[Français]
La séance est maintenant ouverte.
Soyez les bienvenus à la 122e réunion du Comité permanent de l'accès à l'information, de la protection des renseignements personnels et de l'éthique.
[Traduction]
Conformément à l'article 108(3)h) du Règlement et à la motion adoptée par le Comité le mardi 7 mai 2024, le Comité entreprend son étude de la conformité d’un ministre à la Loi sur les conflits d’intérêts.
Avant de commencer, je tiens à rappeler à tous les consignes concernant les oreillettes. Lorsque vous ne les utilisez pas, assurez-vous de les placer sur les autocollants apposés sur la table afin de ne pas créer de retour sonore pour les interprètes.
Je tiens à vous remercier tous pour votre coopération.
Je tiens également à préciser que toutes les interventions doivent passer par la présidence ce matin. Je veux m'assurer que nous disposions d'assez de temps pour les réponses et les questions.
Je ne veux pas que deux personnes parlent en même temps. Je vais accorder un temps égal aux personnes qui posent des questions et au ministre pour répondre. Je ne veux pas que les gens interrompent. Nous devons tenir compte de l'interprétation, notamment pour que l'interprétation soit fidèle, mais pour éviter à nos interprètes toute blessure potentielle.
Cela dit, j'aimerais souhaiter la bienvenue à l'honorable ministre Randy Boissonnault qui comparaît pour la première heure.
Monsieur Boissonnault, vous disposez d'au plus cinq minutes pour vous adresser au Comité.
Allez‑y, monsieur, je vous en prie.
:
Avant que nous commencions, j'ai une brève question concernant la motion de privilège qui a été débattue lors de la dernière réunion.
À la page 154 de la troisième édition de La procédure et les usages de la Chambre des communes, on décrit clairement le processus par lequel une question de privilège est traitée en comité. Pour gagner du temps, nous n'allons pas récapituler tout ce qui s'est passé jusqu'à présent. Je ne lirai pas non tout le passage, mais je tiens à insister sur une ligne, qui est la suivante: « La motion peut être débattue et modifiée, et le comité devra l’étudier en priorité ».
À mon avis, le débat sur cette motion aurait dû avoir préséance sur l'ordre du jour d'aujourd'hui. Toutefois, par respect pour notre témoin et les autres membres du Comité, je me plierai à l'ordre du jour tel qu'il a été publié.
La question que je vous pose, monsieur, est la suivante: allez-vous prévoir la possibilité de poursuivre le débat sur la motion de privilège lors de la réunion de jeudi?
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je suis heureux de comparaître devant vous pour répondre aux insinuations et à la mésinformation que l'opposition a répandues au cours des dernières semaines.
Monsieur le président, la nature de la politique partisane fait en sorte que nous avons des débats vigoureux et même enflammés. C'est le travail de l'opposition de demander des comptes au gouvernement. Je comprends cette dynamique et je la respecte. Cependant, même la rhétorique d'un parti conservateur hyperpartisan doit au moins prendre en compte les faits réels d'une situation.
Commençons par un fait essentiel. Le Canada a l'un des régimes d'éthique les plus rigoureux au monde pour les élus et c'est exactement ce que les Canadiens attendent. J'ai toujours eu une conduite éthique qui respecte l'esprit et la lettre de ces règles.
À ce propos, je remercie le commissaire aux conflits d'intérêts et à l'éthique d'avoir examiné les allégations de M. Barrett et des médias, et d'avoir conclu qu'il n'était pas nécessaire que son bureau se penche davantage sur cette question. Cette décision a été prise par un organe impartial, indépendant et non partisan chargé de l'application des règles, et elle doit être respectée.
[Français]
À ce propos, je remercie le commissaire aux conflits d'intérêts et à l'éthique d'avoir examiné les allégations de M. Barrett et des médias, et d'avoir conclu qu'il n'était pas nécessaire que son bureau se penche davantage sur cette question. Cette décision a été prise par un organisme impartial, indépendant et non partisan chargé de l'application des règles, et doit être respectée.
J'ai toujours rempli mes obligations en vertu de la Loi sur les conflits d'intérêts et j'ai travaillé avec le Bureau du commissaire aux conflits d'intérêts. Lorsque j'ai été élu, en 2021, et nommé au Cabinet, j'ai entamé le processus visant à organiser mes affaires professionnelles, conformément à la Loi sur les conflits d'intérêts.
[Traduction]
En collaboration avec le bureau du commissaire, j'ai placé ma société, Xennex, et une société à numéro qui détient des investissements sous la gestion d'une tierce partie, comme l'exige la Loi.
Pour exercer ce rôle, j'ai choisi Kirsten Poon qui, en plus d'être une ancienne employée, est aussi une amie depuis plus de 10 ans et une personne en qui j'ai confiance pour gérer les choses. Mes relations professionnelles et personnelles passées avec Mme Poon ont été et continuent d'être déclarées au bureau du commissaire à l'éthique, comme l'exige la Loi.
Je voudrais également souligner que depuis mon élection, Xennex a cessé ses activités quotidiennes et que Mme Poon agit, en fait, comme administratrice des sociétés pour s'assurer que les déclarations de revenus et autres documents nécessaires sont produits.
Malgré les insinuations contraires, je ne suis pas un lobbyiste. Je ne l'ai jamais été et je n'ai jamais eu l'intention de l'être.
[Français]
À l'automne 2021, dans le cadre de la finalisation de mes affaires en tant que simple citoyen, mon avocat a informé Global Health Imports Corporation, ou GHI, que je quittais mon poste d'administrateur. Comme l'indiquent les articles de Global News, il incombe à une entreprise de mettre à jour les registres du commerce fédéral et provincial concernés en cas de changement de directeur. Toutefois, comme cela n'a pas été fait en temps voulu, mon avocat a déposé la mise à jour nécessaire pour s'assurer que la situation a été réglée, ce qui est reflété dans les deux registres. Depuis mon élection, je n'ai joué aucun rôle dans les opérations de GHI. Je n'ai aucune idée de la situation financière ou opérationnelle de cette société ni d'aucune des entreprises commerciales en cours de M. Anderson.
[Traduction]
J'aimerais maintenant aborder la mésinformation que certains conservateurs ont essayé de répandre à propos de ces circonstances.
Tout d'abord, il y a eu beaucoup d'insinuations selon lesquelles des représentants de l'aéroport international d'Edmonton, un ancien client, ont rencontré des membres du personnel d'autres cabinets ministériels et l'aéroport a reçu des subventions du ministère des Transports et de PrairiesCan depuis mon entrée en fonction.
Je tiens à être clair. Je n'ai en aucun cas facilité ces réunions. Je tiens également à souligner que l'aéroport international d'Edmonton est le cinquième plus grand aéroport du pays et qu'il constitue une plaque tournante majeure pour le transport de marchandises et de personnes.
[Français]
Deuxièmement, il a été noté que j'avais reçu, au cours des deux dernières années, des revenus de la société Navis Group, appartenant à Mme Kirsten Poon. Monsieur le président, je dois dire que c'est déjà connu, parce que j'ai divulgué ces revenus au commissaire aux conflits d'intérêts et à l'éthique et, ensuite, dans ma déclaration publique, conformément aux règles.
J'ai également précisé que les revenus que j'ai reçus et divulgués concernaient tous des travaux que j'ai effectués entre 2019 et 2021 en tant que simple citoyen. Aucun de ces revenus ne provient de travaux effectués depuis ma prise de fonction et aucun n'est lié au travail de lobbying de la société de Mme Poon.
[Traduction]
Monsieur le président, cela ne m'étonne pas que les conservateurs aient essayé de multiplier les insinuations et les fausses pistes pour tenter de détourner l'attention de tous ces faits. Malheureusement, il semble qu'il s'agisse d'une tentative délibérée d'induire les Canadiens en erreur en présentant ce qui a été entièrement divulgué au commissaire à l'éthique comme un scandale, alors qu'il n'y a pas de scandale. Pour eux, le respect des règles, l'ouverture et la transparence, le respect de toutes les obligations et le fait que le commissaire à l'éthique ne voit pas la nécessité d'examiner mes affaires ne sont que des obstacles gênants qui peuvent entraver la publication d'un clip sur les médias sociaux.
Passons aux questions, monsieur le président, après quoi je me remettrai directement au travail au service des habitants d'Edmonton, des Albertains et de tous les Canadiens.
:
Bien sûr, madame Damoff.
Lorsque l'on devient titulaire d'une charge publique, comme vous l'avez vécu, l'approche est bien différente de celle qui consiste à envoyer sa déclaration annuelle en tant que député. Il y a des documents financiers. Votre partenaire, votre époux ou épouse, votre tendre moitié, votre conjoint ou conjointe de fait sont intégrés dans le processus. C'est un processus intense qui vous oblige à respecter le délai de 120 jours.
Dans mon cas, nous avons dû déterminer ce qu'il fallait faire avec une société de portefeuille, une entreprise active. Le commissaire à l'éthique m'a conseillé de faire appel à une tierce partie. Je me suis plié à toute cette procédure.
Je pense que l'autre point qu'il faut vraiment retenir, madame Damoff, c'est qu'il s'agit de mes finances. Il s'agit de mes investissements. Il s'agit de tout ce qui concerne ma vie personnelle. Ce sont les finances personnelles de ma vie, de mon partenaire que le commissaire peut voir. Je pense qu'aucun d'entre vous ne souhaiterait mettre son nez dans les affaires financières personnelles des autres. Notre système est différent. Nous avons l'un des régimes les plus rigoureux au monde en matière d'éthique.
Je dirai aussi, avant que vous ne passiez à la question suivante, que le processus n'est pas simplement ponctuel, il est continu. Je dois constamment décider et m'assurer que nous respectons la Loi. Je me récuse tout le temps de nominations et de désignations afin de rester du bon côté de la Loi.
:
Je pense qu'à une autre époque et à un autre endroit, avec un Parti conservateur différent, une lettre du commissaire à l'éthique innocentant un député, quel que soit son parti, aurait suffi pour que l'on passe aux travaux du Comité.
Je ne sais pas ce qui s'est passé au sein de ce comité pour qu'il soit mêlé à des attaques partisanes et qu'il ne puisse pas se concentrer sur ses propres travaux, mais c'est un triste jour quand c'est le cas.
Je peux vous dire, madame Damoff, ce que les gens me disent quand je frappe à leur porte. Ils me disent: « Que vous soyez député fédéral, député provincial, conseiller municipal ou conseiller scolaire, nous vous avons tous élus pour que vous vous entendiez et que vous travailliez sur des dossiers pour nous, et nous ne voulons pas voir des stratagèmes et des insultes ». J'ai fait du porte-à-porte le week-end dernier, et c'est ce que j'ai encore entendu.
Nous pouvons tous nous en tenir à une norme plus élevée, et j'espère que nous y parviendrons au sein de ce comité et dans l'ensemble du gouvernement.
:
C'est une très bonne question, monsieur Villemure.
Je pense que c'est en partie lié à ce que Mme Damoff a dit, à savoir que certains conservateurs veulent faire des clips pour les médias sociaux.
J'ai été élu dans Edmonton‑Centre en 2015. Ensuite, en 2019, je n'ai pas gagné l'élection, mais j'ai regagné mon siège en 2021. Pendant ces deux années où j'ai été simple citoyen, pour gagner ma vie, j'ai relancé l'entreprise que j'avais fondée en 1999. C'était d'ailleurs en pleine pandémie. J'étais seul dans mon bureau, et j'ai rebâti mon réseau pour travailler avec des gens à divers projets. J'ai notamment travaillé en Bolivie pour la Westminster Foundation for Democracy, pour aider ce pays à bien rebâtir ses institutions démocratiques. J'ai aussi travaillé avec un organisme en Thaïlande qui voulait aider les personnes LGBTQ+ à avoir plus de place dans la société civile.
Par ailleurs, j'ai aussi fondé le Global Equality Caucus. Cela revêt une profonde importance pour moi, parce qu'en tant qu'homme et parlementaire gai, quand je participais à des événements à l'international, je cherchais à rencontrer des personnes comme moi pour avoir des discussions sur des façons de faire avancer les projets pour notre communauté, mais il n'y avait pas de foire internationale. Alors, avec un membre de la Chambre des lords et une sénatrice de Colombie, nous avons créé ce réseau international.
Bref, lorsque j'ai retrouvé mon siège, puisque j'avais des ententes et des clients, le commissaire à l'éthique et son équipe ont dit qu'il fallait que je mette cela à l'abri et que je confie la gestion de mes affaires à une tierce partie. J'ai nommé cette tierce partie et j'ai toujours été franc avec le commissaire quant au fait que Mme Poon était enregistrée comme lobbyiste. Je la connaissais depuis 10 ou 12 ans, alors j'avais une grande confiance en elle. C'est pourquoi je l'ai nommée directrice de mes entreprises, ce qui veut dire qu'elle envoie les documents à l'Agence du revenu du Canada chaque année. J'ai soumis toute l'information au commissaire à l'éthique, qui a dit qu'il n'y avait aucune raison d'examiner mes affaires.
La question qu'il faut se poser, c'est pourquoi nous sommes ici aujourd'hui. À mon avis, c'est parce que les conservateurs cherchent la chicane et veulent mon siège. Ils sont ici pour essayer de me rabaisser, mais je vais participer à la prochaine campagne électorale et je vais conserver mon siège, parce que je sers mes concitoyens comme un député responsable et intègre.
:
Je pense que le Parti conservateur d'aujourd'hui sent son identité menacée par tous les changements qu'on voit ici, au pays, et ailleurs dans le monde. Les conservateurs ne peuvent pas contrôler ces changements et ils sont fâchés. Cela crée une certaine rage au sein de ce parti et une certaine volonté de diminuer les institutions et de faire du tort à notre pays.
Le a dit que la clause dérogatoire de la Charte pouvait s'appliquer à des droits de la personne. Est-ce que ce sont mes droits qui vont être contournés? Est-ce que ce seront vos droits, comme francophone? Est-ce que ce seront les droits des personnes trans ou les droits des personnes autochtones? À quoi veut-il appliquer la clause dérogatoire?
Cela me dépasse que le Parti conservateur d'aujourd'hui soit tellement enragé par des choses qu'il ne peut pas contrôler, comme les changements climatiques, dont il nie l'existence. Au lieu de chercher des solutions à des problèmes qu'on peut constater, comme les feux de forêt, il veut nier la réalité et retourner dans un pays qui n'existe plus.
Pour toutes ces raisons, je pense que les conservateurs vont utiliser tous les moyens à leur disposition pour gagner des sièges, et je vais les empêcher de le faire dans Edmonton—Centre.
Par votre entremise, monsieur le président, je répondrai que son intervention renferme des observations sans fondement. Permettez-moi d'être très clair. Je n'ai rien à voir avec le groupe Ghaoui. Je ne joue aucun rôle dans cette société et je n'en joue pas depuis mon élection.
L'article lui-même, et je le répète, dit: « Nous n'avons eu aucune communication directe avec M. Boissonnault à aucun moment de nos relations avec Stephen et les sociétés ». Cela vient du groupe Ghaoui. M. Anderson a confirmé dans l'article que je ne suis pas le Randy en question.
Je voudrais également dire que, vous savez, vous avez mis des mots dans ma bouche en disant « tirer parti ». Je n'ai jamais dit ça, pas plus que je n'ai dit le mot en « P », car je fais très attention de ne pas employer ce mot. Je suis ici pour répondre à des questions, comme le comité de l'éthique me l'a demandé.
:
Merci, monsieur le président.
Merci, monsieur le ministre, de votre présence.
Tous les députés, qu'ils soient députés d'arrière-ban ou de l'opposition, secrétaires parlementaires ou ministres, doivent remplir des formulaires destinés au commissaire à l'éthique. Pouvez-vous nous parler de ce qu'on exige d'un ministre? Vous avez également été secrétaire parlementaire. Parlez-nous des exigences strictes imposées à un ministre.
Dans votre déclaration liminaire, vous avez dit avoir pris les mesures nécessaires en vertu de la Loi sur les conflits d'intérêts. Vous avez parlé de certaines de ces mesures. J'ai vraiment essayé d'être attentif et de suivre, mais il y a eu tellement d'interruptions. J'aimerais vous demander de décrire... Je n'ai jamais été ministre et je ne le serai probablement jamais, mais j'aimerais en savoir un peu plus sur le niveau d'examen plus rigoureux auquel vous êtes soumis, ce qui n'est peut-être pas le cas pour moi ni pour d'autres membres du Comité.
:
Sur le rappel au Règlement, monsieur...
Le président: Monsieur Green, vous avez la parole au sujet du rappel au Règlement.
M. Matthew Green: Comme je fais partie du sujet du rappel au Règlement, je me réserve le droit de vous faire valoir moi aussi, monsieur, qu'il a refusé de fournir des réponses au Comité. Il l'a fait à plusieurs reprises en 2 minutes et 23 secondes. Je dirais que c'est ce que je considère comme une violation des pouvoirs du Comité.
Je dirais que personne, qu'il s'agisse d'un secrétaire parlementaire ou d'un ministre, n'est au‑dessus des procédures d'un comité permanent. C'est pourquoi il comparait devant nous, monsieur le président.
Par votre entremise, sur ce rappel au Règlement, je demanderais que le député fournisse une réponse par écrit — et il peut se référer au hansard pour se remémorer les questions que je lui ai posées —, faute de quoi, il contreviendrait au Règlement et aux pouvoirs du Comité, à mon avis.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je vous remercie de m'avoir invité.
Je suis accompagné de ma collègue Lyne Robinson‑Dalpé.
Je suis conscient, en me joignant à vous aujourd'hui, de la lourde responsabilité qui incombe au Commissariat aux conflits d'intérêts et à l'éthique et de l'importance des travaux de votre comité. Notre démocratie repose essentiellement sur l'intégrité et la transparence de ses représentantes et ses représentants élus et nommés, et sur notre capacité de préserver la confiance du public.
[Traduction]
C'est en gardant ces principes à l'esprit que je vois le double objectif des régimes que nous administrons. Le premier est d'aider les fonctionnaires à éviter et à gérer leurs conflits d'intérêts et le second est de faciliter le mouvement des personnes qualifiées dans et hors de la fonction publique.
Les personnes qualifiées, compétentes et expérimentées qui sont appelées à exercer une fonction publique peuvent très bien être confrontées à des conflits d'intérêts. Ce n'est pas inhabituel. La question est de savoir comment éviter et gérer ces conflits et protéger l'intégrité des fonctionnaires et des institutions qu'ils servent.
[Français]
Le ministre Boissonnault est l'exemple de quelqu'un qui est passé de la fonction publique au secteur privé et qui est retourné à la fonction publique. Élu à titre de député en 2015, il s'est conformé au Code régissant les conflits d'intérêts des députés. Il s'est aussi conformé à la Loi sur les conflits d'intérêts lorsqu'il a été nommé secrétaire parlementaire par la suite.
[Traduction]
Entre 2019 et 2021, quand il n’était pas un représentant élu ou nommé, il a repris ses travaux avec Xennex Venture Catalysts Inc., que j'appellerai Xennex. C'est une société constituée en l’an 2000 dont il est propriétaire à 100 %. Il s’agit d’une société de gestion qui a obtenu un contrat pour faire du lobbying pour le compte de l’Edmonton Regional Airports Authority.
Le ministre a démissionné comme directeur de Xennex lors de sa réélection et il est redevenu assujetti au Code, puisqu’il était député, et à la Loi, comme ministre.
Kirsten Poon est devenue la directrice de Xennex et a continué à faire du lobbying au nom de Xennex pour le compte de l’Edmonton Regional Airports Authority jusqu’en juin 2021. Après cette date, le lobbying a été effectué au nom de sa propre société, 2050877 Alberta Ltd. opérant sous le nom Navis.
Le ministre Boissonnault n’a reçu aucune rémunération de la part de Xennex après avoir été élu et nommé ministre. Cependant, il nous a déclaré qu’il avait des revenus de commerce en souffrance de la part de Navis. Ce montant a été payé par Navis à Xennex.
Le ministre Boissonnault détient un intérêt de 100 % dans 2256956 Alberta Ltd. À son tour, cette société possède 50 % de la société affiliée Global Health Imports. Le fait qu’il est propriétaire de Xennex, 2256956 Alberta Ltd et propriétaire partiel indirect de Global Health Imports a été divulgué au Commissariat. Aucune preuve divulguée ne montre que le fait qu’il soit propriétaire de ces sociétés crée un conflit d'intérêts. Il s'est conformé aux règles en vertu de la Loi et du Code.
[Français]
Compte tenu des informations que le ministre a divulguées au Commissariat aux conflits d'intérêts et à l'éthique, il semble que le ministre s'est conformé aux exigences du Code régissant les conflits d'intérêts des députés et de la Loi sur les conflits d'intérêts en ce qui concerne les questions relatives à ses sociétés et qu'il n'est donc pas nécessaire de procéder à une étude.
Nous sommes en train d'effectuer le processus habituel d'examen annuel avec le ministre et nous examinerons toutes les divulgations qu'il a mises à jour auprès du Commissariat.
[Traduction]
Mme Robinson-Dalpé et moi-même sommes disposés à répondre aux questions que vous pourriez avoir sur le processus de conformité et sur notre traitement du dossier de M. Boissonnault.
Je vous remercie de votre attention.
:
Comme vous, monsieur Barrett, j'ai lu l'histoire ce matin pour la toute première fois. C'est tout à fait nouveau pour moi. Je n'ai jamais rien su à ce sujet. Si l'histoire est vraie, elle soulève évidemment de graves implications. Vous avez entendu ce que le ministre a dit.
La décision que nous avons rendue était fondée sur les renseignements qu'il nous a divulgués, à savoir qu'il détenait 50 % de GHI par l'intermédiaire de sa société à numéro.
Il est clair que nous allons nous pencher sur la question. Si notre examen révèle que nous ne savons pas tout, qu'il y a matière à pousser l'examen plus loin, qu'il peut y avoir eu des manquements à la Loi ou à la politique, alors bien sûr, nous devrons y jeter un coup d'oeil. J'ai la capacité de lancer moi-même une autre enquête et d'étudier la question.
À ce stade, je suis vraiment pris par surprise. Je n'étais pas au courant jusqu'à ce que je lise l'article ce matin. Je ne sais pas quoi dire. J'ai entendu le témoignage du ministre. Je pense qu'il serait tout à fait irresponsable de prendre une décision prématurée sur ce que nous allons faire et de quelle façon. Tout ce que je peux vous dire, c'est que nous allons y jeter un coup d'oeil.
:
Non, bien sûr. Elle rend ses constatations publiques aujourd'hui. Elle est soumise à des dispositions et à des obligations de confidentialité, tout comme moi.
Comme vous le savez, je me suis engagé à me prononcer sur le conflit d'intérêts mettant en cause Mme Verschuren et M. Ouimet avant le 1er août, et je le ferai. Il est clair que nous traiterons des conflits d'intérêts à cette occasion.
Je ne sais pas en quoi consistent ces conflits d'intérêts auxquels elle fait référence. Je n'ai pas lu le rapport non plus. Je suis comme vous. Il est sorti ce matin et j'ai réussi à lire le résumé.
Je ne veux vraiment pas en dire plus à ce sujet, parce que le rapport renferme peut-être des éléments révélateurs sur certains de ces points.
Il est troublant d'entendre qu'il y a eu autant de conflits d'intérêts. C'est évidemment un domaine qui nous préoccupe au premier chef. En tant que vérificatrice générale, elle examine plus ou moins l'ensemble des opérations et...
:
Cela m'a frappé, parce que j'ai lu ce texto qui a été ostensiblement envoyé le 8 septembre 2022, par un dénommé Randy. C'était à 13 h 14 HNR ou 15 h 14 HNE. Nous connaissons tous le reste du texto.
Cela m'a frappé, parce que cette date m'était très familière. J'y ai repensé et je me suis souvenu que c'était la date de la mort de la reine Élisabeth II. Puis, je me suis souvenu que c'était la date d'une retraite du Cabinet à Vancouver, parce que tous les membres du Cabinet se demandaient ce qu'ils pourraient porter et s'ils avaient du noir ou non dans leur garde-robe.
L'un des éléments de ce texto que tout le monde a souligné plus tôt concernait l'heure normale de l'Est. Le 8 septembre 2022, M. Boissonnault se trouvait à Vancouver, à l'heure normale du Pacifique, et participait à une retraite du Cabinet. L'idée qu'il quitte une retraite du Cabinet pour s'occuper d'une question comme celle‑ci me semble encore plus fantaisiste.
Monsieur le commissaire, je suis sûr que vous reconnaîtrez que c'est une question à laquelle vous allez jeter un coup d'œil, comme vous l'avez dit. L'existence d'un texto d'un dénommé Randy ne vous amène pas immédiatement à la conclusion que ce Randy est le ministre Boissonnault, n'est‑ce pas?
:
Merci, monsieur le président.
Monsieur le commissaire, je vous remercie, ainsi que Mme Robinson‑Dalpé, d'être avec nous aujourd'hui.
J'ai entendu votre témoignage et celui de M. Boissonnault. Je comprends donc que vous avez étudié sa déclaration et que tout vous est apparu comme étant conforme. Par ailleurs, je comprends également que vous avez été surpris, comme nous tous, ici, de lire l'article de ce matin.
Il est un peu tôt — je suis d'accord avec vous — pour commenter cet article, dont le Commissariat va devoir vérifier les faits avant de le commenter, j'imagine. Mes questions seront plutôt d'ordre général et porteront sur le travail du commissaire.
Nous, les parlementaires, sommes souvent très exigeants envers le commissaire à l'éthique en ce qui concerne les déclarations ou les situations liées aux membres du gouvernement. Je crois que nous avons raison d'être exigeants. Je pense aussi que quelqu'un qui siège à titre de membre du gouvernement doit avoir un comportement et une éthique au-delà de tout doute raisonnable. Je crois également que votre réputation est excellente, et que vous faites un travail impeccable en ce domaine.
Cela dit, j'aimerais savoir si, à votre avis, les outils dont vous disposez présentement sont suffisants pour faire des vérifications qui soient fiables, ou s'il y a lieu d'améliorer la Loi sur les conflits d'intérêts pour vous aider à faire une recherche plus adéquate sur les différentes questions qui vous sont soumises.
:
Nous devons commencer par préciser notre but.
Comme je l'ai déjà dit, notre but n'est pas de trouver des coupables. En fait, nous cherchons à faciliter les interactions entre le domaine public et le domaine privé. Toute personne pourrait avoir des conflits d'intérêts. En général, une personne qui est élue ou nommée est expérimentée. Il est probable qu'elle ait fait des investissements et qu'elle connaisse beaucoup de personnes, etc. Notre tâche est de l'aider à trouver des solutions pour s'assurer qu'elle déclare ce qui doit être déclaré, ou qu'elle vende ce qu'elle ne peut pas conserver ou qu'elle le mette dans un système spécial, par exemple.
Si on a des doutes, si quelqu'un soulève des allégations parce qu'il semble y avoir quelque chose de caché, j'ai alors le pouvoir de commencer une enquête et j'ai les outils nécessaires pour comprendre ce qui s'est passé. S'il y a une violation, je vais l'exposer au public général. Ce sera au premier ministre ou au Président de la Chambre des communes d'agir, si nécessaire. Nous menons seulement une enquête lorsque quelque chose ne semble pas correct. Notre activité principale est d'aider les personnes élues ou nommées à éviter un conflit d'intérêts.
:
Très bien. Je comprends.
Je vous remercie, monsieur le commissaire. Je sais que vous êtes toujours prêt à comparaître devant nous et je vous en suis reconnaissant. Au fur et à mesure que nous obtiendrons davantage de faits, je sais que vous et votre bureau ne ménagerez aucun effort pour examiner ces renseignements.
Monsieur le président, il est clair que nous avons besoin de certains renseignements en suspens pour évaluer efficacement cette question, qu'il s'agisse de l'identité de ce Randy ou de toute la série de défis associés à ce que le Comité a accepté d'étudier ici aujourd'hui. C'est pourquoi j'aimerais présenter une motion. J'espère trouver un accueil favorable à ce que les libéraux eux-mêmes ont dit que nous avions besoin, à savoir que nous devons découvrir les faits.
Monsieur le président, j'espère que nous pourrons trouver un accord au sein du Comité sur la motion suivante:
Qu’à la lumière des reportages d’aujourd’hui dans les médias et du témoignage du ministre Randy Boissonnault, que le Comité invite Stephen Anderson, Kirsten Poon ainsi que des représentants du groupe Ghaoui à comparaître individuellement dans les plus brefs délais pour au moins une heure chacun au plus tard le 20 juin, et que le Comité tente d’obtenir des ressources additionnelles pour faciliter la tenue de ces réunions au besoin
Monsieur le président, j'aimerais simplement faire un bref commentaire sur la motion.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
J'espère que nous nous mettrons d'accord, car il est certain que ce que les libéraux ont laissé entendre, tout en lançant des accusations assez farfelues à propos de... Bien honnêtement, je n'ai jamais vu un ministre se montrer aussi partisan devant un comité que le ministre Boissonnault l'a fait ce matin, et cela suscite certainement des inquiétudes.
Vous remarquerez que dans cette motion, monsieur le président, nous ne réinviterons pas le ministre. Nous voulons connaître les faits. Nous voulons nous assurer que les Canadiens puissent connaître le fin mot de l'histoire. Bien sûr, si de nouveaux renseignements nécessitent le rappel du ministre, j'espère que nous pourrons trouver un accord au sein du Comité. Il s'agit simplement de nous assurer que les Canadiens obtiennent les réponses qu'ils méritent dans cette affaire. Je sais que M. Green a lui aussi mentionné la nécessité d'un suivi et je sais que le commissaire est toujours disposé à travailler avec le Comité.
Sur ce, monsieur le président, je conclurai mes remarques en espérant que tous les membres du Comité souscriront à la simple demande d'aller au fond des questions très claires et en suspens qui découlent de la discussion que nous avons eue ici aujourd'hui.
Je vous remercie de votre attention.
La motion a été présentée.
Je vois votre main levée, monsieur Green, puis celle de Mme Damoff.
Monsieur le commissaire, je vais vous demander de patienter quelques minutes jusqu'à ce que nous ayons réglé cette question.
La motion est uniquement en anglais.
Je vais suspendre la séance pendant quelques minutes, le temps de distribuer la motion.
[Français]
Nous allons la distribuer dans les deux langues officielles, monsieur Fortin.
Je suspends la séance pour quelques minutes.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Vous remarquerez que par le passé, en tant que député de l'opposition au sein du Comité, j'ai voté pour des enquêtes plus approfondies sur les opérations du gouvernement. Il est certain que je suis favorable à une inspection plus poussée de la situation qui nous occupe et à une meilleure compréhension, et la demande d'entendre ces témoins me semble pleine de sens.
Cependant, je peux vous dire que l'une des plus grandes frustrations que j'ai éprouvées ici, comme cela s'est déjà produit, c'est que vous, monsieur, avez planifié des réunions sans consulter les autres partis, et je ferais référence au Bloc, au NPD ou même au côté libéral lorsqu'il s'agit des travaux du Comité.
Je suis pour cette motion, mais non pour la réserve qui dit que « le Comité doit chercher des ressources supplémentaires pour faciliter ces réunions si nécessaire ». Ayant appris des erreurs du passé, je vais dire officiellement que je ne suis plus en faveur d'une structure de comité qui permet à un président ou à l'opposition officielle de diriger le cours de nos travaux sans consulter les autres partis.
C'est pourquoi je vais amender le libellé et proposer qu'après « dans les plus brefs délais pour au moins », nous supprimions ce qui vient après pour le remplacer par « une réunion régulière de deux heures ». Je le fais parce que je pense que nous pouvons faire en sorte que tous les témoins se présentent et témoignent dans une déclaration liminaire de cinq minutes, que nous ayons l'occasion de leur poser des questions, de les interroger et contre-interroger, et que nous n'utilisions qu'une seule réunion régulière, de sorte que nous évitions de jouer dans un scénario où vous planifiez tous les réunions, sans consulter les autres partis, à votre convenance.
C'est l'amendement que je propose. Je suis pour la poursuite de cet examen, mais je ne vais pas vous offrir simplement la possibilité de le faire à votre guise ou selon vos priorités.
:
Nous essayons d'éduquer autant que possible.
Nous venons de créer un outil en ligne pour les députés. Après votre élection, vous recevez tout d'abord une formation de notre part. C'est ce qu'on nous demande de faire. Ensuite, un outil en ligne vous guide à travers les différentes situations et les problèmes possibles et la manière de les résoudre, etc. Nous n'avons pas encore d'outil pour les ministres ou les titulaires principaux, mais nous sommes en train de le créer.
Nous pensons toujours que la meilleure façon de ne pas se retrouver en situation de conflit d'intérêts est d'être informé, de savoir de quoi il s'agit, etc. C'est pourquoi, pour chaque personne assujettie au Code, nous nommons un membre de notre bureau. Cette personne est votre contact. Si vous avez des problèmes, adressez-vous à elle. Cette personne est là pour vous aider. Vous pouvez toujours faire plus. Cela dépend aussi du temps que les gens veulent y consacrer. Vous êtes tous très occupés et vous avez bien d'autres chats à fouetter. Certaines activités sont franchement fastidieuses. Certains disent: « Je le sais ». D'autres disent que c'est très singulier et très nouveau pour eux. Dans la mesure où les gens sont prêts à apprendre et à être éduqués, nous leur fournissons tout ce que nous pouvons.
Merci, monsieur Green.
Monsieur le commissaire et madame Robinson-Dalpé, au nom du Comité, j'aimerais vous remercier de votre présence. Nous vous sommes reconnaissants du temps que vous nous avez consacré et nous apprécions toujours votre expertise et le travail que vous faites. Je tiens également à remercier votre personnel, monsieur le commissaire.
Avant de conclure, M. Bains a soulevé une question au début de la réunion concernant le privilège. Je vais rappeler au Comité que ce n'est pas à lui de déterminer si un privilège existe. Ce qui compte, c'est de savoir si une question de privilège a été soulevée. Une motion a été présentée pour en faire rapport à la Chambre. La motion présentée peut être débattue et amendée. Nous étions au milieu du débat la dernière fois.
La séance a été ajournée, ce qui signifie que le débat sur la motion a lui aussi été ajourné.
Il y a plusieurs options. Évidemment, je vais demander l'avis du Comité à ce sujet.
La première option est qu'un membre présente une motion pour poursuivre le débat lorsqu'il aura la parole lors de la prochaine réunion, et le débat reprendra alors si une majorité de membres en décide ainsi.
L'autre option... Honnêtement, le plan était d'essayer de nous pencher sur notre rapport, d'examiner l'ébauche du rapport sur les outils technologiques de collecte de données, parce que je pense que c'était la volonté du Comité de le déposer avant l'ajournement du Parlement. Nous ne sommes même pas encore parvenus à ce stade.
Nous pouvons certainement aller dans cette direction ou reprendre le débat sur la motion qui a été présentée pour en faire rapport à la Chambre.
J'aimerais que les membres du Comité me fassent part de leurs commentaires sur l'orientation qu'ils souhaitent donner à la prochaine réunion.
Monsieur Barrett, vous avez la parole.