Bienvenue à la 127e réunion du Comité permanent des pêches et des océans de la Chambre des communes, qui se déroule en format hybride, conformément au Règlement.
Avant de continuer, voici quelques remarques à l'intention des témoins et des membres. Je vous demande de bien vouloir attendre que je vous donne la parole avant d'intervenir. Les personnes qui sont sur place peuvent utiliser l'oreillette en sélectionnant le canal désiré. Veuillez faire toute observation par l'intermédiaire de la présidence.
Conformément à l'article 108(2) du Règlement et à une motion adoptée le 8 février 2024, le comité reprend son étude des bateaux délaissés et abandonnés.
Je souhaite la bienvenue aux témoins du premier panel.
Nous avons avec nous Richard Welsford, président de Port of Bridgewater Incorporated. Par Zoom, il y a Ian Winn, directeur de la Région de la biosphère de l'UNESCO de la baie Átl'ḵa7tsem, ou Howe, ainsi que Leonard Lee, président du conseil d'administration et directeur du secteur A, Egmont et Pender Harbour, du District régional de Sunshine Coast.
Je vous remercie d'avoir pris le temps de venir témoigner. Vous disposerez chacun d'un maximum de cinq minutes pour votre discours liminaire.
Monsieur Welsfort, à vous les honneurs.
Vous avez quelque chose à dire, monsieur Kelloway?
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J'aimerais présenter une motion, en espérant qu'elle fasse l'unanimité.
Je résume en quelques mots, car le temps des témoins est précieux. La motion que vous avez sous les yeux vise simplement à lancer un appel à mémoires relativement à la Loi sur les pêches. Nous espérons publier un communiqué de presse et employer tous nos autres moyens de communication pour informer les parties intéressées de l'étude sur la Loi sur les pêches.
J'ignore si vous voulez que je cite la motion, mais la voici: « Que le comité publie un communiqué de presse afin d'inviter les parties intéressées, les Autochtones et la population à soumettre des mémoires au comité au sujet de l'examen de la Loi sur les pêches, de façon à ce que toutes les opinions sur la question puissent être prises en compte. »
Je demande le consentement unanime. Nous devrions ensuite pouvoir passer directement aux témoignages.
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Je vous remercie. Bonjour.
Aujourd’hui, je vous soumets des renseignements, des questions et, pour ainsi dire, une critique sur les pratiques actuelles à l'égard des navires abandonnés. J’ai une expérience directe, qui remonte à 2002, relativement au navire Cormorant.
Le gouvernement du Canada s’était départi de cet ancien navire de 240 pieds de la marine royale en le vendant à une entreprise américaine. Le navire avait été transporté au port pour y être réparé. Des difficultés financières avaient ensuite poussé les autorités portuaires à l'arraisonner pour ensuite le revendre à une autre entreprise américaine en 2010. En 2013, le problème était de retour. Une nuit de mars 2015, le navire a été cambriolé, puis sabordé le long du quai. Des employés de la Garde côtière canadienne sont intervenus; ils l'ont ramené à la surface et ils en ont extrait les polluants. Le gestionnaire de la Garde côtière canadienne sur place, Seward Benoit, m’a montré ce qui avait fait couler le navire en confirmant qu’il s’agissait d’un acte intentionnel ainsi que criminel.
En 2016, les responsables de la Caisse d’indemnisation des dommages dus à la pollution par les hydrocarbures causée par les navires ont entamé des poursuites relatives à une réclamation subrogatoire de 534 000 $. Ils ont ratissé large en nommant le port et tous les divers propriétaires américains qui avaient pu être identifiés. L'autorité portuaire s'est également tournée vers les tribunaux pour demander une partie du contrôle de gestion afin de faire retirer le navire. Le gouvernement du Canada s’est inexplicablement opposé à cette demande, ce qui prouve selon moi qu'il y avait quelque chose de louche dans cette affaire. Parce que le gouvernement du Canada s'opposait à ce que l'on dispose du navire, le port, ses bénévoles et Bridgewater dans son ensemble étaient pris en otage. Pendant ce temps, les responsables de la Caisse ont continué de chercher en priorité à déterminer qui était propriétaire du navire. Il y a eu un procès sommaire en 2018, mais il n'a abouti à rien, car le tribunal n'est pas parvenu à décider qui était le propriétaire.
À l’été 2019, l'autorité portuaire a de nouveau demandé l’enlèvement du Cormorant, ce à quoi le gouvernement du Canada s’est encore une fois opposé, considérant que le navire ne représentait aucune menace pour l’environnement. Les employés de la Garde côtière Stephan Bournais, Keith Laidlaw et David Yard avaient en effet déclaré précédemment que le navire ne fuyait pas, que les polluants en avaient été retirés et qu'il était plutôt stable. En juillet 2019, le gouvernement a demandé à l'autorité portuaire d’apporter son soutien à ses travaux d'arpentage.
Puisque le gouvernement du Canada s'était opposé à notre dernière requête pour obtenir le contrôle de gestion afin de démanteler le navire, le protonotaire a indiqué qu'il serait éventuellement plus rapide de trouver une solution à l'amiable. Le gouvernement du Canada a convenu avec l'autorité portuaire que celle‑ci assumerait, strictement dans le contexte de cet accord, le contrôle et le titre de propriété du navire afin de le démanteler et que le montant de la vente, le cas échéant, contribuerait à un paiement garanti de 400 000 $ dans les deux ans. Au cours des deux mois qu'il a fallu au tribunal pour ratifier l'accord, un ouragan est survenu, et les rapports d’arpentage non communiqués ont été terminés. Quelques heures après le consentement du tribunal, les employés de la Garde côtière sont revenus saisir le navire en affirmant qu’il représentait un risque grave et immédiat de pollution. La Garde côtière refuse de transmettre, comme il se doit, tous les documents dans le cadre de la communication de la preuve, y compris les décisions ministérielles et les renseignements financiers.
Je vous laisse sur quelques réflexions. Les polluants avaient été retirés du navire en 2015, et la Garde côtière s'était fait rembourser les dépenses qu'elle avait engagées à cet effet, mais tout à coup, en 2019, il y avait des contaminants. Encore aujourd'hui, nous n'y comprenons rien: d’où viennent-ils? Le navire est retenu à Bridgewater en raison des litiges de l'organisme d’indemnisation des dommages dus à la pollution par les hydrocarbures, ce qui engendre des dépenses considérables. La localité et sa population sont prises en otage. Nous ignorons pourquoi.
La Caisse d’indemnisation des dommages dus à la pollution par les hydrocarbures causée par les navires relève du Parlement par l’entremise du et la Garde côtière canadienne, par l’entremise du . Considère‑t‑on toujours dans les deux cas qu'il s'agit toujours de la Couronne, la seule et unique Couronne? Si les lois sur la subrogation se rapportent à ces deux mêmes entités, les responsables de celles‑ci sont-ils tenus de parler d’une seule voix, de coopérer pleinement et de respecter les engagements légaux qui ont été pris?
Des rapports d’arpentage ont-ils été produits, ne serait‑ce que sous forme préliminaire? Les a‑t‑on retenus des mois durant, pendant la négociation d’un règlement et la communication de la preuve, malgré un ouragan majeur et même des élections, tout en sachant que le plan consisterait à saisir le navire dès la conclusion d'un accord? La saisie était-elle une décision ministérielle, comme il se doit? Si la saisie était illégale, puis que le navire a été démantelé et que son contenu a été éliminé, cela correspond‑il à la définition de la piraterie? C'est une infraction qui existe toujours, aux articles 74 et 75 du Code criminel.
Je me ferai un plaisir de répondre à vos questions.
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Monsieur le président et distingués membres du comité, bonjour. C’est un privilège d’être invité à vous rencontrer aujourd’hui à propos des épaves abandonnées, sujet important s'il en est un.
J’habite la Sunshine Coast, proche de la petite localité de Ch’ḵw’elhp, ou Gibsons, située dans les territoires traditionnels de la nation Squamish. Mon parcours personnel pour apprendre à m'occuper de ces épaves a commencé il y a 10 ans, alors que j’occupais le poste de directeur élu du district régional de la Sunshine Coast pour la zone F, Ouest de la baie Howe. Une tempête de novembre faisait rage, et un voilier utilisé comme lieu d’habitation qui avait rompu ses amarres dans le port de Gibsons s’était échoué proche d’un quai public, mettant en péril les habitations côtières.
Les employés de la Garde côtière ont conclu qu’il n’y avait ni danger mortel pour la population, ni contamination flagrante du milieu marin, ni danger pour la navigation. Après quelques autres appels à l’aide, nous avons constaté qu’aucun organisme gouvernemental n’allait prendre les choses en main. La population s'est donc mobilisée. Sous un éclairage artificiel, les gens ont travaillé cette nuit-là, pendant que le navire était sur la plage, à marée basse, à pomper l’eau qu'il contenait ainsi qu'à sceller les écoutilles et les hublots. À 4 heures, à marée haute, l'exploitant d’un remorqueur a tracté le navire jusqu’à un endroit sûr, où celui-ci a pu être nettoyé pour en disposer. Ce que nous en avons retenu, les résidants et moi, c’est que quand on a un problème avec une épave ou un bâtiment abandonné, on doit se débrouiller seul.
Dix ans se sont écoulés. Heureusement, le gouvernement fédéral en a beaucoup fait pour protéger le milieu marin grâce au Plan de protection des océans, puis à la Loi sur les épaves et les bâtiments abandonnés ou dangereux et, maintenant, au Fonds d’assainissement concernant les bâtiments, mais il existe encore des lacunes.
Par mon engagement bénévole à la région de la biosphère de l’UNESCO de la baie Átl'ḵa7tsem, ou Howe, je continue à m'investir dans des dossiers comme les navires abandonnés et délabrés, les débris marins ou les pratiques de gestion exemplaires à l'égard des quais maritimes. Les autorités locales mènent de nombreuses opérations de nettoyage des plages, et grâce au bon travail d’organismes tels que la Dead Boat Disposal Society, l’Ocean Legacy Foundation ou la Marine Stewardship Initiative de la baie Átl'ḵa7tsem/Howe, le milieu marin est en bien meilleur état aujourd’hui qu’il y a cinq ans. Cependant, les leçons tirées et les difficultés rencontrées voilà dix ans perdurent. Le bourbier juridictionnel pour déterminer qui est responsable de la gestion des navires abandonnés et des épaves ne s'est aucunement résorbé.
Dans bien des cas, chaque minute compte, car il faut s'occuper d'un navire avant qu'il ne coule ou qu'il ne s’échoue sur le rivage. J'en veux pour preuve deux situations survenues dans la baie Átl'ḵa7tsem, ou Howe. Dans la première, quelqu'un a acheté un bateau à moteur sur une remorque à Squamish en ne souhaitant en fait qu'obtenir la remorque. L’embarcation a été remorquée jusqu’au parc provincial de Porteau Cove, où elle a été mise à l’eau, puis laissée à la dérive. Elle s’est échouée en s'encastrant sous le quai du gouvernement avant de se rompre, puis de sombrer. Tandis que les débris marins et la pollution s’accumulaient sur le rivage, les pouvoirs publics ont continué à se renvoyer la balle. Ce sont les responsables de BC Parks qui ont finalement enlevé le bateau.
La situation est beaucoup plus grave dans la baie d'Andy, du côté ouest de l’île Gambier, dans la baie Átl'ḵa7tsem, ou Howe. La baie d'Andy se trouve à proximité d’une aire de conservation du sébaste et d’un récif protégé d’éponges siliceuses. Quelqu'un s'est fait payer par le propriétaire de deux grosses gabarres et d’une barge pour en prendre possession et s’en débarrasser comme il se doit. Les embarcations ont été tractées, puis abandonnées il y a deux ans dans la baie d'Andy, où elles pourrissent depuis en prenant l’eau. La barge, qui s'était détachée au cours d'une tempête, s’est échouée sur une île avoisinante. L’une des gabarres a sombré par 300 pieds d’eau, et la propriété de celle qui reste a été cédée, au terme d’un long processus et par l’intermédiaire du receveur d’épaves de Transports Canada, à une personne qui, pendant qu'elle continue à chercher un endroit pour en disposer comme il se doit, qui doit la surveiller ainsi que la pomper régulièrement.
Le cœur du problème, c'est que la personne qui avait été payée pour disposer de ces embarcations est connue des responsables de Transports Canada. C'est un récidiviste qui avait déjà fait la même chose dans le Sud‑Ouest de la Colombie-Britannique. Cependant, pendant qu'il continue de sévir, les autorités semblent avoir les mains liées, incapables de régler la situation rapidement tandis que l’environnement devient de plus en plus pollué.
Comme en fait foi ce comité parlementaire, le gouvernement fédéral s’efforce de régler les problèmes associés aux bâtiments abandonnés et aux épaves, mais il reste du travail à faire. Toutefois, les autres ordres de gouvernement, à l’échelle provinciale et locale, n'assument aucune part de responsabilité. À l'échelle fédérale, Transports Canada, la Garde côtière canadienne et le ministère des Pêches et des Océans doivent être habilités à s’occuper beaucoup plus rapidement de ces épaves. Pour éviter de polluer les milieux marins canadiens, qui sont à la fois complexes et variés, il faut alléger les formalités administratives.
Je vous remercie de m'avoir donné cette occasion de témoigner. Je serai heureux de répondre à vos questions.
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Bonjour, monsieur le président et mesdames et messieurs les membres du Comité. Je tiens tout d'abord à remercier chacun d'entre vous de siéger à ce comité et de prendre le temps d'écouter les différentes régions du Canada touchées par ce que je qualifie de phénomène des bateaux délaissés et abandonnés.
Je m'appelle Leonard Lee et j'ai eu 76 ans hier. Je suis né et j'ai été élevé à Pender Harbour, tout comme l'ont été ma mère et mon père. Pender Harbour se trouve sur la Sunshine Coast, à environ 60 kilomètres au nord de Vancouver. Je fais partie de ceux qui ont grandi sur l'eau, car les bateaux étaient le seul moyen de transport quand j'étais jeune, sans compter que mon père était pêcheur commercial. La santé de notre environnement m'inquiète vivement.
J'ai travaillé comme bûcheron et pêcheur après l'école secondaire tout en économisant de l'argent pour me payer des études professionnelles. J'ai trouvé un emploi à Telus, en télécommunication, où j'ai travaillé pendant 30 ans avant de prendre ma retraite à 55 ans. Depuis, je vis à temps plein sur la Sunshine Coast. J'ai toujours été ici. Je suis actif au sein de nombreux organismes à but non lucratif, comme la Chambre de commerce, le musée de la Living Heritage Society, l'association des résidants et l'administration portuaire de Pender Harbour. J'ai été poussé par ceux que j'appelle maintenant mes « prétendus amis » à me présenter comme directeur du District régional de la Sunshine Coast. J'occupe ce poste depuis six ans, assumant même la présidence du district régional depuis deux ans.
Je suis très fier de la Sunshine Coast. C'est un district amical, isolé de Vancouver par un service de traversier qui offre plusieurs aller-retour chaque jour. Nous sommes essentiellement une île, malgré notre lien terrestre avec le reste du continent.
J'ai mentionné Pender Harbour parce que c'est un très beau port. Il compte nombre de baies et de criques et s'étend sur cinq kilomètres à l'intérieur des terres. Pender Harbour, c'est plus de 60 kilomètres de littoral, plus de 300 quais privés et une communauté de plaisanciers très active, ainsi qu'une destination prisée du tourisme de plaisance en été. On y trouve aussi beaucoup de bateaux délaissés et abandonnés.
Les bateaux délaissés et abandonnés sont un phénomène relativement récent aux causes multiples. L'impossibilité de trouver ce qu'on qualifierait d'« amarrage bon marché » dans notre port est l'une des plus importantes. La réglementation accrue, notamment en ce qui concerne les normes relatives à la taille des quais et à leur construction, et le coût élevé lié à l'achat et à la possession d'une propriété au bord de l'eau ont causé la disparition de cette catégorie. Ainsi, s'il n'y a pas d'amarrage bon marché, les gens ne peuvent pas se permettre d'amarrer les bateaux moins chers. Les propriétaires moins aisés deviennent les gardiens de ces bateaux moins chers, et ils doivent les ancrer dans notre baie protégée. Des centaines de ces bateaux parsèment la Sunshine Coast, la grande majorité n'étant pas assurée ou enregistrée.
Il y en a probablement une centaine à l'heure actuelle à Pender Harbour et à Egmont, et ils sont de toutes les sortes. Il y a plusieurs grands navires jadis commerciaux qui appartiennent à des particuliers. Ils sont délaissés. Ces navires ont été achetés par des gens qui allaient faire fortune. Bien sûr, cela ne s'est pas produit. Ils flottent encore, mais allez comprendre comment. Les propriétaires n'ont plus d'argent pour en faire quoi que ce soit. Ils finiront par rouiller et couler.
Nous avons tout un tas de bateaux amarrés à une bouée autorisée et ils ne posent aucun problème. Ils se trouvent généralement devant la résidence du propriétaire et sont entretenus. Cependant, la grande majorité des bateaux sont des embarcations presque fiables et bon marché. Elles sont d'abord ancrées par des propriétaires qui pensaient les utiliser à des fins récréatives, mais elles ne le sont pas devant leur propriété. Elles ne sont utilisées que de façon aléatoire parce qu'il est difficile d'y avoir accès. Inévitablement, une toile va se briser ou une batterie tombera à plat, et le bateau va se remplir d'eau et ne pourra plus être déplacé. Si le propriétaire n'a pas les moyens de le réparer, c'est un bateau délaissé qui est amarré, et il finira par couler puisque le propriétaire ne peut pas s'y rendre.
Les bateaux qui posent problème aujourd'hui sont ceux qui sont illégalement à l'ancre de façon permanente. Il y a beaucoup trop de bateaux dans un espace trop petit dans de nombreuses baies. L'ancre n'est pas un amarrage sécurisé, pouvant même être déplacée par des vents violents, provoquant la perturbation du fond marin, l'endommagement des zostéraies et la collision avec d'autres bateaux qui sont amarrés aux quais. Certains échouent sur la plage. Le plus souvent, une personne du coin les remet à l'ancre pour éviter leur détérioration.
Il n'y a pas de feu d'amarrage ou de feu de mouillage, ce qui représente un danger pour la navigation. La nuit, des navires sont entrés en collision avec de telles embarcations qui se trouvaient sur leur chemin. Les quasi-accidents sont fréquents. Quelques-uns sont des bateaux d'habitation et n'ont pas de réservoir de déchets liquides. Les gens jettent simplement leurs déchets par-dessus bord la nuit. Certains sont des rafistolages, et les propriétaires essaient de les réparer et de les rendre vivables et autonomes, mais ils finissent en somme par les vendre à quelqu'un qui vit à bord. Ces bateaux sont éventuellement abandonnés et finissent par couler.
Le problème que nous avons maintenant, c'est que nous attendons qu'ils coulent avant d'agir. C'est beaucoup trop tard. Nous devrions avoir un moyen d'éviter cela d'emblée et de nous assurer qu'ils ne finissent pas par couler. J'ai beaucoup d'idées sur la façon dont cela pourrait se faire, mais je pense que mon temps est presque écoulé.
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Merci, monsieur le président.
Je tiens à remercier les témoins de leur présence en personne et en ligne.
Je pense qu'il est tout à fait approprié de commencer par poser des questions, par l'intermédiaire du président, à celui dont c'est l'anniversaire, M. Lee.
J'apprécie le fait que vous ayez pu nous éclairer sur certaines des causes qui expliquent la quantité de bateaux délaissés et abandonnés que nous voyons à Pender Harbour, ainsi que certaines de leurs répercussions, notamment sur l'environnement marin et le tourisme.
Vous avez parlé dans votre déclaration préliminaire de certaines solutions pour empêcher ces bateaux de couler en premier lieu. J'espérais que vous pourriez faire part au comité de certaines de vos idées et recommandations sur la manière d'améliorer certains des programmes déjà en place.
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Par l'entremise de la présidence, je vous remercie.
Le programme de bouées fixes, qui permet d'obtenir un permis et de les installer correctement, maintient un bateau en place et fonctionne très bien lorsqu'un propriétaire foncier peut surveiller le bateau et s'en occuper. La mise en place d'un programme plus élaboré dans le cadre de la navigation fédérale afin d'autoriser les bouées et d'octroyer des permis est une bonne chose si l'on veut jeter l'ancre.
L'autre solution est d'interdire à quiconque de jeter l'ancre plus de deux jours à un endroit donné et de trouver un moyen de contrôler cette situation. Il y a des exemples où cela fonctionne — dont False Creek et le port de Nanaimo —, où il y a un organisme qui peut surveiller, faire partir les gens qui restent trop longtemps et s'occuper des bateaux qui sont abandonnés au mouillage illégalement. Cela implique qu'il y ait une organisation qui s'en charge et qui ait le pouvoir de le faire, ce qui n'est pas le cas dans les zones rurales où se produisent la plupart de ces problèmes. Il faudrait modifier la réglementation si l'on s'engageait dans cette voie.
La seule autre solution consisterait à renforcer la surveillance exercée par les organismes officiels existants, comme la Garde côtière, et à commencer à appliquer ces règlements.
Je dois dire que, lorsque le bateau est coulé, nous pouvons faire quelque chose parce que les gens sur place savent où il se trouve. Ils commencent à remplir les documents administratifs. À ce moment‑là, nous le ramassons et le broyons. Le problème est résolu tant que le bateau est suffisamment petit pour que nous puissions nous en occuper.
Notre plus grande crainte aujourd'hui est que notre Pacific Challenger coule. C'est un bateau en acier de 160 pieds. La Garde côtière a enlevé la plupart des polluants, mais lorsqu'un tel bateau coule au fond de l'océan, il cause beaucoup de dégâts. Il est impossible de trouver un endroit suffisamment profond dans un petit port pour qu'il ne devienne pas un récif naturel, si l'on veut. En fait, il devient un danger pour la navigation. Nous devons trouver un moyen de nous occuper également de ces gros bateaux, car la communauté et notre programme actuel ne peuvent tout simplement pas gérer cette partie du problème. Il faut miser sur un effort multigouvernemental pour se réunir et trouver des solutions.
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Je vous remercie de la question, monsieur Weiler.
La question est de savoir s'il s'agit d'un petit bateau... Comme l'a dit M. Lee, on peut le sortir de l'eau, le broyer et s'en débarrasser. C'est possible s'il s'agit d'un petit bateau, mais le problème se pose davantage lorsqu'il s'agit d'un plus gros bateau, comme celui qu'il a mentionné, ou à Átl'ḵa7tsem ou Howe Sound.
Il y a beaucoup d'activités liées à l'exploitation forestière — estacades, barges et navires de taille plus importante que les bateaux de plaisance. Comme je l'ai également mentionné dans ma déclaration, il y a des barges, des chalands et d'autres bâtiments plus grands qui peuvent se rendre au terminal de Squamish. C'est un peu différent. Nous ne sommes pas très loin de Pender Harbour, mais nous sommes dans une autre partie de la mer.
Qu'advient‑il de ces gros navires? Le comité a entendu parler d'installations de démolition de navires sur l'île de Vancouver et à Union Bay qui posent quelques problèmes à cause des contaminations et de la pollution.
Dans la région de Howe Sound, une installation de démolition de navires tente de démarrer, mais elle est soumise à de nombreuses exigences. Ces exigences sont parfois contraignantes. Des évaluations environnementales doivent être réalisées. Une évaluation archéologique doit être effectuée, généralement par un groupe d'intérêt des Premières Nations. Ensuite, le MPO, Transports Canada et d'autres organismes peuvent intervenir. Le processus devient un peu long et contraignant.
Le gouvernement fédéral pourrait apporter son aide, d'abord en déterminant ce... Il est certain que nous voulons éviter que cela se produise, et nous ne voulons pas que les bâtiments se retrouvent au fond de l'océan. Lorsqu'il s'agit d'un gros navire, nous avons besoin d'installations de démolition.
Je demanderais au gouvernement fédéral de reconnaître ce fait et peut-être de permettre à des organismes comme le MPO et Transports Canada de faire partie de la solution et de collaborer réellement avec tous les ordres de gouvernement. Comme de nombreux membres de ce comité l'ont entendu, en Colombie‑Britannique, c'est ce bourbier d'autorités provinciales, fédérales et autres qui...
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Merci, monsieur le président.
Je remercie les témoins. C'est très agréable de les entendre.
J'ai été séduite par la description du lieu d'habitation de M. Lee qui, tout à coup, s'est mis à parler d'une île et de traversiers.
Vous savez, je représente le Bloc québécois. Je suis donc surtout concernée par le fleuve Saint‑Laurent. J'habite moi aussi sur une île, où il y a un traversier. Cela m'a beaucoup interpellée.
Je me suis dit qu'on pourrait parler de navires qui restent au mouillage — nous aussi nous connaissons cette expression —, au large de certains littoraux. Dans le Saint‑Laurent, on a davantage un problème d'épaves qui se trouvent au fond de l'eau. Il y a beaucoup de transport maritime qui se fait dans le Saint-Laurent. Il y a quelques baies, quelques marinas, quelques ports de refuge.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je remercie les techniciens; je remercie également les interprètes de leur patience et les témoins, de leur présence.
Monsieur Lee, vous m'avez séduite par la description de votre environnement, qui semble s'apparenter beaucoup au mien. En effet, vous avez parlé d'une île, d'un traversier, de la fréquentation touristique élevée et, bien sûr, du problème des bateaux abandonnés.
Dans le Saint‑Laurent, les choses fonctionnent un peu différemment. Bien sûr, il y a des marinas et le mouillage d'un bateau peut être fait au large. Cela dit, nous gérons assez bien les bateaux abandonnés. À ma connaissance, ceux-ci ne restent pas longtemps dans le fleuve Saint‑Laurent.
Pourquoi, chez vous, ces bateaux restent-ils ancrés pendant des années, abandonnés par des propriétaires qu'on est incapable de retracer? Existe-t-il un plan municipal, provincial ou fédéral à cet égard? Quel est le rôle de la Garde côtière canadienne en matière d'embarcations abandonnées?
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J'ai été très intéressée par la description de votre région, qui semble s'apparenter à ma région, puisque je suis moi aussi une insulaire, de L'Isle-aux-Coudres, au milieu du Saint‑Laurent, et qu'on y accède aussi par traversier.
Je me disais que nous sommes peut-être dans des contextes semblables, où le tourisme est un vecteur économique important.
Selon ce que je comprends, les navires abandonnés le long du littoral dans votre région viennent un peu troubler le paysage. Vous semblez être pris au dépourvu pour ce qui est de gérer ce genre de bateaux qui ne servent à rien, qui sont ancrés au large et qui se détériorent au fur et à mesure que le temps passe.
Ma question est la suivante.
Les bateaux abandonnés dans le Saint‑Laurent ne le restent pas très longtemps. D'abord, si un bateau mouille à un endroit, cela ne prend qu'une bonne tempête du nordet et le bateau n'est plus là. C'est un fleuve très imprévisible et très violent, et les vents sont également très violents, dans l'estuaire du Saint‑Laurent.
De votre côté, d'après ce que je comprends, les tempêtes sont aussi présentes, mais les bateaux y résistent et causent même, parfois, des collisions. Il y a beaucoup de bateaux abandonnés qui sont au mouillage.
Quelles sont vos options sur le plan municipal, sur le plan provincial et sur le plan fédéral? La Garde côtière canadienne vous apporte-t-elle un soutien?
Je devrais parler français. Du côté de ma mère, tout le monde parlait français, mais quand on vit en Colombie‑Britannique, on n'a pas cette possibilité. Toutes mes excuses. Mon frère a envoyé ses enfants en immersion française pour remédier à la situation, ce que j'ai trouvé très gentil de sa part. C'est dommage que nous n'ayons pas eu cette possibilité quand j'étais plus jeune.
Oui, il faut des vents plus forts. Cela réglerait mieux notre problème. Nous avons des vents assez forts, mais nos ports sont très bien protégés. Certains bateaux se détachent, généralement lorsque les gens attachent deux bateaux à une ancre. Ils dérivent et heurtent d'autres bateaux ancrés, mais ils heurtent aussi des bateaux correctement amarrés à un quai. À ce moment‑là, les propriétaires s'énervent un peu et ils appellent généralement les services locaux de recherche et sauvetage, qui les remorquent et les ancrent.
Cependant, nous ne pouvons pas faire grand-chose pour ces bateaux avant qu'ils ne coulent. Nous tentons de convaincre les propriétaires de renoncer à la propriété du bateau et de nous laisser le broyer, mais ils sont très réticents. Ils y sont attachés, et jusqu'à ce qu'il coule... C'est à peu près la seule option viable à l'heure actuelle. Nous attendons qu'ils coulent, puis nous les broyons. Ce n'est pas une bonne chose. Ce n'est pas une option très viable. Il faudrait s'occuper de ce problème avant d'en arriver là.
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Merci, monsieur le président.
Merci aux témoins présents aujourd'hui. Il est toujours agréable d'entendre les différents points de vue sur ce qui se passe sur la côte Ouest et sur la côte Est. Je suis heureuse de vous accueillir tous.
Ma première question s'adresse à vous, monsieur Winn. Vous avez parlé de bateaux qui sont laissés en mouillage et qui partent à la dérive. Je sais que j'en ai parlé à chaque réunion jusqu'à maintenant, mais cette question revient sans cesse. En effet, à l'heure actuelle, pour de nombreux propriétaires de bateaux, il est plus facile d'abandonner un bateau que de s'en défaire de façon appropriée, ce qui n'est pas du tout souhaitable à l'heure actuelle.
Je me demande si vous pourriez me dire s'il existe dans votre région des programmes de récupération ou de recyclage des épaves et des bateaux abandonnés. Les propriétaires de navires savent-ils ce qu'ils peuvent faire de leur navire lorsqu'il est en fin de vie?
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Je vous remercie de votre question.
Oui, je pense qu'il existe des programmes, mais la communication avec les propriétaires de bateaux n'est pas suffisante, surtout lorsqu'il est question de petits bateaux. Pour eux, c'est un peu comme une automobile ou un véhicule qu'ils peuvent simplement faire disparaître dans les bois.
On peut dire que de tels programmes existent et que des fonds sont prévus à cet effet, surtout par la province ou par des organisations qui recueillent des fonds, comme dans notre région de biosphère. Nous avons un fonds pour les déchets marins auquel les gens contribuent financièrement. Des programmes existent, mais la communication avec le public et les propriétaires de petites embarcations n'est peut-être pas suffisante. Cela pourrait certainement être amélioré.
Monsieur Lee, bienvenue et joyeux anniversaire en retard. Je vous chanterais bien « Joyeux anniversaire », mais j'en laisse le soin à Mme Desbiens, si elle le souhaite.
J'ai une question pour vous, monsieur Lee. Vous avez parlé de bateaux — j'essaie de me souvenir de vos paroles exactes — qui sont en mouillage et qui sont simplement abandonnés. Je m'interroge sur un aspect qui a été porté à mon attention. Le seuil pour que l'on procède au retrait des bateaux serait trop élevé. Ce qui se déroule, c'est que les responsables viennent examiner la situation et disent: « Bon, écoutez. Le bateau ne pollue pas assez pour justifier qu'on le retire. » Ensuite, il reste là, il continue à polluer les environs, et le problème s'aggrave de plus en plus.
Je me demande si vous avez vu quelque chose de semblable, c'est-à-dire que des navires qui polluent déjà sont laissés sur place parce qu'ils n'atteignent pas le seuil nécessaire pour qu'on les enlève.
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Merci, monsieur le président.
Le temps qui m'est imparti est court, mais je vais le céder à M. Perkins après avoir posé quelques questions.
Monsieur Lee, je vous demande simplement, si vous le pouvez, de soumettre par écrit au comité les changements que vous estimez nécessaires en ce qui concerne les règlements et l'application de la loi, afin que nous n'utilisions pas trop le temps du comité. Pouvez-vous nous communiquer cela assez clairement par écrit, dès que possible, afin que nous puissions en tenir compte dans nos éventuelles recommandations?
Vous venez également d'évoquer les bateaux habités qui ne disposent pas d'un système de traitement des eaux usées, etc. Pouvez-vous nous expliquer pourquoi des gens vivent dans des bateaux qui sont pratiquement à l'abandon ou qui risquent de l'être?
Je voudrais maintenant m'adresser à M. Welsford, si je peux.
Monsieur Welsford, j'espère qu'aucun individu mal intentionné n'écoute ou ne regarde cette réunion du comité des pêches aujourd'hui, car ce que je m'apprête à dire pourrait être utilisé au détriment de nos ports, entre autres. Toutefois, d'après ce que j'entends, il me semble que certaines personnes se soustraient à leur responsabilité et à la propriété de leurs bateaux.
D'après ce que j'entends, quelqu'un n'aurait qu'à créer une société à responsabilité limitée, acheter un bateau, puis dissoudre cette société... Dans ce cas, qu'adviendrait-il du titre de propriété du bateau si celui-ci était enregistré au nom de la société?
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C'est une question très intéressante. Vous vous adressez à un biologiste, et non à un juriste, mais j'apprends beaucoup, rapidement... en fait, cela dure depuis peut-être 20 ans.
Il existe une notion qui s'appelle la déshérence et qui relève généralement de la loi provinciale. La situation est presque la même en Colombie‑Britannique qu'en Nouvelle‑Écosse. Si une entreprise qui fait faillite possède un actif, qu'il s'agisse d'un bien immobilier ou autre, cet actif est en déshérence, et il échoit à la Couronne provinciale.
Dans le cas de la Colombie‑Britannique, la Caisse d'indemnisation des dommages dus à la pollution par les hydrocarbures causée par les navires, en partenariat avec la Garde côtière canadienne, a poursuivi la province de Colombie‑Britannique pour que celle-ci applique les règles de déshérence et qu'elle assume la propriété des navires dans cette situation. La province a perdu. Elle a fait appel, et elle a encore perdu.
Je suis certain que si vous examinez les budgets des provinces ces jours-ci, vous verrez qu'il y a une enveloppe consacrée à l'élimination des navires abandonnés. En Nouvelle‑Écosse, on ne s'est pas engagé dans cette voie.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie les témoins de leur contribution jusqu'à présent.
Je ne sais pas par qui commencer. Je commencerai par vous, monsieur Winn.
Y a-t-il des changements qui pourraient être apportés afin, essentiellement, d'accélérer le processus par lequel on détermine si un navire est abandonné et de ne plus laisser aux gens la responsabilité d'essayer de retrouver les propriétaires, etc.?
Je sais que vous avez dit que vous étiez biologiste, et non juriste, mais je suppose que vous en apprenez beaucoup, rapidement, sur ces deux aspects. Aimeriez-vous voir de tels changements?
Ce n'est pas moi qui suis biologiste, et non juriste, mais, quoi qu'il en soit, je pense qu'il doit y avoir des moyens pour évaluer la situation des bateaux.
C'est bien là votre question: comment évaluer rapidement le risque, n'est-ce pas? Il ne faut pas laisser aux collectivités le soin d'évaluer elles-mêmes le risque que pose un navire échoué sur une plage. S'il s'agit d'un danger clair et présent pour les infrastructures ou les propriétaires locaux, ce n'est pas à eux de s'en charger eux-mêmes.
Nous devons disposer d'un moyen plus efficace et plus rationnel d'évaluer et de déterminer quel pouvoir public est responsable de cette évaluation — cela peut varier énormément ici — et ensuite pouvoir agir. Il ne s'agit pas seulement d'observer, de consigner et de signaler. Nous devons agir...
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D'accord. Je me permets de souligner que je dispose d'un temps limité.
La Dead Boats Disposal Society a mentionné que les eaux intérieures entre l'île de Vancouver et la partie continentale relèvent essentiellement d'un champ de compétence provinciale. Les provinces ont cédé une partie de leurs pouvoirs à la Garde côtière. La Garde côtière se soucie des dangers pour la navigation et, je suppose, de la pollution, dans une certaine mesure, mais l'aspect de la nuisance ne semble pas être pris en compte. De plus, les municipalités ont le pouvoir de mettre en place des règlements et d'autres mesures leur permettant d'agir. Pour nous aider à formuler nos recommandations, il serait utile d'avoir vos observations, possiblement par écrit, sur ce qui vous permettrait de gérer le problème plus facilement.
Je commencerais par M. Lee. Je vous souhaite aussi un bon anniversaire, monsieur.
Tournons-nous vers l'avenir. Quelles mesures pouvons-nous prendre maintenant pour éviter le problème lorsque la prochaine vague de bateaux arrivera à la fin de sa durée de vie utile? Que recommandez-vous?
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Deux approches pourraient être adoptées.
On pourrait miser davantage sur les services d'amarrage publics, mais cette voie ne semble pas envisagée. Le gouvernement fédéral se départit de ce type de services aussi rapidement qu'il le peut. Il revient donc au secteur privé d'offrir des services d'amarrage, et il le fait à la valeur marchande, en plus de dégager un profit. Il faut avoir beaucoup de moyens pour laisser un bateau à l'eau, amarré et prêt à être utilisé. C'est donc un gros problème. J'aimerais qu'un ordre de gouvernement subventionne davantage l'amarrage. Notre administration portuaire dispose de places d'amarrage relativement bon marché, mais elles sont pleines. Il y a une liste d'attente d'environ cinq ans pour obtenir une place.
La chose la plus importante que nous pourrions faire... Vous avez mentionné la capacité des municipalités à gérer un port. Les districts régionaux n'ont pas ce pouvoir, et c'est là que le bât blesse. C'est la province qui s'en charge, à moins qu'il ne s'agisse d'un problème de navigation, ce qui fait que chacun attribue la responsabilité à un autre intervenant. D'une manière ou d'une autre, nous devons réglementer la cause des bateaux abandonnés, qui sont essentiellement laissés à l'ancre pendant des années jusqu'à ce qu'ils soient délaissés.
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Je souhaite la bienvenue au deuxième groupe de témoins.
Nous avons parmi nous Joshua Charleson, directeur exécutif de la Coastal Restoration Society. Nous recevons également des représentants de Québec Subaquatique: la directrice générale, Marie-Christine Lessard, et un plongeur instructeur, Clément Drolet.
Je vous remercie de prendre le temps de comparaître devant nous aujourd'hui. Vous disposez chacun d'un maximum de cinq minutes pour faire une déclaration préliminaire.
Monsieur Charleson, je pense que vous prenez la parole au nom de votre groupe. Vous avez un maximum de cinq minutes.
[Le témoin s'exprime en hesquiaht.]
[Traduction]
Je m'appelle Joshua Charleson. Je suis directeur exécutif de la Coastal Restoration Society et je vis à Port Alberni, en Colombie‑Britannique.
Je vais soulever quatre aspects de l'état actuel des bateaux abandonnés au Canada. Je représente le point de vue de mon équipe à la Coastal Restoration Society, mais aussi celui d'une grande partie des Premières Nations côtières avec qui nous travaillons. N'hésitez pas à me faire signe si je parle trop longtemps.
D'abord, le processus est très coûteux. Les coûts associés au retrait des bâtiments abandonnés sont un énorme obstacle. Il faut compter jusqu'à 60 000 $ pour se débarrasser d'un bâtiment. Les dépenses sont multiples: la formation, l'assurance, l'hébergement, la logistique, les bâtiments, l'équipage, l'équipement, le transport des déchets, l'équipement lourd, la barge, le personnel et les frais d'enfouissement. L'élimination d'un bâtiment abandonné entraîne de nombreux coûts.
Passons aux infrastructures insuffisantes. Il manque cruellement d'infrastructures pour répondre aux besoins sur les côtes canadiennes afin de gérer les bâtiments abandonnés, lesquels causent des dommages environnementaux. Les infrastructures actuelles ne permettent pas de gérer de façon responsable les bâtiments en fin de vie, en particulier les petits bateaux. Pensons à l'exemple d'Union Bay. Je ne vais pas en parler en détail parce que mon temps de parole est limité.
Le rendement sur l'investissement n'est pas assez élevé pour que les grands chantiers navals s'occupent de l'élimination des bateaux de plaisance. De plus, le manque de mesures pour favoriser l'élimination des bâtiments contribue à leur abandon.
Pour ce qui est des chiffres, on a relevé environ 1 400 bâtiments délaissés ou abandonnés le long de la côte de la Colombie‑Britannique. Environ 700 d'entre eux sont d'une longueur de moins de 12 mètres, ce qui en fait de petits bâtiments. Selon un rapport de Vard publié en 2016, on estime que 43 000 bâtiments doivent être éliminés chaque année au Canada. Nous devons donc gérer un grand nombre de bâtiments tous les ans. Plus il faudra du temps avant de mettre en place les infrastructures pour s'en occuper, plus les bâtiments s'accumuleront, jusqu'à ce qu'ils deviennent le problème de quelqu'un d'autre.
En ce qui concerne le pouvoir, il y a toujours une certaine confusion à l'égard de qui va prendre possession du bâtiment, reconnaître qu'il s'agit d'un bâtiment préoccupant ou autoriser le retrait. Il faut régler cette question: la Garde côtière canadienne, le ministère des Pêches et des Océans, Transports Canada et les provinces ont leurs propres exigences, sans parler des communautés des Premières Nations. Il faut multiplier les démarches pour déterminer qui est responsable de quoi.
Voici comment nous voudrions que les bâtiments abandonnés soient gérés au Canada à l'avenir. Je reviens d'abord sur le fait que le processus est extrêmement coûteux. Construire des infrastructures responsables pour composer avec les bâtiments abandonnés dans les eaux canadiennes permettra de limiter les dommages à l'environnement, en plus de réduire grandement les coûts de démantèlement, d'enfouissement et de recyclage. Si on met en place des installations spécialisées pour réduire la nécessité de diviser les tâches et d'avoir recours à un vaste réseau de transport, on pourra faire baisser les coûts d'élimination.
Pour ce qui est des projets d'infrastructure responsables, nous proposons de mettre en place un dépôt de bâtiments abandonnés — on pourrait probablement trouver un meilleur nom — sur la côte ouest de l'île de Vancouver, qui sera économiquement viable. Il créera des emplois à temps plein, fournira de la formation, réduira les coûts pour les propriétaires de bateaux et offrira une voie aux compagnies d'assurances afin qu'elles puissent financer la déconstruction des bâtiments abandonnés. Il fournira un site pour les épaves en espace clos sans danger pour l'environnement ainsi qu'un lieu favorisant l'innovation et la mise au point de technologies dans le domaine du recyclage des bâtiments abandonnés.
Revenons aux chiffres. Je vais donner un peu de contexte. Depuis les années 1950, les bateaux en fibre de verre sont devenus très populaires que ce soit pour les navires commerciaux ou les embarcations de plaisance. Le problème avec les bateaux en fibre de verre, c'est qu'ils ont une durée de vie d'environ 50 ans. Nous nous retrouvons donc avec des dizaines de milliers de bateaux qui arrivent à la fin de leur vie utile. Un bateau construit en 1950 est arrivé à la fin de sa vie utile en 2000, et d'autres bâtiments suivent la même trajectoire année après année.
Pour déconstruire les bateaux en fibre de verre sur la côte, nous les démontons en faisant de notre mieux pour éviter que de la fibre se retrouve dans l'environnement. Il est impossible d'y arriver en procédant uniquement sur la côte. Bien sûr, le vent, l'eau ou même une simple rafale poussera ces particules vers l'océan. C'est pourquoi nous proposons une installation où le bâtiment est en espace clos, où les filtres nécessaires empêchent que des particules puissent s'échapper. Il y a des carters d'huile, des bassins de récupération des eaux de ruissellement et d'autres mécanismes du genre.
Je vois qu'il me manque une page, mais je vais continuer.
Pour ce qui est de notre façon de gérer les déchets sur l'île de Vancouver, j'ai appris les détails du processus seulement au moment où nous nous sommes occupés de bâtiments abandonnés à Ladysmith. Les gens appellent cette zone le « dogpatch ».
Alors que nous enlevions un grand nombre de bâtiments, j'ai téléphoné à l'entreprise de gestion des déchets pour lui demander pourquoi il fallait tout démonter en morceaux de un mètre. C'est pour qu'ils puissent entrer dans ses bacs d'enfouissement. Ils sont ensuite transportés de Ladysmith à Nanaimo. À Nanaimo, ils sont chargés sur une barge pour être expédiés à Delta. Ils sont ensuite acheminés par camion et par train jusqu'aux États‑Unis. Puis, ils sont transportés par camion jusqu'à un site d'enfouissement. Pour retirer un seul bateau à Ladysmith, toutes ces étapes doivent être suivies.
Nous laissons une empreinte sur un vaste territoire pour nous débarrasser d'un seul bateau sur cette plage. Il faut faire preuve d'une plus grande responsabilité.
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Bonjour. Je m'appelle Marie‑Christine Lessard et je suis la directrice générale de Québec Subaquatique.
Québec Subaquatique est un organisme à but non lucratif qui aide les plongeurs à plonger de façon sécuritaire dans les eaux du Québec. Nous encadrons principalement la réglementation sur la plongée sous-marine en territoire québécois, mais nous possédons aussi une base de plongée aux Escoumins. Près de 800 plongeurs y viennent chaque été pour plonger dans le fleuve. La base de plongée Les Escoumins se trouve sur un site de Parcs Canada, soit dans le parc marin du Saguenay—Saint‑Laurent. Nous disposons donc de beaucoup de données sur la santé du Saint‑Laurent dans ce secteur. Nous avons aussi une importante base de données qui couvre tous les sites de plongée où l'on peut plonger au Québec.
Cela dit, on compte près de 199 sites, dont 31 comportent des épaves ou des récifs artificiels, et ce, dans les eaux du Québec, y compris dans des lacs. Une de nos plus grandes épaves demeure celle de l'Empress of Ireland, qui se trouve dans le fleuve Saint‑Laurent.
Je vais maintenant céder la parole à M. Drolet.
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Cela coûte de l'argent.
Dans ma région, comme nous l'ont dit des témoins la semaine dernière, il y a quelques navires célèbres. M. Welsford a parlé de ceux à Bridgewater, et il y a eu le Farley Mowat. Le défi consiste en partie à trouver où désassembler ces bateaux. Nous avions une installation dans ma circonscription — elle n'existe plus —, dans le comté de Shelburne, où le Farley Mowat est allé. Il y en avait une aussi au Cap‑Breton. Je ne sais pas si elle existe encore.
La question du lieu où conduire ces bateaux semble être un problème sur toutes les côtes, parce que si l'on ne s'occupe pas de leur enlèvement, il n'y a pas d'analyse de rentabilisation pour leur désassemblage. Est‑ce le scénario de l'œuf et de la poule dans lequel nous nous trouvons?
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Il faut certainement que l'épave soit aménagée et nettoyée. Le carburant et la marchandise transportée sur le bateau, surtout, pourraient nuire à la biodiversité. La différence, c'est la vitesse à laquelle la vie va s'implanter sur l'épave.
Prenons l'exemple d'une épave quelconque ou simplement d'un objet. Je vais donner un exemple: dans le fjord du Saguenay, une tour de communication est tombée sur un fond de sable. Sur le fond de sable, on ne trouve presque rien, mais, lorsqu'on regarde la tour, on a du mal à distinguer les parties en acier, parce que la vie s'est implantée sur celle-ci. Il y a beaucoup de vie, dont des anémones, des crabes et des sépioles.
En tant que plongeur récréatif, je n’ai pas eu la chance de tomber sur une épave accidentelle ou qui est sous l'eau depuis peu.
En Ontario, près de Brockville, de Prescott ou de Kingston, il y a des épaves qui sont sous l'eau depuis plus de 100 ans. À l'époque, le carburant était le charbon. Sous l'eau, on retrouve donc un peu plus de charbon que de diesel ou de mazout. Comme ces épaves sont là depuis longtemps, la vie est revenue.
Une chose est certaine: plus il va y avoir de carburant ou de pollution dans l'eau, plus la vie va attendre avant de s'implanter.
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C'était un peu ma question, en fait.
Je vous remercie d'être avec nous. Je suis contente de voir des gens du Québec qui parlent du fleuve Saint‑Laurent et de sujets connexes.
Mon Dieu, monsieur le président, c'est vraiment agréable.
Ce que je veux faire comprendre à mes collègues, également, c'est le caractère récréatif de certaines épaves. On comprend que certaines épaves sont menaçantes pour l'écologie et pour la santé biologique marine, mais il y a aussi certaines épaves qui peuvent être utilisées, notamment par les amateurs de plongée à des fins touristiques. Mon conjoint fait de la plongée aux Escoumins, et vous vous êtes sûrement rencontrés.
Je voulais mettre en lumière cet élément à l'intention de mes collègues. En outre, vous me dites qu'en Colombie‑Britannique, une équipe fait ce genre de chose.
Cela dit, j'aimerais savoir une chose. Comment se fait-il qu'on soit obligé d'immerger des bateaux, alors qu'il y en a tant au fond du fleuve qu'on voudrait retirer? Y a-t-il moyen de formuler un protocole d'évaluation, peut-être même avec l'aide de plongeurs comme vous? Y a-t-il moyen de dresser un portrait des épaves positives, par exemple, et des épaves négatives au fond du fleuve Saint‑Laurent, et de donner ce genre d'évaluation à des instances qui pourraient poser des gestes ou avoir une bonne idée de ce qu'il faut faire?
Les gens de la Garde côtière canadienne nous ont dit ne pas savoir comment les repérer ni savoir vraiment quoi faire. Je pense qu'il conviendrait peut-être d'avoir une meilleure communication entre vos organisations. Qu'en pensez-vous?
:
Je vous remercie, monsieur le président.
Eh bien, je suis convaincue. J'ai vraiment envie d'aller plonger au Québec. Je vous remercie beaucoup.
[Français]
Je souhaite la bienvenue aux témoins.
[Traduction]
Bienvenue, monsieur Charleson. C'est à vous que je poserai mes questions aujourd'hui.
Ma première question porte sur le dépôt de bâtiments dont vous avez parlé et qui serait un atout formidable pour la côte Ouest du Canada.
Pouvez-vous expliquer un peu plus en détail ce que le gouvernement fédéral doit faire pour que ce dépôt de bâtiments se concrétise?
C'est un projet qui est toujours à l'étape de conception. Nous avons déjà communiqué avec de nombreux partenaires, comme la Première Nation des Tseshaht et la Première Nation Hupacasath. La Ville collabore avec nous, tout comme l'administration portuaire de Port Alberni. Nous avons également communiqué avec COAST, l'ABCMI, B.C. Ferries et plusieurs autres partenaires pour développer ce concept à partir de la base.
Nous allons chercher des intervenants qui pourront financer et bâtir ce dépôt pour les bâtiments abandonnés. Une chose qui pourrait vraiment aider, ce serait le financement des gouvernements provincial et fédéral — il faudrait que ces derniers voient qu'il s'agit d'une solution et qu'ils investissent dans le projet.
J'ai remarqué que les possibilités de financement se trouvaient en grande partie du côté du programme Clean Coast, Clean Waters et du Programme de bateaux abandonnés, mais les coûts sont tellement élevés.
Je pense que nous pourrions mieux utiliser ces fonds si nous créions une infrastructure qui pourrait être utilisée à l'avenir et qui réduirait les coûts. Les coûts initiaux seront évidemment élevés. On ne peut pas construire un dépôt industriel massif à partir de rien. Cela va coûter des millions de dollars, mais une fois que nous l'aurons mis en place, il permettra de réaliser des économies dans le futur. C'est comme investir dans l'énergie solaire. Le démarrage de l'énergie solaire est coûteux, mais il finit par être rentable.
:
Merci, monsieur Charleson.
Chers collègues, j'ai de la difficulté à me concentrer sur... Merci beaucoup.
Monsieur Charleson, vous avez parlé de certains de vos partenaires qui participent à ce projet. Vous avez souligné l'importance de ne pas travailler de façon cloisonnée, d'assurer la collaboration intergouvernementale, d'impliquer les Premières Nations, les municipalités, les provinces et le gouvernement fédéral dans l'élaboration d'une stratégie nationale.
Pouvez-vous nous parler un peu de l'importance de la collaboration avec les Premières Nations, de la collaboration entre tous les pouvoirs publics, afin de garantir la mise en place d'une stratégie nationale et non pas d'une approche disparate?
:
Merci, monsieur le président.
Merci à tous ceux qui sont présents aujourd'hui.
Je n'ai pas été étonné par ce que vous avez raconté au sujet des gens qui apportent leur bateau dans la forêt et qui le laissent attaché à un arbre, parce que c'est exactement ce que j'ai vu dans un groupe de discussion sur la chasse dans l'Okanagan il y a quelques semaines. Cela n'est pas rare. Un petit bateau de plaisance finit par ne plus être réparable à cause des coûts, alors c'est une solution devenue courante. J'ai déjà travaillé dans le secteur de la réparation de bateaux, alors je sais qu'ils peuvent se détériorer au point où les réparations finissent par coûter plus cher que la valeur du bateau.
Or, je voudrais parler d'une situation qui m'est arrivée quand on m'a volé un véhicule dont l'assurance allait prendre fin dans la semaine. Quand j'ai communiqué avec la compagnie d'assurance, je leur ai dit que je n'avais probablement pas besoin de renouveler l'assurance. On m'a répondu que, en fait, je devais faire le renouvellement, parce que j'étais le propriétaire enregistré et que, peu importe qui était au volant, c'est moi qui étais responsable. J'ai dû renouveler l'assurance d'un véhicule que je n'ai jamais revu. C'est le dernier propriétaire enregistré qui demeure le propriétaire.
Pouvez-vous expliquer pourquoi ce n'est pas la même chose pour les bateaux, autant les bateaux de plaisance que les navires commerciaux? J'ai l'impression qu'on peut simplement vendre un bateau et se libérer de toute responsabilité.
:
Merci, monsieur le président.
Pendant que tout le monde bavardait à ce sujet, j'ai eu l'occasion de chercher en ligne des renseignements sur l'Empress of Ireland. Son histoire semble vraiment fascinante. Ce doit être une plongée merveilleuse pour ceux qui peuvent s'y rendre.
Je vais vous adresser mes questions, monsieur Charleson. Serait‑il utile d'avoir un système pour créer des lieux de collecte où les gens pourraient essentiellement faire don de leur navire? Le transport par barge serait beaucoup plus efficace, évidemment, si tous les navires étaient rassemblés au même endroit. On pourrait les charger et les apporter à l'installation que vous avez en tête.
Est‑ce que quelque chose de similaire se fait en ce moment, ou un tel système pourrait‑il être mis en place?
:
J'en conviens entièrement.
Cependant, nous avons besoin de personnel pour ce genre de démarche. Nous avons besoin de gens qui font des vérifications et qui ont le pouvoir d'agir. Je parlais des Snuneymuxw. Ils ont des gardiens qui vérifient ces bateaux, mais ils n'ont pas le pouvoir de déclarer un bâtiment « préoccupant » ou « dangereux pour la navigation » par exemple. Ils peuvent le signaler et espérer que la Garde côtière canadienne, avec ses ressources, y jettera un coup d'œil et le déclarera comme un bâtiment préoccupant.
Cependant, comme je le disais, elle se concentre généralement sur les grands dangers environnementaux — les bateaux de plus de 12 mètres de long. Je parle des bateaux utilisés au quotidien, comme les bateaux de 6 et de 10 mètres de long. Leur nombre augmente très rapidement. Si un seul d'entre eux coule dans un estuaire vierge, il peut détruire d'énormes quantités de zostères, de saumons et d'autres espèces.
:
Merci, monsieur le président.
Je n'ai que deux brèves observations à faire.
Tout d'abord, monsieur Hardie — et tous mes collègues, en fait —, je tiens à vous rappeler que John White, de la Première Nation Snuneymuxw, a déclaré dans son témoignage que sa Première Nation est également disposée à faire ce travail. Je tiens simplement à préciser que nous avons également entendu ce témoignage.
Je tiens également à souligner à quel point les situations sont différentes. Les situations sont très différentes selon les côtes et les cours d'eau en question. Je pense qu'il est important que nous en tenions compte dans cette étude.
J'aimerais m'adresser à M. Charleson.
Tout d'abord, je ne pense pas vous avoir remercié pour tout l'important travail que vous faites à la Coastal Restoration Society. Elle fait un travail tellement utile le long de la côte Ouest, et je sais, monsieur Charleson, que vous êtes souvent sur l'eau. Je me demande si vous pouvez nous faire part de certaines des répercussions que vous constatez à la suite de l'abandon de ces navires le long de nos côtes.
Quelles sont les répercussions sur nos écosystèmes marins environnants, sur la sécurité alimentaire et sur nos communautés côtières, notamment?
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Bon nombre des endroits que nous avons nettoyés, où nous nous sommes débarrassés des navires abandonnés sur la plage, ne sont toujours pas sains, et le nettoyage a eu lieu il y a des années. Il y a énormément de métaux lourds. Les gens aiment utiliser la peinture qui contient du plomb et ce genre de substances. Ces substances se répandent dans les plages et empoisonnent les bancs de palourdes. Ensuite, les prédateurs qui mangent les palourdes contiennent également toutes ces toxines.
J'ai mentionné l'adage hishuk ish tsawalk, et il en va de même pour la fibre de verre. Elle libère des microplastiques. Toutes les créatures aussi petites en mangent; elles se font ensuite manger par de plus gros prédateurs; et ainsi de suite plus on monte dans la chaîne alimentaire. Puis, nous finissons par ingérer ces toxines.
Nous vivons avec les microplastiques et les toxines en raison de ce que nous rejetons dans notre chaîne alimentaire. Les Premières Nations et les populations côtières dépendent fortement de la souveraineté alimentaire, surtout lorsqu'un incident survient. Il y a quelques années, un incendie à Port Alberni nous a coupés du reste de l'île. Il n'y avait pas moyen d'y échapper. À ce moment, comme beaucoup de gens, nous dépendions des aliments que nous avions dans nos congélateurs et que nous avions récoltés sur nos propres territoires, notamment. Nous voulons plus d'abondance.
Les anciens disent constamment: « Oh, mon Dieu, c'était les beaux jours; nous vivions dans l'abondance. Il y avait beaucoup plus de poissons et de forêts. » Je veux que ces beaux jours reviennent, et c'est pourquoi mon travail consiste à remettre ces lieux en état ou à les assainir à ces niveaux. Je veux que mes enfants et les enfants de mes enfants puissent connaître la même abondance, dont ma génération a été privée à cause de la génération précédente qui a connu ses beaux jours. Je veux faire augmenter les niveaux à ce qu'ils étaient afin que les générations futures puissent à nouveau vivre de beaux jours.
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Voilà qui met fin à cette série de questions. Je tiens à remercier nos témoins d'avoir partagé leurs connaissances et leurs renseignements avec le Comité dans le cadre de cette étude.
Monsieur Charleson, monsieur Drolet et madame Lessard, je vous remercie encore une fois d'être venus au Comité et de nous avoir fait part de vos connaissances.
Je tiens à remercier la greffière, les analystes, l'équipe de traduction et tout le monde d'avoir fait de cette réunion une réussite.
Le lundi 18 novembre, à notre prochaine réunion après la semaine de relâche, nous terminerons notre étude sur les bateaux délaissés et abandonnés.
La séance est levée.