᑭᓯᐊᓂ ᐱᓕᕆᐊᕆᔭᐅᔪᖕᓇᖃᑦᑕᕐᒪᑕ. ᑕᐃᒪ ᐃᓕᓐᓂᐊᖅᑎᑦᑎᕙᓪᓕᐊᔪᐊᓅᒐᓗᐊᖅᐳᑦ ᐊᒻᒪᓗ ᐊᖏᕐᕋᖅᓯᒪᐃᓐᓄᒃᖢᑎᒃ apprenticeship (ᐃᖅᖃᓇᐃᔮᒧᑦ ᐃᓕᓐᓂᐊᖅᑐᑦ) ᑕᒫᓃᑦᑐᑦ Arctic College (ᓄᓇᕗᒻᒥ ᓯᓚᑦᑐᖅᓴᕐᕕᖕᒥᑦ)ᑦ ᐃᑲᔪᖅᑎᖃᖅᖢᑎᒃ, ᑕᒪᓐᓇ ᐃᖏᕐᕋᑦᑎᐊᖏᓐᓇᕈᖕᓇᖃᑦᑕᖅᐸᑦ ᐱᐅᔪᒻᒪᕆᐊᓘᓇᔭᖅᑐᖅ ᓄᓇᓕᖕᒥᐅᑕᐅᓗᑎᒡᓗ ᐊᒻᒪᓗ ᑐᒃᓯᕋᕈᖕᓇᖅᖂᕋᓗᐊᕐᒥᔪᒍᑦ staff housing-ᒍᑎᒃᓴᒥᒃ (ᐃᖅᖃᓇᐃᔭᖅᑎᒋᔭᐅᔪᑦ ᐃᒡᓗᖃᖅᑎᑕᐅᓂᖏᓐᓄᑦ) ᑖᒃᑯᓄᙵᑦ ᐃᖅᖃᓇᐃᔭᖅᑎᒌᓐᓇᖃᑦᑕᕐᓂᐊᖅᑕᑦᑎᓄᑦ ᐊᕐᕌᒍᓕᒫᖅ.
[Les propos en inuktitut sont interprétés en anglais puis traduits ainsi:]
Par exemple, les plombiers, les électriciens et les travailleurs d'entretien n'ont pas de logement de fonction; ils ne peuvent donc pas venir ici pour travailler dans le domaine du logement. Seuls le directeur de l'entretien et le directeur du logement ont un logement de fonction. Nous plaçons les chauffagistes et les autres personnes concernées dans des logements sociaux, car leur employeur ne leur fournit pas un logement. Si, par exemple, notre chaudière gèle en hiver, quelqu'un doit... Nous pouvons demander au Collège de l'Arctique de collaborer avec nous pour mettre en place des programmes d'apprentissage locaux pour la réparation, la rénovation et le chauffage des logements.
L'autre point à régler est le logement de fonction pour les employés du secteur du logement. Seuls le directeur et une autre personne obtiennent un logement de fonction.
:
Nous reprenons nos travaux.
Je souhaite la bienvenue à Margaret Pfoh, directrice générale de l'Aboriginal Housing Management Association, à Kenny Bell, maire d'Iqaluit, ainsi qu'à Roxanne Harper et Candace Bennett de l'Association des professionnels de l'habitation des Premières Nations.
Nous allons entendre vos exposés, puis nous procéderons à une série de questions.
Nous commençons par Margaret Pfoh.
Vous avez six minutes. Je vous demande pardon. Vous avez cinq minutes pour votre exposé.
'Niit. Bonjour à tous.
T'oyaxsut nüün, monsieur le président. T'oyaxsut nüüsm. Merci, tout le monde, pour cette occasion.
Par souci de concision, je vais aller droit au but. Les mots que je prononcerai aujourd'hui seront francs et mettront probablement certaines personnes mal à l'aise. Je ne m'en excuse pas. En tant que femme des Premières Nations issue d'une longue lignée d'ancêtres, je dis que nous sommes mal à l'aise depuis plus de 150 ans maintenant.
Ces paroles, cependant, ne reflètent pas seulement ma personne ou les organisations auxquelles je suis affiliée. Elles représentent la voix de centaines de milliers de peuples autochtones, non seulement dans ce pays, mais dans le monde entier, qui ont été dépossédés à cause du colonialisme. Ce sont les paroles d'une génération qui lutte encore pour qu'une réconciliation véritable et significative devienne la réalité de leur vivant.
Je vais vous parler un peu de moi. Au cours des cinq dernières années, j'ai été la directrice générale de l'Aboriginal Housing Management Association. Je l'appellerai dorénavant l'AHMA. Je suis également membre du groupe de travail du caucus autochtone qui travaille avec l'Association canadienne d'habitation et de rénovation urbaine, dont le siège est à Ottawa. J'ai une longue carrière consacrée au logement autochtone urbain. En fait, les premiers mots de ma fille de 28 ans n'ont pas été « mama », mais « AHMA ». Voilà les années d'expérience de première ligne et de vécu que nous apportons à la table.
Je m'adresse à vous aujourd'hui animée d'une grande inquiétude et une consternation absolue devant le communiqué de presse publié ce matin par le cabinet du premier ministre, dont voici le libellé:
Faire un investissement supplémentaire important dans le logement autochtone en 2022. Il appartiendra aux communautés inuites, métisses et des Premières Nations de déterminer comment les investissements dans le logement seront conçus et mis en œuvre.
Pour nous, cela démontre une fois de plus l'ignorance volontaire ou la discrimination délibérée de ce pays qui néglige de reconnaître que plus de 80 % de tous les peuples autochtones ne sont pas pris en compte dans une microperspective fondée sur les distinctions. Je vais situer cette question dans le cadre de ma propre expérience.
Je suis une enfant des années 1960. J'ai été littéralement enlevée de la chaise d'accouchement, placée en famille d'accueil, puis adoptée par une famille et une communauté non autochtones. Ce n'est que récemment, à 53 ans, que j'affirme ma lignée matriarcale. Je suis une Tsimshian. Une cartographie généalogique récente confirme que j'ai des racines ancestrales profondes et anciennes au sein des nations Lax Kw'alaams.
Mon histoire d'origine, cependant, est l'héritage des tentatives actives du gouvernement d'éliminer le problème indien au moyen des pensionnats. Ma mère biologique a subi les injustices d'un héritage de traumatismes et elle en souffre encore aujourd'hui. C'est une douleur inimaginable pour beaucoup, mais une vérité qu'il faut regarder délibérément. Nous ne pouvons plus détourner le regard.
Malgré cette récente affirmation de mes liens ancestraux, avec la douleur permanente dont souffrent mes ancêtres immédiats, je reste complètement dépossédée de ma nation.
Même si j'ai une carte de statut qui confirme que je suis une Indienne de plein droit, je n'ai jamais été chez moi. C'est un mot banal pour les près de 80 % de personnes qui, comme moi, sont venues créer un sentiment d'appartenance dans des communautés urbaines créées, par des Autochtones et pour des Autochtones, par plus de 140 principaux intervenants dans le domaine du logement et du soutien aux Autochtones urbains depuis plus de 50 ans maintenant.
Je suis désolée. J'ai des problèmes de voix. Puis‑je arrêter un instant pour boire une gorgée?
:
Je vous rappellerai simplement qu'il ne s'agit ni de moi ni de l'AHMA, mais des milliers de voix passées, présentes et futures auxquelles il faut répondre.
La dépossession est au cœur de la raison pour laquelle nous sommes tous ici aujourd'hui. Les systèmes qui nous dépossèdent sont les mêmes que ceux derrière lesquels le gouvernement se cache, soit par ignorance, soit délibérément, ce qui fait que la notion de réconciliation n'est rien de plus que symbolique.
Heureusement, des organisations comme l'AHMA, qui compte plus de 40 fournisseurs de logements et de services dans toute la Colombie‑Britannique, ont travaillé dur pour résoudre ces problèmes. Cependant, nos efforts ne sont pas durables et n'ont pas lieu d'être sans que le gouvernement fédéral s'engage dans un partenariat.
J'aimerais simplement souligner une remarque que j'ai entendue de l'honorable ministre Paulie Chinna. Elle a parlé de l'infrastructure et des défis de nos collectivités nordiques et rurales. Les défis réels de nos collectivités nordiques et rurales sont des obstacles absolus lorsque j'entends notre gouvernement provincial, ici, en Colombie‑Britannique, signaler que le coût de la construction dans le Nord est si disproportionné qu'il pourrait ne pas être en mesure de continuer à les financer. Nous avons absolument besoin du gouvernement fédéral à notre table.
En 2018, devant plus d'un millier de témoins de tous les secteurs du logement, Evan Siddall, ancien président de la SCHL, a déclaré que l'investissement fédéral s'annonçait. Quatre ans plus tard, malgré de multiples mentions des priorités autochtones urbaines, rurales et nordiques dans les lettres de mandat ministérielles, il n'y a toujours pas de sommes précises dédiées.
En résumé, nous avons besoin que le gouvernement fédéral prenne les devants, qu'il s'associe à des gens comme l'Aboriginal Housing Management Association et les principaux intervenants dans le domaine du logement autochtone urbain pour s'assurer que les 80 % et plus d'Autochtones qui sont dépossédés et qui n'ont pas de lien avec leur communauté traditionnelle soient représentés à la table des décisions.
T'oyaxsut nüüsm. Merci à tous.
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Qujannamiik. Merci au Comité de m'avoir invité à prendre la parole aujourd'hui.
Je m'appelle Kenny Bell. Je suis le maire d'Iqaluit, la capitale du Nunavut. Je suis également le président de l'Association des municipalités du Nunavut.
J'ai consacré beaucoup de temps et d'efforts à choisir mes mots avec sagesse et précision afin de m'assurer que je partage non seulement des renseignements importants, mais aussi la douleur et le chagrin que le manque de logements a causés aux citoyens du Nunavut, en particulier aux Inuits.
Je ne suis pas ici pour parler au nom des Inuits. Je suis ici pour parler en tant qu'ami, un ami de longue date. Je suis né et j'ai grandi dans le Nord.
Comme l'a souligné M. Devereaux dans son discours, 56 % des ménages inuits connaissent un surpeuplement qui, nous le savons, contribue à de nombreux problèmes sociaux différents, y compris la maltraitance, et à notre crise de suicide actuelle et de longue date. Les Inuits se suicident 10 fois plus que la moyenne canadienne, et la plupart sont de jeunes hommes inuits.
En tant que parent, je sais que ma priorité est de subvenir aux besoins de ma famille, mais comment une personne peut-elle même commencer quand il est presque impossible de trouver un toit à mettre au‑dessus de la tête de sa famille?
Le gouvernement fédéral doit changer la façon dont l'argent est distribué dans le Nord et reconnaître qu'il en faut beaucoup plus pour combler le déficit du parc de logements disponibles. Par exemple, l'argent pour le logement au Nunavut dans le budget 2016‑2017 s'élevait à 316,7 millions de dollars sur huit ans. Le gouvernement du Nunavut a estimé que cela représenterait environ 83 maisons par an. Encore une fois, comme l'a souligné M. Devereaux, le déficit budgétaire prévu correspond à 3 100 à 5 000 unités, et la population continue d'augmenter, ce qui signifie qu'au rythme actuel, le Nunavut ne pourra jamais rattraper son retard.
En outre, l'argent est déboursé par année et doit être utilisé avant la fin de l'exercice. Or, cela ne concorde pas toujours avec les saisons de navigation et de construction relativement courtes du Nunavut. Un financement pluriannuel où les fonds sont reçus en totalité et peuvent être utilisés sur cinq ou dix ans permettrait une meilleure planification et une utilisation plus efficace de tous les fonds.
Je me suis présenté à la mairie en 2019 en raison de nos déficits en matière d'infrastructures, notamment sur le plan de l'eau et du logement. J'ai lancé un groupe de travail du maire sur le logement abordable, dont j'aimerais mettre en relief plusieurs recommandations importantes aujourd'hui. Je peux mettre ce rapport à la disposition des membres du Comité une fois qu'il sera traduit en français, car il n'est actuellement qu'en anglais et en inuktitut.
S'il était possible d'inclure les améliorations hors site comme dépenses admissibles en vertu des programmes de la SCHL et d'autres programmes financés par le gouvernement fédéral, le Nunavut pourrait alors se trouver sur un pied d'égalité avec les autres administrations où les améliorations hors site sont admissibles au financement de la SCHL. Une grande partie du problème est le manque de terrains aménageables dans le territoire. Il faut des millions de dollars simplement pour préparer les terrains et étendre l'infrastructure afin de soutenir les nouveaux logements.
La deuxième recommandation consiste à créer des partenariats avec les organisations inuites. Le gouvernement du Nunavut ne peut pas à lui seul soutenir la construction de tous les nouveaux parcs de logements. En fait, en raison des politiques d'approvisionnement du gouvernement, le gouvernement du Nunavut a vu les soumissions liées à la construction gonflées à un point tel que le gouvernement du Nunavut construit à un coût considérablement plus élevé par pied carré par rapport au secteur privé.
La troisième recommandation consiste à garder à l'esprit la question du manque de terrains aménageables. La conversion en logements abordables des bâtiments sous contrôle fédéral qui sont actuellement vides pourrait être un facteur important pour remédier au déficit croissant.
La quatrième recommandation consiste à réduire la quantité de formalités administratives qui font obstacle à l'accès des organisations sans but lucratif au financement. Par exemple, l'Initiative pour la création rapide de logements exige un partenariat au niveau d'une organisation gouvernementale qui comprend un accord de contribution. Alors que de nombreuses municipalités et provinces du Sud ont de tels accords, le Nunavut n'en a pas et il n'existe aucun mécanisme bureaucratique pour soutenir cela.
La cinquième recommandation consiste à exiger l'achèvement des travaux du Conseil national de recherches sur la création d'un code du bâtiment propre au Nord. Cela permettra de s'assurer que le parc de logements est mieux construit, plus efficace et moins vorace sur le plan de l'exploitation et de l'entretien.
En réponse à une recommandation découlant de l'étude du Sénat sur le logement dans tout le Nunavut et dans tout l'Inuit Nunangat, le ministre de l'époque responsable de la SCHL, , a déclaré au Comité en 2016 que le Conseil national de recherches travaillait activement à ces normes. Cependant, un tel code du bâtiment brille toujours par son absence.
En conclusion, le Nunavut est la masse terrestre la plus particulière, la plus belle et la plus grande du Canada. Nous avons des défis à relever, assurément, mais nos deux plus grands problèmes, l'infrastructure et le logement, peuvent facilement être réglés avec plus d'argent. En bref, la réponse, c'est plus d'argent.
Tous les problèmes sociaux nécessiteront du temps, de l'argent et beaucoup de travail de la part de nombreuses professions différentes. Mettons un toit sur nos têtes en passant à un financement pluriannuel, à une libération des fonds plus efficace et à plus d'argent pour nous donner une chance réelle de changer.
Je vous remercie. Je vais rester pour les questions à la fin.
Qujannamiik.
Bon après-midi, membres du Comité permanent.
Je m'appelle Roxanne Harper. Je suis originaire de la nation Natoaganeg, située dans la province du Nouveau‑Brunswick.
Je suis membre du conseil d'administration de l'APHPN, l'Association des professionnels du logement des Premières Nations, et je suis accompagnée aujourd'hui de notre directrice générale, Mme Candace Bennett. Soit dit en passant, nous sommes toutes deux des professionnelles agréées du logement.
La pénurie de logements à laquelle sont confrontées les Premières Nations n'est pas nouvelle. Elle existe depuis de nombreuses années et a, en fait, empiré en raison de la pandémie mondiale. Nous savons que 36,8 % des membres des Premières Nations vivant dans les réserves vivent dans des logements surpeuplés. Ce chiffre se compare à 18,5 % pour ceux qui vivent hors réserve.
La pénurie de logements résulte de nombreux facteurs. Pour n'en nommer que quelques-uns, il y a la demande croissante d'aide au logement, le sous-financement chronique et le manque de ressources humaines. Chaque jour, dans les réserves du Canada, les Premières Nations sont confrontées à la réalité de la pénurie de logements. Nous savons que certains de nos membres, nos aînés, nos enfants, nos femmes et nos familles vivent dans des conditions de surpeuplement, souvent dangereuses. Ce n'est pas seulement un problème des Premières Nations. Il ne s'agit pas seulement d'un problème de logement autochtone. C'est un problème canadien qui exige que nous participions tous à la solution.
L'APHPN est une association professionnelle nationale qui répond exclusivement aux besoins des personnes qui travaillent ou aspirent à travailler dans l'industrie du logement des Premières Nations. En tant que seule association nationale pour le logement des Premières Nations, nous nous efforçons de combler les lacunes à long terme en matière de renforcement des capacités, de répondre aux exigences de formation menant à la certification, d'offrir de la formation et du perfectionnement et, bien sûr, de travailler avec des organisations et des associations qui partagent les mêmes objectifs et peuvent également aider à soutenir nos membres.
Nous avons aujourd'hui cerné trois problèmes clés directement liés à la pénurie de logements qui, selon nous, ont un impact sur les collectivités des Premières Nations. La première est que les Premières Nations ont besoin d'un soutien financier particulier pour embaucher et conserver du personnel qualifié dans le domaine du logement. Nous demandons au gouvernement canadien de désigner un financement à long terme pour les emplois liés au logement des Premières Nations. Cela permettrait à nos collectivités de protéger à la fois les personnes et les biens.
À l'heure actuelle, les Premières Nations doivent autofinancer les emplois liés au logement. Elles le font souvent en raboutant des initiatives spéciales ou tout financement proposé par le gouvernement fédéral. Cette approche donne lieu à des incohérences, des inégalités et, pire encore, dans certaines collectivités, par l'absence totale de personnel chargé du logement. Comme le logement est lié à la santé et à la sécurité, il ne peut être géré efficacement au sein de la Première Nation par une administration déjà surchargée ou sur le coin du bureau par notre chef et notre conseil.
À ce stade, nous demandons au gouvernement fédéral de soutenir le financement à long terme de ces emplois. Nous croyons que nos collectivités verraient immédiatement cela comme un investissement et que cela améliorerait la qualité de vie des membres des Premières Nations.
En outre, le personnel chargé du logement aurait besoin d'un soutien financier dédié et à long terme pour poursuivre le perfectionnement de ses capacités et continuer à accéder aux programmes de formation et de perfectionnement. Ces possibilités ont souvent un coût prohibitif et ne sont pas facilement accessibles. Cela est particulièrement vrai lorsque l'on considère l'emplacement des collectivités des Premières Nations et que l'on se rend compte que la plupart des possibilités de formation sont offertes à l'extérieur de la collectivité.
Si le gouvernement fédéral offrait ce soutien, les Premières Nations seraient immédiatement en mesure d'accroître leur capacité d'attirer et de retenir du personnel qualifié et de planifier le perfectionnement de notre personnel, ce qui améliorerait notre façon de répondre et de réagir à la crise du logement. Nous croyons que les Premières Nations ont besoin de ce niveau de soutien et le méritent et, encore une fois, cela serait considéré comme un investissement dans nos collectivités.
Troisièmement, nous sommes d'accord avec bon nombre de nos collègues ici présents aujourd'hui pour dire qu'il est temps d'adopter une nouvelle approche à l'égard des collectivités nordiques, éloignées et à accès spécial. Nous croyons que c'est nécessaire. Nous savons que les besoins en logement sont importants, que le coût de la construction est plus élevé et que les ressources humaines sont poussées à la limite de leur capacité. Dans de nombreuses collectivités du Nord, les plans sont souvent inadéquats. Nous sommes confrontés à une courte saison de construction, et même à quelque chose d'aussi simple que le manque de connectivité pour accéder à l'éducation et à la formation.
Nous pensons qu'une meilleure solution existe et nous exhortons le gouvernement canadien à revoir son approche.
En conclusion, au niveau des Premières Nations, nous sommes conscients que nos membres quittent la collectivité pour trouver de meilleurs logements hors réserve. Cela a des répercussions sur notre culture et nous savons qu'ils quittent la réserve et présentent des demandes auprès des programmes de logement autochtones existants déjà surchargés.
Au nom de l'APHPN et de tous nos membres, je vous remercie de nous avoir donné l'occasion d'être ici et nous avons hâte de travailler avec vous pour trouver des solutions réelles et durables.
Wela'lin.
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Votre question est intéressante.
Je travaille dans ce secteur depuis plus de 28 ans. J’étais là quand le gouvernement a délaissé son rôle de leadership en matière de logement dans les années 1990. Il a alors cédé l’ensemble du financement aux gouvernements provinciaux, et bon nombre des provinces du pays l’ont à leur tour cédé aux municipalités, tout cela au détriment des Autochtones en milieu urbain.
Roxanne avait tout à fait raison lorsqu’elle a parlé d’un système débordé. Nous sommes certainement surchargés et la situation n’a fait que s’aggraver quand le gouvernement fédéral s’est retiré de l’investissement en logements pour les Autochtones en milieu urbain. Comme elle l’a souligné avec raison, bon nombre de nos communautés, que ce soit des Premières Nations, des Inuits ou des Métis, migrent vers des milieux urbains, ruraux ou nordiques pour toutes sortes de raisons et cherchent un sentiment d’appartenance dans ces milieux.
Sans un investissement continu du gouvernement fédéral, la plupart des provinces n’investissent pas. Ici, en Colombie-Britannique, nous avons eu de la chance. Le gouvernement britanno-colombien a répondu à la demande d’autodétermination de l’Aboriginal Housing Management Association afin de nous permettre d’administrer nous-mêmes nos programmes. Avec plus de 25 ans d’expérience et la démonstration de nos capacités, nos fournisseurs — il y en a plus de 40 — ont remboursé les hypothèques. Nous avons vendu. Nous avons réinvesti. Nous avons diversifié nos activités en créant des entreprises sociales pour devenir autosuffisants parce que nous devions nous contenter du financement provincial transféré par le gouvernement fédéral à la Colombie-Britannique.
La Colombie-Britannique a fait de nouveaux investissements, mais ces investissements n’ont pas suivi l’évolution des besoins et la croissance des communautés autochtones en milieu urbain. Par conséquent, ce dont nous avons besoin, ce sont des investissements continus et une ouverture du gouvernement fédéral envers un leadership autochtone urbain, que ce soit l’AMHA, le groupe de travail du caucus sur le logement autochtone ou d’autres entités qui ont présenté des recommandations au gouvernement fédéral au sujet des milieux urbains, ruraux et nordiques.
Je conviens tout à fait que ce gouvernement doit maintenir son intérêt et son investissement dans les communautés des Premières Nations, des Inuits et des Métis, mais je dois aussi reconnaître que nous sommes sous-financés dans les régions urbaines, rurales et nordiques et que ce sont peut-être les communautés les plus isolées qui en souffrent le plus.
Comme je l’ai mentionné plus tôt, je viens tout juste d’apprendre de notre gouvernement provincial, il y a environ un mois, que le coût de construction dans les régions rurales, éloignées et nordiques est présentement tellement exacerbé par les difficultés de chaîne d’approvisionnement qu’il envisage de ne plus financer de construction de logements dans ces régions. Nous ne pouvons laisser ces collectivités devenir des villages fantômes. Nous avons besoin que les gouvernements fédéral, provincial et municipal travaillent en collaboration.
La stratégie que nous avons dévoilée le 26 janvier détaille des solutions exhaustives qui incluent ce dont plusieurs experts ont parlé. Il ne s’agit pas seulement de briques et de mortier; il s’agit aussi de compétences, de spécialités, de renforcement des capacités, d’infrastructures, de recrutement et de rétention, et d’en comprendre l’incidence sur le travail dans nos communautés en regard de la culture et des traumatismes vécus.
J’espère avoir bien répondu à votre question.
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Je vous remercie, monsieur le président.
J’aimerais aussi remercier les témoins pour leur présence à cette importante réunion aujourd’hui. Je suis impressionné par leurs connaissances et leur expertise.
Ma première question, par votre entremise, monsieur le président, s’adresse à Mme Pfoh.
Tout d’abord, je veux vous remercier ainsi que l’AHMA pour les travaux sur une stratégie réfléchie sur le logement en milieu urbain, autochtone et nordique. La semaine dernière, nous avons eu des représentants de la SCHL qui nous ont dit qu’un comité spécialisé avait été établi pour aider les groupes autochtones à accéder aux programmes de la Stratégie nationale sur le logement.
Dans vos recommandations, vous proposez d’établir un quatrième mécanisme pour les Autochtones vivant en milieu urbain, rural et nordique. Vous avez également mentionné au début de votre intervention que 80 % des Autochtones ne sont pas liés à leurs communautés traditionnelles et ne sont pas couverts par les programmes fondés sur les distinctions.
J’espérais que vous puissiez exposer à notre comité les lacunes que vous voyez dans la Stratégie nationale sur le logement et pourquoi il est important d’avoir des solutions culturellement adaptées et dirigées par les Autochtones.
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Je vous remercie de votre question.
Je crois que la réalité c’est que, quand vous pensez à mon histoire — et je l’expose ici non pas pour être consolée ou susciter la pitié, mais dans l’unique but de sensibiliser —, je travaille dans ce secteur depuis 28 ans. J’ai vu des gens de toutes les nations, non seulement du Canada, mais également de l’étranger, venir ici pour se loger de façon sûre, sécuritaire.
Ils s’adressent à des dirigeants de communautés autochtones urbaines comme l’AHMA et nos membres et fournisseurs parce qu’ils se sentent en sécurité. Ils n’ont pas à expliquer quotidiennement les traumatismes qu’ils ont vécus. Ils n’ont pas à expliquer pourquoi ils veulent étudier ou pourquoi ils cherchent un emploi. Ils n’ont pas à expliquer que leur enfant a été appréhendé et vit maintenant à 15 minutes de chez eux.
J’habite Mission, en Colombie-Britannique. Abbotsford est à 15 minutes de chez moi, mais techniquement et théoriquement, ce sont deux choses différentes. Une femme comme moi, par exemple, mère d’un enfant qui a été appréhendé et vit maintenant à Abbotsford… je n’ai pas de véhicule. Je n’ai accès à aucun transport. L’infrastructure qui me permettrait d’aller voir mon enfant est [difficultés techniques]. Mes chances de succès pour répondre aux critères qui me redonneraient mes responsabilités parentales sont très limitées, et nous vivons dans ce qui est considéré comme des villes, tant Mission qu’Abbotsford.
Les gens qui vivent dans des régions urbaines, rurales et nordiques ont des défis parentaux encore plus grands, alors quand nous disons que nous avons besoin d’un quatrième mécanisme, c’est parce que nous avons vécu la situation. Nous l’avons vécu. Nous le savons. Nous faisons cela depuis 50 ans. Ici, en Colombie-Britannique, nous avons une expérience collective de plus d’un millier d’années qui nous permet de comprendre ce que c’est que de travailler dans un milieu culturellement sécuritaire qui tient compte des traumatismes lorsqu’il s’agit de logements adéquats pour nos communautés.
C’est pourquoi nous avons été heureux lorsque la Colombie-Britannique a dit oui et a accepté de laisser l’AHMA gérer ses propres affaires et créer sa propre stratégie. Mais ils ne peuvent pas la financer. Nous avons besoin que le gouvernement fédéral réintègre le cercle. M. Evan Siddall est venu ici en 2018 et a promis que le gouvernement fédéral agirait, et nous sommes ici quatre ans plus tard à attendre cette action. Nous attendons qu’un investissement concret soit dédié à un organisme comme l’AHMA, à quelque chose comme un conseil national sur le logement comme l’a recommandé la SCHL… Il y a trois ans, nous avons proposé, par l’entremise des tables rondes du Conseil national sur le logement, de créer un centre national du logement « par et pour les Autochtones » qui ferait exactement ce que l’AHMA fait ici en Colombie-Britannique. Alors, comme l’a déjà dit Murray Sinclair, nous vous avons tracé une voie.
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Je pense qu'il y aura finalement deux étapes. Je crois que nous aurons besoin d'un organisme national qui n'aura pas à être sensibilisé aux contrecoups et traumatismes que le colonialisme a causés à nos communautés pendant plus de 150 ans. Il faudrait que ce soit un centre national qui comprend les défis urbains dont ont parlé ici mes frères et mes sœurs avant moi, en particulier dans le Nord.
J'ai voyagé d'un bout à l'autre du pays — et dans le monde entier — à la demande de communautés et d'organisations autochtones qui ont réclamé la création d'organismes comme l'AHMA dans leur province. J'ai été approchée par la Nouvelle-Écosse où il y a quelques organisations autochtones urbaines qui souhaitent essayer de renforcer leurs capacités.
Comme vous l'a exposé M. Bell, même si vous leur donniez 10 millions de dollars aujourd'hui, ils ne pourraient probablement pas les utiliser parce qu'ils n'ont pas de ressources en dotation ni d'infrastructures pour entreprendre un tel projet.
Il faudra donc mettre en place les deux solutions. Il faudra un centre national qui comprend les enjeux autochtones urbains, et il faudra un centre national pour renforcer les capacités dans les provinces qui ne les ont pas. L'Ontario a ce qu'il faut; la Saskatchewan a ce qu'il faut; la Colombie-Britannique a ce qu'il faut, mais il n'y a pas beaucoup d'autres provinces qui l'ont.
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Merci, monsieur le président.
J'aimerais remercier encore une fois les témoins, Mme Pfoh, Mme Harper, Mme Bennett et M. Bell, de leurs témoignages.
Je ne veux pas être prophète de malheur, mais je me pose une question. Je me suis rendu compte qu'elle me venait souvent à l'esprit, sans que je ne la formule jamais. Il s'agit de ce qui va arriver à moyen ou à long terme. On a déjà parlé de toutes les difficultés de logement qu'avaient les Premières Nations. On voit que, même s'il y avait du financement, ce ne serait pas suffisant. Comme Mme Pfoh l'a dit, on a besoin d'autre chose.
Ce qui m'inquiète, c'est le point de rupture. En effet, on constate un déficit en matière d'habitation. En même temps, il y a des populations très jeunes. Je parle souvent de la démographie. Je le vois chez moi, dans ma circonscription, où il y a beaucoup d'enfants. On voit également que les logements construits il y a 40 ou 50 ans ont plus que besoin d'amour. Certains d'entre eux sont insalubres. Je me demande si on a déterminé quand aurait lieu le point de rupture. On considère déjà qu'on est en situation de crise, mais quand cela va-t-il tout simplement s'écrouler?
Cela m'inquiète, parce que Mme Pfoh, tout comme M. Bell, nous a dit qu'il y avait déjà eu des recommandations, qu'on avait des idées et qu'on savait ce qu'il fallait faire, mais que c'était long. C'est certain que la situation peut être différente d'une communauté à l'autre, mais quand pensez-vous qu'une crise encore plus grave pourrait arriver? Je ne le souhaite pas, mais, à mon avis, c'est inévitable.
Avez-vous une idée de ce que cela peut signifier pour les communautés à moyen et à long terme?
Je m'adresse à l'ensemble des témoins.
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Rapidement. Je suis entièrement d'accord avec Mme Pfoh. Le point de rupture est derrière nous. Ici, au Nunavut, je crois que nous l'avons passé il y a 10 ou 15 ans.
J'ai visité des maisons, ici en ville, où tant de gens vivent ensemble qu'il y en a qui vivent dans des chambres de fournaise; vraiment, ils dorment sur le plancher d'une chambre de fournaise. Ça ne peut pas durer.
La plupart des gens qui sont dans nos prisons sont autochtones. Ils ne peuvent même pas s'isoler s'ils en ont besoin. Dans les cas de violence familiale ou d'agression sexuelle dans la famille, ou dans n'importe quel cas semblable, les victimes ne peuvent pas partir. Il n'y a pas d'endroit où aller. La ville est un peu mieux que la plupart des collectivités parce que nous avons des refuges, mais nos refuges sont eux aussi remplis au maximum de leur capacité. La plupart des collectivités du Nunavut n'ont pas de refuge et leur situation est donc encore pire.
C'est un enjeu grave et, au bout du compte, nous n'avons pas seulement besoin de logement, mais également de soutien pour aider ces gens à comprendre comment vivre dans une maison.
Je dirais que nous n'abandonnerons jamais. Aujourd'hui, je représente ma communauté. C'est une nation Mi'kmaq qui vit sous la colonisation depuis plus de 500 ans. Je vous assure que nous n'abandonnerons pas. C'est précisément pour cette raison que, pour les Premières Nations, nous avons besoin d'organisations comme l'Association des professionnels de l'habitation des Premières Nations, qui donne une voix et une perspective nationales à nos peuples. Ensemble, collectivement, nous cherchons des solutions qui outillent nos peuples. Nous créons des collectivités dans lesquelles les Premières Nations peuvent réinvestir en elles-mêmes et continuer d'avancer.
Il n'est absolument pas question pour nous d'envisager quoi que ce soit d'autre que la réussite.
J'entends Mme Pfoh qui réclame une organisation nationale pour porter la voix des Autochtones qui vivent hors réserve et dans des milieux urbains. Nous vous soutiendrons activement dans cette voie et nous applaudirons tout effort en ce sens.
Comme dernier commentaire, j'aimerais mentionner qu'il est vraiment, vraiment difficile d'adopter un point de vue national sur le logement des Autochtones, des Inuits et des Métis qui vivent en milieu urbain, dans les réserves ou hors réserve, et de nous réunir dans un même forum comme celui‑ci. L'une de mes dernières recommandations à l'intention du gouvernement fédéral serait d'envisager de tenir de telles réunions avec des groupes individuels, ce qui permettrait une analyse plus détaillée de la situation à laquelle nous faisons face.
Je vous remercie.
:
[
La députée s'exprime en inuktitut ainsi qu'il suit:]
ᓯᕗᓪᓕᕐᒥᑦ ᐊᒃᓱᐊᓗᒃ ᖁᔭᓕᔪᒪᕙᔅᓯ, ᑕᒪᑦᑎᓐᓄᑦ ᐅᓂᒃᑳᓵᕋᔅᓯ ᑐᑭᓯᓇᑦᑎᐊᖅᑐᒥᓪᓗ ᐅᓂᒃᑳᖅᑐᐃᓐᓇᐅᓗᓯ, ᐃᒃᐱᒋᑦᑎᐊᖅᑕᐃᓐᓇᕆᕙᔅᓯ ᐃᓘᓐᓇᓯ. ᒪᐃᔭ ᐱᐅᓪ-ᒧᑦ ᐊᐱᕆᓪᓗᐊᑕᕐᓂᐊᕋᒪ, ᑐᙵᓱᒃᑎᑦᑐᒪᓪᓗᒋᓪᓗ ᑕᑯᓪᓗᒋᑦ ᖁ.... ᐅᖃᓕᒫᒐᖅ ᑐᓂᔭᐅᑎᑦᑐᖕᓇᕈᕕᐅᒃ ᐊᒃᓱᐊᓗᒃ ᐃᑲᔪᕋᔭᖅᑐᖅ, ᐅᖃᐅᓯᕆᖅᖃᐅᔭᐃᑦ ᑖᒃᑯᓄᙵ ᐃᖅᖃᓇᐃᔭᖅᑎᓄᑦ ᑐᓂᔭᐅᖃᑕᐅᓛᕋᑦᑕ. ᐊᐱᕆᔪᒪᕙᒋᑦ, ᐅᓂᒃᑲᐅᑎᖃᖅᖢᑎᑦ ᐱᖁᑎᕐᔪᐊᑦ infrastructure-ᖑᓂᕋᖅᑕᐅᔪᑦ, ᓄᖅᖃᖓᑎᑦᑎᓯᒪᓂᕋᖅᑕᐅᖕᒪᑦ ᐱᕚᓪᓕᕈᑎᓂᑦ, ᓲᕐᓗᒎᖅ ᓄᓇᓕᐸᐅᔭᖅ ᐊᒃᓱᕈᕐᓇᖅᑐᒃᑰᖅᑐᒻᒪᕆᐅᖕᒪᑦ ᐱᖁᑎᕐᔪᐊᓂᒃ ᓴᖅᖀᔪᖕᓇᙱᑦᑐᐃᑦ, ᓲᖃᐃᒻᒪᒎᖅ ᐱᑕᖃᙱᓗᐊᕐᓂᖏᓐᓂᑦ, ᐃᒪᓕᕆᔾᔪᑎᓂᑦ ᐅᕝᕙᓘᓐᓃᑦ ᐃᖏᕐᕋᓕᕆᔾᔪᑎᓂᑦ, ᑕᒪᒃᑯᐊ ᐃᑲᔪᖅᑐᖅᑕᐅᒃᑲᓐᓂᕆᐊᖃᕐᓂᖏᑦ ᐊᒥᓲᓗᐊᕐᒪᑕ, ᐃᒡᓗᑭᒃᓴᓗᐊᕐᓂᕐᒧᑦ ᐊᒃᑐᐊᓂᖃᓕᕐᓂᕋᖅᑕᐅᓪᓗᑎᒃ ᐅᖃᓚᐅᕋᕕᑦ. ᑖᓐᓇ ᐊᐱᕆᓕᖅᐸᒋᑦ, ᒐᕙᒪᑐᖃᒃᑯᑦ ᖃᓄᖅ ᐃᑲᔪᖅᑐᐃᒃᑲᓐᓂᕋᔭᖅᐸᑕ ᓴᖅᖀᒋᐊᒃᑲᓐᓂᖁᔨᒍᑎᒃ ᐸᕐᓇᐅᑎᒥᒃ ᑖᒃᑯᐊ ᐊᔾᔨᒌᙱᑦᑑᑕᐅᔪᑦ ᐋᖅᕿᒋᐊᖅᑕᐅᔪᓐᓇᖁᓪᓗᒋᑦ ᐊᑕᐅᑎᒃᑯᑦ?
[Les propos en inuktitut sont interprétés en anglais puis traduits ainsi:]
Tout d'abord, je souhaite vous remercier tous pour vos témoignages, qui sont très utiles et informatifs.
Ma question s'adresse au maire Bell.
Je vous remercie de votre présence.
Vous avez parlé d'une étude. Si vous pouviez la transmettre au personnel du Comité, ce serait très utile.
Monsieur le maire, vous avez parlé dans le passé des infrastructures de la ville d'Iqaluit qui nuisent à l'avancement de développements futurs. Selon le document intitulé « Iqaluit's housing action...2022‑31 », la ville vit une crise d'infrastructures, car les services publics sont insuffisants… elle manque d'infrastructures de transport et de capacités générales pour soutenir des logements additionnels.
Quel rôle voyez-vous pour le gouvernement fédéral dans la coordination d'un plan qui solutionne ces problèmes simultanément?
Oui, nous sommes aux prises avec un énorme déficit d'infrastructures municipales non seulement à Iqaluit, mais dans tout le Nunavut.
Nous sommes constamment en communication avec le gouvernement fédéral à ce sujet. Nous avons demandé 184 millions de dollars pour régler nos problèmes d'eau. La plupart des membres de ce comité ont probablement entendu parler de la crise d'eau potable qui sévit à Iqaluit cette année. Nous avons passé deux mois sans eau potable et nous n'utilisons même plus l'usine de traitement des eaux, seulement un système de dérivation.
Notre infrastructure date de l'époque de la Guerre froide, quand les militaires américains se sont installés ici.
Honnêtement, nous avons besoin de repenser les façons de faire, en particulier sur les réserves dans les Territoires. Nous sommes un territoire du Canada, et le gouvernement du Canada doit nous traiter comme tel ou nous donner notre indépendance.
Bien sûr, il s'agit de financement. Mais pas seulement: il y a aussi des questions de capacités. Nous avons besoin d'aide pour faire face à nos enjeux de capacité et d'échéancier. Dans bien des cas, il y a des critères d'échéancier et nous n'y arrivons tout simplement pas. C'est impossible. Nous avons raté plusieurs occasions de l'Initiative pour la création rapide de logements cette année. Heureusement, nous avons pu en profiter un peu, mais nous aurions pu recevoir beaucoup plus si nous avions eu davantage de temps pour créer ces unités — c'est l'une des difficultés — mais nous ne pouvions pas les construire dans les délais exigés.
Nous avons besoin de repenser la façon dont nous faisons les choses dans les régions éloignées et nordiques.
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Bien sûr, nous disposons du plus grand territoire. Nous sommes sur l'île de Baffin, et je sais que c'est une des plus grandes îles du monde. Ce n'est pas une question de superficie, mais bien une question de possibilité de construction. Il en coûte très cher de construire des routes ici, et les canalisations doivent être installées sous le pergélisol qui, bien entendu, bouge maintenant à une vitesse inquiétante et totalement imprévisible en raison des changements climatiques. Tous ces éléments augmentent les coûts. Les études, ne serait‑ce que pour placer les canalisations dans le sol, sont extrêmement coûteuses. L'excavation nécessaire pour réparer un aqueduc principal ici, en ville, coûte entre 50 000 $ et 100 000 $. C'est précisément à cause du manque de ressources, du manque d'entreprises compétentes dans le domaine et du manque de personnel capable de faire le travail au sein de notre organisation. Ce sont toutes des questions de capacités.
C'est vraiment difficile de construire de nouvelles propriétés. Ce que nous essayons de faire, c'est mettre à niveau de vieilles propriétés et utiliser ce que nous avons déjà, mais les canalisations sont très vieilles. Notre système d'égouts est très vieux. Notre usine de traitement des eaux est très vieille. Tout est très vieux.
Sans les 184 millions de dollars que nous avons demandés au gouvernement fédéral pour l'infrastructure de l'eau, nous sommes dans une impasse. Nous en sommes même au point où nous demandons aux promoteurs d'installer des réservoirs d'eaux usées programmables sur leurs propriétés, même s'ils ont accès à nos infrastructures. Nos infrastructures sont maintenant obsolètes à ce point.
Encore une fois, nous avons besoin d'argent.
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Je les prendrai volontiers.
Monsieur le maire Bell, j'ai une rapide question sur le financement du logement, sur le processus suivi.
Comme vous savez, de nombreuses municipalités reçoivent les fonds tirés de la taxe sur l'essence. Cet argent est remis directement aux municipalités, qui décident ensuite de son affectation. En plus, les municipalités peuvent avoir une idée du montant qu'elles pourront toucher dans les deux, cinq ou dix années suivantes, de sorte que les conseils municipaux peuvent fixer certains objectifs et travailler à leur atteinte.
Est‑ce qu'une telle façon de procéder, où l'argent est acheminé directement aux municipalités, ne serait pas préférable, même minimalement, au processus actuel?
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Oui. Les propos du maire Bell reflètent fidèlement la situation à laquelle sont confrontés les fournisseurs de logements autochtones partout au pays. L'accès à ces programmes est fastidieux. Leur mise en place prend beaucoup de temps. Certaines personnes acceptées il y a trois ans attendent toujours le premier coup de pelle. Une multitude de facteurs sont en cause.
Les autorités en sont conscientes. Rien de ce que je vous dis n'a pas été directement signalé à Romy Bowers ou même au . On m'a même demandé de faire plusieurs entrevues et de siéger à divers comités d'examen. La réalité, c'est qu'à mon avis le gouvernement se lie lui-même les mains.
Sans être trop critique, je pense que les gouvernements doivent privilégier la réconciliation en travaillant directement avec les leaders des Premières Nations, des Inuits et des Métis, mais ces conversations ont totalement passé sous silence les populations urbaines. Il y a des problèmes de capacité, tous les témoins l'ont dit. Alors, si le gouvernement disait que nous avons...
Si vous regardez ma stratégie, nous avons demandé 15 milliards de dollars pour les dix prochaines années à mon gouvernement, ici en Colombie‑Britannique, et c'est ce qui est nécessaire uniquement dans cette province pour les Autochtones vivant en milieu urbain. Je ne peux même pas imaginer quel sera le montant pour l'ensemble du pays.
Voici d'après moi ce qu'il faut faire: vous devez créer sans tarder ce centre national, dirigé par des dirigeants autochtones pour les communautés autochtones.
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Merci, monsieur le président.
En fait, M. Schmale a soulevé d'excellents points. Nous pourrions entreprendre tout un autre débat sur le financement à long terme, les débentures, etc., qui pourrait concrètement se rattacher aux propos de Mme Pfoh concernant l'argent nécessaire.
Tout d'abord, laissez-moi vous remercier de votre présence aujourd'hui. Lors de la dernière session parlementaire, HUMA, le comité des ressources humaines, a déposé un rapport recommandant la création d'une stratégie sur le logement en milieu urbain, rural et nordique. Dans la foulée de ce rapport, après la dernière élection, notre gouvernement a, comme on sait, nommé le tout premier , chargé par sa lettre de mandat d'élaborer conjointement et de mettre en œuvre avec l'actuelle , une stratégie consacrée au logement dans les régions urbaines, rurales et nordiques.
Nous y travaillons maintenant. Nous nous efforçons d'élaborer conjointement la stratégie pour les communautés autochtones qui vivent dans une réserve ou hors réserve. Je souhaite élargir la discussion, parce que le moment est opportun — avant le budget, et avec le travail en cours sur cette stratégie — et parce que je souhaite connaître votre point de vue.
En passant, nous ne tenterons de confiner le débat à quatre minutes. Comme secrétaire parlementaire de SAC, je serai toujours à votre disposition, dans mon bureau ou au bout du fil, pour poursuivre la discussion.
En commençant par monsieur le maire, j'aimerais vous sonder rapidement sur cette stratégie, ainsi que sur les 41 % de logements que nous entendons créer pour les Autochtones dans le cadre de l'Initiative pour la création rapide de logements.
Avons-nous perdu le maire Bell?
Ma ville a eu la chance de recevoir directement dans ses coffres 5 millions de dollars de l'Initiative pour la création rapide de logements. Nous avons pu gonfler le montant à 10,7 millions de dollars, pour construire seulement 18 unités à cause de la hausse des coûts de construction. La SCHL et le ont étroitement collaboré avec nous pour s'assurer de notre admissibilité aux programmes et nous épauler tout au long du processus. À mon avis, la plupart des villes du Canada pourraient faire de même.
Le parcours n'a pas été facile. Nous avons conçu un programme spécial avec le gouvernement du Canada, le gouvernement du Nunavut, des organisations inuites et les autorités municipales pour mener à bien ce projet. Je pense donc qu'on travaille à toutes ces stratégies.
D'après moi, il faut réexaminer ce que cela signifie exactement. Encore une fois, comme tout le monde l'a dit — Mme Harper et Mme Pfoh —, lorsqu'il est question de logement pour les Autochtones tout doit être dirigé par des Autochtones. Pour réussir, les autorités doivent s'assurer de parler avec le maximum de communautés autochtones.
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En substance, ce que M. Bell veut dire, c'est que nous devons intervenir dans tout ce qui nous concerne. Je suis entièrement d'accord.
Pour répondre à vos deux points, je dirai que pour l'ICRL, pour le 41 % de logements devant aller aux populations autochtones... d'après notre expérience, ici en Colombie‑Britannique, cela signifierait qu'on ciblerait des groupes selon des critères de nation, de traditions et autres distinctions. Pas une seule demande visant une région urbaine, rurale ou nordique n'a été approuvée, malgré le fait que la province de la Colombie‑Britannique ait proposé, pour soutenir ces programmes, d'offrir en subventions permanentes plus d'argent que ce que le gouvernement fédéral prévoyait d'investir dans l'Initiative en Colombie‑Britannique. L'ICRL n'a pas été très fructueuse pour nos communautés urbaines, ici en Colombie‑Britannique.
Il y a une autre raison à cela. Pour les communautés urbaines, rurales et du Nord, et particulièrement dans les milieux plus ruraux et nordiques où les infrastructures sont problématiques, la population visée par l'ICRL a besoin d'une aide financière pour des services complets qui coûtent plus cher que les matériaux d'une unité de logement construite rapidement.
Il y a deux problèmes avec l'ICRL.
En ce qui concerne la stratégie pour le logement dans les régions urbaines, rurales et nordiques, encore une fois, nous n'avons vu aucun résultat. Quand nous avons consulté la SCHL, il y a tout juste une semaine, je craignais que l'argent qui serait alloué dans le budget 2022... Que ferions-nous dans nos séances de consultation?
Vous venez vous-mêmes de mentionner le comité permanent HUMA, qui a entendu des témoins il y a près de deux ans. Les recommandations sont là. Le chemin est tracé. Le temps n'est plus aux consultations, il est aux investissements. J'espère vraiment, mais vraiment, que le budget ne nous amènera pas de nouvelles consultations mais bien des investissements.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie Mme Pfoh de sa franchise, tout à l'heure. Je pense en effet qu'il faut dire les choses qui ne nous plaisent pas, pour pouvoir être des acteurs de changement.
Madame Pfoh, vous avez dit que le point de rupture était atteint. On connaît les solutions. On n'a plus besoin de consulter les gens, comme vous venez tout juste de le dire. J'allais poser la question, car vous ne l'aviez pas encore dit. Le financement diminue et ne suit pas les coûts qui explosent. Les logements se détériorent.
En supposant qu'il y ait même une volonté gouvernementale, pourquoi n'arrive-t-on pas à régler la situation? En même temps, ce sont d'autres pistes pour le Comité, parce qu'en théorie, on a tout ce qu'il faut pour régler la situation.
Ma question s'adresse à chacun des témoins. Merci.
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Pour commencer, je dois vous donner un exemple, et je serai très brève.
Ici en Colombie‑Britannique, dans un certain nombre de communautés, aucune organisation autochtone ne peut assumer le leadership et mettre en œuvre les programmes. Ce que nous avons recommandé, c'est la formation de partenariats. Si l'on souhaite verser un financement ciblé à certaines communautés autochtones qui manquent de capacités, il est essentiel de créer des partenariats puisqu'il peut exister une autre entité dotée de ces capacités, de manière à assurer la consultation et l'inclusion des Autochtones dès le déploiement du programme.
Nous avons déjà connu l'échec. Encore une fois, je me reporterai au rapport Goodacre. Il ne s'agit pas de blâmer, ni de pointer du doigt, ni d'accuser quiconque. Il s'agit de reconnaître qu'encore une fois, tout ce qui concerne les Autochtones doit être dirigé par des Autochtones. Si les Autochtones manquent de capacités, nous devons travailler avec eux pour les aider à acquérir ces capacités et pour faire en sorte que tout programme privilégie tout d'abord la sécurité culturelle et la prise en compte des traumatismes. Il me fera plaisir d'élaborer à ce sujet.
Si les membres du Comité ont d'autres questions à poser à nos témoins aujourd'hui, n'hésitez pas à le faire par courriel.
J'aimerais remercier Mme Pfoh, M. le maire Kenny Bell, Mme Harper et Mme Bennett pour leurs convaincants et, pourrais‑je dire, très francs témoignages. Tous les membres du Comité leur en savent gré. Merci beaucoup de votre présence aujourd'hui.
Sur ce, notre temps est écoulé.
Je rappelle aux membres du Comité que nous entendrons vendredi les trois ministres concernés par ce portefeuille pour le Budget principal des dépenses et le Budget supplémentaire. Un autre rappel: produisez d'ici le 1er avril vos listes de témoins pour la prochaine étude, celle qui suit l'étude sur le logement, qui aura lieu le [difficultés techniques], donc pour le 1er avril s'il vous plaît.
Encore une fois, merci tout le monde. À vendredi.
Sur ce, cette séance est levée.