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Bonjour à tous. Bienvenue.
Nous sommes le jeudi 17 novembre 2016, et c'est la 33e réunion du Comité permanent des comptes publics.
Je rappellerai à tous, et non seulement aux membres du Comité, mais aussi à ceux qui sont dans l'auditoire, que comme nous sommes télévisés aujourd'hui, je vous demanderais de mettre votre téléphone en sourdine, en vibration ou de le fermer. Sinon, nous avons des marteaux plus grands que cela pour les fermer à votre place.
Je tiens à informer les députés qui font partie de notre Comité que le vérificateur général a offert de présenter à notre Comité une séance d'information spéciale entre 10 heures et 10 h 45, le mardi 29 novembre, immédiatement après le huis clos avec tous les parlementaires. Comme nous l'avons déjà remercié et accepté son offre, nous devrons nous préparer en conséquence.
Nous examinons aujourd'hui le troisième des rapports du printemps 2016 du vérificateur général du Canada. Le troisième rapport concerne un audit du processus de nomination par le gouverneur en conseil aux tribunaux administratifs. Nous accueillons aujourd'hui un certain nombre de témoins qui sont ici pour répondre aux questions de notre Comité.
Du Bureau du vérificateur général du Canada, nous recevons M. Michael Ferguson, vérificateur général du Canada, et Sharon Clark, directrice principale; du Bureau du Conseil privé, Janine Sherman, sous-secrétaire du Cabinet, Personnel supérieur et renouvellement de la fonction publique et Donnalyn McClymont, secrétaire adjointe du Cabinet, Secrétariat du personnel supérieur; du ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien, David Dendooven, secrétaire ministériel, et Stephen Gagnon, directeur général, Direction générale des revendications particulières; du ministère de la Sécurité publique et de la Protection civile, Jean Cintrat, directeur général, Affaires du Cabinet et parlementaires et des services exécutifs; et, du ministère de l'Industrie, Shelley Dooher, secrétaire générale, Bureau du secrétaire général.
Nous inviterons d'abord notre vérificateur général à nous faire part de ses commentaires.
Bienvenue.
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Monsieur le président, je vous remercie de me donner l'occasion de présenter les résultats de notre audit du processus de nomination par le gouverneur en conseil. M'accompagne à la table Mme Sharon Clark, directrice principale responsable de l'audit.
En mai de cette année, nous avons présenté pour dépôt un rapport d'audit qui visait à se pencher sur le processus appliqué aux nominations par le gouverneur en conseil. Ce processus de recrutement est distinct de celui que la fonction publique fédérale utilise pour nommer des fonctionnaires. Cet audit a pris fin en février 2016, et nous n'avons pas vérifié les mesures adoptées depuis.
[Français]
L'audit visait déterminer si les ministères avaient travaillé avec le Bureau du Conseil privé pour s'assurer que des nominations de personnes qualifiées avaient été faites en temps opportun au sein des tribunaux administratifs sélectionnés, de manière à assurer la continuité des services. Nous avons aussi évalué les progrès accomplis dans les secteurs à améliorer qui ont été relevés lors de notre audit de 2009 sur le processus de nomination. Ces secteurs comprenaient les directives fournies par le Bureau du Conseil privé, le nombre de postes vacants et la durée des périodes de vacance, ainsi que la communication avec les personnes nommées au sujet du renouvellement de leur mandat.
Le récent audit a porté sur les tribunaux administratifs qui ont une incidence directe sur les Canadiens. Nous avons examiné les rôles exercés par le Bureau du Conseil privé, les tribunaux administratifs sélectionnés et les ministères relevant des ministres responsables de ces tribunaux. Nous n'avons pas examiné les décisions de nomination ni les rôles exercés à cet égard par les ministres, les cabinets de ministres ou le Cabinet du premier ministre.
[Traduction]
Cet audit est important parce que les tribunaux administratifs réglementent des domaines précis de la loi ou représentent pour les particuliers un moyen de porter en appel des décisions du gouvernement, comme celles relatives au statut d'immigration ou aux revendications des Premières Nations. Les nominations à ces tribunaux doivent se faire rapidement pour que les tribunaux puissent effectuer leur travail. Les personnes nommées doivent aussi avoir la formation et l'expérience qui s'imposent pour exercer leur rôle avec efficacité.
Dans le cadre de notre audit de 2009, nous avons constaté un manque d'orientations au sujet du processus de nomination et de longs retards dans les nominations à de petites entités et sociétés d'État.
Nous avons constaté qu'après cet audit, le Bureau du Conseil privé a fourni des directives et des renseignements aux ministres, aux ministères et aux tribunaux au sujet des postes vacants et des étapes du processus de nomination; ces directives n'étaient toutefois pas accessibles sur le site Web du Bureau du Conseil privé. En outre, il n'y était pas question des exceptions au processus, comme la nomination des juges aux tribunaux.
Nous avons également constaté que de nombreux postes clés sont demeurés vacants pendant de longues périodes. Ces retards ont affecté les délais décisionnels des tribunaux, ce qui a touché des Canadiens et d'autres intervenants. À titre d'exemple, à la Commission de l'immigration et du statut de réfugié du Canada, le délai moyen pour traiter les appels en matière d'immigration est passé de 10 mois, comme nous l'indiquions dans le rapport de 2009, à 18 mois. Compte tenu de l'importance du travail accompli par ces tribunaux, ces retards et les arriérés accumulés sont préoccupants.
De plus, nous avons constaté que les personnes nommées n'avaient pas reçu un préavis suffisant des décisions relatives au renouvellement de leur nomination. Même si ce préavis s'est amélioré en comparaison de ce que nous avions signalé dans notre audit de 2009, nous avons constaté qu'il ne répondait toujours pas au critère d'un préavis de six mois établi par le Bureau du Conseil privé pour le renouvellement des nominations à plein temps.
[Français]
Enfin, nous avons constaté que même si les processus de sélection pour les postes de présidents et autres membres à temps plein étaient ouverts et transparents, les processus de nomination que nous avons examinés pour les personnes nommées à temps partiel ne l'avaient pas été. Les candidats aux postes à temps partiel n'étaient pas évalués en fonction des critères établis. Selon nous, sans évaluation documentée, il n'est pas possible de déterminer si le processus a donné lieu à la nomination d'une personne possédant l'expertise et les compétences nécessaires. Le Bureau du Conseil privé a affirmé « que la nomination de personnes qualifiées est fondamentale à [l'engagement du gouvernement] de renforcer la responsabilité.
Nous sommes heureux d'indiquer que le Bureau du Conseil privé et les ministères et tribunaux visés par notre audit ont accepté nos recommandations et se sont engagés à prendre les mesures appropriées pour y donner suite.
Monsieur le président, je termine ainsi ma déclaration d'ouverture. Nous serons heureux de répondre aux questions des membres du Comité.
Merci
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Merci, monsieur le président et chers membres du Comité.
Je suis heureuse d'être ici aujourd'hui pour discuter également des conclusions du rapport du vérificateur général au sujet du processus de nomination par le gouverneur en conseil aux tribunaux administratifs.
Je crois qu'il y aurait lieu que je prenne quelques minutes pour décrire le processus de nomination. Je voudrais aussi profiter de l'occasion pour vous faire le point sur la nouvelle démarche adoptée par le gouvernement à l'égard des nominations par le gouverneur en conseil, et sur la façon dont cette approche se rapporte aux tribunaux administratifs en particulier.
[Français]
En ce qui concerne le processus et son fonctionnement, permettez-moi de commencer en signalant que les nominations par le gouverneur en conseil sont des nominations effectuées par le gouverneur général sur l'avis du Conseil privé de la Reine pour le Canada, représenté par le Cabinet. Les ministres gèrent activement tous les postes pourvus par le gouverneur en conseil au sein de leur portefeuille et le Bureau du Conseil privé fournit un soutien opérationnel ainsi que des conseils stratégiques impartiaux au premier ministre et aux ministres du Cabinet. Les nominations à ces organismes sont présentées au gouverneur en conseil sur la recommandation du ministre responsable. C'est en fait le processus menant à la recommandation ministérielle qui est établi par le premier ministre.
[Traduction]
Le 25 février 2016, le a annoncé une nouvelle approche relative aux nominations par le gouverneur en conseil, exigeant des processus de sélection ouverts, transparents et fondés sur le mérite qui aideront les ministres à formuler des recommandations au sujet de candidats de qualité qui reflètent la diversité du Canada pour ce qui est du sexe, de la langue, des régions, de l'équité en emploi, de la culture et de la représentation ethnique.
Cette approche s'applique à la majorité des nominations à des postes à temps plein et à temps partiel aux commissions, aux conseils, aux sociétés d'État, aux organismes et aux tribunaux de partout au pays. Le principal changement, au chapitre de la gestion des processus de nomination, réside dans l'inclusion des postes à temps partiel suivant une approche ouverte, transparente et fondée sur le mérite.
[Français]
Le gouvernement nous a clairement fait savoir que la communication aux Canadiens de l'information sur ces possibilités est un élément important d'un processus ouvert, transparent et fondé sur le mérite. Le site Web Canada.ca donne accès à l'information sur les nominations relevant du gouverneur en conseil ainsi qu'au site Web qui comporte ces nominations et où celles-ci sont annoncées. De plus, la liste des nominations possibles est diffusée sur le site Web de l'organisation qui souhaite pourvoir le poste et figure également dans la Gazette du Canada pendant la période de présentation des demandes.
Pour élargir la communication de ces renseignements, il se peut que les postes soient aussi affichés dans d'autres médias, au besoin, notamment dans les médias sociaux, sur Internet et dans les journaux.
[Traduction]
Pour postuler, les candidats s'inscrivent et créent un compte, pour leurs demandes de nomination par le gouverneur en conseil, sur le site Web des nominations par le gouverneur en conseil, où ils peuvent présenter leur candidature à l'un ou l'autre des postes affichés.
Afin de soutenir les objectifs du gouvernement en matière de diversité, les postulants sont invités à fournir des renseignements sur leurs compétences dans leur deuxième langue officielle et, s'ils le souhaitent, ils peuvent s'identifier, dans leur profil en ligne, comme membres d'un groupe d'équité en matière d'emploi, comme les femmes, les peuples autochtones, les minorités visibles et les personnes handicapées. Les candidats peuvent également choisir de s'identifier en tant que membres de groupes ethniques ou culturels.
Dans le cadre de la nouvelle approche, le mérite est évalué au moyen de processus de sélection rigoureux, et de critères de sélection qui sont publics. Ces qualités et critères traduisent le mandat de l'organisation, et tiennent aussi compte du mandat du ministre et des priorités établies par le .
Permettez-moi de consacrer quelques minutes aux rouages du processus de sélection.
Le BCP gère tous les processus de sélection, ou il y participe. Dans chaque cas, un comité de sélection est mis sur pied afin d'examiner les demandes et s'assurer qu'elles répondent aux critères établis. Le comité choisit une liste restreinte de candidats pour une évaluation plus poussée au moyen d'entrevues et d'évaluations écrites, selon le cas. Les candidats que le comité de sélection considère comme étant hautement qualifiés pour la nomination font également l'objet d'une vérification en bonne et due forme des références qui permet de mieux évaluer leurs qualités personnelles.
Le comité soumet ensuite à l'examen du ministre des avis officiels sur les candidats les plus qualifiés. Le ministre se sert ensuite des avis de ce comité de sélection pour mettre la dernière main à sa recommandation au gouverneur en conseil.
[Français]
Pour soutenir cette nouvelle approche, le Secrétariat du personnel supérieur du Bureau du Conseil privé travaille en étroite collaboration avec ses interlocuteurs dans les ministères. Depuis l'annonce en février, nous avons entrepris un certain nombre d'initiatives en matière de communication, de sensibilisation et d'échange d'information. Nous avons tenu des séances d'information en collaboration avec le Cabinet du premier ministre afin de fournir des directives, des renseignements et des outils aux ministères et organismes ainsi qu'à tout le personnel de cabinet ministériel participant au soutien de leur ministre en ce qui a trait aux nominations relevant du gouverneur en conseil. Nous continuerons de collaborer avec ces principaux intervenants et d'analyser les pratiques exemplaires.
[Traduction]
Grâce à nos efforts de mobilisation, les cabinets des ministres ainsi que les ministères et les organismes du portefeuille disposent des renseignements dont ils ont besoin pour appuyer leurs ministres dans la formulation de recommandations visant à pourvoir aux postes vacants actuels et futurs. Nous avons affiché des documents sur notre site Web des nominations par le gouverneur en conseil à l'intention de tous les intervenants, et nous continuerons de le faire sur les sites Web internes et externes à mesure que nous mettrons en application nos nouvelles directives et orientations de principe dans les prochains mois. Ce partage de documents est conforme aux recommandations contenues dans le rapport du vérificateur général.
[Français]
L'échange d'information a été crucial durant la transition vers la nouvelle approche relative aux nominations relevant du gouverneur en conseil. Les exceptions au nouveau processus, qui a été un point soulevé par le vérificateur général dans son rapport, ont été un sujet de discussion important avec les ministères et les agences.
Compte tenu de l'engagement du gouvernement à l'égard des processus ouverts, la vaste majorité des postes sera assujettie à un processus de sélection annoncé et officiel. Des exceptions doivent être prévues pour les postes qui comportent des exigences découlant de la loi qui établit certaines organisations.
Par exemple, la loi peut préciser que les personnes nommées par le gouverneur en conseil doivent être un juge en exercice ou une personne proposée par un tiers, par exemple un gouvernement provincial ou territorial, une Première Nation, un utilisateur ou un groupe d'intervenants. Ces exceptions ne sont pas fréquentes, mais lorsqu'elles surviennent, le Bureau du Conseil privé collabore étroitement avec ses partenaires pour cerner et vérifier les exceptions au cas par cas.
[Traduction]
Il convient également de signaler qu'au cours de la mise en œuvre du nouveau processus, le gouvernement a décidé de procéder à des nominations ou à des renouvellements de nominations à des postes qui sont essentiels pour la saine gouvernance ou la continuité des affaires gouvernementales qui pourraient ne pas inclure l'ensemble de ces nouvelles mesures qui ont été annoncées plus tôt cette année. Puisqu'il s'agit de situations transitoires, ces nominations ou ces renouvellements sont habituellement pour une période d'un an ou moins, sous réserve des dispositions législatives applicables. Cette mesure transitoire permet de veiller à ce que les organisations puissent continuer de fonctionner et que les services soient offerts aux Canadiens sans interruption.
Comme je l'ai déjà dit, les modifications apportées au processus de nomination visent à contribuer à la recommandation de candidats de qualité en vue de mieux refléter la diversité canadienne. Elles sont également conformes aux recommandations contenues dans le rapport du vérificateur général au sujet du processus de nomination par le gouverneur en conseil aux tribunaux administratifs. Le rapport du vérificateur général, comme mon collègue l'a mentionné, visait à déterminer si des personnes compétentes étaient nommées à certains tribunaux administratifs assez rapidement pour assurer la continuité du service aux Canadiens. Mes collègues d'autres ministères sont ici pour répondre aux questions relatives aux recommandations précises concernant les tribunaux administratifs qui ont été examinés, mais j'aimerais prendre quelques minutes de plus pour établir le contexte de leurs observations en présentant un survol général des processus de sélection aux tribunaux administratifs.
[Français]
Comme c'est le cas pour toutes les nominations par le gouverneur en conseil, sauf quelques exceptions, les avis concernant les postes à pourvoir dans les tribunaux administratifs sont annoncés publiquement, et les candidats sont invités à poser leur candidature en ligne. Les exceptions touchent les postes qu'il faut pourvoir par des juges en exercice. Le Bureau du Conseil privé travaille de concert avec les tribunaux administratifs et le ministère responsable du portefeuille pour faire appliquer l'esprit et l'objet de la nouvelle approche, afin de respecter l'engagement du gouvernement en matière de diversité. Tous les processus de sélection des tribunaux administratifs suivent les types de processus établis que j'ai mentionnés plus tôt.
[Traduction]
Dans le cadre de ces processus, le BCP travaille en étroite collaboration avec quatre grands tribunaux administratifs afin de mettre en oeuvre des mesures visant à renforcer la cohérence des approches adoptées pour évaluer les candidats à ces postes décisionnels très importants. Nous avons l'intention d'utiliser les leçons apprises et les pratiques exemplaires des grands tribunaux afin d'améliorer l'efficacité et la rapidité des processus de sélection aux postes des plus petits tribunaux administratifs.
La mise en oeuvre de cette nouvelle approche a nécessité un renforcement des capacités au Bureau du Conseil privé et au sein des ministères et des organismes responsables de soutenir les nominations par le gouverneur en conseil. Nous apprécions grandement les conseils du vérificateur général afin de contribuer à l'amélioration continue du système global de nomination, et nous sommes déterminés à continuer de donner suite aux recommandations du vérificateur général, en étroite collaboration avec nos partenaires, afin de mettre en oeuvre l'approche adoptée par le gouvernement au titre des nominations par le gouverneur en conseil aux tribunaux administratifs et à d'autres organisations dans l'ensemble de l'administration publique.
En terminant, cette nouvelle approche aux fins des nominations par le gouverneur en conseil est primordiale afin de donner aux Canadiens la possibilité de servir au sein de nos institutions démocratiques qui sont essentielles aux décisions et aux programmes qui touchent directement les Canadiens.
Je serai heureuse de répondre à vos questions au sujet du processus de nomination.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je remercie les témoins de leurs présentations.
Comme avocat et officier de la cour, cela me dérange de voir les délais inacceptables pour la nomination de juges à des tribunaux importants.
Madame Sherman, j'ai remarqué que votre présentation traite du nouveau système de nomination des juges et non pas de l'ancien. Pourtant, la vérification porte de mars 2010 à novembre 2015. Vous nous avez parlé un peu plus de ce qui se passe avec le nouveau système depuis février 2016.
Quand je regarde les tribunaux qui ont connu un grand manque de juges et les délais pour les justiciables qui veulent se faire servir, les répercussions sont énormes. J'ai trouvé qu'un des cas à cet égard était aberrant. Je comprends le système, mais je veux simplement faire quelques vérifications avant de parler de ce cas en particulier.
Selon ce que vous nous avez expliqué, les recommandations pour les nominations viennent du Conseil privé de la Reine pour le Canada, représenté par le Cabinet. Les décisions sur les nominations sont donc prises par le gouverneur général sur l'avis du Conseil privé de la Reine pour le Canada représenté par le Cabinet. Les ministres gèrent activement tous les postes pourvus par le gouverneur en conseil au sein de leur portefeuille et le Bureau du Conseil privé fournit un soutien opérationnel ainsi que des conseils stratégiques impartiaux au premier ministre et aux ministres du Cabinet. Ainsi donc, vous faites la recommandation au ministre et celui-ci décide. Est-ce bien le cas?
Si on prend le cas du Tribunal des revendications particulières, on peut lire ce qui suit:
[Traduction]
Au Tribunal des revendications particulières Canada, où les membres doivent être des juges des cours supérieures, une analyse de 2014 a montré qu’il fallait un membre à temps plein de plus et « un nombre suffisant de membres à temps partiel pour amener le nombre à l’équivalent de quatre membres à temps plein ».
Le besoin est donc là. La citation se poursuit:
Malgré ce besoin, confirmé par le ministère de la Justice Canada, aucune nomination n’a été faite au Tribunal entre 2012 et la fin de notre période d’audit.
C'est donc trois ans. La citation se poursuit encore:
Les représentants du Tribunal nous ont indiqué après cette période d’audit qu’il fallait désormais six juges. Une pénurie de personnes nommées à ce tribunal se traduit par davantage de retards dans le traitement en temps opportun des revendications des Premières Nations. Les représentants du Tribunal nous ont dit qu’ils avaient dû informer les intervenants que le Tribunal ne pouvait pas confirmer les dates des audiences en raison du manque de juges disponibles.
Avez-vous recommandé des juges pour ces postes? Ces recommandations ont-elles été faites?
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Merci, monsieur le président.
Je remercie les témoins de se prêter à cet exercice.
Monsieur Ferguson, vous allez probablement reconnaître un peu mes propos, qui s'appliquent malheureusement à bien des ministères. Je suis heureux d'entendre que vous avez noté une amélioration dans les processus qui avaient cours avant 2009 ainsi qu'à la suite du rapport de 2009 et de celui de 2015. Il s'agit d'une période couvrant une quinzaine d'années. Il y a eu des améliorations, mais malheureusement — et je vais formuler maintenant ce que vous êtes habitué de m'entendre dire, bien que cela ne s'adresse pas à vous —, les organisations attendent toujours les audits pour réagir.
Ma question s'adresse aux autres témoins.
Dans son discours d'ouverture, le vérificateur général a mentionné que les diverses organisations acceptent les recommandations. Or je pense que c'est indiqué dans tous les rapports. Toutefois, pourquoi attend-on que le vérificateur général fasse un audit pour mettre en oeuvre des mesures afin d'améliorer les systèmes? Existe-t-il dans vos organisations un mécanisme d'auto-évaluation — qu'elle soit annuelle, bisannuelle ou selon la fréquence que vous voudrez — qui vous permet de ne pas attendre un audit de la part du vérificateur général avant d'agir? Le problème, pour les contribuables, est que si vous êtes chanceux à la loterie d'attribution des rapports d'audit du vérificateur général, vous pourrez disposer de 20 ans avant d'avoir à vous auto-évaluer et à améliorer les systèmes en place.
Ma question est simple: pourquoi n'existe-t-il pas de système d'auto-évaluation? S'il en existe un, pouvez-vous nous en parler?