:
Je déclare la séance ouverte.
Bienvenue à la 58e réunion du Comité permanent de l'accès à l'information, de la protection des renseignements personnels et de l'éthique de la Chambre des communes.
[Français]
La réunion d'aujourd'hui se déroule sous forme hybride, conformément à l'ordre de la Chambre adopté le jeudi 23 juin 2022. Par conséquent, les membres du Comité peuvent y participer en personne ou à distance au moyen de l'application Zoom.
En cas de difficulté technique, avertissez-moi immédiatement. Veuillez noter qu'il est possible que la réunion doive être suspendue quelque temps afin que l'on s'assure que tous les députés peuvent participer pleinement aux délibérations.
[Traduction]
Conformément à l'alinéa 108(3)h) du Règlement et à la motion adoptée par le Comité le mercredi 30 novembre 2022, nous reprenons l'étude de la troisième édition du Code de déontologie des lobbyistes.
[Français]
Nous avons un témoin, M. Conacher, qui utilise Zoom aujourd'hui.
Tous les tests ont-ils été faits par M. Conacher?
D'accord, merci.
[Traduction]
Je vous présente les témoins qui comparaîtront aujourd'hui. À titre personnel, nous recevons M. Scott Thurlow, avocat et conseiller en matière de législation. Du Congrès du travail du Canada, nous accueillons Mme Siobhán Vipond, vice-présidente exécutive, de même M. Mike Luff, représentant national au Département de l'action politique. Enfin, M. Duff Conacher témoignera par Zoom au nom de Démocratie en surveillance, dont il est un cofondateur.
Vous disposez chacun de cinq minutes pour nous présenter votre déclaration liminaire.
Monsieur Thurlow, vous serez le premier. Vous avez la parole pour cinq minutes.
:
J'aimerais inviter le Comité à considérer deux éléments importants dans son étude du Code de déontologie que propose la commissaire au lobbying. Premièrement, je vous demande de réfléchir aux incidences du Code proposé sur les droits garantis par la Charte canadienne des droits et libertés et à la manière dont il peut influencer la participation des électeurs au processus démocratique. Deuxièmement, il faut établir si les atteintes potentielles aux droits garantis par la Charte contribueront à l'objectif premier de la législation, soit la création d'un registre des lobbyistes accessible au public et transparent.
L'interdiction pour quelqu'un qui s'est engagé dans des activités politiques de faire du lobbying auprès d'un titulaire de charge publique représente une atteinte a posteriori aux droits à la liberté de se réunir avec des personnes qui partagent les mêmes idées, de s'exprimer librement, de militer dans le cadre d'une campagne, de partager des idées politiques, ainsi qu'au droit démocratique de participer à des élections ou, comme l'a exprimé la Cour suprême du Canada dans l'arrêt Figueroa c. Canada, à la capacité de participer « utilement » au processus démocratique.
Vous êtes des représentants élus et j'aimerais vous rappeler ce que vos bénévoles font pour vous. Ce sont eux qui conduisent les gens aux bureaux de scrutin quand ils ne peuvent pas s'y rendre par eux-mêmes. Ils leur rappellent où et quand aller voter. Ils s'assurent que les électeurs sont inscrits sur les listes et aident ceux qui ne le sont pas à le faire. Ils observent le dépouillement des votes et veillent au respect du choix exprimé démocratiquement par les électeurs. Autrement dit, ils soutiennent, protègent et défendent notre démocratie. Au nom de quelle logique voudrions-nous dissuader même un seul Canadien de faire ce travail? Même si l'interdiction prévue au Code proposé dure seulement une année, il s'agirait d'une atteinte a posteriori à ces droits.
L'unique directive judiciaire qui a été donnée concernant les activités politiques inacceptables porte sur l'organisation par une personne inscrite d'une activité de financement au profit d'une personne qui est la cible de son lobbying. Le critère de démarcation est clair: des dizaines de milliers de dollars peuvent être en jeu et la réélection d'un candidat peut dépendre des fonds amassés. Nos amis de Démocratie en surveillance ont intenté cette poursuite il y a quelques années. La preuve n'a jamais été faite que les activités politiques ordinaires, peu importe leur proximité avec le candidat, atteignent ce niveau ou même qu'elles s'en approchent.
Une personne raisonnable, peu importe qu'elle connaisse ou non le processus réglementaire, peut-elle sincèrement penser que faire du porte‑à‑porte pour un candidat politique est si important qu'il risque d'y avoir une tension entre l'obligation du titulaire de charge publique à l'égard d'un bénévole et sa capacité de remplir les devoirs de cette charge? Vous êtes des représentants élus. Je me fie à votre bon jugement quant à ce qui vous influence ou non. Je ne crois pas que beaucoup de personnes raisonnables considèrent que le fait de frapper aux portes crée cette tension.
Il convient de souligner que le Code proposé exclut les contributions des particuliers ne dépassant pas le plafond imposé par la Loi électorale du Canada. Ce plafond est fixé à 1 650 $ par année, mais un lobbyiste enregistré ne peut pas offrir des boissons de 40 $ deux fois dans la même année. Une de ces deux choses est interdite dans le Code, et c'est celle qui coûte le moins cher.
Est‑ce parce que le Parlement fixe les limites? Est‑ce parce qu'il existe des limites raisonnables dans une société libre et démocratique? Quand le Parlement envisage ce genre de changements, le débat constitutionnel change de ton. Si le Parlement veut restreindre les activités des électeurs, c'est à eux qu'il devra rendre des comptes.
En conclusion, j'aimerais que les membres du Comité se demandent sincèrement s'il est judicieux d'interdire à des gens qui ont donné de leur temps pour les faire élire de venir discuter avec eux de politiques publiques. Si je me fonde sur le préambule de la Loi, j'en dégage deux piliers: le système d'enregistrement des lobbyistes rémunérés ne devrait pas nuire à la liberté d'accès au gouvernement, et cette liberté d'accès est une question importante d'intérêt public. Interdire à un électeur de communiquer avec quelqu'un est incompatible avec ces dispositions.
Je serai heureux de répondre à vos questions.
:
Merci. Bonjour, monsieur le président, distingués membres du Comité.
Je m'appelle Siobhán Vipond, et je suis la vice-présidente exécutive du Congrès du travail du Canada, le CTC. Nous sommes la plus importante centrale syndicale au Canada. Le CTC intervient dans des dossiers d'intérêt national au nom de travailleurs canadiens de partout au pays.
Nous appuyons les objectifs du Code, qui vise à assurer que les lobbyistes adhèrent à des normes élevées de transparence, de respect des institutions gouvernementales, d'intégrité et d'honnêteté. Nous appuyons également l'objectif de la commissaire de proposer un Code qui est le plus clair possible pour que les lobbyistes comprennent bien leurs obligations, et qui favorise aussi la pratique transparente et éthique du lobbying auprès des titulaires de charge publique. Cependant, nous avons de sérieuses réserves concernant deux règles du Code actualisé qui vont non seulement compromettre ma capacité de m'acquitter de mes fonctions à titre de représentante syndicale élue, mais aussi la vôtre à titre de représentants élus.
Premièrement, nous avons des réserves au sujet de la règle 6 pour ce qui concerne le travail politique. Cette règle limite les activités de lobbying de nos membres qui ont pris part à des activités politiques dans le cadre d'une campagne électorale. Nous trouvons très inquiétant que le Code actualisé impose une période de restriction de 24 mois à nos membres qui ont accompli un travail stratégique, d'une forte visibilité ou important pour un candidat ou un parti politique au cours d'une campagne. Nos membres sont aussi soumis à une période de restriction de 12 mois si, durant une campagne, ils ont fait du porte‑à‑porte, la collecte de dons, la distribution de matériel de campagne, ou s'ils ont aidé à la coordination logistique du bureau de campagne et d'événements.
Il est difficile de voir comment on pourrait considérer que ce type d'activités de campagne crée un sentiment d'obligation d'un représentant élu à l'égard d'un lobbyiste. Nous croyons fermement que cette règle enfreint le droit de nos membres de participer au processus démocratique en vertu de la Charte. Plus précisément, la violation du droit à la libre expression garanti à l'alinéa (2)b) de la Charte n'est pas justifiée au sens de l'article premier.
J'ai été élue pour représenter nos membres, et un aspect essentiel de mon travail consiste à vous rencontrer pour discuter de leurs priorités. Cela dit, j'aime aussi travailler bénévolement pour soutenir la campagne électorale de bons candidats. Cette règle me force à choisir entre les deux, c'est‑à‑dire faire mon travail de représentante des membres de mon syndicat ou faire du bénévolat dans le cadre d'une campagne électorale. C'est complètement déraisonnable et injuste.
Nous avons aussi de sérieuses réserves concernant la règle 4, qui porte sur les marques d'hospitalité. Le Code actualisé prévoit une limite de 40 $ par fonctionnaire pour l'hospitalité à chaque réunion, journée de lobbying, événement ou réception, jusqu'à concurrence de 80 $ par année. Pour beaucoup de syndicats, d'associations, d'organismes de bienfaisance ou d'une autre nature qui ont de multiples collaborations avec des titulaires de charge publique au cours d'une année, cette règle risque de limiter grandement leur capacité, voire de les empêcher d'organiser des réceptions, des repas, ou même d'offrir du café lors d'une réunion.
Tout d'abord, nous pensons qu'il n'est pas raisonnable de considérer qu'une marque d'hospitalité normale comme servir du café, du jus, du vin ou du fromage au cours d'un événement en personne puisse créer un sentiment d'obligation de la part d'un titulaire de charge publique. Par conséquent, nous estimons que c'est un seuil injustifié.
Ensuite, ce seuil va miner le débat démocratique, et il va aussi nuire au travail des titulaires de charge publique comme vous en limitant le nombre d'événements d'un organisme auxquels ils pourront participer. Si un titulaire de charge publique participe à deux événements tenus par notre organisme en janvier et que la limite annuelle de 80 $ est atteinte, il devra attendre l'année suivante pour assister à une autre activité où des marques d'hospitalité sont offertes. Cette règle du Code va beaucoup trop loin. Le seuil de 80 $ qui est imposé pour les marques d'hospitalité va vous empêcher de bien faire votre travail en limitant vos interactions avec les électeurs et les parties prenantes que vous représentez.
De plus, cette règle est tout à fait inapplicable pour des organismes comme le nôtre. Il serait impossible pour nous de faire le suivi du seuil des marques d'hospitalité pour chaque titulaire de charge publique. Nous en rencontrons des centaines au cours d'une année. C'est parfaitement impensable pour nous de faire le suivi de ce que consomme un titulaire de charge publique à chaque événement et de nous assurer qu'il ne participe à aucune autre activité une fois que la limite de 80 $ sera atteinte.
C'est aussi ridicule de nous demander de faire appliquer cette règle. Sommes-nous censés aviser la ministre des Finances qu'elle ne pourra pas prendre un café ou un bagel à la prochaine réunion parce qu'elle a atteint la limite pour les marques d'hospitalité?
La limite de faible valeur pour les marques d'hospitalité est injustifiée, irréaliste et inapplicable. Il faut la supprimer du Code. Les titulaires de charge publique sont déjà tenus de respecter les règles en matière de déclaration de la Loi sur les conflits d'intérêts. Les organismes comme le nôtre devraient pouvoir offrir les marques d'hospitalité que les titulaires d'une charge publique sont en mesure d'accepter.
En conclusion, nous estimons que les règles 6 et 4 du Code actualisé vont nuire à ma capacité d'accomplir mon travail, et qu'elles vous empêcheront aussi de faire le vôtre efficacement parce qu'elles vont restreindre les échanges que nous pourrons avoir au bénéfice des personnes que nous représentons. Nous vous demandons instamment de tenir compte de ces questions préoccupantes dans l'avis que vous soumettrez à la commissaire au sujet du Code actualisé.
Encore une fois, merci de nous avoir donné l'occasion de prendre la parole. Je répondrai volontiers à vos questions.
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Je remercie le Comité de m'avoir invité à prendre la parole sur un sujet de la plus haute importance, qui met en jeu certaines des règles parmi les plus essentielles pour protéger notre démocratie et l'intégrité du gouvernement fédéral.
Je représente une coalition de 27 groupes de citoyens qui ensemble comptent 1,5 million de membres. Tous ces citoyens s'opposent aux parties du Code proposé par la commissaire qui modifient les règles d'une manière qui encouragera des pratiques corrompues d'échanges de faveurs entre les lobbyistes et les politiciens.
Démocratie en surveillance a déjà soumis trois mémoires au Comité et trois mémoires à la commissaire. Je vais vous transmettre un autre mémoire qui donnera des précisions sur mon allocution.
En premier lieu, je vous demanderais de réinviter la commissaire avant d'aller plus loin. Un des mémoires soumis par Démocratie en surveillance contient une liste de 10 questions importantes que le Comité doit poser à la commissaire concernant les répercussions de ces règles. Quand elle a comparu le 3 février, seulement une de ces 10 questions lui a été posée. Les véritables enjeux sont balayés sous le tapis.
Je vais parler brièvement de la règle sur les cadeaux et l'hospitalité parce qu'elle est largement mal comprise, y compris par les témoins aujourd'hui. La commissaire à l'éthique a dit clairement et publiquement que les députés ne peuvent pas accepter des cadeaux ou de marques d'hospitalité pour une valeur annuelle de plus de 30 $ de la part d'une personne qui tente de les influencer, qu'elle soit ou non enregistrée à titre de lobbyiste. C'est la limite qui a été fixée. Peu importe les modifications apportées au code des lobbyistes, la commissaire à l'éthique a fixé la limite à 30 $, c'est tout.
Au cours des 5 dernières années, la moyenne des dons versés par les Canadiens à un parti politique est de 75 $. Le plafond annuel a été fixé à 80 $ pour une bonne raison. C'est la contribution individuelle que les électeurs canadiens ont les moyens de faire. Là encore, la réforme du Code n'y changera rien. La commissaire à l'éthique continuera de vous dire que vous ne pouvez pas accepter des cadeaux qui valent plus de 30 $.
Même les petits cadeaux peuvent influencer une personne. Des tests effectués par des psychologues cliniciens auprès de dizaines de milliers de personnes dans le monde ont montré que pour influencer la décision de quelqu'un, il faut lui faire une faveur ou lui donner un cadeau, et que même un petit cadeau aura cet effet. Si vous, à titre de députés, prétendez le contraire, c'est comme si vous nous disiez que vous n'êtes pas des humains. Ces tests ont été effectués dans toutes sortes de cultures à l'échelle de la planète et les résultats sont toujours les mêmes: la meilleure façon d'influencer quelqu'un est de lui donner un cadeau ou de lui faire une faveur. Même un petit cadeau créera le sentiment d'être redevable.
J'attire maintenant votre attention sur un autre élément beaucoup plus important, soit les périodes de restriction prévues dans la règle 6 et la définition de « tout autre travail politique » dans les annexes du nouveau Code.
Selon la règle en vigueur, une personne qui accomplit un travail politique important, y compris des activités de financement, doit ensuite s'abstenir pendant quatre ans. La commissaire propose ni plus ni moins de saboter cette règle en permettant aux lobbyistes, pourvu qu'ils ne s'adonnent pas à ce travail tout à fait à temps plein et qu'ils n'aient pas d'interactions fréquentes ou étendues avec un fonctionnaire ou un représentant de parti, de les autoriser à recueillir des fonds illimités pour le compte d'un politicien ou d'un parti auprès de qui il fait du lobbying. C'est un exemple parmi tant d'autres de ce que permettra la définition actuelle de « tout autre travail politique ».
C'est une énorme faille. En 30 ans, c'est une des pires invitations à la corruption que j'ai vues de la part de quelqu'un qui soi-disant est là pour assurer la bonne gouvernance démocratique. Et croyez-moi, j'ai vu très souvent des chiens de garde laisser des gens s'en tirer à bon compte même s'ils avaient clairement commis un acte répréhensible.
Cela donnera le champ libre au lobbying contraire à l'éthique et aux échanges de faveurs qui corrompent la politique américaine. Tous nos processus d'élaboration des politiques seront corrompus si on permet aux lobbyistes de recueillir des fonds, de faire campagne pour vous et de vous offrir d'autres faveurs pour vous acheter et influencer vos processus décisionnels et d'élaboration de politiques. C'est un recul de 25 ans, qui nous ramène en 1997, avant l'existence d'un code. C'est tout à fait contraire à toutes les normes de l'Organisation de coopération et de développement économiques, l'OCDE, et à toutes les autres normes internationales.
La commissaire a fait une déclaration très douteuse comme quoi l'interdiction actuelle de faire du lobbying pendant quatre ans après des activités politiques viole le droit à la liberté d'expression garanti par la Charte. Elle se fonde sur l'avis d'un seul cabinet d'avocats, Goldblatt Partners, à qui elle a octroyé un contrat à fournisseur unique de dizaines de milliers de dollars, selon ce que nous en savons, ce qui en soi est assez douteux.
La Cour suprême du Canada et d'autres tribunaux canadiens ont tranché sans équivoque et à maintes reprises que les droits garantis par la Charte peuvent intégralement et légitimement être restreints pour protéger l'intégrité du gouvernement. Par conséquent, la période de restriction actuelle de quatre ans est tout à fait compatible avec la Charte.
Le Comité doit intimer à la commissaire de communiquer l'avis émanant de Goldblatt Partners. Il est impensable d'aller de l'avant dans ce processus sur la foi de l'avis secret d'un cabinet d'avocats.
Le Code que propose la commissaire pose un autre problème de taille en omettant de préciser les règles dans le cas d'un lobbyiste qui travaille au siège de campagne d'un parti politique, ou qui fait campagne ou recueille des fonds pour le compte d'un parti politique entre deux campagnes électorales. Le nouveau Code ne précise pas auprès de qui il lui serait interdit de faire du lobbying. L'interdiction touchera‑t‑elle uniquement le chef d'un parti politique, ou l'ensemble des membres?
Le troisième problème vient de ce qu'en sabotant les règles du Code d'une manière qui donnera toute latitude aux lobbyistes pour faire des faveurs aux ministres, aux députés et aux sénateurs, la commissaire risque aussi de saboter les règles de déontologie auxquelles ils sont tenus.
Comment? Toutes ces règles de déontologie sont chapeautées par la règle générale qui interdit de favoriser indûment les intérêts d'une autre personne ou d'une entité. Il serait bien entendu inapproprié de la part d'un ministre, d'un député ou d'un sénateur de favoriser indûment les intérêts d'un lobbyiste qui a recueilli des fonds pour son compte ou qui lui a accordé un autre type de faveur, mais si le Code modifié considère que c'est approprié, ce ne sera plus considéré comme inapproprié de la part d'un ministre ou d'un député d'agir de la sorte.
:
Je vais prendre quelques instants pour commenter les circonstances qui ont mené le commissaire à se retirer avant la fin de son mandat. Il souffre de problèmes de santé persistants. Je sais que les dernières années ont été éprouvantes pour tout le monde. C'est une période qui a été difficile. Les horaires de travail changeants… Il dirige un Commissariat qui compte beaucoup d'employés et il a dû s'adapter à tous ces changements. Je souligne également que les députés et les titulaires de charge publique désignés l'ont tenu passablement occupé ces dernières années.
Je voudrais citer rapidement un extrait de l'annonce du commissaire:
Je crois fermement que le fait de sensibiliser les administrées, les administrés et le public à l'importance d'éviter les conflits d'intérêts peut contribuer à faire renaître la confiance de la population canadienne envers les agentes et agents publics et les institutions qu'ils représentent, et, au bout du compte, envers notre démocratie.
Je tiens à souligner le travail accompli par le commissaire au cours de son mandat. Je sais que mes collègues du Comité se joignent à moi pour lui souhaiter nos vœux de bonne santé et la meilleure des chances dans ses projets.
Merci, monsieur le président.
Je vais maintenant poser mes questions, en commençant avec M. Conacher.
Je voudrais revenir au passage de l'annonce du commissaire sortant que je viens de citer. Il parle de la confiance des Canadiens à l'égard des institutions publiques.
D'après vous, de quelle manière les modifications proposées influeront-elles sur la confiance des Canadiens à l'égard des institutions publiques?
:
Il serait difficile de faire pire. Selon plusieurs sondages effectués depuis quelques années, seulement de 10 à 20 % des Canadiens font confiance aux politiciens. Ils pensent que vous voulez protéger les élites et que leurs préoccupations ne vous intéressent pas.
Ce qui est proposé, essentiellement, c'est de légaliser la corruption, de permettre aux lobbyistes de vous acheter lors des élections en vous accordant des faveurs, de faire campagne à des niveaux très élevés presque à temps plein, de recueillir des fonds illimités pour vous et votre parti puis, immédiatement après, de faire du lobbying pour vous influencer. Il n'y aura pas de période de restriction d'une année ou deux.
C'est une lacune énorme dans la version préliminaire du Code. Si les activités ne sont pas menées à temps plein ou presque à temps plein, et s'il n'y a pas d'interactions fréquentes et étendues avec un candidat ou un élu, le lobbyiste pourra reprendre son travail dès le lendemain. Entre deux campagnes électorales, il peut amasser des dizaines de milliers de dollars pour le compte d'un ministre ou de son parti et continuer son lobbying auprès de lui. Il n'y a aucune interruption.
C'est le meilleur moyen d'importer ici les pratiques corrompues qui gangrènent la politique américaine. C'est la mesure la plus propice à la corruption qu'une soi-disant gardienne de la bonne gouvernance ait proposée en 30 ans. La corruption gagnera tous les processus d'élaboration des politiques qui ont des conséquences pour 35 millions de Canadiens. Les Canadiens auront une très bonne raison de prendre le Parlement d'assaut. C'est systémique…
:
Je vais poursuivre avec mes questions, monsieur le président. Merci beaucoup.
Je m'adresse maintenant aux témoins dans la salle. Quand vous faites campagne pour quelqu'un à qui vous avez accès ensuite en tant que lobbyiste, ou dans un rôle de lobbying, quelles sont les incidences?
Selon vous, où se trouve l'équilibre entre la nécessité d'éviter la perception qu'un accès indu ou injuste a été accordé et la contribution à la campagne d'un bon candidat si cette personne a par la suite accès au candidat élu et devient dans certains cas un conseiller privé?
J'aimerais vous entendre en premier, monsieur Thurlow.
:
En fait, ce sont deux questions. Premièrement, il faut se demander si cela se passe dans la réalité. À part quelques anecdotes par‑ci par‑là… Jamais personne ne m'a dit que quelque chose contraire à l'éthique se produisait, que le nom du responsable était X ou Y, et que le défi…
La deuxième question concerne la différence entre l'hameçon et le chalut, pour ainsi dire. Si nous parlons du directeur de campagne, c'est un rôle influent, tout à fait, mais le Code proposé s'applique à tout le monde, comme un chalutier. Il faut être précis…
C'est intéressant. L'édition précédente du Code de déontologie, celle qui est en vigueur, vise plus précisément ces rôles importants et centraux. Ce qui est en jeu n'est pas vraiment l'accès au candidat, mais plutôt qui fait ce travail d'une manière qui profitera vraiment au candidat et qui va au‑delà de la simple participation publique.
:
Merci, monsieur le président. Merci également à nos témoins de prendre part à nos discussions sur le Code.
Par votre intermédiaire, monsieur le président, j'aimerais adresser ma première question à M. Thurlow.
Si j'ai bien compris, vous craignez que le nouveau Code va restreindre considérablement l'accès au processus démocratique. Nous voulons que les gens participent à ce processus. Les bénévoles ne nous aident pas seulement à nous faire élire. Le bénévolat existe pour que les gens puissent s'engager, faire partie intégrante du système. Il faut encourager le bénévolat.
Si je vous entends bien, vous pensez que le Code va imposer des limites aux gens, qu'il va les empêcher de participer au processus. Est‑ce que je me trompe?
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Monsieur Conacher, mes commentaires vont d'abord s'adresser à vous.
Avant de faire de la politique, j'ai travaillé 25 ans comme éthicien auprès de gouvernements. En plus de proposer de prendre d'assaut le Parlement, vous avez eu des paroles quand même très dures.
Premièrement, croyez-vous que tout don, toute contribution ou toute association implique nécessairement qu'on soit redevable?
Deuxièmement, croyez-vous que le fait d'être redevable est négatif?
:
Nous sommes en faveur du lobbying éthique. Les 27 groupes de citoyens qui ont demandé des modifications ont proposé une solution de rechange raisonnable. Ils ont proposé que la participation significative à des activités politiques ou de financement soit suivie d'une longue période de restriction. Cela dit, la participation limitée à des activités de porte-à-porte et de bénévolat ne devrait pas donner lieu à une période de restriction.
C'est une solution de rechange raisonnable qui préservera l'intégrité du gouvernement, qui empêchera les activités de lobbying contraires à l'éthique et qui créera un système égalitaire. Ce système reposera sur le principe d'un électeur, un vote, qui est fondamental en démocratie et qui empêche tout particulier, lobbyiste ou groupe de lobbyistes d'avoir plus d'influence qu'un électeur moyen.
Tout autre système serait contraire à l'éthique et au principe fondamental d'un électeur, un vote parce qu'il permettrait aux mieux nantis de faire primer leurs intérêts et d'exercer une plus grande influence parce qu'ils peuvent donner davantage et parce qu'ils sont ici, à Ottawa, et vous offrent des repas bien arrosés et d'autres faveurs.
Bienvenue à tous nos invités. C'est formidable de voir ces visages familiers et nos amis du Congrès du travail ici. Je vous remercie de vous joindre à nous aujourd'hui.
Je dois vous avouer que je suis un peu partagé sur cette question particulière. Je vais déclarer mon parti pris en disant que je ne considère pas le Congrès du travail comme un lobbyiste dans le même sens du terme que le secteur privé, les scénarios de type à but lucratif et donnant-donnant. Je ne considère pas que les travailleurs et les citoyens qui nous élisent pour que nous nous battions pour eux sont les mêmes que les lobbyistes professionnels dont le seul objectif est d'avoir des clients et d'amasser de l'argent.
Ma première question s'adresse à Mme Vipond. Considérez-vous que tous les genres de lobbying sont les mêmes ou, faudrait‑il envisager un moyen — ou peut-être une précision, comme l'a suggéré notre ami M. Thurlow — qui permettrait de faire la distinction entre les différents genres de lobbying?
:
Oui, je suis d'accord avec vous pour dire que les lobbyistes ne sont pas tous les mêmes. Je suis ici parce qu'il y a environ trois millions de travailleurs qui soutiennent le CTC, mais la réalité est que le registre des lobbyistes m'attribue le qualificatif de lobbyiste. Cela signifie que je suis couverte par ces règles, mais cela ne nie pas mes droits et le rôle que je joue dans le mouvement syndical.
À l'heure actuelle, ces règles s'appliquent à nous. Si telle n'était pas l'intention, quelqu'un doit retourner en arrière et les changer.
La réalité est que ces règles sont explicites. Nous les connaissons parce que nous les suivons. J'espère que notre témoignage montre sans équivoque que nous serons emportés par elles. Si ce n'était pas voulu, je pense que c'est quelque chose que vous devez prendre en compte.
De notre point de vue, bien sûr, tous les lobbyistes ne sont pas les mêmes, mais les règles sont établies et nous devons les suivre.
:
Monsieur Conacher, je reprends mon temps de parole, monsieur. Je vous remercie beaucoup.
Je vais cependant vous dire, pour votre gouverne, que j'aimerais beaucoup obtenir la divulgation de Goldblatt. Je sais qu'il y a pour le Comité un équilibre à trouver entre la protection de ce qui devrait être un agent indépendant du Parlement et nos privilèges parlementaires qui nous permettent de demander des documents.
Dans l'intérêt de ce comité — je le dis tout de suite, monsieur Conacher, pour que vous sachiez que je l'approuve — j'encouragerais l'agent à réfléchir à la question pour que nous puissions examiner ce document afin de mieux comprendre ce sur quoi il fonde sa revendication au titre de la Charte. J'examinerai cette question ultérieurement.
Pour terminer ma dernière série de questions, je vais revenir au Congrès du travail.
Dans son témoignage devant le Comité, la commissaire au lobbying a déclaré qu'elle ne savait pas quelle serait la solution idéale en ce qui concerne les règles relatives à l'hospitalité, mais qu'elle serait heureuse d'entendre les solutions que le Comité pourrait proposer.
Quelles solutions proposez-vous?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci aux témoins de participer à ce qui est une discussion importante. Je pense que tout le monde s'entend pour dire qu'en ce qui concerne tout lobbying, nous avons besoin d'un système qui est responsable et transparent pour qu'en fin de compte les Canadiens puissent avoir confiance dans le processus. Comme on l'a dit, il y a eu une érosion de la confiance envers le processus, et on pourrait certainement se lancer dans de longs débats politiques à ce sujet.
J'aimerais parler en particulier du Code de déontologie des lobbyistes, alors je vais faire le tour de la salle et poser des questions sur le processus de consultation. La commissaire a beaucoup parlé de ce processus de consultation. Je demande à chaque personne si elle peut, en 15 secondes, nous parler de son expérience des consultations de la commissaire.
Je vais commencer par le Congrès du travail du Canada.
:
Une période de 10 ans? Wow, c'est deux élections. Non....
Une voix: Je ne crois pas.
M. W. Scott Thurlow: Très bien.
Encore une fois, il y a une sorte de tiraillement entre tous ces différents niveaux d'interdiction des lobbys et des périodes de restriction. Je pense que les seules périodes de restriction pour lesquelles il existe un véritable pouvoir légal sont celles qui s'appliquent aux titulaires de charges publiques qui quittent leur poste et retournent ensuite dans le secteur privé. Ce sont ceux que le Parlement visait.
Il est important d'utiliser le Parlement comme point de référence ici parce que le Parlement est un acteur constitutionnel réel et qu'il peut délibérer d'une manière qui équilibre ces droits tout à fait différente de celle d'un agent du Parlement, par exemple. Indépendamment de la consultation, lorsque le Parlement adopte un vote, chaque personne qui a voté dans un sens ou dans l'autre doit retourner dans sa circonscription et défendre cette action.
:
Nous n'avons pas pris du retard sur tous les pays. Les États-Unis ont une loi plus rigoureuse en matière de divulgation et l'OCDE a des normes d'éthique plus rigoureuses qui visent tant le lobbying que les conflits d'intérêts. Le Canada ne respecte ni l'un ni l'autre de ces aspects.
Toronto et le Québec exigent que le lobbying bénévole soit enregistré. Il n'est pas nécessaire d'être rémunéré. Cela permet d'attraper beaucoup de gens: des dirigeants d'entreprise à la retraite qui font un peu de lobbying pour leur ancienne entreprise, et des membres de conseils d'administration qui font du lobbying pour leurs organisations. Il peut s'agir de lobbyistes très puissants, car ils ont peut-être été lobbyistes pendant longtemps, lorsqu'ils étaient employés ou PDG, et ils connaissent tous les politiciens. En quelques minutes, ils peuvent passer un appel influent. C'est ce qui se passe à Toronto et au Québec.
Ils sont meilleurs, et les États-Unis sont meilleurs. Ils exigent la divulgation des sommes consacrées au lobbying. Les normes de l'OCDE sont plus élevées que tout autre pays. Elles ont été exposées dans plusieurs rapports. Je vous soumettrai des liens vers ces rapports dans le document que je vous présenterai.
Nous sommes loin derrière le modèle d'excellence. [Inaudible], le lobbying contraire à l'éthique est très facile à faire et légal.
:
La règle sur les cadeaux précise le montant en dollars, mais, encore une fois, le commissaire à l'éthique et la commissaire au lobbying l'ont déjà établi, de sorte qu'il n'est pas nécessaire de l'énoncer dans le Code. Cela a déjà été établi dans les lignes directrices et les déclarations des deux commissaires.
Par ailleurs, c'est vider les règles de leur substance. Comme je l'ai mentionné, il sera légal pour les lobbyistes de recueillir des dizaines de milliers de dollars pour un ministre auprès duquel ils font du lobbying. À l'heure actuelle, c'est illégal. Il s'agit là d'un démantèlement des règles — passer d'une période de restriction de quatre ans à zéro pour ce type d'activité.
La période de restriction d'un an prévue dans ce code ne s'applique pas à ce que les représentants du Congrès du travail du Canada ont dit vouloir faire. Il faudrait que vous fassiez toutes ces choses, c'est-à-dire du démarchage, du porte-à-porte et de la distribution de dépliants et de brochures, presque à temps plein ou avec une interaction fréquente ou étendue avec le candidat ou le représentant du parti, pour que vous soyez écarté pendant un an. Si vous ne le faites pas presque à plein temps et n'avez pas cette interaction, vous pouvez faire du lobbying tout de suite après avoir fini le porte-à-porte. Il n'y a rien que cette règle vous empêche de faire.
Je ne comprends pas pourquoi ils ont un problème avec la règle 6 et la définition d'« autre travail politique ». Cela ne les empêche pas de faire tout ce dont ils ont parlé aujourd'hui...
:
Tout d'abord, je suis heureux d'avoir un suiveur. C'est spectaculaire.
Des députés: Oh, oh!
M. W. Scott Thurlow: M. Conacher a proposé ces hypothèses. Il pense que ces choses pourraient se produire. Il n'a fourni aucune preuve que cela est arrivé.
Nous savons qu'il y a des gens qui ont dit qu'ils n'iront pas frapper aux portes parce qu'ils pensent que cela limitera leur capacité d'être un lobbyiste à l'avenir.
Ce qui est pire et plus pernicieux, c'est que même s'ils ne le font pas tous les jours, comme l'a affirmé M. Conacher — bien que nous ayons sous les yeux le Code qui dit quelque chose d'un peu différent — ils peuvent vouloir le faire juste un week-end, mais ils peuvent recevoir un appel téléphonique au milieu de la nuit de l'enquêteur disant que quelqu'un s'est plaint. Puis l'enquête a lieu, le rapport est déposé au Parlement et leur réputation est ruinée à jamais.
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Nous devrions donc nous appuyer sur la formulation précise antérieure.
Je vais passer maintenant au CTC, à Mme Vipond et à M. Luff.
Nous avons vu lors de la dernière élection municipale à Toronto que la participation électorale était à son niveau le plus bas. Il en a été de même pour les élections provinciales en Ontario. Comme nos collègues le savent, la participation électorale a également été faible en 2021 dans tout le pays.
Quel est l'impact lorsque nous examinons quelque chose comme l'effet de chalutier sur les bénévoles et le relâchement dont vous avez parlé avec vos 3,5 millions de membres partout au pays? Allons-nous rendre moins accessible aux personnes la possibilité de prendre part au processus démocratique, et quel risque cela fait‑il peser sur la représentation globale de notre citoyenneté et de ses droits?
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Cela dépend de vos critères. M. Conacher a tout à fait raison lorsqu'il dit que le système américain a des lois différentes et plus strictes en matière de divulgation. Leur système de lobbying est géré par l'IRS. Ils disposent d'un ensemble de ressources différent de celui du commissariat au lobbying, qui compte, je crois, 30 employés. Je ne me souviens pas exactement de ce que c'est.
La raison pour laquelle il y a une divulgation publique aux États-Unis est en partie due au fait que l'IRS reçoit leurs déclarations de revenus et peut dire à quoi ils dépensent leur argent. Au moyen des lois, ils ont décidé que les Américains ont le droit de savoir qui dépense des kilmillions de dollars. Au Canada, nous ne les laissons tout simplement pas contribuer à l'argent. Ce sont les particuliers canadiens qui font ces contributions, pas les grandes entreprises.
Pour ceux d'entre vous que l'aspect Citizens United inquiète, ce n'est pas le cas ici, je peux vous l'assurer. Nos plafonds de contribution sont très bas comparativement. En fait, aux États-Unis, en vertu de Citizens United, ils n'existent pas.
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Merci, monsieur le président.
Oui, cela a été fascinant.
Ce que je trouve particulièrement intéressant, ce sont les différents points de vue représentés ici, mais je pense qu'on s'entend sur la nécessité de la précision et sur la nécessité des règles. Dans le cas des lobbyistes, et certainement en tant que député et dans mon travail avec le commissaire à l'éthique sur toutes les divulgations et autres que les députés doivent faire, la précision est absolument fondamentale.
Dans les quelque quatre minutes et demie dont je dispose, j'aimerais donner l'occasion à tous les témoins — et je vais procéder dans le même ordre que tout à l'heure — de proposer peut-être un libellé sur ce que devrait être cette précision que vous recherchez.
Je vais commencer par le CTC.
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La précision est présente dans la règle sur les cadeaux et l'hospitalité, et c'est très bien. En ce qui concerne la règle 6 et la définition d'« autre travail politique », oui, les termes doivent être définis. Ils ne devraient pas être laissés tels quels, car ils vont permettre une collecte de fonds illimitée par du lobbying. Que signifie « presque à plein temps »? Que signifie « interaction fréquente et/ou étendue »?
La règle pour les activités politiques de faible niveau devrait être que vous êtes autorisé à faire du porte-à-porte et à distribuer des dépliants quelques fois pendant une campagne électorale sans être interdit de lobbying par la suite. Pour les collectes de fonds, si vous en faites, vous devriez être exclu pendant quatre ans. Si vous travaillez dans un bureau de campagne, vous devriez être exclu des activités de niveau inférieur jusqu'aux élections suivantes, et des activités de niveau supérieur pendant encore plus longtemps.
C'est la façon d'assurer l'égalité des chances pour une participation et une influence égales et concrètes, comme l'a dit la Cour suprême du Canada. Il ne s'agit pas seulement d'une participation significative, mais d'une chance égale pour tous, pour chaque citoyen, de participer et d'avoir un même degré d'influence. C'est une personne, un vote, et aucune personne n'est autorisée à en faire plus qu'une autre si elle essaie d'exercer une influence. C'est pourquoi il y a une période de restriction qui dure au moins jusqu'aux élections suivantes...
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Je ne sais pas si cela réglera le problème du lobbying, mais je suis sûr que cela influera sur la possibilité de participer concrètement au processus électoral. C'était une décision politique. Les points de vue diffèrent sur la façon dont le financement public devrait se faire. Si vous faites une contribution, vous avez droit à un reçu pour impôt. Ces subventions par voix ne sont pas forcément versées de la même façon aux mêmes partis, parce qu’une masse critique entre en jeu.
Même le pauvre M. Figueroa, pour qui un certain nombre de voix seulement serait pris en compte aux fins de la subvention, ne pourrait pas acheter une publicité dans le Edmonton Journal avec cet argent, parce qu'elle ne serait tout simplement pas suffisante, même si le Fort Saskatchewan Pennysaver pourrait quand même lui vendre une publicité.
La subvention par voix a un effet égalisateur, mais néanmoins, considérant comment l'argent est dépensé au cours d’une élection, vous obtenez beaucoup plus de valeur lorsque vous pouvez cumuler cet argent et faire de meilleurs achats publicitaires.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci beaucoup également, monsieur Green.
Monsieur Conacher, vous avez émis des propositions dont certaines, je crois, sont radicales. Néanmoins, votre opinion m'intéresse.
Sans aller dans les extrêmes — vous savez, la révision en question n'ira probablement pas dans les extrêmes —, quelles seraient les absolues nécessités qu'il faudrait intégrer dans le Code en question?
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Non. Le lobbying secret ne prendra fin que lorsque la loi sera modifiée pour supprimer toutes les nombreuses échappatoires qui le permettent.
M. Thurlow a dit plus tôt qu’il serait illégal pour quelqu'un de faire du lobbying secret. Ce n'est pas vrai du tout. Si vous n'êtes pas payé pour faire du lobbying, alors vous n'avez pas à vous inscrire. Si vous faites du lobbying à propos de l'application de la loi et du lobbying auprès de l’organisme qui applique la loi, vous n'avez pas à vous inscrire. Si vous êtes l’employé d'une entreprise et que vous faites du lobbying pendant moins de 20 % de votre temps, alors vous n'êtes pas inscrit au registre. Vous pouvez violer le code des lobbyistes autant que vous voulez, car il ne s'applique pas à vous.
Les échappatoires sont énormes. Si vous faites du lobbying pour obtenir des contrats, comme vous l'avez demandé plus tôt, vous n'avez pas besoin de vous inscrire. Je ne comprends pas très bien ce qu'il veut dire quand il dit que le lobbying secret est illégal. Le lobbying secret est légal à bien des égards. Il est très facile pour un lobbyiste contractuel ou un lobbyiste consultant de dire simplement: « Inscrivez dans mon contrat que je suis payé pour vous donner des conseils stratégiques, mais que je fais du lobbying sans frais ». Vous ne pourrez alors jamais être poursuivi, car vous n'êtes pas payé pour faire du lobbying. Les échappatoires sont énormes, et il faut les éliminer pour mettre fin au lobbying secret.
Le Code doit être renforcé pour mettre fin au lobbying contraire à l’éthique.
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Oui, si cette règle est maintenue et que d’autres activités politiques sont maintenues telles quelles, je crois que cela viole les droits garantis par la Charte de 17,2 millions d'électeurs canadiens qui ne sont pas des lobbyistes rémunérés. Conformément à plusieurs arrêts de la Cour suprême, ils ont droit à la démocratie, à un bon gouvernement démocratique et à la confiance dans l'apparence d'intégrité de tout processus politique. C'est ce que la Cour suprême a dit.
Pourquoi quelqu'un aurait‑il confiance si vous permettez aux lobbyistes de faire des collectes…? Il ne s’agit pas de dons, contrairement à la façon dont le député précédent a présenté mon affirmation, en disant que quelqu'un pourrait donner des milliers de dollars à quelqu'un. Bien sûr, Scott Thurlow ne serait pas d'accord avec cela, mais ce n'est pas ce que j'ai dit.
J'ai dit que si la règle 6 et d'autres définitions de l’activité politique sont adoptées telles quelles, quelqu'un pourra recueillir des dizaines de milliers de dollars pour un ministre du Cabinet ou le parti du ministre auprès duquel il fait du lobbying, et faire du lobbying auprès d’eux en même temps.
Pourquoi un membre du public aurait‑il confiance dans l'élaboration des politiques à l’échelle fédérale si cette activité est légale?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
J’aimerais prendre la première partie de mon temps de parole pour donner avis d'une motion. Je ne propose pas une motion.
Je ne vais pas partager mon temps, monsieur Villemure.
Je la soumettrai dans les deux langues officielles, même si je sais que l’interprétation la saisira. La motion est la suivante: « Que le Comité consacre l'une de ses dernières séances dans le cadre de son étude des systèmes d'accès à l'information et de protection des renseignements personnels pour entendre les témoins énumérés ci‑dessous au sujet des frais d'hôtel atteignant 6 000 $ par nuit associés au voyage du à Londres en septembre 2022, qui ont été rendus publics en vertu d’une demande d'accès à l'information; que les témoins suivants soient convoqués: [l'honorable] , ministre des Affaires étrangères; Frédéric Huot-Bolduc, Affaires mondiales; Davon Singh, Affaires mondiales; et Jason Kung, Affaires mondiales. »
Je peux la transmettre à la greffière pour faciliter la distribution.
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Je veux revenir sur la question de l'argent en politique. C'est vraiment important, car je pense que la perception devient la réalité pour beaucoup de gens.
Monsieur Thurlow, vous avez parlé de la limite de contribution annuelle pour les particuliers. Elle est maintenant de 1 700 $. Elle a été rajustée le 1er janvier, après avoir augmenté d'un gros 25 $ par rapport à l'année précédente.
Ce chiffre est fixé, et la même loi dans laquelle il a été fixé interdisait les dons des entreprises. Nous avons vu des sociétés qui invitaient leurs employés à faire des dons à des entités politiques, puis les remboursaient, une pratique qui a donné lieu à des accords de conformité ou à des accusations criminelles. Ce sont les deux options possibles. Votre entreprise prend alors le risque d’entacher sa réputation et en accepte les conséquences.
Monsieur Thurlow, pensez-vous que le cadre actuel relatif à ce plafond des contributions personnelles et la conséquence d'accusations criminelles ou potentiellement d’un accord de conformité avec Élections Canada offrent des niveaux de transparence suffisants?
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Merci, monsieur le président.
C'est merveilleux d'être de retour au sein de ce comité dont j'ai fait partie lors d'une législature précédente.
Monsieur Thurlow, j'ai été très inquiète lorsque vous avez parlé d'une limite post factum à la liberté de réunion, à la liberté d'expression et aux libertés démocratiques garanties par la Charte des droits. À mon sens, ces libertés sont fondamentales dans notre démocratie.
Par exemple, je sais que si le Parlement devait adopter une loi qui porte atteinte aux droits démocratiques, aux droits garantis par l'article 2 de la Charte, il y aurait un recours devant les tribunaux. Toutefois, lorsqu’il s’agit d’un code et d’un haut fonctionnaire du Parlement, quel recours y a‑t‑il si les droits d’une personne sont violés?
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C'est la question à un million de dollars.
Le code de conduite n'est pas un texte de loi. Il n'y a pas de risque lié à la violation du code de conduite, si ce n'est le risque pour la réputation en cas d’enquête et de rapport. Nous pourrions demander une injonction ou présenter une requête en vertu des Règles de la Cour fédérale pour dire que ce texte viole la Charte, mais les coûts sont considérables et il n'y a aucune garantie que la requête soit même entendue, parce qu’il ne s’agit pas d’un texte de loi.
Le problème avec les droits garantis par la Charte, c'est qu'ils doivent être compromis et, comme je l’ai dit clairement dans mon témoignage précédent, il est question autant du principe que de la nature même de la restriction. Mon droit démocratique n'est pas restreint. Il s'agit de ce qui se passe une fois que j’ai exercé mon droit démocratique. Cela va m'encourager à ne pas le faire, en vertu de l’article 3, ou des alinéas 2b) ou d).
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Je suis tout à fait d'accord avec votre position et je vais aller un peu plus loin.
Qu’arrive‑t‑il si vous faites tout ce merveilleux travail de démarchage et que vous recevez une offre d'emploi? Ces jeunes gens, qui ont été politiquement actifs, ont rencontré d'autres personnes au cours de la campagne. Ils pourraient ne pas être autorisés à accepter cet emploi, maintenant. Je pense que c'est un exemple « rare », mais il entre dans le calcul des jeunes lorsqu'ils commencent à s’engager intensément dans ces campagnes.
Je pense que vous avez raison. Il y a là une asymétrie potentielle. Vous voulez aussi communiquer avec vos concitoyens. Le critère se transforme en paiement.
Cela nous ramène au lobbying bénévole dont M. Conacher parlait. Le lobbying bénévole n’existe pas. Le lobbying bénévole, c’est la liberté d’expression. Un cadre retraité qui n'est pas payé pour ce qu'il fait prête son savoir-faire. Il n'en tire aucun avantage. S'il est rémunéré, il en tire un avantage. Nous pouvons le prouver ou l’établir. Avez-vous reçu un chèque pour faire ce travail? Si oui, c'est la raison d’être du lien de paiement dans la loi. Nous pouvons effectivement prouver qu'ils le font.
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On pourrait parler de « défense des intérêts », si ce n'est pas rémunéré.
Cela m’inquiète beaucoup, car nous assistons à un déclin de la participation à la vie politique.
Avant de faire de la politique, j'ai fait beaucoup de travail à l'échelle internationale pour le développement démocratique. Une chose pour laquelle le Canada était connu, en tant que pratique exemplaire à l’échelle mondiale, surtout pour le financement politique... Nous avons délaissé les limites, car il y a toujours des échappatoires et des façons de contourner les limites codifiées. En fait de pratiques exemplaires à l’échelle mondiale, le passage à la transparence permet au public de voir ce qui se passe. Cela devient alors de l'autorégulation.
Vous avez mentionné quelque chose de similaire. Je ne verrais pas d'inconvénient à ce que d'autres intervenants mettent leur grain de sel aussi, mais monsieur Thurlow...
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Merci, monsieur le président.
Je vais revenir sur un commentaire que vous avez fait, monsieur Thurlow, à savoir que ce code n’a pas vraiment de mordant. En fait, le commissaire a dit la même chose. Il se limite à une atteinte à la réputation.
Les membres n’apprécieront peut-être pas tous mon commentaire, mais lorsque vous avez un premier ministre qui a commis trois infractions au code d'éthique, à l'éthique, et lorsque nous constatons toutes sortes de violations, les membres du grand public mélangent tout, de sorte qu'il y a une réelle détérioration du respect du public envers les politiciens, ce qui est bien mérité, je pense, en ce qui concerne les politiciens, d'après ce que nous voyons dans ce gouvernement.
Il est évident que nous devons relever la barre. Cela commence par le sommet. Malheureusement, il y a un échec au sommet, et cela se répercute sur toute la ligne.
Pouvez-vous me donner quelques exemples de violations, jusqu'à présent, qui pourraient justifier ce code? Pouvez-vous nous donner des exemples de ce que nous avons vu? Je lance la question aussi à M. Conacher, ou à tout autre intervenant.
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Je crois que M. Carson a été condamné en vertu de la loi.
Je comprends votre frustration. Je pense que je répondrai à votre question en disant qu’une atteinte à la réputation de personnes dont le métier est de défendre les droits est accablante. Il leur sera impossible de gagner leur vie. Il leur sera impossible de faire ce qu’elles veulent faire. Si vous êtes avocat et qu’on vous déclare coupable d’une infraction, pourquoi quelqu'un d'autre retiendrait‑il vos services pour faire ce travail?
Je pense que l'absence d'enquêtes n'est pas forcément la preuve de l’existence d’un problème. Des dossiers ont été transmis à la GRC. Des rapports ont effectivement été déposés au Parlement.
C’est à vous de me le dire, vous êtes l'élu. Si vous saviez qu'une personne a enfreint le Code de déontologie des lobbyistes, seriez-vous prêt à faire inscrire votre nom au registre public comme ayant rencontré cette personne?
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Vous voyez, maintenant que je fais de nouveau partie de ce comité, je ne peux plus m'arrêter.
Je vous remercie.
J'aimerais revenir sur ma dernière question. Monsieur Thurlow, vous avez dit qu’une personne qui ferait du démarchage deux ou trois fois seulement ne serait pas visée par cette restriction, mais comme celle‑ci est vague, il pourrait se dire soudainement: « Eh bien, peut-être qu’elle me vise », ou pire encore, cette personne pourrait faire l'objet d'une enquête.
Je repense à ce jeune de 22 ans qui a travaillé sur ma campagne. Il s'intéressait à la politique et a suivi des cours de sciences politiques. Puis, au bout d'un an environ, il a reçu une offre de l'une des entreprises locales de relations gouvernementale. Il est ravi, mais il finit par faire l'objet d'une enquête parce qu’une personne s'est plainte de l’avoir vu faire une fois du porte-à-porte pour moi, un an auparavant. Ce jeune doit alors répondre à des questions, il doit peut-être prendre un avocat et son nom risque d'être traîné dans la boue. L'employeur fait marche arrière et dit: « Oh non. Une enquête est en cours. Je ne vais pas l’embaucher. Nous te rappellerons dans trois mois. »
Est‑ce de cela qu'il s'agit? Est‑ce la situation à laquelle nous sommes confrontés? Pour ma part, cela aurait un effet de dissuasion énorme chez beaucoup de jeunes gens qui s'intéressent à la politique et qui veulent une carrière dans laquelle ils font une différence en politique, soit en tant qu’élus, soit dans le domaine des relations gouvernementales.
J'aimerais demander à M. Thurlow de répondre en premier, puis je céderai la parole à M. Luff et à Mme Vipond.
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Nous examinons la question du point de vue de l'avantage que représente pour le politicien la présence de bénévoles dans une campagne.
J'ai vu des jeunes gens grandir énormément et acquérir des compétences. J'ai commencé à faire du bénévolat dans des campagnes à l'âge de 15 ans. Je pense que les compétences que j'ai acquises alors expliquent en partie pourquoi je suis toujours en politique aujourd'hui.
Quel effet cela aurait‑il d'empêcher des gens de bénéficier de ces avantages de travailler à une campagne, la camaraderie, le sentiment d’être utile, les compétences et l'expérience? Quel effet cela aurait‑il sur notre système démocratique?
Allez‑y, monsieur Thurlow.
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Eh bien, des gens le feront, quel qu’en soit le coût, et que Dieu les bénisse. Des gens choisiront de ne pas le faire.
Je m'inquiète davantage pour l'électeur marginal, la personne qui n'est pas aussi susceptible de participer, la personne qui a besoin qu'on la conduise au bureau de scrutin, la personne qui n'est pas inscrite, mais qui est légalement autorisée à l'être.
Ce sont ces bénévoles qui, si cinq d'entre eux décident de ne pas s’engager, combien de personnes ne seront pas inscrites sur les listes en conséquence? Les bénévoles sont les scrutateurs qui s'assurent que les votes sont dûment comptabilisés. Ont-ils accès au candidat? Bien sûr. C'est un travail important. Nous avons besoin de ces scrutateurs pour nous assurer que la démocratie fonctionne comme nous l'espérons.
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Merci, monsieur le président.
Toutes les discussions que nous avons eues aujourd'hui ont comme fondement le fait que la confiance n'est pas au rendez-vous. Il y a un cynisme envers la classe politique et il y a un cynisme envers certaines activités, comme celles du lobbyisme, par exemple.
Quand on ne fait pas confiance à un appareil, on finit par développer de la méfiance. La méfiance, c'est ce que nous entendons aujourd'hui, derrière les opinions qui sont très opposées.
La prochaine étape, c'est la défiance. La défiance, c'est le rejet du système. Il est certain que, ce que nous cherchons à éviter ici, c'est le rejet du système; nous cherchons donc à restaurer la confiance.
On sous-estime souvent l'importance de la confiance dans la société. On croit que cela va de soi et que cela doit être ainsi. On a tendance à normaliser la confiance en mettant des codes en place.
On ne rend pas les gens bons par décret. Le Code de déontologie des lobbyistes sera un instrument de la confiance, mais il ne peut pas être le seul instrument. Une volonté doit être démontrée. Plus tôt, M. Dalton parlait de dirigeants ou du premier ministre. Oui, le poisson pourrit par la tête, c'est Confucius qui le disait. Je pense que, tous ensemble, nous devons avoir cette volonté de restaurer la confiance, d'aller chercher ce qui est juste au-delà du Code. Parce que, le Code, c'est bien. M. Thurlow nous a indiqué de nombreuses façons dont on pouvait le contourner. Parfois, on est conforme et on demeure injuste.
Je crois que nous devrions tous travailler vers une restauration de la confiance. Nous en serions tous gagnants.
Le Parlement enfreint la Loi sur le lobbying en omettant de renvoyer à ce comité ou à un autre comité l'examen de la Loi sur le lobbying au cours des 10 dernières années. Il aurait dû le faire deux fois. La Loi devrait être révisée, et l'un des éléments à inclure est que la commissaire au lobbying soit tenue de publier un résumé public de chaque examen ou enquête sur toute situation ou plainte dont elle est saisie. Si elle déclare la personne non coupable, il ne serait pas nécessaire de l'identifier, mais nous saurions au moins si elle fait son travail, et le résumé révélerait quand la situation est survenue, quand la plainte a été reçue, quand l'enquête a commencé, quand elle a pris fin, quelle en a été la conclusion et ce que la commissaire a fait.
Nous serions informés, comme quand Karen Shepherd était commissaire. Elle a déclaré plus de 100 lobbyistes coupables d'avoir enfreint le Code des lobbyistes, et elle les a laissés s’en tirer en secret sans en identifier aucun et sans déposer de rapport au Parlement, de sorte que nous ne savons toujours pas de qui il s’agit, ces 100 lobbyistes qui continuent probablement à faire du lobbying sans respecter l'éthique.
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Merci, monsieur Conacher.
Cela met fin à notre série de questions.
J'ai deux choses à mentionner, mais d'abord, je veux poser une question.
Le Comité s'est engagé auprès de la commissaire au lobbying à lui fournir des renseignements sur la base des témoignages qu’il a reçus.
Je vais poser la question aux trois témoins, très rapidement. Parmi l’information que vous nous avez fournie aujourd'hui, y aurait‑il quelque chose de nouveau pour la commissaire au lobbying? Nonobstant le fait qu'elle n'était peut-être pas d'accord avec ce que vous proposez ou qu'elle ne l'a pas inscrit dans le Code de déontologie des lobbyistes, nous avez-vous fourni aujourd’hui de nouveaux renseignements que vous n’avez pas déjà fournis à la commissaire au lobbying?
Le CTC peut répondre en premier.