:
Je suppose que c’est la façon que le processus est défini dans la loi. C’est vraiment au Parlement qu’il revient de décider s’il préférerait que les choses se fassent différemment.
La raison d’être des examens spéciaux est que, dans ces cas, nous examinons les systèmes et les pratiques de la société d’État en question et nous faisons rapport à son conseil d’administration d’éventuelles lacunes importantes dans son système et ses pratiques. Les examens spéciaux relatifs aux sociétés d’État visent à faire rapport au conseil d’administration de son système et de ses pratiques, mais exigent de lui qu’il le rende public.
L’autre point que je devrais vous mentionner est que le 16 mai, nous ajouterons trois examens spéciaux. Dans le cas d’un d’entre eux, le temps prévu est tel que la société d’État le rendra probablement public juste avant le 16 mai, alors il pourrait y en avoir un autre dont vous entendrez parler avant le dépôt du 16 mai en tant que tel.
Nous avions coutume de ne fournir qu’un résumé des examens spéciaux. Récemment, nous avons décidé de vous remettre l’examen spécial complet pour nous assurer que vous êtes informés de toutes les questions. Je pense que le fait que nous ayons récemment commencé à vous remettre cet examen spécial sous forme de rapport complet, et qu’il ressemble à tous nos autres audits de gestion, est probablement ce qui cause une partie de la confusion, car cette pratique existe depuis que les examens spéciaux sont prévus dans la Loi sur la gestion des finances publiques, la pratique de les préparer, de les présenter au conseil d’administration de la société d’État, et celle pour la société de les publier.
Par le passé, nous ne rédigions qu’un petit chapitre qui disait, en passant, qu’au cours de la dernière année, nous avions publié des examens spéciaux sur telle ou telle société d’État suivante, et que nous n’en faisions qu’un résumé, alors qu’au cours probablement de la dernière année ou année et demie, nous avons commencé à vous fournir les examens spéciaux dans leur intégralité, alors ils ressemblent à des chapitres complets.
Pour ce qui est de votre question de savoir si cette pratique devrait ou non changer, encore une fois, il s’agit d’un rapport rédigé pour le conseil d’administration et qui lui est présenté. L’idée qu’il doive le publier avant une certaine date vise à faire en sorte qu’il ne faille pas une année pour que ce soit fait. Je n’ai pas de plaintes particulières à cet égard. Je pense que c’est plus une question de savoir si, à titre de parlementaires, vous êtes satisfaits de ce processus.
:
Monsieur le président, je vous remercie de nous donner l'occasion de discuter de notre rapport de l'automne 2016 sur le recrutement et le maintien de l'effectif dans les Forces armées canadiennes. Je suis accompagné du directeur principal chargé de cet audit, M. Gordon Stock.
[Traduction]
Lors de notre audit, nous avons examiné comment la Défense nationale avait recruté, formé et maintenu en poste les membres de la Force régulière dont elle avait besoin. Dans l'ensemble, nous avons constaté que la Force régulière avait 4 200 membres dûment formés de moins que nécessaire.
Même si la Force régulière avait déterminé le nombre de recrues dont elle avait besoin, ses plans et ses cibles de recrutement avaient été réduits pour refléter la capacité de la Défense nationale de traiter les candidatures et de former les nouvelles recrues. La Défense nationale a atteint en 2016 sa cible globale de recrutement, qui avait été révisée à la baisse; cependant, pour y arriver, elle a dépassé la cible d'enrôlement fixée pour certains groupes professionnels, tout en laissant d'autres groupes à court d'effectifs.
Nous avons aussi constaté que les Forces armées canadiennes s'étaient fixé comme cible de compter 25 % de femmes dans leurs rangs, mais que ses activités de recrutement maintenaient la représentation des femmes à 14 %. De plus, environ la moitie des femmes dans la Force régulière étaient concentrées dans six groupes professionnels.
Dans un certain nombre de cas, nous avons constaté que le processus de recrutement des Forces armées canadiennes ne répondait pas aux besoins des candidats et causait des retards. Les retards pouvaient être dus à des examens médicaux ou à des évaluations pour déterminer si les études antérieures des candidats permettaient de réduire la formation nécessaire. Dans certains cas, la Défense nationale a fermé des dossiers et perdu des candidats qualifiés qui souhaitaient toujours s'enrôler.
[Français]
Maintenir en poste du personnel qualifié et efficace permet de réduire la demande en recrutement et en formation de nouveaux membres, ainsi que les coûts afférents. Pendant l'exercice 2015-2016, près d'un quart des groupes professionnels avaient des taux d'attrition supérieurs à 10 %. En 2009, la Défense nationale a élaboré une stratégie de rétention de l'effectif, mais elle ne l'a jamais entièrement mise en oeuvre. Au moment de notre audit, les Forces armées canadiennes comptaient définir une stratégie de rétention révisée d'ici juin 2018.
Nos audits de 2002 et de 2006 avaient révélé des problèmes similaires. Les cibles de recrutement fixées étaient inférieures aux besoins et il n'y avait pas de plan complet pour attirer plus de candidats, notamment afin de faire face à un sous-effectif chronique dans certains groupes professionnels. Nous croyons que si aucun changement majeur n'est apporté au recrutement, les Forces armées canadiennes n'auront pas le nombre de membres dont elles auront besoin à l'avenir.
Nous avons formulé sept recommandations dans notre rapport d'audit. La Défense nationale a répondu qu'elle les acceptait toutes et qu'elle était en train de donner suite à un certain nombre d'entre elles.
[Traduction]
Monsieur le président, voilà qui conclut ma déclaration d'ouverture. Nous serons heureux de répondre aux questions des membres du Comité.
Merci.
:
Merci, monsieur le président, de me donner encore une fois la possibilité de m'adresser à vous et aux membres du Comité concernant l'autre rapport du vérificateur général portant sur la Défense nationale, le Rapport 5.
[Français]
Vous remarquerez les nouveaux visages aujourd'hui.
J'aimerais vous présenter le lieutenant-général Lamarre, qui vient de prendre ses fonctions de commandant du Commandement du personnel militaire, le brigadier-général Steven Whelan, commandant de la Génération du personnel militaire, le colonel André Demers, commandant du Groupe du recrutement des Forces canadiennes, et Susan Truscott, directrice générale, Recherche et analyse — personnel militaire.
Le lieutenant-général Lamarre dirige l'équipe qui veillera à l'application de toutes les recommandations contenues dans le rapport, parce que nous, l'équipe de la défense, les avons prises à coeur.
Nous apprécions le travail du vérificateur général visant à déterminer les lacunes dans les efforts des Forces armées canadiennes en matière de recrutement et de maintien de l'effectif. Nous sommes résolus à répondre à ses préoccupations.
[Traduction]
La semaine dernière, nous vous avons présenté notre plan d'action en matière de gestion qui donne suite à chacune de ses recommandations. Nous menons présentement un examen approfondi de l'ensemble de notre processus de recrutement dans le but d'accroître sa rapidité et son efficacité, mais nous n'attendrons pas la fin de cet examen pour aller de l'avant. Nous nous sommes déjà inspirés des recommandations du vérificateur général pour recentrer nos efforts et pour améliorer notre façon d'attirer, de sélectionner et d'enrôler les nouvelles recrues, et de maintenir l'effectif militaire.
Je peux vous dire personnellement que la gestion et le bien-être de nos membres des Forces armées sont des priorités clé pour le ministre, le chef d’état-major et moi-même. Un de ces objectifs est d’accroître la représentation des femmes à 25 % de tous les membres des Forces armées canadiennes d'ici 2026, soit de 1 % par année.
Le Canada est un chef de file parmi les pays membres de l'OTAN en ce qui a trait au nombre de femmes dans nos rangs et une des premières forces militaires à permettre aux femmes d'occuper toutes les fonctions, mais nous devons et nous voulons en faire plus. Notre effectif compte actuellement 15,2 % de femmes, taux qui n'est pas aussi faible que les 14 % mentionnés dans les médias en février, mais pas aussi élevé que nous aurions besoin. Fait encourageant, le nombre de femmes qui se sont enrôlées dans l'armée a connu une hausse de 38 % au cours du dernier exercice, et le nombre de femmes dans les Forces armées canadiennes a augmenté de 0,3 %, petit changement, mais première croissance positive en plus d'une décennie.
Nous avons convoqué trois groupes de travail qui proposeront cet été des moyens d'augmenter ces chiffres encore plus. Premièrement, avec le Plan de recrutement stratégique qui fixe des objectifs réalistes; deuxièmement, avec des stratégies d'image de marque, de marketing et de publicité ciblées; et troisièmement, avec des moyens de surmonter les obstacles au recrutement. Entretemps, pour aider à combler le fossé entre 15 et 25 %, nous procédons au traitement accéléré des candidatures de femmes qualifiées dans nos collèges militaires, nous accélérons le processus d'enrôlement des femmes qui respectent les critères d'admission et nous entrons aussi en contact avec les femmes qui ont entrepris de s'enrôler, mais qui n'ont pas terminé le processus. Nous voulons les encourager à revoir leur décision.
Parmi les 1 046 femmes que nous avons pu contacter jusqu'ici, nous avons rouvert les dossiers pour 457 d'entre elles, et 96 sont actuellement traités en vue de l'enrôlement, soit environ 9 %. Pas mauvais, mais nous devons encourager plus de femmes à présenter leur candidature en premier lieu.
En février et mars, nous avons fait une campagne de publicité sur Facebook et LinkedIn qui ciblait les femmes dans les Forces armées. La campagne soulignait le large éventail d'emplois intéressants et stimulants dans les Forces armées, ainsi que dans des rôles civils. Elle parlait d'épanouissement personnel, de la possibilité d'aider les autres, et de la capacité de concilier travail et vie personnelle, d'acquérir des compétences transférables, et d'avoir des études payées et une formation rémunérée.
D'autres campagnes sont prévues pendant le présent exercice financier pour attirer des femmes — et des hommes — de toutes origines.
Notre objectif demeure de compter jusqu'à 3,5 % d'Autochtones dans les Forces armées, et jusqu'à 11,8 % de membres des minorités visibles. Au cours des 10 dernières années, nous avons doublé le nombre de membres de minorités visibles dans les rangs des Forces armées canadiennes, et nous voulons presque le doubler encore une fois car, comme l'ont dit le et le chef d'état-major de la défense, la diversité fait notre force.
Nous ne pouvons tout simplement pas nous permettre de ne pas engager des candidats de qualité. Cependant, nous devons rivaliser avec les employeurs de tout le pays pour des postes spécialisés comme ceux de médecins, d’ingénieurs, de travailleurs sociaux et d'autres professionnels spécialisés très en demande. Le recrutement de professionnels de la santé mentale est particulièrement difficile en raison de la pénurie de psychiatres, de psychologues, d'infirmières et infirmiers en santé mentale, et d'agents de traitement des cas. Les exigences d'une carrière militaire rendent cette tâche encore plus difficile. C'est une profession exigeante et parfois dangereuse. La réalité des déploiements, de la séparation de la famille, des transferts et des rigueurs de la vie militaire en général, n’exerce pas le même attrait pour tout le monde.
Nous n'allons pas reculer devant la tâche. Nous savons que nous devrons consacrer plus de ressources humaines et financières au recrutement et à l'entraînement de personnel en nombre suffisant pour chaque profession. Nous sommes en train de mettre en place des mesures pour améliorer notre modèle de planification quinquennale de façon à pouvoir apporter des modifications, le cas échéant, aux conditions de recrutement pour des professions précises. Nous allons continuer de faire des campagnes de publicité et de marketing pour faire connaître plus d'une centaine de métiers et de choix de carrière différents dans les Forces armées.
Attirer l'attention des gens, susciter leur intérêt et finaliser leur recrutement sont toutefois trois tâches distinctes. Nous continuons d'améliorer et de mieux cibler nos campagnes de publicité et de marketing pour faire mieux au niveau de l'enrôlement.
Le rapport du vérificateur général attribue une importante perte de candidats aux longs délais dans le processus de recrutement, et nous sommes du même avis. En décembre 2016, nous avons lancé un projet pilote de 10 mois pour simplifier l'admission et accélérer l'enrôlement des candidats dans la Force de réserve, ainsi que dans la Marine royale canadienne, l'Armée canadienne et l'Aviation royale canadienne. Pour la Force régulière, notre objectif est d'enrôler la plupart des nouveaux candidats dans un délai de 60 à 90 jours. Quant aux candidatures qui présentent des besoins poussés ou compliqués en matière de sécurité ou d'examen médical, nous visons un délai de traitement de 180 jours.
Dès que ces recrues sont admises, nous devons débuter leur entraînement de base presque immédiatement. Nous avons déjà embauché 26 instructeurs militaires pour qu’elles atteignent leur niveau fonctionnel opérationnel le plus rapidement possible. Et nous sommes en train de mettre en place un nouveau système qui réduira les périodes d'attente pour l'entraînement militaire selon le groupe professionnel. Pour retenir ces nouveaux membres, nous procédons à la création d'un milieu de travail permettant la plus grande facilité de mouvement possible à l'intérieur de l'institution.
En ce qui a trait à la Première réserve, nous espérons traiter les candidatures en l'espace de quelques jours et non des mois, afin de pouvoir atteindre notre objectif de 28 500 membres de la Première réserve d'ici la fin de l'exercice 2018-2019. Pour y arriver, nous faisons valoir aux Canadiens que la Première réserve est une façon importante de servir leur pays, même en poursuivant leurs études ou en occupant un autre emploi. II n'y a pas d'engagement à déménager, pas d'obligation de déploiement, pas de contrat à long terme. Juste un horaire flexible et la possibilité de s'entraîner et de servir près de chez eux.
Une carrière dans les Forces armées canadiennes comporte des défis, mais — et je suis certain que le lieutenant-général Lamarre le confirmera — c'est aussi un travail parmi les plus gratifiants et une expérience de vie des plus enrichissantes qui soient.
Pendant les deux années au cours desquelles j'ai eu le privilège d'être sous-ministre de la Défense nationale, j'ai eu l'honneur de travailler avec de nombreux membres des Forces armées, hommes et femmes. Qu'il s'agisse de caporaux ou de généraux, de membres de la Force régulière ou de la Force de réserve — les soldats, les marins et les aviateurs et aviatrices que j'ai rencontrés sont fiers du travail qu'ils accomplissent et de l'uniforme qu'ils portent. Suivant les directives du vérificateur général, nous faisons passer le message.
L'an dernier, les Forces armées ont connu une croissance pour la première fois en cinq ans. Les résultats de cette année semblent encore plus prometteurs. Je suis fier aujourd'hui de faire partie de la direction d'une équipe de la Défense qui est plus inclusive, plus diversifiée et plus qualifiée que jamais. Je suis convaincu que sous le commandement du chef d’état-major, le général Vance, et du lieutenant-général Lamarre, nous allons consolider encore davantage les Forces armées canadiennes et en accroître la diversité.
Merci. C’est avec plaisir que mes collègues et moi répondrons à toutes les questions que vous pourriez avoir.
:
Merci de votre question.
[Traduction]
Le processus de recrutement comporte quatre volets. Premièrement, on attire les candidats, puis le traitement auquel vous avez fait allusion est entrepris. Ensuite, il y a l’étape de la sélection, qui est suivie du processus d’enrôlement.
En ce qui concerne le traitement, cinq principaux événements doivent survenir. Dans le cadre de l’étape de l’attraction, le candidat doit d'abord nous transmettre une demande. Une fois que nous avons entamé un dialogue avec le demandeur, il doit nous fournir certains documents afin de confirmer son âge, sa citoyenneté, sa scolarité, etc. Habituellement, cette étape se déroule très rapidement.
Ensuite, nous devons lui faire passer ce que nous appelons le TAFC, le Test d’aptitude des Forces canadiennes, qui met à l’épreuve les habiletés cognitives du demandeur. Cela nous donne une idée de l’aptitude du demandeur à réussir l’instruction de base. Nous devons également déclencher le processus médical qui prend fin assez rapidement si la personne, c’est-à-dire le demandeur, est en bonne santé, nous permettant ainsi de poursuivre le processus. S’il y a un problème médical, quel qu’il soit, des échanges ont lieu entre la chaîne médicale et le demandeur afin de déterminer si nous pouvons continuer de traiter la demande ou si nous devons fermer le dossier.
Une fois que ces étapes sont terminées, nous devons aussi amorcer le processus par lequel nous vérifions que le demandeur est fiable avant de lui accorder la cote de fiabilité. Nous nous assurons qu’il n’a pas d’antécédents criminels et que son dossier de crédit est sans tache, puis nous vérifions ses références pour veiller à ce qu’il soit digne de servir dans les Forces armées canadiennes.
:
Permettez-moi de structurer ma réponse en deux parties. Tout d’abord, je parlerai du moral des membres en uniforme des Forces armées canadiennes, puis je parlerai du moral des familles.
Premièrement, ce qui remonte le moral des Forces armées canadiennes et le maintient à un niveau élevé, ce sont de bonnes missions, de bon cours de formation et un bon leadership. Je crois que nous avons cerné tous ces aspects pour les membres des Forces armées canadiennes. À l’heure actuelle, des membres des FAC sont déployés pour remplir 19 missions qui se déroulent partout dans le monde, notamment à des endroits comme l’Irak et le Kuwait. Nous participons également à des opérations sur le continent africain, au Moyen-Orient et en Europe. Dans le cadre de chacune de ces missions, nos membres ont des buts qui en valent la peine et qui les gardent bien employés et occupés afin qu’ils puissent obtenir des résultats tangibles.
Cela est lié à la qualité de la formation que nous offrons à nos hommes et nos femmes. Peu importe que vous pilotiez un aéronef, que vous fassiez partie d’un équipage ou que vous assumiez n’importe quel poste de soutien. Nous attachons une grande importance à la qualité de la formation que nous offrons afin que nos hommes et nos femmes se sentent prêts à assumer les postes qu’ils occupent. Par ailleurs, nous remarquons que cela est accueilli favorablement par les coalitions auxquelles nous appartenons. Tous les membres des coalitions, que ce soit des membres de l’OTAN ou d’autres organisations, sont heureux d’être aidés par des Canadiens et des Canadiennes en uniforme, et cela rehausse le moral de nos troupes, où que nous allions.
De plus, il y a le leadership. Nous insistons beaucoup sur le développement de nos leaders, qui comprennent non seulement des membres du corps des officiers, mais aussi des militaires du rang, c’est-à-dire nos hommes. Nous passons beaucoup de temps à perfectionner les aptitudes en leadership des membres des grades de caporal, de caporal-chef et de sergent, ainsi que des grades supérieurs. Vous ajoutez à cette combinaison quelques bons programmes de soutien, et vous obtenez ensuite des hommes et des femmes en uniforme ayant un excellent moral.
Si vous me le permettez, je vais maintenant parler pendant un moment des familles, qui revêtent également une grande importance à nos yeux. Vous pouvez dire que c’est un aspect sur lequel nous avons mis énormément l’accent. Nous avons, en effet, mis en oeuvre des programmes pour appuyer les familles. Qu’il s’agisse de programmes récréatifs offerts dans les bases militaires ou de Centres de ressources pour les familles des militaires, nous déployons beaucoup d’efforts pour nous assurer que les familles sont soutenues.
Toutefois, je ne peux pas prétendre que nous sommes exactement là où nous souhaitons être. En fait, avec l’appui du sous-ministre, le CEMD cherche à garantir que nos systèmes de bien-être et de moral sont bien établis pour soutenir les familles. De plus, lorsque nous déménageons des familles d’un lieu d’affectation au Canada à un autre, nous veillons à ce qu’elles soient bien appuyées durant ces déménagements. Nous souhaitons faciliter la façon dont ces familles sont soutenues pendant qu’elles quittent un endroit et la façon dont elles se rendent à leur nouveau lieu d’affectation.
Si vous prenez en considération la façon dont nous prenons soin de nos membres et de nos familles, vous remarquerez que nous déployons pas mal d’efforts, en fait, beaucoup d’efforts en vue de nous assurer que le moral des Forces armées canadiennes est solide.
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Merci beaucoup, monsieur le président, et merci à tous.
Monsieur Forster, je vous remercie de comparaître de nouveau devant nous, et je remercie nos autres témoins également.
C'est le deuxième chapitre sur la défense que nous examinons en à peine une semaine. Ce n'est pas une chose que je juge habituellement nécessaire de faire, mais je crois que ce serait un bon moment pour mentionner tout notre respect et notre appréciation du travail des forces armées. Elles font un travail difficile, probablement l'un des plus difficiles au pays, et nous avons beaucoup de respect pour le travail que vous faites. Notre travail consiste à travailler avec vous pour les rendre encore meilleures pour les Canadiens. Nous tenons à commencer par vous remercier de vos bons services.
Cela dit, deux ans plus tard, monsieur Forster, je pense que vous savez que rien ne me choque plus, et je pense que c'est la même chose pour la plupart de mes collègues, que de voir que vérification après vérification, on relève toujours exactement les mêmes problèmes et bien souvent, on entend toujours et encore les mêmes promesses pour y remédier, pour nous rendre compte à la vérification suivante que les problèmes demeurent entiers.
Je vous cite la page 1 de l'introduction, au paragraphe 5.5, où le vérificateur général affirme ce qui suit: « Le Bureau du vérificateur général du Canada a audité le recrutement et le maintien en poste de l'effectif des Forces armées canadiennes en 2002 et de nouveau en 2006. » Juste après, au paragraphe 5.6, il ajoute: « Selon ces audits, la Force régulière devrait relever des défis incessants et systémiques pour faire face à des taux d'attrition (départs) élevés et à un sous-effectif chronique dans certains groupes professionnels militaires. »
En fait, à la page 3, le vérificateur général déclare sans ambages: « À notre avis, il est peu probable qu'elle pourra recruter, former et maintenir en poste un nombre suffisant de membres pour atteindre sa cible de 68 000 membres d'ici l'exercice 2018-2019. »
Soit le vérificateur général se trompe, auquel cas je vous donne la parole pour m'expliquer comment, soit vous avez du travail à faire et vous ne savez pas encore vraiment comment y arriver, soit vous avez une réponse parfaite à nous offrir pour répondre à toutes ces préoccupations. Quoi qu'il en soit, je dois vous dire que votre réponse est mieux d'être vraiment bonne, parce que c'est la troisième fois que le problème ressort, monsieur, et vous savez, quand on porte des choses à votre attention et que les problèmes n'ont toujours pas été résolus après trois fois, vous risquez d'être un peu fâché. J'attends impatiemment votre réponse.
Je vais vous parler de deux volets: le recrutement et la rétention.
[Traduction]
Divers programmes de recrutement importants sont déployés, et je mentionnerai d'abord celui de la Réserve.
Notre ancien processus était très long. Il décourageait les jeunes Canadiens qui souhaitaient se joindre à la Réserve. Le chef d'état-major de la Défense a beaucoup insisté pour que cela change, pour que le processus de recrutement ne dépasse pas une période de 30 jours, maximum, plutôt que de prendre des mois. C'est ce que nous sommes en train de faire grâce à un projet pilote déployé sur la côte Est pour certaines unités de la réserve aérienne. Ce projet connaît du succès. Il sous-entend de prendre certains risques, et nous devons toujours trouver le moyen de faire des vérifications approfondies de la fiabilité, mais nous pensons qu'avec des vérifications solides des antécédents criminels et de la solvabilité, nous pourrions continuer de commencer la formation de ces jeunes hommes et femmes afin qu'ils puissent revêtir l'uniforme et s'enthousiasmer à l'idée de leur contribution future. C'est l'une des initiatives que nous déployons qui change considérablement la donne.
De même, nous voulons changer en profondeur la façon dont nous recrutons les membres de la Force régulière par l'adoption d'un formulaire électronique, mais aussi par une nouvelle façon d'attirer les candidats qui exploiteraient beaucoup plus les médias sociaux, si l'on veut. Pour attirer les jeunes de la génération Y, les grandes campagnes de publicité dans les journaux ne fonctionnent plus, parce que la plupart d'entre eux ne les lisent pas. Toutefois, l'approche à privilégier pour exploiter la multitude de plateformes des médias sociaux est très différente. Nous devons donc faire preuve de plus d'agilité, puisqu'il faut réduire les délais afin que les jeunes s'intéressent aux Forces armées canadiennes. C'est ce que nous faisons pour le recrutement.
La rétention est probablement l'une des choses les plus importantes aussi, parce que si nous pouvons rendre les FAC plus attirantes pour éviter que des jeunes hommes et femmes quittent les Forces armées canadiennes à divers stades, ce sera important pour nous. L'un des principaux programmes que nous envisageons à l'heure actuelle vise à faciliter la transition entre la Réserve et la Force régulière. Avant, la transition relevait d'un processus complexe, mais nous sommes en train de le simplifier pour que la transition ne prenne plus qu'une semaine ou deux après que la personne ait manifesté son intention. Nous croyons que ce sera attrayant pour beaucoup de gens, que ce soit pour faciliter la vie avec un conjoint affecté ailleurs ou parce que la personne arrive au stade de sa vie où elle souhaite fonder une famille et se concentrer sur l'éducation de ses enfants et peut-être bénéficier d'une affectation à temps partiel. Nous voulons que les conditions de service le permettent. C'est un changement important.
Un autre changement important consiste à donner à nos membres l'occasion de prendre une pause, puis de revenir sans pénalité sur le plan de la rémunération, avec la possibilité de continuer de contribuer à leur fonds de pension. Nous voulons qu'ils puissent mener une carrière complète au sein des forces, mais prendre les pauses nécessaires pour s'occuper de leur famille et réaliser d'autres choses, comme d'obtenir un autre diplôme, pour continuer ensuite une carrière de membres estimés des Forces armées canadiennes. Ils pourraient peut-être même être appelés à assumer des responsabilités très personnalisées, pour lesquelles ils auraient reçu une formation et qui pourraient faire l'objet d'un contrat à court terme.
:
Merci, monsieur le président. Merci beaucoup aux témoins de comparaître aujourd'hui.
Je veux examiner les chiffres un peu plus, parce que je voudrais établir des comparaisons. Je suppose que je parlerais d'effet d'élimination. Dans le cadre du processus de recrutement, combien de gens se présentent, comment sont-ils recrutés et lesquels abandonnent? Je pense aux autres forces, comme celles de nos alliés ou de la GRC.
Je voudrais revenir à cette question, mais avant de le faire, je veux simplement dire que j'ai eu l'honneur et le privilège d'être instructrice civile à Saint-Jean-sur-Richelieu en 2006-2007. Comme vous pouvez l'imaginer, je n'étais pas sur le terrain pour aider les soldats: j'étais instructrice de gestion financière. J'ai été fort impressionnée par le programme qui était alors en place pour aider les recrues et les officiers à composer avec les exigences financières de la vie de soldat. Je suis sûre que nous pourrions traiter plus en détail de ces exigences. J'ai trouvé qu'il s'agissait d'une excellente formation financière, même si à l'époque, j'ai décelé un problème que j'ai tenté de résoudre avec mes supérieurs. Ce problème touchait le Régime d'assurance-revenu militaire. J'ignore complètement comment on procède actuellement. J'ai probablement enseigné à plus de 4 000 recrues pendant six mois. Elles arrivaient, et je dois dire que c'était désolant de voir celles qui ne réussissaient pas retourner à Montréal en taxi avec leurs bagages. C'était triste.
Quand j'étais instructrice de gestion financière, je n'ai pas eu l'occasion de prodiguer de conseils financiers, alors que je travaillais avec certains membres du personnel de soutien. La pression était considérable à cet égard, et même si on en fait peu état, je suis certaine que cette pression constitue encore un problème de taille aujourd'hui. Quelqu'un a souligné plus tôt que les recrues doivent afficher un dossier de crédit impeccable. Je n'ai pas besoin de vous dire qu'il s'est produit un changement générationnel depuis l'époque à laquelle nous ne pouvions pas obtenir de carte de crédit à 18 ans; de nos jours, les jeunes en possèdent 14 à cet âge. Je ne fais que souligner le problème, un problème que j'ai tenté de résoudre. Même après avoir quitté ce poste pour aller enseigner en finances à l'Université McGill, j'en ai touché un mot à un des bureaux de l'ombudsman. Je pense donc que certaines mesures ont été prises à ce sujet.
Les gens étaient toutefois certainement soumis à des pressions financières dont ils me faisaient part, et nous n'avions aucun moyen d'agir. Il est possible d'obtenir des conseils financiers une fois qu'on est membre à part entière des forces, mais dans le cas des recrues, le problème des délais aggrave assurément la situation.
Je veux revenir à la question initiale sur le nombre de recrues. Comment l'effet d'entonnoir se manifeste-t-il? Quel est le taux d'abandon? Le raccourcissement de la période contribuerait certainement beaucoup à la résolution de certains des problèmes financiers que j'ai observés.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Nous avons parlé plus tôt des pilotes. Ce n’est pas le sujet de la séance, mais j’aimerais vider mon sac. Je trouve incroyable que le salaire des pilotes soit si bas. Sully, le pilote du Miracle sur l’Hudson, devait tenir un emploi à temps partiel pour payer ses factures. C’est fou. Peu importe, je voulais juste le souligner.
L’autre chose que j’aimerais souligner, puisque nous parlons du salaire des pilotes, encore une fois, beaucoup de Canadiens sont ébranlés d’apprendre que plusieurs vétérans et membres actifs continuent d’avoir recours aux banques alimentaires. Mais, ce n’est pas le sujet de cette séance, alors je vais poursuivre.
Voici où je veux en venir. Si mes collègues souhaitent intervenir sur le sujet, ils pourront le faire, car c’est un nouveau sujet qui demande certaines précisions — vous comprendrez dans un instant.
Au paragraphe 5.55 du rapport du vérificateur général, on peut lire ceci: « Depuis 2008, le Groupe du recrutement a perdu près de 180 postes et a fermé 13 centres de recrutement » comme le précise le vérificateur « à la suite de compressions budgétaires. » Même le vérificateur général reconnaît que les compressions budgétaires ont eu une incidence sur le recrutement. À la page 9, en guise de réponse à la recommandation relative au recrutement et à la formation, le ministère de la Défense dit: « Recommandation acceptée. La réduction de la capacité de recrutement et de formation ainsi que des budgets de publicité et de marketing pendant plusieurs années a contribué aux niveaux de capacité institutionnelle actuels. » En réponse à une question directe sur le sujet, monsieur le sous-ministre, vous avez dit que c’était « une mauvaise idée. »
Voici où nous en sommes. Et, j’aimerais avoir votre opinion sur le sujet, car nous tentons d’améliorer les choses.
Nous essayons habituellement de ne pas nous attarder à la dimension politique à savoir si c’était une bonne ou une mauvaise idée. Nous nous attardons aux décisions du gouvernement ou du ministre. C’est l’orientation qui a été choisie. Vous avez reçu des fonds et le vérificateur a vérifié si vous aviez respecté votre mandat et dépensé les fonds qui vous avaient été alloués. Avez-vous procédé de façon efficace? C’est le processus de comptabilité. Nous tentons de ne pas nous attarder aux dimensions politiques. Nous travaillons assidûment afin de faire la même chose au Parlement. D’ailleurs, il y a un certain temps que nous n’avions pas cru bon d’inviter un ministre ou ancien ministre à témoigner.
Lorsque vous avez répondu que c’était une mauvaise idée, mon ami, , a immédiatement dit… et cela nous ramène un peu à la partisanerie, car il siégeait au gouvernement. Il a dit: « Attendez, quels sont ces autres problèmes soulignés dans le rapport de vérification de 2002 et de 2006 qui font sursauter M. Christopherson? Comment est-ce possible que ce soit seulement en raison des compressions? »
Voilà. Si les compressions ont eu une incidence directe sur votre capacité à exécuter votre mandat, nous devons le savoir et en tenir compte, car ce n’est pas de votre faute. Vous devez être fidèle à l’égard du ministre et du gouvernement du jour et ne pas les humilier. Si l’on vous laissait faire ce que vous voulez, tous les rapports de vérification, notamment à la suite d’un changement de gouvernement, diraient que c’est en raison des compressions effectuées par le gouvernement, que celui-ci ne vous a pas permis de faire ceci ou cela. C’est l’aspect politique de la chose. Vous avez très bien fait. Le gouvernement n’a tout simplement pas rempli sa part du marché.
C’est là où nous en sommes. Il est difficile pour nous de définir le rôle de votre gestion dans ce dossier, compte tenu des ressources, financières et autres, que vous croyiez avoir à votre disposition et qui vous ont été retirées, si l’on compare avec les deux vérifications précédentes et si l’on tient compte des propos de selon lesquels les problèmes étaient systémiques.
Je crois que lors de notre séance à huis clos, nous devrons discuter de la façon d’examiner ce genre de chose. Je n’ai pas vraiment de question à poser sur le sujet. Je souligne simplement qu’habituellement, ce n’est pas simplement noir ou blanc, mais c’est là où nous en sommes. Même le rapport précise que les compressions ont eu des conséquences négatives.
Je vais passer à autre chose. Je vais vous donner l’occasion, monsieur le sous-ministre, de réagir à mon intervention, si vous le souhaitez, ou vous pouvez passer votre tour et nous poursuivrons. Puisque vous êtes un homme sage, vous allez prendre le temps de réagir.
Allez-y.
:
Merci, monsieur Christopherson, pour cette petite mise en contexte. Vous avez tout à fait raison; voilà où nous en sommes.
Puisque nous nous livrons à un peu d’introspection, je dois vous dire que j’ai eu ma propre petite entreprise pendant 26 ans. À certains moments, j’ai pu réaliser des gains d’efficience opérationnels en réduisant mes coûts. Je peux donc comprendre ce que vous dites, monsieur Forster, et vous remercie d’avoir précisé le contexte.
À mon avis, cela va à l’essentiel du rôle du Comité. Nous voulons que les ressources nécessaires soient mises en place, au meilleur coût possible, pour nous permettre de faire le travail pour lequel nous avons été élus, soit effectuer des examens minutieux, tout comme le vérificateur général qui nous fournit également les renseignements nécessaires pour interpréter les données qu’il nous remet.
J’ignore où je veux en venir en termes de question, mais la réalité, c’est que c’est l’objectif que nous devrions avoir: ne pas nous attarder, dans la mesure du possible, à la dimension politique. Malheureusement, ce n’est pas toujours possible, mais lorsqu’on commence à dire, par exemple, « nous n’avons pas connu de problème cette année-là, mais cette année, oui, en raison de ces choses », nous avons le genre de discussion que nous avons aujourd’hui… Je crois que tous les membres du Comité s’inquiètent que vous ayez dit qu’il s’agissait d’une mauvaise décision.
Ce n’était peut-être pas une si mauvaise décision, à l’époque. Peut-être était-ce la solution logique. Ces bureaux n’ont pas été rouverts, n’est-ce pas? Il fallait trouver une façon de renouveler les ressources pour faire davantage d’économies. C’est tout ce que je dirai à ce sujet.
Je n’ai vraiment pas de question à poser. Je voulais juste donner un peu de contexte et ajouter à mon point de vue. Comme vous l’avez souligné, à certains moments, il est justifié de procéder à des compressions pour faire des économies et à d’autres moments, faire renouveler les ressources et rebâtir l’effectif. Je serais heureux de vous entendre à ce sujet, monsieur Forster, si vous avez quelque chose à ajouter.
À mon avis, l'un des chiffres les plus importants est celui des membres formés et prêts à remplir leurs fonctions avec efficacité, qui s'élève à 56 232.
Il y a un petit écart que nous essayons de comprendre. Dans son rapport, et plus précisément à la pièce 5.1, le vérificateur général signale qu'au cours des quatre dernières années, nous avons enregistré une diminution du nombre de membres formés et prêts à remplir leurs fonctions avec efficacité. Le nombre diminue d'année en année depuis 2012. Par exemple, en 2014-2015, ils étaient 56 800, par rapport à l'année suivante, en 2015-2016, où ils étaient 56 300, et vous dites qu'ils sont maintenant 56 200.
Je pense qu'il est important de mettre en contexte les déclarations que nous faisons. Le fait que l'effectif des forces prend de l'ampleur semble être une bonne chose, mais nous avons beaucoup de retard à rattraper en raison de la diminution du nombre de membres au cours des quatre dernières années. De plus, nous sommes un peu loin de l'effectif minimal de 60 500 membres dûment formés que nous aimerions avoir.
Cela dit, je veux revenir à ce que M. Arya a déclaré au sujet des minorités visibles. C'est formidable que vous ayez augmenté le nombre de femmes dans les forces à 15,2 %, par rapport à 14 % plus tôt cette année, en février. Cependant, monsieur Forster, vous avez parlé de votre travail pour accélérer le processus d'admission des candidates dans les collèges militaires. Parallèlement, nous essayons d'augmenter le nombre d'Autochtones et de membres issus de minorités visibles. À mon sens, ces deux initiatives ne peuvent pas être menées isolément. Pour augmenter le nombre de membres de ces deux groupes dans les forces, on doit adopter une approche intersectorielle.
Monsieur Forster, avez-vous envisagé des programmes très ciblés pour le recrutement de femmes autochtones ou issues de communautés raciales?
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Merci, monsieur le président. Je vous remercie de l'occasion de faire quelques suivis supplémentaires.
Je veux revenir un peu à notre conversation. Je joins ma voix à celle de M. McColeman pour dire que nous sommes un Comité de reddition de comptes et de transparence. À un moment donné, si un gouvernement prend la décision politique, ce qu'il a le droit de faire, d'opter pour des mesures d'austérité ou des compressions, il y a un prix à payer pour cela, et il faut voir ce prix à payer à quelque part dans le système.
Lorsque le vérificateur général peut faire un lien direct entre les objectifs d'un ministère et le financement, en disant que le financement faisait défaut, nous devons en tenir compte. Cela fonctionne dans les deux sens. Ceux qui s'inquiètent de ce que l'austérité peut faire pourraient exagérer. Là encore, les faits — à un moment où certaines régions du monde veulent les mettre de côté — sont encore essentiels.
Nous devons tenir cette discussion à un moment donné et reconnaître que si des torts sont causés, alors il faut rendre des comptes quelque part. Aucun gouvernement ne peut se cacher tout simplement. Tout finit par se savoir. Vous prenez le crédit d'avoir réduit les dépenses et atteint l'équilibre budgétaire, mais à un moment donné, il y aura un rapport du vérificateur général qui révélera ce qui s'est produit lorsque vous avez fait ces compressions. Cela fait partie du processus de reddition de comptes également. Je vais m'en tenir là sur ce sujet.
Je voulais examiner les points 5.50 et 5.45 à la page 9. Je vais aborder le point 5.50 et je passerai ensuite au point 5.45. Dans l'ensemble, comparativement aux emplois de l'autre rapport, le ministère du vérificateur général a découvert que le groupe de recrutement a réussi à atteindre sa cible de recrutement qui, soit dit en passant, était inférieure aux besoins relevés par la force régulière. Une étude a été réalisée pour déterminer les besoins, puis on a fixé cette cible. Je pense que le général a dit que la raison pour laquelle les forces ont procédé ainsi est qu'elles ne voulaient pas fixer des cibles qu'elles ne pourraient pas atteindre, mais nous sommes toujours aux prises avec un problème et un écart entre les besoins et les cibles.
Cela dit, elles ont atteint leur cible de recrutement globale réduite. Cependant, comme le vérificateur général le souligne — et il utilise le terme « cependant » —, le groupe de recrutement a atteint cette cible en enrôlant plus de personnes que la cible ajustée dans certains postes. Il a atteint la cible globale, et l'une des façons dont il y est parvenu a été d'accepter trop de candidatures dans certains secteurs.
J'aimerais savoir ce qu'il en est. Je dois vous dire ce que j'ai noté lorsque j'ai lu le rapport pour la première fois, et c'était: « Volontairement? ». Je ne l'espère pas, mais c'est à se demander. Je vais dire ceci. Pourquoi surembaucher dans un secteur si l'on n'a pas besoin de ces gens, si ce n'est que pour bien paraître parce que l'on atteint la cible globale?
Je vois qu'il y a un conciliabule, et j'attends une réponse.
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Pardonnez-moi, je ne voulais pas abuser du temps.
C'est en partie attribuable au fait que l'on peut attirer des membres de la population également. Parfois, vous voulez attirer des gens, car vous disposez des ressources pour atteindre les cibles de recrutement.
Lorsque nous examinons les cibles pour les postes, c'est habituellement sur cinq ans, alors même si nous recrutons trop de gens une année, cela pourrait nous aider les autres années lorsque nous avons besoin de plus de membres. Les cibles sur cinq ans sont fixées pour le système d'examen annuel des groupes professionnels militaires, alors c'est une mesure. De plus, puisque vous disposez des ressources pour avoir ces systèmes, vous pourriez recruter là où vous pouvez le faire et accueillir ces gens dans vos rangs, car vous savez que vous aurez besoin d'eux.
Certaines occupations ne sont pas attrayantes. Il est parfois difficile de recruter des gens qui diront « Je veux être un technicien de coque », car lorsque vous dites que vous êtes technicien de coque, ce n'est pas aussi attrayant que si vous dites que vous êtes pompier ou pilote de chasse, par exemple.
C'est la réalité avec laquelle nous sommes aux prises dans un système qui n'atteint pas les cibles chaque année, mais c'est fondé sur une période de cinq ans, selon des probabilités et des modèles mathématiques pour planifier ce que nous allons avoir, en sachant le nombre de personnes qui ont quitté les forces et le nombre de départs prévus dans le passé. Il faut s'assurer de pouvoir, au fil des ans, continuer de combler les postes du mieux que nous le pouvons et, certaines années, nous recrutons plus de gens que d'autres années.
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Merci, monsieur le président.
D'abord, je tiens à remercier le vérificateur général de l'excellent travail qu'il fait avec son équipe. Je remercie également l'ensemble des témoins présents. Je sais tout le travail de préparation qu'il est nécessaire de faire avant de se présenter devant notre comité. Encore une fois, je leur dis merci.
Monsieur Forster, dans votre allocution, vous avez mentionné que votre effectif compte présentement 15,2 % de femmes et que l'objectif que vous souhaitez atteindre est de 25 %.
Dans un rapport de 2015, la juge à la retraite Mme Deschamps dénonçait une culture au sein des Forces armées qui était hostile aux femmes et propice au harcèlement sexuel. En réponse à ce rapport, le chef d'état-major de la Défense de l'époque, M. Vance, avait mis en place l'opération Honneur pour mettre fin à cette culture. Il disait clairement que son objectif était la tolérance zéro.
Des rapports récents font état des progrès faits dans ce contexte. Selon ce qu'on rapporte, il semble que les progrès n'aient pas été aussi grands qu'on le souhaitait. Les femmes disent encore qu'elles sont victimes, mais qu'il leur est difficile d'obtenir justice.
Ma question comporte deux volets.
Cette situation qui est dénoncée a-t-elle un impact significatif sur le recrutement des femmes dans les forces armées? Quelle stratégie les forces armées ont-elles adoptée pour poursuivre le travail amorcé dans le cadre de l'opération Honneur?
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Je vais répondre en premier en parlant un peu du rapport en tant que tel.
Comme vous le savez bien, le général Vance a fourni une mise à jour pour dire où en sont les choses à cet égard.
Je m'excuse de passer à l'anglais, mais je connais mieux la terminologie dans cette langue.
[Traduction]
Il a indiqué qu'un certain nombre de mesures ont été prises précisément pour veiller à ce que la culture de l'Opération Honour, où l'on n'a aucune tolérance pour les comportements sexuels néfastes ou inappropriés, est inculquée dans les Forces armées canadiennes. Je pense que c'est un aspect important où nous commençons à voir certains résultats, et il est important de le mentionner.
Tous les cours que nous offrons — les cours de leadership ou de base — dans les Forces armées canadiennes comportent un volet qui vise précisément à s'assurer que les gens comprennent que ce n'est pas le cas. Les 4 500 Canadiens embauchés par les Forces armées canadiennes doivent suivre ces formations pour s'assurer qu'ils comprennent la situation. C'est au quotidien, car chaque année, nous accueillons 4 500 personnes ou plus dans les Forces armées canadiennes. C'est pourquoi nous prenons ces mesures.
Nous avons également mis en place des systèmes pour tous les membres qui oeuvrent déjà dans leurs secteurs d'activités. Chaque année, des formations sont offertes pour veiller à éliminer les comportements sexuels néfastes et inappropriés. J'ai confiance que nous allons dans la bonne voie.
Par ailleurs, il y a les 77 personnes qui seront libérées des forces parce qu'elles ont commis des actes inappropriés. Le système judiciaire des Forces armées canadiennes et le système de sanctions disciplinaires administratives s'occupent de ces cas. Cela dit, lorsque ces situations sont signalées dans les médias, cela a une incidence sur l'effectif des forces dans son ensemble.
L'un des messages clés que nous voulons véhiculer, c'est que nous nous attaquons fermement à la situation. Nous avons un programme qui est en train d'être institutionnalisé pour clarifier la situation et changer la culture. C'est un aspect important, et je pense que nous arriverons à un moment où les gens diront que s'il y a un problème, il sera réglé.
Comme Mme Truscott vient de le mentionner, nous avons mené des études où nous demandons l'avis des gens et leur posons des questions sur la vie de l'unité. Nous leur demandons, « Que se passe-t-il dans votre unité, et dans quelle mesure pensez-vous que les problèmes seront réglés »? C'est une étude que nous devrons rendre publique car elle révèle que les gens ont grandement confiance que s'il y a un problème, la chaîne de commandement le réglera.
C'est sans compter les autres initiatives en lien avec l'Opération Honour, dont la formation de nos forces policières pour mener des enquêtes de façon appropriée. Nous nous assurons que les agents font des recherches approfondies, n'écartent aucun élément et suivent un processus très détaillé pour mener des enquêtes adéquates.
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Merci, monsieur le président.
Je veux seulement revenir brièvement aux 68 000 personnes dont vous avez besoin, cible que nous n'avons pas atteinte. Je vais encore une fois citer le rapport du vérificateur général, au paragraphe 5.11, qui se lit comme suit:
Dans l'ensemble, nous avons constaté que le nombre total de membres de la Force régulière avait diminué et que l'écart entre le nombre de membres nécessaires et de membres dûment formés augmentait.
Même si vous avez des données à jour qui laissent entendre que vous êtes en train de changer la situation, les renseignements que nous avions au moment de la vérification révélaient que l'écart s'accentuait.
De plus, je vais citer le paragraphe 5.17, où l'on peut lire qu'« à notre avis », c'est-à-dire l'avis du vérificateur général, « il est peu probable qu'elle pourra recruter, former et maintenir en poste un nombre suffisant de membres pour atteindre sa cible de 68 000 membres d'ici l'exercice 2018-2019 ». Si vous le voulez, vous pouvez consulter un tableau très efficace au haut de la page 5, au point 5.1, qui montre la tendance et l'écart grandissant.
Ma question est la suivante. Pourquoi ne paniquez-vous pas plus que cela?
Voici pourquoi je pose cette question. Lorsque vous expliquiez que vous avez abaissé la cible pour veiller à ce qu'elle soit raisonnable, j'ai accepté ce que vous disiez. Voici la question plus générale. Soit la cible de 68 000 membres est supérieure de 4 000 à ce dont vous avez besoin, soit vous nous placez dans une position vulnérable. Je ne m'attends pas à ce que vous nous exposiez les points vulnérables dans une audience publique, mais je pense qu'il est juste de dire, si vous avez établi que la cible de 68 000 membres est ce dont nous avons besoin et que nous n'arrivons pas à l'atteindre, le fait d'abaisser la cible pour que vous soyez plus réaliste quant à la façon de ne pas l'atteindre nous place quand même dans une position vulnérable.
J'aimerais entendre ce que vous avez à dire sur cette vulnérabilité, s'il vous plaît.
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Monsieur le président, j'aurais une brève observation à faire. Cela va prendre moins d'une minute.
J'aimerais simplement me reporter à la page 7, dans le haut, où le ministère dit: « Les initiatives suivantes ont été ou seront engagées avant la fin de 2016 ». Je suppose que cela a probablement été écrit l'année dernière, car les choses ont tendance à traîner. Je ne vais pas lire ce qui vient après.
Ensuite, au paragraphe suivant, on parle des autres initiatives qui « seront en cours en 2017 ». Au dernier paragraphe, tout juste avant la conclusion, on dit: « Ils devaient être mis en oeuvre progressivement ». En 2009, vous aviez une nouvelle stratégie de maintien de l'effectif et les projets connexes devaient « être mis en oeuvre progressivement de 2009 à 2011 ».
Je vais maintenant citer le vérificateur général: « Nous avons été informés que des mesures avaient été prises dans le cadre de certains projets, mais que la stratégie n'avait pas été entièrement mise en oeuvre. En 2014, le groupe de travail sur le maintien en poste au sein des Forces armées canadiennes comptait définir une nouvelle stratégie de maintien de l'effectif au plus tard en juin 2018, à partir de la stratégie de 2009. »
Si vous vous fondez sur la stratégie de 2009, je suppose que la stratégie était bonne, mais que vous n'aviez pas les moyens financiers pour la mettre en place, et que d'ici juin 2018, vous devriez avoir rattrapé le retard. Je vous laisse y réfléchir, mais c'est probablement l'une des raisons pour lesquelles nous allons de nouveau vous convoquer à l'automne pour que vous nous disiez comment vous vous en tirez. Je ne veux pas attendre encore quelques années pour que le vérificateur général présente un autre rapport qui signale un problème. Si nous avons un problème, nous devons le savoir le plus tôt possible. À l'inverse, si vous atteignez finalement vos objectifs, ce sera pour nous l'occasion de vous adresser les félicitations que vous méritez.
Je vous remercie de votre compréhension, monsieur le président.
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Merci beaucoup, monsieur Christopherson.
Il n'y a plus d'autres questions de la part des membres du Comité, mais de mon côté, j'aurais quelques observations à faire et quelques questions à vous poser.
J'ai la chance d'avoir la base militaire de Wainwright dans ma circonscription. Tout d'abord, je dois dire que nous avons été très attristés la semaine dernière d'apprendre qu'un accident a coûté la vie au sergent Robert Dynerowicz. Il était membre d'équipage de blindé au sein des Canadian Dragoons à Petawawa. Je sais que toute la base soutient sa famille, et nous lui offrons nos plus sincères condoléances.
Maintenant, ayant la base de Wainwright dans ma circonscription, j'ai également assisté à de nombreuses remises de diplômes. Je dois dire qu'il n'y a rien qui procure autant de fierté, autant pour les députés que pour les familles. L'un des programmes dont nous avons parlé aujourd'hui est le programme Bold Eagle. Compte tenu du nombre de membres des Premières Nations qui ont obtenu un diplôme dans le cadre de ce programme, c'est une source de grande fierté pour les familles qui voient leurs enfants, leurs cousins, leurs frères et leurs soeurs réussir.
Lorsqu'on parle de recrutement, étant donné toute la fierté qui anime nos Premières Nations lorsque leurs enfants servent dans les Forces armées canadiennes, est-ce qu'on en fait suffisamment pour recruter des membres des collectivités autochtones? Évidemment, il y a les médias sociaux, mais n'y a-t-il pas d'autres moyens de rejoindre nos concitoyens autochtones? Car lorsqu'on les regarde lors d'une remise de diplôme, si on avait un bureau de recrutement sur place ce jour-là, les frères et les soeurs s'enrôleraient sur-le-champ.
Il y a peut-être d'autres moyens novateurs d'attirer les membres des collectivités autochtones au sein des Forces armées canadiennes.
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Tout d'abord, pour ce qui est de la base militaire de Wainwright, sachez que j'y ai passé tellement de temps que j'ai moi-même l'impression d'être l'un de vos concitoyens. Il s'agit d'une belle occasion.
Sur le plan de l'engagement, vous avez tout à fait raison. Je me suis rendu récemment à la crête de Vimy. J'ai eu la chance d'y être pour le 100e anniversaire, et le chef Perry Bellegarde était présent également. Lui et moi avons eu en quelque sorte une rencontre informelle, et j'ai demandé à le rencontrer, car l'une des mesures clés que nous devons prendre ici — et on en a parlé — est d'établir un conseil consultatif qui peut nous aider à recruter davantage de minorités visibles, d'Autochtones et de femmes.
En tant que commandant du Commandement du personnel militaire, mon mandat consiste en partie à solliciter la participation de ces groupes et de ces conseillers qui peuvent justement nous aider à être plus efficaces dans le recrutement de ces groupes ciblés.
J'occupe ce poste depuis à peine quatre semaines, mais je sais que l'une des choses les plus importantes est d'établir un conseil consultatif non seulement pour nous assurer d'avoir les bonnes méthodes au chapitre du marketing et de la publicité, mais aussi pour tirer profit des conseils des leaders. Lorsqu'on parle des gens qui sont fiers de voir leurs enfants s'enrôler et faire partie d'un programme tel que Bold Eagle... En fait, je sais que si nous avions un bureau de recrutement sur place, nous pourrions recruter non seulement les soeurs, les frères et les enfants, mais probablement les parents également.
Nous voulons prendre ces mesures, parce que nous recrutons des gens d'âges divers, y compris dans la quarantaine. Ces gens peuvent venir travailler pour nous. Cela dit, lorsque vous quitterez cet endroit, si vous vous cherchez une nouvelle vocation, nous aimerions certainement vous compter parmi nous.