:
Merci, monsieur le président.
Pour faire suite à ce que vous venez de dire, je tiens à formuler mes remerciements et mon appréciation.
Chers collègues, vous vous souviendrez que, au début, nous nous sommes occupés des audits du gouvernement précédent. Nous faisions de l'excellent travail, mais c'est beaucoup plus facile lorsqu'il s'agit du gouvernement précédent.
J'ai dit aux membres du gouvernement à l'époque qu'un jour viendrait où ce ne serait pas facile pour nous de faire la bonne chose en tant que membres du comité des comptes publics, de faire preuve de non-partisanerie et d'examiner les dépenses du gouvernement, les gains d'efficience et le gaspillage et ainsi de suite. Ils allaient subir beaucoup de pression de leur gouvernement afin de ne pas prêter le flanc à la controverse.
Ce qui se produit — et on le sait d'avance —, c'est que la question de voter à l'unanimité sur quelque chose qui critique d'une façon ou d'une autre le gouvernement ou qui ne le soutient pas devient une arme durant la période des questions, et c'est quelque chose que les parlementaires savent. Notre travail ici est difficile. C'est différent de ce qui se fait dans tous les autres comités, et nous devons être non partisans. Lorsque nous devenons partisans, plutôt que de maintenir notre neutralité, les Canadiens ne bénéficient pas de la surveillance que nous avons le mandat d'assurer.
Je tiens tout spécialement à saluer et remercier les membres du gouvernement et à leur exprimer mon appréciation et mon respect, eux qui, malgré les tractations politiques à l'extérieur de la salle, ont été pleinement à la hauteur de la responsabilité parlementaire du Comité. Ils étaient tout à fait prêts, et des semaines avant une élection, ils ont mis de côté leur allégeance et dit que, dans l'intérêt du Parlement et du travail du vérificateur général et du Comité, ils estimaient que c'était la bonne chose à faire et qu'ils allaient s'occuper des questions de politique à l'extérieur de la salle. C'est exactement ce qu'ils ont fait, et j'ai pour eux le plus grand respect et beaucoup d'admiration.
Si quiconque veut utiliser ce que je viens de dire pour préparer un extrait ou donner un peu de mordant à ses discours, grand bien lui fasse...
Des députés: Ha, ha!
M. David Christopherson: ... parce que les membres du gouvernement, en particulier, dans le dossier du sous-financement du vérificateur général ont su relever le défi et méritent le respect de l'ensemble du Parlement pour avoir fait le travail qu'on attend d'eux, malgré le fait que, du point de vue politique, cela allait leur causer un problème.
Merci, monsieur le président.
Monsieur le président, je vous remercie de nous inviter à discuter de la situation budgétaire du Bureau du vérificateur général du Canada. Cette discussion est nécessaire pour garantir que notre bureau est en mesure de remplir son mandat. Je suis accompagné aujourd'hui du sous-vérificateur général, M. Andrew Hayes, et de la vérificatrice générale adjointe chargée des audits de performance, Mme Casey Thomas.
Je vais vous présenter un résumé du financement du Bureau et des pressions auxquelles nous devons faire face. Ensuite, je vais expliquer certaines des difficultés que suscite le mécanisme actuel de financement.
Le Bureau est confronté à des contraintes budgétaires depuis quelques années. La situation a nui à notre capacité de remplir notre mandat, de nous adapter à un environnement d'audit de plus en plus complexe et de nous doter des ressources humaines, des services de soutien et des systèmes dont nous avons besoin pour nous acquitter de nos responsabilités.
L'ancien vérificateur général du Canada, Michael Ferguson, a fait valoir pour la première fois dans le Rapport sur les plans et les priorités de 2016-2017 du Bureau, que notre bureau avait besoin d'un financement supplémentaire. La situation a été signalée par la suite dans les rapports financiers trimestriels, puis dans une lettre officielle de M. Ferguson au en juillet 2017. À cette époque, nous n'avions pas demandé ni reçu d'augmentation budgétaire depuis environ 10 ans.
En 2011, le gouvernement a ensuite entrepris un vaste exercice de réduction budgétaire. Même si notre bureau, en tant qu'agent indépendant du Parlement, n'était pas tenu de procéder à des compressions budgétaires, le nous a fortement encouragés à réduire notre budget.
Nous avons volontairement participé aux réductions. Nous avons mis fin à quelques missions d'audit et cessé ou reporté des investissements dans la technologie et le renforcement des connaissances. Ces mesures nous ont permis de réduire nos effectifs d'environ 10 %, et notre budget, de 8 %. Nous avons ainsi pu rendre au Trésor 6,7 millions de dollars de notre crédit 1 en 2014-2015.
[Français]
Notre financement est resté pratiquement le même jusqu'au budget de 2018, exception faite de 3,2 millions de dollars que nous avons reçus pour des augmentations économiques annuelles, comme le reste du gouvernement. Il est important de préciser que nous avons dû — et que nous continuerons de devoir — utiliser environ 1,5 million de dollars par année de notre crédit 1 pour couvrir les augmentations salariales non financées des exercices 2014-2015 et 2015-2016 et d'autres mesures que nous avons dû prendre à cause du système de paie Phénix, pour pouvoir payer nos employés.
Pendant quelques années, nous avons réussi à gérer nos activités avec le budget qui nous avait été alloué. En 2017, cependant, ce budget est devenu insuffisant pour nous permettre de suivre le rythme de la complexification de l'environnement d'audit, de remplir notre mandat plus vaste et de financer nos activités opérationnelles.
L'ancien vérificateur général a alors demandé une augmentation permanente de 21,5 millions de dollars de notre crédit 1, laquelle devait s'échelonner sur deux ans: 9 millions de dollars de plus dès 2018-2019 et 12,5 millions de dollars à compter de 2019-2020. Cette augmentation visait uniquement à nous permettre de continuer à réaliser le même nombre d'audits, et non à en faire plus. Or, depuis cette demande, nous avons reçu des mandats additionnels non financés.
Dans le budget de 2018, nous avons reçu 8,3 millions de dollars, dont un montant de 1,3 million de dollars au titre des bureaux et des cotisations aux programmes d'avantages sociaux. C'est donc dire que l'augmentation permanente approuvée par les parlementaires et que nous pouvions utiliser pour nos activités totalisait 7 millions de dollars. Cela représentait un tiers de l'augmentation totale dont nous avions besoin pour nous acquitter de nos responsabilités.
En juillet 2018, M. Ferguson a de nouveau écrit au pour demander un financement supplémentaire de 10,8 millions de dollars, soit 3,7 millions de dollars de moins que les 21,5 millions qu'il avait demandés à l'origine. Dans sa réponse, le ministre a reconnu l'analyse rigoureuse que notre bureau avait faite. Cependant, nous n'avons reçu aucun financement supplémentaire dans le budget de 2019.
Beaucoup de nos audits sont requis par la loi, y compris les examens spéciaux des sociétés d'État, la plupart des audits financiers et certains travaux réalisés par le commissaire à l'environnement et au développement durable. Nous continuons de recevoir des missions additionnelles sans financement connexe ni discussions relatives aux coûts que représentent ces travaux pour notre bureau.
Soulignons par ailleurs le fait que les dépenses de programme du gouvernement ont augmenté de près de 75 milliards de dollars au cours de la période de cinq ans se terminant en 2019-2020, et que ces dépenses sont censées augmenter de quelque 40 milliards de dollars au cours des quatre prochaines années. Comme ces hausses sont reflétées dans les états financiers du gouvernement, elles augmentent la charge des missions obligatoires du Bureau.
[Traduction]
En même temps, l'environnement d'audit est devenu de plus en plus complexe. Cela s'explique par de nombreux facteurs, y compris la transformation du système de paye du gouvernement, des nouveaux accords relatifs aux infrastructures qui intègrent des partenariats public-privé, et un nombre accru d'opérations complexes, comme les placements faits par les régimes de retraite de la fonction publique.
Les vérificateurs doivent s'adapter à cet environnement de plus en plus complexe. Ils doivent avoir accès à des connaissances dans des domaines comme les environnements de contrôle des systèmes informatiques et l'analyse de données en plus de pouvoir continuer de se perfectionner dans ces domaines. Il est aussi important que les vérificateurs restent au fait des normes de comptabilité et d'audit et puissent perfectionner leurs compétences techniques. Sans fonds supplémentaire, nous aurons de la difficulté à offrir à notre personnel cette expertise.
Pour ce qui est des audits de performance, nous avons vu une érosion de notre capacité à recueillir et à maintenir les compétences et l'expertise requises à l'égard des programmes complexes du gouvernement que nous auditons. Nous devons pouvoir permettre à nos employés d'acquérir ces connaissances avant le début des audits, pour que nous ayons toute l'information qu'il nous faut pour bien choisir nos audits et être prêts quand vient le moment de commencer notre travail.
Notre incapacité d'investir dans les nouvelles technologies ou les approches d'audit qui sont nécessaires pour préparer le Bureau à faire face à la situation actuelle et à l'avenir posent toujours problème. Par exemple, certains de nos systèmes informatiques ne bénéficieront plus de soutien à compter de 2019-2020. Avec le niveau actuel de financement, nous ne pourrons pas les remplacer avant 2021-2022 au plus tôt. Nous prévoyons aussi que notre risque relatif à la sécurité informatique ne sera pas ramené à un niveau acceptable au mieux avant 2021.
Des experts sectoriaux ont signalé que nous accusons un grave retard sur eux en ce qui concerne l'élaboration et l'application d'approches d'audits fondées sur les technologies de l'information. Nous n'avons pas le financement qui nous permettrait de moderniser nos approches et de former nos employés afin de suivre le rythme de la profession.
Étant donné que la plupart de nos audits financiers et de nos autres travaux nous sont imposés par la loi, si notre financement demeure inadéquat, nous serons forcés de redéfinir nos priorités pour nous acquitter de nos obligations législatives, nous conformer aux politiques gouvernementales et satisfaire à nos propres exigences organisationnelles, comme celles de remplacer nos systèmes informatiques. Cela signifie que les parlementaires recevront moins de rapports d'audit de performance qu'ils peuvent utiliser pour tenir les organisations gouvernementales responsables des résultats qu'elles obtiennent dans l'intérêt de la population canadienne.
Il y a 10 ans, nous réalisions environ 27 audits de performance par année. En 2019, nous en avons effectué 16. Au cours des prochaines années, si notre budget ne change pas, nous prévoyons pouvoir réaliser 14 audits de performance chaque année, à savoir trois audits destinés aux assemblées législatives des territoires, quatre audits présentés par le commissaire à l'environnement et au développement durable et sept audits du vérificateur général.
[Français]
Avant de terminer, j'aimerais aborder la question plus vaste qui, selon notre ancien vérificateur général Michael Ferguson, est à l'origine des pressions financières que nous ressentons: le processus de financement de notre bureau et des autres agents du Parlement.
Le fait que les organismes gouvernementaux que nous auditons contribuent à déterminer les sommes qui nous sont allouées ne cadre pas avec le principe de notre indépendance ou de notre reddition de comptes uniquement au Parlement. Pour vous donner un exemple, les audits que nous avons rendus publics au début du mois de mai dernier visaient, entre autres, les activités du ministère des Finances et du Secrétariat du Conseil du Trésor, deux organisations qui participent au processus de décision du gouvernement sur notre budget. Cela n'a aucun sens.
Nous notons que, dans sa lettre de mandat de novembre 2015, le avait chargé le leader du gouvernement à la Chambre des communes de veiller à ce que « les agents du Parlement aient le financement dont ils ont besoin et qu'ils rendent des comptes uniquement au Parlement, et non pas au gouvernement en place, et ce, en collaboration avec le président du Conseil du Trésor. »
Dans une lettre adressée au Bureau du greffier du Conseil privé en janvier 2019, six agents du Parlement, dont l'ancien vérificateur général Michael Ferguson, exprimaient leur désir d'avoir un autre mécanisme de financement indépendant de l'exécutif du gouvernement.
Dans cette lettre, ils expliquaient en détail la nécessité de prévoir un ajustement budgétaire annuel automatique fondé sur un facteur directement lié ou pertinent au mandat et aux fonctions de chaque agent du Parlement. Une option envisageable pour notre bureau serait d'établir notre budget en fonction du montant total des dépenses de programme du gouvernement. En juillet 2018, M. Ferguson a écrit au pour proposer un tel mécanisme.
Le processus de décaissement des fonds est aussi difficile, non seulement pour notre bureau, mais pour l'ensemble de l'administration publique. Par exemple, nous n'avons reçu qu'en octobre l'augmentation de 7 millions de dollars à notre crédit 1 prévue dans le budget de 2018, et ce, après un processus laborieux de demande auprès du Secrétariat du Conseil du Trésor. Ce retard nous a empêchés d'utiliser l'ensemble de ces fonds en raison du temps qu'il faut pour engager du personnel et mettre en place des contrats.
[Traduction]
Pour conclure, monsieur le président, je remercie le Comité de nous avoir permis de présenter l'historique récent du financement de notre bureau et les défis qui en découlent.
Nous serons heureux de répondre à vos questions.
Je vous remercie de m'avoir donné l'occasion d'être ici aujourd'hui. J'espère pouvoir vous aider à trouver des réponses à vos questions concernant l'étude par le Comité du financement au titre du crédit 1 du Bureau du vérificateur général.
Comme vous l'avez souligné, le sous-ministre ne pouvait pas être ici aujourd'hui en raison d'un conflit d'horaire.
Je voudrais commencer par préciser que, même si le vérificateur général est un agent du Parlement, son bureau fait partie de l'organe exécutif. Il figure à l'annexe I.1 de la Loi sur la gestion des finances publiques et, par conséquent, est inclus dans la définition de « ministère » de cette loi; il en va de même pour les commissariats à l'information et à la protection de la vie privée, au lobbying et aux langues officielles ainsi que pour le Bureau du directeur des poursuites pénales.
Même si ces agents sont, du point de vue fonctionnel, indépendants du gouvernement, leurs bureaux sont considérés comme des ministères fédéraux. Par conséquent, ils sont régis par le même cadre financier que les autres ministères et organismes fédéraux.
Ce cadre exige la présentation d'une demande de financement au ministre des , habituellement dans le contexte du processus du budget annuel. Les demandes de nouveaux fonds doivent être soutenues par une analyse de rentabilisation.
Le personnel du ministère des Finances analyse les demandes de financement reçues et les analyses de rentabilisation connexes. Un avis fondé sur l'analyse du ministère est ensuite fourni au ministère des , lequel prend une décision. Si cette décision consiste à fournir des fonds supplémentaires, le ministère ou l'organisme reçoit des crédits approuvés dans le cadre du processus du budget des dépenses et des projets de loi de crédit.
L'avis fourni au ministre des sur des demandes de financement particulières ainsi que les motifs des décisions prises sont des documents confidentiels du Conseil privé de la Reine, que je ne suis pas en droit de divulguer, ce que j'espère que le Comité comprendra.
Cependant, je peux fournir des renseignements détaillés sur le processus d'analyse suivi par le ministère des Finances.
Le ministère évalue les demandes de financement de deux points de vue principaux.
Premièrement, il le fait d'un point de vue organisationnel vertical. Dans cette optique, le ministère examine les besoins en ressources et les priorités opérationnelles de l'organisation, les éléments détaillés de la proposition de financement et la solidité de l'analyse de rentabilisation à l'appui, et d'autres paramètres pour aider à comprendre et à évaluer les mérites de la proposition. En même temps, le ministère prend en considération la capacité de l'organisation de réaffecter et d'absorber les pressions exercées sur les coûts à l'intérieur de ses niveaux de financement actuels, ainsi que sa capacité de mettre en œuvre des augmentations importantes dans ses ressources actuelles.
Deuxièmement, le ministère évalue les demandes du point de vue horizontal pangouvernemental. Dans cette optique, le ministère évalue la demande d'une organisation par rapport à d'autres priorités de l'ensemble du gouvernement. Dans ce contexte, la demande est en concurrence avec d'autres priorités sociales et économiques pour l'obtention de nouvelles ressources limitées.
Dans sa demande initiale, le vérificateur général a demandé une augmentation de 31 % de son financement opérationnel de base, une augmentation importante selon les deux points de vue susmentionnés. En reconnaissance de l'importance de son travail, dans le budget de 2018, le Bureau du vérificateur général a reçu une augmentation de 16 % de son financement par rapport à l'exercice 2015-2016.
En juillet 2018, le vérificateur général a déposé une autre demande de financement en vue du budget de 2019. Le Comité a reçu une copie de cette demande, laquelle était appuyée par la même analyse de rentabilisation que celle qui avait été fournie à l'appui de la demande de l'année précédente.
Le gouvernement demeure déterminé à travailler en collaboration avec le Bureau du vérificateur général pour veiller à ce que ce dernier puisse continuer de fournir au Parlement des renseignements objectifs et des conseils judicieux sur le rendement des programmes et des activités du gouvernement.
En outre, en vertu de la Loi sur le vérificateur général, le vérificateur général peut présenter un rapport spécial à la Chambre des communes dans l'éventualité où les montants fournis à son bureau dans le budget des dépenses soumis au Parlement ne lui permettent pas, à son avis, de s'acquitter de ses responsabilités.
Enfin, j'aimerais faire remarquer que des études et des projets pilotes déjà menés par des comités parlementaires ont été entrepris depuis 2015 afin de proposer et de mettre à l'essai de nouveaux processus pour le mécanisme de détermination du budget destiné aux agents du Parlement. L'objectif était d'assurer l'indépendance des agents du Parlement par rapport à l'exécutif, tout en fournissant la mesure appropriée de responsabilité quant à leurs dépenses et leur rendement.
Merci de m'avoir donné l'occasion de comparaître aujourd'hui.
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... à la lumière du fait que d'autres ne sont pas là, mais vous êtes ici pour affronter les tirs. Mais aussi, je vous remercie de votre ton, de votre approche et de votre reconnaissance de la légitimité, au moins, des questions abordées ici. J'aime la façon dont vous défendez le travail que vous avez fait et je vous en félicite. Cela aurait pu déraper très rapidement. Je crois que vous avez fait un excellent travail et je tiens à vous féliciter personnellement. J'espère que vous continuerez de fournir le type de contribution que vous offrez.
Monsieur le président, je crois que le vérificateur général a décrit l'analyse aussi bien qu'on peut l'espérer. Ce que j'aimerais faire durant mon premier tour, c'est juste fournir un certain contexte, et je vais réserver mon droit d'étayer des arguments plus tard, si cela se révèle nécessaire. J'aimerais mettre cela en contexte.
Nous devons comprendre que, dans le monde des démocraties, et particulièrement de la reddition de comptes, le Canada est un chef de file mondial. Nous nous battons pour cela dans le plus grand nombre de catégories possible. Vu notre taille, nous n'arrivons habituellement pas au premier ou au deuxième rang dans beaucoup de choses; nous nous classons habituellement en sixième ou en 10e position pour des choses qui comptent. Mais je dois vous dire que, pour ce qui est de la vérification et du processus du vérificateur général ainsi que du travail du Comité des comptes publics, nous sommes reconnus à l'échelle mondiale. Le Comité dans la présente législature tout particulièrement se démarque énormément. Encore une fois, je félicite les députés. C'est une décision beaucoup plus difficile pour eux que pour nous dans l'opposition; pourtant, vous vous êtes montrés à la hauteur. Je ne peux vous louanger et vous respecter assez pour l'avoir fait, car autrement, nous ne serions nulle part. Merci.
En revanche, une telle chose secoue la communauté internationale, qui dit: « Attendez une minute, j'entends quelque chose au sujet des libéraux. M. Trudeau, au Canada, ne donne pas au vérificateur général l'argent dont il a besoin. À quoi cela rime-t-il? » Cela aura un effet négatif et me fend le cœur. Nous sommes arrivés aux toutes dernières réunions. Je pars d'ici très fier du travail que nous avons accompli, et pourtant, il y a cette grande et grosse tache dans le travail du Comité des comptes publics.
M. Leswick s'est fendu en quatre pour signaler les processus visés. Encore une fois, j'ai un grand respect pour ce qu'il a dit et particulièrement pour la façon dont il l'a dit. Mais vous devez comprendre que c'est le problème. On ne devrait pas l'examiner de la même manière que le font tous les autres ministères. En ce moment, une partie de l'argument mis de l'avant par le gouvernement, c'est qu'il n'a pas traité le vérificateur général différemment des autres ministères. Eh bien, c'est un feu rouge; il y a un problème, et on signale une pénalité. Ce n'est pas lié aux autres ministères, peu importe la façon dont nous l'avons structuré. N'oubliez pas que cela a été reconnu par le gouvernement et personnellement par le premier ministre, qui a donné le mandat à sa représentante de la Chambre de cesser ce mode de financement, parce que c'est ainsi que vous vous retrouvez dans une crise — exactement comme celle-ci.
Si la représentante de la Chambre avait fait son travail et mis ce mécanisme en place, nous ne serions pas ici. En fait, je féliciterais le gouvernement d'avoir réalisé des progrès importants pour protéger l'indépendance des agents du Parlement. Rappelons-nous que ce ne sont pas juste n'importe quels bureaucrates. Ils rendent des comptes au Parlement. Le Parlement embauche le vérificateur général et le congédie — ce n'est pas le gouvernement. Pourtant, c'est le processus du gouvernement qui décide du financement.
Pour parler un peu plus de la politique liée à tout cela, tout comme mon ami, M. Davidson, je suis complètement perdu, et ce, depuis le début: pourquoi diable tout cela se produit-il, puisque cela n'est jamais arrivé auparavant? Je n'arrive à trouver que trois raisons de motivation possibles et je n'en ai pas entendu une seule du gouvernement. Je ne parle pas des députés ici; je parle du gouvernement à la Chambre des communes. Vous avez fait votre travail, et il nous incombe maintenant d'exercer des pressions sur le gouvernement par l'entremise de la Chambre. C'est ainsi que les choses fonctionnent.
Si le vérificateur général avait un processus, un moyen indépendant d'obtenir son financement, je n'aurais pas besoin de soulever la question. Mais nous n'en avons pas, même si c'était censé être le cas.
D'abord, cela visait précisément à éviter la question de la cybersécurité. Selon les calculs politiques, c'est mieux d'encaisser le coup maintenant pour le sous-financement du vérificateur général, particulièrement quand personne dans les médias n'y porte attention — sauf Andrew Coyne et Postmedia. Je leur donne une note parfaite.
J'aurais aimé que ce soit quelqu'un d'autre qui dirige cela, car, à nos yeux, il semble souvent que nous essayons de faire les manchettes. J'essaie de faire le contraire: m'effacer et disparaître. Je ne voulais pas que les choses soient ainsi. Mais je dois vous dire que j'aimerais que les médias nationaux accordent un peu plus d'attention à cette question. Avec le plus grand respect, c'est important, bon sang.
Quoi qu'il en soit, le calcul politique visait-il à éviter l'audit axé sur la cybersécurité, car il serait tellement dévastateur? J'étais là pour le premier audit sur la cybersécurité, qui a été dévastateur. Cela m'a secoué au plus profond de mon être. Est-ce la raison pour laquelle les responsables sous-financent le Bureau? Est-ce pour s'assurer que cet audit en particulier ne sera pas réalisé parce qu'ils sont assez arrogants pour croire qu'ils seront réélus et qu'ils connaissent les dégâts que cela pourrait leur causer pendant le deuxième mandat? C'est une possibilité. Il se peut également — et je le dis avec le plus grand respect, je ne vous vise pas personnellement, monsieur Leswick — qu'il s'agisse de représailles et d'une vengeance de la part de la bureaucratie qui a fini par obtenir un audit plutôt négatif.
Le vérificateur général a audité les personnes mêmes qui l'aident à décider si le Bureau obtiendra ou non un financement complet. Alors, était-ce une vengeance ou des représailles? Je tiens à dire que j'ai du mal à croire que ce soit l'un des deux, d'autant plus que je connais les membres individuels du gouvernement. J'ai beaucoup de difficulté à le croire.
Mais je suis perdu. La dernière possibilité me semble la plus probable, et c'est aussi celle que nous pouvons régler le plus rapidement. Il me semble qu'il y a eu une erreur, que cela leur est passé sous le nez et qu'ils campent maintenant sur leurs positions parce qu'ils veulent éviter l'embarras de devoir changer d'avis. Si quelqu'un peut me donner un autre motif, je suis disposé à l'écouter, car je ne peux vraiment penser à aucune autre raison pour laquelle le gouvernement le ferait, à l'exception de ces trois possibilités.
Merci, monsieur le président.
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Votre temps de parole est écoulé.
Je veux simplement revenir rapidement sur l'élément que vous soulevez. Je pense que la question que M. Richards a posée plus tôt concernait le point de vue des contribuables. À mesure que nous menons nos études sur les centres d'appels, nous découvrons que les contribuables sont très préoccupés par ce que certains considèrent comme un mauvais service fourni par l'intermédiaire de ces centres. Nous avons eu l'impression, même en tant que comité, qu'il s'agissait manifestement d'un élément relevant des champs d'intérêt du Comité. Nous voulions l'étudier. L'autre étude qu'on a choisi de mener concernait les demandeurs d'asile et elle tombait à point. Je félicite les vérificateurs de leurs choix de vérification, parce que, selon moi, ce sont vraiment des sujets qui préoccupent les contribuables.
L'autre priorité, après les centres d'appels et les demandeurs d'asile, c'était la sécurité de la GRC. Encore une fois, c'est un sujet très crucial, compte tenu de certaines des attaques que nous avions subies, où il y avait eu des décès, alors je remercie les vérificateurs.
Je pense parler au nom du Comité. Nous croyons absolument que vous devez demeurer indépendant et décider de ce qui fera l'objet des vérifications. Je pense peut-être que, de notre point de vue, en tant que comité qui s'occupe aussi de sécurité publique et de sécurité nationale — j'ai présidé ce comité —, nous savons également, d'après ce comité, que la cybersécurité n'est peut-être pas le sujet de conversation du contribuable moyen, mais je pense que tous les membres du Comité, de tous les côtés, comprennent. Je pense que, si vous lisez le journal ou consultez tout type de média, vous verrez que la cybersécurité est un enjeu auquel nous faisons face aujourd'hui et auquel nous n'avons pas réfléchi depuis 20 ou 30 ans. C'est une énorme préoccupation.
Je ne veux pas que le Comité s'écarte trop du sujet. Ce n'est pas la question d'un gouvernement ou d'un autre. C'est le mécanisme permettant de déterminer la meilleure façon de financer les fonctionnaires du Parlement, ou ce que M. Leswick appelle les ministères, comme le Bureau du vérificateur général. Voilà ce dont nous devons tenir un peu plus compte, selon moi.
Où en sommes-nous, madame la greffière?
Nous allons revenir à M. Davidson, allez-y.
:
Merci, monsieur le président.
Tout d'abord, j'aimerais seulement mentionner quelque chose à M. Whalen, qui a utilisé une approche rationnelle — et je lui en suis reconnaissant — dans ses commentaires pour dire que les politiciens devraient peut-être décider de ce qui est étudié. Je comprends votre position, mais je peux vous assurer que l'une des règles d'or du comité des comptes publics, c'est l'indépendance du Bureau du vérificateur général au moment de choisir ce qui doit être fait. Autrement, nous nous retrouverons dans un scénario cauchemardesque qui sera guidé par la politique. Cette indépendance est cruciale, et je crois que c'est ce que soulignait M. le président, mais je comprends votre point de vue. Je devais seulement préciser cela. C'est une règle d'or pour nous. Nous pouvons formuler des recommandations et, lorsqu'il y a unanimité, le Bureau y prête sérieusement attention, mais, au bout du compte, la loi précise qu'il est indépendant et prend les décisions, pas nous.
Je crois que j'avais critiqué en réalité les médias — ce qui est vraiment stupide si on se présente encore une fois, mais ce n'est pas mon cas. Toutefois, lorsque j'essaie de faire quelque chose, c'est peut-être aussi stupide, mais ce n'est pas ce je veux faire. J'implore — c'est plutôt le ton que j'aurais dû utiliser — les médias nationaux de nous aider et de prêter attention à cette question. Il faut que le public se concentre sur ce problème du Parlement.
J'aimerais saluer quelqu'un. J'ai mentionné Andrew Coyne, et il a eu l'amabilité d'en parler sur Twitter, mais c'est Marie-Danielle Smith à Postmedia qui a immédiatement écrit un article suivi d'un autre. J'aurais pu vivre sans l'attention qu'a créée cette actualité, mais au moins on en a parlé. C'est ce qui compte, et j'en suis très reconnaissant.
Je peux vous dire que les fonctionnaires qui s'occupent de vérification, de reddition de comptes, de surveillance et de transparence l'ont remarqué et en sont reconnaissants. Nous espérons donc être en mesure de faire comprendre à d'autres l'importance de l'enjeu.
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Je vous en suis très reconnaissant, monsieur le président.
Je parlais de justification. La seule justification que nous avons obtenue à la Chambre des communes vient du ministre, qui a pris la décision... Si on retourne en 2011, on condamnait les conservateurs pour les mêmes raisons qui servent à justifier ce qu'a fait le ministre. Premièrement, même si c'était vrai, ce n'est pas une raison pour sous-financer le vérificateur général. Deuxièmement, ce n'est pas vrai. Nous l'avons par écrit; le vérificateur général nous l'a dit. La mesure était volontaire. Je peux vous dire que c'était mon ami, , qui était président du Conseil du Trésor. Je sais qu'il était souvent au téléphone et parlait au Bureau du vérificateur général parce qu'il savait que, si on lui refusait du financement, il aurait un petit problème. Il a agi dans le respect et fait ce qu'il pouvait pour éviter cela.
Ce n'est pas ce qu'a fait l'ancien gouvernement selon le gouvernement actuel. Je n'appartiens à aucun de ces partis et j'étais là pour les deux législatures. Il est absolument injuste et injustifiable que le gouvernement invente des histoires à propos de l'ancien gouvernement seulement pour créer un écran de fumée.
Ensuite, j'aimerais signaler encore une fois que nous avons un gouvernement majoritaire et que nous perdons souvent de vue le fait que le Parlement dispose d'un pouvoir suprême — non pas le gouvernement. Le Parlement décide qui est le gouvernement. Le Parlement choisit le premier ministre par un vote majoritaire. Quiconque obtient 50 % plus un à la Chambre des communes devient le premier ministre, mais, au bout du compte, le conseil exécutif — le Cabinet — n'est pas autorisé par la loi à dépenser un sou sans l'approbation du Parlement. Ce dernier contrôle les cordons de la bourse, mais, comme nous avons un gouvernement majoritaire qui remporte tous les votes et que, lorsqu'il présente un budget, il est adopté, il semble que c'est le ministre des Finances qui mène la barque. Enfin, sur le plan structurel, toutefois... On voit vraiment les conséquences lorsqu'on est dans un gouvernement minoritaire. Vous et moi, monsieur le président, avons vécu cela.
La réalité, c'est que nous allons voir un organisme subsidiaire pour lui quémander le financement que nous recommandons et, pourtant, c'est nous qui prenons les décisions. Voilà l'absurdité de la situation dans laquelle nous nous trouvons.
J'aimerais souligner ce qui suit, parce que je viens d'y penser, et je crois que c'est un bon point. On a demandé — je pense que c'était une excellente question de M. Arseneault — s'il y a d'autres administrations qui font cela. Monsieur Arseneault, 9 fois sur 10, lorsque d'autres administrations dans le monde posent cette question à leur vérificateur général, devinez qui sont les deux meilleures dans le monde? La réponse que vous avez entendue, c'était la Nouvelle-Zélande et le Royaume-Uni parce que nous ne faisons pas partie de l'équation... Nous sommes en concurrence avec le Royaume-Uni pour savoir qui vient au premier et au deuxième rangs. Il s'agit d'une saine concurrence, mais j'aimerais vous dire que le respect qu'on nous témoigne partout dans le monde est également en danger. Le gouvernement a le mandat de repositionner le Canada sur la scène internationale et vous nuisez ici à notre réputation dans un domaine où nous sommes déjà considérés comme des chefs de file mondiaux. Je tenais seulement à le dire.
Avec tout le respect que je dois au gouvernement, s'il change d'avis et reconnaît qu'il a dit qu'il allait respecter les hauts fonctionnaires du Parlement et les comités permanents du Parlement... Le haut fonctionnaire du Parlement et un comité permanent ont maintenant demandé qu'on rétablisse ce montant de 10,8 millions de dollars. Même si j'ai entendu beaucoup de belles paroles et bien d'autres choses hier à la période de questions, je me demande: où est le respect?
J'ai une toute dernière chose à dire et j'en aurai complètement terminé avec ce sujet.
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J'ai une autre question à poser et deux ou trois observations.
Monsieur Leswick, merci d'être ici aujourd'hui. Vous êtes au ministère depuis de nombreuses années, je crois. Je me rappelle que, lorsque j'étais ministre, vous étiez là, et nous vous sommes reconnaissants de votre présence ici aujourd'hui.
Vous et moi et la plupart des gens comprenons le processus de consultation budgétaire et le budget. Je vous remercie de vos commentaires, qui nous ont aidés à saisir le fonctionnement. Merci de nous avoir expliqué que le Bureau du vérificateur général a fourni un dossier, comme il l'a fait également en 2011, pour expliquer exactement la façon dont l'argent serait dépensé. Comme vous le savez, nous avons connu en 2011 une récession mondiale, et on a demandé à tous les ministères d'examiner leurs dépenses et leurs budgets parce qu'il y avait un plan d'action de réduction du déficit en place à l'époque.
Nous avons constaté aujourd'hui, grâce à la question de M. Arseneault, que le Bureau du vérificateur général est considéré comme un ministère comme tous les autres. Je ne savais pas cela. Je pensais que le Bureau du vérificateur général avait un statut différent. C'est peut-être une piste de solution. Si je dis cela, c'est que je sais que, lorsqu'on présente les demandes budgétaires, on mène également des négociations. À ce moment-là, c'était le ministre Flaherty qui discutait avec le vérificateur général pour savoir si on pouvait ou non poursuivre les vérifications. Il y avait une garantie qu'on pouvait continuer à les réaliser. Nous avons la lettre. Nous savons que, à l'époque, M. Ferguson et le Bureau du vérificateur général ont dit qu'ils voulaient être des joueurs d'équipe, que tous les ministères faisaient leur part et qu'ils pouvaient poursuivre leurs activités sans réduire le nombre de vérifications.
Également, M. Christopherson a souligné aujourd'hui le fait que le président du Conseil du Trésor, M. Clement, a rédigé une lettre au vérificateur général avant les compressions budgétaires pour savoir s'il y aurait une réduction des vérifications dans le plan. On lui a assuré que ce ne serait pas le cas.
Monsieur Ricard, avez-vous reçu ce type de lettre de la part du président du Conseil du Trésor au dernier budget?