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La séance est ouverte. Bienvenue à la cinquième séance du Comité permanent des pêches et des océans de la Chambre des communes.
Conformément au paragraphe 108(2) du Règlement et à la motion adoptée le 18 janvier 2022, le Comité se réunit pour étudier les systèmes de contrôle et d'atténuation des inondations en Colombie-Britannique.
La séance se déroule en mode hybride, conformément à l'ordre que la Chambre a adopté le 25 novembre 2021. Il est possible de suivre les délibérations sur le site Web de la Chambre des communes. Pour votre gouverne, la webdiffusion montre seulement la personne qui parle plutôt que l'ensemble du Comité.
Des services d'interprétation sont disponibles. Au bas de l'écran, chacun peut choisir entre le parquet, l'anglais et le français. En cas de panne d'interprétation, prière de m'en informer immédiatement. Nous veillerons à la rétablir avant de reprendre les travaux. La fonction « Lever la main », au bas de l'écran, sert à manifester sa volonté d'intervenir ou à attirer l'attention de la présidence. Avant de prendre la parole, veuillez attendre que je vous désigne par votre nom. Ceux qui participent à la séance par vidéoconférence doivent cliquer sur l'icône du microphone pour annuler la sourdine avant d'intervenir, mais il faut se mettre en sourdine lorsqu'on ne parle pas.
Je rappelle que les députés et les témoins doivent toujours s'adresser à la présidence.
Je vais maintenant souhaiter la bienvenue aux témoins d'aujourd'hui.
Du ministère des Pêches et des Océans, nous accueillons Sarah Murdoch, directrice principale, Initiative de la Stratégie relative au saumon du Pacifique, région du Pacifique, et Brad Fanos, directeur, Programme de protection du poisson et de son habitat, région du Pacifique.
Je souhaite également la bienvenue au Comité à , de Chilliwack—Hope, et à l', d'Abbotsford, qui ont déjà été membres du Comité.
Bienvenue à nouveau, messieurs. Je suis sûr que tout ce qui se passe sur la côte Ouest est de la plus haute importance pour vous aussi. Je me réjouis de votre participation.
Nous allons maintenant entendre une déclaration liminaire de cinq minutes.
Est‑ce M. Fanos ou Mme Murdoch qui fera cet exposé?
Je rappelle également aux membres du Comité que, au moment des questions, je ferai respecter les limites de temps le plus strictement possible. Je préciserai la période allouée et j'espère qu'ils ne la dépasseront pas. Je n'aime pas interrompre qui que ce soit, mais s'il le faut, je le ferai.
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Que personne ne s'inquiète. Je n'ai pas de motion ni quoi que ce soit d'autre à proposer. Ne demandez donc pas de suspension de séance.
[Français]
Je serai bref, monsieur le président.
La semaine dernière, Mme Desbiens m'a souhaité un joyeux anniversaire pendant une rencontre du Comité. Aujourd'hui, je veux faire la même chose. En effet, il y a une rumeur qui circule: selon mes sources, c'est son anniversaire aujourd'hui. La semaine dernière, elle m'a chanté Bon anniversaire. Je ne lui chanterai pas cette chanson, car je ne suis pas un bon chanteur, contrairement à elle. Cependant, je tiens à lui souhaiter un joyeux anniversaire. Pour souligner son anniversaire, nous pourrions lui acheter un nouveau casque d'écoute, qu'elle pourra utiliser à la prochaine réunion.
Je vous souhaite un bon anniversaire, madame Desbiens.
Bonjour à vous, monsieur le président, et aux membres du Comité.
Je m'appelle Sarah Murdoch et je suis directrice principale de l'Initiative de la Stratégie relative au saumon du Pacifique. Mon collègue et moi sommes heureux de comparaître devant le Comité au nom de Pêches et Océans Canada.
Nous sommes tous profondément préoccupés par le saumon du Pacifique et nous apprécions l'étude du Comité sur les effets potentiels des systèmes d'atténuation des inondations sur cette espèce importante. Cette préoccupation est ancrée dans le mandat fondamental de conservation et de protection du ministère.
Je suis accompagnée aujourd'hui par Brad Fanos, directeur du Programme de protection du poisson et de son habitat dans la région du Pacifique. Après mes remarques préliminaires, nous serons heureux de répondre à toutes vos questions.
[Français]
J'aimerais commencer par donner un aperçu des efforts déployés par le ministère pour évaluer et traiter les répercussions des inondations extrêmes de novembre sur le saumon et son habitat en Colombie‑Britannique.
[Traduction]
Les inondations ont probablement eu des effets sur plusieurs espèces et populations fluviales de poissons. Il s'agit entre autres des effets sur les œufs de saumon et les saumons juvéniles dans les rivières et les ruisseaux de certaines parties de l'île de Vancouver, du bassin versant de la rivière Squamish, du bassin versant du bas Fraser et des rivières Thompson et Nicola, près de Merritt, en Colombie-Britannique. Dans certains cas, les œufs ont été emportés ou recouverts de sédiments. Dans d'autres, l'affouillement et l'érosion causés par des débits élevés ont probablement modifié ou supprimé les habitats de frai et de croissance du saumon.
En ce moment, le ministère s'efforce d'évaluer et de mieux comprendre les effets potentiels des crues sur le saumon et d'autres espèces. Après la crue printanière, lorsque la neige et la glace fondent dans les rivières et font monter les niveaux d'eau et les débits, les effets se manifestent davantage. Cela dit, il faudra peut-être plusieurs années pour comprendre toutes les répercussions des inondations sur certains des stocks de saumon, étant donné leur cycle de vie de deux à cinq ans.
Au cours des prochains mois, Pêches et Océans Canada poursuivra son travail d'évaluation tout en accordant la priorité aux activités et aux mesures visant à atténuer les effets et à restaurer le poisson et son habitat. Il s'agira notamment de collaborer avec la province de la Colombie-Britannique, les groupes autochtones, les gouvernements locaux, les ONG environnementales, les partenaires locaux de l'intendance et d'autres intervenants pour évaluer les effets, et déterminer des mesures efficaces à court, moyen et long terme pour promouvoir le rétablissement.
Par ailleurs, le MPO continuera à offrir un soutien stratégique aux possibilités de restauration de l'habitat touché du point de vue à la fois des processus fluviaux naturels et de la reconstruction des infrastructures à long terme. Le ministère a mis en place un groupe de travail interne sur l'intervention en cas d'inondation, chargé de coordonner les contributions des experts en la matière dans tous nos secteurs de programme afin de soutenir l'intervention en cas d'inondation et la planification en cours.
Nous réévaluons également les techniques et les priorités de restauration actuelles afin de nous assurer que les travaux de restauration sont capables de résister à des conditions météorologiques extrêmes et de soutenir les populations de poissons qui peuvent être vulnérables aux effets des changements climatiques.
À l'avenir, le MPO s'attend à participer aux décisions locales concernant l'infrastructure pour lutter contre les inondations, soit en tant que planificateur, soit en tant qu'examinateur de projet. Par exemple, dans notre rôle d'organisme de réglementation, nous examinons les propositions de projets pour évaluer les effets potentiels sur le poisson et son habitat, et nous fournissons des conseils pour soutenir l'atténuation et la prévention des effets.
Les récentes inondations mettent en évidence les nombreux défis auxquels est confronté le saumon du Pacifique et la nécessité, pour le MPO, de prendre des mesures. Comme les membres du Comité le savent, jusqu'à 50 populations de saumon chinook et de saumon rouge du sud doivent faire l'objet d'un examen du COSEPAC dans les années à venir. De nombreuses collectivités autochtones n'ont pas été en mesure de satisfaire leurs besoins fondamentaux en matière de pêche alimentaire, sociale et rituelle, et les pêches commerciales et récréatives ont été restreintes, ces dernières années, pour contribuer à la protection des stocks préoccupants.
L'Initiative de la Stratégie relative au saumon du Pacifique, dotée d'un budget de 647 millions de dollars, guidera et soutiendra nos efforts de conservation et de rétablissement des populations de saumon, notamment les piliers clés que sont la conservation et l'intendance, ainsi que l'intégration et la collaboration qui s'appliquent au travail concernant l'intervention en cas d'inondation.
Dans le cadre du pilier de la conservation et de l'intendance, le MPO se concentrera sur l'amélioration de la surveillance et de l'évaluation de l'habitat, la planification intégrée des écosystèmes du saumon et la restauration de l'habitat. À propos de ce dernier point, nous sommes également en train de créer le Centre d'expertise pour la restauration de l'habitat du saumon, qui complétera les programmes et les partenariats existants en fournissant une expertise technique aux groupes qui mènent des travaux pour le rétablissement de l'habitat du saumon.
Comme vous le savez, l'initiative comprend également un engagement de doubler la contribution fédérale au Fonds de restauration et d'innovation pour le saumon de la Colombie-Britannique, régi et géré conjointement par la Colombie-Britannique et le ministère, afin de soutenir les travaux d'intendance et de rétablissement du saumon menés par des partenaires externes, qui complètent les efforts du MPO.
Dans le cadre du pilier de l'intégration et de la collaboration, le MPO continuera à renforcer ses partenariats avec les gouvernements de la Colombie-Britannique et du Yukon, et les Premières Nations. Comme vous le savez, en ce qui concerne l'habitat, la responsabilité est conjointe, et donc il est impératif que nous poursuivions notre effort de travail en collaboration. À l'échelle locale, le MPO mènera une planification concertée afin de déterminer les mesures stratégiques à prendre pour atténuer les effets des changements climatiques et s'y adapter, et pour obtenir de meilleurs résultats pour les populations de saumon.
Les inondations en Colombie-Britannique ont eu des effets dévastateurs pour de nombreuses collectivités. Nous continuons à mieux comprendre les effets des inondations sur le saumon et d'autres espèces et, ce faisant, nous continuerons à travailler avec nos partenaires d'une manière stratégique et coordonnée. Au moyen de l'Initiative de la Stratégie relative au saumon du Pacifique et de nos autres programmes, nous nous efforçons de réunir l'expertise nécessaire, tant à l'interne qu'à l'extérieur du MPO, pour garantir que les travaux de restauration tiendront compte des répercussions des conditions météorologiques extrêmes à l'avenir.
Je tiens à remercier le Comité de mener cette étude et de nous donner l'occasion de discuter des répercussions avec lui.
Merci, monsieur le président.
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Nous savons beaucoup de choses. Notre Programme de protection du poisson et de son habitat a permis de travailler en étroite collaboration avec beaucoup de municipalités locales et de districts régionaux pendant les inondations. Nous leur avons apporté un soutien et nous avons appuyé les mesures prises pendant les inondations pour essayer d'atténuer, voire d'annuler les impacts sur le poisson et son habitat pendant les importants travaux de réparation qu'il a fallu faire tout de suite sur les infrastructures.
Nous passons maintenant à l'étape du rétablissement. Surtout du côté de Sumas et de Chilliwack, il y a un vaste secteur où il faut réparer des digues. Il y a de nombreuses vannes qui laissent passer l'eau du Fraser dans les divers systèmes. Ce sont des zones critiques pour le passage du poisson et pour l'accès, comme vous le savez pertinemment.
Au cours des semaines, mois et années à venir, nous pourrons continuer à travailler avec les diverses administrations locales dans le cadre de l'examen des projets, comme Mme Murdoch l'a dit, et aussi essayer, de façon proactive, de mettre en œuvre les pratiques exemplaires. Bon nombre de ces dispositifs ont été mis en place il y a 50 ans ou plus. Les éléments de conception nécessaires pour ne pas nuire aux poissons n'étaient pas forcément disponibles. Il s'agit d'une occasion en or, et nous allons collaborer avec les administrations locales et le gouvernement de la Colombie-Britannique pour saisir tous les moyens, lorsque nous commencerons à rebâtir, d'éviter de nuire au poisson...
Je dois signaler que les ONGE, comme la Watershed Watch Salmon Society, par exemple, ont fait un excellent travail pour, en collaboration avec d'autres, établir l'ordre de priorité et comprendre le nombre de problèmes que posent les infrastructures de protection contre les inondations, ainsi que les possibilités et les priorités en ce qui concerne les améliorations à apporter pour éviter de nuire au poisson et à son habitat.
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Merci beaucoup de la question.
Monsieur le président, ma réponse sera brève. Je suis complètement d'accord. Nous avons besoin d'une approche intégrée. Ce que le ministère cherche à faire dans le cadre de l'Initiative de la Stratégie relative au saumon du Pacifique ou ISSP est, entre autres, de créer un secrétariat du saumon du Pacifique qui veillera à ce que les mesures ne soient pas isolées, même au sein du ministère.
Nous avons aussi, je le rappelle, un groupe de travail sur les mesures d'urgence en cas d'inondation, qui réunit des experts de nos divers secteurs de programme. C'est évidemment un groupe interne. Le ministère participe aussi et cherche à participer davantage à des mesures interorganismes — pas seulement dans l'immédiat, mais aussi à moyen et à long terme. Cela relèvera du gouvernement de la Colombie-Britannique, mais il y aura également des tables de concertation et des occasions de participation à l'échelle sous-régionale ou à l'échelle du bassin hydrographique.
Je suis tout à fait d'accord, nous avons besoin d'une approche coordonnée à caractère plus holistique.
Comme l'a dit M. Fanos, si on peut prendre des mesures favorables au poisson, au saumon en particulier, les effets en seront généralement favorables aussi à l'environnement.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie la greffière de sa compréhension ainsi que toute l'équipe autour de cette table.
Je remercie également nos témoins d'être présents.
J'ai reçu rapidement mon cadeau d'anniversaire, c'est formidable.
J'aimerais poser une question concernant la recommandation 14 du 5e rapport du Comité, qui se lit comme suit:
Que le gouvernement du Canada reconnaisse que la situation à laquelle font face les pêcheurs en Colombie‑Britannique est urgente et que les mesures d'aide appropriées sont nécessaires afin d'appuyer les pêcheurs commerciaux, récréatifs et autochtones lors du rétablissement des pêches.
Cette recommandation fait donc état de mesures d'aide d'urgence pour les pêcheurs commerciaux, récréatifs et autochtones.
Un plan d'élaboration d'une évaluation a-t-il été établi?
Ces mesures d'aide ont-elles été ciblées?
A-t-on pu diriger ces mesures d'aide de façon précise et efficace?
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Je remercie les témoins de leur présence.
Madame Murdoch, j'aimerais qu'on parle du dragage. Les inondations dans la vallée du Fraser ont été dévastatrices, mais cela aurait pu être bien pire si les digues du fleuve avaient été brisées par ce phénomène atmosphérique.
Dans votre exposé, vous avez parlé des mesures qui seront prises pour rétablir et protéger l'habitat du poisson, en effet après coup. L'étude porte en fait sur les « risques des systèmes de contrôle et d'atténuation des inondations en Colombie-Britannique... posés aux montaisons de saumons sauvages ». Les digues du fleuve Fraser vont de Hope à Richmond et, si elles étaient rompues, les dégâts seraient infiniment plus importants. Il nous incombe donc, comme décideurs, de nous interroger sur les moyens de consolider notre infrastructure, c'est‑à‑dire nos digues et nos systèmes de drainage.
L'un des problèmes dans le fleuve Fraser — et le maire d'Abbotsford pourra vous le confirmer —, c'est que le courant y est redirigé. Les bancs de sable s'accumulent, de sorte que les courants sont réorientés vers les digues elles-mêmes et les affaiblissent. Je crois que le terme qui convient est « avulsion ». Quoi qu'il en soit, l'intégrité de ces digues, qui datent de plusieurs décennies, est en train de se dégrader. À mon avis, le MPO et les différents paliers de gouvernement du Canada devront réfléchir aux moyens de protéger nos collectivités contre ces événements qui se feront plus fréquents.
Pour en venir au dragage, il est évident que le MPO est très attentif à la question du dragage des rivières.
Avez-vous songé à la possibilité d'augmenter le dragage pour vous assurer que le débit de la rivière ne compromette pas davantage l'intégrité des digues?
Je me suis dit en effet que ce serait une bonne occasion de fournir de plus amples explications.
Tout d'abord, concernant le rôle du ministère dans le dragage — et je parlerai ensuite de certaines des répercussions associées à cette opération —, je dois préciser que nous ne sommes pas responsables de la gestion de l'eau, de la gestion des inondations et du drainage. C'est une compétence provinciale. Nous travaillons vraiment en collaboration avec nos partenaires. Notre rôle est d'approuver le dragage en fonction des répercussions sur le poisson et son habitat selon la réglementation. Nous apportons notre appui à la réflexion et au travail visant à circonscrire les meilleures mesures à prendre pour gérer les crues et le drainage dans la vallée du bas Fraser. Je rappelle que c'est un rôle secondaire, qui consiste à fournir des conseils concernant les répercussions éventuelles sur le poisson et son habitat, mais cela relève de la compétence des provinces et des administrations locales.
Ces projets et ces mesures d'atténuation, s'il s'agit de dragage, pourraient entraîner diverses répercussions, par exemple, sur les juvéniles ou sur les adultes et sur les habitats locaux. Les frayères ou les habitats d'alevinage d'espèces importantes pourraient être compromis. Certaines périodes de l'année sont particulièrement délicates pour les poissons selon les étapes de leur cycle de vie. Le dragage pourrait avoir des répercussions importantes sur le poisson et son habitat. Ce sont des travaux qui se font dans l'eau et qui perturbent les habitats. Cela peut déranger certains poissons, voire leur nuire ou les tuer selon le moment où le dragage est effectué.
Ce sont des travaux sérieux, importants. Nous avons beaucoup d'expertise. Au fil des ans, nous avons collaboré avec diverses administrations locales pour nous assurer que se fassent les travaux de dragage qui sont nécessaires et essentiels pour diverses raisons, non seulement pour la gestion des crues, mais aussi pour faciliter la navigation. En effet, nous participons activement à la conservation et à la protection des poissons et de leur habitat dans ces bassins hydrographiques.
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Comme vous le savez, nous nous intéressons beaucoup au saumon, mais il y a d'autres espèces, des poissons d'eau douce, comme l'esturgeon, et il y a plusieurs espèces en péril dans la rivière Sumas, par exemple le naseux des rapides et le meunier de Salish. Il y a donc d'autres espèces qui pourraient être touchées par les inondations.
Comme nous l'avons déjà dit, beaucoup de répercussions sont difficiles à mesurer à ce stade. Il va falloir progressivement examiner la morphologie des chenaux et évaluer les stocks du point de vue halieutique pour comprendre ce qui aura pu être touché. Il y a donc effectivement tout un éventail de répercussions possibles.
Je tiens à souligner qu'il s'agit de phénomènes naturels qui ont souvent une incidence sur les caractéristiques de l'habitat, par exemple en raison du raclage du gravier dans lequel des poissons pourraient vouloir frayer, mais qui produisent également de nouveaux habitats et zones de frai hors chenal. Ces phénomènes hydrologiques ont donc des conséquences à la fois négatives et positives.
Concernant les mesures d'atténuation, le Fraser est en effet un corridor de migration essentiel pour de nombreuses espèces de saumon en amont, pas seulement le saumon du Pacifique, mais aussi les espèces résidentes, qui peuvent donc subir, elles aussi, des répercussions. Compte tenu de la nature du fleuve Fraser, je ne crois pas que les caractéristiques migratoires de ce corridor aient été compromises. Ce sont plutôt les systèmes tributaires du Fraser qui ont été vraiment touchés par les pluies abondantes et l'augmentation des débits hydrologiques.
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Merci, monsieur le président.
Pour faire suite à ce que je disais tantôt, j'aimerais que l'on se penche sur ce qui pourrait peut-être s'appliquer au fleuve Saint‑Laurent.
Si je fais cette demande, c'est que ce genre de problèmes peut aussi avoir lieu dans le fleuve Saint‑Laurent. En effet, les changements climatiques sont complexes et nous réservent bien des surprises. Si certaines choses se produisent dans le fleuve, cela pourrait menacer certaines espèces.
Au Québec, il y a des experts du fleuve Saint‑Laurent.
Serait-il possible que nous ayons une certaine latitude en ce qui a trait à la gestion des ressources du fleuve Saint‑Laurent? À tout le moins, serait-il possible qu'une table de concertation, formée de représentants de Pêches et Océans Canada et d'un groupe de scientifiques experts du fleuve Saint‑Laurent, s'ajoute à la réflexion que nous faisons aujourd'hui?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je remercie les témoins d'être venus nous voir aujourd'hui.
Évidemment, ce que nous avons vécu dans la vallée du Fraser est une inondation majeure. C'est pourquoi M. Fast et moi-même sommes ici. J'ai vu des citoyens se précipiter dans l'arène, si je peux m'exprimer ainsi, non seulement pour chercher et sauver des gens, mais aussi pour sauver des animaux, etc.; peu de temps après, j'ai vu des membres de la Fraser Valley Angling Guides Association, des guides professionnels, utiliser leurs propres bateaux, leur carburant et leur expertise pour sauver non seulement des saumons échoués, mais aussi des esturgeons échoués, qui sont une espèce menacée.
Avez-vous communiqué avec ces groupes, qui ont donné beaucoup de leur temps et de leur argent, afin de les indemniser des efforts qu'ils ont déployés pour sauver les précieuses ressources en saumon et en esturgeon qui ont été gravement perturbées par les inondations?
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Oui, vous demandez quel est notre rôle actuellement face aux défis que vous avez décrits.
Il y a deux volets au travail que nous faisons actuellement au ministère. Premièrement, au fur et à mesure que les systèmes nécessitent des travaux d'entretien et de réparation, les autorités provinciales s'occupent d'obtenir les permis provinciaux pour ces travaux. En général, nous essayons de fournir des avis dans le cadre de ces processus afin de déterminer si le MPO doit donner son autorisation ou non. C'est à ce moment‑là que nous intervenons, que nous cherchons à éviter ou à atténuer les risques. Nous déterminons également s'il est nécessaire de pallier les mesures afin d'obtenir de meilleurs intrants ou de meilleures conditions pour le poisson. C'est un volet.
Les installations en place qui ne font l'objet d'aucun examen sont très préoccupantes et posent des problèmes. Nous avons suivi l'exemple de diverses ONGE qui ont travaillé dans ce domaine, notamment Watershed Watch, et nous cherchons à comprendre certaines des possibilités qu'elles nous ont signalées pour tirer parti des installations en place depuis un certain temps, en collaboration avec des groupes autochtones et les administrations locales.
Nous savons tous que les coûts associés à ces mises à niveau sont élevés, non seulement pour régler les problèmes d'accès aux vannes susceptibles de préoccuper le MPO, mais aussi les coûts d'entretien de ces digues et installations...
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Comme vous l'avez fait remarquer, la réunion d'aujourd'hui porte surtout sur la Colombie-Britannique, mais l'Initiative de la Stratégie relative au saumon du Pacifique englobe également le Yukon.
Nous avons eu des réunions initiales avec des représentants du gouvernement du Yukon, notamment avec le sous-ministre et des fonctionnaires de niveaux subalternes, pour leur expliquer la nouvelle orientation du ministère et pour tenter de comprendre, comme vous l'avez mentionné, les effets des changements climatiques sur le saumon et son habitat et examiner des possibilités de rétablissement.
En raison du contexte post-traité du Yukon, la première étape essentielle que nous avons amorcée est de rencontrer directement les Premières Nations du Yukon pour discuter de nos priorités communes et des mesures à prendre. Cette discussion doit se poursuivre au cours des prochains mois.
Nous avons également mis en place, dans le cadre de l'accord du Yukon, un mécanisme spécial relevant de notre ministre, appelé le sous-comité sur le saumon du Yukon. Nous voulons travailler avec ce sous-comité et obtenir son avis sur la meilleure façon de mettre en place l'ISSP, comme nous l'appelons, au Yukon.
À mon avis, ces trois groupes sont essentiels pour déterminer nos priorités communes dans la mise en œuvre de l'ISSP dans le contexte du Yukon.
Comme vous le savez, la ministre Jordan a fait cette première annonce en juin, juste avant l'ouverture de la saison de pêche commerciale du saumon. Pendant une bonne partie de l'été, puis après les élections, à la fin de l'automne et au début de l'hiver, nous avons discuté de l'initiative de la stratégie de façon générale.
Nous avons lancé ce que nous appelons la mise en œuvre précoce, en cernant certaines priorités et certains domaines d'action clés dans le cadre de chacun des quatre piliers et en consultant largement les Premières Nations et le gouvernement provincial, le gouvernement du Yukon et d'autres intéressés sur la façon d'aller de l'avant à court terme dans certains domaines d'intervention immédiate.
Comme je l'ai dit, nous n'avons pas envisagé ce qui arriverait à l'automne pour ce qui est des inondations. Nous sommes d'avis que l'ISSP est bien positionnée pour piloter notre intervention en cas d'inondation désormais.
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Oui, je peux répondre à la question. Merci.
Notre priorité à l'heure actuelle, c'est de travailler à l'interne avec les différents experts du ministère. Nous avons la science. Nous avons le programme de protection de l'habitat, qui aide à restaurer une partie de l'infrastructure des routes et des digues. Nous avons cette expertise. Nous avons une expertise des programmes de contribution pour être au fait des diverses possibilités pour le financement de différentes activités. Nous avons l'expertise en matière de restauration au sein du ministère, comme Mme Murdoch l'a dit.
Nous regroupons ces gens‑là en équipe pour bien comprendre quelles sont les évaluations nécessaires pour apprécier les répercussions. Comme nous l'avons dit, l'évaluation nous prendra des mois et des années, étant donné le cycle de vie du saumon. Nous essayons de nous positionner pour utiliser les évaluations existantes pour bien comprendre. Nous essayons d'arrêter les priorités en fonction de l'état des stocks et des conditions de l'habitat afin de prioriser nos mesures de concertation.
En tant que ministère, nous nous préparons vraiment à une intervention coordonnée pour appuyer les organismes provinciaux, les organismes environnementaux et d'autres qui sont positionnés. En fait, nous travaillons avec la Pacific Salmon Foundation à diverses évaluations de l'imagerie de certains des systèmes touchés. Nous continuerons de travailler avec les Premières Nations et les autres parties prenantes pour comprendre leurs intérêts et essayer d'appuyer rapidement ces activités.