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Bonjour à tous. Nous sommes le mardi 31 octobre 2017, et le Comité permanent des comptes publics vous souhaite la bienvenue à la réunion de ce matin.
Conformément à l'alinéa 108(3)g), nous examinons le Rapport 5, « Le Programme des travailleurs étrangers temporaires », des Rapports du printemps 2017 du vérificateur général du Canada, partie du rapport renvoyée au Comité le mardi 16 mai 2017.
Nous accueillons ce matin M. Michael Ferguson, vérificateur général du Canada, et M. Glenn Wheeler, directeur principal, tous les deux du Bureau du vérificateur général. Nous accueillons également Mme Louise Levonian, sous-ministre, Mme Leslie MacLean, sous-ministre déléguée principale et chef de l'exploitation pour Service Canada, et M. Paul Thompson, sous-ministre adjoint principal, Direction générale des compétences et de l'emploi, tous les trois du ministère de l'Emploi et du Développement social.
Merci à tous d'être avec nous.
Fidèles à nos habitudes, nous allons écouter vos déclarations liminaires, puis nous passerons aux questions des membres du Comité.
Monsieur Ferguson, je vous souhaite la bienvenue et vous cède la parole.
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Monsieur le président, je vous remercie de nous donner l'occasion de présenter les résultats de notre audit du Programme des travailleurs étrangers temporaires, qui est géré par Emploi et Développement social Canada.
[Français]
Le Programme des travailleurs étrangers temporaires vise à aider les employeurs à pourvoir des postes quand il n'y a pas de travailleurs canadiens qualifiés disponibles. Emploi et Développement social Canada doit s'assurer que les employeurs utilisent ce programme seulement en cas de véritables besoins en main-d'oeuvre.
L'audit visait à déterminer si le ministère avait géré le Programme de façon à permettre aux employeurs d'embaucher temporairement des travailleurs étrangers pour combler des besoins en main-d'oeuvre, mais seulement quand il n'y avait pas de travailleurs canadiens qualifiés disponibles. L'audit visait aussi à déterminer si le ministère s'était assuré que les employeurs respectaient les exigences du Programme. De plus, nous avons vérifié si le ministère avait mis en oeuvre les réformes annoncées par le gouvernement fédéral en juin 2014.
Dans l'ensemble, les réformes annoncées en 2014 ont permis de réduire le nombre de travailleurs étrangers temporaires. Cependant, ces réformes n'ont pas permis de garantir que les employeurs embauchaient des travailleurs étrangers temporaires en dernier ressort seulement.
[Traduction]
Ainsi, dans beaucoup de cas, le ministère a simplement pris au mot les employeurs quand ils disaient ne pas trouver du personnel canadien. De plus, le ministère n'a pas examiné assez d'informations sur le marché du travail pour pouvoir établir si les postes pouvaient être occupés par des Canadiens. Dans certains secteurs, surtout chez les fournisseurs de soins et les travailleurs d'usines de traitement du poisson et des fruits de mer, nous avons constaté des cas où le ministère aurait dû s'interroger davantage, à savoir si les travailleurs étrangers temporaires comblaient de vraies pénuries de main-d'oeuvre. Plus particulièrement, certaines informations indiquaient que des chômeurs canadiens dont le dernier emploi était dans une usine de traitement du poisson et des fruits de mer auraient pu être disponibles pour travailler.
De plus, le ministère s'était engagé à obliger les employeurs à démontrer qu'ils avaient tenté de combler des postes à salaire peu élevé en recrutant dans les groupes sous-représentés. Dans les dossiers que nous avons examinés et qui étaient visés par cette exigence, 65 % des employeurs n'avaient pas fait d'efforts adéquats pour recruter dans les groupes sous-représentés avant de faire appel à des travailleurs étrangers temporaires. Cependant, le ministère a approuvé la plupart de leurs demandes. Ainsi, les agents de programme ont approuvé des demandes d'embauche de travailleurs étrangers temporaires dans des usines de traitement du poisson et des fruits de mer près de communautés des Premières Nations, alors que rien dans les dossiers de demande n'indiquait que des efforts avaient été faits pour recruter des membres de ces communautés.
[Français]
Nous avons aussi constaté que le ministère avait augmenté ses activités en matière d'application de la loi depuis l'annonce des réformes au Programme. Cependant, il n'a pas utilisé les informations à sa disposition pour concentrer ses activités sur les employeurs des travailleurs étrangers temporaires les plus vulnérables ou sur les employeurs qui risquent le plus de ne pas respecter les exigences du Programme.
De plus, la plupart des activités en matière d'application de la loi consistaient à revoir les documents que les employeurs devaient envoyer par courrier aux enquêteurs. Le ministère a mené peu d'inspections sur place et peu d'entretiens en personne avec des employeurs ou des travailleurs étrangers temporaires.
[Traduction]
Enfin, nous avons constaté que le ministère n'avait pas mesuré les résultats ni l'incidence du programme. Il ignorait donc ses effets sur le marché du travail canadien. Une analyse appropriée des résultats et des effets du programme aurait pu aider le ministère à comprendre les raisons pour lesquelles les travailleurs canadiens ne semblaient pas disposés à accepter certains emplois qui avaient été, à terme, occupés par des travailleurs étrangers temporaires.
Nous sommes heureux d'indiquer que le ministère a accepté nos recommandations et qu'il a établi un plan d'action pour y donner suite.
[Français]
Monsieur le président, je termine ainsi ma déclaration d'ouverture. Nous serons heureux de répondre aux questions des membres du Comité.
Merci.
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Je vous remercie, monsieur le président, ainsi que tous les membres du Comité permanent des comptes publics, de me donner l'occasion de vous faire part des progrès que nous faisons pour répondre aux recommandations formulées par le vérificateur général dans son rapport sur le Programme des travailleurs étrangers temporaires.
[Traduction]
D'entrée de jeu, j'aimerais mentionner que ce programme joue un rôle important, car il contribue à une économie canadienne solide en aidant les employeurs à combler les manques de main-d'oeuvre tout en s'assurant que les Canadiens ont accès en priorité aux emplois disponibles. Il s'agit d'un équilibre qu'il faut impérativement assurer, mais qui en pratique, peut être assez difficile à atteindre. Il faut tenir compte des considérations particulières de l'industrie, dans les régions et dans l'ensemble du Canada. En plus de toutes ces considérations, le programme doit aussi assurer la protection des droits des travailleurs étrangers. Ce n'est pas une tâche facile. Nous travaillons sans relâche pour nous améliorer et atteindre cet équilibre.
Au cours des années, le programme a évolué considérablement pour s'adapter aux réalités du marché du travail d'aujourd'hui. Nous avons notamment consacré plus d'efforts à nous assurer que les Canadiens et les résidents permanents ont la priorité d'accès aux emplois offerts. Par exemple, à la suite des changements apportés au programme ces dernières années, nous avons vu une baisse de 75 % des emplois approuvés pour les travailleurs peu spécialisés entre 2013 et 2016. Les employeurs de travailleurs ayant un salaire élevé ont désormais l'obligation d'élaborer des plans pour la transition vers une main-d'oeuvre nationale. Ces changements font partie de l'évolution du programme, et nous sommes déterminés à continuer de trouver de nouvelles manières de l'améliorer.
Monsieur le président, je tiens à vous assurer que les questions soulevées dans le rapport du vérificateur général revêtent la plus haute importance pour nous. Nous acceptons toutes les recommandations faites dans ce rapport, et le ministère a déjà pris des mesures pour répondre à bon nombre d'entre elles.
Laissez-moi d'abord dire que notre principal objectif est de nous assurer que les Canadiens sont les premiers en ligne pour tous les emplois disponibles. Les employeurs doivent fournir la preuve qu'ils ont recruté des Canadiens, et qu'ils continuent de le faire. Les employeurs doivent dresser la liste de tous les Canadiens ou résidents permanents qui ont présenté leur candidature, et justifier leur décision de ne pas les embaucher.
En réponse aux recommandations du vérificateur général concernant le renforcement de l'évaluation des efforts de recrutement des employeurs, de nouvelles règles ont été mises en place le 28 août dernier. Les employeurs du volet des postes à bas salaire doivent accroître leurs efforts de recrutement et cibler les Autochtones, les jeunes vulnérables, les personnes handicapées et les nouveaux arrivants, soit les quatre groupes qui sont sous-représentés au sein de la main-d'oeuvre.
Nous augmentons notre recours à la technologie disponible en exigeant des employeurs qu'ils utilisent le guichet-emplois et son service de jumelage-emploi comme l'un de leurs trois modes d'annonce requis. Plus de 40 000 personnes à la recherche d'un emploi utilisent ce service d'un bout à l'autre du pays. Il s'agit d'un outil précieux pour mettre en relation les chercheurs d'emplois et les employeurs.
Au cours de l'automne, le ministère lancera l'inscription automatique au service d'alertes du guichet-emplois pour les prestataires de l'assurance-emploi afin de connecter encore plus de Canadiens aux emplois dont ils ont besoin. Nous nous efforçons également d'augmenter le recrutement de Canadiens dans les industries qui sont de grandes utilisatrices du programme pour stimuler le recrutement au pays.
[Français]
Notre travail est bien avancé dans le secteur de la transformation du poisson et des fruits de mer. Nous mettons la touche finale au Plan d'action collaboratif.
Ce plan permettra de cibler les ressources nécessaires et de prendre des mesures concrètes pour attirer une main-d'oeuvre intérieure, la faire croître et la conserver.
En ce qui concerne notre évaluation des candidatures des employeurs, j'ai le plaisir de vous dire que nous avons lancé un nouveau projet pilote d'assurance de la qualité afin de surveiller l'évaluation des demandes faites par les employeurs.
Nous allons lancer le nouveau processus d'assurance de la qualité dans l'ensemble du Canada en décembre.
[Traduction]
En ce qui concerne l'utilisation des données sur le marché du travail, ces données constituent un outil important pour le programme. Par exemple, nous utilisons le taux de chômage régional actuel afin de cibler les demandes pour certains postes à bas salaire.
En avril cette année, le ministère a amélioré son accès à l'information sur les mises à pied faites par les employeurs. Les agents détiennent désormais les données des 12 derniers mois plutôt que sur les 90 derniers jours, afin de vérifier si les employeurs ne mettent pas à pied des travailleurs canadiens pour les remplacer par des travailleurs étrangers.
Le ministère s'affaire aussi à intégrer de nouvelles sources de données dans son évaluation des demandes. Cela exige notamment de faire un meilleur usage des données recueillies dans le cadre de l'Enquête sur les postes vacants et les salaires de Statistique Canada. Nous allons aussi intégrer à notre évaluation les prévisions du secteur privé sur les conditions du marché du travail régionales et sectorielles.
Au sujet des salaires, le vérificateur général a également souligné que le programme pourrait avoir une incidence négative sur les salaires des Canadiens. Le programme exige des employeurs qu'ils indiquent le salaire médian, ou plus élevé, lorsqu'ils annoncent qu'un emploi est disponible. Les employeurs doivent donc offrir aux travailleurs étrangers le même salaire que les Canadiens s'attendraient à recevoir pour le même emploi. Ainsi, le programme ne devrait pas exercer une pression à la baisse sur les salaires des Canadiens, mais nous allons continuer à étudier cette question.
En ce qui a trait à la conformité et à l'application, le programme a continué à renforcer son régime afin de protéger ses travailleurs de l'abus et de l'exploitation. Depuis le 1er avril dernier, nous avons mis en oeuvre un certain nombre d'initiatives pour améliorer le régime de conformité. Afin de mieux cibler nos ressources et nos efforts, nous avons lancé un modèle de prédiction basé sur le risque afin de déterminer qui doit se soumettre à une inspection, en ciblant des cas présentant le plus de risques. Plus de 1 300 inspections lancées cette année ont été ciblées grâce à ce modèle.
Le ministère a augmenté de manière considérable ses inspections sur le terrain, en se concentrant stratégiquement sur les employeurs des travailleurs les plus vulnérables. Jusqu'à présent cette année, plus de 900 inspections sur place sont en cours ou ont été terminées. C'est environ cinq fois plus que l'an dernier. Les investissements que nous faisons en faveur des inspections sur place portent leurs fruits: parmi les inspections effectuées cette année, environ 50 % des employeurs ont dû prendre diverses mesures correctives pour se conformer aux règles. C'est environ 15 % de plus que ce que nous avons ciblé l'an dernier, en nous basant principalement sur l'examen des documents. Cela prouve que les inspections sur place constituent un outil efficace pour cibler et corriger les comportements non conformes.
Nous sommes conscients du rôle que des visites non annoncées sur le terrain pourraient jouer dans la protection des travailleurs étrangers. Nous avons donc accéléré nos efforts et nous nous attendons à terminer le travail cet automne.
EDSC comprend l'importance des partenariats et travaille avec les provinces et les territoires afin d'améliorer les mesures de renforcement grâce à l'échange d'informations. Des ententes mises à jour avec l'Ontario et l'Alberta sont déjà en place et nous révisons actuellement les ententes conclues avec la Colombie-Britannique, la Saskatchewan et le Manitoba.
Nous avons aussi organisé des consultations avec les provinces et les territoires sur l'amélioration de la protection des travailleurs afin de mieux prévenir l'abus et l'exploitation des travailleurs.
Je veux aussi vous parler brièvement de la mesure du rendement et des résultats. Le vérificateur général a émis ses préoccupations au sujet du manque de données du ministère sur l'incidence du programme sur le marché du travail. Il s'agit d'une question complexe qui requiert une analyse approfondie, compliquée par les importants changements apportés au programme ces dernières années. EDSC entreprendra une évaluation en 2018 afin d'examiner l'incidence à moyen et à long terme du programme sur le marché du travail.
Entretemps, nous avons terminé le profil d'information du programme qui permet la collecte d'indicateurs de rendement, y compris l'information sur les tendances du programme. Entre autres, la stratégie de mesure du rendement pour le nouveau volet des talents mondiaux nous permettra d'obtenir des données sur la création d'emplois et les investissements dans l'acquisition de compétences et la formation des entreprises qui utilisent ce volet.
[Français]
Monsieur le président, notre ministère mène de front plusieurs tâches afin de continuer à améliorer le Programme des travailleurs étrangers temporaires.
Nous avons réalisé des progrès importants pour mettre en oeuvre les recommandations du vérificateur général.
J'ai demandé à mon dirigeant principal de la vérification d'effectuer un audit de suivi dans deux ans afin de confirmer nos progrès.
J'ai l'assurance que nous allons appliquer entièrement les recommandations contenues dans le rapport et respecter les échéances établies dans le plan d'action de la gestion.
Je vous remercie beaucoup de nous avoir invités ici aujourd'hui. Vos suggestions et vos commentaires sont les bienvenus.
Je répondrai à vos questions avec plaisir.
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Merci, monsieur le président.
Merci à tous d'être avec nous ce matin.
Le programme joue certainement un rôle important dans ma région, Sudbury, dans le Nord de l'Ontario. Ce programme crée des emplois, en ce sens que si nous n'avions pas ces travailleurs étrangers temporaires dans le Nord de l'Ontario... C'est très difficile de recruter des gens qui habitent dans le Sud de l'Ontario ou ailleurs au Canada, pour venir travailler dans le Nord de l'Ontario. Les défis sont nombreux, alors le programme est très important.
J'ai pris connaissance du rapport avec beaucoup d'intérêt. Je sais qu'on parle de 2013 à 2016. On voulait, bien sûr, regarder la situation sous un certain angle, soit comment réduire les abus des employeurs et veiller à ce qu'ils fassent preuve de diligence raisonnable pour annoncer les emplois et tenter de recruter partout au Canada. Dans ma réalité, toutefois, à mon bureau, on regarde la situation sous un autre angle, en se disant: « Que peut-on faire pour aider les employeurs à trouver des travailleurs étrangers temporaires pour pourvoir leurs postes vacants? » C'était très intéressant de voir la différence entre ma réalité et l'approche adoptée dans le rapport du vérificateur général.
Cela dit, madame Levonian, j'ai écouté vos commentaires sur les groupes sous-représentés avec beaucoup d'intérêt. Le sujet a été abordé dans le rapport du vérificateur général. Dans la majorité des échantillons recueillis par l'équipe du vérificateur général, les employeurs « n'avaient pas fait d'efforts adéquats pour recruter dans les groupes sous-représentés ». Ils n'ont donc pas fait un bon travail entre 2013 et 2016.
Vous êtes venue nous dire ce matin que vous prenez des mesures pour obliger les employeurs à en faire plus pour recruter dans les groupes sous-représentés. J'aimerais que vous nous parliez de votre plan pour corriger la situation.
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Merci, monsieur le président, et merci à vous tous d'être là.
Je dois dire que cet audit n'est pas particulièrement reluisant. Ce n'est pas comme si nous avions cerné des problèmes très ciblés et que nous pouvions travailler précisément sur ces problèmes. Le programme dans son entier ne semble pas avoir fait l'objet de la réflexion approfondie que méritent normalement les programmes de cette importance.
Dans une déclaration liminaire, en guise de préambule, le vérificateur général a eu ces mots concernant les réformes de 2014: « Cependant, ces réformes n’ont pas permis de garantir que les employeurs embauchaient des travailleurs étrangers temporaires en dernier ressort seulement. » Oui, et c'était pourtant, il me semble, l'absolue raison d'être du programme. J'ai donc beaucoup de difficulté à comprendre dans quelle mesure la conception, la gestion et la mise en oeuvre de ce programme ont été prises au sérieux. J'ai des réserves particulières quant à la culture de gestion qui a permis aux choses révélées par l'audit de se produire. Tout cela est très inquiétant.
Par exemple, à la page 21 du rapport du vérificateur général, au paragraphe 5.93, en ce qui concerne la stratégie de mesure du rendement, on dit ceci: « Nous avons constaté que le Ministère n’avait pas de stratégie de mesure du rendement pour le Programme. Il n’a donc pas pu mesurer les résultats du Programme, ni rendre compte de ces résultats adéquatement. »
Écoutez, je n'ai pas une grande éducation, mais je fais ce travail depuis longtemps, et l'une des choses que j'ai apprises, c'est que vous devez avoir des façons de mesurer le rendement. C'est un point de départ on ne peut plus fondamental. Madame la sous-ministre, comment avez-vous pu, dès le début, errer au point de n'avoir rien prévu pour mesurer le rendement du programme? Comment cela est-il possible?
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Même si vous soutenez que vous en aviez un, il n'était pas à la hauteur. Passons à autre chose.
J'ai un peu de difficulté à faire un arrimage entre le rapport et ce que la sous-ministre nous a dit aujourd'hui au sujet du risque et des avantages, et le ministère a répondu... Mes excuses. Je vais revenir en arrière. Le vérificateur a déploré le manque d'inspections sur le terrain et le fait que celles qui ont été menées n'étaient pas des visites surprises. Les employeurs avaient été avertis de votre visite.
À la page 19, la réponse du ministère à la recommandation 5.83 du vérificateur général indique ceci: « Le Ministère a également augmenté le nombre d’inspections des lieux de travail des employeurs pour assurer une meilleure protection des travailleurs étrangers temporaires qui pourraient être vulnérables. Enfin, le Ministère entreprendra d’ici avril 2018 une évaluation des risques et des avantages que pourrait présenter la tenue d’inspections non annoncées de lieux de travail. » Cependant, madame la sous-ministre, dans votre exposé d'aujourd'hui, vous avez dit ceci: « Nous reconnaissons le rôle que des visites non annoncées sur le terrain pourraient jouer dans la protection des travailleurs étrangers. Nous avons donc accéléré nos efforts et nous nous attendons à terminer le travail cet automne »
Comment peut-il y avoir une telle différence entre ce que vous affirmez dans votre réponse écrite au vérificateur général, à savoir qu'il vous faudra jusqu'en avril prochain pour décider si les inspections sur le terrain sont une bonne chose — en fonction d'une évaluation des risques et des avantages —, et ce que vous venez nous dire ici aujourd'hui, c'est-à-dire « nous reconnaissons le rôle [...] ».
Je constate qu'il y a là une rupture. Aidez-moi.
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Merci, monsieur le président.
J'aimerais remercier les témoins d'être ici aujourd'hui pour participer aux activités du Comité; leur participation est bienvenue.
Je sais que leurs équipes respectives travaillent énormément à la préparation de leur comparution pour qu'ils soient en mesure de répondre à nos questions.
Je me fais l'écho des propos de mon collègue M. Lefebvre au sujet de l'importance du Programme des travailleurs étrangers temporaires pour des régions comme celles que je représente dans l'Est du Québec, notamment la Gaspésie.
Je ne veux pas faire de politique ici et je vais m'en tenir à des éléments objectifs.
La situation économique au Canada s'est améliorée de façon importante. Quelque 430 000 emplois ont été créés au cours des derniers mois, ce qui a eu pour effet de faire baisser le taux de chômage dans certaines régions du Québec de façon appréciable. À Québec, le taux de chômage se situe à environ 4 %. Chez nous, en Gaspésie, il a aussi baissé. Cet effet est positif sur l'emploi des Canadiens, mais il y a des conséquences négatives sur les employeurs.
Tout l'été, je me suis promené dans ma circonscription et j'y ai rencontré plusieurs employeurs. Ils m'ont dit qu'il y a un manque de main-d'oeuvre dans la région. Je pense à des restaurateurs qui ont dû fermer leur restaurant le midi, ce qui ne s'était jamais fait en 52 ans dans certains cas. Ils m'ont parlé de la difficulté de recruter de la main-d'oeuvre qualifiée et dit qu'ils souhaitaient pouvoir avoir recours au Programme des travailleurs étrangers temporaires.
Les données statistiques recueillies depuis 2009 font état d'une diminution de 32 % du nombre de travailleurs étrangers temporaires approuvés par votre ministère entre 2009 et 2015. Il y a peut-être une corrélation à faire entre ces deux situations.
Est-ce que cette décroissance du nombre de travailleurs étrangers s'est poursuivie en 2016?
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Merci, monsieur le président.
Mesdames et messieurs, soyez les bienvenus à votre Chambre des communes. Je ne vous cacherai pas que le sujet qui nous occupe m'embête et me gêne beaucoup comme Canadien.
En effet, le taux de chômage est bas. Si je prends pour exemple ma région, particulièrement la ville de Québec — M. Massé a parlé plus tôt de cette ville — le problème qui se pose est davantage lié à la main-d'oeuvre qu'à l'emploi. Comme Canadien, je ne suis cependant pas fier de constater que des gens de notre pays se cherchent un emploi alors qu'on fait appel à des gens de l'extérieur pour occuper des emplois, aussi humbles, modestes et surtout difficiles soient-ils.
Les Canadiens devraient avoir la possibilité de travailler le plus possible ainsi que de contribuer à l'essor du pays et à la création de richesse. Je vois arriver des cohortes de gens de l'étranger et je les accueille à bras ouverts, mais cela me rappelle qu'au Canada, il y a des gens qui ne travaillent pas. Cette situation est un peu gênante.
Ma collègue de Calgary, Mme Rempel, a parlé de l'analyse que vous avez faite des entreprises de fruits de mer dans l'Atlantique. Ce que nous comprenons, c'est que des gens étaient disponibles pour travailler, mais qu'ils n'ont pas eu de travail. De plus, dans certains cas, des gens ont quitté leur emploi et ils ont été remplacés par des travailleurs étrangers.
Il est toujours délicat d'employer cette expression. Étant moi-même un fils d'immigrant, je n'aime pas parler d'étrangers. Je préfère parler de Canadiens en devenir ou de ceux qui veulent être ici.
C'est probablement l'exemple le plus gênant qui soit. Dans une ville, une région, un village, des gens étaient disponibles pour travailler, ils faisaient un travail, mais ils ne le font plus, et ce sont des gens de l'extérieur qui viennent le faire.
Comment peut-on trouver cette situation normale?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Bienvenue aux nouveaux témoins qui se sont joints à nous pour la séance.
J'examine cet audit, et je m'intéresse particulièrement à son objectif, lequel consiste à déterminer si le Programme des travailleurs étrangers temporaires est bien géré ou non. À mon avis, c'est ici la question clé. Nous savons tous que ce programme vise à permettre aux employeurs canadiens d'embaucher des travailleurs étrangers temporaires pour pallier les pénuries de main-d'oeuvre, ce qu'ils font probablement en dernier recours.
Le vérificateur indique très clairement dans son rapport que la gestion de ce programme « n'était pas complète ». Sur cette page, certains faits me sautent aux yeux et me semblent clairement très troublants.
À page 19, au paragraphe 5.97, le vérificateur général indique que « le Ministère n’avait pas mené d’analyses du marché du travail pour déterminer s’il existait de véritables pénuries de main-d’œuvre pour les postes de fournisseurs de soins. » Pour moi, il s'agit là d'une question fondamentale, puisque le programme vise essentiellement à combler les pénuries de main-d'oeuvre.
Nous faisons venir des travailleurs étrangers temporaires dans notre pays pour offrir des soins, et nous ne savons pas s'il y a une pénurie? Comment pouvons-nous l'ignorer? Comment pouvons-nous être dans l'ignorance et ne pas analyser les données dont nous disposons? De toute évidence, le gouvernement fédéral possède énormément de données. Comment se fait-il que nous ne nous demandions pas s'il y a une pénurie de main-d'oeuvre, alors que c'est une question fondamentale?
Puis-je obtenir une réponse du ministère?
Comme c'est le cas pour tout emploi, nous surveillons attentivement les tendances quant à l'utilisation du programme pour les divers secteurs et les différents emplois, y compris celui de fournisseur de soins.
Comme un de vos collègues l'a fait remarquer plus tôt, nous avons observé une diminution notable du nombre de soignants qui viennent au pays dans le cadre du programme. Cette mesure est donc moins utilisée. Nous dépendons fortement des démarches de recrutement pour prouver qu'il existe une pénurie et que l'employeur a déployé les efforts nécessaires pour trouver des employés canadiens. S'ils ont été incapables d'en trouver, c'est souvent le signal. Nous étayons toutefois ces informations avec des renseignements sur le marché du travail.
Il est toujours difficile d'étayer l'information avec des renseignements sur le marché du travail, et nous tenterons de le faire de plus en plus dans l'avenir. Il s'agit là d'une des lacunes mises en lumière par le vérificateur général que nous nous efforçons de corriger.
Pour ce qui est de l'effet global du programme sur le marché du travail, c'est une question fort complexe à laquelle il vaudrait mieux répondre dans le cadre d'une évaluation. Comme la sous-ministre l'a souligné, nous prévoyons réaliser une évaluation qui nous permettra d'effectuer l'analyse économique de l'effet du programme sur le marché du travail. On ne peut étudier cet effet mensuellement.
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Elle est chanceuse que nous ne mesurions pas sa déception. C'est la nature humaine; je serai bien content d'être hors d'ici.
Passons maintenant au paragraphe 5.37, à la page 7. Selon moi, ce passage met en lumière de nombreux problèmes. Soit dit en passant, même si je ne dispose pas de beaucoup de temps, je tiens à remercier M. Lefebvre d'avoir abordé ces problèmes, faisant remarquer à l'autre côté et à mes propres collègues — compte tenu de certaines régions qu'ils représentent, c'est la même chose — que la question est complexe. Le problème le plus considérable est fort bien exposé au paragraphe 5.37, qui est très bref. Il indique ce qui suit:
En outre, certains employeurs d’usines de traitement du poisson et des fruits de mer ...
où des problèmes particuliers se sont manifestés
... ont indiqué au Ministère qu’ils devaient faire appel à des travailleurs étrangers temporaires parce que certains employés canadiens avaient quitté leur poste en raison des conditions de travail ou de la difficulté du travail. À notre avis [celui du vérificateur général], il s’agit là d’un problème de maintien en poste des employés plutôt que d’une pénurie de main-d’œuvre.
Cela signifie que les conditions de travail et le salaire sont si mauvais que les employeurs ne peuvent garder leurs travailleurs. Ce n'est pas du tout la même chose que s'ils cherchaient un talent très particulier et qu'ils étaient incapables de le trouver.
En outre, si nous revenons au paragraphe 5.18, à la page 4, le vérificateur général indique que « Cette constatation est importante parce que le nombre de travailleurs étrangers temporaires ne cessait de croître au fil des ans, car certains employeurs fondaient leur modèle de gestion sur le recours au Programme. » Il y a un lien ici, et je vais en venir à nos témoins.
Nous pouvons voir le lien qui existe entre les deux.
Ma question s'adresserait à M. Thompson. Dites-nous si vous jugez qu'il s'agit ou non d'un problème de maintien en poste ou de pénurie de main-d'oeuvre. Considérez-vous, comme le vérificateur général, que dans certaines des conditions, le ministère convient que les employeurs ont un besoin, mais qu'il s'agit en fait d'un problème de maintien en poste et que les employeurs font un mauvais usage du programme?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Avant de poser mes questions, j'aimerais clarifier un point. Il me semble que la sous-ministre a dit plus tôt que les inspections in situ ne commenceront pas tant qu'on n'aura pas déterminé comment les faire. Or maintenant, on me dit qu'on fait des inspections in situ et que 50 % d'entre elles font état d'une non-conformité. Il y a quelque chose qui ne fonctionne pas. Je ne veux pas de réponse maintenant puisque je veux parler d'autre chose, mais j'aimerais qu'on vérifie cela.
J'ai travaillé très longtemps dans le domaine de l'immigration. J'aimerais parler de l'éléphant dans la pièce, c'est-à-dire le phénomène des Canadiens qui ne veulent pas occuper certains emplois, ce qui est par ailleurs leur droit. Ce programme a justement été mis sur pied en 1966 pour remédier à cela. À cette époque, les employeurs ou les propriétaires de ferme devaient faire face à un important manque de main-d'oeuvre. Finalement, la solution a été la création du Programme des travailleurs étrangers temporaires.
Si nous nous penchons sur ce programme sans admettre l'existence de ce phénomène, c'est très injuste à l'égard des personnes embauchées et des employeurs qui ont beaucoup de difficulté à trouver des personnes pour occuper ces emplois ici.
Il y a eu plusieurs changements au fil des ans. Depuis une quinzaine ou une vingtaine d'années, un phénomène important a surgi, celui des aidants familiaux. On a beaucoup augmenté leur nombre en recrutant des gens partout dans le monde. Je trouve extrêmement préoccupant que, en 2009, il y avait quelque 20 000 demandes d'embauche d'aidants familiaux, et qu'aujourd'hui, il n'y en ait plus que 3 000 ou 4 000, comme l'a dit mon collègue M. Arya.
Pouvez-vous nous expliquer cette baisse si importante alors que la demande de tels travailleurs n'a pas diminué? Nous savons tous très bien que la demande n'a pas diminué dans nos circonscriptions et nos communautés. Les familles sont toujours aux abois pour ce qui est de trouver des aidants familiaux.
Comment se fait-il qu'on ait tant amputé ce programme? Comment allons-nous trouver des gens pour occuper ces emplois? Je suis certaine — et je le vois — qu'aucun Canadien ne veut les occuper.
:
Merci beaucoup, monsieur le président. Je vous félicite pour votre français.
Madame Boisjoly, madame Hébert, soyez les bienvenues à votre Chambre des communes.
[Traduction]
Revenons à la case de départ.
Tout gouvernement voudrait que chaque Canadien travaille. Il souhaiterait un emploi pour chacun afin que chaque Canadien travaille fort, soit fier de se lever le matin, se détendre le vendredi soir avec sa famille et soit fier d'avoir travaillé dur. Voilà son objectif. S'il ne peut l'atteindre, il est temps de faire appel aux travailleurs étrangers temporaires.
Je suis heureux que Mme Mendès ait soulevé il y a quelques instants un problème évident qu'on ne peut feindre d'ignorer. Elle a tout à fait raison. C'est une triste réalité au Canada, et c'est pourquoi j'ai indiqué plus tôt que je ne suis pas tellement fier de la situation.
Que pouvons-nous faire à cet égard? À mon avis, il ne faut pas nourrir le problème, mais veiller à ce que chaque Canadien puisse occuper un emploi.
[Français]
Je vais revenir à la recommandation 5.41, dans laquelle on précise que ce programme se veut un dernier recours pour l'employeur. On dit ceci dans la recommandation:
[...] l’exactitude des déclarations des employeurs et que les employeurs utilisent le Programme uniquement en dernier ressort.
Or, cela n'est pas nécessairement suivi à la lettre. J'aimerais que vous me disiez quelles mesures ont été mises en vigueur pour assurer, lorsque les employeurs font appel à des travailleurs étrangers, que cela se fait sans l'ombre d'un doute en dernier recours. Comme on l'a mentionné plus tôt, en mars dernier, on a allégé le Programme pour permettre d'embaucher encore plus de travailleurs étrangers alors que, dans ces régions, notamment dans les Maritimes, beaucoup de Canadiens n'ont pas d'emploi.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Tout d'abord, je suis désolée parce que je pense que nous ne l'avons pas encore dit, mais merci à vous tous de votre présence. C'est bien que nous puissions approfondir la question.
Un des problèmes actuellement, c'est que depuis de nombreuses années, nous n'offrons plus la possibilité aux travailleurs étrangers d'obtenir la résidence permanente par l'intermédiaire du programme. Un travailleur étranger qui vient au Canada pour combler une pénurie temporaire de main-d'oeuvre dans une industrie quelconque et pour une raison quelconque n'a pas nécessairement l'intention de s'installer ici de façon permanente, mais il vient quand même. Je pense que c'est le cas dans le secteur de l'agriculture plus que dans tout autre secteur. Les travailleurs viennent pour l'été, pour la période durant laquelle on a besoin d'eux, mais ils souhaitent retourner à leur pays d'origine une fois la saison terminée. Dans d'autres circonstances, ils viennent probablement au Canada pour exécuter le contrat qu'ils ont décroché, mais ils ont aussi de bonnes raisons de croire qu'ils pourraient se bâtir une vie ici et contribuer au pays, comme nombre d'entre nous l'avons fait dans le passé. À mon avis, c'est là un autre problème posé par le programme: que nous n'offrons pas la possibilité d'obtenir la résidence permanente ou la citoyenneté.
Monsieur Wheeler ou monsieur Ferguson, je sais que la question ne concerne pas votre ministère et qu'elle a plutôt à voir avec IRCC. Toutefois, pouvez-vous nous dire si vos nombreux échanges avec le ministère ou votre analyse du programme ont révélé que les employeurs et les employés considéraient cela comme un problème?
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Nous ne nous sommes pas penchés précisément sur cette question, et comme nous l'avons écrit dans le rapport de vérification, nous n'avons pas examiné le côté IRCC du dossier. Le Programme des travailleurs étrangers temporaires doit faire face au fait que nombre de problèmes liés à d'autres secteurs semblent lui être mis sur le dos. Prenez les exemples de l'assurance-emploi, des usines de transformation du poisson qui rapportent que les travailleurs demandent d'être licenciés et du problème de maintien en poste.
Dans de telles situations, des mesures devraient être prises par les responsables du programme d'assurance-emploi pour faire en sorte que des emplois soient offerts, mais ce n'est pas le cas. Pourquoi ces personnes ne travaillent-elles toujours pas? Le problème est lié au programme d'assurance-emploi, et comme les responsables du programme d'assurance-emploi ne le règlent pas, il est rejeté sur le Programme des travailleurs étrangers temporaires.
Je pense qu'il en est de même pour les groupes sous-représentés. Si les groupes sous-représentés ne reçoivent pas la formation nécessaire pour se joindre à la population active, le problème est rejeté sur le Programme des travailleurs étrangers temporaires.
On se demande si le Programme des travailleurs étrangers temporaires est utilisé pour la réunification des familles. Ce point-ci est probablement plus près de votre question: si des gens qui essaient de faire entrer des membres de leur famille au pays se servent de ce programme pour y arriver, encore une fois, le problème est rejeté sur le Programme des travailleurs étrangers temporaires.
D'après moi, il existe de nombreux problèmes comme ceux-là, des problèmes connexes importants qui sont liés à d'autres programmes, mais qui sont mis sur le dos du Programme des travailleurs étrangers temporaires. Les responsables du programme doivent trouver une façon de remédier à la situation.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
C'est toujours un plaisir de discuter avec vous.
[Français]
Comme c'est notre dernier tour de piste, je souligne que la question la plus importante abordée aujourd'hui vise à déterminer si tous les efforts possibles sont déployés pour que l'embauche de travailleurs étrangers soit vraiment un dernier recours pour les employeurs. À ce sujet, le rapport du vérificateur général est tout de même assez cinglant. On y mentionne ceci:
Dans 40 % des cas où, à notre avis, les renseignements soumis par les employeurs auraient dû faire l’objet d’un suivi, les agents n’avaient pas posé suffisamment de questions aux employeurs.
Dans le même rapport, on signale ce qui suit:
Nous avons examiné près de 500 relevés d’emploi remis par ces employeurs au cours d’une période de trois ans. Nous avons constaté qu’un peu plus de 80 % des travailleurs canadiens mis à pied avaient demandé de l’assurance-emploi pour la même période où les usines embauchaient des travailleurs étrangers temporaires.
On y dit également ceci:
[...] les pouvoirs du Ministère ont été élargis. Il peut maintenant inspecter jusqu’à 21 éléments et prendre des mesures si les employeurs ne respectent pas les exigences du Programme.
Cependant, le vérificateur général souligne ce qui suit:
Toutefois, nous avons constaté qu’en général les inspections menées par le Ministère auprès des employeurs pour vérifier la conformité ne visaient que sept éléments [...]
Pour conclure, je vais vous poser une question qui, je crois, va vous donner l'occasion de bien résumer la situation.
Quelles mesures allez-vous prendre pour être plus rigoureux encore et pour vous assurer que les entreprises offrent d'abord les emplois aux chômeurs canadiens avant de chercher à recruter des travailleurs étrangers?