:
Je déclare la séance ouverte.
Bienvenue à la 140e réunion du Comité permanent de l'accès à l'information, de la protection des renseignements personnels et de l'éthique.
[Traduction]
Sommes-nous tous prêts à commencer?
Très bien.
[Français]
D'abord, je demanderais à tous les participants en personne de lire les lignes directrices inscrites sur les nouvelles cartes à jour qui se trouvent sur la table. Ces mesures sont en place pour aider à prévenir les incidents acoustiques, dont les effets Larsen, de même que pour protéger la santé et la sécurité de tous les participants, y compris des interprètes. Vous remarquerez également qu'un code QR figure sur la carte et renvoie à une courte vidéo de sensibilisation.
Conformément à l'article 108(3)h) du Règlement et à la motion adoptée par le Comité le mardi 29 octobre 2024, le Comité entreprend son étude des atteintes à la vie privée à l'Agence du revenu du Canada.
J'aimerais souhaiter la bienvenue aux témoins invités pour la première heure.
Comparaissant aujourd'hui, nous avons l'honorable Marie‑Claude Bibeau, ministre du Revenu national. À ses côtés, de l'Agence du revenu du Canada, se trouve M. Bob Hamilton, commissaire du Revenu.
Madame la ministre, vous avez maintenant la parole pendant cinq minutes pour prononcer votre déclaration d'ouverture.
:
Merci, monsieur le président.
Je vous remercie de me donner l'occasion de discuter du travail de l'Agence du revenu du Canada concernant l'accès non autorisé aux renseignements des contribuables.
D'abord et avant tout, il faut absolument mentionner que la protection des renseignements des contribuables demeure l'une des plus grandes priorités du gouvernement et de l'Agence. Nous avons une tolérance zéro à l'égard de la fraude sous toutes ses formes.
Permettez-moi de prendre le temps qui m'est alloué pour vous dresser le portrait de la situation. Malheureusement, l'augmentation de la fraude et du vol d'identité est un phénomène mondial. Toutes les institutions gouvernementales et toutes les organisations du secteur privé dans le monde font face à ces menaces en constante évolution. Aucune organisation n'est à l'abri de ce phénomène, pas même les organisations du gouvernement du Canada. D'ailleurs, le Centre antifraude du Canada ne cesse de mettre en garde les Canadiennes et les Canadiens contre les menaces persistantes. Au sein de l'Agence, depuis 2020, il y a eu une augmentation considérable du nombre de tentatives de vol d'identité et d'utilisation non autorisée des renseignements des contribuables par des tiers, notamment à la suite de l'annonce des prestations d'urgence liées à la COVID.
Plus tard cette année-là, l'Agence a également constaté une augmentation des violations de données externes et des cybermenaces. Je tiens à rassurer tout le monde, l'Agence a mis en place une approche de sécurité à plusieurs niveaux pour contrer ces menaces. Premièrement, l'Agence surveille régulièrement les comptes des contribuables pour détecter toute activité suspecte, afin de repérer, de prévenir et de traiter rapidement les cas potentiels de fraude et de vol d'identité.
L'Agence a aussi mis en place de nombreuses mesures tangibles pour rendre ces systèmes plus robustes. Mentionnons l'authentification multifactorielle, la révocation d'identifiants à risque, l'obligation d'avoir un courriel inscrit à Mon Dossier, les tests captcha qui permettent de s'assurer qu'on fait bien affaire avec un humain et non un robot, et l'augmentation des tests de pénétration des systèmes informatiques. Pour combattre la fraude, l'Agence combine aussi des analyses de données avancées et des renseignements recueillis auprès de nombreuses sources, notamment des organismes chargés de l'application de la loi et des institutions financières.
De plus, l'Agence continue de collaborer avec des partenaires nationaux et internationaux pour développer et garder à jour sa stratégie, et ainsi empêcher la persistance de ces violations. À cet effet, l'Agence communique notamment avec le Commissariat à la protection de la vie privée du Canada afin de discuter de divers sujets, entre autres la gestion des atteintes à la vie privée, les enquêtes sur la protection des renseignements personnels et les initiatives nouvelles ou modifiées qui requièrent l'utilisation de renseignements personnels.
[Traduction]
À l'international, l'Agence est membre du Joint Chiefs of Global Tax Enforcement connu sous le nom de J5. Cette organisation regroupe cinq pays, dont le Canada. Le J5 mène des opérations coordonnées pour appréhender les fraudeurs qui commettent des crimes fiscaux transfrontaliers.
De plus, l'Agence dispose d'équipes spéciales pour traiter les enjeux liés à la fraude, qu'il s'agisse d'atteintes à la vie privée, de vols d'identité ou de stratagèmes fiscaux de toute nature. Ces dernières années, elle a d'ailleurs augmenté le nombre d'employés qui se consacrent à la lutte contre la fraude en tout genre.
Et finalement, je peux vous assurer que l'Agence continue sans relâche d'investir dans la sécurité et d'améliorer ses technologies, ses processus et ses contrôles.
Je terminerai en vous disant que le gouvernement du Canada et l'Agence prennent très au sérieux l'équité et l'intégrité du régime fiscal canadien. La confiance des particuliers et des entreprises envers l'Agence est la pierre angulaire du régime d'autocotisation du Canada. Nous tous, ici présents, faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour maintenir un haut niveau de confiance.
Merci, monsieur le président.
:
Merci, madame la ministre.
À titre d'information pour les autres membres du Comité, j'ai demandé à M. Hamilton de faire sa déclaration durant la deuxième heure de réunion afin de nous permettre d'optimiser notre temps avec la ministre.
Madame la ministre et monsieur Hamilton, comme vous le savez, les membres du Comité ont peu de temps pour poser des questions. Veuillez ne pas vous en formaliser s'ils veulent reprendre une partie de leur temps pour poser une autre question.
Monsieur Chambers, vous avez six minutes. Vous pouvez commencer.
:
Merci, monsieur le président.
Ma circonscription de Châteauguay—Lacolle sera bientôt celle de Châteauguay—Les Jardins‑de‑Napierville. Je suis très fière de ce changement de nom pour nos associations.
Madame la ministre, je vous remercie d'être avec nous aujourd'hui.
Pour ceux qui ne le sauraient pas, j'ai travaillé longtemps dans le domaine de la préparation des déclarations de revenus, et j'ai discuté de l'importance pour les Canadiens et les Canadiennes d'être éduqués, conseillés et soutenus dans leur déclaration de revenus. J'ai vu l'évolution dans la façon de faire. Quand j'ai commencé, les déclarations de revenus se faisaient sur papier, ce dont M. Villemure se souvient peut-être aussi. Il fallait regarder la concordance entre les déclarations de revenus du Québec et celles du fédéral.
Par la suite, le développement des logiciels a permis de faire la transition vers des données automatiques. Maintenant, on peut avoir accès à nos données confidentielles sur un site Internet. Je dis toujours aux gens de mon entourage que ce logiciel est là surtout aux fins de la vérification des données, car, en fait, il peut y avoir des erreurs et des problèmes.
Madame la ministre, selon vous, quelle serait la meilleure façon pour les Canadiens et les Canadiennes de s'assurer que leurs déclarations sont faites en bonne et due forme?
:
Merci, madame Shanahan.
Il y a aussi beaucoup de communications qui se font à l'Agence. Je dirais que la première recommandation serait de s'assurer de ne pas toujours utiliser le même identifiant ni le même mot de passe. En effet, on se rend extrêmement vulnérable quand on a des mots de passe trop faciles. Alors si, par malheur, un fraudeur trouve nos codes, il peut avoir accès à plusieurs de nos sources, que ce soit la banque, que ce soit l'Agence ou autres.
Effectivement, au sein de l'Agence, nous avons toute une stratégie de communication sur le site Web. Nous offrons également de la formation sous différentes formes, au moyen d'outils de formation pour aider les gens à se protéger. Mentionnons l'hygiène numérique, qui est extrêmement importante parce qu'en ce moment, la majorité, sinon la totalité des vols d'identité dont on parle aujourd'hui sont les vols d'informations à l'extérieur de l'Agence. Avouons qu'il est difficile de se souvenir de tous ces mots de passe, ce qui explique qu'on a tendance à choisir les mêmes. Les fraudeurs sont des gens qui ont obtenu nos identifiants et mots de passe à l'extérieur, et qui les utilisent pour entrer sur le site de l'Agence. Par conséquent, il est vraiment important que les gens se protègent.
:
Je vous remercie de cette information.
Justement, puisqu'on parle des vols d'identité, j'étais au Comité permanent des comptes publics, l'an passé, quand nous avons eu les mêmes entrevues. Je pense au témoignage de M. Hamilton, entre autres, qui était là aussi. C'est la vérificatrice générale qui s'était penchée là-dessus et qui avait fait une analyse. C'était donc devenu public, et il y avait environ 20 000 cas à ce moment-là.
Cependant, on comprend que c'est aussi une question de temps. Nous produisons notre déclaration de revenus trois ou quatre mois après le début de l'année financière, qui commence le 1er janvier et se termine le 31 décembre. Alors, ça prend du temps, tant pour les contribuables que pour l'Agence du revenu du Canada, pour comprendre ce qui est arrivé. Ensuite, il faut attendre encore plusieurs mois, et ça peut s'étaler sur deux ou trois années financières. J'aimerais entendre vos commentaires là-dessus, mais j'aimerais d'abord savoir une chose. La vérificatrice générale a déterminé que les mesures que l'Agence avait prises à ce moment-là étaient satisfaisantes. Constatez-vous la même chose aujourd'hui? Êtes-vous satisfaite des mesures que l'Agence prend en ce moment?
L'Agence a mis en place plusieurs systèmes pour protéger les Canadiens. Nous travaillons en partenariat avec plusieurs institutions, ici, au Canada, mais aussi sur la scène internationale. Quand une situation se produit, que ce soit chez l'un ou chez l'autre, on la dévoile et on s'échange des techniques pour éviter qu'elle se reproduise. Je dis toujours qu'on multiplie les filets de sécurité. De cette façon, si, par malheur, une attaque passe à travers les mailles d'un filet, il y a un deuxième filet pour l'arrêter.
On peut d'abord penser à l'authentification multifactorielle. Chaque fois qu'un citoyen veut changer une information dans son compte Mon dossier, comme son adresse ou son numéro de compte bancaire, il reçoit tout de suite un courriel. Alors, si vous recevez un courriel qui dit que votre numéro de compte bancaire a été changé dans votre dossier à l'Agence du revenu du Canada et que vous n'avez pas fait ce changement, appelez immédiatement l'Agence pour qu'on bloque ça.
Nous avons donc mis en place plusieurs mesures de sécurité pour prévenir le plus de fraude possible. Toutefois, les fraudeurs sont créatifs, mais nous sommes aussi créatifs et compétents. Nous avons une équipe qui suit ça de très près pour protéger les citoyens chaque fois qu'un nouveau stratagème est utilisé.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Madame la ministre, merci d'être avec nous aujourd'hui. J'ai plusieurs questions pour vous.
Je vous ai entendu dire, dans vos réponses précédentes, qu'on fait souvent porter à l'utilisateur le fardeau de se protéger, par exemple en changeant ses mots de passe. Vous savez que la vie numérique est compliquée. On a tendance à faire confiance à une organisation telle que l'Agence du revenu. La confiance, sur le plan conceptuel, c'est la non-nécessité de faire la preuve, mais aujourd'hui, c'est ce qu'on doit faire. Il y a donc un problème dans le raisonnement. Y a-t-il moyen de ne pas faire porter tout le fardeau aux utilisateurs?
:
Je pense que c'est une responsabilité partagée. Nous devons faire attention, comme quand on met notre ceinture de sécurité en voiture. Nous avons tous une responsabilité personnelle, mais je vous assure qu'il y a énormément d'efforts, d'énergie, d'investissements et de formation au sein de l'Agence pour protéger les gens contre le vol d'identité.
Encore une fois, les informations en question ont été obtenues par l'entremise de systèmes en dehors de l'Agence. Une fois que ces informations ont été obtenues, les gens ont pu entrer. Alors, l'Agence met en place plusieurs mesures. Par exemple, il nous est tous arrivé, pour accéder à notre compte, qu'on nous demande de cliquer sur les carrés d'une image qui contiennent une bicyclette. C'est déjà une façon de s'assurer que c'est une personne, et non une machine, qui essaie d'entrer dans le système. On nous demande aussi parfois d'entrer un code qui nous est envoyé sur notre cellulaire, par exemple. On met en place plusieurs mesures semblables. Vous savez de quoi je parle, n'est-ce pas?
Monsieur le président, je veux simplement mentionner que le commissaire a sur son bureau en ce moment un document d'information, que je vais décrire pour le hansard.
Je vous dirais, madame la ministre, que vous devez également être bien au courant du fait que nous devons composer avec des tactiques d'obstruction depuis cinq semaines en raison du pouvoir d'un comité d'exiger des documents, n'est‑ce pas?
La raison pour laquelle je le mentionne, monsieur, c'est que je ne veux pas avoir à demander au Comité d'adopter une motion pour vous demander de soumettre tous les documents qui se trouvent sur cette table. Je préférerais que vous nous répondiez avec clarté, parce que je ne suis pas prêt à accepter que vous comparaissiez devant le Comité sans connaître les dates auxquelles vous auriez été informé de ces atteintes à la vie privée.
:
Je parle des cas où il y a eu de la fraude, où de l'argent a été versé et où une enquête a été ouverte. Comme on le sait, quand les gens font l'objet d'une enquête, aucune transaction n'est possible tant et aussi longtemps que la situation n'est pas réglée.
Je peux vous parler de deux cas, mais je n'ai pas le droit, moi non plus, de nommer les gens. Dans le premier cas, on a reçu une plainte le 28 avril 2022, et celle-ci a été réglée le 26 juillet 2024. Pendant deux ans, la personne n'a donc pas pu avoir accès à toutes les sommes d'aide gouvernementale auxquelles elle avait droit. Dans l'autre cas, il s'agit d'un dossier qui nous a été rapporté le 20 mai 2020, mais qui n'a été réglé que le 8 octobre 2024.
Madame Bibeau, en tant que ministre, est-ce que ça ne vous touche pas d'entendre ça ou de lire ce genre d'articles?
:
Merci. Effectivement, nous participons à divers partenariats.
Il y a, entre autres, le Forum de l'OCDE sur l'administration fiscale, présidé d'ailleurs par le commissaire Hamilton. Il y a aussi le J5, dont on parle souvent et qui était à Ottawa il y a environ un mois. Le J5 regroupe tant des organismes publics, soit nos homologues des cinq pays membres, que des institutions financières, c'est-à-dire tant le secteur public que le secteur privé.
Il y a aussi le réseau international des conventions fiscales, qui nous permet d'échanger de l'information sur des dossiers particuliers, par exemple, sur des multinationales. Il y a les télévirements internationaux, pour lesquels nous avons des ententes d'échange d'informations avec une centaine de pays. De plus, nous avons évidemment beaucoup d'outils que nous échangeons, ici, au Canada.
Nous sommes donc très actifs sur la scène internationale pour échanger l'information et traquer les gens qui font de l'évasion fiscale.
:
Il est vrai qu'il y a eu un certain retard, mais nous divulguons cette information chaque trimestre dans les rapports de la vérificatrice générale. De plus, nous venons ici, au Comité permanent des finances ou au Comité permanent des comptes publics, et nous donnons cette information.
Ce qui explique ce retard dans la divulgation, c'est qu'il y a eu une vague inhabituelle de vols d'identité. Dans de tels cas, notre priorité est de bloquer le compte en question et d'appeler l'individu pour vérifier s'il y a bien eu vol d'identité. En effet, il arrive parfois qu'on craigne qu'il y ait eu un vol d'identité, mais qu'on se rende compte que la personne avait réellement fait un changement. Donc, cette validation doit être faite, et c'est notre priorité. Or, comme le nombre de vols d'identité était inhabituel, notre équipe était vraiment mobilisée pour protéger les gens, faire des suivis et resserrer cela.
Encore une fois, chaque fois qu'il arrive une situation de vol d'identité, on se dépêche de comprendre ce qui s'est passé et de refermer la faille.
Le Comité reprend son étude des atteintes à la vie privée à l'Agence du revenu du Canada. Les témoins que nous avons convoqués pour la deuxième heure de notre séance sont présents.
Le commissaire de l'ARC, M. Hamilton, est de nouveau parmi nous. Nous accueillons également d'autres représentants de l'Agence, c'est‑à‑dire Sophie Galarneau, sous-commissaire, Direction générale des affaires publiques, et chef de la protection des renseignements personnels; Harry Gill, sous-commissaire, Direction générale de la sécurité, et agent de sécurité de l'Agence; Gillian Pranke, sous-commissaire, Direction générale de cotisation, de prestation et de service; et Marc Lemieux, sous-commissaire, Direction générale des recouvrements et de la vérification.
Monsieur le commissaire, je tiens à vous remercier d'avoir attendu avant de faire votre déclaration. Vous disposez de cinq minutes pour la faire maintenant. Vous avez la parole, monsieur.
:
Merci, monsieur le président.
Je vous remercie de l'occasion qui nous est donnée de poursuivre notre discussion. Vous avez déjà présenté les personnes qui m'accompagnent. Ces personnes peuvent répondre à certaines des questions plus détaillées dont nous avons parlé tout à l'heure.
Je tiens à dire que la protection des renseignements des contribuables canadiens demeure l'une de nos plus grandes priorités. Si vous examinez la mission de l'Agence, vous constaterez qu'elle consiste à fournir un service aux Canadiens et à assurer l'équité du régime fiscal grâce à la conformité et la protection des renseignements. Nous prenons donc cette responsabilité très au sérieux.
Dans un monde de plus en plus numérique, l'accroissement des fraudes et des vols d'identité est devenu une tendance mondiale. Nous ne sommes pas le seul pays ni la seule organisation à affronter ces problèmes. À l'échelle internationale, les réponses à ces tendances comprennent la création d'un groupe de travail spécial ciblant la cybercriminalité au sein du groupe de travail appelé Joint Chiefs of Global Tax Enforcement, ou J5, que la ministre a mentionné. L'Agence, qui représente le Canada, est un membre actif du J5.
Malgré les contrôles de sécurité rigoureux déjà en place, l'Agence — comme toute organisation — reconnaît qu'elle n'est pas à l'abri de ces tendances croissantes. De plus, elle reconnaît l'inquiétude que suscitent les atteintes à la vie privée et les vols d'identité chez les personnes concernées.
L'Agence ne discute pas publiquement des stratagèmes fiscaux utilisés par les fraudeurs, afin d'éviter d'inciter d'autres fraudeurs potentiels à suivre leur exemple. Néanmoins, il est important de noter qu'une atteinte à la vie privée ne signifie pas nécessairement que nos systèmes ont été compromis ou que des renseignements ont été extraits. Dans la grande majorité des cas que nous rencontrons, les fraudeurs ont accès à des données qui ne proviennent pas de l'Agence et tentent de les exploiter en se faisant passer pour de vrais contribuables, ce dont nous avons discuté plus tôt pendant la séance.
Cela dit, l'Agence dispose d'un système de défense à plusieurs niveaux pour détecter et désigner les menaces comme la fraude, le vol d'identité et les stratagèmes fiscaux, et pour réagir à ces menaces afin de protéger ses systèmes. Et nous réussissons à nous protéger contre des centaines de milliers de tentatives frauduleuses d'accès aux comptes de particuliers et d'entreprises.
Par souci de transparence, nous signalons toutes les atteintes à la vie privée au Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada et au Commissariat à la protection de la vie privée du Canada. Certes, comme nous l'avons déjà dit, certains signalements ont été retardés à la suite de la pandémie, mais nous les signalons, et nous considérons que nous faisons preuve d'une grande transparence à cet égard.
Nous signalons également les atteintes à la vie privée à la fin de chaque exercice financier dans notre rapport intitulé « Rapport annuel au Parlement — L'application de la Loi sur la protection des renseignements personnels ».
[Français]
Lorsqu'une fraude est soupçonnée, l'Agence prend des mesures de précaution immédiates sur le compte du contribuable, comme le bloquer pour empêcher des transactions, et elle effectue des examens approfondis avec les personnes concernées.
Notre service de protection de l'identité prend ensuite le relais. Ce service se consacre aux particuliers et aux entreprises. Nous offrons un service accessible et de grande qualité aux personnes touchées par le vol d'identité. Lorsqu'un vol d'identité est rapporté, l'Agence offre une protection de crédit et surveille les comptes de clients touchés afin d'éviter que les contribuables ne soient à nouveau victimes.
[Traduction]
Dans les rares cas où des fonds sont versés de manière frauduleuse, nous prenons toutes les mesures d'application de la loi mises à notre disposition pour restituer les fonds à la Couronne et tenir les parties contrevenantes responsables. Cela comprend des enquêtes criminelles qui pourraient aussi être renvoyées à la GRC.
Soyons clairs: il n'existe pas de solution miracle pour se protéger contre la fraude ou les atteintes à la vie privée. Voilà pourquoi l'Agence a mis en place des mesures de protection à plusieurs niveaux, dont la mesure obligatoire d'authentification multifactorielle. Les personnes doivent saisir un code d'accès à usage unique chaque fois qu'ils utilisent les services de connexion de l'Agence.
En outre, l'Agence effectue régulièrement des évaluations de sécurité, comme des analyses de vulnérabilité, des essais de pénétration et des évaluations du risque lié à la sécurité qui pèse sur les services numériques et les systèmes de l'Agence. Nous effectuons régulièrement des vérifications de routine pour distinguer les justificatifs d'identité des contribuables qui pourraient avoir été obtenus par des parties externes non autorisées, et nous prenons immédiatement des mesures pour annuler ces justificatifs d'identité afin d'éviter qu'ils ne soient exploités par des fraudeurs.
[Français]
De plus, nous investissons continuellement dans la sécurité en améliorant nos technologies, nos processus et nos contrôles pour assurer la sécurité des renseignements des contribuables. Au fur et à mesure que les tactiques des fraudeurs évoluent, l'Agence s'adapte en restant vigilante dans ses efforts pour garder une longueur d'avance.
[Traduction]
Je vous remercie de votre attention, monsieur le président.
Nous répondrons volontiers à toutes les questions du Comité.
:
Je vais commencer à répondre à votre question, mais ma collègue, Mme Galarneau, pourra peut-être vous en dire davantage, car c'est elle qui a les relations les plus étroites avec ce groupe.
Je dirais que nos relations sont très bonnes, pour les raisons que vous avez décrites. Nous faisons partie d'une grande organisation où des risques peuvent exister, et nous sommes très ouverts avec eux, malgré le retard lié aux 30 000 cas dont nous avons parlé plus tôt. Non seulement nous nous efforçons de leur présenter des rapports complets et transparents — et nous avons maintenant rattrapé tout notre retard à cet égard —, mais nous avons aussi des interactions régulières avec eux et, dans certains cas, nous les prévenons le plus tôt possible si nous voyons quelque chose venir. Vous entendrez bientôt le commissaire à la protection de la vie privée, et il aura peut-être un point de vue différent à ce sujet, mais je ne crois pas que ce sera le cas.
Madame Galarneau, je ne sais pas s'il y a quelque chose que vous souhaitez souligner.
:
J'ajouterais que notre section des enquêtes criminelles au sein de l'ARC enquête sur les cas de fraude fiscale, les cas de fraude liée à la TPS et les violations de la loi que nous appliquons. C'est notre lien avec la GRC.
La question de la GRC a été soulevée tout à l'heure. Notre première étape consiste à renvoyer des affaires à ses agents. À ce stade, notre équipe suit ses procédures internes et prend la décision de transmettre ou non l'affaire à la GRC. Comme vous le comprendrez, pour des raisons évidentes, ces détails sont gardés scrupuleusement secrets afin de ne pas compromettre les enquêtes.
Du côté du droit civil, qui est le secteur dans lequel je travaille, nous ne recevons pas de rétroaction en général. Même dans le cadre des enquêtes criminelles que nous menons au sein de l'ARC, nous ne recevons pas, habituellement, de renseignements sur l'état d'avancement d'un dossier s'il a été renvoyé à la GRC. Ces détails sont très bien gardés.
:
Je ne peux pas vraiment parler de son évolution au fil du temps, mais je suis assez satisfait de la description que j'en ferais aujourd'hui, pour être honnête avec vous.
Nous communiquons activement aux employés qu'ils peuvent faire part de leurs préoccupations à leur supérieur. Nous disons que c'est probablement la première voie à suivre, mais que, comme je l'ai mentionné plus tôt, nous avons aussi un processus interne anonyme. Les personnes peuvent faire part de leurs inquiétudes en toute sécurité s'ils voient quelque chose qu'ils estiment ne pas être approprié. Enfin, il y a la surveillance de la commissaire à l'intégrité du secteur public. Les cas peuvent lui être soumis.
Un certain nombre lui ont été soumis, mais je ne pense pas que beaucoup lui soient parvenus. On peut donc dire que nos systèmes internes fonctionnent bien, mais je ne peux pas l'affirmer en toute confiance.
Je suis convaincu que nous disposons d'un régime ouvert que les gens comprennent. J'espère qu'ils ne craignent pas de signaler tout ce qu'ils voient se produire et qu'ils jugent inapproprié à l'interne, dans ce cadre anonyme.
:
Il y a deux parties à cette question, selon moi.
En ce qui concerne le rapport de 2023‑2024, on nous a malheureusement rapporté ces cas juste après la date d'échéance. Toutefois, nous sommes maintenant au courant. C'est une des raisons qui expliquent cette différence, selon moi, mais Mme Galarneau voudra peut-être ajouter autre chose.
En ce qui concerne les 31 000 cas, le montant des fraudes s'élève à 190 millions de dollars, si je me souviens bien. Quelqu'un pourra me corriger si je me trompe. Ce montant est cumulatif, de l'année 2020 jusqu'à la fin de la période. Malheureusement, en raison du processus, ces montants continuent d'augmenter. Telle est l'histoire à propos des 31 000 cas, n'est-ce pas, madame Galarneau?
Souvent, dans des cas comme celui-là, on remarque qu'on laisse le fardeau de la responsabilité à l'utilisateur plutôt qu'à l'Agence. C'est ce que je cherche à savoir, au moyen de ma question. Sans accuser personne, il est tout de même facile de dire qu'il existe des ressources, qu'il existe ceci et cela. Or, parfois, les gens ne le savent pas. La littératie sur certains sujets, par exemple la littératie numérique ou financière, n'est peut-être pas assez élevée. Néanmoins, cela n'empêche pas ces gens d'avoir des droits.
Revenons aux lanceurs d'alerte. J'aimerais savoir une chose, car le sujet m'importe depuis longtemps. Quand un lanceur d'alerte se manifeste, c'est généralement parce qu'il n'y a pas eu d'écoute à l'interne ou parce qu'il a peur en raison du fait que la personne concernée est son supérieur. Il y a donc au moins un inconfort. On ne lance pas une alerte pour rien, et je tiens pour acquis que les gens sont généralement honnêtes. J'aimerais donc savoir ce qui se passe.
La culture de l'Agence semble être davantage une culture qui favorise le secret. Il me semble qu'on a davantage tenté de chercher qui étaient les lanceurs d'alerte que de chercher qui était en réalité le coupable. Quand on regarde le fil des événements, on dirait que le coupable est en fait le lanceur d'alerte.
J'aimerais que vous m'éclairiez sur cette situation.
J'ai fait ce que j'avais dit. Nous adopterons un ton un peu différent avec le personnel. Évidemment, avec les ministres, les choses sont un peu plus conflictuelles. Cependant, je m'intéresse vivement au concept des lanceurs d'alerte.
Monsieur Hamilton, qui, au sein de votre ministère, est responsable de la Loi sur la protection des fonctionnaires divulgateurs d’actes répréhensibles?
:
Monsieur Hamilton, je veux être direct, et parfois je ne pose peut-être pas les questions de manière directe.
Dans ce contexte, nous parlons de l'enquête de The Fifth Estate pour laquelle des membres du personnel — je ne sais pas à quel niveau — avaient divulgué des renseignements aux médias. Nous recevons maintenant des rapports indiquant qu'une enquête est en cours. Vous avez suggéré, monsieur, lors de la précédente série de témoignages, que celle‑ci pourrait aboutir à des représailles pouvant aller jusqu'au licenciement.
J'aimerais que vous me disiez, en tant que commissaire, dans quelles circonstances il serait éthiquement et légalement permis, en vertu de la loi, de faire une divulgation protégée.
Je vais vous donner un autre exemple dans lequel leur divulgation serait protégée. Je vous ai demandé tout à l'heure, et je vous laisserai conclure avec la question que je vous ai posée à la fin, qui était, pour vous rafraîchir la mémoire, la suivante: Qu'avez-vous à dire aux personnes qui pourraient avoir l'impression de faire l'objet d'une enquête pour avoir divulgué des faits aux médias et qui, comme vous l'avez déclaré, risquent d'être licenciées?
J'aimerais indiquer qu'il existe un autre exemple dans lequel ces personnes pourraient être protégées, à savoir dans le cas d'une audience parlementaire publique. En théorie, je pourrais inviter publiquement tous les lanceurs d'alerte à transmettre des commentaires anonymes à ce comité, ce qui — d'après ce que j'ai lu, bien que je ne sois pas juriste et ils devront probablement poser la question au syndicat — pourrait les protéger en vertu de la loi.
Convenez-vous que c'est une possibilité, compte tenu des privilèges parlementaires qu'accorde le Parlement?
Au cours de ma dernière minute, je vais revenir sur ces radiations qui peuvent découler d'une fraude. Certaines découlent d'une fraude. Il y a eu une augmentation significative du montant des radiations d'actifs, 4,9 milliards de dollars en un an. Vous avez déjà divulgué les montants. Nous avons parlé aujourd'hui des montants les plus importants.
Pensez-vous que, dans l'intérêt du public, nous devrions envisager de modifier l'article 241 afin de publier la liste des sociétés qui bénéficient d'importantes déductions fiscales et qui doivent de l'argent aux contribuables canadiens?
:
Merci, monsieur le président.
J'aimerais revenir aux 31 000 cas et à l'évolution de ce nombre, parce que j'étais là au comité des comptes publics. Je ne me souviens pas précisément de tous les témoignages, mais je me rappelle que le véritable nœud de l'affaire était l'émergence soudaine d'un très grand nombre de cas de fraude d'identité, à la suite d'une période évidemment très difficile, la COVID, et le fait qu'on avait décidé de faire une post-vérification plutôt qu'une vérification préalable. On voulait, bien sûr, veiller à ce que les Canadiens reçoivent l'argent dont ils avaient besoin pour survivre aux confinements indispensables pour protéger la santé publique.
Cependant, je peux comprendre que cela a exercé une pression énorme sur le système. Je sais que dans ma propre circonscription, il y a eu des cas évidents de vol d'identité et de faux comptes bancaires. Comme nous sommes une petite collectivité, les banques ont été en mesure de reconnaître ces cas et de geler les comptes. Il y avait des électeurs qui n'avaient pas fait de demande pour la COVID, mais qui avaient de l'argent lié à la COVID dans un compte à leur nom, et ces comptes ont été gelés.
Il est très intéressant de voir qu'il y avait une certaine capacité, une certaine surveillance, dans la mesure du possible, à cet égard. Je pense que les banques sont très efficaces face à de tels problèmes. Elles reconnaissent les activités inhabituelles d'ouverture ou d'utilisation de comptes, et certainement de toute fermeture rapide de comptes accompagnés du retrait de tout l'argent.
Pour le plaisir, j'ai effectué de simples recherches, parce que nous recevons tous des avis de l'ARC, et quelqu'un s'inquiétait du fait qu'il incombe aux contribuables d'aller vérifier leur compte de l'ARC. Je recommande certainement aux gens de le faire, et je pense qu'à mesure que les applications deviennent plus conviviales, ça devient plus facile. Cependant, en cherchant juste avec le terme « ARC », j'ai trouvé un tas de messages de la part de l'Agence au cours de la dernière année et demie environ, qui disaient que j'avais du nouveau courrier que je devrais aller consulter. J'apprécie ce genre de service.
Maintenant, peut-être que quelqu'un peut m'expliquer ce qui suit. Y a‑t‑il quoi que ce soit que je devrais surveiller pour savoir s'il s'agissait d'un message bidon? Ce genre de choses se produit certainement, et mes électeurs sont très préoccupés par les messages textes qu'ils reçoivent et qui sont clairement frauduleux.
:
Il est tout à fait possible que certaines personnes appellent en disant qu'elles sont de l'Agence. Je dirais que si vous avez un doute, il vaut mieux ne pas divulguer d'information à ces personnes. Cependant, sachez que nous devons parfois appeler les contribuables lorsqu'il y a un vol d'identité; c'est l'un des cas exceptionnels où nous appellerions quelqu'un.
Si vous n’êtes pas à l'aise avec l'appel, si vous avez des doutes, n'y répondez pas. Dites à la personne que vous ne croyez pas que c'est l'ARC. Si c'est l'Agence, la personne vous expliquera les étapes à suivre pour vérifier qu'elle appelle vraiment de l'ARC. On vous donnera un numéro. On vous demandera d'aller sur le site Web pour trouver vous-même le numéro 1‑800 que vous devriez appeler. À partir de là, on vous confirmera que quelqu'un à l'ARC essaie de vous joindre, et on pourra vous mettre en contact avec cette personne.
L'Agence a un service de protection de l'identité. Il y a une ligne réservée pour ces cas. Si vous appelez la ligne d'information générale, lorsque vous écoutez le message, vous pouvez choisir une option, et votre appel sera dirigé vers les services de protection de l'identité. L'attente y est assez courte, et les gens vont s'occuper de vous.
En cas de doute, appelez l'Agence. Nous vous répondrons et nous pourrons voir si quelqu'un de l'ARC essaie vraiment de vous joindre.
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Récemment, nous avons appris par les journaux que le avait entrepris une enquête sur TikTok, il y a longtemps. Nous-mêmes, au Comité, avons reçu les représentants de TikTok à quelques reprises pour leur poser des questions auxquelles nous n'avons pas obtenu de réponse. Nous avions tenté en vain de savoir quand l'enquête serait complétée. Nous savons maintenant qu'elle a été complétée récemment.
Le ministre a publié un communiqué qui dit que le gouvernement bannit TikTok du Canada. Dans le même communiqué, par contre, on dit que les Canadiens peuvent continuer à utiliser l'application TikTok, car cela relève d'un choix personnel. C'est un peu paradoxal, selon moi.
Un aspect important est laissé complètement dans l'obscurité dans ce dossier: si TikTok n'est pas au Canada, le commissaire à la protection de la vie privée du Canada n'aura pas de pouvoir de surveillance ou de contrôle. Il pourra toujours surveiller, mais il ne pourra rien faire.
Je pense que cette motion s'inscrit directement dans la mission du Comité. J'aimerais que l'enquête puisse être entreprise dans les meilleurs délais. Merci.
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Merci, monsieur le président.
[Français]
Je vais continuer en français.
J'ai bien compris les raisons de la motion de M. Villemure. Bien sûr, une décision de ce genre est une grande décision.
Personnellement, je conseille à tous les Canadiens de ne pas avoir l'application TikTok. Je ne comprends pas ce genre d'affaires. Tout le monde sait qu'il s'agit d'une compagnie chinoise et, honnêtement, ne pas utiliser cette application relève du gros bon sens. J'ai justement entendu parler de gens très créatifs qui sont capables de créer un logiciel semblable. Les jeunes aiment tellement TikTok, mais il me semble que nous avons assez de logiciels, de plateformes et de façons de partager du contenu créatif, comme les danses et toutes les idées folles qu'on peut trouver sur cette application. Il est incroyable de voir toutes les informations qui peuvent malheureusement être recueillies sur les Canadiens, alors qu'on parle tellement de la confidentialité et de la vie privée.
Monsieur le président, je me demande si nous devons garder les témoins ici. J'imagine que vous êtes en train de réfléchir à ça aussi.
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J'aurais quand même quelques points à soulever. Si je pose cette question, c'est parce que nous arrivons à la fin de la période qui était d'abord prévue pour la réunion.
En fait, c'est contradictoire, n'est-ce pas? Nous prenons soin de garder privées et confidentielles les informations des gens. D'un autre côté, les gens sont attirés par des logiciels, des applications où on leur demande des informations personnelles. Ces informations ne sont pas nécessairement financières, mais elles sont personnelles, n'est-ce pas? On parle du nom de la personne, de son adresse, de son numéro de téléphone, de ses activités et, j'imagine, des associations dont elle fait partie, de ses amis et ainsi de suite.
Je suis la première à dire que toutes ces activités devraient être protégées par nos…
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Je veux soulever un point, à savoir qu'il est très important d'assurer la protection de la vie privée.
Quand l'annonce a été faite au sujet de TikTok, j'avais une question au sujet de la protection de la vie privée. On dit qu'on interdit la compagnie TikTok du Canada, donc la filiale canadienne de TikTok, mais que les Canadiens peuvent continuer d'utiliser la plateforme. Quand j'ai entendu ça, je me suis dit: un instant, y a-t-il un moyen de protéger les Canadiens pour ce qui est de l'utilisation, de la fraude ou du partage illégal non éthique de leurs informations? Effectivement, c'est possible.
Selon la Loi sur la protection des renseignements personnels et les documents électroniques, les autorités et le commissaire à la protection de la vie privée du Canada ont un droit de regard, ils ont la responsabilité de prendre des mesures disciplinaires, de mettre les choses en ordre ou de prendre des mesures contre TikTok s'il y a des violations à cet égard, peu importe où se trouve l'équipement, les fameux serveurs. Apparemment, cet équipement se trouve dans des endroits comme Singapour et dans des pays avec lesquels nous avons tout de même des ententes et de bonnes relations. Ça m'a rassurée d'entendre ça.
L'autre aspect que je voulais soulever est l'accès à des informations classifiées. Ça met certaines personnes ici dans une situation difficile, parce que certains membres actuels et passés du Comité ont siégé au Comité des parlementaires sur la sécurité nationale et le renseignement. Je ne pense pas que ça concerne les membres qui sont de l'autre côté.
Bien sûr, il est manifeste et de notoriété publique que cette décision a été prise pour des raisons de sécurité nationale. La sécurité nationale implique l'accès à des informations classifiées, ce qui exige une certaine cote de sécurité. Le processus des cotes est très strict. En fait, il est aussi strict, sinon plus, qu'à l'Agence du revenu du Canada: on doit accepter le fait qu'on ne peut divulguer ou rendre publiques des informations qui sont liées à la sécurité nationale.
Je comprends les raisons de la motion. Je comprends les inquiétudes qu'a soulevées mon collègue, parce que j'avais les mêmes inquiétudes, à savoir si les Canadiens, les Canadiennes, les Québécois et les Québécoises seront protégés même si la filiale de TikTok est fermée au Canada. La réponse est oui. Ils sont protégés.
J'avais peut-être une autre question sur un autre point, mais je ne m'avancerai même pas là-dessus. Honnêtement, je ne veux pas mêler les choses d'un comité à l'autre. Il serait assurément plus approprié de poser certaines questions liées à la sécurité nationale et aux renseignements ailleurs. Je pense donc que je vais m'arrêter ici. J'espère que mon collègue comprend que mes commentaires partent d'une bonne intention.
Nous avons déjà étudié TikTok et les autres plateformes, parce que nous partageons tous la même inquiétude. Nous nous demandons quel est le pouvoir du gouvernement et des forces policières, dans un cadre légal, pour mettre la main sur une compagnie qui exploite une plateforme abusant des informations des Canadiens. Voilà mon argument. Merci.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie M. Villemure d'avoir proposé cette motion.
Je suis sûre que tous les membres du Comité — en tout cas, les membres permanents ici présents — savent ce que je pense de la question des entreprises de médias sociaux et de leurs activités en matière de protection de la vie privée des Canadiens. En principe, je pense donc qu'il s'agit d'une bonne étude pour notre gouvernement et pour les parlementaires. Cependant, je ne sais pas si notre comité est le bon endroit pour la faire, et je vais faire deux brèves observations à ce sujet.
La première concerne la LIC, la décision qui découle de la Loi sur Investissement Canada. Je pense que ce que le commissaire de la GRC et le pourraient dire serait vraiment limité, compte tenu des problèmes d'autorisation de sécurité et de la question de la sécurité nationale et du renseignement en général qui entourent toute cette question, comme l'a dit ma collègue Brenda Shanahan, lorsque nous parlons de la Chine et de la raison pour laquelle cette entreprise fait l'objet d'une enquête en premier lieu. Je pense que le Comité des parlementaires sur la sécurité nationale et le renseignement serait mieux placé pour s'en occuper. La GRC et le ministre seraient davantage en mesure de parler ouvertement et en toute honnêteté et de dire, avec documents à l'appui: « Voici ce qui doit se passer » ou « Voici les circonstances entourant la décision ».
Le deuxième point que j'aimerais soulever à ce sujet, monsieur le président, c'est que je sais que M. Villemure a parlé de la LPRPDE et de son champ d'application. Je pense que TikTok serait toujours assujetti aux lois canadiennes sur la protection des renseignements personnels au Canada, quel que soit l'endroit où l'entreprise est située, tant qu'il y a un point de contact pour les Canadiens. Je ne sais pas s'il est exact de dire qu'une fois que l'entreprise a quitté le pays qu'elle ne relève plus de la compétence canadienne, parce qu'il y a beaucoup d'entreprises qui exercent leurs activités au Canada et qui n'ont pas de siège social ici, mais qui sont tout de même régies par les lois canadiennes. Dans ce cas‑ci, je pense que TikTok serait certainement assujettie à la Loi sur la protection des renseignements personnels et les documents électroniques, compte tenu de ses activités au Canada, que son bureau soit situé en sol canadien ou non.
Voilà les deux brèves observations que je voulais faire.
Je me rends compte que nous dépassons un peu le temps prévu. J'aimerais proposer un très bref amendement à la motion avant que nous passions au vote. La motion demande que le comparaisse, et cela ne me pose aucun problème.
Dans la partie b) de la motion, nous demandons à David Vigneault, l'ancien directeur du SCRS, et à Philippe Dufresne, le commissaire à la protection de la vie privée, de comparaître pendant une heure chacun. Je pense que l'ancien directeur du SCRS n'a aucun rôle à jouer dans tout cela. Je pense que ce devrait être le directeur actuel du SCRS, si nous voulons l'inviter à comparaître, et ce serait M. Daniel Rogers. Je propose que nous remplacions M. David Vigneault, ancien directeur du SCRS, par M. Daniel Rogers, actuel directeur de l'organisation.
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Je vais accepter votre suggestion, monsieur Green. Je vais libérer les témoins.
J'ai une question, monsieur Hamilton, que la greffière vous fera parvenir au nom du Comité et à laquelle j'aimerais obtenir une réponse. Elle porte sur la fraude liée à la PCU. Je sais que vous avez mené des enquêtes au sein de l'ARC. Je veux savoir quelles autres enquêtes ont été menées dans quels autres ministères. C'est la question que je vous poserai par écrit, monsieur.
Maintenant, au sujet du sous-amendement, la parole est à Mme Khalid.
Moi aussi, j'ai demandé plus de ressources.
Allez‑y, madame Khalid.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Savez-vous quoi? Je pense que j'ai dit ce que j'avais à dire.
J'ajouterai simplement, au cas où je n'aurais pas clarifié les choses pour les gens qui nous écoutent, que la LIC fait référence à la Loi sur Investissement Canada.
La raison pour laquelle j'ai dit qu'il s'agirait d'une étude limitée, c'est qu'une certaine classification en ce qui concerne l'autorisation de sécurité s'applique. La Loi sur Investissement Canada prévoit une classification précise des documents, et les députés... J'ai ma cote de sécurité de niveau très secret, mais d'autres ne l'ont pas, alors je ne pense pas qu'un examen ou une discussion de ces documents devrait être public.
Sur ce, je vais m'arrêter là et, encore une fois, je réitère mes arguments selon lesquels le directeur actuel du SCRS devrait être en mesure de parler de tout ce qui s'est passé dans l'organisation. Je ne pense pas qu'il soit nécessaire de faire venir d'anciens administrateurs. Je pense que c'est suffisant d'inviter le directeur actuel. Il n'est tout simplement pas logique de faire revenir un ancien directeur.
Je vais m'arrêter ici, monsieur le président.
Merci.
Pour que ce soit clair, nous en sommes à l'amendement, qui inclut M. Vigneault et M. Rogers. C'est là où nous en sommes en ce moment, parce que cela a été approuvé dans le sous-amendement.
Si vous votez oui, vous votez pour la venue de M. Rogers et de M. Vigneault. Si vous votez non, vous votez contre l'amendement modifié. Revenons au vote.
(L'amendement est adopté par 10 voix contre 0.)