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Bonjour chers collègues. Nous reprenons.
Au cours de la première demi-heure, nous avons eu la chance de rencontrer à huis clos le nouveau vérificateur général du Canada par intérim. Nous sommes maintenant en séance télévisée. Si vous avez un téléphone cellulaire ou tout autre appareil qui pourrait interrompre la réunion, je vous invite à le mettre en mode silencieux. Je vous remercie.
Nous sommes réunis pour étudier le rapport d'examen spécial intitulé « Rapport des co-auteurs au Conseil d'administration de la Société canadienne d'hypothèques et de logement » des rapports de l'automne 2018 du vérificateur général du Canada.
Ce matin, représentant le Bureau du vérificateur général, nous accueillons Mme Lissa Lamarche, vérificatrice générale adjointe, et M. Clyde MacLellan, vérificateur général adjoint. Nous accueillons aussi M. Michel Bergeron, associé directeur chez Ernst and Young. Représentant la Société canadienne d'hypothèques et de logement, nous avons M. Derek Ballantyne, président du conseil, et M. Evan Siddall, président et premier dirigeant.
Bienvenue à tous. Nous commençons par le Bureau du vérificateur général.
Monsieur MacLellan, la parole est à vous.
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Monsieur le président, je vous remercie de nous donner l'occasion de discuter de notre rapport d'examen spécial sur la Société canadienne d'hypothèques et de logement, ou SCHL.
Comme vous le mentionniez, je suis accompagné de Mme Lissa Lamarche, vérificatrice générale adjointe, qui était la directrice principale chargée de l'audit au moment du rapport. Comme l'audit a été réalisé conjointement avec Ernst & Young, nous sommes aussi accompagnés de M. Michel Bergeron, qui est un associé du cabinet.
Comme vous le savez, un examen spécial vise à déterminer si les moyens et les méthodes de la société d'État lui donnent l'assurance raisonnable que ses actifs sont protégés et contrôlés, que sa gestion des ressources est économique et efficiente et que le déroulement de ses activités est efficace.
Notre examen couvre la période de mars à décembre 2017.
[Traduction]
Dans l'ensemble, nous avons constaté que la Société avait de bonnes méthodes de gestion organisationnelle. Toutefois, nous avons décelé un défaut grave lié à l'effectif du conseil d'administration et à l'incidence de cette faiblesse sur la surveillance menée par le conseil. Plus précisément, nous avons constaté que 4 des 12 postes du conseil étaient vacants, ce qui a causé des lacunes dans les compétences et la diversité du conseil, et a nui à l'efficacité de la surveillance qu'il assure.
Ce défaut grave est important parce qu'un conseil d'administration incomplet, dont les compétences sont limitées, peut nuire à la capacité du conseil de surveiller efficacement les activités de la Société. Vu la complexité des nombreuses initiatives de transformation entamées et leur importance pour les activités de la Société, il était essentiel que le conseil d'administration mène une surveillance adéquate et possède les compétences nécessaires. En décembre 2017, un certain nombre de nominations au conseil ont été annoncées.
Nous avons aussi constaté que la Société avait des processus efficaces de planification stratégique, de mesure du rendement et de gestion des risques, mais que ses méthodes de gestion du capital et de simulation de crise pouvaient être améliorées. Nous avons noté que la Société n'avait pas évalué l'incidence de tous les risques importants afin de s'assurer qu'assez de capital avait été mis de côté pour y faire face, et qu'elle n'avait pas fait de tests de résistance ponctuels pour mieux comprendre ses principales vulnérabilités.
Ces faiblesses sont importantes parce que le fait de déterminer le niveau de capital nécessaire pour répondre à tous les risques importants aide la Société à atténuer les risques financiers pour le gouvernement du Canada et les contribuables canadiens. De plus, faute de procéder à des simulations de crise supplémentaires, la Société n'a pas pu examiner ses vulnérabilités latentes ni informer la haute direction et le conseil d'administration d'autres types de scénario pouvant lui nuire.
Nous avons constaté que la Société avait des méthodes efficaces de gestion de ses activités d'assurance prêt hypothécaire, de titrisation et d'aide au logement. En particulier, la Société a planifié ces activités, les a mises en place efficacement, et a surveillé et présenté des rapports sur les résultats.
Nous avons cependant noté des faiblesses liées aux importantes initiatives de transformation organisationnelle en cours, en particulier la gestion intégrée des initiatives de transformation technologique et des autres initiatives, ainsi que la définition et la surveillance des indicateurs de rendement pour chaque projet.
[Français]
Ces faiblesses sont importantes parce que, dans le cadre d'un programme de transformation complexe se produisant à grande échelle, il importe de gérer toutes les initiatives de transformation ensemble pour garantir une intégration appropriée des interdépendances des projets et faciliter la gestion des changements et des risques.
De plus, faute de définir et de documenter clairement les objectifs, les résultats attendus, les paramètres de rendement et les avantages escomptés, la Société pourrait ne pas pouvoir déterminer si les avantages escomptés ont été atteints une fois les projets terminés.
La Société a accepté toutes nos recommandations et a établi un plan d'action en réponse à nos préoccupations. Toutefois, comme nous avons fini les travaux d'audit en décembre 2017, je ne peux pas commenter les mesures prises par la Société depuis. Les membres du Comité voudront peut-être demander aux représentants de la Société des précisions sur les mesures prises pour donner suite à nos recommandations.
Je termine ainsi ma déclaration d'ouverture. Nous serons heureux de répondre aux questions des membres du Comité.
Merci.
:
Merci, monsieur le président.
Je suis heureux d'être ici aujourd'hui. Je suis accompagné d'Evan Siddall, qui est président et directeur de la SCHL.
En guise d'ouverture, j'aimerais dire que nous nous réjouissons de l'intérêt que le Comité porte au dernier examen spécial sur la SCHL effectué par le Bureau du vérificateur général du Canada et Ernst & Young.
La Loi sur la gestion des finances publiques exige que toutes les sociétés d'État se soumettent à un examen spécial au moins une fois tous les 10 ans. L'examen spécial dont il est question aujourd'hui porte, comme vous l'avez entendu, sur la période du 1er mars 2017 au 31 décembre 2017.
Dans l'ensemble, l'audit a permis de conclure que les pratiques de gestion de la SCHL ont été saines durant cette période, ce qui fournit l'assurance raisonnable exigée par la Loi sur la gestion des finances publiques.
Cependant, comme vous l'avez aussi entendu ce matin, les auditeurs ont fait ressortir des faiblesses importantes dans la gouvernance de la Société, qui portaient sur le mode de nomination, la fonction de surveillance et les compétences des membres du Conseil d'administration. Je limiterai mes propos aux mesures prises pour remédier à la situation.
Fait à noter, durant la période visée par l'audit, quatre des douze postes du Conseil d'administration de la SCHL étaient vacants. Cette situation s'est traduite par des lacunes dans les compétences et la diversité du Conseil, ce qui, selon les auditeurs, a entravé l'efficacité de la fonction de surveillance.
La SCHL et le Conseil d'administration interviennent peu dans la sélection des membres du Conseil; ces personnes sont nommées par le gouverneur en conseil. Je suis toutefois ravi de vous informer que le gouvernement a nommé six nouveaux membres du Conseil, dont moi, en décembre 2017, au moment où l'examen arrivait à sa fin.
Ces nominations ont permis de pourvoir les quatre postes vacants ainsi que deux autres qui allaient arriver à terme. Fait important, elles ont aussi permis de combler les lacunes dans les compétences et l'expérience qui avaient été décelées par les auditeurs.
Depuis, le gouvernement a nommé deux autres membres pour remplacer des membres dont le mandat était arrivé à échéance. Ensemble, les huit nouveaux membres du Conseil ont apporté une variété de points de vue et un large éventail de compétences au Conseil d'administration, y compris dans les domaines du logement abordable, des technologies de l'information et de l'expertise comptable.
[Traduction]
Pour ma part, mon domaine de spécialité est la gestion d'organismes de logement de grande taille et de taille moyenne. J'ai notamment beaucoup travaillé avec les secteurs des organismes sans but lucratif, des organismes caritatifs, de l'entrepreneuriat social, des coopératives et des fondations.
Je pense qu'Evan serait d'accord pour dire que les connaissances et le savoir-faire des nouveaux membres du conseil ont été d'une grande utilité pour la SCHL. Ils l'ont aidée à déployer la Stratégie nationale sur le logement, qui a été annoncée après l'audit, et à veiller à ce que les Canadiens bénéficient d'un marché de l'habitation stable et sûr.
Également en réponse aux recommandations des auditeurs, la SCHL a mis en place de nouvelles pratiques afin d'améliorer la capacité des membres du conseil d'administration à surveiller les activités de la Société. À titre d'exemple, la SCHL a renforcé son examen annuel des compétences du conseil d'administration, pour relever les lacunes. Mes collègues du conseil et moi avons reçu une formation dans des domaines précis de la gouvernance de la Société. La liste des formations et des cours offerts aux membres du conseil d'administration est mise à jour tous les trimestres, et la Société recommandera des sujets à approfondir au conseil d'administration et à ses comités une fois par année.
Le conseil a créé un nouveau comité de surveillance — le Comité du logement et des projets d'investissement — qui remplacera le Comité sur le logement abordable. Ce comité supervisera la Stratégie nationale sur le logement, les dépenses en immobilisations, les projets du programme L'avenir du travail et tous les projets dont le coût prévu dépasse 10 millions de dollars. Le Comité du logement et des projets d'investissement se réunira pour la première fois en mai 2019. Cela comprend les indicateurs de rendement prévus pour la Stratégie nationale sur le logement et la nouvelle stratégie sur l'abordabilité du logement de la SCHL, qui vise à faire en sorte que « d'ici 2030, tout le monde au Canada pourra se payer un logement qui répond à ses besoins ».
La SCHL appuie le travail de ce nouveau comité en lui présentant régulièrement des mises à jour sur ses activités d'aide au logement. Elle lui fournit aussi des renseignements au moyen de son supplément d'information trimestriel sur les activités d'aide au logement.
Merci encore de m'avoir donné l'occasion d'être ici pour répondre à vos questions.
Je cède maintenant la parole à Evan, qui va terminer notre présentation.
Monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du Comité, merci de nous avoir invités à prendre la parole aujourd'hui.
Pour commencer, je tiens à réitérer l'engagement de la SCHL en faveur du but poursuivi par les examens spéciaux exigés en vertu de la Loi sur la gestion des finances publiques.
[Français]
Ces examens fournissent au gouvernement, aux parlementaires et aux Canadiens en général une assurance indépendante que la SCHL a les systèmes et les pratiques nécessaires pour protéger ses actifs, qu'elle gère ses ressources de façon économique et efficace et qu'elle mène ses activités avec efficacité.
Ces audits aident aussi à renforcer la confiance en la SCHL, une institution financière d'importance systémique, dont le mandat législatif est de contribuer à la stabilité financière du Canada et de faciliter l'accès au logement.
[Traduction]
En outre, ils consolident aussi la SCHL, car ils font ressortir les lacunes que nous devons combler en matière de gestion.
J'aimerais répondre à certains points. En plus des pratiques de gestion de la Société dont Derek a parlé, le dernier audit a porté sur deux autres points essentiels, soit, premièrement, la gestion de nos secteurs de l'assurance prêt hypothécaire, de la titrisation et de l'aide au logement et, deuxièmement, la gestion des initiatives de transformation organisationnelle. Le Bureau du vérificateur général du Canada nous a recommandé, par exemple, d'améliorer notre évaluation et notre documentation du capital requis pour couvrir les risques importants auxquels la SCHL est exposée, y compris les risques stratégiques et d'atteinte à la réputation. J'ai le plaisir de vous annoncer qu'une évaluation des exigences de capital a eu lieu récemment.
La simulation de crise est essentielle à l'amélioration des activités de la SCHL. Nous avons défini d'autres simulations de crise ponctuelles, aussi en réponse à une recommandation du BVG, afin de mieux comprendre les vulnérabilités en cas de crises extrêmes et de mieux y remédier. Je tiens notamment à souligner aux membres du Comité que nous sommes la seule institution financière canadienne à publier les résultats de sa simulation de crise annuelle, conformément à notre engagement envers la transparence.
Comme vous le savez peut-être, la SCHL est un organisme considérablement transformé. Nous sommes fiers d'être un véhicule innovateur et axé sur le client en matière de politique du logement et d'accessibilité au logement tout au long du cycle économique. En 2015, nous avons entrepris une initiative qui s'échelonne sur plusieurs années pour moderniser et transformer nos technologies et nos pratiques d'affaires. Les auditeurs qui ont mené l'examen spécial ont fait un certain nombre de recommandations relatives à ce travail, et nous sommes en voie d'appliquer chacune d'entre elles. Par exemple, nous avons créé une division chargée de surveiller les initiatives de gestion de projets et de gestion du changement. Celle-ci a également le rôle de faciliter la production des rapports connexes destinés à la haute direction et au conseil d'administration. Nous avons défini clairement les objectifs, les résultats, les indicateurs de rendement et les avantages attendus de nos projets de transformation, et informons régulièrement le conseil d'administration de nos principales réalisations.
Le BVG a également recommandé que le conseil d'administration intervienne plus activement dans l'établissement de l'orientation stratégique de la SCHL. Nous avons, là aussi, pris cette recommandation à coeur, avant la fin de l'examen. L'année dernière, nous avons entrepris un examen complet de notre stratégie. Le sujet a été débattu durant trois réunions du conseil d'administration et il a constitué l'ordre du jour d'une séance entièrement consacrée à la stratégie. Cet examen a aussi occupé une grande partie du temps consacré aux réunions du comité de la haute direction, sans oublier les travaux du groupe consultatif sur la stratégie, qui s'est réuni à plusieurs reprises. Nous avons établi une fonction stratégique à la SCHL; plusieurs collègues y travaillent à temps plein.
Bref, le conseil d'administration a joué un rôle clé dans l'élaboration de notre nouvelle stratégie sur l'abordabilité du logement, qui a été bien accueillie par les acteurs du secteur de l'habitation de partout au pays. Comme Derek l'a fait remarquer, notre stratégie repose sur une aspiration audacieuse, soit que d'ici 2030, tout le monde au Canada pourra se payer un logement qui répond à ses besoins. Il s'agit véritablement d'un objectif ambitieux, qui dépasse les cibles de la Stratégie nationale sur le logement, qui sont de combler les besoins en logement de plus de 500 000 ménages et de réduire de moitié l'itinérance au Canada d'ici 2028. Toutefois, il est indispensable de rendre le logement abordable pour tous si nous voulons que le Canada soit un pays en bonne santé économique, où règnent stabilité sociale et inclusion. Nous en sommes conscients, tout comme nos nombreux partenaires et parties prenantes à l'échelle du pays. Nous considérons que c'est là la raison d'être de la SCHL, et nous avons récemment restructuré notre organisme pour produire des résultats à la hauteur des attentes des Canadiens et, en définitive, pour réaliser notre aspiration.
Je suis certain que Derek conviendra que nous sommes fiers de la résilience et de l'engagement de nos employés tout au long de ce processus. À la suite de notre restructuration, 215 employés ont changé de rôle, et deux employés sur trois relèvent désormais d'un nouveau gestionnaire. Malgré tous ces changements — la troisième restructuration importante en cinq ans —, nous avons continué à fournir un service ininterrompu aux Canadiens, et la majeure partie des projets de notre portefeuille progressent comme prévu.
[Français]
Soutenues par cette équipe d'employés dévoués, les initiatives de la Stratégie nationale sur le logement et les nouvelles mesures proposées dans le budget de 2019 constituent une base solide pour notre nouvelle stratégie sur l'abordabilité. Néanmoins, nous sommes conscients qu'il nous faudra redoubler d'efforts et recevoir du soutien pour atteindre notre but.
En même temps, à titre de société d'État ayant la « responsabilité sacrée » de gérer les ressources publiques, la SCHL est déterminée à être un chef de file de la gestion des risques dans le domaine du logement ainsi qu'à être une organisation responsable, transparente, efficiente et novatrice, qui suscite l'admiration et la confiance des Canadiens d'un océan à l'autre.
Voilà qui conclut mon allocution. Merci encore de nous avoir invités ici. C'est avec plaisir que nous répondrons aux questions du Comité.
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Vous allez être satisfait de la réponse.
Premièrement, nous utilisons des machines pour gérer le déroulement du travail dans nos activités transactionnelles des propriétaires résidentiels. C'est un logiciel, Emili, que nous sommes en train de mettre à jour. C'est un moteur de recherche des règles dans le cadre duquel l'approbation est parfois automatique — une demande de prêt hypothécaire assuré —, ou la demande est renvoyée à une personne si elle est plus compliquée.
Dans le cas des habitations à logements multiples, de plus de quatre logements dans une unité, comme des immeubles d'habitation, des condos, etc., ces prêts sont consentis différemment et, pour le moment, c'est en grande partie de façon manuelle. Nous mettons en place un nouveau système technologique qui donnera aux gens les outils voulus, mais ces systèmes sont toujours compliqués. Ils ont toujours des structures de financement et des structures organisationnelles différentes. Bien que nous voulions automatiser la mémorisation de cette activité pour en accroître l'efficacité, il y a toujours une intervention humaine. Il y a toujours un souscripteur.
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Je suis heureux de l'entendre.
Je dois vous dire que ce n'est rien de nouveau. Nous avons eu ce problème avec des gouvernements précédents. Le processus de nomination est toujours un problème. Il semble toujours y avoir des goulots d'étranglement, et vous savez — et je peux passer aux aveux complets —, je peux revenir à l'époque où je travaillais au gouvernement provincial et où nous étions confrontés au même problème. Nous semblions toujours accuser du retard, ce qui avait toujours une incidence considérable. Au centre, où ces décisions sont prises, cela a peu d'importance en ce qui concerne les crises, mais en ce qui concerne les problèmes qui se présentent, c'est énorme. J'ignore quelle est la réponse, autrement que de relever les problèmes par l'entremise de rapports comme celui-ci, de les signaler dans l'arène politique et de demander des comptes au gouvernement durant la période des questions pour qu'il explique pourquoi ces situations se produisent.
Lorsque j'ai ouvert ce dossier pour la première fois, je me suis dit, oh, c'est la SCHL, si bien qu'on s'aventure dans le terrier du lapin. Les choses vont mal tourner, car il y a tellement d'éléments qui entrent en ligne de compte, et chaque élément doit être soigneusement analysé. S'il y a des problèmes, d'après mon expérience, ils sont en grande partie attribuables à un manque de planification, à un manque d'analyse et à un manque d'évaluation des risques, qui sont tous des secteurs où vous avez fait de l'excellent travail.
Je dirais en premier lieu — et je ne dis pas cela à la légère, comme les gens le savent —, c'est que dans le budget principal des dépenses, à la lumière des responsabilités, du nombre d'éléments dont vous êtes responsables et de la réflexion approfondie à laquelle vous devez vous livrer, j'ai été assez impressionné par le bon déroulement des choses. Je suis très reconnaissant des questions de mes collègues, qui ont une expérience beaucoup plus poussée à cet égard. C'est la raison pour laquelle il est bon d'avoir une bonne combinaison d'expériences parmi les membres du Comité des comptes publics, pour que nous puissions tous apporter différentes perspectives.
Je suis curieux. J'ai noté avec intérêt ce que l'on dit au paragraphe 23 à la page 8 sur les nominations au conseil. J'ai été étonné. On peut lire ce qui suit:
De plus, toute personne qui est nommée administrateur au conseil ou président de la société doit se dessaisir de toute action d'un établissement de crédit dans les trois mois qui suivent sa nomination. Ces restrictions pèsent sur le processus de nomination en limitant le nombre de candidats possibles.
C'est assez important. Les sénateurs n'ont même pas à faire cela, mais nous n'allons pas nous aventurer sur ce terrain, n'est-ce pas?
Combien gagne un membre du conseil?
:
Je comprends pourquoi. Ce sont de bonnes politiques publiques, mais d'un point de vue pratique, je me demande… Il faudrait imposer moins de restrictions ou accorder un peu plus d'argent, mais c'est vraiment beaucoup demander. Si vous êtes à la retraite, que vous barbotez ici et là et que vous vous mettez de nouveau à contribuer de votre expérience, je peux comprendre cela. Cependant pour une personne qui est en plein milieu de sa carrière, la personne vive que nous souhaitons avoir… Je ne dis pas que les retraités ne sont pas des personnes vives, n'est-ce pas, monsieur le président? Ce sont des personnes très vives.
Quoi qu'il en soit, nous voulons des gens qui ont accumulé des expériences variées au cours de leur vie.
Je vois la vérificatrice générale adjointe hocher de la tête. Avez-vous des idées à ce sujet? Vous en avez peut-être discuté.
Je ne sais pas. Je trouve simplement que c'est beaucoup demander. Il faudrait le demander. Ce sont de bonnes politiques publiques, mais ma foi, ce n'est pas énorme comme rémunération quand on vous demande de renoncer à vos investissements, alors que vous devez préparer votre retraite.
Est-ce que je pourrais entendre d'autres réflexions à ce sujet de la part du Bureau du vérificateur général?
:
Merci, monsieur le président.
En fait, je suis généralement d'accord avec mon collègue, monsieur Christopherson, mais cette fois, ce n'est pas le cas. Je trouve le rapport du vérificateur général très préoccupant. M. Kmiec a soulevé des points valables.
Je remonte jusqu'en 2016. Dans les rapports annuels que nous obtenons des Comptes publics — les deux énormes volumes —, il y a quelques lignes à propos du passif éventuel. Le passif éventuel de la SCHL se situe généralement autour de 450 milliards de dollars. Quand j'ai exprimé mes préoccupations à ce sujet, le sous-ministre adjoint du ministère des Finances m'a assuré qu'on fait la simulation de crise et que tout va bien. Cependant, le vérificateur général ne vous donne pas une note parfaite pour cet élément très critique pour la SCHL.
Vous faites de l'excellent travail sur d'autres plans, mais quand il s'agit du passif éventuel, je n'ai qu'à regarder ce qui s'est produit aux États-Unis il y a 10 ou 12 ans, quand Freddie Mac et Fannie Mae se sont effondrés, ce qui a causé la crise financière.
Je vais citer le vérificateur général: « répondre à tous les risques importants aide la Société à atténuer les risques financiers pour le gouvernement du Canada et les contribuables canadiens. »
J'ai vu dans vos notes d'allocution — et j'en ai été surpris — que vous ne mettiez pas l'accent sur la simulation de crise. Cependant, dans votre exposé, vous avez changé certaines choses, ce qui est très intéressant et bienvenu également.
Pour en revenir à la question du passif éventuel et de la simulation de crise, je vais poser une question au Bureau du vérificateur général. Avez-vous l'expertise requise pour évaluer la méthodologie utilisée par la SCHL pour réaliser la simulation de crise?
:
Si vous me le permettez, je vais commencer, puis je vais demander à M. Bergeron de donner des précisions.
Ce que j'aimerais faire rapidement, si vous me le permettez, c'est d'envisager notre rapport dans le contexte plus vaste et de répondre précisément aux types de questions que vous posez et sur lesquelles vous vous arrêtez avec raison.
Quand nous soumettons une société d'État à un examen spécial, nous nous penchons sur la gestion des risques et sur les systèmes et pratiques qui entourent la gestion des risques. Ce faisant, avec l'aide de consultants externes dans un domaine comme la gestion des risques financiers à la SCHL, nous devons en arriver à une évaluation permettant de déterminer s'il y a un défaut important dans ces systèmes et pratiques.
Je veux que les membres du Comité comprennent que quand nous avons regardé les pratiques de gestion des risques de la SCHL, nous n'avons pas relevé de défaut important. C'est important, car cela détermine ce qui est acceptable comme pratique d'après notre compréhension des choses, et cela nous permet de dire si nous estimons qu'il y a un risque important ou pas que la société d'État ne puisse pas s'acquitter de ses obligations législatives.
Dans l'ensemble, dans ce cas en particulier, nous n'avons pas constaté de défaut important ou de défaillance grave.
J'aimerais permettre à M. Kmiec de continuer à poser ses questions du premier tour, mais avant de partager mon temps avec lui, j'aimerais obtenir des éclaircissements de la part de M. Siddall. C'est en réponse à une des questions de M. Kmiec, à savoir si les primes d'assurance sont trop élevées, compte tenu de votre capital excédentaire. Pendant de nombreuses années, le ministère des Finances a exprimé des préoccupations au sujet des réserves de capital et du risque pour le public dans le domaine de l'assurance hypothécaire, mais la SCHL avait en fait du capital excédentaire à remettre à l'État. C'est comme si vous essayiez d'avoir le beurre et l'argent du beurre.
Si la prime était fixée convenablement et qu'il s'adonne que le cycle commercial a tout simplement été positif — et que vous vous êtes préparés pour une période de prospérité ou une mauvaise période —, c'est comme si les acheteurs de maisons paient une taxe en période de prospérité. Si c'est simplement parce que nous avons eu une période de prospérité et que cela a mené à du capital excédentaire qui serait remis à l'État, comment cela permet-il d'évaluer le niveau convenable de prime compte tenu des bonnes périodes comme des mauvaises périodes?
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
[Français]
Je vous remercie tous d'être présents aujourd'hui et de nous faire part de vos commentaires.
Je ne sais pas si mes collègues ont déjà abordé cette question — et je suis désolée de mon absence —, mais j'aimerais parler de la Stratégie nationale sur le logement. Votre vocation première demeure peut-être de soutenir les initiatives liées à une politique nationale qui cadre avec ce que vous appelez votre aspiration audacieuse, c'est-à-dire garantir que, d'ici 2030, tout le monde au Canada puisse se payer un logement qui répond à ses besoins.
J'aimerais que vous nous parliez des mesures que vous pensez prendre pour garantir que cela se réalise d'ici 2030. Je voudrais aussi savoir — et dans ce cas, il s'agit vraiment d'ignorance de ma part — si cela inclut le logement pour les personnes autochtones. Je parle évidemment de personnes vivant à l'extérieur des réserves.
:
Je vais d'abord répondre et céder ensuite la parole à M. Siddall.
Je crois qu'il y a deux volets à la réponse concernant cette ambition audacieuse. Premièrement, il s'agit de réaliser, dans le cadre de la Stratégie nationale sur le logement, des cibles et des activités assez importantes qui vont résoudre en grande partie les problèmes d'abordabilité du logement pour les Canadiens et les Canadiennes.
Pour ce qui est du deuxième volet, nous nous employons à trouver des façons novatrices d'offrir nos programmes actuels ou à en créer d'autres. Nous recherchons aussi d'autres façons de faire, comme l'établissement de partenariats avec le secteur privé ou de partenariats avec les organismes à but non lucratif ou les coopératives. Il y a déjà un parc de logements et des efforts sont faits par ces deux partenaires. Il s'agira d'agir en tant que levier lorsque les occasions d'agrandir le parc de logements abordables se présenteront et que cela pourra répondre à notre ambition. Ces deux volets sont en cours de réalisation, mais pour une partie du deuxième volet, nous n'avons pas encore précisé les mesures qui seront prises au cours des années à venir.
En ce qui concerne le logement pour les personnes autochtones, la Stratégie nationale sur le logement prévoit des logements pour les communautés autochtones, mais il y a aussi une stratégie visant les Premières Nations qui relève d'un autre ministère, et non de la SCHL.
[Traduction]
Si vous me le permettez, je parlerai dans ma langue.
Il est possible que nous ne réussissions pas à atteindre notre objectif audacieux. On peut avoir des projets audacieux sans avoir de l'audace. Le fait de dire que nous mettrons en œuvre la stratégie nationale sur le logement... Vous savez, nous ne sommes pas qu'un mécanisme de mise en œuvre. Nous pouvons innover et trouver de nouvelles façons de procurer des logements aux Canadiens et de les aider.
Comme John F. Kennedy, qui a inspiré les Américains à se rendre sur la lune avant la fin de la décennie avec seulement quelques paroles, si nous ne disons pas que nous tentons de réaliser un gros projet — c'est notre tentative d'atteindre la lune —, nous ne ferons même pas la moitié du chemin.
:
Je vais vous donner un exemple.
Par l'entremise du président, notre plan d'activités précise certains... Je ne vais pas vous lire le plan d'activités, mais nous avons organisé notre entreprise pour avoir une fonction d'innovation qui vise à trouver de nouvelles idées liées au logement. Le budget prévoit également 300 millions de dollars pour une initiative appelée le Défi d'offre de logements, qui sera administrée par la SCHL. Il s'agit en quelque sorte d'une plateforme d'externalisation ouverte pour trouver de nouvelles idées.
De plus, nous nous sommes fixé comme objectif d'obtenir, cette année, 100 millions de dollars en nouveaux fonds du secteur privé. Nous ajouterons ces fonds à l'engagement financier du gouvernement envers la stratégie nationale sur le logement, afin de veiller à utiliser les capacités, les pouvoirs de mobilisation et les renseignements que possède la SCHL pour croître au-delà de la stratégie nationale sur le logement et financer plus de choses que le gouvernement s'est engagé à financer à l'aide de ses propres ressources.
Bienvenue à tous. Merci de votre présence.
Je vous félicite pour votre nouvelle nomination, monsieur Ballantyne.
Mes collègues ont posé d'excellentes questions. Par curiosité, je vais aborder la question de la gestion des risques, plus particulièrement les paragraphes 36, 37 et 38 du rapport du vérificateur.
Je suis soulagé de voir qu'on a simulé divers scénarios, notamment un choc pétrolier et un séisme de forte magnitude. On a analysé quatre variables. Selon le paragraphe 36, ces variables sont le prix des logements, les taux de chômage, le taux de croissance du produit intérieur brut et les taux d'intérêt. Suivant cette simulation de crise économique, tous les résultats ont indiqué que la Société était « au-dessus du seuil minimal pour tous les scénarios de crise ».
D'un autre côté, au paragraphe 38, on mentionne qu'il y a une faiblesse parce qu'on n'a pas mené d'autres simulations de crise et que cela pouvait mener à des vulnérabilités latentes. J'insiste sur le mot « latentes », qui, par définition, signifie quelque chose d'imprévisible. Cela dort quelque part et tout d'un coup, cela éclate.
Mises à part les quatre variables du paragraphe 36 que je viens de nommer, y a-t-il d'autres variables qui peuvent avoir une incidence sur la Société? Je m'adresse au covérificateur.
:
Je pourrais vous donner un exemple en faisant un peu d'ingénierie inversée.
Quels éléments pourraient amener la Société à avoir des difficultés de capital? Par exemple, si la récession de 2007 aux États-Unis avait duré cinq ans au lieu de deux ans et qu'il y avait eu une reprise par la suite, et si le prix des maisons aux États-Unis avait chuté de 60 % au lieu de 30 %, que serait-il arrivé?
Il faut avoir des tests de résistance, que ce soit celui-là ou un autre. Le but est de voir quels facteurs pourraient mettre en danger le capital de la Société. Ces situations sont hypothétiques et peuvent ne jamais se produire — ce que nous espérons —, mais, si dans 20 ans on se dirigeait vers une telle situation, la Société aurait simulé des scénarios pour savoir comment réagir et quelle direction prendre pendant deux, trois ou quatre ans. Elle aurait le temps de réagir parce qu'elle aurait défini les répercussions à long terme à partir de ces scénarios.
C’est ce genre de choses qu'il faut analyser. Dans les scénarios, peut-on allonger les périodes de crise et voir quels problèmes surviendraient? Si de tels scénarios devenaient réalité, on les aurait déjà analysés. Il faut aller aussi loin qu'utiliser des scénarios qui sont frappants.
:
Je vous en suis reconnaissant. Merci, monsieur le président.
Encore une fois, il revient au NPD de défendre les pauvres entités gouvernementales qui tentent seulement de faire leur travail et d'aider les Canadiens. Cela devient lassant à la longue.
Des députés: Ah, ah!
M. David Christopherson: Je remercie mes collègues des questions qu'ils ont posées. Ce sont manifestement des questions très intelligentes et éclairées, mais j'aimerais revenir sur la conclusion. Les gens qui ont une 9e année, par exemple, comptent sur les auditeurs. J'examine la conclusion indiquée à la page 22. S'il y a une préoccupation sérieuse — une préoccupation très grave —, je m'attends à ce qu'elle soit mentionnée.
Que dit-on dans la conclusion? On dit ceci: « À notre avis, compte tenu des critères établis, [...] [il y avait] un défaut grave. » Je tiens à préciser à mes collègues que dans le domaine des audits, lorsqu'un auditeur parle de « défaut grave », c'est comme s'il jurait. Je veux dire que c'est un langage cru. Il y a une grande différence entre « défaut grave », « faiblesse » et « nécessite des améliorations ».
Voici la phrase complète: « À notre avis, compte tenu des critères établis, les moyens et les méthodes de gouvernance organisationnelle de la Société canadienne d’hypothèques et de logement comportaient un défaut grave » — on reconnaît donc que c'est le gouvernement qui fait les nominations, et non la Société, « mais il existe une assurance raisonnable que les autres moyens et méthodes que nous avons examinés ne comportaient pas de défaut grave. » La conclusion se poursuit ainsi:
À l’exception de ce défaut grave, nous avons conclu que la Société avait mis en œuvre ses moyens et méthodes tout au long de la période visée par l’audit d’une manière qui lui a fourni l’assurance raisonnable requise aux termes de l’article 138 de la Loi sur la gestion des finances publiques.
C'est la raison pour laquelle j'ai dit que je pensais que c'était un bon rapport, et si je le peux — il ne me reste que quelques secondes —, j'aimerais me concentrer à nouveau sur la gouvernance, car c'est l'enjeu principal dans ce cas-ci. Je ne trouverai pas la citation, mais vous avez dit que les membres du conseil d'administration auraient pu prendre deux ou trois mesures pour compenser cela, et j'aimerais savoir quelles sont ces mesures, tout en reconnaissant qu'ils faisaient face à un énorme problème. Ils ne pouvaient pas le régler directement en ce qui concerne les nominations, mais vous avez laissé entendre qu'ils auraient pu prendre certaines mesures qu'ils n'ont pas prises.
Pourriez-vous m'expliquer ces mesures dans les quelques secondes qu'il nous reste?