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Bonjour, chers collègues. Il s'agit de la cinquième réunion du Comité permanent des comptes publics. Nous sommes le mardi 10 mars 2016.
Aujourd'hui, nous allons examiner le chapitre 4, Services partagés en technologies de l'information, du rapport de l'automne 2015 du vérificateur général du Canada.
Nous avons le grand plaisir d'accueillir plusieurs témoins aujourd'hui.
Tout d'abord, nous accueillons M. Michael Ferguson, vérificateur général du Canada, et M. Martin Dompierre, directeur principal au Bureau du vérificateur général du Canada.
Nous recevons aussi les représentants de Services partagés Canada: le président, M. Ron Parker; le chef de l'exploitation, M. John A. Glowacki Jr.; et la directrice générale et adjointe au dirigeant principal des finances, Services ministériels, Mme Manon Fillion.
Ensuite, nous avons M. John Messina, dirigeant principal de l'information, au Secrétariat du Conseil du Trésor; et Mme Jennifer Dawson, co-dirigeante principale de l'information.
Nous allons entendre trois déclarations, à commencer par le vérificateur général.
Merci encore une fois, et bienvenue à tous.
[Français]
Monsieur le président, je veux vous remercier de nous donner I'occasion de discuter avec vous de notre rapport de l'automne 2015 sur les services partagés en technologies de l'information. Je suis accompagné de Martin Dompierre, le directeur principal qui était chargé de cet audit.
L'audit visait à déterminer si Services partagés Canada avait accompli des progrès dans la mise en oeuvre des principaux éléments de son plan de transformation et maintenu le fonctionnement des services existants.
Notre audit a surtout porté sur les objectifs de Services partagés Canada consistant à améliorer les services, à accroître la sécurité des technologies de l'information et à produire des économies.
Nous avons aussi examiné le soutien fourni par le Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada ainsi que la gouvernance et le leadership qu'il avait exercés à l'égard de la vision stratégique pour Services partagés Canada et la façon dont cette vision s'intégrait au paysage informatique du gouvernement.
Dans le cadre de l'audit, nous avons consulté sept ministères et organismes fédéraux afin de comprendre comment ils voyaient leur collaboration avec Services partagés Canada.
[Traduction]
Dans notre rapport d'audit de 2010 sur le vieillissement des systèmes de technologie de l'information, nous avions indiqué que l'infrastructure du gouvernement fédéral prenait de l'âge et risquait de tomber en panne. Or, une panne pourrait nuire à la capacité du gouvernement de fournir certains services essentiels à la population canadienne. Nous recommandions dans ce rapport qu'un plan soit élaboré pour l'ensemble du gouvernement en vue d'atténuer de façon durable les risques associés au vieillissement des systèmes de TI.
En août 2011, le gouvernement a annoncé la création de Services partagés Canada, un nouveau ministère qui avait pour mandat de gérer et de transformer l'infrastructure de TI de 43 entités, y compris les serveurs et les centres de données, ainsi que les ressources humaines et les budgets en matière de TI. Cette infrastructure se composait alors de 485 centres de données, de 50 réseaux et d'environ 23 400 serveurs.
En 2013, Services partagés Canada a élaboré un plan de transformation de sept ans pour regrouper, uniformiser et moderniser les services de courrier électronique, les centres de données et les services de réseau du gouvernement du Canada. Services partagés Canada s'était engagé à maintenir et à améliorer le niveau des services et de la sécurité des TI pendant la transformation.
[Français]
Dans I'ensemble, nous avons constaté des faiblesses dans la mise en oeuvre des services partagés en technologies de l'information du gouvernement par Services partagés Canada, en particulier dans la gestion des attentes en matière de services avec les partenaires et dans la mesure et le suivi des progrès réalisés quant aux initiatives de transformation et aux économies générées.
Nous avons notamment constaté que Services partagés Canada n'avait pas établi d'attentes claires et concrètes avec ses partenaires pour l'infrastructure des Tl offerte à l'appui de leurs services et de leurs applications. II ne pouvait donc pas démontrer s'il maintenait ou améliorait les services et, le cas échéant, comment il y arrivait.
Cette constatation est importante parce que Services partagés Canada doit savoir si ses services répondent aux besoins de ses partenaires. À titre de bénéficiaires de ces services, les ministères et organismes partenaires de Services partagés Canada doivent avoir l'assurance que les niveaux des services de Tl qu'ils reçoivent soutiennent adéquatement leur capacité a offrir leurs services aux Canadiens.
[Traduction]
Nous avons aussi constaté que Services partagés Canada avait rarement établi les attentes ou fourni suffisamment d'information aux partenaires en ce qui concerne les éléments de base de la sécurité. Cette constatation est importante parce que Services partagés Canada joue un rôle essentiel dans la mise en oeuvre des politiques, directives, normes et lignes directrices du gouvernement du Canada en matière de sécurité en vue de garantir que les services partagés en TI pour le gouvernement sont sécuritaires. En tant que fournisseur de services d'infrastructure des TI du gouvernement, Services partagés Canada doit collaborer avec les partenaires afin de gérer les menaces, les risques et les incidents en matière de sécurité en vue de protéger les biens, l'information et les services essentiels du gouvernement liés aux TI.
Enfin, nous avons découvert que Services partagés Canada n'appliquait pas de méthodes financières cohérentes pour démontrer avec précision que des économies étaient générées. Par exemple, il n'avait pas adopté de méthode d'établissement des coûts normalisée permettant de calculer les économies, et les bases de référence nécessaires pour mesurer les économies totales générées étaient incomplètes. Ce constat est important parce que Services partagés Canada dépense environ 1,9 milliard de dollars par année pour fournir ses services de TI aux partenaires, investir dans des projets et financer ses activités.
Comme cet audit examinait en milieu de parcours les progrès réalisés par Services partagés Canada pour mettre en oeuvre des éléments clés de la transformation des services de technologies de l'information du gouvernement, nos recommandations donnent des occasions concrètes de revoir ce qui a été fait jusqu'à présent et de repérer les rectifications nécessaires. Notre rapport contient huit recommandations à l'intention de Services partagés Canada et une autre destinée au Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada. Les deux entités ont accepté nos recommandations.
[Français]
Monsieur le président, je termine ainsi ma déclaration d'ouverture. Nous serons heureux de répondre aux questions des membres du Comité.
Je vous remercie.
:
Merci, monsieur le président.
[Français]
Bonjour.
Je m'appelle Ron Parker. J'ai été nommé président de Services partagés Canada en juillet 2015.
Je suis accompagné aujourd'hui de mes collègues M. John Glowacki, chef de l'exploitation, et Manon Fillion, directrice générale, afin de discuter du rapport du vérificateur général qui a été déposé au Parlement le 2 février. De plus, cela nous fera plaisir d'entendre vos commentaires et de répondre à vos questions.
Tout d'abord, j'aimerais vous décrire brièvement l'histoire et le mandat de Services partagés Canada.
Le ministère a été créé dans le but de moderniser les services d'infrastructure de technologies de l'information pour mettre en place une plateforme sûre et fiable de prestation de services numériques aux Canadiens.
[Traduction]
Comme M. Ferguson l'a dit, la création de Services partagés Canada faisait suite au rapport du vérificateur général de 2010 signalant le vieillissement des systèmes de TI du gouvernement qui présentaient un risque important de panne et mettaient en péril les services offerts à la population canadienne. Services partagés Canada a été créé pour normaliser l'infrastructure de TI fédérale, la consolider et la redéfinir en une seule entreprise de TI partagée. Le ministère vise à offrir un seul système de courriel, des centres de données regroupés, des réseaux de télécommunications fiables et sûrs et une protection contre les cybermenaces 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, et ce, à travers 43 ministères, 50 réseaux cloisonnés, quelque 400 centres de données et 23 000 serveurs.
Cette année, le vérificateur général est d'avis que les principaux volets du plan de transformation de Services partagés Canada ont peu progressé. Il est recommandé dans le rapport que Services partagés Canada élabore une stratégie globale en matière de services détaillant comment il répondra aux besoins des services transformés et de l’infrastructure héritée de ses partenaires; conclue des ententes avec les partenaires définissant les cibles pour les niveaux de services et les engagements en ce qui a trait à la production de rapports; fournisse plus de renseignements aux partenaires sur les protocoles de sécurité, les lignes directrices et les normes en matière de TI; établisse l'ordre de priorité, affecte les fonds et produise des rapports sur les engagements en matière de financement et les économies réalisées.
[Français]
Services partagés Canada accepte ces conclusions. Elles sont à propos et elles se font l'écho des commentaires reçus de nos partenaires, des intervenants et du personnel.
En fait, le ministère a réalisé un progrès tangible à l’égard de chacune de ces recommandations. Cela dit, certains aspects du rapport du vérificateur général méritent quelques remarques.
[Traduction]
La stratégie de gestion des services de Services partagés Canada, déjà terminée, a été transmise à nos partenaires. Nous avons établi des attentes en matière de services pour les cinq services prioritaires: courriel, appareils mobiles, vidéoconférence, hébergement d'applications et réseau étendu du gouvernement du Canada. Les attentes quant aux niveaux de services incluent notamment les heures de service, la disponibilité des services et le temps requis pour rétablir les services.
En ce qui a trait à l'Initiative de transformation des services de courriel, les difficultés de migration des systèmes varient selon le ministère. L'état de préparation à la migration varie également. Par conséquent, les coûts liés à la migration diffèrent d'un ministère à l'autre, et d'autres dépenses peuvent être engagées. Les migrations ont aussi été mises en suspens en novembre 2015 pendant que le fournisseur réglait les problèmes de capacité et de stabilité du système.
Enfin, en ce qui a trait à la sécurité, il est important de souligner que le vérificateur général n'a pas testé l'efficacité de nos contrôles de sécurité. Il s'est plutôt attardé aux communications avec les partenaires et il a vérifié si les fonctions de la sécurité étaient bien décrites.
[Français]
Le plan de transformation de Services partagés Canada représente un exercice sans précédent d'orchestration et de synchronisation. Avec le temps, nous mettons plus l'accent sur le service à la clientèle, la saine gestion financière et la reddition de comptes.
Nous sommes également confrontés à quelques défis.
[Traduction]
Sur le plan organisationnel, le travail avance plus lentement que prévu. La complexité des problèmes entraîne quelques retards, et certains approvisionnements sont plus longs que prévu. De plus, la capacité de l'industrie à respecter nos exigences varie, et nous avons d'importantes contraintes de financement qui sont attribuables en partie à la croissance de la demande, qui est supérieure à nos prévisions.
Pour régler ce problème, nous misons sur une approche à trois volets.
Premièrement, les membres de notre personnel sont notre priorité. Ils constituent notre plus grand atout. Leur soutien, leur dévouement et leur dynamisme sont des denrées rares et précieuses comme l'or. Je souhaite souligner le travail herculéen qu'ils accomplissent pour renouveler la prestation des services d'infrastructure de TI pour tous les types de services offerts aux Canadiens. Ils ont de quoi être fiers.
À Services partagés Canada, l'excellence du service fait partie de l'ADN du personnel, et nous devons faire en sorte qu'il soit plus facile pour lui d'offrir des services. Il s'agit également d'une grande préoccupation pour nos clients, évidemment. L'amélioration de la satisfaction de la clientèle est essentielle à la réussite de Services partagés Canada et au moral du personnel. Nous améliorerons la prestation des services grâce à de nouvelles stratégies et à la normalisation des processus.
Deuxièmement, le ministère mettra à jour le plan de transformation à l'automne 2016, avec la participation des employés de Services partagés Canada, des organisations clientes, des collègues des agences centrales et des experts externes. Nous souhaitons discuter de la portée, du rythme de la mise en place des initiatives de transformation et du coût du plan, tout en veillant à ce que les systèmes existants continuent d'offrir des programmes et des services à la population canadienne.
Et troisièmement, nous admettons que certaines des anciennes infrastructures demeureront opérationnelles plus longtemps que ce qui avait été prévu à l'origine. Nous continuerons donc à renforcer l'infrastructure existante, là où les risques sont élevés et où nos ressources le permettent, pour empêcher les interruptions dans la prestation des services à la population canadienne.
En conclusion, j'aimerais souligner que depuis sa création, Services partagés Canada a réalisé de véritables progrès dans la modernisation des systèmes de TI gouvernementaux.
[Français]
Nous poursuivons notre travail avec une vigueur renouvelée en assimilant les leçons apprises au cours des quatre dernières années et les recommandations formulées dans le cadre des travaux de vérification et d'évaluation continus.
En fin de compte, les services de TI qu'offre Services partagés Canada sont une partie intégrante d’une vision d’un service public du XXIe siècle. Ils complètent l’engagement du Canada qui consiste à améliorer les services numériques offerts à tous les Canadiens.
Merci beaucoup.
:
Merci, monsieur le président. Je suis heureux d'être ici pour parler du rôle de la Direction du dirigeant principal de l'information qui assure la gouvernance et le leadership stratégique en matière de transformation des services de la technologie de l'information au sein du gouvernement.
[Français]
Je suis accompagné aujourd'hui de Mme Jennifer Dawson, codirigeante principale de l'information du gouvernement du Canada, qui m'aidera à répondre à toute question.
Le rôle de la Direction du dirigeant principal de l'information au Secrétariat du Conseil du Trésor consiste à assurer un leadership stratégique et à établir l'orientation des politiques relatives aux technologies de l'information, à la gestion de l'information et à la cybersécurité.
[Traduction]
Nous y parvenons sous la direction des administrateurs généraux des ministères et grâce aux commentaires des dirigeants principaux de l'information, ainsi que d'autres intervenants. Le vérificateur général, lors de son examen du rapport « Services partagés en technologies de l'information », a déclaré qu'il est important que Services partagés Canada puisse compter sur une orientation stratégique de la part du Secrétariat du Conseil du Trésor pour appuyer la réalisation de son mandat.
[Français]
II a recommandé que la Direction du dirigeant principal de l'information du Secrétariat du Conseil du Trésor mette en place un plan stratégique en matière de technologies de l'information pour le gouvernement du Canada.
Monsieur le président, nous approuvons la recommandation, et nous nous sommes engagés à établir un plan stratégique en matière de technologies de l'information d'ici le 31 mars de cette année.
[Traduction]
Nous avons également promis d'aider les ministères et les organismes à procéder à la mise en oeuvre du plan. Par conséquent, nous avons examiné soigneusement les tendances opérationnelles et technologiques, ainsi que les pratiques exemplaires de l'industrie, pour déterminer quels changements sont nécessaires en raison des progrès réalisés par rapport à la technologie de l'information, de l'expérience d'autres administrations et des récentes nouveautés sur le plan opérationnel au sein du gouvernement du Canada.
[Français]
Dans le cadre de notre examen, la Direction du dirigeant principal de l'information a tenu de vastes consultations auprès de la collectivité des technologies de l'information du gouvernement pour comprendre ses besoins en matière de services et de technologies.
[Traduction]
Nous avons aussi consulté nos centres décisionnels à l'interne pour veiller à ce que le Plan stratégique en matière de technologie de l'information réponde aux attentes des Canadiens relativement à la sécurité de l'information. Nos consultations sont maintenant terminées, et nous sommes sur le point de réaliser le Plan stratégique en matière de technologie de l'information, d'ici la fin du mois. Par la suite, le SCT veillera à obtenir l'approbation du plan.
[Français]
Ce plan offrira une vision stratégique des technologies de l'information au sein du gouvernement du Canada. II donnera à Services partagés Canada ainsi qu'aux autres ministères des directives et des priorités concernant l'amélioration de la gestion, de la sécurité et de la prestation des services des technologies de l'information. II aidera également l'ensemble de la collectivité des technologies de l'information du gouvernement à élaborer et à coordonner ses propres plans et activités.
[Traduction]
À plus long terme, le SCT aidera les ministères et organismes à procéder à la mise en oeuvre du Plan stratégique en communiquant ouvertement et en assurant une orientation et une surveillance à cet égard.
Monsieur le président, comme vous pouvez le constater, un travail considérable a été réalisé pour donner suite à la recommandation du vérificateur général. Nous continuerons de travailler avec Services partagés Canada pour exercer la gouvernance et le leadership stratégique qui lui permettront de réaliser son mandat.
Je vous remercie de m'avoir écouté aujourd'hui. C'est avec plaisir que je répondrai maintenant aux questions du Comité.
En tant que député de la circonscription de Nepean, qui est située à Ottawa, j'en sais un peu au sujet de Services partagés Canada, car mes électeurs m'en parlent sans cesse. Certains sont des dirigeants syndicaux. D'autres sont des employés ou des entrepreneurs. Croyez-moi, pour eux, cet organisme est une vraie catastrophe.
Je sais que vous êtes nouveau ici, et l'un des euphémismes que vous avez faits a été de dire que la complexité des défis a entraîné des retards et que certaines acquisitions prennent plus de temps que prévu. Vous avez également dit que la capacité de l'industrie de satisfaire à vos exigences varie et que vous êtes aux prises avec des pressions en matière de financement. La mise en oeuvre a commencé il y a de cela quatre ou cinq ans.
Maintenant, en 2016, vous voulez avoir une conversation sur l'évolution de la mise en oeuvre, la transformation, le calendrier et le coût du plan.
Monsieur Messina, vous dites que votre plan stratégique sera prêt à la fin de mars. N'y avait-il pas déjà un plan stratégique avant la création de Services partagés Canada?
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Merci, monsieur le président.
Il y a un terme très technique qu'on utilise lorsqu'on a un dossier complexe où de nombreux milliards de dollars sont en jeu et où il y a autant d'ineptie et d'inaction; c'est ce qu'on appelle du gaspillage. C'est exactement ce que nous avons ici. Je ne suis pas du tout convaincu que le ministère a la situation en main. Je pense que nous en avons la preuve flagrante.
Je veux revenir sur ce que certains de mes collègues ont dit, à savoir que le plan provisoire sera « terminé » — c'est ce qui est indiqué dans le plan d'action — d'ici le 31 mars 2016. Le plan fait également état que ce gaspillage doit être approuvé. À mon avis, le plan provisoire de mars 2016 n'est pas plus valable que celui de juin 2013, simplement parce qu'il n'a pas été approuvé. N'oublions pas que trois ans se sont écoulés depuis le dernier plan provisoire. La meilleure solution qu'on a trouvée, c'est qu'il y a un an, on a dit que le plan provisoire de deux ans passés serait mis à jour, mais aucune date définitive n'a encore été fixée.
C'est une supercherie. C'est un tour de passe-passe, car le 31 mars 2016 semble être une sorte d'échéance à laquelle nous pouvons nous attendre que des mesures soient prises. L'ébauche terminée n'est pas plus valable que l'ébauche provisoire de juin 2013, qui n'a eu aucune suite non plus. On me dit après cela que le plan sera approuvé à l'automne. Ce n'est pas satisfaisant.
Je veux une date. Quand le plan sera-t-il approuvé et mis en oeuvre? On ne veut plus entendre parler de plan provisoire. Vous esquivez la question. Quand ce rapport sera-t-il adopté et mis en oeuvre?
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Très bien, d'accord. Vous pouvez vous attendre à ce que nous incluions cela dans notre rapport et à ce que nous fassions un suivi.
J'aimerais revenir sur la déclaration préliminaire de M. Parker. Il a dit, je le cite: « Services partagés Canada a été créé dans le but de moderniser les services d’infrastructure de technologie de l’information pour mettre en place une plateforme sûre [...] ». Le premier mot que M. Parker a utilisé est « sûre ». Les services devaient donc permettre de mettre en place, je poursuis la citation: « une plateforme sûre et fiable de prestation de services numériques aux Canadiens. »
Le vérificateur général a déclaré, même ce matin: « Nous avons aussi constaté que Services partagés Canada avait rarement établi les attentes ou fourni suffisamment d'information aux partenaires en ce qui concerne les éléments de base de la sécurité. Cette constatation est importante parce que Services partagés Canada joue un rôle essentiel dans la mise en œuvre des politiques, directives, normes [...] ».
Ma question pour M. Parker est la suivante: le terme « sécurité » est le mot le plus à la mode de notre époque, et c'est le premier mot que vous avez employé. Dans ce cas, qu'est-ce qui explique le manquement? Pourquoi est-ce que le vérificateur général a découvert que vous ne communiquiez pas et que vous ne fournissiez pas suffisamment d'information en ce qui concerne les éléments de base de la sécurité?
Ma deuxième question s'adresse au Conseil du Trésor, qui est responsable de veiller à ce qu'ils fassent leur travail. Pourquoi n'a-t-il pas été en mesure de faire en sorte qu'ils le fassent?
Je tiens d'abord à dire que c'est un privilège pour moi d'être ici.
Monsieur le président, dans le secteur des fournisseurs de services gérés, habituellement, quand on conclut une entente comme celle-ci, on prend en charge l'état existant. Normalement, les ententes stipulent qu'on accepte de s'occuper du désordre, à moindres frais. Essentiellement, on conserve le même état. S'il y a des mesures préexistantes, on accepte de les utiliser. Dans le cas présent, souvent, il n'y avait pas suffisamment de systèmes de mesure des paramètres opérationnels que nous pouvions adopter et continuer à utiliser comme jalons. Sans ces jalons, nous ne pouvons que faire de notre mieux.
Votre question au sujet des crédits de service nous ramène à certaines questions qui ont déjà été posées sur la façon dont les choses sont payées. Nous tentons d'évoluer par rapport à notre forme initiale. Il a fallu se servir de crédits pour poser les fondements, mais comme nous allons de l'avant, nous passons à ce qu'on appelle un régime de rémunération des services. Nous ajoutons des services au fur et à mesure que la demande augmente. C'est simplement la loi de la nature. Nous conclurons des ententes qui montreront le niveau que nous fournissons, les disponibilités, les responsabilités, etc. Puisque nous faisons tous partie du gouvernement, ce n'est pas la norme de dire que nous fournirons un crédit de service si nous manquons un objectif.
Toutefois, il faut noter que nous avons hérité d'un environnement hybride dans le cadre duquel nous nous tournons vers l'industrie pour un certain nombre de nos services. Nous continuerons probablement à fournir certains services nous-mêmes. Pour d'autres, il sera tout à fait logique, d'un point de vue commercial, d'avoir recours à l'industrie. L'avantage de faire affaire avec l'industrie, c'est que nous veillons à obtenir des crédits de service. Prenez le courriel, par exemple; nous avons des crédits de service. En fait, nous en avons de plus en plus et nous en tenons soigneusement le compte. Nous les utiliserons au besoin comme nous déployons l'initiative.
Merci d'être ici pour nous aider à comprendre la situation relative aux services de TI.
Je viens de la Colombie-Britannique. Quand le gouvernement de la Colombie-Britannique a abordé les services partagés en 2003-2004, il a divisé le dossier. Je tente de comprendre la méthodologie utilisée par Services partagés pour réaliser ce programme de sept ans très ambitieux. En Colombie-Britannique, par exemple, la gestion du bureau était un projet distinct. Il a fallu environ deux ans pour le terminer. Puis, il y a eu le projet séparé des services de réseau. On n'a pas touché aux anciens systèmes essentiels et aux serveurs pendant cette période. Les ministères ont continué à fournir ce service. Comme le dossier était divisé en volets très distincts, chaque volet semblait faisable, et le programme a très bien réussi.
La documentation que nous avons n'est pas claire. Est-ce que Services partagés a reçu le mandat de tout accomplir en un seul grand projet intégré difficile à réaliser, comme des projets de transformation organisationnelle et du gouvernement l'ont montré, ou avez-vous procédé de façon méthodique, une étape à la fois, en vous attaquant à un dossier et en passant au prochain seulement après avoir réussi le précédent?
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Merci, monsieur le président.
Mesdames et messieurs, je vous remercie d'être ici ce matin et de vous prêter à l'exercice.
Il faut savoir que nous avons la responsabilité de maximiser les deniers publics, et je sais que ce dossier est un gros bateau, si vous me permettez l'expression. C'est un gros navire qui est difficile à diriger rapidement et à réorienter. Le processus est long.
Avec ce que j'entends ce matin, je suis un peu inquiet de savoir où l'on va mener ce bateau. J'ai une question existentielle et fondamentale: a-t-on pris la bonne méthode pour y arriver? Mme Murray mentionnait que, en Colombie-Britannique, on avait fait cette migration ou cette modernisation par phase, par catégorie, par secteur.
Je vous pose la question: actuellement, a-t-on pris la bonne méthode pour moderniser nos systèmes?
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Merci, monsieur le président.
Cela me fait plaisir d'être ici pour répondre aux questions.
On parle d'un budget de 2 milliards de dollars. C'est le budget, grosso modo, depuis la création de l'organisation en 2011-2012.
En ce qui concerne la structure de financement, des crédits d'environ 1,5 milliard à 1,6 milliard de dollars ont été adoptés depuis la création de l'organisation. Nous avons aussi une enveloppe de revenus perçus de la part des partenaires et des clients, qui s'élève à environ 400 millions ou 410 millions de dollars depuis la création de l'organisation.
Nous avons beaucoup parlé des défis. Nous avons essayé de vous rassurer en vous disant combien nous gérons bien l'organisation. Depuis sa création, l'organisation a pour défi de maintenir le niveau de services dont elle a hérité et qui, par rapport aux normes de services, était non standard et complètement diversifié. Cela inclut également le type de services offerts à l'interne aux partenaires.
Ce que nous avons fait et qui nous a permis de mieux gérer le ministère, c'est établir les 25 services que nous offrons aux clients et que ceux-ci peuvent acheter. Pour chacun des services, nous établissons une norme des standards, en fonction des services offerts lors de la création de l'organisation.
Comme vous l'avez mentionné, il y a beaucoup d'évolution en technologie. Les choses avancent vite. Nous donnons aujourd'hui certains services que nous ne donnions pas à l'époque. Ainsi, nous mettons en place une stratégie de prix qui nous permet de distinguer les services standards qui étaient couverts par les crédits lors de la création de l'organisation, et l'ensemble des divers services élargis ou nouveaux services pour lesquels nous allons facturer un certain montant d'argent par service, parce que c'est vraiment une approche service par service.
L'autre élément important qui nous permet d'avancer et de dire que nous sommes sur la bonne voie, c'est le fait que nous sommes aussi conscients que nous avons diminué les coûts unitaires pour l'ensemble des services. L'enjeu, c'est la gestion de la consommation des services par les partenaires. À Services partagés Canada, c'est notre devoir et notre responsabilité de donner à chacun des partenaires l'information sur la consommation des services, afin que ceux-ci soient conscients des services qu'ils utilisent et ne demandent pas des services qui sont déraisonnables ou complètement frivoles. Si c'est le cas, nous pouvons à tout le moins recouvrer les coûts pour ce genre de services.
Voilà donc ce que nous avons fait. Je suis bien passionnée quand il s'agit de parler de cela.
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Avec plaisir, monsieur le président.
Notre effectif est majoritairement composé d’experts techniques du groupe professionnel CS, qui est le groupe Technologie de l’information du gouvernement. Le personnel possède une grande diversité de compétences allant des centres de données, à la téléphonie et aux réseaux, et met à profit sa vaste expérience et ses compétences tous les jours dans le cadre de son travail. Il y a aussi, manifestement, un groupe d’employés des services internes, notamment du secteur des finances, qui nous apporte un appui précieux pendant cette période.
En ce qui concerne la composition globale de l’effectif, je considère que nous avons un personnel extrêmement compétent. Lorsque le ministère a été créé, nous avons accueilli du personnel de divers ministères, parfois en grand groupe. C’est notamment le cas dans le secteur de l’approvisionnement et dans certains centres de données.
C’est tout un défi lorsqu’on doit composer avec 43 ministères. Chaque groupe a une culture, une expérience et un fonctionnement qui lui sont propres. L’une de nos difficultés a été d’amener tout le monde sur la même longueur d’onde, de les rallier autour d’un même objectif en utilisant un processus unique et en ayant une compréhension uniforme quant à la façon de travailler. C’est une partie importante de ce que nous devons faire pour assurer une gestion efficace des services, pour que tout le monde comprenne comment collaborer, comment communiquer avec les clients et comment établir des liens avec les clients. À cet égard, l’un des changements que nous avons apportés récemment a été de créer une équipe responsable des comptes qui est chargée des communications avec les clients et de participer à la planification avec les clients. Nous avons également des gestionnaires de la prestation des services qui veillent à l’organisation et à la prestation des services requis, afin d’offrir aux clients les services dont ils ont besoin.
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C'est intéressant. Voilà que nous nous retrouvons entre la politique et la bureaucratie. Je n'ai entendu personne s'approprier cette décision ici. En fait, certains ont dit d'aller chercher la réponse plus bas dans la hiérarchie. Nous allons devoir décider comment résoudre la question lors de la rédaction de notre rapport. Il semble s'agir d'une pression artificielle qui ne vient ni de la gouvernance ni de la gestion, et qui est suffisante pour que le vérificateur général en fasse tout un cas dans son rapport.
Nous découvrons maintenant que certains retards ont été directement occasionnés par le retrait de l'argent. C'est important, et ce n'est pas si compliqué. Le fait est qu'un plan triennal prévoyait des économies de 72 millions de dollars. La première année a été retardée, et pourtant, le gouvernement est allé de l'avant et a retiré tout l'argent en un an. Services partagés Canada nous apprend aujourd'hui les torts que cela a causés.
Je n'arrive pas à obtenir de réponse du Conseil du Trésor, car c'est probablement de ce bureau que la pression venait. Je serais fort étonné qu'un fonctionnaire ait donné l'ordre de retirer cet argent. Si nous décidions de nous aventurer dans le terrier du lapin, ce serait une quête intéressante sur la distinction entre la bureaucratie et la politique. Mais de toute évidence, c'est une question de politique.
J'aimerais maintenant m'adresser au vérificateur général à ce sujet.
Monsieur, vous avez vraiment fait des pieds et des mains pour expliquer la question à la pièce 4.2 de la page 27, pour vous assurer que ce soit souligné et compris.
Pouvez-vous s'il vous plaît nous dire davantage ce que vous en pensez? En quoi était-ce une erreur? Comment l'information aurait-elle dû être traitée et comptabilisée?
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Merci, monsieur le président.
[Français]
Chez moi, il y a un petit dicton qui va comme suit: « Comment mange-t-on un éléphant? On le mange une bouchée à la fois. » Ici, c'est comme si on essayait d'avaler tout l'éléphant d'un seul coup. En tant que contribuable et représentant des contribuables, je trouve cette situation inquiétante.
Au cours des cinq dernières années, on a investi 2 milliards de dollars dans cette transformation, sans plan stratégique. C'est du passé et nous allons vers l'avant, mais il reste que je trouve la chose très inquiétante, en tant que contribuable.
J'ai une question pour M. Messina.
[Traduction]
Pour ce qui est du sous-ministre duquel vous relevez, s'agit-il de la même personne que l'année dernière?
:
Non, mais c'était ma question. J'ai clairement demandé si c'était une décision fondée sur une analyse de rentabilisation présentée par Services partagés Canada.
Il est vrai que le gouvernement pourrait avoir décidé de fournir 56 millions de dollars supplémentaires pour récompenser SPC de ne pas avoir respecté l'échéance. Imaginez le risque moral, comme disent les économistes, que cela aurait représenté si nous avions procédé ainsi. On aurait ainsi dit à toute l'administration fédérale de ne pas s'inquiéter lorsqu'un budget est dépassé en raison d'une échéance non respectée; les 56 millions de dollars auraient quand même été versés. C'est exactement ce qu'il ne faut pas faire, et je ne peux pas m'imaginer que, en tant que comité parlementaire censé protéger le Trésor public, nous soyons d'avis que les organismes gouvernementaux devraient être récompensés au moyen de fonds supplémentaires lorsqu'ils ne respectent pas une échéance, car, au bout du compte, c'est ce que nous aurions fait si nous avions injecté ces 56 millions de dollars supplémentaires.
Je souligne que ce n'était pas une décision prise soudainement par un acteur politique en 2015-2016 afin de réduire le budget de 56 millions de dollars. Il était tout simplement question d'exécuter le plan que Services partagés Canada avait présenté lui-même au Conseil du Trésor trois années plus tôt.
Voici donc la question que je pose aux représentants de Services partagés Canada, si l'un d'eux veut me donner une explication: quand vous avez préparé la présentation dans laquelle vous avez dit que vous économiseriez 56 millions de dollars, le pensiez-vous vraiment?
Si je me fie à l'horloge, notre temps est écoulé.
Je vous remercie d'avoir comparu aujourd'hui, et je tiens également à préciser que notre Comité veut voir ces plans. Le Conseil du Trésor doit terminer son plan stratégique de TI d'ici le 31 mars. J'ignore s'il est nécessaire de nous le faire parvenir avant qu'il soit approuvé, car, en tant que comité, nous voulons le recevoir en juin.
Pourriez-vous nous le faire parvenir dès qu'il sera approuvé?
Je m'adresse maintenant aux représentants de Services partagés Canada. Cet automne, je crois que vous avez une échéance à respecter à propos du plan de transformation. Je confonds peut-être les noms de ces plans, mais nous nous attendons à ce que certains objectifs soient atteints, et nous allons faire un suivi.
Je ne parle pas au nom de tous les membres du Comité, mais vous pouvez fort bien vous attendre à être convoqués de nouveau d'ici huit ou neuf mois. Oui, vous nous avez remis votre plan à temps, et nous avons reçu le plan de transformation à temps, mais où en êtes-vous maintenant?
Nous vous sommes reconnaissants d'être venus témoigner, et je sais à quel point c'est complexe et que ce genre de complications entraînent des problèmes, mais nous nous attendons, c'est-à-dire les contribuables et le Parlement, à ce que les objectifs établis soient réalisables et à ce que vous les ayez atteints. Nous avons une idée du but ultime, mais nous voulons voir des objectifs réalisables en cours de route.
Merci beaucoup à vous tous d'être venus témoigner.
Veuillez transmettre nos meilleurs voeux au secrétaire...