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Je vais écouter votre rappel au Règlement immédiatement après avoir présenté les témoins.
Aujourd'hui, nous recevons du Bureau du vérificateur général du Canada M. Michael Ferguson, vérificateur général du Canada, et Richard Domingue, directeur principal.
Pour le ministère des Finances, nous accueillons Richard Botham, sous-ministre adjoint, Direction du développement économique et finances intégrées. Ravi de vous revoir.
Du ministère de l'Industrie, nous avons M. Christopher Padfield, directeur général, Direction générale de la petite entreprise, Services axés sur le marché, le tourisme et la petite entreprise.
Pour la Banque de développement du Canada, nous recevons Jérôme Nycz, vice-président exécutif de BDC Capital, et Neal Hill, vice-président, Développement du marché, BDC Capital.
Je crois savoir que le sous-ministre adjoint, Richard Botham, va faire une déclaration préliminaire. Nous allons commencer par celle du vérificateur général.
Avant de commencer, j'aimerais vous faire savoir que nous accueillons aujourd'hui une délégation composée de six auditeurs internationaux qui sont en ce moment en formation à la Fondation canadienne pour la vérification intégrée. Ce sont des auditeurs du Vietnam, de la Tanzanie, du Ghana et du Cameroun. Nous aurons l'occasion de rencontrer cette délégation et nos collègues de l'étranger à la fin de la séance.
Je peux dire à nos auditeurs invités que la Fondation canadienne pour la vérification intégrée s'est aussi montrée très généreuse de ses conseils et a contribué à la formation des membres du Comité en vue de nos travaux, au début de la 42e législature.
En tant que président du Comité, je vais demander à nos députés et témoins de bien veiller aujourd'hui à donner à ces auditeurs de l'étranger l'impression que la bonne entente règne ici en tout temps. Nous sommes ravis de les avoir ici avec nous et nous sommes impatients de les rencontrer après la séance.
Sur ce, je vais écouter le rappel au Règlement de M. Christopherson.
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Merci, monsieur le président. Je serai très bref.
Je suis le plus ancien membre à siéger au Comité sans interruption et c'est à ce titre que j'interviens. Je veux parler de la présence, encore une fois, de la secrétaire parlementaire du Trésorier.
Je conviens qu'il est de son droit de venir siéger en tant que députée et membre associée du Comité. Je reconnais que cela semble anodin, mais les incidences sont importantes, étant donné que le gouvernement a fondé sa campagne électorale sur l'élimination de l'influence exercée par les secrétaires parlementaires sur les comités. C'est généralement ce qui se produit, et c'est une bonne chose. J'ai souligné cela quand, au comité PROC, nous avons fini par nous débarrasser du secrétaire parlementaire, et j'en ai félicité le gouvernement. C'était une bonne chose.
Nous sommes appelés à surmonter notre partialité, car nous sommes le principal comité de surveillance du Parlement. Cela remonte à l'époque lointaine où le gouvernement disait que les choses seraient différentes, concernant la présence de secrétaires parlementaires. Cela ne peut que donner l'impression que le gouvernement use d'influence sur les comptes publics. S'il y a un comité où aucun de nous ne doit être dirigé ou influencé par la secrétaire parlementaire, c'est bien celui-ci.
J'ai deux autres choses à souligner, monsieur le président.
Premièrement, je ne suis pas seul, et ce n'est pas nouveau. On a récemment cité dans le journal une collègue, députée de , qui disait que « Les libéraux ont promis d'éliminer l'influence des ministres et des secrétaires parlementaires au sein du comité, mais ils semblent ne pas avoir tenu promesse. »
Il était question d'un autre comité, et j'aimerais souligner la même chose ici, que le gouvernement ne respecte pas l'engagement qu'il a pris d'éliminer l'influence des secrétaires parlementaires, particulièrement pour notre travail de surveillance, sachant que le principal sujet de notre surveillance est le Conseil du Trésor.
Je vais en rester là pour le moment. Je ne parlerai même pas de la photo du Comité qui a été prise et pour laquelle la secrétaire parlementaire a refusé de s'enlever. Nous n'avons pas pu prendre la photo, parce que vous et moi n'allions accepter d'en être que si la secrétaire parlementaire s'enlevait, et elle n'a pas voulu.
Je demande au gouvernement — je l'ai fait gentiment et je le fais maintenant publiquement pour la première fois — de respecter sa promesse. Veuillez demander à la secrétaire parlementaire de ne pas venir à nos séances. Nous nous en porterons tous mieux.
Merci, monsieur le président.
:
Monsieur le président, je vous remercie de nous donner l'occasion de discuter de notre rapport du printemps 2016 sur le plan d'action sur le capital de risque.
Je suis accompagné par le directeur principal chargé de cet audit, Richard Domingue.
Le capital de risque est une source importante de financement pour les entreprises novatrices à forte croissance et leurs propriétaires exploitants. L'investissement en capital de risque dans des entreprises en phase de démarrage a contribué à la création et à la croissance de bon nombre d'entreprises de technologie qui sont aujourd'hui des chefs de file mondiaux. De nombreux pays ont à coeur la promotion de tels écosystèmes, puisque le capital de risque est largement reconnu comme un puissant moteur de l'innovation et du développement économique dans les économies avancées.
Dans son budget de 2012, le gouvernement du Canada a annoncé un investissement de 400 millions de dollars pour favoriser la hausse des investissements en capital de risque par le secteur privé dans les entreprises en phase de démarrage, et pour soutenir la création de fonds de capital de risque de grande taille dirigés par le secteur privé. Dans notre audit, nous avons examiné comment le ministère des Finances du Canada, la Banque de développement du Canada et Innovation, Sciences et Développement économique Canada (anciennement lndustrie Canada) avaient évalué la nécessité d'adopter une politique, mis en oeuvre le Plan d'action de manière à ce que les objectifs soient atteints, et mesuré le rendement du Plan d'action.
[Français]
Nous avons constaté qu'au moment de faire cette annonce dans son budget de 2012, le gouvernement du Canada avait déjà relevé un certain nombre de problèmes liés à l'écosystème national du capital de risque, et qu'il avait réalisé une analyse préliminaire de la lacune du marché. Cependant, il n'avait pas encore décidé de la manière dont les sommes seraient distribuées. Il a alors mené des consultations auprès des intervenants, au terme desquelles le modèle du fonds de fonds a été retenu comme approche pour relever les défis que pose le marché canadien du capital de risque.
Le gouvernement a eu du mal à convaincre les investisseurs du secteur privé à participer au Plan d'action, ce qui a contribué à retarder sa mise en oeuvre. Parmi les facteurs à l'origine de la réticence des investisseurs figuraient le faible rendement, ainsi que des exigences réglementaires internationales strictes visant certains investisseurs du secteur privé. De plus, les frais de gestion pouvaient représenter jusqu'à environ 250 millions de dollars de la somme totale de 1,35 milliard de dollars devant être investie dans les fonds de fonds au cours de la durée du Plan d'action.
Nous avons relevé des lacunes importantes dans le processus de sélection des gestionnaires de fonds. À notre avis, la demande de déclarations d'intérêt, l'examen des demandes et les résultats du processus de sélection ne reposaient pas pleinement sur de bonnes pratiques, et ont eu un effet négatif sur l'équité, l'ouverture et la transparence.
[Traduction]
Nous avons aussi examiné comment les trois entités avaient prévu de surveiller les activités à court terme et de mesurer la réussite du Plan d'action par rapport aux objectifs établis et aux effets à long terme. Nous avons constaté que les activités du Plan d'action avaient fait l'objet d'une surveillance adéquate. Par contre, de meilleurs indicateurs de rendement permettraient de mesurer les résultats stratégiques de l’initiative et d’éclairer la prise de décisions stratégiques futures. De plus, une meilleure divulgation de l’information concernant le rendement du Plan d'action sur le capital de risque pourrait être utile au marché canadien du capital de risque.
Monsieur le président, le ministère des Finances du Canada et Innovation, Sciences et Développement économique Canada ont accepté nos trois recommandations et préparé un plan d'action détaillé.
[Français]
Monsieur le président, je termine ainsi ma déclaration d'ouverture.
Nous serons heureux de répondre aux questions des membres du Comité.
Merci.
:
Merci, monsieur le président.
Étant donné que vous avez déjà présenté mes collègues, je ne vais pas le faire. Nous formons à n'en pas douter une équipe qui travaille aussi bien aux aspects analytiques qu'aux questions de développement, de mise en oeuvre et de gestion courante de l'initiative du Plan d'action sur le capital de risque, que je vais appeler le PACR.
J'aimerais consacrer un peu de temps à vous donner le contexte de l'initiative, les éléments du processus qui ont mené à son développement et certains des résultats préliminaires.
En 2010 et en 2011, McKinsey and Company, pour le compte de la BDC, et le groupe d'experts chargé de passer en revue le soutien fédéral pour la recherche et le développement, présidé par Tom Jenkins, ont examiné l'industrie du capital de risque du Canada et ont constaté qu'il y avait de grandes lacunes en matière de financement.
Ces lacunes étaient largement attribuables aux principaux défis structurels du marché du capital de risque, notamment une pénurie de gestionnaires de fonds chevronnés, des fonds de faible taille et un manque d'investissement institutionnel dans la classe d'actif. Ces facteurs ont mené à des rendements toujours plus faibles, ce qui, à son tour, a diminué l'attrait de l'investissement dans la classe d'actif, limitant par la suite l'accès des entreprises à ce type de financement.
La BDC a aussi évalué la demande prévue des gestionnaires de fonds canadiens qui cherchent à collecter des fonds ainsi que la fourniture prévue de capital de risque, et elle a ainsi confirmé d'importantes lacunes. Même si la BDC appuie le marché du capital de risque canadien depuis un certain temps, on a reconnu que de nouvelles approches seraient nécessaires pour relever les défis structurels du marché.
Ces analyses ont mené à l'annonce, dans le budget de 2012, d'un engagement de 400 millions de dollars pour les activités du capital de risque pour lequel le gouvernement effectuerait une analyse plus approfondie avant de définir son approche. Le gouvernement a mis en oeuvre un processus de consultations élargi, recevant 75 soumissions au moyen d'un portail en ligne et organisant des réunions avec plus de 250 intervenants de l'industrie à Toronto, Montréal, Vancouver, Calgary et Halifax, dont un bon nombre des membres de Réseau Capital et de la Canadian Venture Capital and Private Equity Association.
En plus de ces perspectives nationales, des réunions ont également eu lieu à Boston et à Silicon Valley avec certains des meilleurs investisseurs en capital-risque et d'autres participants sur le marché. Le gouvernement a aussi mené une analyse des pratiques exemplaires internationales en Israël, en Australie, en Europe et aux États-Unis.
Comme pour toute consultation, même s'il y avait des opinions divergentes, un consensus a été atteint autour de certains thèmes généraux, lesquels ont éclairé les caractéristiques du concept du PACR:
La nouvelle approche doit être prise en charge par le secteur privé, se fonder sur le marché et mettre l’accent sur la démonstration de rendements supérieurs pour les investisseurs. Bien qu'il soit bien accueilli, le financement annoncé dans le budget de 2012 serait insuffisant, à lui seul, pour créer une industrie durable, et il faudrait miser sur d'importantes ressources de sources privées. Les investisseurs institutionnels ont abandonné la classe d'actif du capital de risque en raison des faibles rendements et de l’absence de grands fonds qui correspondent à leurs mandats d'investissement, et ils n'y reviendraient probablement que s'ils reçoivent des incitatifs à cet égard. Le capital de risque au Canada s'éloignait des investissements de démarrage pour s'orienter vers les compagnies qui se trouvaient à des stades plus avancés où le risque est plus faible. Le financement du budget de 2012 devrait servir à accroître les sources de financement du secteur privé pour les gestionnaires de fonds de capital de risque. Les investissements devraient être axés sur les forces actuelles du Canada, comme la technologie de l’information, les sciences de la vie et la technologie propre. Enfin, une partie des fonds devrait être déployée rapidement dans le marché, étant donné les besoins en capital immédiats des compagnies innovatrices.
[Français]
Le Plan d'action sur le capital de risque a été lancé au début de 2013. Il comprenait un engagement du gouvernement allant jusqu'à 350 millions de dollars dans le but de créer quatre nouveaux fonds dirigés par le secteur privé avec des investisseurs du secteur privé et les provinces intéressées. Il comptait aussi 50 millions de dollars pour des investissements dans quatre fonds de capital de risque à rendement élevé déjà établis, lequel financement avait pour but d'assurer le mouvement de capitaux vers le marché.
[Traduction]
Les processus de sélection ont été conçus pour permettre au gouvernement de tirer parti des connaissances, de l’expertise et des capitaux des partenaires du secteur privé. Un groupe d'experts du secteur privé a été créé pour diriger un processus de sélection concurrentiel des commandités qui géreraient les fonds de fonds ainsi que les commandités qui géreraient les fonds à rendement élevé.
Le groupe d'experts a établi les exigences en matière d'information pour les candidatures, a défini les critères de sélection et la méthode d'évaluation à l'aide d'indices de référence de l'industrie, et a choisi les candidats à convoquer à des entrevues en personne avant de faire des recommandations finales au . Dans le cas du processus de sélection pour le fonds de fonds, les candidats recommandés ont fait des présentations, et les principaux investisseurs initiaux ont examiné en détail leurs dossiers. Tous les principaux investisseurs, y compris les gouvernements, se sont entendus sur le choix des gestionnaires de fonds.
Les fonds de fonds ont des priorités sectorielles — les technologies de l’information et des communications, les sciences de la vie et la technologie propre —, mais elles reflétaient les intérêts des investisseurs, l’expérience des gestionnaires de fonds et les débouchés dominants sur le marché.
Au cours de la conception du PACR, le gouvernement a pris en compte divers modèles de capital de risque de l’étranger, y compris ceux qui comportaient des mesures incitatives visant à stimuler l'investissement du secteur privé. Même si diverses mesures incitatives sont utilisées à l’échelle mondiale, y compris celles qui permettent aux partenaires du secteur privé d'acheter la position du secteur public, le gouvernement a choisi une structure différente.
En plus de la structure des mesures incitatives, les principaux investisseurs, des secteurs privé et public, ont négocié plusieurs autres éléments. Ceux qui ont été intégrés dans les accords de partenariat sont, notamment, la sélection des gestionnaires de fonds et les ententes de rémunération pour les gestionnaires de fonds, y compris les frais de gestion.
Bon nombre des résultats visés par le PACR ont été atteints. Il peut maintenant compter sur l’expertise de quatre gestionnaires de fonds de fonds talentueux, dont Harbourvest, un gestionnaire mondial et chef de file basé aux États-Unis, qui a ouvert un bureau à Toronto, et Kensington Capital Partners, qui a établi un nouveau bureau dans l'Ouest canadien. Ces nouveaux bureaux sont importants puisque le capital de risque évolue généralement dans une grande mesure sur le marché local.
Même si le travail de financement s’est amorcé tôt, les investisseurs ne souhaitaient s'engager qu'après la sélection des gestionnaires de fonds. Le PACR a attiré un éventail diversifié d'investisseurs du secteur privé, dont un grand nombre n’avaient jamais touché à cette classe d’actif ou y revenaient après une longue absence. Les gestionnaires de fonds ont réussi à attirer suffisamment d'intérêt de la part d’investisseurs au Canada. Pour les investisseurs étrangers, une masse critique d'investisseurs nationaux est un signe clair de la confiance suscitée dans le marché national, et cela aide les gestionnaires de fonds de capital de risque à puiser dans un plus grand bassin d'investissements.
Les investissements du gouvernement dans le modèle de fonds de fonds ont attiré d'importants investissements du secteur privé, tant dans les fonds de fonds que dans les fonds sous-jacents.
Les quatre fonds de fonds ont dépassé leurs tailles cibles et ont réuni un total de plus de 1,35 milliard de dollars en nouveau financement de capital de risque, y compris plus de 900 millions de dollars du secteur privé. Chaque fonds a atteint son objectif de capitalisation en moins de 18 mois, ce qui se compare favorablement aux normes de l'industrie.
Le a publié les données du PACR hier, indiquant qu'au 31 mars 2016, l’engagement des fonds de fonds du PACR envers des fonds et des sociétés s’élevait à 693 millions de dollars de son capital total. Cette somme comprend 555 millions de dollars investis dans 17 fonds canadiens visant des entreprises à divers stades de développement et divers secteurs de l'industrie. Ces 17 fonds ont fini par réunir près de 2,5 milliards de dollars à investir dans les entrepreneurs au niveau des fonds sous-jacents. En fait, 126 compagnies canadiennes innovatrices à haut potentiel provenant de différents secteurs partout au pays ont déjà reçu plus de 420 millions de dollars en financement.
Vous avez lu le rapport du vérificateur général et les réponses du gouvernement; je ne reprendrai donc pas ces constatations. Ensemble, ISDE, la BDC et le ministère des Finances ont mis au point un plan d'action, que vous avez aussi vu, afin de répondre aux recommandations du vérificateur général et donner suite à ces engagements. Si le gouvernement élaborait une nouvelle initiative semblable au PACR, nous tiendrions certainement compte des constatations et des recommandations du vérificateur général dans le cadre de notre analyse et de notre travail d’élaboration.
[Français]
Je suis heureux de noter que le cadre des mesures de rendement a été mis à jour et que les données du Plan d'action sur le capital de risque sont disponibles en ligne sur le site Web d'ISDE. Elles répondent à la recommandation du vérificateur général visant à accroître les mesures et l'établissement de rapports.
[Traduction]
J'espère que ces renseignements vous aideront à comprendre le PACR. Nous remercions le vérificateur général et son équipe de ce rapport et prendrons des mesures à l'égard des recommandations qu'il contient, conformément à nos engagements énoncés dans le plan d'action.
Nous serons ravis de répondre aux questions du Comité. Merci.
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Merci, monsieur le président.
Merci à tous de votre présence.
J'aimerais souligner, pour les vérificateurs internationaux, que je suis un député du troisième parti. Ne pas faire partie du gouvernement présente très peu d'avantages, mais l'un d'entre eux, au sein du Comité, c'est de ne jamais être sur la défensive parce que je ne fais jamais l'objet de la vérification. Je n'ai jamais à défendre quoi que ce soit et j'ai toujours beaucoup de respect surtout pour les députés du gouvernement, qui se trouvent dans une situation très difficile. Ils doivent défendre leur gouvernement parce qu'ils font partie d'une équipe — nous avons tous cette obligation —, mais ils sont aussi membres du Comité, où nous nous efforçons d'éviter la partisanerie.
Je reviens sur mon commentaire précédent; j'ai exhorté les députés du gouvernement — dans ce cas-ci, ce sont les députés de l'ancien gouvernement qui doivent se défendre, en quelque sorte — à être prêts à critiquer sincèrement leur propre gouvernement dans les cas où il a mal agi, où il n'a pas agi aussi bien qu'il aurait dû le faire ou encore, où il a gaspillé l'argent des contribuables. Ils doivent se soumettre à cet impératif supérieur, en sachant que leur personnel et d'autres sont assis derrière eux, en train de paniquer parfois, pendant qu'ils déclarent: « C'est une erreur, et nous devons veiller à ce qu'elle ne se reproduise pas. »
La raison pour laquelle je dis tout cela à nos invités, c'est que c'est beaucoup demander à un député; je siège au Comité depuis très longtemps et je sais à quel point c'est difficile. L'autre côté de la médaille, c'est que lorsque le gouvernement fait quelque chose de moindrement réussi, à mon avis, une personne comme moi, qui ne s'est jamais trouvée dans cette situation, a l'obligation d'être prête à le dire. Mes collègues savent à quel point j'aime descendre ces choses en flammes. Je vois un collègue de longue date se joindre à moi. Il sait que j'adore descendre ces dossiers en flammes, sans hésiter, lorsqu'il y a du gaspillage énorme.
Je dois vous dire...
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Merci beaucoup, messieurs, d’avoir accepté notre invitation.
Encore une fois, je tiens à remercier le vérificateur général de nous avoir rappelé que notre rôle n’est pas de remettre en question les politiques, même si nous voudrions remettre en question les politiques du gouvernement précédent. Nous sommes ici pour examiner la façon dont les politiques et le programme ont été réalisés. C’est vraiment un exercice d’apprentissage pour nous de voir s’il y a des changements à apporter au programme actuel et de convenir de la suite des choses.
Je comprends qu’il soit question de gros chiffres, que c’est déconcertant et coûteux, notamment. Mais, on parle ici de capital de risque et de nouvelles entreprises. Il y a un coût de rattaché à la recherche de ces nouvelles entreprises. Elles ne réussiront pas toutes, mais nous espérons trouver le prochain Google, non? Nous espérons vraiment stimuler l’écosystème canadien. Je comprends tout cela.
Ceci étant dit, ce qui m’inquiète, c’est qu’il n’y a aucune stratégie de sortie quant à la participation du secteur public, la participation du gouvernement.
Ma première question s’adresse au vérificateur général.
Dans votre rapport, vous dites que l’absence d’une option de retrait anticipé des partenaires du secteur public « pourrait laisser croire que la participation du secteur public se veut permanente », alors qu’au contraire, le gouvernement voudra un jour retirer ses fonds. Pourriez-vous nous fournir un peu plus de détails sur cette question?
:
Je pense qu'il existe divers indicateurs de rendement. Par exemple, nous avons entendu aujourd'hui, je crois, que la BDC a beaucoup d'informations sur les entreprises dans lesquelles on investit, sur leurs activités et sur leurs méthodes de suivi. En outre, l'industrie fait un suivi d'une multitude d'informations.
Je pense que notre préoccupation porte surtout sur la nature des informations fournies aux parlementaires. On parle d'un montant de 400 millions de dollars placé dans ce fonds de fonds par le gouvernement. Comme il a été indiqué, ces 400 millions de dollars ne sont pas une dépense. Au moment où cela a été fait, cela n'a eu aucune incidence sur le déficit du gouvernement, car c'est comptabilisé comme un actif. Donc, la BDC doit faire un suivi serré pour s'assurer que cet actif conserve sa valeur de 400 millions de dollars, en plus de faire un suivi pour une quantité considérable d'informations. Comme je l'ai indiqué plus tôt, je suis quelque peu préoccupé de voir qu'on parle beaucoup de l'engagement de 1,35 milliard de dollars, entre autres choses. C'est à vous qu'il revient d'en décider, en tant que parlementaires, mais je ne crois pas qu'on ait réellement beaucoup d'informations sur les sommes qui ont été versées aux entreprises. Je crois savoir que cette information — les sommes versées aux entreprises — se trouvait dans le rapport qui a été publié hier.
Cependant, nous ne savons pas encore vraiment, en quelque sorte, quelles sont ces entreprises, nous ne savons pratiquement rien de leurs progrès. Il y a une certaine catégorisation ou divers niveaux distincts; on sait par exemple s'il s'agit d'entreprises de semences ou non. Ce que nous essayons de faire valoir, c'est que ce n'est pas une question de manque d'information. En fait, l'information existe. La question est davantage de savoir si, par rapport à cet investissement de 400 millions de dollars du gouvernement fédéral — investissement qui fait l'objet d'une surveillance et d'un suivi par la BDC et les autres ministères —, on dispose d'une certaine quantité d'informations de nature publique que vous devriez recevoir, en tant que parlementaires, pour que vous puissiez savoir exactement où va cet argent et à quelles fins il est utilisé. C'est essentiellement ce que nous voulions souligner, je crois.
Lorsque nous avons étudié ce qui se fait dans d'autres pays, les recommandations des universitaires et ce genre de choses, l'idée était d'examiner tous ces types d'indicateurs publics afin de vous donner, pour votre rôle de supervision, des renseignements sur la nature des progrès enregistrés. Ce n'est pas uniquement lié à l'importance de renforcer l'écosystème des gestionnaires de fonds, mais fondamentalement, dans la mesure où les entreprises connaîtront du succès, c'est probablement le principal facteur clé.
On parle de 400 millions de dollars, mais selon le rapport présenté hier, ce montant n'a pas encore été réparti entre les diverses entreprises. Je pense simplement qu'il est important que vous compreniez l'ensemble des paramètres du programme.
Pour certaines des questions qui ont été posées aujourd'hui, comme la dernière, qui a demandé un peu de réflexion, vous voudrez peut-être nous répondre par écrit afin de mieux exprimer vos pensées. Cela pourrait nous aider à comprendre un peu mieux. Nous vous encourageons à le faire si quelque chose vous vient à l'esprit sur le chemin du retour.
De plus, monsieur Padfield, vous avez parlé un peu du cadre de gestion du rendement. Nous serions certainement ravis si vous pouviez en faire parvenir une copie à nos greffiers ou à nos analystes.
Je vous remercie d'être venus témoigner devant le Comité. Pour les non-initiés, c'est très difficile. Concernant notre audience au pays, je ne sais pas combien de personnes examinent l'aspect technique de l'investissement en capital de risque. Les gens qui font partie de l'industrie peuvent avoir trouvé cela très intéressant. C'est peut-être aussi très intéressant pour les programmes de démarrage et les nouveaux entrepreneurs. Je remercie notre groupe de spécialistes qui sont venus donner leur point de vue aujourd'hui.
Je remercie notre vérificateur général pour son bon travail en ce qui concerne le rapport. Nous espérons vous revoir.
Merci beaucoup.
Nous allons suspendre la séance pendant deux minutes. Vous pouvez dire au revoir à nos invités, et nous inviterons nos amis, des vérificateurs et vérificateurs généraux d'autres pays, à s'avancer. Nous aimerions vous rencontrer et peut-être prendre une photo. Nous suspendons la séance pendant deux minutes.