[Français]
Je vous souhaite la bienvenue à la 64e réunion du Comité permanent de l'accès à l'information, de la protection de renseignements personnels et de l'éthique de la Chambre des communes.
[Traduction]
La réunion d'aujourd'hui se déroule en format hybride, conformément à l'ordre de la Chambre du 23 juin 2022. Les membres du Comité peuvent donc assister à la réunion en personne, dans la salle, ou à distance, en utilisant l'application Zoom. En cas de problèmes techniques, vous pouvez m'avertir. Je crois savoir que personne n'est avec nous sur Zoom, alors cela devrait être assez simple. Il se peut que nous ayons à prendre une pause de quelques minutes — je lis ce que j'ai à lire — afin de nous assurer que tous les membres peuvent participer pleinement.
Conformément à l'article 108(3)h) du Règlement et à la motion adoptée par le Comité le lundi 16 mai 2022, le Comité reprend son étude sur le système d'accès à l'information et de protection des renseignements personnels.
En conformité avec la motion de régie interne du Comité, les tests de connexion ont déjà été faits. Vous en êtes maintenant informés.
J'aimerais à présent souhaiter la bienvenue aux témoins qui se joignent à nous pour la première heure de la réunion d'aujourd'hui. Nous accueillons l'honorable ministre Mona Fortier, présidente du Conseil du Trésor, qui représente le Secrétariat du Conseil du Trésor.
Bienvenue, madame la ministre.
Nous accueillons aussi M. Stephen Burt, dirigeant principal des données et sous-ministre adjoint, Secteur de la politique et du rendement; et Mme Catherine Luelo, sous-ministre et dirigeante principale de l'information du Canada.
Madame la ministre, vous avez cinq minutes pour vous adresser au Comité. Vous avez la parole. Allez‑y, je vous prie.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Avant de commencer, je tiens à souligner que nous sommes situés sur le territoire traditionnel non cédé de la nation algonquine anishinabe.
J'aimerais aussi remercier les membres du Comité de m'avoir invitée à prendre la parole aujourd'hui au sujet du travail qu'ils font relativement à ce dossier et à cette étude.
Je suis également reconnaissante du travail de la commissaire à l'information du Canada, que j'ai rencontrée le mois dernier.
L'accès du public aux informations gouvernementales est essentiel à la démocratie. En tant que présidente du Conseil du Trésor, je suis chargée de veiller à l'application, par plus de 265 institutions gouvernementales, de la Loi sur l'accès à l'information et de la Loi sur la protection des renseignements personnels. Notre gouvernement est fier d'avoir adopté les premières réformes de la loi depuis plus de 30 ans. Ces réformes ont donné à la commissaire à l'information le pouvoir de rendre des ordonnances, ont supprimé tous les frais de plus de 5 $ et ont permis de mettre en place un système de divulgation proactive des informations.
Aujourd'hui, le portail du gouvernement ouvert contient 37 000 dossiers et 2 millions de divulgations proactives. Le Baromètre mondial des données classe le Canada au septième rang mondial en matière d'ouverture des données. Notre loi a également encadré l'obligation de faire un examen de la loi tous les cinq ans. Cela crée donc une pression pour une amélioration continue. En 2021‑2022, 70,7 % des demandes ont été traitées dans les délais prescrits dans la loi. Je ne suis pas la première à dire que ce taux de conformité n'est pas suffisant.
Le premier examen visait à consulter les Canadiens et les Canadiennes, en particulier les personnes autochtones, pour en savoir plus sur les problèmes d'accès auxquels ils sont confrontés. On a également pris en compte les commentaires de la commissaire à l'information.
Je voudrais dissiper un malentendu. L'objectif du rapport était de cerner les défis à relever, et non d'établir un plan d'action. L'examen sert de base aux travaux que nous entreprenons présentement pour améliorer le système.
Les objectifs de ce travail sont les suivants: améliorer la prestation de services; appuyer le personnel; mieux répondre aux besoins des populations autochtones; et continuer à développer des mesures telles que la déclassification. Dès que je serai en mesure de donner plus d'informations sur notre plan d'action, je viendrai avec plaisir vous retrouver, ici, au Comité.
[Traduction]
Les peuples autochtones ont une relation unique avec le régime d'accès à l'information, et ils devraient pouvoir exercer un plus grand contrôle sur leurs renseignements.
L'examen a permis de cerner plusieurs changements nécessaires, notamment pour élargir la définition étroite de « gouvernement autochtone » figurant dans la loi et de veiller à ce que les spécialistes de l'AIPRP aient les outils nécessaires pour fournir des services constants à ceux et à celles qui décident de se prévaloir de leur droit d'accéder à l'information. Certaines personnes ont réclamé que la loi soit modifiée. Ma priorité actuelle est d'améliorer l'administration de la loi existante. Nous avons renforcé la loi il y a moins de quatre ans. Nous avons beaucoup à faire pour résoudre les problèmes systémiques sous-jacents, et nous continuerons de prendre des mesures justement à cette fin.
Nous avons récemment lancé une version améliorée de la plateforme de demande en ligne d'accès à l'information; ainsi, les gens pourront plus efficacement présenter des demandes et recevoir des dossiers. En plus, cela va réduire le fardeau administratif. Nous avons intégré 251 organisations à la plateforme, et d'autres vont s'ajouter. D'ici un an, plus de 90 % des demandes passeront par cette plateforme. Le Secrétariat du Conseil du Trésor a sélectionné deux systèmes modernes qui permettront de traiter plus rapidement les demandes. Les 13 premières organisations seront intégrées dans le nouveau logiciel de traitement cette année. Plus nous automatisons le travail où cela est possible, plus nos équipes peuvent se concentrer sur leurs tâches essentielles, et mieux le public sera servi.
Pour répondre aux défis en matière de dotation, nous avons créé un nouveau bureau de développement communautaire afin de soutenir les communautés de l'accès à l'information au chapitre du recrutement, du maintien en poste, de la formation et du perfectionnement professionnel. Je mentionnerais également que nous améliorons continuellement l'administration du programme de protection des renseignements personnels en fournissant aux organismes gouvernementaux de nouveaux outils et des orientations.
Je suis heureuse de pouvoir continuer de travailler avec vous pour améliorer le système d'accès à l'information du Canada. Si vous avez des questions, mon équipe et moi-même y répondrons avec plaisir.
Merci beaucoup.
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Oui. Merci de votre question.
Rappelons aux Canadiennes et aux Canadiens qui nous regardent aujourd'hui que le projet de loi a été adopté il y a quatre ans, par notre gouvernement, et que nous sommes en train d'examiner la loi. Bon nombre de ces décisions à l'époque ont donné plus de pouvoirs au commissaire à l'information, et nous avons également été en mesure de supprimer tous les frais au‑delà des frais de dossier de cinq dollars.
J'aimerais maintenant parler du fait que, depuis, nous avons déployé beaucoup d'efforts pour élaborer des outils administratifs supplémentaires afin de réduire le fardeau et la charge de travail que nous avons vu augmenter au fil des ans. Par exemple, nous avons maintenant le portail du gouvernement ouvert qui est vraiment utile pour traiter ces demandes plus rapidement. Comme je l'ai dit en réponse à une question qui a été posée tout à l'heure, nous avons également essayé de donner aux membres du personnel davantage d'outils en les formant et en leur donnant plus d'occasions de gérer.
Je vais peut-être demander à Mme Luelo de parler de l'aspect numérique, si nous en avons le temps.
C'est la première fois que je comparais devant votre comité. Je vous remercie de me recevoir cet après-midi. Je suis encore relativement nouvelle au gouvernement. Cela fait moins de deux ans que je suis dirigeante principale de l'information du Canada. J'arrive à ce poste après une carrière de 30 ans dans le secteur privé, c'est donc un domaine qui m'intéresse énormément.
Nous sommes confrontés à un problème analogique dans un monde numérique. Pour revenir à ce que la ministre disait, nous traitons un grand nombre de dossiers papier, et nous essayons de donner aux Canadiens accès à ces dossiers en migrant dans un monde numérique.
La ministre a souligné que nous avons mis en place un portail. Nous avons l'intention d'intégrer pleinement tous les ministères, afin que les Canadiens disposent d'un guichet d'accès commun au processus — c'est une aspiration que nous avons pour le numérique à l'échelle du gouvernement —, et de fournir un logiciel de traitement qui, comme elle l'a dit, sera utile pour l'automatisation.
En réalité, la pénurie de talents à laquelle nous sommes confrontés dans certains des domaines davantage liés à l'expertise est due au fait que nous essayons de passer autant que possible à un formulaire automatisé, y compris pour certaines des demandes de services que nous recevons dans le cadre des demandes d'accès à l'information, comme le statut d'immigration. Essayer de mettre ces services en valeur mobilise une grande partie des efforts que nous déployons pour régler ce problème.
Le rapport expose des conclusions, mais il ne nous a pas empêchés de faire avancer les choses pendant que nous examinions et élaborions un plan d'action.
Merci.
J'ai posé la question suivante à plusieurs témoins qui sont venus comparaître devant nous, dont la commissaire à l'information: le gouvernement a-t-il une culture du secret ou de la transparence? On peut aussi parler d'ouverture et d'obscurité, peu importe. La plupart des gens, dont la commissaire, disaient qu'il y avait plutôt une culture du secret.
La commissaire disait que cela changeait quand même, mais plusieurs témoins ont dit qu'il s'agissait encore d'une culture du secret et qu'on caviardait des documents de manière préventive. Je peux comprendre que quelqu'un ne veuille pas se faire blâmer d'en avoir mis un peu plus qu'un peu moins, mais allez-vous écrire explicitement, dans le préambule du projet de loi de révision de la Loi sur l'accès à l'information, que le système d'accès à l'information repose sur une culture de l'ouverture et de la transparence?
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Je ne peux pas répondre à votre question. Cependant, je pourrais trouver un peu plus d'information.
Comme vous, je pense que tous les députés vivent cette situation dans leurs bureaux de circonscription. Nous sommes justement en train de mettre en place des outils qui nous permettraient de nous occuper de ces cas.
Comme je l'ai dit plus tôt, par le passé, nous traitions des dossiers en format papier. Maintenant, les dossiers nous parviennent dans toutes sortes de formats. C'est donc pour cela que nous mettons en place des systèmes numérisés.
Je veux aussi réitérer le fait qu'il faut encourager les gens à ne pas nécessairement présenter de demandes d'accès à l'information, mais d'aussi envisager la possibilité de présenter une demande de service lorsqu'ils veulent accéder à des dossiers sans devoir passer par la voie de l'accès à l'information.
Cela dit, il faut respecter le fait que les Canadiens et les Canadiennes ont la possibilité de présenter des demandes d'accès à l'information.
Encore une fois, durant l'examen, on a souligné qu'il fallait améliorer la gestion de l'information pour créer un système d'AI plus efficace. Nous avons cerné plusieurs mesures clés afin de régler certains de ces problèmes, par exemple renforcer la capacité opérationnelle grâce au recrutement et à la formation, comme je l'ai déjà dit, investir dans des logiciels de TI modernes et améliorer les pratiques et les directives.
Cependant, je dois, et nous devons, reconnaître qu'il faut en faire beaucoup plus pour améliorer le régime d'accès à l'information. Une gestion stratégique plus cohérente fondée sur le cycle de vie de l'information du gouvernement du Canada pourrait améliorer grandement l'efficience de tout le gouvernement, de la prestation de services et des programmes. Donc, nous cherchons réellement des moyens de nous assurer d'améliorer et de renforcer le système.
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J'ai eu le privilège de travailler dans le dossier sur la déclassification du point de vue de la sécurité nationale et maintenant en tant que dirigeant principal des données pour le gouvernement.
Je dirais que le projet pilote nous a montré certains des défis qui se posent lorsqu'on examine des dossiers historiques en vue de les déclassifier ainsi que le genre de ressource nécessaires pour le faire.
J'aimerais demander au Comité de penser, lorsqu'il examinera la Loi sur l'accès à l'information et préparera son rapport, aux recommandations qu'il aimerait nous présenter pendant que nous mettons en œuvre le plan d'action dont a parlé la ministre, ici. Il nous faut une orientation stratégique. Regardez ce qui se passe à l'international dans le domaine de la déclassification; des politiques très claires sont en place. Plus précisément, les États-Unis, ont mis en œuvre des régimes de déclassification automatisés, systématiques et obligatoires.
Je crois que nous devrions nous demander ce qui conviendrait le mieux au Canada et décider quelle direction prendre afin que le plan d'action donne les résultats voulus.
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Monsieur Green, merci de votre intervention.
Je pensais à 50 $, mais si vous vous sentez charitable et que vous vous arrêtez à 25 $, alors c'est très bien.
Une voix: Il y a l'inflation.
Le président: D'accord, le temps de M. Green est maintenant écoulé pour cette série de questions.
J'avais dit quatre minutes, mais nous sommes probablement plus près de trois minutes en ce moment. Nous passons maintenant à M. Kurek, et M. Barrett interviendra peut-être à un certain moment. Puis, excusez-moi, monsieur Fergus, vous aurez trois minutes.
C'est à vous.
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Je vous remercie de votre question.
Bien que ce classement soit intéressant, il ne s'agit pas d'une échelle utile. Cette échelle ne repose que sur des cadres juridiques, et non sur des réalités opérationnelles. Je pense que personne ne croit que la Russie ou l'Afghanistan sont plus transparents que le Canada parce qu'ils ont un rang plus élevé que lui.
Il est également important de dire que ce classement ne tient pas compte non plus de la publication proactive, qui est essentielle, comme vous l'avez dit, pour avoir un système solide d'accès à l'information. On disait plus tôt que le Baromètre mondial des données classait le Canada au septième rang mondial en matière de données ouvertes.
Je pense que le Canada devrait continuer à examiner cela.
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Je déclare ouverte la deuxième heure de cette séance et je souhaite la bienvenue à nos témoins.
Nous accueillons M. Ken Rubin, qui est recherchiste d'enquête. Il est ici à titre personnel. Nous accueillons le président de la BC Freedom of Information and Privacy Association, M. Mike Larsen, qui participe à la séance d'aujourd'hui par Zoom. Nous accueillons M. David Matas, conseiller juridique principal, de B'nai Brith Canada, ainsi que M. Michael Wenig, un avocat de la Matas Law Society.
Avant de commencer, nous entendrons la sonnerie à 17 h 15 et nous irons voter à 17 h 45. J'aimerais poursuivre jusqu'à 17 h 30. Y a‑t‑il consentement unanime en ce moment pour poursuivre jusqu'à 17 h 30?
Des députés: D'accord.
Le président: D'accord. C'est parfait. Merci. Cela devrait nous laisser suffisamment de temps.
Monsieur Rubin, je vous souhaite la bienvenue. Vous disposez de cinq minutes. Allez‑y, s'il vous plaît.
:
Monsieur le président, j'ai cru pendant un instant que je me trouvais dans une séance d'étude plutôt que devant un comité législatif sérieux, mais je vais vous montrer pourquoi vous devez prendre les choses au sérieux.
Depuis la dernière fois où je suis venu témoigner, il y a presque six mois de cela, il y a eu plusieurs changements nuisibles au droit d'accès à l'information.
Entre autres, on refuse d'ouvrir une enquête publique, compte tenu de l'absence d'information publique concrète sur l'influence étrangère exercée sur les affaires canadiennes durant les élections. Un autre écueil est l'adoption accélérée par le gouvernement de l'intelligence artificielle dans le cadre de son importante transition vers des mécanismes décisionnels axés sur les données, à laquelle la ministre a fait allusion. De plus en plus de preuves indiquent que le gouvernement garde le secret quant à la sous-traitance de ses contrats. Le contrôleur général a d'ailleurs averti les fonctionnaires de ne pas en dire ou en révéler trop. De nouvelles entités comme le Fonds de croissance du Canada sont mises sur pied en grande partie hors du régime d'accès à l'information. Des communiqués des enquêtes publiques indiquent qu'on laisse perdurer la culture dysfonctionnelle du secret au sein de la GRC et de la Défense nationale.
De plus, le nouveau milieu de travail hybride des employés fédéraux complique le traitement des demandes d'accès à l'information et en fait un service moins essentiel.
Enfin, devant le Comité — il est très tard —, elle ne s'est pas vraiment penchée sur l'examen du Conseil du Trésor, n'a fait aucune recommandation et n'en a évoqué aucune, mis à part un vague plan d'action. Elle confirme seulement que le gouvernement souhaite empêcher et retarder une réforme importante de l'accès à l'information. En vérité, le Conseil du Trésor a causé un tort incroyable durant quatre décennies, en empêchant les divulgations complètes.
Votre comité doit sanctionner le Conseil du Trésor pour son examen inepte et intéressé et recommander que le Parlement l'empêche d'occuper un rôle essentiel en ce qui concerne l'accès aux dossiers du gouvernement. À la place, le Comité devrait recommander qu'un organisme d'accès à l'information indépendant soit mis sur pied, en vertu d'une loi révisée, afin de gérer et de favoriser la divulgation d'informations publiques. Mais il faut tout d'abord que le droit d'accès à l'information soit carrément et clairement considéré comme un droit constitutionnel garanti, relevant des dispositions de la Charte sur le droit à l'information.
Un droit à l'information transformé doit immédiatement être reconnu et permettre la publication complète des données sur la santé, la sécurité, l'environnement et la consommation, et ces dispositions doivent aussi s'appliquer aux dossiers des processus décisionnels et aux transactions financières et comptes financiers. Cela nécessite un accès rapide et sans frais à l'information. Si les fonctionnaires ne respectent pas leurs obligations en matière de documentation, de service et de communication et qu'ils tentent par tous les moyens d'éviter de les respecter, ils doivent faire l'objet de sanctions sévères.
On ne peut plus faire fi du vaste éventail d'organismes qui reçoivent et qui utilisent des fonds publics. On a aussi mis un terme à la grande gamme d'exemptions et d'exclusions à l'accès. Les autorités ont créé des mythes pour faire croire que les opérations bureaucratiques et les dossiers du Cabinet étaient intouchables. Cela doit changer; des pays comme la Nouvelle-Zélande ont démontré que c'est possible.
La dernière fois, dans le cadre du projet de loi , on a renoncé à la divulgation complète par le truchement d'un système à deux volets, et il faut maintenant faire marche arrière. Il s'agit d'un système dans lequel des données sommaires assainies concernant l'exclusion permanente des documents des cabinets des ministres et du premier ministre étaient vendues, supposément en guise d'avance. Ottawa doit changer radicalement et cesser de manipuler l'information, de tenir des réunions à huis clos et de réduire ses employés au silence.
Il faut trouver une toute nouvelle façon de permettre aux Canadiens d'accéder aux données et de participer aux affaires du gouvernement fédéral et de se renseigner à ce sujet.
Les quelque 28 recommandations de votre comité peuvent nous montrer la voie à suivre. Espérons‑le. La ministre ne le fera pas à votre place.
Merci.
Je suis conseiller juridique principal de B'nai Brith Canada. Je suis accompagné de M. Michael Wenig, qui est ici pour m'aider à répondre aux questions. M. Wenig a travaillé avec un autre avocat de B'nai Brith, M. David Rosenfeld, sur les dossiers demandés dont nous avons discuté dans notre exposé. Il a également aidé à rédiger l'ébauche de la modification que nous proposons d'apporter à la Loi sur l'accès à l'information.
Nous célébrons aujourd'hui Yom Hashoah, le Jour commémoratif de l'Holocauste, et je profite de l'occasion pour parler au Comité de la commémoration de l'Holocauste.
Le Canada, en tant que membre de l'Alliance internationale pour la mémoire de l'Holocauste, a à cœur la commémoration de l'Holocauste. Pour se souvenir de l'Holocauste, il faut se souvenir des victimes, sans toutefois oublier leurs meurtriers. Il faut donc traduire les meurtriers en justice de leur vivant. Après leur décès, il faudra s'assurer que le public ait accès aux dossiers des atrocités qu'ils ont commises.
Durant l'Holocauste, les meurtriers se trouvaient en Europe. Après l'Holocauste, les meurtriers se sont dispersés dans le monde entier pour échapper à la justice. Des centaines sont venus au Canada. Howard Margolian, un historien de l'unité des crimes de guerre du ministère de la Justice, a estimé, dans son livre intitulé Unauthorized Entry, que 2 000 criminels de guerre nazis ou collaborateurs sont entrés au Canada après la Seconde Guerre mondiale. Selon un des rapports du Programme canadien sur les crimes contre l'humanité et les crimes de guerre, depuis le début de ses travaux, le ministère de la Justice a ouvert et a examiné plus de 1 800 dossiers.
Il ne faut jamais cesser de tirer profit des leçons de l'Holocauste. Pour écrire ce pan de l'histoire, il faut rendre publics les dossiers des personnes qui ont été identifiées ou qui ont fait l'objet d'enquêtes par la commission sur les crimes de guerre ou le gouvernement du Canada. Nous avons envers les victimes le devoir de nous souvenir de leur décès, mais également de nous souvenir des causes et des circonstances de leur décès. Nous devons brosser un tableau authentique et complet de ce qui s'est passé. Ce tableau doit inclure les meurtriers.
À l'heure actuelle, nous sommes bien loin d'avoir atteint ce but. Les efforts déployés par B'nai Brith Canada pour avoir accès aux dossiers et documents pertinents ont été sans cesse entravés et sont restés vains.
J'aimerais parler de la deuxième partie de la Commission d'enquête sur les criminels de guerre. Cette deuxième partie recommandait qu'une attention soit portée d'urgence à 20 dossiers et qu'une enquête plus approfondie soit menée sur 218 autres dossiers. Nous n'avons pas accès à cette deuxième partie. Nous ne connaissons pas les noms qui ont fait l'objet d'une recommandation, et nous les avons demandés en vain.
Il y a une suite à la deuxième partie. Que s'est‑il passé avec ces 20 dossiers qui nécessitaient une attention urgente et les 218 dossiers qui devaient faire l'objet d'une enquête plus approfondie? Nous nous sommes renseignés à ce sujet. Nous n'avons pas de réponse.
La Commission d'enquête sur les criminels de guerre a demandé un rapport sur l'histoire des criminels de guerre nazis présents au Canada des années 1940 jusqu'à aujourd'hui. Le juge Jules Deschênes avait demandé que le rapport historique soit rendu public dans son intégralité, mais cela n'a pas été fait. Des ratures importantes ont été faites à la suite de notre demande d'accès à l'information. Nous en avons fait retirer quelques-unes, mais il reste encore d'importantes ratures.
Puis, il y a bien entendu les 1 800 dossiers dont le ministère de la Justice et la GRC se sont occupés. Qu'en est‑il advenu? Qui concernent-ils? Une fois de plus, nous n'avons pas cette information.
Nous faisons deux recommandations.
Premièrement, nous recommandons de modifier la Loi sur l'accès à l'information de sorte qu'elle rende obligatoire la publication de dossiers concernant particulièrement les prétendus criminels de guerre nazis au Canada et tout autre résidant canadien qui a été complice de l'Holocauste.
Deuxièmement, nous recommandons de créer des archives numériques accessibles au public des documents concernant l'Holocauste, en demandant à tous les organismes gouvernementaux de réunir tous leurs dossiers liés à l'Holocauste et de les remettre à Bibliothèque et Archives Canada, puis en demandant à Bibliothèque et Archives Canada d'organiser ces dossiers et de les verser dans des archives numériques qui seront facilement accessibles au public.
Le règlement général sur la protection des données de l'Union européenne prévoit très précisément que les archives sur l'Holocauste soient rendues publiques. L'Alliance internationale pour la mémoire de l'Holocauste présente également des déclarations, des politiques et des recommandations au sujet de l'accès aux archives sur l'Holocauste; ces archives doivent être accessibles aux chercheurs indépendants. Le Canada est, bien entendu, membre de cette alliance.
Comme l'a écrit le philosophe George Santayana, « Ceux qui ne peuvent se rappeler du passé sont condamnés à le répéter. » Nous ne pouvons nous souvenir d'un passé qui nous est caché. Ce n'est que grâce à l'accès aux archives sur l'Holocauste que nous pouvons en tirer des leçons.
Tirer des leçons de l'Holocauste est une façon d'honorer les victimes et de donner un sens au décès insensé de tant de millions d'innocents. Pour en tirer des leçons, nous devons avoir accès aux archives où elles se trouvent.
Merci beaucoup.
Je m'appelle Mike Larsen et je suis président de la FIPA de la Colombie-Britannique et membre du corps enseignant du département de criminologie de l'Université polytechnique de Kwantlen. Je me joins à vous depuis mon bureau situé sur les territoires non cédés des peuples salish du littoral.
Je remercie les membres du Comité de nous avoir invités à vous adresser de nouveau la parole après notre premier exposé à l'automne. Je suis reconnaissant d'avoir participé à l'étude des systèmes d'accès à l'information et de protection des renseignements personnels du Canada. C'est un travail vraiment important, et nous félicitons le Comité d'y avoir accordé une attention soutenue.
Lorsque j'ai comparu devant le Comité à l'automne 2022, j'ai fourni un aperçu des caractéristiques d'un système d'accès à l'information solide et efficace pour le Canada. J'ai également présenté un mémoire écrit, qui mettait l'accent sur huit domaines clés pour réformer la Loi sur l'accès à l'information.
Depuis, le Conseil du Trésor a présenté son Examen de l'accès à l'information — Rapport au Parlement, couvrant de nombreux domaines de réforme possible et d'étude ultérieure. Je concentrerai mes commentaires d'aujourd'hui sur quelques-uns des thèmes qui méritent d'être étudiés.
Le rapport traite de l'importance d'un cadre professionnel pour le personnel de l'AIPRP. Nous réclamons des investissements dans une culture de l'accès et notons que cela nécessite une formation et des ressources adéquates ainsi qu'un réel engagement envers la transparence à l'échelle de la direction. Cela comprend la prise en considération de la façon dont le gouvernement répond au travail du Comité et au rapport du Conseil du Trésor.
Les cadres supérieurs, les représentants élus et les membres du Cabinet donnent le ton. Lorsque la publication de l'information est sélective et stratégique, façonnée par des considérations politiques, ou lorsque, un après l'autre, les témoins, les commissaires et les comités décrivent un système d'accès à l'information brisé, en retard ou dysfonctionnel, et que la réponse est de laisser le statu quo officiel essentiellement inchangé, cela semble être une approbation de l'opacité, et non pas un engagement envers la transparence.
Le rapport du SCT insiste sur les liens profonds entre la confiance dans les institutions publiques et la transparence de ces institutions. De notre point de vue, c'est absolument fondamental. Voici une phrase du rapport qui se démarque selon nous:
À travers les multiples canaux de participation à cet examen, la plus grande plainte concernant le régime d'AI est le manque de conformité à la loi.
C'est décourageant à lire, mais ce n'est pas inattendu. Bien qu'il soit essentiel de mettre l'accent sur l'amélioration de la conformité, cela nous amène souvent à regarder en arrière, plutôt qu'à procéder à des réformes de fond de la loi qui sont nécessaires pour bâtir un régime d'accès moderne servant l'intérêt public.
Quels types de réformes? Le rapport du SCT mentionne un certain nombre de possibilités. Dans notre examen, nous relevons quelques priorités importantes.
Il s'agit premièrement de créer une obligation de documenter prévue par la loi pour s'assurer que les décisions fondamentales sont consignées. Deuxièmement, il doit y avoir une primauté de l'intérêt public dans la loi. Troisièmement, il faudrait imposer des plafonds sur les prorogations pour les demandes, plutôt que de s'en remettre à la référence vague et indéfinie aux prorogations pour une période raisonnable, et exiger l'autorisation du commissaire pour d'autres prorogations. Quatrièmement, il faut modifier le cadre d'exemption pour qu'il reflète une approche fondée sur les préjudices plutôt que des exemptions catégoriques ou discrétionnaires fondées sur des catégories de documents. Cinquièmement, conformément à la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones, il s'agit d'éliminer les obstacles à l'accès à l'information pour les communautés autochtones et de progresser vers la souveraineté des données autochtones, particulièrement en ce qui a trait aux dossiers pertinents aux revendications particulières et à la réconciliation. Sixièmement, même si le SCT n'a pas insisté sur ce point, on doit inclure toutes les entités qui fournissent des services ou des programmes publics dans la portée de la loi, y compris le Bureau du premier ministre et le cabinet des ministres, en veillant à ce que les partis politiques fédéraux soient assujettis aux lois fédérales sur la protection des renseignements personnels, en reconnaissant le droit des électeurs de savoir comment leurs renseignements personnels sont utilisés. Enfin, nous avons radicalement révisé et limité l'exclusion des documents confidentiels du Cabinet prévue à l'article 69, la transformant en une exception limitée, sous réserve d'un examen.
La façon dont les gouvernements abordent la question des documents confidentiels du Cabinet est un indicateur de leur position générale sur la transparence. Je note que, pendant que nous nous réunissons aujourd'hui, la Cour suprême du Canada est saisie d'une affaire importante concernant la question de savoir si les lettres de mandat que le premier ministre de l'Ontario a envoyées à ses ministres sont assujetties à la divulgation en vertu de la Loi sur l'accès à l'information ou si elles seront retenues comme délibérations confidentielles du Cabinet. Plusieurs procureurs généraux provinciaux interviennent en faveur d'une interprétation élargie des documents confidentiels du Cabinet. La FIPA de la Colombie-Britannique intervient en faveur du droit du public à la transparence.
L'affaire en dit long sur la façon dont les gouvernements canadiens de tous les échelons considèrent la transparence. Il est absurde que, dans une démocratie, des documents comme des lettres de mandat, qui sont essentiellement les ordres donnés aux gouvernements élus, puissent être soustraits à l'examen du public, alors que c'est peut-être précisément ce que permettent les exclusions relatives aux documents confidentiels du Cabinet.
Ce sont tous des domaines essentiels de la réforme du droit. Je veux vraiment insister sur ce point. Le rapport du SCT traite également du soutien administratif, de la modernisation de la technologie et des processus, et de l'élargissement des engagements en matière du gouvernement ouvert au‑delà des auspices de la Loi sur l'accès à l'information. Il s'agit là d'initiatives louables, mais qui ne peuvent se substituer à une modernisation de la loi qui sous-tend le droit à l'accès à l'information.
Nous sommes à la croisée des chemins pour ce qui est de la transparence au Canada. La confiance dans les institutions publiques s'effrite. Les régimes d'accès à l'information ne donnent pas au public un accès complet et opportun à l'information. Certains gouvernements, notamment celui de la Colombie-Britannique, font marche arrière en imposant des frais pour les demandes d'accès à l'information. Les renseignements qui ont trait à l'intérêt public sont protégés par de vastes dispositions d'exemption ou par le mur de la confidentialité du Cabinet. Notre système d'accès fonctionne souvent comme un obstacle à la réconciliation.
Sur une note d'espoir, et je conclurai ici, il y a une grande cohérence dans les recommandations de réforme qui ont émergé au fil des ans. En fait, je dirais qu'il existe une feuille de route claire. Par conséquent, la question est non pas de savoir ce qu'il faut faire, mais plutôt d'agir. Au nom de la FIPA de la Colombie-Britannique, j'espère que la réponse sera positive.
Merci.
:
Je vous remercie. Je profite de l'occasion pour en parler.
Il s'agit de frais dissuasifs. Il n'est pas vraiment question de recouvrer les coûts. Les frais visent à faire réfléchir les gens avant d'utiliser la procédure d'accès à l'information. En Colombie-Britannique, nous sommes passés d'une absence de frais à un mélange: 10 $ pour certaines organisations et organismes publics, et aucuns frais, pour les autres qui n'en imposent pas encore. Comme vous le dites, il y a eu une baisse vraiment désastreuse du recours à la loi, particulièrement par les journalistes qui cherchent à l'utiliser à des fins de reddition de comptes.
Mon organisation dépose davantage de demandes d'accès à l'information maintenant pour surveiller l'efficacité du nouveau régime dans cette situation.
Réduire les obstacles à l'accès à l'information est fondamentalement important dans une démocratie, et des frais constituent un obstacle. Nous sommes fortement en faveur du retrait des frais, et nous nous opposerons certainement à toute augmentation des frais, y compris au sein du système d'accès à l'information fédéral.
Je me réjouis de la suppression des frais de traitement dans le cadre des réformes fédérales, mais nous voulons vraiment nous assurer que les gens puissent avoir accès à des informations exactes et opportunes.
:
Malheureusement, ça ne passe pas.
Une voix: Quelle est la différence entre une agence indépendante et ce que nous avons présentement?
M. Ken Rubin: C'est le jour et la nuit. Pourquoi voudriez-vous qu'un comité du Cabinet appelé le Conseil du Trésor, dont l'objectif principal est de réprimer l'information, soit responsable de votre accès à l'information?
Si les agents d'accès à l'information n'étaient pas formés et que l'on investissait plus d'argent dans le bureau du CG pour leur laver le cerveau afin que davantage d'exemptions soient appliquées... Si l'organisme central disposait d'agents ayant reçu une formation — comme au Mexique, par exemple, qui dispose d'un meilleur système — qui sont chargés de promouvoir et diffuser l'information, et non pour essayer de supprimer l'information ligne par ligne... lorsque des organismes ont besoin de services supplémentaires, vous disposeriez là d'un bassin de personnes.
Je crois que nous n'avons pas assorti le bon cheval et la bonne carriole.
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Merci beaucoup de la question.
Je crois que rebâtir la confiance est une étape cruciale que le Comité devrait envisager. Une chose qui peut être faite, selon moi, est d'imposer quelques restrictions sur les retards systémiques dans le système. Présentement, la Loi sur l'accès à l'information permet des prorogations et des consultations sans échéance qui peuvent exacerber davantage les prorogations.
En pratique, cela semble vouloir dire que les personnes qui cherchent à exercer leur droit de savoir et d'obtenir des documents qui les aideront à prendre des décisions éclairées dans le cadre d'une démocratie participative n'obtiennent rien — un silence total — dans de nombreux cas. Je crois l'avoir dit dans mon témoignage à l'automne: les gens se sentent libres de combler le silence avec des suppositions, des conspirations et des motifs cachés.
Le fait d'imposer quelques échéances claires qui sont réellement respectées et appliquées, je crois, est une importante mesure à prendre ici.
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Absolument. Nous en avons beaucoup dans notre mémoire ici.
À mon avis, la question des documents confidentiels du Cabinet est également importante. De nombreux documents qui intéressent vraiment les gens concernent les raisons pour lesquelles le gouvernement agit de la sorte, la manière dont il rationalise ces décisions, qui prend ces décisions et pour quels motifs. Soyons honnêtes: beaucoup de ces documents portent en fait sur les délibérations du Cabinet.
Ce que M. Rubin a décrit comme un mur de briques entourant ces documents confidentiels du Cabinet — j'aime bien ce terme — n'est vraiment pas dans l'intérêt du droit de savoir du public. Selon moi, il est important d'avoir un processus afin que cette disposition ne soit plus sacro-sainte, et qu'elle soit contestable comme exception légitime.
La troisième chose, je dirais, est d'imposer un critère du préjudice pour l'application d'exceptions plutôt que d'avoir des exceptions catégoriques qui traitent de certaines sortes d'informations. Lorsque des informations ne sont pas divulguées au public — et ce sont nos informations, il s'agit d'informations publiques — cela devrait être parce que leur divulgation entraînerait un préjudice démontrable, et non pas simplement parce que le gouvernement exerce son pouvoir de les garder secrètes.
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Oui. Merci, monsieur le président.
La confiance des Canadiens envers leurs institutions démocratiques est fondamentale. Nous avons des agents indépendants du Parlement, auxquels les Canadiens font confiance pour servir d'arbitres indépendants quant à ce qui se passe au sein du gouvernement. Nous avons vu le rôle important joué par la commissaire à l'éthique depuis la création de cette fonction, qui a ajouté un niveau de responsabilisation qui n'existait pas auparavant, même si je soutiens que des normes plus élevées doivent être appliquées.
Nous disposons actuellement de normes qui doivent être appliquées de manière à ce que les Canadiens soient convaincus que le processus est irréprochable et que même l'apparence d'un conflit d'intérêts soit évitée lors de la nomination de l'agent du Parlement qui va s'acquitter de ces tâches et mener les enquêtes.
J'espère que nous pourrons régler rapidement cette motion, car les députés du Comité l'ont en leur possession depuis jeudi de la semaine précédente, mais je m'en remets au Comité. J'espère que nous pourrons procéder à un vote, mais peut-être voudrez-vous prendre un moment pour libérer les témoins si le vote n'a pas lieu tout de suite.
Si les témoins souhaitent soumettre quelque chose au Comité, qu'ils le fassent. Il s'agit d'une étude en cours. Je sais qu'une autre étude est prévue pour la semaine prochaine. Si vous pouvez fournir ces documents au Comité et à la greffière, nous vous en serions reconnaissants.
Avant de passer à Mme Hepfner, étant donné l'heure, je dois vraiment faire approuver ce budget. Je peux peut-être le faire maintenant. Je vous donne la parole dans une seconde, madame Hepfner.
Nous disposons d'un budget de 9 850 $ pour étudier la question de l'ingérence étrangère. Y a‑t‑il des questions sur ce budget?
Puis‑je obtenir le consentement unanime des députés?
Des députés: D'accord.
Le président: Madame Hepfner, il se peut que je doive vous interrompre à un moment donné, parce que nous avons convenu d'arrêter à 17 h 30. Allez‑y, s'il vous plaît.
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Merci, monsieur le président.
Je voulais dire au Comité que je m'oppose à cette motion. J'expliquerai pourquoi.
Tout d'abord, il s'agit d'un poste intérimaire d'une durée de six mois. Mme Richard occupe ce poste depuis plus de 10 ans. Elle a été l'adjointe du précédent... M. Dion, pendant la plus grande partie de son mandat, elle est donc le choix le plus évident pour le remplacer à titre intérimaire. Elle devrait déjà avoir reçu une invitation à comparaître au sujet du budget principal de dépenses.
Je ne comprends pas pourquoi nous inviterions le pour cette question particulière. Il n'est pas le ministre responsable. Il s'est récusé de la décision. Il n'aurait absolument rien à dire dans le cadre de cette discussion.
Je pense que le dernier point concerne l'échéancier. Nous avons déjà un certain nombre d'études en cours. Nous participons à d'importantes études sur l'accès à l'information. D'autres études ont été proposées, et je pense qu'elles sont très importantes, comme l'étude sur TikTok. Lorsque cette motion parle d'urgence, cela me fait réfléchir. Je me demande ce que nous laissons de côté pour nous attacher à ce qui n'est en fait qu'une vacherie partisane n'ayant aucun rapport avec ce que nous faisons d'important ici.
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Je tiens à bien faire comprendre cela et, encore une fois, il ne s'agit pas d'attaquer quelqu'un qui a manifestement travaillé dans ce service pendant un certain temps. Je ne peux pas imaginer un scénario dans lequel le commissaire devrait se récuser en raison d'un conflit d'intérêts présumé. Je pense que cela érode fondamentalement la confiance dans les institutions que nous devrions restaurer.
J'ai du mal à croire que, dans notre population, nous ne puissions pas trouver une autre personne qui... Qu'il y ait ou non un conflit d'intérêts, si, aux yeux du public, il y a un conflit d'intérêts, c'est un problème.
Je ne comprends tout simplement pas pourquoi le gouvernement continue à poursuivre ces propres objectifs, qui se retournent contre lui. J'espère qu'au cours de cette étude... Non seulement cela, mais il n'est pas non plus juste de faire pression sur la personne qui a été nommée avec un bémol pendant toute la durée de son mandat.
J'espère que le gouvernement ou peut-être la commissaire parviendront à une solution plus pratique sur cette question, et c'est pourquoi j'appuierai cette motion. Je pense que c'est une chose totalement inutile à faire à un moment où notre démocratie est fragile et où le cynisme règne. Je soutiendrai cette motion.
Merci.