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Bonjour, chers collègues.
En ce mardi 5 juin 2018, nous abordons la 102e séance du Comité permanent des comptes publics.
Nous sommes ici aujourd'hui pour examiner le Rapport 7, Les services consulaires aux Canadiens et aux Canadiennes à l'étranger — Affaires mondiales Canada, des rapports du printemps 2018 du vérificateur général du Canada.
Nous recevons cet après-midi, du Bureau du vérificateur général, M. Michael Ferguson, vérificateur général du Canada, qui est accompagné de Mme Carol McCalla, directrice principale. Du ministère des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement, nous accueillons M. Ian Shugart, sous-ministre des Affaires étrangères, et Mme Heather Jeffrey, sous-ministre adjointe, Consulaire, Sécurité et gestion des urgences.
Nous écouterons d'abord notre vérificateur général, puis les représentants du ministère; ensuite, nous passerons au premier tour de questions
Bienvenue, monsieur Ferguson.
[Français]
Monsieur le président, je vous remercie de nous donner l'occasion de discuter avec vous de notre rapport sur les services consulaires aux Canadiens et aux Canadiennes à l'étranger.
Notre audit a examiné comment Affaires mondiales Canada avait répondu aux demandes d'assistance consulaire de Canadiens voyageant ou vivant à l'étranger. Les Canadiens ont demandé, notamment, de l'assistance lors de crises internationales, comme des catastrophes naturelles, de nouveaux documents de voyage pour remplacer des passeports perdus ou volés, ou même de l'aide parce qu'ils avaient été arrêtés ou étaient détenus à l'étranger.
[Traduction]
Nous avons constaté qu’Affaires mondiales Canada avait réussi à déployer rapidement du personnel pour venir en aide aux Canadiens confrontés à une crise en pays étranger et que le ministère avait actualisé ses avertissements aux voyageurs en ligne à mesure que les situations de crise évoluaient. Nous avons aussi constaté que le ministère était en mesure de délivrer rapidement des documents de voyage d’urgence par l’intermédiaire de ses missions à l’étranger.
Toutefois, nous avons constaté que, dans environ deux tiers des cas de Canadiens arrêtés ou détenus à l’étranger que nous avons examinés, les agents consulaires n’avaient pas contacté la personne détenue dans un délai de 24 heures après avoir été avisés de l’arrestation ou de la détention, comme ils doivent le faire. Les agents consulaires avaient pu communiquer avec la plupart de ces personnes dans un délai d’un mois, mais certaines personnes n’avaient jamais été contactées. Lorsque le personnel consulaire communiquait avec un Canadien arrêté ou détenu à l’étranger, il le faisait généralement par courriel ou par téléphone, et non en personne. II est important d’établir le contact en personne pour évaluer le bien-être des personnes détenues et le niveau d’assistance dont elles ont besoin.
Plus important encore, nous avons constaté qu’Affaires mondiales Canada avait mis trop de temps à évaluer les allégations de mauvais traitements ou de torture de Canadiens détenus a l’étranger.
[Français]
En 2004, le juge Dennis O'Connor a mené une enquête sur les mesures prises par les agents canadiens concernant l'arrestation et la détention de Maher Arar. Dans son rapport, le juge O'Connor recommandait à Affaires mondiales Canada de mieux former son personnel à reconnaître les signes de torture et de mauvais traitements et d'informer le ministre rapidement des cas confirmés.
Nous avons constaté que, plus d'une décennie plus tard, l'approche d'Affaires mondiales Canada dans les cas d'arrestation et de détention restait encore insuffisante. Affaires mondiales Canada offrait à ses agents consulaires uniquement une formation générale sur la façon de mener des visites en prison et de reconnaître les signes de torture ou de mauvais traitements. De plus, nous avons constaté que, dans un cas, il avait fallu sept mois aux représentants du ministère pour informer le ministre qu'un Canadien détenu avait probablement été torturé.
Ces lacunes sont critiques pour les Canadiens qui se trouvent en situation de détresse. Affaires mondiales Canada doit veiller à ce que son personnel consulaire bénéficie de la formation et du soutien qu'il lui faut pour pouvoir venir en aide aux citoyens canadiens arrêtés ou détenus à l'étranger.
[Traduction]
Lors de notre examen du niveau de service offert par les missions à l’étranger, nous avons constaté un rendement inégal. Par exemple, 4 des 10 missions au volume le plus élevé de travail n’avaient pas atteint leurs cibles de rendement pour la remise des passeports réguliers dans les délais prévus. De plus, Affaires mondiales Canada n’avait pas réparti ses ressources en fonction des différentes charges de travail des missions pour assurer un niveau de service efficace et uniforme.
Enfin, nous avons constaté qu’Affaires mondiales Canada n’avait pas fait le suivi du rendement de la plupart de ses services consulaires à cause de la mauvaise qualité des données. En raison de ce manque de suivi, il était difficile pour le ministère de savoir si son personnel était déployé de manière optimale pour fournir les services promis par le gouvernement aux Canadiens voyageant ou vivant à l’étranger.
Nous avons formulé sept recommandations qu’Affaires mondiales Canada a toutes acceptées.
Monsieur le président, je termine ainsi ma déclaration d’ouverture. Nous serons heureux de répondre aux questions des membres du Comité.
Merci.
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Merci, monsieur le président. Étrangement, c'est toujours un plaisir pour moi de me présenter pour les comptes publics.
Je tiens à remercier le vérificateur général pour cette vérification importante qui, comme toujours, nous permettra d'améliorer nos services consulaires aux Canadiens.
En ma qualité de sous-ministre, je tiens aussi à assurer de mon profond respect et de ma sincère gratitude les agents consulaires à l'administration centrale et dans les missions autour du monde compte tenu du dévouement, de la compassion et de la compétence dont ils font preuve au nom des Canadiens.
Je souhaite tout d'abord vous présenter des données contextuelles pour apporter des éclaircissements sur la manière dont Affaires mondiales Canada offre des services consulaires aux Canadiens à l'étranger.
[Français]
À mesure que voyager devient plus facile et plus abordable et que la communication devient quasi instantanée, nous remarquons que de plus en plus de Canadiens voyagent, travaillent, étudient et prennent leur retraite à l'étranger. Environ 2,8 millions de Canadiens vivent actuellement à l'extérieur du Canada, et les Canadiens ont effectué 52 millions de voyages à l'étranger en 2016, soit une augmentation d'environ 4 % par rapport à il y a 10 ans.
Dans nos 260 points de service dans le monde, plus de 800 fonctionnaires sont entièrement ou partiellement responsables d'offrir des services consulaires aux Canadiens. Servir les Canadiens à l'étranger représente une fonction primordiale d'Affaires mondiales Canada.
[Traduction]
Le travail consulaire est composé d'une large gamme de fonctions, et il comprend divers éléments comme la communication de l'information sur les voyages portant sur les pays étrangers, l'aide apportée aux Canadiens pour leur permettre de prendre des décisions sécuritaires et judicieuses, les visites de Canadiens détenus à l'étranger, l'aide à l'identification et au rapatriement des Canadiens décédés et le fait de réclamer la clémence dans des cas de peine de mort. Nous offrons également des services au nom d'autres ministères du gouvernement, notamment le traitement des demandes de passeports ou de certificats de citoyenneté, qui sont une preuve de citoyenneté.
Nous avons constaté une augmentation des demandes d'aide consulaire de la part des Canadiens à l'étranger. Les agents des services consulaires ont ouvert plus de 277 000 nouveaux dossiers en 2017, soit une hausse de 4 % par rapport à 2016.
La majorité de ces dossiers, soit 98 %, sont de nature courante ou administrative et ils sont résolus rapidement et directement à la mission diplomatique. Le traitement de la proportion restante des dossiers, soit 6 000 cas par an environ ou 2 %, nécessite des échanges et des communications complexes auprès des autorités locales et des gouvernements des pays d'accueil.
Au coeur de chaque cas consulaire, il y a la situation personnelle d'un citoyen canadien à l'étranger ainsi qu'un réseau d'agents consulaires qui sont prêts à aider les citoyens et fiers de cette responsabilité. Je peux vous assurer, chers membres du Comité et monsieur le président, que nous faisons de notre mieux pour communiquer avec nos citoyens qui ont été arrêtés ou incarcérés dès que nous prenons connaissance de leur situation.
Souvent, il faut surmonter des défis liés à l'accès et au contexte sur place. Nous cherchons toujours des moyens de nous améliorer. Pour atteindre cet objectif, nous mettrons en place des formations supplémentaires et adopterons de nouveaux outils pour améliorer la surveillance et la prestation des services.
Nous savons qu'il faut offrir une formation ciblée aux agents consulaires en vue de leur permettre d'adapter leur réponse aux éléments propres à chaque cas et aux divers contextes opérationnels de leur travail qui exigent parfois la collaboration avec plusieurs services de police, des agents d'immigration, des autorités carcérales ainsi que des gouvernements régionaux et provinciaux.
Ces réponses peuvent mettre les agents consulaires dans des situations difficiles et nous avons pris l'engagement de garantir leur sécurité ainsi que celle des Canadiens qu'ils aident. Nous avons déjà mis à l'essai une formation améliorée sur la conduite sécuritaire des visites dans les prisons, formation qui sera offerte à tous les agents consulaires.
Nous avons également lancé le processus de modernisation de nos systèmes de renseignements sur la gestion des cas, ce qui améliorera notre capacité de contrôle de la qualité et de la surveillance, la qualité de nos données et l’application de normes de service uniformes ainsi que la documentation de ces mesures — tout ceci touchant des problèmes que le vérificateur général vient juste de mentionner.
Affaires mondiales Canada prend très au sérieux les allégations de mauvais traitements et de torture des Canadiens à l'étranger et nous prenons toujours des mesures immédiatement pour les examiner. Nous sommes contents de voir que, selon le rapport, dans tous les cas où il y a eu de telles allégations, les agents consulaires dans les missions à l'étranger sont intervenus immédiatement et directement sur place pour réagir à la situation et assurer la sécurité et le bien-être des Canadiens.
Nous pouvons faire mieux. Conformément aux constatations présentées dans le rapport, nous prenons des mesures supplémentaires pour veiller à ce que les ministres soient immédiatement avisés par écrit, dès le départ, lorsqu'il y a des allégations de mauvais traitements ou de torture ainsi que quand il y a suffisamment de renseignements pour déterminer si ces allégations sont fondées.
Affaires mondiales Canada est toujours à la recherche de façons d'améliorer les services consulaires du Canada, avec l'objectif de répondre le mieux possible aux besoins des Canadiens à l'étranger. Il s'agit d'un processus d'amélioration constant fondé notamment sur l’expérience de nos agents consulaires, les commentaires de nos clients et notre analyse des tendances.
[Français]
Les services de passeport sont un autre exemple de cette tendance.
Par exemple, au cours de l'année suivant la mise en oeuvre des exigences de l'Autorisation de voyage électronique, l'AVE, plusieurs Canadiens ont dû obtenir un passeport canadien. Les missions touchées ont connu une augmentation de 23 % de toutes les demandes de passeport, une augmentation de 47 % des demandes de preuve de citoyenneté et une augmentation de 70 % des nouvelles demandes de passeport.
En 2017, Affaires mondiales Canada a ouvert plus de 200 000 nouveaux dossiers de services de passeport.
[Traduction]
Même si les normes de services ont été respectées dans la majorité des cas, presque 90 %, certaines missions n'ont pas pu répondre à la forte augmentation. Des ressources supplémentaires ont été mises en place pour veiller à donner suite à la demande concernant l'arriéré, et nous avons amélioré l'agilité de notre système de ressourcement.
Nous reconnaissons l’importance de veiller à superviser et à surveiller de manière appropriée les services de délivrance de passeports et nous nous efforçons de fournir des services de passeport efficaces et de grande qualité afin de continuer de répondre aux besoins des Canadiens à l'étranger. Nous réévaluons et améliorons constamment notre façon de travailler. Dans le but d'améliorer de manière globale les normes des services consulaires, nous avons commencé à passer en revue la méthodologie d'affectation des ressources pour nous assurer que la distribution des ressources correspond aux tendances et qu'elle est optimisée dans tout le réseau des missions, afin de continuer d'offrir un niveau de service efficace et uniforme à l'étranger.
Nous sommes heureux que le vérificateur général ait reconnu Affaires mondiales Canada pour son assistance consulaire réussie lors de crises internationales, y compris relativement à la mise à jour en temps opportun des conseils aux voyageurs en ligne, afin de mettre à la disposition des Canadiens les renseignements dont ils avaient besoin pour prendre des décisions éclairées lors de leurs déplacements. Le personnel spécialisé est prêt à aider les Canadiens qui ont besoin d'assistance à l'étranger, entre autres avec le soutien du Centre de surveillance et d'intervention d'urgence, qui traite 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, les appels de partout dans le monde, et d'une équipe permanente de déploiement rapide composée d'agents spécialement formés et expérimentés qui sont prêts à être déployés en quelques heures de préavis partout où leur présence est nécessaire.
Cette équipe a aidé des Canadiens lors du grave séisme au Népal en 2015 et s'est rendue dans les Antilles à l'automne 2017 afin d'apporter un appui supplémentaire dans le cadre de notre intervention locale lors du passage des ouragans Irma et Maria.
Nous reconnaissons déjà le rôle important que jouent les rapports découlant des enseignements tirés afin d'améliorer constamment la façon d'intervenir en cas d'urgence pour secourir les Canadiens, après un événement concernant une intervention d'urgence qui nécessite l’activation de notre équipe d'intervention en cas d'urgence. C'est pourquoi nous sommes en train d'élaborer une approche normalisée à l'échelle du ministère afin de nous assurer que les enseignements tirés soient saisis, évalués et mis en oeuvre de manière plus uniforme pour les divers types de situations d'urgence.
[Français]
Affaires mondiales Canada a déjà commencé à fournir des conseils ciblés aux Canadiens dans le cadre de son plan de communication externe, afin d'étendre sa portée grâce à des séances supplémentaires d'information et à des activités de sensibilisation ciblées.
Nous avons mené des recherches sur l'opinion publique auprès des voyageurs canadiens pour mieux comprendre comment ils se préparent en vue d'un voyage, de quelles informations ils ont besoin, quelles sont leurs attentes quant aux services consulaires et quelles voies de communication ils utilisent. Nous savons que les mesures prises par le Canada pour renforcer les liens avec le reste du monde, par exemple grâce aux études et aux relations commerciales internationales, signifient que la demande continuera d'augmenter du côté des services consulaires.
[Traduction]
Nous sommes déterminés à fournir au moment opportun des services consulaires professionnels, flexibles et spécialisés afin de répondre à cette demande croissante et à moderniser le programme consulaire. Au cours des prochains mois, nous prévoyons d'améliorer les communications afin d'outiller les Canadiens pour qu'ils puissent mieux se préparer à voyager et de les aider à être plus en sécurité à l'étranger; de fournir de l’assistance rapide, appropriée et professionnelle aux Canadiens lorsqu'ils ont le plus besoin de notre aide, conformément à nos normes de service; de continuer de moderniser la plateforme numérique des services consulaires; de renforcer le soutien à notre réseau d'agents consulaires afin de veiller à ce qu'ils disposent des outils nécessaires et qu'ils aient la formation requise pour fournir des services consulaires modernes; enfin, de tirer parti des accords bilatéraux et d'établir des partenariats pour mieux servir les Canadiens.
Je peux vous assurer que nous restons fermement déterminés à soutenir les Canadiens à l'étranger — nous savons qu'il y a peu de questions auxquelles les parlementaires accordent plus d'importance — et à offrir des services consulaires appropriés au moment opportun.
[Français]
Je tiens à remercier les honorables membres du Comité de leur attention.
Je suis prêt, tout comme ma collègue Heather Jeffrey, à répondre à toutes les questions que vous pourriez vouloir nous poser.
Merci bien.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je remercie les témoins de leur présence aujourd'hui. Je remercie aussi M. Ferguson du travail qu'a représenté cet audit.
Bien que je convienne avec la plupart des Canadiens que la performance générale des services consulaires est très bonne, je dois dire que je suis un peu perturbé par les constatations concernant le traitement des Canadiens arrêtés ou détenus à l'étranger. En fait, je suis d'avis que c'est inacceptable et je le dis en tant que personne qui a, avant de devenir député, travaillé en tant qu'observateur des droits de la personne à l'échelle internationale. J'ai visité des prisons en Afghanistan, en Indonésie, aux Philippines et au Canada, et j'ai été en position de demander de meilleurs traitements et de négocier la libération de personnes injustement détenues.
Par conséquent, je trouve plutôt perturbantes certaines des choses qui sont mentionnées dans ce rapport, quoiqu'en des termes très atténués. Quand on dit que nous avons, peut-être, 1 600 personnes arrêtées ou détenues au cours d'une année, et que dans le cas de moins de la moitié d'entre elles, on a pris contact avec elles dans les 24 heures, et ce, dans la plupart des cas, pas en personne, cela signifie que plus de 1 000 Canadiens au cours d'une année ne font pas l'objet d'une prise de contact dans les 24 heures, ce qui est la période critique des détentions.
Aussi, plus loin dans le rapport, on dit que dans cet échantillon, près de 5 % n'ont pas été contactés du tout, ce qui signifie que jusqu'à 80 Canadiens détenus au cours d'une année n'ont jamais été contactés par leur gouvernement. Je ne crois pas que ce soit un très bon bilan.
Mes premières questions s'adressent à M. Ferguson, au sujet de l'étude.
Dans votre rapport, vous avez concentré votre attention sur un aspect du contact avec les personnes arrêtées, mais au paragraphe 7.37, vous dites que les services consulaires consistent aussi à informer les membres de la famille, à appeler à un traitement juste et équitable et à plaider en faveur du bien-être général du détenu. Avez-vous examiné la performance sur ce plan, ou vous êtes-vous concentré simplement sur la première mention, qui est de prendre contact avec les Canadiens qui ont été détenus? Je ne vois cela nulle part dans le rapport.
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Je vous remercie de votre question.
Je laisserai à Mme Jeffrey le soin de faire certains commentaires, mais tout d'abord, je dirai que la formation de nos agents consulaires est le moyen le plus important et le plus efficace pour améliorer le rendement à cet égard. J'étais sur le point d'utiliser le mot « culture ». En effet, c'est une question de culture dans le sens où la discipline nécessaire à la préparation de la documentation et l'élaboration de preuves à partir des dossiers, et le reste, dont nous venons de discuter, doivent être améliorées. Je ne pense pas que ce soit une question de culture en ce qui concerne l'engagement de nos agents consulaires, de nos gestionnaires consulaires et de nos chefs de mission dans le monde, ou en ce qui a trait au fait de donner aux Canadiennes et aux Canadiens les services les plus efficaces possible dans des circonstances spécifiques.
Dans quelques semaines — dans quelques jours, en fait —, je vais personnellement rencontrer, avec un de mes collègues, les membres de l'équipe consulaire, ici à Ottawa. Je vais les encourager à discuter de leurs expériences, des défis à l'interne, des demandes et des tendances, soit de toutes leurs préoccupations.
Je n'ai aucun doute, en ce qui concerne l'engagement de nos agents consulaires à fournir le meilleur service possible. Autrement, il faut leur fournir les outils nécessaires, soit la communication, soit la formation en ce qui concerne les visites en prison, par exemple. Il faut les aider à fournir le service le plus admirable possible.
Je passe à un thème dont ont parlé MM. Garrison et Massé au sujet des Canadiens détenus à l'étranger. La préoccupation que je partage avec mes collègues est que, dans ses observations préliminaires, le vérificateur général nous a dit qu'en 2004, le juge Denis O'Connor a mené une enquête sur l'affaire Arar.
Dans son rapport de 2004, il recommandait qu'Affaires mondiales Canada forme ses fonctionnaires à repérer des signes de torture et de mauvais traitements et à informer le ministre dès qu'un cas se présente. Je regarde vos recommandations, monsieur Ferguson, dans la réponse. C'était en 2004 et nous sommes à présent en 2018. L'audit porte sur 2016-2017. Il dit, en gros, que la réponse du ministère, après la recommandation de l'auditeur général, a été de former davantage ses fonctionnaires.
Dans sa réponse, le ministère dit qu'il a déjà réalisé un projet pilote et qu'il a un programme de formation. Il dit qu'« un processus sera également mis en place pour assurer que les agents consulaires soient formés, y compris pour les cas d’arrestations et les détentions ».
Il s'est écoulé 14 ans depuis la publication d'un rapport où on demandait qu'on forme mieux les agents consulaires dans le monde.
Pourquoi ces insuffisances? Pourquoi ce thème est-il récurrent? Pourquoi est-ce encore un problème aujourd'hui, 14 ans après la publication d'un rapport qui nous disait d'y remédier?
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Je vous remercie, monsieur le président.
Je souhaite revenir sur la question des normes de service pour les Canadiens qui sont arrêtés ou détenus à l'étranger.
Je crois qu'il est important de souligner, pour les personnes qui nous écoutent, et pour le compte rendu, que, bien souvent, il ne s'agit pas de touristes. Ce sont des personnes qui ont des affaires dans ces pays ou qui rendent visite à leur famille. Personnellement, en tant que député, je vois plus de problèmes parmi les gens d'affaires et les personnes qui rendent visite à leur famille que parmi les touristes, même s'il nous arrive d'avoir un conducteur ivre qui se fait arrêter à Hawaï. Il me semble qu'il faut se rappeler que, parfois, les gens sont obligés de voyager, que ce soit pour affaires ou pour raisons familiales. Ils doivent voyager et ils ont donc besoin de services consulaires.
Quand nous disons qu'on ne rend généralement pas visite aux gens en personne, si on cherche à réviser la norme de service, ne serait-il pas justifié de...? Peut-être que la manière la plus diplomatique est que la solution par défaut soit de chercher à rencontrer les gens, sauf si le pays se trouve sur une liste de pays où nous n'avons pas de problèmes. Je sais qu'on voudrait dresser une liste de pays qui posent des problèmes.
Cet élément me préoccupe, car je sais par expérience que les personnes chargées des détenus peuvent manipuler la situation de sorte qu'ils ne puissent pas communiquer avec vous ou faire connaître leur véritable situation par un courriel ou un appel téléphonique. C'est très difficile.
Réfléchiriez-vous à une norme de service différente fondée sur le risque de détention dans ces pays? Là encore, je proposerais de récompenser le bon au lieu d'apposer une étiquette sur le mauvais.
Je vous remercie toutes et tous de votre présence aujourd'hui. Le Comité est frappé par ce dernier... c'est presque comme un avertissement, non pas à notre comité, mais à la fonction publique. Nous parcourons ce rapport du vérificateur général et pas seulement le rapport sur les services consulaires, mais monsieur Shugart, en tant que sous-ministre, il me semble qu'il y a d'autres choses dans ce rapport et, plus précisément, dans son message auxquelles je ferais très attention si j'étais sous-ministre.
Bien qu'il fasse référence au début au système de paye Phénix et aux Premières Nations, aux groupes autochtones, il parle d'« échecs incompréhensibles » dans certains cas de la part du gouvernement. Il parle aussi de la culture du gouvernement, c'est-à-dire des ministères. Il ne s'agit pas de la culture du gouvernement qui est au pouvoir. Il parle de l'administration et de la fonction publique fédérales.
Dans les rapports précédents, le vérificateur général parle de résultats qui ne sont pas obtenus et que nous attendons vraiment pour les Canadiens, et du fait que l'accent est parfois mis sur le court terme, mais pas sur le long terme, pour que les Canadiens puissent en profiter. Nous sommes heureux de voir que vous avez un plan d'action. Nous sommes heureux de voir, tout d'abord, que son rapport est progressivement accepté et, ensuite, que votre plan d'action évolue. Je vous encouragerais seulement à prendre ce plan d'action, car je sais...
Monsieur Shugart, vous avez déjà comparu devant le Comité à d'autres titres et nous vous en remercions, mais je vous encouragerais à tenir compte des sujets de préoccupation exprimés par notre vérificateur général à propos de la culture du gouvernement et dans certains cas... Il parle aussi de cas où, dans le système Phénix et dans les systèmes relatifs aux Autochtones, il arrive que les ministres ne soient pas suffisamment informés en temps voulu. Dans une moindre mesure, on peut le souligner ici. Je vous encourage, en tout cas, à prendre son message très au sérieux, car nous cherchons à améliorer la culture du gouvernement non seulement dans votre ministère, mais dans tous les ministères.
Tel est, je puis vous le dire, l'objectif du Comité, à savoir améliorer la culture du gouvernement et faire en sorte que les Canadiens soient, avant tout, bien servis.
Nous vous remercions de la façon dont vous les servez.
Je vois que vous voulez faire un...