:
Je déclare la 15
e réunion du Comité des comptes publics ouverte.
Chers collègues, nous sommes ici aujourd'hui pour étudier les « Comptes publics du Canada 2015 ». Conformément à notre procédure, nous recevons le vérificateur général, M. Ferguson, ainsi que M. Matthews, contrôleur général du Canada.
Je crois savoir qu'ils ont tous les deux des remarques liminaires.
Sur ce, je vais céder la parole à notre vérificateur général, M. Ferguson.
La parole est à vous, monsieur.
:
Monsieur le président, je vous remercie de nous donner l'occasion de discuter de notre audit des états financiers consolidés du gouvernement du Canada pour l'exercice 2014-2015. Je suis accompagné de Karen Hogan, directrice principale responsable de l'audit des états financiers consolidés du gouvernement du Canada.
L'audit des états financiers consolidés est un élément essentiel de la reddition de comptes du gouvernement du Canada. Le gouvernement doit préparer des états financiers consolidés, et il nous incombe d'exprimer une opinion sur la présentation fidèle de ces états.
Le contrôleur général répondra aux questions portant sur les états financiers consolidés du gouvernement, et nous axerons nos commentaires sur notre opinion d'audit et nos observations.
[Traduction]
Les Comptes publics du Canada sont composés de trois volumes. Le rapport de l’auditeur indépendant et nos observations se trouvent à la section 2 du volume I. À moins d'indication contraire, l’information présente dans les autres sections de ce volume et dans les deux autres volumes n'a pas été auditée.
Le rapport de l'auditeur indépendant sur les états financiers consolidés de 2014-2015 se trouve à la page 2.40 du volume I des Comptes publics.
Pour le 17e exercice consécutif, nous avons exprimé une opinion d'audit non modifiée.
[Français]
Pour l'exercice clos le 31 mars 2015, le gouvernement a adopté une nouvelle norme comptable pour le secteur public sur le passif au titre des sites contaminés. Au cours des dernières années, le gouvernement a commencé à comptabiliser son passif au titre des sites contaminés en prévision de l'entrée en vigueur de cette nouvelle norme. L'adoption de cette norme n'a donc pas augmenté le passif enregistré. Cependant, les notes comportent des informations plus détaillées.
[Traduction]
Comme nous l'avons indiqué dans nos observations, au cours de l'audit, nous avons noté que le gouvernement disposait d'une liste d'inventaire détaillée des sites contaminés et des sites possiblement contaminés, à l'appui du passif estimé.
Nous avons conclu qu'il était possible de perfectionner et d'accélérer le processus d'estimation du passif au titre des sites contaminés. Le passif doit être actualisé régulièrement à mesure que les activités d'assainissement progressent, que les normes environnementales évoluent et que les techniques d'estimation s'améliorent.
[Français]
Au cours des dernières années, nous avons également exprimé, dans nos observations, des préoccupations au sujet de l'information financière sur les stocks de la Défense nationale. Malgré les progrès réalisés dans le cadre de plusieurs initiatives visant à améliorer la présentation de l'information financière du ministère, nous continuons à relever des erreurs.
[Traduction]
Au cours des 12 dernières années, nous avons soulevé des préoccupations à l'égard des stocks de la Défense nationale. Or, ces stocks sont importants par rapport aux états financiers consolidés du gouvernement. Pour l'exercice considéré, nous avons noté une réduction du nombre d'erreurs liées à la quantité de stocks.
Nous avons été heureux de noter une plus grande sensibilisation à ces problèmes et une meilleure coordination au sein de la haute direction du ministère, qui commence à prendre les mesures nécessaires pour renforcer les contrôles de gestion financière. Des contrôles internes efficaces contribuent à réduire le risque que les états financiers consolidés comportent des anomalies et que des décisions soient prises à partir d'une information inexacte.
L'audit des états financiers consolidés du gouvernement du Canada est une vaste mission qui est très importante pour le bureau. Il faut environ 48 500 heures et plus de la moitié de nos auditeurs d'états financiers pour réaliser les travaux d'audit au sein de plusieurs ministères et organismes publics.
Ces travaux offrent une valeur ajoutée, car ils renforcent la surveillance, favorisent la transparence et encouragent l'amélioration continue. Tous ces éléments appuient les liens découlant de l'obligation de rendre des comptes entre les ministères et organismes publics et les élus.
[Français]
Nous tenons à remercier le contrôleur général et son personnel, ainsi que le personnel des ministères, des organismes publics et des sociétés d'État qui ont contribué à la préparation de ces états financiers. Cela a exigé des efforts et des travaux considérables, et nous leur sommes reconnaissants de leur collaboration et de l'aide apportée.
Monsieur le président, je termine ainsi ma déclaration d'ouverture.
Nous serons heureux de répondre aux questions des membres du Comité.
Merci.
:
Merci, monsieur le président.
Bonjour à vous et à tous les membres du Comité.
[Traduction]
Je vous remercie de m'avoir invité à comparaître devant vous pour discuter des Comptes publics du Canada pour l'année se terminant le 31 mars 2015.
[Français]
Je suis vraiment heureux d'être ici en ma qualité de contrôleur général du Canada. Je suis accompagné de Diane Peressini, directrice exécutive de la politique comptable et des rapports du gouvernement, et de Nicholas Leswick, du ministère des Finances.
[Traduction]
Les Comptes publics renferment les états financiers consolidés vérifiés du gouvernement du Canada de l'exercice 2014-2015, comme M. Ferguson l'a mentionné, en plus d'autres renseignements financiers non vérifiés.
Ils font partie d'une série de rapports présentés au Parlement et au public canadien qui fournissent de l'information sur l'état des finances du gouvernement.
Chaque année, le gouvernement présente les états financiers consolidés au vérificateur général du Canada, qui les vérifie et fournit une opinion indépendante à la Chambre des communes.
[Français]
Monsieur le président, les Canadiens peuvent se fier aux Comptes publics.
[Traduction]
Pour la 17e année consécutive, le vérificateur général a présenté une opinion non modifiée ou sans réserve des états financiers du gouvernement. Cela témoigne des normes élevées qu'affichent les états financiers consolidés et les rapports du gouvernement, ce dont les Canadiens peuvent être fiers.
J'aimerais remercier les membres de la collectivité des finances du gouvernement de tout le travail qu'ils ont accompli pour aider à préparer ces états financiers consolidés. C'est vraiment le fruit d'un effort concerté au sein du gouvernement.
[Français]
En outre, je tiens à remercier le vérificateur général et son bureau pour la relation de travail professionnelle et ouverte que nous continuons d'entretenir.
[Traduction]
Monsieur le président, je sais que ce sera la première fois que certains membres du Comité étudient les Comptes publics. Pour cette raison, nous avons déposé au Comité une courte présentation pour donner aux membres un bref aperçu de la situation, mais je sais qu'une séance d'information a déjà été offerte.
Si le président le veut bien, je me ferais un plaisir de prendre quelques minutes pour passer en revue la présentation. Autrement, on peut laisser le document aux membres pour qu'ils puissent s'en servir pour poser des questions comme bon leur semble.
[Français]
J'aimerais ajouter deux autres points avant de conclure.
[Traduction]
Si les membres posent des questions qui se rapportent à une page précise des Comptes publics, je leur demanderais de bien vouloir fournir le numéro de page, et nous pourrons ensuite trouver le numéro de page équivalent...
[Français]
dans la version française ou anglaise,
[Traduction]
... s'il y a lieu.
J'ai une dernière question. J'ai mentionné que c'est une série de rapports financiers qui sont fournis à la Chambre des communes et à la population canadienne en général. Si Diane et moi avions apporté les copies des rapports pertinents pour notre comparution d'aujourd'hui, vous ne pourriez pas nous voir. Nous serions littéralement cachés derrière un mur de rapports.
Chaque année, nous demandons aux membres de nous faire savoir s'il y a des renseignements dans les Comptes publics qu'ils ne trouvent pas utiles. Le volume 3 des Comptes publics renferme de l'information qu'aucune entreprise au Canada ne publiera. C'est propre au secteur public. Nous hésitons à proposer de réduire la quantité d'information fournie, par souci d'ouverture et de transparence, mais s'il y a des éléments d'information que le Comité juge peu pertinents ou tout à fait inutiles, nous vous prions de nous le faire savoir dans le cadre de votre étude.
Merci beaucoup.
:
Merci, monsieur le président.
Je vais passer en revue le document rapidement et seulement parler des points saillants. Merci de me donner l'occasion de prendre la parole.
J'ai déjà abordé les thèmes à la diapositive 2, si bien que je vais commencer à la page 3 de la présentation.
Pour vous donner un aperçu des renseignements fournis dans les Comptes publics du Canada, nous avons ventilé les données pour vous à l'aide d'un diagramme circulaire qui montre les charges et les actifs du gouvernement. Il y a trois grandes sections.
La plus grande englobe les ministères et les organismes. Elle représente 272,2 milliards de dollars de dépenses au cours de l'exercice financier. L'autre se rapporte aux sociétés d'État. Au haut de la page à gauche, vous pouvez lire « Sociétés d'État entreprises ». Ce sont des organisations comme la Société canadienne d'hypothèques et de logement et Exportation et Développement Canada qui sont autonomes financièrement. La dernière section, qui est la plus petite au chapitre des dépenses, avec 8,3 milliards de dollars, se rapporte aux sociétés d'état telles que les musées, CBC et VIA Rail.
La raison pour laquelle nous avons fait cette ventilation est pour vous donner une idée des dépenses engagées, mais nous calculons aussi ces dépenses différemment. Nous comptabilisons les organisations ou les sociétés d'État qui sont autonomes financièrement comme étant des actifs. Si l'on regarde l'état financier des Comptes publics — ou le bilan financier, si vous êtes du secteur privé —, on voit les sociétés d'État comme la SCHL dans la colonne des investissements. Je tenais à le souligner.
[Français]
À la prochaine page, on voit que l'année financière du gouvernement commence chaque année le 1er avril et se termine le 31 mars. Comme je l'ai déjà mentionné, nous étudions aujourd'hui les états financiers pour l'année qui s'est terminée le 31 mars 2015.
[Traduction]
Je veux vous donner un aperçu du cycle de présentation de rapports financiers du gouvernement. Si vous avez l'impression que vous êtes dans trois exercices financiers en même temps, vous comprenez le processus. L'exercice financier s'est terminé le 31 mars 2015. C'est à cette date qu'il a pris fin. Les Comptes publics ont été déposés à l'automne, mais l'étude du Comité des comptes publics est importante. Nous sommes en train de les étudier avec nos collègues du Bureau du vérificateur général pour nous préparer pour la vérification pour l'année qui s'est terminée le 31 mars 2016. Parallèlement, le Parlement a déjà vu le budget, le Budget principal des dépenses et le Budget supplémentaire des dépenses (A) pour l'exercice en cours qui s'est terminé le 31 mars 2015. Il y a trois documents à étudier en même temps.
[Français]
Vous vous demandez peut-être pourquoi il faut plusieurs mois pour établir les états financiers du gouvernement. Il faut comprendre que l'année financière se termine le 31 mars.
[Traduction]
Nous déposons les Comptes publics à l'automne.
Nous avons une bonne idée des dépenses plusieurs mois après la fin de l'année, mais établir les revenus est ce qui prend le plus de temps, et c'est parce que nos amis à l'Agence du revenu du Canada doivent s'occuper d'un certain nombre de déclarations de revenus avant d'obtenir une bonne estimation. Nous devons également accorder du temps à nos collègues du Bureau du vérificateur général avant de passer en revue cette information et de faire une vérification appropriée.
Bien entendu, nous devons également attendre que le Parlement siège avant de déposer les Comptes publics du Canada.
Regardez les rôles et les responsabilités à la page 5, car c'est un peu déroutant. C'est un travail d'équipe, comme je l'ai mentionné plus tôt. Le receveur général, qui fait partie de ce que l'on appelait autrefois Travaux publics et Services gouvernementaux Canada et qui est maintenant Services publics et Approvisionnement, compile les données. Il dirige les systèmes qui produisent ces données et est responsable de la publication des documents.
[Français]
Le Bureau du contrôleur général du Canada s'occupe des politiques comptables du gouvernement
[Traduction]
... en ce qui concerne les normes, la façon de les interpréter et la préparation des renseignements pour les états financiers.
Le ministère des Finances — et comme je l'ai mentionné, M. Leswick est ici — est responsable de la section 1, qui est l'examen des documents et l'analyse des résultats financiers.
Ce sont les trois organisations qui prennent part au processus de préparation.
Le Bureau du vérificateur général est responsable de fournir une opinion de vérification sur ces états financiers.
Nous pouvons peut-être conclure avec la diapositive 6, car je ne pense pas qu'il soit nécessaire de passer en revue les chiffres. Nous le ferons plus tard. Il y a trois volumes, comme on l'a déjà mentionné.
Le volume 1 renferme les états financiers consolidés du gouvernement du Canada. Autrement dit, c'est un état des transactions financières, ce que certaines personnes plus âgées appelleraient un état des revenus. Ce sont les revenus et les dépenses. Vous verrez un état de la situation financière, ce que certains d'entre nous du secteur privé il y a de nombreuses années auraient appelé un bilan financier. Il s'agit des actifs et des responsabilités. Nous sommes comme le secteur privé à cet égard. Vous verrez également un état des dettes nettes et un état des liquidités. C'est ce que le vérificateur général examine.
Le volume 2 est une reddition de comptes au Parlement pour faire état de l'argent alloué à chaque ministère et des dépenses engagées. Le volume 2 se rapporte aux budgets. Le Parlement a l'occasion de voir les crédits qu'il a accordés, les dépenses engagées et les fonds reportés.
Le volume 3 est le volume 1, comme je l'ai mentionné dans mes remarques liminaires. C'est le volume que l'on ne verrait pas dans le secteur privé, où des renseignements supplémentaires sont divulgués.
Je pense que nous allons nous arrêter ici. Je tiens à vous signaler qu'il y a des termes techniques. À la fin de la présentation, nous avons des définitions qui peuvent vous aider à comprendre ces termes techniques. Avant ces définitions, nous avons quelques points saillants techniques sur lesquels nous voulons attirer votre attention. Vous remarquerez qu'il y a un budget que nous comparons aux résultats financiers atteints, à la fois le budget initial qui a été déposé et les résultats atteints l'année précédente. C'est pour les dépenses et les revenus. Cette comparaison vous donne une idée du budget et des chiffres réels. Nous avons ensuite de l'information sur les actifs et les responsabilités. Vous remarquerez qu'il n'y a pas de budget pour cela. Il n'y a que les résultats. Les données budgétaires ne sont que pour les revenus et les dépenses, mais pas pour les actifs et les responsabilités.
[Français]
Je m'arrêterai ici, monsieur le président.
Cela me fera plaisir de répondre aux questions des membres du Comité.
:
Merci beaucoup, monsieur Matthews, et merci à notre vérificateur général et à son ministère d'être ici.
Je devrais souhaiter la bienvenue à nouveau à M. Leswick, du ministère des Finances.
Si nous avons des questions, nous avons des représentants du Conseil du Trésor et du Bureau du vérificateur général parmi nous, de même que du ministère des Finances.
Nous allons passer à notre première série de questions.
Merci de nous avoir fourni un aperçu des Comptes publics. Comme vous l'avez mentionné dans votre exposé, nous avons entendu d'autres témoignages sur les volumes des Comptes publics. En tant que nouveaux membres du Parlement, nous sommes nombreux à avoir reçu l'automne dernier une trousse renfermant ces trois gros volumes, et nous nous sommes dit, « Wow, que va-t-il se passer maintenant? ». Merci de nous aider à les comprendre un peu mieux.
Nous allons maintenant passer à la première série de questions.
Monsieur Lefebvre, pour sept minutes, s'il vous plaît.
:
Le vérificateur général a déjà traité de la question dans ses observations sur les sites contaminés. Quand on examine l'inventaire des sites contaminés, il faut s'attendre à des changements. Quand on assainit les sites et évalue la situation plus en profondeur, les coûts estimés peuvent augmenter ou diminuer. Il nous reste quelque 6 600 sites à évaluer. Il faut comprendre que nous inscrivons un passif une fois que nous avons effectué une évaluation jusqu'à ce que nous soyons assez certains du chiffre, et ce dernier changera avec le temps. Dans le cas des mines Giant et Faro, l'assainissement est très complexe. Le passif fluctue au fil du temps.
Je terminerai en vous disant que la vaste majorité du passif environnemental est en fait attribuable à une poignée de sites, comme les mines Faro et Giant, le port d'Esquimalt et un ou deux autres sites, dont le nom m'échappe. Je pense qu'environ 65 ou 70 % de notre passif est imputable à quatre ou cinq sites. Les nouveaux membres du Comité observeront des fluctuations du passif environnemental du gouvernement à mesure que d'autres évaluations sont réalisées et que nous acquérons de l'expérience en matière d'assainissement. De façon générale, le passif tend à augmenter. Cependant, il arrive qu'on effectue une évaluation initiale d'un site qui exige un assainissement exhaustif, mais que lorsqu'on examine les normes environnementales, on se rend compte qu'il n'est pas nécessaire d'en faire autant et qu'on peut faire quelque chose de différent. Dans d'autres cas, donc, le passif diminue. Chaque année, nous demandons aux ministères de mettre leurs estimations à jour en fonction des renseignements récents.
Comme le vérificateur général l'a indiqué, une nouvelle norme comptable a été instaurée, ce qui explique certainement une partie du changement, car nous avons dû modifier légèrement nos pratiques. Il est tout à fait normal que les évaluations changent d'une année à l'autre.
:
Merci, monsieur le président.
En premier lieu, j'aimerais vous remercier de vous prêter à cet exercice. C'est toujours agréable de vous rencontrer et d'obtenir des réponses à nos questions. Je vous remercie d'être ici ce matin.
Ce que j'ai sous les yeux ce matin, c'est comme une douce musique à mes oreilles, car au Comité, nous essayons souvent d'améliorer l'efficacité des systèmes.
Selon ce qui est mentionné ici, les frais de la dette publique ont diminué de 5,8 %, passant de 28,2 milliards de dollars en 2013-2014 à 26,6 milliards de dollars en 2014-2015. Ce qui a été fait est quand même positif. Tout au long de votre présentation, il a été question de la réduction du ratio du déficit accumulé au PIB. C'est très intéressant et on ne peut que s'en réjouir.
Monsieur le contrôleur général du Canada, dans la présentation que vous avez faite après les commentaires du vérificateur général, vous mentionniez que cela témoignait des normes élevées qu'affichaient les états financiers consolidés.
J'en comprends que les normes existantes sont très efficaces. Ce qui a été fait dans le passé était très positif et on a construit un système efficace. Maintenant, on en est à l'ère du fine tuning — permettez-moi l'expression anglaise. Est-ce cela que je dois comprendre?
:
Je vous remercie de la question.
Je vais dire trois choses.
Premièrement, en ce qui concerne les normes comptables, en 2003, nous avons changé notre méthode comptable pour en adopter une qui correspondait davantage à ce qui se faisait dans le secteur privé.
[Traduction]
Les normes changent de temps en temps. Nous devons donc toujours suivre l'évolution des normes comptables. Ces normes sont établies de manière indépendante au pays. Nous suivons donc des normes comptables déterminées par un comité indépendant.
[Français]
Le vérificateur général a mentionné que le gouvernement avait adopté une nouvelle norme comptable au titre des sites contaminés.
[Traduction]
Nous devons suivre l'évolution des normes.
Sachez en outre que les dépenses et les revenus sont de 250 à 270 milliards de dollars environ, selon les années. Le vérificateur général décèlera toujours des erreurs, puisque son travail consiste à procéder à une vérification, à remettre les chiffres en question et à trouver des erreurs. Chaque année, nous apprenons et nous nous améliorons, mais il y a encore du travail à faire, particulièrement au chapitre de l'inventaire de la Défense nationale. C'est un défi auquel nous sommes confrontés depuis un certain nombre d'années. La situation s'améliore, mais ce n'est pas encore suffisant.
Il faut donc certainement continuer de s'améliorer à la base, mais également suivre l'évolution des normes comptables.
[Français]
Troisièmement, la préparation des états financiers du gouvernement
[Traduction]
exige des évaluations et un jugement considérables. Ce n'est pas une science exacte. Nous avons parlé de l'estimation du passif environnemental, qui consiste en fait à prévoir ce qu'il en coûtera pour assainir un site contaminé, et tous les sites sont différents.
Pensez notamment aux dépenses et au passif relatifs aux anciens combattants. On tente de prévoir les coûts probables des soins prodigués au groupe actuel de soldats, de soldates et d'anciens combattants. On évalue les coûts des soins de santé, l'âge et le nombre de gens qui se prévaudront des services. C'est un processus fort complexe, et on peaufine constamment ces évaluations à mesure que l'on gagne en savoir et en expérience.
Voilà les trois remarques que je vous ferais.
:
C'est une longue histoire.
Depuis plusieurs années, le secteur privé utilise la comptabilité d'exercice. Cependant, partout au Canada, les gouvernements utilisaient la comptabilité de caisse.
[Traduction]
On utilisait donc la comptabilité de caisse plutôt que la comptabilité d'exercice. Pour ceux ici qui ne sont pas comptables, voici un exemple très simple. Selon la comptabilité de caisse, si vous achetez une voiture, vous inscrivez une dépense de 20 000 $ le jour de l'achat, alors que selon la comptabilité d'exercice, vous tiendriez compte de la dépréciation de la valeur du véhicule sur 10 ou 5 ans ou sur la période d'utilisation; il y aurait donc une charge d'amortissement. C'est plus compliqué que cela, mais cela vous donne un exemple simple.
[Français]
Ce changement s'est avéré positif pour bien comprendre tous les actifs et tous les passifs du gouvernement. Cela met l'accent sur les actifs et les passifs, ce qui n'était pas le cas dans le passé.
[Traduction]
Ce changement a du bon, selon moi.
Cela étant dit, c'était un changement d'envergure, et de tels changements exigent énormément de travail. La transition ne s'est pas faite du jour au lendemain et a requis bien des années de préparation. Cette méthode nous aide à suivre les pratiques exemplaires, et les normes sont établies par un organe indépendant; c'était donc une bonne pratique.
Sachez toutefois que le Parlement accorde encore des crédits aux ministères selon la comptabilité de caisse, un sujet qui, à l'instar du budget, fait souvent l'objet de débats.
[Français]
Le Budget des dépenses du gouvernement fonctionne toujours selon une méthode de caisse, qui est plus facile à comprendre. C'est la première raison.
[Traduction]
On utilise donc encore la comptabilité de caisse à cette fin, mais le budget du gouvernement et les comptes publics s'appuient sur des normes comptables établies par un organe indépendant pour le secteur public. Ils sont ainsi établis selon la comptabilité d'exercice, une méthode comparable, en un certain sens, à celle employée dans le secteur privé.
:
Tout le plaisir était pour moi, monsieur le président, et merci beaucoup de me donner la parole.
Une fois de plus, il vaut la peine de souligner et de crier sur les toits que le pays connaît sa 17e vérification favorable d'affilée, ce qui est une excellente nouvelle pour le pays, peu importe le parti au pouvoir. Cela explique également pourquoi la Banque mondiale, l'OMC et d'autres organismes exercent des pressions afin de renforcer les pouvoirs du vérificateur général et le système de comptes publics, particulièrement dans les démocraties émergentes, quand ces pays ont un régime parlementaire inspiré de celui de Westminster.
Essentiellement, cela indique aux Canadiens que personne, à tout le moins, ne vole l'argent qui devrait être versé aux comptes publics et qu'il n'y a pas d'interférence entre le moment où l'argent est envoyé et celui où il est reçu. Nous savons que dans certains pays, bien avant que l'argent ne puisse être versé au Trésor national, il est déposé dans des comptes à l'étranger et littéralement volé. Cette vérification favorable est importante; il faut le souligner.
Cette vérification diffère des vérifications du rendement, dans le cadre desquelles on effectuer des recherches pour voir comment l'argent qui n'a pas été volé a été dépensé. Je suis toutefois extrêmement fier d'être député dans un pays du G-7 dont la vérification s'est avérée favorable pour la 17e année consécutive. C'est impressionnant, et je remercie toutes les personnes concernées du point de vue politique, mais surtout bureaucratique — c'est-à-dire le personnel — du travail ainsi accompli au nom de la population canadienne. Ce travail est apprécié à sa juste valeur, comme en témoigne cette 17e vérification favorable consécutive.
Cela étant dit, les choses ne sont pas parfaites. Nous devons persévérer, et la Défense nationale continue d'être l'enfant qui nous pose le plus de problèmes. Je vais reprendre la discussion là où M. Lefebvre était rendu. Vous vous préoccupez de ce dossier précis depuis 12 ans, et le vérificateur général nous indique que le ministère commence à prendre les mesures nécessaires. C'est une bonne nouvelle, mais ce n'est pas tellement encourageant si l'on pense que le problème perdure depuis 12 ans.
J'aimerais également poser la question suivante à M. Ferguson. Votre rapport indique que le ministère a commencé à prendre les mesures nécessaires. Mais est-ce qu'un obstacle évident l'empêchait d'agir il y a, disons, 12 ans?
:
Je pense qu'au fil du temps, nous avons vu le ministère entreprendre des démarches à divers moment et à différentes vitesses. Ce que nous voulons souligner, c'est que nous avons l'impression que le ministère est déterminé à résoudre le problème. Nous avons observé des améliorations, particulièrement au chapitre du dénombrement dans les stocks.
Nous nous inquiétons toutefois encore du fait qu'il commet parfois ce que j'appellerais des erreurs fondamentales d'établissement du prix. Pour obtenir un chiffre pour les états financiers, il faut connaître la quantité et le prix d'un bien pour pouvoir lui attribuer une valeur. Nous décelons encore des erreurs de prix fondamentales, les gens utilisant les mauvais chiffres et attribuant tout bonnement un prix aux biens. En outre, le ministère éprouve encore des difficultés à déterminer quels articles de l'inventaire sont obsolètes ou encore utilisables.
Je pense que nous avons assisté à des progrès substantiels sur le plan des quantités, mais le ministère peut encore s'améliorer en ce qui concerne l'évaluation des prix et de l'obsolescence. Fondamentalement, nous aurions voulu qu'il progresse beaucoup plus au cours des 12 dernières années, mais au regard de la situation actuelle, comme Mme Hogan l'a fait remarquer, nous sommes maintenant satisfaits de l'importance que le ministère accorde à ces problèmes. Les progrès qu'il a réalisés sur le plan des quantités nous satisfont, mais il a encore du travail à faire pour ce qui est de l'évaluation du prix et de l'obsolescence.
:
Permettez-moi d'ajouter simplement quelques points, car ce membre a soulevé la question à plusieurs reprises, et avec raison. La situation perdure depuis 12 ans. J'ai donc deux ou trois observations à formuler à ce sujet.
Le MDN est l'organisme dont les stocks sont les plus imposants. Si je me souviens bien, ses stocks comptent plus de 200 millions de pièces. Nous ne réglerons pas le problème avec une intervention manuelle; c'est une question de système. Le ministère avait deux systèmes: l'un pour dresser l'inventaire et assurer le suivi, et l'autre pour établir les prix. Il leur a récemment apporté quelques améliorations, ce qui nous a aidés.
L'autre point, auquel je m'intéresse beaucoup, c'est l'ancienneté des erreurs. Le MDN a encore en stock des pièces qui datent de la Deuxième Guerre mondiale. Elles sont dans le système, alors qu'elles ne sont probablement plus utiles. Ce n'est toutefois là qu'une supposition de ma part.
Cela me tracasse quand je constate que les erreurs ont été commises pour du nouveau matériel. Les erreurs portent-elles sur de nouvelles acquisitions ou sur du matériel datant de 1964? C'est du nouveau matériel que je me préoccupe le plus.
Nous discutons actuellement avec le ministère de la Défense nationale, à qui le vérificateur général a parlé de l'obsolescence. Peut-être faudrait-il rayer certaines pièces de l'inventaire et s'en départir. Finissons-en, déterminons ce qui n'est plus utile et repartons à neuf avec les pièces pertinentes.
C'est en soi une entreprise colossale, mais je pense que c'est ce qu'il faut faire pour corriger la situation.
:
Au début du volume 1, si vous lisez la section 1, Analyse des états financiers, vous constaterez que le rendement du gouvernement fédéral a connu une amélioration notable depuis une vingtaine d'années.
Comme on vient de le mentionner, quand on examine des données comme la dette nette et le ratio de la dette nette au PIB, je pense qu'il ne faut pas oublier qu'il y a un seul contribuable au Canada. Lorsqu'on compare le PIB total, il faut tenir compte du niveau d'endettement des provinces, parce que cela fait partie du PIB du pays. Selon moi, il y a eu une amélioration considérable.
Tenter de déterminer un niveau acceptable pour le ratio de la dette nette au PIB a toujours posé problème. Je ne pense pas que quiconque ait jamais dit que le ratio de la dette nette au PIB d'un pays devrait être de X.
Le risque réside dans des éléments comme la hausse des taux d'intérêt. Pour 2015, vous pouvez constater que 26 milliards de dollars ont été consacrés aux charges d'intérêts sur des dépenses de 280 milliards de dollars. Si les taux d'intérêt augmentaient de façon significative — ce qui s'accompagnerait évidemment d'une hausse de l'inflation —, les répercussions sur le résultat obtenu par le gouvernement fédéral pourraient être considérables.
Essentiellement, je dirais qu'il y a eu une nette amélioration. Je pense que le gouvernement est actuellement dans une bonne position, mais il existe des risques dont il faut être conscient.
Les frais d'intérêts sont de 27 milliards de dollars, c'est-à-dire aux alentours de 9 cents, comme le disait le député, monsieur le président.
De façon générale, les frais d'intérêts ont diminué parce que, comme on le sait, les taux d'intérêt sont faibles à l'heure actuelle. Le gouvernement a conclu des accords d'emprunt à court et à long terme, mais cette diminution n'est pas seulement attribuable au taux d'intérêt à court terme, puisque le taux lui-même est à la baisse, ce qui contribue à réduire les frais de la dette publique.
Voulez-vous ajouter quelque chose?
:
Je vais commencer, si vous permettez. J'aimerais d'abord dire ce que je pense, et laisser le dernier mot à mes collègues.
Dans les prévisions budgétaires, il faut comprendre que la base des recettes et des dépenses se situe autour de 280 milliards de dollars, en fonction des années. Dix milliards de dollars de plus ou de moins, c'est beaucoup d'argent, mais en pourcentage, ce n'est pas grand-chose. Il faut comprendre que cela fait partie du contexte, car dans nos hypothèses, c'est une réelle possibilité.
Au fil de l'histoire, le gouvernement a toujours mieux estimé les dépenses que les recettes. Les recettes sont plus problématiques. Elles sont plus difficiles à prévoir, mais la raison varie chaque année. Parfois, c'est le taux de change, parfois, c'est l'impôt des sociétés.
Habituellement, le budget est établi environ deux mois avant le début de l'exercice. Dans un environnement où l'économie change rapidement, cela rend les prévisions difficiles.
M. Leswick aimerait peut-être ajouter quelque chose.
:
Il faudra peut-être que ma collègue Diane intervienne, monsieur le président.
La dette, c'est la dette totale du gouvernement, toutes les dettes légitimes que nous croyons devoir payer: prêts, pensions, comptes créditeurs. Nous y consolidons les dettes des sociétés d'État, mais la méthode de comptabilité employée n'est pas la même pour toutes.
Je vais demander à ma collègue ce qu'il en est de la SCHL et de la Société canadienne des postes.
En ce qui concerne les garanties de prêt, comme elles ne donnent pas nécessairement lieu à des paiements, elles ne sont pas prises en compte dans le montant de la dette. Les garanties de prêt figurent à titre indicatif dans les notes accompagnant les états financiers, mais ne font pas partie de la dette, sauf si nous croyons qu'elles donneront lieu à un paiement.
Je ne rédige pas moi-même la stratégie de la dette, alors je ne suis pas entièrement au courant des chiffres que vous évoquez, mais il y a un principe à l'oeuvre. Je pense que le député a raison: puisque la courbe de rendement n'a jamais été aussi lisse, pourquoi ne pas emprunter à des taux plus bas?
Dans une certaine mesure, nous augmentons les volumes aux dates éloignées en instaurant des obligations ultra long terme comme celles à 50 et à 60 ans, et en empruntant davantage à plus long terme. Cependant, j'ai parlé de la relation entre le coût et le risque; il demeure plus économique d'emprunter à court terme.
N'oublions pas qu'il y a aussi des facteurs liés aux marchés financiers. Si nous émettons seulement des obligations à long terme, les fonds de pension mondiaux vont toutes les acheter et les garder jusqu'à maturité. Il faut conserver une certaine liquidité pour les prises en pension, les swaps sur les marchés financiers. Il faut des maturités à court terme pour assurer la liquidité des papiers AAA. Je suis d'accord avec vous, mais d'autres facteurs multidimensionnels doivent être pris en compte.
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Le député soulève un excellent point, monsieur le président, et mes collègues du bureau du vérificateur général voudront peut-être intervenir là-dessus.
Je précise d'abord que les sites ne sont pas classifiés de façon arbitraire. Nous évaluons les sites où nous pensons qu'il pourrait y avoir une importante contamination ou un important risque environnemental. Les plus grands sont évalués d'abord. Ceux qui restent sont ceux qui nous inquiètent moins. Il y a une hiérarchie à l'oeuvre. On ne peut pas simplement extrapoler les chiffres actuels à tous les sites non évalués.
Cela dit, les quelque 6 600 sites restant, s'ils n'ont pas été évalués, ils ne sont pas comptabilisés dans le passif.
L'un des effets intéressants de la nouvelle norme relative aux sites contaminés, c'est qu'elle nous force désormais à extrapoler davantage. Si vous avez deux sites identiques ou similaires et que vous savez ce que l'un d'eux coûte, vous devriez estimer le coût de l'autre en fonction du premier. Nous avons eu cette discussion avec le vérificateur général: jusqu'où faut-il extrapoler? Si un site n'a pas encore été évalué, nous ne pouvons pas faire grand-chose.
Il convient aussi de mentionner, quant aux sites à venir, l'existence d'un programme intitulé Plan d'action pour les sites contaminés fédéraux. Je vous recommande de lire à son sujet, car il décrit les différents niveaux de priorité des sites et traite également des sites non évalués pour donner une idée de la situation. Il y a aussi une base de données sur les sites contaminés du gouvernement, qui permet d'en savoir davantage.
Le dernier budget prévoyait des fonds pour continuer à assainir les sites existants et, tâche non moins importante, continuer d'évaluer ceux qui restent.
Pour terminer, monsieur le président, le directeur parlementaire du budget a tenté de chiffrer le coût total de l'exercice. L'estimation qui a été faite n'est pas conforme aux normes comptables applicables à la comptabilisation du passif, mais elle n'en demeure pas moins une source intéressante d'information pour quiconque souhaite se faire une idée de la situation.
On vient de me signaler que je dois absolument mentionner EACL. Énergie atomique joue également un immense rôle dans le dossier des sites contaminés.
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Merci, monsieur le président.
Je poursuis sur ce sujet. Comme nous n'avons pas le temps de forer, nous allons nous contenter de prospecter.
Je reviens sur les excellentes questions de M. Harvey. Je demeure préoccupé, car il est question de milliards de dollars ici, et il y a un transfert entre....
Parmi ceux qui sont chargés des finances et qui peuvent nous éclairer, est-ce qu'il y en a qui voient cela comme étant une préoccupation croissante? Je peux vous donner des exemples à Hamilton de terrains déclarés pollués qui soudainement, deviennent une affaire embarrassante dont personne ne veut s'occuper. Puisque c'est le pollueur qui est censé payer, j'aimerais en savoir plus sur le sujet. Je crois que c'est un problème grandissant et comme il est question de milliards de dollars de dettes que les Canadiens n'estiment pas avoir contractées, je ne veux simplement pas laisser les pollueurs s'en tirer aussi facilement.
Monsieur Matthews, vous aviez l'air de vouloir dire quelque chose.
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Je vais commencer. Je ne sais pas qui peut m'aider à répondre à cette question, mais il s'agit d'une question très importante, monsieur le président.
J'aimerais aborder quelques points.
Ces grandes responsabilités en particulier sont anciennes. Elles remontent à une époque où les attentes envers les sociétés étaient élevées. On parlait de « responsabilité sociale », une notion un peu différente de celles d'aujourd'hui. Le concept de pollueur-payeur — comme d'autres concepts du genre —, n'existait pas à l'époque.
Le deuxième point dont je veux parler, qui explique probablement pourquoi vous êtes préoccupés, c'est que la responsabilité incombe au gouvernement en définitive lorsque la santé et la sécurité des Canadiens sont en jeu. Si une société plie bagage et quitte les lieux, vous pouvez recourir à différents moyens légaux et faire ce que vous avez à faire, mais la responsabilité incombera au gouvernement en fin de compte.
Concernant les sites non évalués, on se demande souvent qui est responsable. Cela peut être le gouvernement fédéral, un autre palier de gouvernement, ou encore le secteur privé. Dans le processus d'évaluation environnementale, la responsabilité est une question clé. Dans le cas des coentreprises et des partenariats, parfois la responsabilité est partagée et parfois, c'est l'objet de débats. Retournons dans le temps — je cherche un bon exemple — les étangs bitumineux de Sydney, nous en avons beaucoup discuté. Est-ce la responsabilité du fédéral? Du provincial? La responsabilité est-elle partagée? Il a fallu non seulement évaluer le coût de l'assainissement, mais aussi trouver le responsable. Cela fait partie du processus d'évaluation.
Je sais que c'est une maigre consolation que d'entendre le gouvernement dire aujourd'hui qu'il en assume la responsabilité. Cela ne paraît probablement pas très juste « aux yeux du contribuable canadien », mais il a fallu procéder à l'assainissement du site et à cause de la réglementation en vigueur à l'époque, ce sont le gouvernement canadien et les contribuables qui en ont assumé la responsabilité en fin de compte.
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En lisant les comptes publics, j’ai remarqué qu’il y avait plusieurs écarts entre les autorisations totales disponibles et les montants utilisés. Par exemple, conformément aux données fournies dans le Volume II, Citoyenneté et Immigration disposait d’environ 68,4 millions de dollars pour les prêts aux immigrants et aux réfugiés, mais n’a dépensé que 1,2 million, soit une différence budgétaire d’environ 67 millions de dollars.
Le ministère de la Défense nationale est un autre exemple. Le montant disponible pour les opérations de soutien et de combat s’élevait à environ 1,6 milliard de dollars, mais seulement 1,2 milliard a été dépensé, créant ainsi un écart de près de 350 millions de dollars.
Même chose pour le Bureau de l’infrastructure du Canada. Dans le cadre du Nouveau Fonds Chantiers Canada, le ministère disposait de 114 millions de dollars pour des projets nationaux et régionaux, mais n’a dépensé que 11 millions, soit moins d’un dixième des fonds autorisés.
Le fait de ne pas dépenser entièrement les crédits disponibles ou de ne pas dépenser autant que prévu semble être une tendance. Que peut-on faire pour éviter ces écarts? Y a-t-il une raison particulière derrière ces écarts importants?
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Merci, monsieur le président. C’est une question importante.
J’aurais quelques points à préciser.
D’abord, selon le système des crédits parlementaires, il est illégal de dépenser plus que les crédits autorisés. Donc, les ministères évitent de dépenser jusqu’au montant autorisé, car ils risquent de le dépasser, ce qui est illégal. Ils se gardent une marge de manœuvre.
Ensuite, lorsque les ministères offrent des programmes pour lesquels la participation est élevée, comme les prêts aux immigrants, les programmes pour les anciens combattants et les programmes de subventions et de contributions, le gouvernement estime le nombre de personnes qui participeront à ces programmes. Toutefois, au bout du compte, nous sommes preneurs. Si le taux de participation est faible, il y a lieu de demander au ministère s’il a fait suffisamment de publicité autour du programme concerné ou pourquoi il a sous-estimé la participation.
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Nous examinons les années précédentes. Étant donné leur nature, certains programmes changent. Par exemple, l’an dernier, le programme pour les anciens combattants a été modifié en raison des nouveaux enjeux associés à l’augmentation des cas de troubles de stress post-traumatique. Certaines prévisions sont difficiles à faire, d’autres sont très faciles à faire, comme le coût salarial. Ce sont des dépenses régulières.
Quelques ministères ont l’habitude de présenter des écarts, certains importants. Infrastructure Canada, auquel vous avez fait référence, vient en tête de liste. Pour dépenser ses fonds autorisés, le ministère doit négocier des ententes avec les provinces, territoires et municipalités. Donc, en début d’année, les responsables tentent d’estimer le nombre d’ententes que le ministère devrait être en mesure de négocier. Le ministère a besoin de suffisamment de fonds pour couvrir ses arrières au cas où toutes ces ententes seraient conclues, mais, en réalité, les négociations prennent habituellement plus de temps que prévu.
Affaires autochtones vit la même situation. Le ministère doit tenter de prévoir le résultat des négociations entourant des ententes sur les revendications territoriales et certains règlements. Honnêtement, il doit prévoir le pire scénario, car il est illégal pour lui de dépenser plus que les crédits autorisés.
Les écarts du troisième ministère auquel vous avez fait référence, la Défense nationale, sont habituellement associés à l’approvisionnement. L’approvisionnement en matière de défense est un domaine très complexe. Comme les autres, le ministère doit faire des hypothèses, parlons de meilleurs scénarios, sur le nombre de contrats qu’il pourrait signer et le volume d’équipement qu’il pourrait acheter. Traditionnellement, le processus est plus long que prévu.
Ces écarts sont normaux. Ce sont les mêmes ministères qui reviennent année après année.
J’aimerais vous signaler un autre ministère qui présente des écarts, car sa situation est un peu plus complexe, soit le Secrétariat du Conseil du Trésor. Le secrétariat administre les crédits centraux, là où l’argent des autres ministères est conservé. Certaines règles permettent aux ministères de reporter un certain montant de leur budget d’exploitation, de leur budget d’immobilisation. Donc, chaque année, le secrétariat présente, lui aussi, des écarts, et c’est normal. Là où il faut s’attarder plus en détail, c’est lorsqu’un ministère qui, habituellement, ne présente pas d’écart dans le cadre d’un programme en particulier présente soudainement un écart important. Il y a lieu de demander des explications. C’est ce que j’aime vérifier; les ministères où les choses ont changé.
Les ministères auxquels vous avez fait référence présentent des écarts chaque année.
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Oui, ce sont les trois points à retenir.
Je veux aussi dire quelque chose aux témoins: si vous pensez que vous auriez pu nous donner davantage de renseignements en réponse à une question différente ou si vous voulez nous donner de l’information en réponse à une question, même si l’information n’est pas liée à un des trois éléments que nous retenons, n’hésitez pas à le faire. Vous pouvez donner plus de détails. Vous pouvez faire tout cela.
Merci beaucoup d’être venus.
On ne sait jamais quelle direction le Comité prendra après avoir entendu des témoins. Je savais que nous nous intéressions au ministère de la Défense nationale, puis la SCHL a suscité notre intérêt parce que nous avons entendu vos témoignages.
J’aimerais ajouter, à l’intention des membres du Comité, que quand nous parcourons les comptes publics en tant que nouveau comité, ce sont des documents qui sont pratiques à conserver à portée de la main toute l’année. Notre gouvernement national verse une quantité incroyable d’information au sujet de chaque ministère dans ces trois gros volumes sur les comptes publics du Canada. Gardez-les à portée de la main. Ils vous seront utiles pour d’autres travaux du Comité. Ils forment une excellente ressource.
Je remercie le vérificateur général et les fonctionnaires du Conseil du Trésor et du ministère des Finances.
Nous vous savons gré d’être venus aujourd’hui. Nous allons nous arrêter un moment et revenir rapidement pour les travaux du Comité.
[La séance se poursuit à huis clos.]