:
La séance est ouverte. Bonjour à tous.
Bienvenue à la 8e réunion du Comité permanent des pêches et des océans de la Chambre des communes. Conformément au paragraphe 108(2) du Règlement et à la motion adoptée le 18 janvier 2022, le Comité tient une séance d'information par la ministre et ses fonctionnaires sur sa lettre de mandat et les questions liées à son ministère.
La réunion se déroulera selon une formule hybride, conformément à l'ordre de la Chambre du 25 janvier 2021. Des services d'interprétation sont disponibles. Si l'interprétation est perdue, veuillez m'en informer immédiatement, et nous veillerons à ce qu'elle soit rétablie doit avant de reprendre les délibérations.
Avant d'intervenir, je vous prie d'attendre que je vous donne la parole. Ceux qui participent à la réunion par vidéoconférence doivent s'assurer d'activer leur microphone en cliquant sur l'icône du micro. Je vous rappelle que toutes les interventions des membres et des témoins doivent être adressées à la présidence. Lorsque vous ne parlez pas, votre micro doit être mis en sourdine. Quant aux participants présents dans la salle, leur microphone sera contrôlé comme d'habitude par l'agent des délibérations et de la vérification.
J'aimerais maintenant souhaiter la bienvenue à l'honorable Joyce Murray, ministre des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne, qui se joint à nous pour la première heure de la réunion, ainsi qu'aux fonctionnaires qui, en mode virtuel ou en personne, seront avec nous pendant les deux heures que durera la réunion.
Madame la ministre Murray, vous avez la parole.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Bonjour à tous et à toutes.
Je suis très heureuse d'être ici aujourd'hui, à Ottawa, sur le territoire traditionnel du peuple algonquin anishinabe.
[Traduction]
Ayant siégé dans ce comité au cours d'une législature précédente il y a une dizaine d'années, je tiens à vous remercier pour le travail que vous accomplissez et pour de votre invitation à m'entretenir avec vous aujourd'hui en tant que ministre des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne.
Je suis accompagnée de hauts fonctionnaires du MPO et de la Garde côtière canadienne, dont Timothy Sargent, sous-ministre, Mario Pelletier, commissaire de la Garde côtière canadienne, et d'autres fonctionnaires bien informés. Après mon exposé, nous serons heureux de répondre à vos questions.
Comme nous le savons, les Canadiens subissent directement les effets de phénomènes climatiques extrêmes, qu'il s'agisse de feux de forêt dévastateurs, d'inondations, de vagues de chaleur ou de sécheresses. Nos océans jouent un rôle essentiel dans le changement climatique. Ils demeureront source de développement économique rural durable de grande importance pour les Canadiens, pourvu que nous poursuivions un programme de viabilité à long terme. Cela signifie qu'il faut parfois préférer la poursuite d'un succès lointain à l'obtention rapide d'un gain à court terme.
Dans les années à venir et conformément à ma lettre de mandat, le ministère et moi-même feront porter l'essentiel de nos efforts sur certaines priorités clés.
En premier lieu, il y a les pêcheurs et les collectivités côtières. Une autre priorité consiste à défendre, à protéger et à restaurer l'habitat côtier et marin. Une autre encore consiste à améliorer la protection des espèces, notamment en prenant des mesures efficaces pour reconstituer et régénérer les stocks de poissons et limiter les pêches illégales. Je veux m'assurer que la biomasse de plantes et de poissons océaniques du Canada croît en diversité et en abondance et, ce faisant, contribuer à la lutte contre le changement climatique et à l'accroissement des possibilités économiques dans les collectivités côtières. Enfin, grâce à ce travail de collaboration, je veux bâtir une économie bleue plus solide et plus durable.
Le gouvernement fait des investissements générationnels pour protéger et restaurer le saumon du Pacifique et ses écosystèmes en travaillant en partenariat avec les nations autochtones et d'autres gouvernements. Au MPO, nous sommes en train de créer une feuille de route qui mènera à l'abandon progressif de la salmoniculture en parcs en filet dans les eaux côtières de la Colombie-Britannique et de préparer la première loi canadienne sur l'aquaculture. Sur la côte Est, je promeus sans réserve les possibilités de pêche pour les collectivités en appliquant le principe de prudence qui vise à protéger et à régénérer les milieux marins et les formes de vie qu'ils soutiennent.
Je sais quelle est l'importance de la Garde côtière canadienne et de son travail de protection des gens de mer au large de nos trois côtes.
Notre investissement continu dans les ports pour petits bateaux aidera l'industrie de la pêche commerciale. Depuis la modernisation de la Loi sur les pêches en 2019, des millions de dollars ont été investis pour mettre en œuvre les nouvelles dispositions de la loi, notamment de nouveaux fonds pour la collecte de données et la recherche scientifique sur les stocks de poissons prioritaires et l'habitat du poisson à l'échelle du Canada.
Ce nécessaire travail repose sur l'apprentissage, le respect et les partenariats que le MPO est en train d'établir dans le cadre de l'engagement du gouvernement pour promouvoir la réconciliation avec les peuples autochtones par l'instauration de relations de nation à nation. C'est pourquoi le ministère a créé, par exemple, une division autonome de l'Arctique pour redéfinir fondamentalement la façon dont il coordonne et mène ses activités afin vue de mieux servir les peuples autochtones et les habitants du Nord.
L'idée que je me fais de l'avenir bleu est celle où notre prospérité sera le résultat net de nos efforts pour créer un environnement plus sain et un climat stable. Cela signifie qu'il faudra soutenir l'innovation et saisir les possibilités économiques émergentes favorables aux écosystèmes, de façon à préserver la prospérité à long terme des collectivités côtières. Il s'agira de nouvelles industries qui rendront ces collectivités plus résilientes et qui s'ajouteront à l'importante exploitation qu'elles font déjà des ressources marines.
La Stratégie de l'économie bleue du Canada doit donner priorité à la santé des océans de façon à accroître la richesse que les gens en tirent. Dans le cadre de cet ambitieux programme, nous nous emploierons à arrêter et à inverser la perte d'habitats naturels. À ce chapitre, nous nous sommes fixé l'objectif de conserver 25 % des terres et des eaux canadiennes d'ici 2025 et 30 % d'ici 2030. Nous mettrons à jour la Loi sur les océans afin de mieux comprendre et atténuer les répercussions du changement climatique sur les écosystèmes océaniques. Nous explorerons les moyens de renouveler et d'élargir la portée du Fonds pour la restauration côtière aux voies navigables au-delà des zones côtières. Nous nous appuierons sur les réussites du programme des engins fantômes pour récupérer davantage d'engins de pêche perdus et abandonnés ainsi que de plastiques et de débris de nos écosystèmes marins.
[Français]
Cette année, alors que nous célébrons le 60e anniversaire de la Garde côtière canadienne, notre gouvernement poursuit le renouvellement de la flotte.
[Traduction]
Les importants investissements à long terme dans la construction de nouveaux navires pour la Garde côtière canadienne et la Marine sont une source d'emplois bien rémunérés pour les Canadiens, dans l'immédiat et pour des décennies à venir.
Dans l'ensemble du gouvernement, nous avons les partenariats, les connaissances scientifiques, la volonté politique et les ressources financières qui nous permettent d'entrevoir notre avenir différemment et de confirmer la position du Canada en tant que fournisseur de produits de la mer de première qualité et que chef de file parmi les pays maritimes par notre détermination à régénérer et à restaurer nos océans pour les générations à venir.
[Français]
Je vous remercie.
Je serai heureuse de répondre à vos questions.
:
Merci, monsieur le président.
Madame la ministre, il y a 65 jours, après deux débats, le Comité vous a convoquée à comparaître pendant deux heures. Il y a quelques jours, nous avons été informés que vous alliez comparaître pendant deux heures en compagnie de toute l'équipe de direction du ministère en soutien.
Il y a moins de deux heures, nous avons été informés que vous aviez décidé de faire fi du vote de ce comité parlementaire et de rester moins d'une heure. Qui vous a ordonné de ne pas comparaître pendant les deux heures prévues, le Cabinet du premier ministre ou le leader parlementaire du gouvernement?
Rapidement, je vous prie... et je ne veux pas entendre les fonctionnaires.
:
Monsieur le président, je vais poser la prochaine question et voir si la ministre peut y répondre.
À l'origine, la demande de prestation aux pêcheurs comportait neuf étapes. La première étape consistait à déterminer laquelle des situations en 2020 s'appliquait le mieux à leur situation. Comme vous ne l'avez pas lu, j'ai pensé vous le lire.
En décrivant les cinq scénarios, la demande ne mentionnait pas « pêcheur indépendant et un autre ». Elle énumérait cinq options. La troisième option était « pêcheur à la part qui est membre d'équipage et qui gagne une part des revenus ». Il n'est pas question de « pêcheur à la part indépendant ». On ne dit pas « ou ». Vous n'arrêtez pas d'induire la Chambre en erreur lorsque vous dites que c'était les deux.
Oui ou non, êtes-vous d'accord pour dire que le formulaire de demande initial ne parlait que de « pêcheur à la part » et que vous et votre ministère avez confondu des milliers de pêcheurs par la façon dont vous l'avez interprété par la suite?
:
En récupérant les prestations de 5 000 pêcheurs après leur avoir dit qu'ils étaient admissibles en disant pêcheurs « indépendants », d'accord. Vous ne pouvez donc pas répondre à cette question.
Votre directeur des politiques, Jason Rondeau, qui a travaillé pour l'ancienne ministre des Pêches — défaite, soit dit en passant —, écrivait dans un courriel aux bureaux des députés de la Nouvelle-Écosse, en réponse à des questions au sujet de la prestation au moment de sa création, qu'une personne dont le revenu est un pourcentage de la prise, plutôt qu'un salaire fixe, serait admissible à la Prestation aux pêcheurs et que le versement de celle-ci n'a aucune incidence sur l'admissibilité à l'assurance-emploi.
Quelque 99 % des pêcheurs entrent dans cette catégorie, et pourtant votre ministère envoie la balle à Revenu Canada, qui la renvoie au ministère du Développement social, qui lui la renvoie à tout le monde sauf à votre propre ministère, qui porte la responsabilité de n'avoir pas mis en œuvre le programme qu'il avait établi.
Qui avait tort, vous ou votre directeur des politiques, Jason Rondeau?
Il ne s'agissait pas d'un rappel au Règlement, à mon avis.
J'ai donné à la ministre l'occasion de répondre à la question. Elle évite d'y répondre.
Pourquoi le formulaire de demande de la Prestation aux pêcheurs donnait-il, comme une option, le pêcheur indépendant — il y avait cinq options — et, comme autre option, le pêcheur à la part, si elle n'était pas destinée aux pêcheurs de cette catégorie?
:
Merci, monsieur le président.
Bienvenue, madame la ministre.
Par votre entremise, monsieur le président, j'aimerais apporter une clarification. Quand on utilise l'expression « part de la prise » ou « pourcentage de la prise », le pêcheur a le choix de deux interprétations aux fins de l'assurance-emploi. Un pourcentage de la prise peut permettre de toucher des prestations d'assurance-emploi pour salariés ou des prestations saisonnières d'assurance-emploi. Si le pêcheur choisit d'être assuré comme salarié, il n'est pas admissible au programme mis en place. Il n'y a pas eu de confusion. C'était très clair. Vous ne pouvez pas prétendre être pêcheur si vous choisissez de vous considérer comme salarié. Cela est permis dans le secteur des pêches du fait de la prestation spéciale d'assurance-emploi pour pêcheurs, prévue dans la loi, en parallèle avec celle pour salariés. Il n'y a pas eu de confusion.
Madame la ministre, merci d'être venue. Le compte rendu montrera que, depuis que nous formons le gouvernement, les ministres ont comparu chaque fois que le Comité en a fait la demande. Ce n'était pas le cas du gouvernement précédent. L'ancien ministre a rarement comparu devant le Comité.
En fait, je veux examiner des points d'importance pour nos pêcheurs.
Dans votre déclaration liminaire, vous avez fait une observation tout à fait opportune: « source de développement économique rural durable ».
Madame la ministre, la pêche est en effet l'élément vital des collectivités côtières rurales. Si vous le pouvez, j'aimerais que vous expliquiez au Comité comment le gouvernement a renforcé les efforts de protection, car faute d'une protection adéquate des ressources halieutiques, la viabilité de ces collectivités côtières serait compromise.
Pourriez-vous expliquer brièvement comment nous avons accru la capacité du ministère de protéger les précieuses ressources halieutiques dont dépendent nos collectivités côtières?
:
Merci de cette question, monsieur Morrissey.
Je pense que tous les Canadiens, quelle que soit leur allégeance politique, veulent que les pêcheurs et leurs collectivités aient la capacité à long terme de gagner leur vie en mer.
Comme vous l'avez souligné, il s'agit d'assurer la viabilité des stocks. Le gouvernement a concentré ses efforts là-dessus au moyen de plusieurs programmes. Nous mettons l'accent sur la restauration côtière, de façon à pouvoir, dans les cas où les habitats sont un facteur limitatif des stocks de poissons, restaurer ces habitats et rétablir les stocks. Ce sont les pêches fragilisées qui retiennent notre attention. Malheureusement, c'est le cas de certaines de nos pêches. Les prises admissibles sont alors réduites, voire interdites, comme nous l'avons vu avec le sébaste pendant de nombreuses années.
Nous avons augmenté le nombre d'agents de surveillance et d'application de la loi pour nous attaquer au problème de la pêche illégale et non réglementée, que ce soit dans nos eaux côtières ou en haute mer. Nous disposons d'un certain nombre d'outils pour nous assurer de protéger ces stocks à long terme pour les collectivités côtières.
:
Je vous remercie, monsieur le président. Merci également à M. Morrissey.
Madame la ministre, je vous remercie d'être ici aujourd'hui, de même que les représentants du ministère.
Le gouvernement s'est engagé à conserver environ 25 %, je crois, de nos terres et de nos eaux d'ici 2025 et 30 % d'ici 2030. Nous savons que cela arrêtera et inversera la perte d'habitats naturels, protégera la biodiversité et renforcera la résilience au changement climatique partout au pays.
Pouvez-vous nous expliquer, madame la ministre, ce qui a été fait jusqu'à maintenant à ce chapitre? Quelles mesures prenez-vous pour atteindre ces objectifs sur le plan de la communication avec les parties prenantes, soit les pêcheurs et les autres parties concernées par ce programme?
:
Merci de la question sur ce programme de grande importance.
Au moment de notre élection, environ 1 % des zones océaniques se trouvaient dans des aires marines protégées. Je sais que les Canadiens sont heureux d'apprendre que c'est maintenant 14 % de nos zones océaniques qui y sont. Nous visons, vous le savez, 30 % d'ici 2030.
Ces aires protégées n'élimineront pas les possibilités de pêche. En fait, les quatre activités clés qui ne seront pas permises dans une aire marine protégée sont l'exploitation minière en eau profonde, l'exploitation pétrolière et gazière, le déversement de déchets et ce genre de choses. Nous travaillons en étroite collaboration avec nos partenaires autochtones. C'est un élément essentiel de notre engagement en faveur de la réconciliation avec les Autochtones de ne pas s'en tenir seulement à établir des partenariats avec les communautés autochtones, mais aussi d'intégrer leurs savoirs aux fondements de notre approche dans ce domaine.
Ce programme est aussi extrêmement important dans l'Arctique par les possibilités qu'il offre aux peuples autochtones. Nous accomplissons de réels progrès. Ce sera aussi une façon de faire avancer notre compréhension scientifique des répercussions du changement climatique sur les océans, ainsi que de leur capacité d'atténuation du changement climatique. J'attends avec impatience les modifications à la Loi sur les océans qui viseront le changement climatique dans nos océans.
:
Merci, monsieur le président.
Je remercie la ministre, ainsi que les fonctionnaires qui l'accompagnent, d'être des nôtres.
Nous sommes en train de mener une étude sur l'étiquetage et la traçabilité. Il s'agit de l'un des sujets d'étude que j'ai proposés au Comité.
Les témoins que nous recevons nous font découvrir qu'il y a de grandes différences dans les critères de qualité, de pêche responsable ou encore de salubrité selon qu'il s'agit d'importation ou d'exportation.
Que pensez-vous de ces différences, madame la ministre? Désavantagent-elles les pêcheurs canadiens par rapport aux importations et aux exportations de l'Union européenne?
:
Merci, monsieur le président.
Merci, madame la ministre, d'être ici aujourd'hui. J'ai plus de questions que je n'ai de temps, mais j'aimerais les aborder rapidement.
D'entrée de jeu, je tiens à dire que je comprends la frustration causée par le temps écourté de la comparution de la ministre, mais je tiens aussi à souligner, avec tout le respect que je dois au membre concerné, qu'un comportement agressif et conflictuel décourage les femmes de participer à la vie politique. Autour de la table aujourd'hui et actuellement au Parlement, les femmes ne sont que 30 %. À cette table, il y a concurrence entre moi et Mme Desbiens, et aujourd'hui la ministre qui s'est jointe à nous. J'espère qu'à l'avenir, lorsqu'elle comparaîtra devant le Comité, la ministre Murray sera traitée avec le respect qu'elle mérite. Personnellement, je ne peux que désapprouver la façon dont elle a été traitée. Je tenais à le dire et à exprimer mon ressentiment d'avoir dû en être témoin.
J'ai de nombreuses questions à vous poser, madame la ministre, et j'espère qu'il y aura également des questions de suivi. Madame la ministre, dans votre lettre de mandat, il est dit clairement que l'échéance pour l'élimination de l'aquaculture en parcs en filet dans les eaux de la Colombie-Britannique était la fin de 2025. Cet objectif énoncé ne semble pas correspondre aux actions de votre ministère ou à la situation réelle sur place. C'est ce que nous entendons. Par exemple, le MPO est en train d'examiner une demande présentée par une pisciculture en parcs en filet dans la baie Clayoquot qui pourrait entraîner une augmentation de 33 % de sa capacité.
Le MPO examine également les demandes pour la création d'une nouvelle salmoniculture en Colombie-Britannique. Je me demande pourquoi le MPO envisage même d'accueillir des demandes qui se traduiraient par une intensification de la pisciculture en Colombie-Britannique, alors qu'elles vont directement à l'encontre des engagements du gouvernement d'éliminer progressivement la salmoniculture en parcs en filet au cours des quelques prochaines années.
:
Je remercie la députée de son intervention sur le décorum au Comité. Merci beaucoup.
Je vous remercie de la question sur le point de mon mandat qui prévoit l'élaboration d'un plan responsable d'abandon progressif de la salmoniculture en parcs en filet dans les eaux côtières de la Colombie-Britannique d'ici 2025. Je mentionnerai qu'une partie de ce travail a déjà été réalisée, puisque plus de trois millions et demi de saumons ont été retirés du site de l'île Discovery depuis décembre 2020.
Au cours des prochains mois, nous élaborerons une ébauche de plan pour obtenir la rétroaction de l'industrie, des groupes d'intervenants et d'autres parties concernées, comme les travailleurs et les communautés autochtones. À mon avis, nous avons sur la côte Ouest une industrie salmonicole dynamique qui repose sur une technologie autre que celle des parcs en filet, c'est-à-dire qui procède d'une approche prudente, inclusive et fondée sur la science. Nous travaillons sur une feuille de route en ce sens.
:
Merci, madame la ministre.
J'ai d'autres questions concernant les piscicultures, mais je veux m'assurer d'aborder d'autres sujets d'importance.
L'été dernier, le MPO a pris la décision de fermer la majorité des pêches de la Colombie-Britannique afin de conserver les stocks de saumons en déclin marqué. Cependant, dans un rapport récent, nous avons vu que les pêcheurs de la Colombie-Britannique devaient rester au quai, tandis que les pêcheurs commerciaux de l'Alaska capturaient 800 000 saumons rouges en migration vers les eaux de la Colombie-Britannique. Il en était de même pour le saumon rose, le saumon kéta, le saumon chinook et le saumon coho.
La Commission du saumon du Pacifique se réunit cette semaine. Je me demande si vous allez soulever la question de l'interception du saumon de la Colombie-Britannique? De plus, le gouvernement est-il disposé à recourir aux mécanismes de modification du traité avant le prochain examen prévu en 2028 afin de régler ce problème avant l'épuisement des populations de saumon?
Je n'ai pas vérifié mon temps. Si j'ai le temps, ma prochaine question portera sur un problème que les pêcheurs commerciaux de la Colombie-Britannique ont clairement exprimé, à savoir que notre modèle actuel de délivrance de permis de pêche sur la côte Ouest est fondamentalement défaillant et laisse pour compte les pêcheurs locaux. C'est une question que le Comité, en particulier, a étudiée en détail en 2019, recommandant que le MPO élabore un modèle de délivrance de permis aux propriétaires-exploitants. Ces appels ont été repris par l'UFAWU.
Je me demande quand nous pouvons nous attendre à ce que le MPO crée un modèle de permis bénéficiaire pour les propriétaires-exploitants de la côte Ouest afin de soutenir les pêcheurs locaux, plutôt que les titulaires anonymes de permis que sont les sociétés étrangères.
:
Merci, monsieur le président.
Par votre entremise, monsieur le président, je vous remercie, madame la ministre, de comparaître aujourd'hui. Vous êtes ministre depuis maintenant 114 jours.
Madame la ministre, mon collègue M. Perkins et moi-même vous avons envoyé trois lettres il y a 57 jours, le 21 décembre. Nous n'avons pas encore reçu de réponse de votre part, bien que nous en ayons demandé une. Il semble que vous ne lisez pas votre courrier ou que vous faites fi de la responsabilité de répondre aux questions soulevées par les Canadiens et leurs représentants élus. Lequel est-ce?
:
Merci, madame la ministre.
Lorsque l'Initiative de la stratégie pour le saumon du Pacifique a été annoncée l'an dernier, l'ancienne ministre Jordan — elle était, je crois, la quatrième ministre en cinq ans, et vous êtes maintenant la cinquième — a répété à maintes reprises qu'elle serait élaborée à partir de zéro. La semaine dernière, à une réunion du Comité, un représentant du MPO a dit Comité que l'ISSP est le canal par lequel votre gouvernement réagit aux inondations qui ont ravagé la Colombie-Britannique et les habitats aquatiques en novembre et décembre derniers.
Madame la ministre, où en est l'ISSP et quand sera-t-elle mise en œuvre?
:
Merci, monsieur le président.
Les gens de la Colombie-Britannique connaissent la passion et les compétences de la ministre Murray en matière d'environnement, et pas seulement d'environnement naturel. Ses antécédents attestent également qu'elle comprend et estime les éléments essentiels de nos assises sociales, culturelles et économiques sur la côte Ouest. C'est ce qu'elle apporte maintenant à tout le pays. De là se présente, à mon avis, un conflit de fond, en particulier dans ce portefeuille.
Les stocks de poissons sont mal en point partout au pays. Nous constatons que nos pêcheurs ont du mal à gagner leur vie, pendant que le gouvernement s'efforce d'établir un équilibre entre, d'une part, la nécessité de préserver et rétablir les stocks et, d'autre part, l'intérêt des collectivités, petites et grandes, à assurer leur gagne-pain. J'aimerais demander à la ministre comment elle entend trouver un équilibre entre ces deux exigences concurrentes de son portefeuille.
:
Je vous remercie de la question et de votre contribution de longue date aux travaux du Comité.
Vous avez bien décrit le défi fondamental du secteur de la pêche. Les habitants des collectivités éloignées dépendent vraiment de leurs activités de pêche, mais m'affirment aussi qu'ils tiennent beaucoup à ce que leurs enfants et petits-enfants puissent continuer de vivre de la pêche et du travail de production qui en découle.
Nous avons tous le même intérêt, soit d'avoir, à long terme, un océan en santé. C'est la santé de l'océan qui est à la base d'une économie locale saine.
Je mentionne un programme qui, à mon avis, sera très utile à cet égard, soit la Stratégie de l'économie bleue, que mon mandat me prescrit de mettre au point. L'économie bleue sera fortement axée sur les collectivités rurales et les possibilités de développement, l'innovation et les moyens de créer et d'accroître l'emploi dans ces collectivités pendant que nous cherchons à restaurer nos pêches et nos océans et à les rendre résilients pour les années à venir.
:
Merci, madame la ministre.
Pendant que nous cherchons à établir un équilibre entre ces deux exigences, il y a un débat constant sur la validité de conclusions scientifiques. Ce débat est omniprésent. Au cours de la dernière législature, le ministère des Pêches et des Océans a publié des données scientifiques selon lesquelles les installations d'aquaculture sur l'île Discovery ne représentaient pas un risque important. Cette affirmation n'a pas passé la rampe.
Il se trouve d'autres gens pour contester les données scientifiques que le MPO utilise pour ne pas autoriser la pêche sélective de poissons marqués ou d'autres pêches qui, selon eux, sont suffisamment productives pour être exploitées.
J'aimerais que la ministre nous dise ce qu'elle pense de l'état de la science au MPO — surtout en regard des investissements majeurs que nous avons faits au cours de la 42e législature — et de ces controverses qui ne cessent de surgir.
:
La science est absolument fondamentale à notre travail au MPO. J'ai un grand respect pour les scientifiques du MPO. Nous avons considérablement renforcé le secteur scientifique au Canada après 10 ans de gouvernement conservateur qui, ayant peu de considérations pour la science, a réduit les budgets consacrés à la recherche scientifique. C'est un élément essentiel de ce que nous faisons.
Les scientifiques ne s'entendent pas toujours sur tout. La démarche scientifique est presque une remise en question constante. Les gens présentent leurs données et leurs résultats et en discutent avec les autres pour parvenir, dans la mesure du possible, à une conclusion commune. Les différences d'opinions et d'approches analytiques sont inhérentes à la science.
Pour revenir à la décision concernant la salmoniculture, le MPO dit que les risques particuliers pour le saumon sauvage du Pacifique sont minimes. Toutefois, ces risques minimes sont cumulatifs s'il y a un certain nombre de maladies ou de parasites éventuels. À mon avis, compte tenu de la crise profonde dans laquelle nous sommes en ce qui concerne le saumon sauvage du Pacifique, toute menace qui peut être contrée doit l'être. Nous voulons être la génération qui aura protégé le saumon sauvage du Pacifique, qui aura su assurer sa résilience et sa santé, pas l'inverse.
La science est importante, mais le résultat l'est tout autant. C'est ce sur quoi je suis résolue à faire porter l'essentiel de mes efforts.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Mme la ministre a dit quelque chose à propos de la pêche dans les aires marines protégées. Elle semble avoir dit que cette pêche était probablement permise. Or, elle est interdite dans le Banc‑des‑Américains. Il y a donc là une certaine confusion que je voulais simplement signaler au Comité.
Je voudrais revenir sur la pêche au capelan dans le Saint‑Laurent. Il s'agit d'un patrimoine immatériel auquel nous tenons énormément. Je comprends les grandes préoccupations des ministères au sujet de toutes sortes de choses, mais il faut aussi se soucier du savoir-faire qu'exige la pêche au capelan. Nous avons entre les mains, en ce moment, des documents dont nous avons fait part à la ministre et aux fonctionnaires. Il s'agit d'un ensemble d'études menées par des scientifiques qui nous confirment qu'il n'y a aucun lien entre la population de capelan du Saint‑Laurent et celle de Terre‑Neuve‑et‑Labrador, et qu'un petit capelan peut parcourir 200 kilomètres, mais pas 2 000.
Alors, j'insiste là-dessus. J'aimerais que la ministre me dise que les fonctionnaires de son ministère vont se pencher incessamment sur ce dossier afin qu'on ait la permission d'exercer dès le 1er avril la pêche au capelan à la fascine dans le fleuve Saint‑Laurent, dans Charlevoix.
:
J'aimerais attirer votre attention sur le fait qu'une quantité incroyable de capelan roule dans le fleuve Saint‑Laurent. On a rarement vu cela. Donc, la quantité y est.
Je souhaite que les scientifiques de votre ministère se penchent rapidement sur la question, parce qu'il y a en jeu deux pêches uniques au Canada. Si l'on n'accorde pas aux pêcheurs la permission d'exercer ces deux pêches dès le 1er avril, elles risquent de disparaître, et alors il ne resterait plus que celle dans les Maritimes. Au lieu de fixer la date au 1er avril, votre ministère l'a reportée au 1er juin, ce qui est affolant et catastrophique pour les pêcheurs.
J'aimerais vraiment que vous m'assuriez que, de toute urgence, votre équipe se penchera sur la question, madame la ministre. Pouvez-vous nous donner cet espoir, à nos pêcheurs et à moi?
:
Merci, monsieur le président.
Je remercie ma collègue de me céder de son temps de parole.
Par votre entremise, j'aimerais dire à la ministre que nous sommes heureux de l'accueillir aujourd'hui. Les pêcheurs de partout au Canada ont été heureux de la décision du gouvernement, en 2020, d'assouplir les critères d'admissibilité à la prestation d'assurance-emploi pour les pêcheurs dans le contexte de la pandémie et devant les difficultés auxquelles ils étaient confrontés. Après la dernière saison de pêche, les pêcheurs côtiers de la Colombie-Britannique, des centaines et des centaines d'entre eux, ont présenté une demande de prestations d'assurance-emploi en fonction des critères figurant sur le site Web du gouvernement. Il semble que, par la suite, que les critères sur le site Web ont été modifiés, si bien qu'EDSC rejette maintenant toutes leurs demandes.
J'ai parlé au syndicat des pêcheurs. J'ai parlé au centre d'action pour les chômeurs de Prince Rupert. Ces organismes travaillent depuis des décennies avec les pêcheurs pour les aider à demander des prestations. Ils comprennent les critères en détail. Ils sont déconcertés par ce qui se passe ici. Ils ont essayé à maintes reprises de communiquer avec votre ministère et avec EDSC, mais ils n'ont reçu aucune réponse.
Pouvez-vous dire au Comité si vous êtes au courant de ce problème et ce que vous faites pour le régler?
:
Je remercie le député de sa question.
Je suis certes au courant de la prestation aux pêcheurs et de la décision d'établir rapidement, en quelques semaines, cette nouvelle prestation en raison des répercussions éventuelles de la COVID-19 sur le revenu des pêcheurs, surtout de ceux n'ayant pas droit à la PCU.
Mon ministère, participant à l'action collégiale du gouvernement, fait tout ce qui est possible, par l'entremise de Service Canada et du ministère du Revenu, pour dissiper toute confusion. L'objectif était clair. Il s'agissait d'une prestation destinée à ceux qui n'étaient pas admissibles à l'assurance-emploi.
:
Le temps dont je dispose avec vous est très limité, alors j'y reviendrai avec eux plus tard.
Si vous pouviez vous reporter à cette lettre et vous arrêter vraiment à ce que les pêcheurs demandent... On leur interdit de pêcher depuis quelques années, même s'il y a des centaines de millions de poissons marqués qui viennent de l'État de Washington et qui sont là pour être capturés — 110 millions, pour être exact —, donc il y a des possibilités. Nous avons demandé la même chose à l'ancienne ministre, qui n'est plus là, et elle ne nous a pas écoutés. J'espère que nous pourrons vous entendre davantage, vous qui venez de la Colombie-Britannique.
Je passe à ma question suivante, qui se rapporte justement à ce dont vous parliez: une pêche sélective. On est en train de l'établir en Colombie-Britannique. Vous avez dit qu'il y en avait une, mais je vais poser une question précise de la part de Chris Bos, de la South Vancouver Island Anglers Coalition: « Toute cette idée d'opérer une transition... — et c'est mieux comme solution à long terme au problème des stocks de saumon en péril — ... une transition, disais-je, vers la pêche sélective du saumon quinnat et du saumon coho marqués est sans doute primordiale pour la survie à long terme de la pêche publique du saumon en Colombie-Britannique. Le marquage de tout le saumon d'écloserie des espèces quinnat et coho doit commencer le plus tôt possible, car il faudra plusieurs années avant que ces juvéniles à la nageoire rognée ne reviennent au lieu de pêche en tant qu'adultes marqués. »
Le délai est de trois à cinq ans, même si nous commençons dès aujourd'hui, madame la ministre.
Le gouvernement de la Colombie-Britannique a donné le feu vert à une pêche sélective du poisson marqué. Vingt-cinq députés de tous les partis, dont mon collègue Mel Arnold, ont signé cette lettre demandant une pêche sélective. La recommandation no 30 de la Commission Cohen — je l'ai ici — demande au ministère des Pêches et des Océans d'établir une pêche sélective. Quand donc la verrons-nous arriver, madame la ministre?
:
Merci, monsieur le président.
Merci, madame la ministre, de comparaître aujourd'hui.
Je sais, d'après vos antécédents, que vous vous investissez dans la conservation et dans la consultation des Autochtones et des collectivités, comme vous l'avez déjà mentionné au cours de cette réunion.
Nous avons déjà parlé de la Stratégie pour le saumon du Pacifique. Vous avez pu rappeler que c'était une priorité pour vous. Ce l'est pour moi aussi. Je représente le Yukon. J'ai été rassuré lors de notre réunion précédente avec des fonctionnaires d'apprendre qu'il y avait des consultations en cours.
J'aimerais que vous nous parliez, à titre de ministre, de vos discussions et de votre collaboration avec des partenaires yukonnais, tant à l'heure actuelle que... [Difficultés techniques]... les dirigeants autochtones au sujet de la mise en œuvre de la stratégie au Yukon.
:
Merci de votre question.
Quand vous dites que j'ai la réputation de consulter, vous avez raison. Je tiens aussi à mentionner qu'en tant qu'ancienne planteuse d'arbres, j'ai beaucoup d'admiration et de respect pour le travail que font les pêcheurs à la merci des éléments, beau temps, mauvais temps, pour faire vivre leur famille et soutenir leur économie locale. J'ai beaucoup d'estime pour eux.
Je comprends que la pêche au saumon au Yukon se heurte à d'énormes difficultés. Dès les premières semaines après mon arrivée au ministère, j'ai rencontré des dirigeants yukonnais — dont le ministre de l'Environnement — qui m'ont mise au courant. Oui, la Stratégie pour le saumon du Pacifique répondra certainement aux préoccupations, et j'ai hâte de la voir se déployer dans les mois à venir.
La santé des océans, c'est primordial pour les poissons et les pêcheurs. Au coût de 10 millions de dollars, nous avons pu retirer des océans quelque 1 300 tonnes d'engins fantômes et des centaines de kilomètres de cordages. Nous avons l'intention de poursuivre l'enlèvement des engins fantômes et de réduire par nos règlements les rejets de débris en mer. Par exemple, nous envisageons de modifier la réglementation pour prévenir ces rejets autour des fermes d'élevage de mollusques et de crustacés sur la côte Ouest.
Il en va de même de l'interdiction d'utiliser de la styromousse sur les quais. La styromousse est très néfaste pour les poissons. Lorsqu'elle est réduite en miettes, elle a l'air de la nourriture pour les poissons, qui s'en remplissent l'estomac et finissent par crever de faim.
Nous prenons beaucoup de mesures. C'est un enjeu important. Merci de l'avoir soulevé.
Je sais que, lorsque vous étiez ministre provinciale en Colombie-Britannique, vous avez présenté la première stratégie complète de recyclage total des produits, faisant porter aux producteurs une part de la responsabilité de retirer leurs produits du flux des déchets.
À votre avis, est-ce que cela revient à faire payer les pollueurs, et envisagez-vous quelque chose de semblable, dans votre rôle actuel, pour lutter contre la pollution par le plastique, en particulier les microplastiques?
:
Merci de votre question.
En effet, il est vrai que j'ai présenté le premier cadre de responsabilisation des producteurs à l'égard des matières nocives qui se retrouvent dans le flux des déchets.
Le plastique est un enjeu national qui dépasse les attributions du ministère des Pêches, alors je travaille avec le ministre de l'Environnement dans ce dossier, et je pense que la responsabilisation des producteurs à l'égard des déchets est une excellente idée à faire valoir. Moi, je suis tout à fait en faveur de ce modèle, qui me semble convenir parfaitement d'ailleurs au plastique, à la styromousse et aux engins de pêche. Je vous remercie d'avoir soulevé cette question.
:
Merci, monsieur le président.
Ma question s'adresse au sous-ministre.
Monsieur Sargent, à de nombreuses reprises devant le Comité, dans un certain nombre d'études, des gens se sont dits très inquiets de la croissance alarmante des ventes au comptant de homard et de crabe qui ne sont pas déclarées ou qui le sont en dessous de leur valeur. C'est considéré comme une des menaces les plus importantes pour ces deux espèces, sur lesquelles reposent les pêches durables les plus fructueuses de la côte Est.
Monsieur Sargent, êtes-vous au courant de cette préoccupation exprimée par les pêcheurs?
:
Comme disait le sous-ministre, c'est un dossier qui dépasse les attributions du MPO et qui relève plutôt de l'Agence canadienne d'inspection des aliments. Nous avons consulté toutes les parties intéressées dans ce dossier, en commençant par un simple examen de l'étiquetage erroné du poisson, destiné probablement à tromper le consommateur.
Les ministères ont décidé d'élargir leur intervention et ils ont publié un document de travail afin de mobiliser tous les intéressés. Une des choses auxquelles nous nous attendions, à juste titre, c'est que divers intervenants en viennent à envisager un système de traçabilité complet ou différent qui, au-delà d'établir que la morue est bien de la morue et non du tilapia à l'épicerie, apporte d'autres avantages comme la conservation, la lutte contre la pêche INN et quoi encore. Je crois que le ministre responsable de l'Agence publiera sous peu un rapport sur ce que nous avons appris à ce sujet, ce qui, bien sûr, marque le début de la prochaine ronde de consultations avec les parties intéressées. L'envergure du programme final reste à déterminer.
Je pense que la députée voulait savoir si nous faisions participer les intervenants à l'élaboration du programme, et la réponse à cette question serait oui.
:
Merci, monsieur le président.
Je crois que cette question s'adresse peut-être davantage au sous-ministre Sargent, mais quiconque se sent à l'aise d'y répondre peut le faire. J'aimerais revenir sur la question que j'ai posée à la ministre au sujet de l'abandon de l'aquaculture en parcs en filets ouverts dans les eaux de la Colombie-Britannique d'ici la fin de 2025. Je veux parler plus particulièrement du rapport intégral de 2021 de M. Beech, qui dit ceci:
toute stratégie de transition responsable doit positionner le secteur pour la croissance et la création d'emplois, en accordant une attention particulière aux économies rurales et côtières.
Malheureusement, j'entends parler de Premières Nations, de collectivités côtières et de travailleurs touchés qui ont été laissés dans l'ignorance et qui ne voient aucune mesure concernant un plan de transition responsable.
Pouvez-vous nous dire quand un échéancier sera établi pour un plan de transition responsable, et si le gouvernement mettra des fonds d'urgence à la disposition des travailleurs et des collectivités pour faciliter cette transition?
:
Monsieur le président, merci beaucoup de la question.
En ce qui concerne le plan de transition des parcs en filets, comme la ministre l'a indiqué un peu plus tôt, nous allons entreprendre des consultations sur un projet de plan, afin de pouvoir entendre les partenaires et les intervenants concernés de toute la Colombie-Britannique au sujet de l'élaboration du plan.
De plus, je tiens à souligner que pour ce qui est des intervenants touchés, comme vous l'avez mentionné, par exemple, il existe une série de programmes économiques qui leur sont destinés. Encore une fois, lorsque nous réfléchirons au plan de transition et au plan relatif aux parcs en filets, nous consulterons les Britanno-Colombiens et nous écouterons ce qu'ils ont à dire, avant que le plan ne soit finalisé.
Merci.
:
Merci. J'espère que cela sera clairement communiqué à ceux qui souhaitent planifier comment ils vont pouvoir continuer à nourrir leur famille.
Je crois que mon autre question s'adresse davantage à M. Pelletier.
J'aimerais parler brièvement du déversement de la cargaison du MV Zim Kingston sur la côte ouest de l'île de Vancouver, dont les conséquences se font encore sentir. Pas plus tard que la fin de semaine dernière, des bénévoles dirigés par Epic Exeo ont travaillé d'arrache-pied pour nettoyer encore plus de débris dont ils soupçonnent qu'ils proviennent d'un autre conteneur endommagé lors du même incident.
Je ne suis pas certain que cette question s'adresse directement à vous, mais alors que le gouvernement envisage la possibilité de prolonger le Plan de protection des océans au-delà de 2022, ferez-vous en sorte que soient incluses des dispositions pour un plan d'intervention intégré comprenant un groupe de travail local chargé de s'occuper des déversements de conteneurs, comme je l'ai proposé dans ma motion M-41?
:
Je suis prêt à répondre à cette question.
L'objectif de la récupération entière des milieux naturels correspond à un engagement plus large du gouvernement du Canada dans le contexte des négociations multilatérales concernant la Convention sur la diversité biologique, qui se déroulent actuellement. Le but est de rétablir la résilience et la durabilité de ces écosystèmes pour soutenir les moyens de subsistance.
En toute franchise, je ne pense pas que cela signifie revenir à l'époque de Jean Cabot, mais plutôt qu'il faut rétablir la capacité de ces écosystèmes, qu'ils soient terrestres ou aquatiques, de fournir les biens et les services dont dépendent les populations humaines.
:
Merci, monsieur le président.
Je remercie encore une fois les représentants du ministère d'être ici.
J'ai deux questions, dont une au sujet du sébaste. Nous savons qu'il y a un moratoire, qui est en place depuis environ 25 ans, si je ne m'abuse. Il y a deux types de sébaste. Les pêcheurs s'intéressent beaucoup à ce qui se produira en ce qui concerne le sébaste. On croit qu'il y a une abondance de sébaste et qu'il est possible de tirer parti de cela comme un autre moteur économique dans les collectivités côtières, comme celle où je vis et où beaucoup de gens ici présents vivent, surtout sur la côte Est, évidemment.
Monsieur Forgeron, je me demande si vous pourriez nous dire où nous en sommes dans l'examen du quota de sébaste.
:
Je vous remercie de la question. Ce stock nous intéresse parce que c'est probablement la première fois qu'on assiste à la fin d'un moratoire au sujet d'un stock commercial important qui y était assujetti depuis aussi longtemps.
Cette pêche n'est pas une nouvelle pêche ou une pêche émergente. Il s'agit en fait d'une pêche établie. Il se trouve que la gestion des pêches fait l'objet d'un moratoire en raison de la nature des stocks. Le député a raison de dire que l'une des espèces se trouve dans la zone d'état saine. Un autre semble sur le point de sortir de la zone de prudence et d'entrer dans la zone saine. Au bout du compte, toutes les décisions en matière d'accès et d'allocation sont du ressort de la ministre.
Il y a des gens dans les organisations traditionnelles qui ont pêché ce stock et qui ont participé à cette pêche. Avant de prendre des décisions définitives en matière d'accès et d'allocation, nous avons entrepris de vastes consultations auprès des intervenants, c'est-à-dire ceux qui ont traditionnellement participé à cette pêche et ceux qui souhaitent commencer à le faire. Ces consultations sont terminées.
Nous ferons bientôt des recommandations, nous l'espérons, à la ministre, en fonction de notre analyse et de ces consultations sur l'accès et l'allocation, en vue d'élaborer un plan de gestion intégrée des pêches pour la poursuite de la pêche à l'avenir, lorsque le moratoire sera levé, ce qui devrait se produire assez bientôt.
:
Il y a essentiellement deux processus que nous entreprenons à l'heure actuelle pour faire avancer la mise en œuvre du droit à la subsistance convenable des 35 nations signataires de traités des Maritimes et de la Gaspésie. À l'heure actuelle, nous avons trois ententes de réconciliation des droits qui couvrent quatre Premières Nations représentant 25 % de la population de l'ensemble des nations signataires de traités.
Nous avons entamé des négociations avec probablement un tiers d'entre elles, qui continuent d'utiliser ces ententes comme moyen privilégié de faire progresser la mise en œuvre des droits. Cela concerne surtout le Québec, le Nouveau-Brunswick et l'Île-du-Prince-Édouard.
En Nouvelle-Écosse, l'assemblée a rejeté le processus des ententes de réconciliation des droits comme moyen privilégié de faire progresser ce dossier à ce moment-ci, bien qu'elle ait la possibilité d'y revenir. Dans les collectivités de la Nouvelle-Écosse et dans certaines collectivités de l'Île-du-Prince-Édouard, où l'on réfléchit à la question, nous travaillons sur des plans de pêche pour la subsistance convenable dans le cadre d'un projet pilote offrant un accès temporaire. Cela nous permet de conclure des arrangements comme ceux avec la Première Nation Potlotek ou, plus récemment, avec les quatre Premières Nations du sud-ouest de la Nouvelle-Écosse.
Nous avons repris le dialogue avec les différentes Premières Nations qui s'intéressent à ces plans, y compris celles où il en existait déjà, parce que — pour répondre à une question qui a été posée plus tôt — les plans ne s'appliquent que pour une pêche en particulier et pour une saison en particulier, puis ils cessent d'exister.
:
Cela ne nous avance pas beaucoup.
Monsieur Sargent, un peu plus tôt, la ministre n'a pas manqué de souligner les investissements du gouvernement dans les activités scientifiques du ministère des Pêches et Océans au cours de la 42e législature.
Lorsque des investissements accrus dans les activités scientifiques ont été annoncés, j'étais heureux de cela, mais j'ai été déçu à maintes reprises par l'absence de résultats. Le financement de la recherche scientifique a été rétabli, mais les stocks importants, y compris ceux de saumon du Pacifique, sont pires aujourd'hui qu'ils ne l'ont jamais été. Il n'y a pas de plan de gestion intégrée des pêches pour près de 10 % des stocks de poisson canadiens. Des plans de rétablissement sont en place pour seulement 21 % des stocks qui se trouvent dans la zone critique, et 33 stocks se trouvent dans cette zone.
Ces écarts sont très préoccupants. Pourquoi existent-ils?
:
Je prends note de votre réponse. Si vous pouviez nous la fournir par écrit ultérieurement, nous vous en serions reconnaissants. J'aimerais passer rapidement à d'autres questions.
Ma prochaine question s'adresse à M. Davis.
En décembre dernier, le ministère des Pêches et Océans a pris la décision de réduire de 50 % les possibilités de pêche commerciale du crabe en Colombie-Britannique, dans la zone de pêche E. Cette décision a pris par surprise les pêcheurs de crabe de la Colombie-Britannique et leurs familles, certains pratiquant cette pêche depuis des générations. La décision a également pris les collectivités côtières au dépourvu.
Les pêcheurs de la zone E devaient commencer leur saison le 1er avril, c'est-à-dire dans 43 jours. En décembre, le ministère leur a dit qu'il faisait de son mieux pour atténuer les répercussions pour le secteur de la pêche au crabe commerciale. Comment votre ministère a-t-il atténué les répercussions de la décision qui a été prise pour les pêcheurs de crabe de la Colombie-Britannique?
:
Merci, monsieur le président. Je vais partager mon temps avec Mme Barron, du NPD. En fait, elle aura droit à la majeure partie de ce temps, car j'ai simplement quelques observations à l'intention des fonctionnaires.
Nous avons deux études très importantes à venir. Le ministère des Pêches et Océans doit être prêt. Il y a près de deux ans, le ministère était très concentré sur la question des données scientifiques concernant le problème des pinnipèdes sur la côte Est et sur la côte Ouest. Il faudra que vous soyez prêts lorsque les résultats de cette étude et les données scientifiques connexes nous arriveront — peu importe s'ils sont bons, mauvais ou neutres. Il faut être prêt pour cela.
Ma deuxième question porte, encore une fois, sur une étude très importante et nécessaire que nous essayons de réaliser depuis quelques législatures. Il s'agit de celle sur la pêche illicite, non déclarée et non réglementée. La motion des conservateurs demande un examen de toute cette question, non seulement dans les océans, mais aussi en amont. Le ministère des Pêches et Océans devra être prêt à nous parler des efforts d'application de la loi, de ce qu'il perçoit et des conflits et des écarts possibles entre la pêche sociale, culturelle et de subsistance des Premières Nations et ce qu'on pourrait légitimement qualifier de pêche illégale.
Je voulais simplement prévenir les fonctionnaires que ces deux domaines feront l'objet de questions de ma part et, j'en suis sûr, de la part des autres membres du Comité.
Sur ce, monsieur le président, j'aimerais céder le reste de mon temps à Mme Barron.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci, monsieur Hardie, de partager votre temps avec moi, ce qui me permettra de poser plus de questions.
Monsieur le sous-ministre Sargent, je crois que vous êtes le mieux placé pour répondre à ma question. En 2018, le gouvernement libéral a appuyé une motion du NPD, la motion M-151, qui visait à lutter contre la pollution par le plastique dans les milieux marins du Canada. Cela comprenait l'utilisation industrielle des plastiques, comme nous le voyons dans l'industrie de la conchyliculture. L'industrie est une source importante de microplastiques et de débris marins le long des côtes de l'île de Vancouver.
Je me demande pourquoi le gouvernement ne prend pas plus de mesures pour s'assurer que l'industrie canadienne de la conchyliculture, qui connaît une croissance rapide, dépend moins des plastiques.
Merci beaucoup de la question. En ce qui concerne les débris provenant des conchyliculteurs, en Colombie-Britannique, où nous sommes les principaux responsables de la réglementation, les conditions de permis des conchyliculteurs exigent que leurs activités n'en produisent pas.
De plus, j'aimerais mentionner que le ministère a déployé des efforts à cet égard dans le cadre du Programme d'adoption des technologies propres pour les pêches et l'aquaculture. Il s'agit d'un programme qui aide à améliorer les pratiques environnementales pour l'aquaculture, y compris pour les conchyliculteurs. Dans le cadre de deux projets que nous avons financés, nous avons fourni des fonds pour permettre aux conchyliculteurs d'éliminer la styromousse, qui risque, comme vous l'avez mentionné, de créer des débris, et de la remplacer par des billes de plastique, qui ne posent pas le même problème.
Je voulais simplement porter cela à l'attention des membres du Comité.
Comme nous le savons, la pêche récréative sur l'île de Vancouver est un moteur économique important. J'ai eu des nouvelles récemment de la Vancouver Island Economic Alliance qui, je le sais, vous a écrit pour souligner les répercussions doubles des restrictions liées à la COVID-19 et des fermetures de la pêche au saumon. Je suis tout à fait pour une approche prudente, bien sûr, à l'égard de la conservation, mais les travailleurs de cette industrie s'inquiètent des décisions qui auront une incidence sur leur moyen de subsistance. Ces travailleurs demandent plus de transparence, afin d'être des partenaires importants dans cette importante décision.
Je me demande si vous pourriez nous parler aujourd'hui de la façon dont le ministère travaille à promouvoir un dialogue constructif avec les travailleurs et les entreprises touchés sur l'île de Vancouver.
:
La députée a tout à fait raison de dire qu'il s'agit d'une question importante.
Nous avons un processus consultatif très bien établi avec le secteur de la pêche récréative, grâce au Conseil consultatif sur la pêche sportive, qui s'applique à l'échelle de la côte et qui est appuyé par de nombreux comités locaux appelés Comités consultatifs sur la pêche sportive. Grâce à eux, tous ceux qui s'intéressent à la pêche récréative ou qui y participent peuvent fournir des conseils au ministère, et nous avons la possibilité de discuter de nos approches de gestion.
En ce qui concerne les possibilités de pêche récréative sur la côte sud, comme la députée le sait probablement, la situation des stocks de saumon, en particulier, a suscité de graves préoccupations qui ont entraîné des restrictions et des limites concernant les possibilités de pêche. Cela pose des défis pour le secteur, et nous utilisons ce processus pour examiner nos plans avec lui.
:
Merci, monsieur le président.
J'aimerais juste faire un petit commentaire. J'ai entendu tantôt que le ministère collaborait avec les pêcheurs en matière de traçabilité. Par contre, les gens que je connais dans ce milieu me disent que les pêcheurs n'ont jamais été consultés à ce sujet. Seuls les membres du Regroupement des pêcheurs professionnels de homard du sud de la Gaspésie tiennent un journal de bord électronique et mettent un médaillon d'origine sur le homard. Alors, cela me rend un peu perplexe.
Je vais vous raconter rapidement une petite anecdote. Mon père est restaurateur. Nous sommes à L'Isle‑aux‑Coudres et nous nous faisons un devoir de servir du poisson de chez nous, idéalement du Québec, sinon des Maritimes. Un beau jour, nous achetons de la morue surgelée à l'unité qui nous est présentée comme étant un produit du Québec. Mon père ouvre une des boîtes et trouve, à l'intérieur, un petit papier indiquant « morue de la Russie ». Mon père n'a pas de cheveux, mais, s'il en avait eu, cela lui aurait fait dresser les cheveux sur la tête. Il a pris les boîtes de morue, d'une valeur de 560 $, et les a jetées à la poubelle. En effet, il est inconcevable pour nous de servir de la morue d'ailleurs.
Comment pouvez-vous expliquer qu'aujourd'hui, en 2022, on ne réussisse pas à avoir accès en priorité aux produits du Québec et du Canada, avant de se trouver à devoir acheter des produits d'ailleurs?
:
Merci, monsieur le président.
Je pose la question à la ronde pour que la personne la mieux placée puisse y répondre. Cela facilitera les choses.
Ma question porte sur une préoccupation majeure que j'entends de la part de nombreuses voix influentes, comme l'ancien chef et président de la First Nations Wild Salmon Alliance, Bob Chamberlin. La principale préoccupation a trait aux initiatives du gouvernement concernant le saumon du Pacifique, plus précisément le fait que le ministère des Pêches et Océans ne fournit pas un financement stable à long terme pour des projets tout au long du cycle de vie du saumon. Les électeurs s'inquiètent de l'avenir du saumon. L'absence de correspondance entre le financement et ce cycle de vie suscite de l'incertitude.
Pourriez-vous nous dire, en tenant compte de cette urgence, pourquoi le financement ne correspond pas aux besoins à long terme de ces populations de saumon?
Ce que j'entends, c'est qu'on craint qu'en l'absence de financement à long terme, il soit difficile de planifier des projets. Alors c'est peut-être quelque chose à envisager pour l'avenir.
Nous savons que l'Initiative de la Stratégie relative au saumon du Pacifique est le principal plan du gouvernement pour aider les populations de saumon sauvage du Pacifique en déclin et qu'un pilier clé de cette stratégie est la reconversion des pêcheurs et le retrait des permis. Les travailleurs dans le secteur de la pêche commerciale devraient avoir le soutien dont ils ont besoin pour quitter l'industrie avec dignité, et ce n'est malheureusement pas ce que nous voyons. Ils ont besoin des outils nécessaires pour réussir ailleurs si nous les obligeons à faire cette transition.
Est-ce qu'un plan d'urgence et de transition sera mis en place pour les travailleurs qui quittent cette industrie?
:
Merci, monsieur le président. Je vais partager mon temps de parole.
J'ai une autre question relativement à ce que j'ai déjà demandé. J'ai interrogé la ministre au sujet du programme pilote de pêche sélective en Colombie-Britannique.
Nous avons déjà entendu à maintes reprises des fonctionnaires du ministère, nous avons été témoin des travaux de la Commission Cohen et je pose cette question depuis plusieurs années. J'entends parler depuis longtemps de cette chimère qui ne se concrétise jamais. À quoi ressemble le programme pilote et qui y participe?
Je dirais en terminant qu'il y a le groupe que quelqu'un vient de citer, le Conseil consultatif sur la pêche sportive, et tous les groupes qui ont fourni des données scientifiques au ministère des Pêches et Océans, des données scientifiques qui ont été complètement ignorées dans le passé. C'est le même groupe qui devrait être chargé du programme pilote, qui devrait participer au programme pilote, mais qui n'est même pas au courant du programme, qui n'a pas reçu de dates ni d'information sur ce à quoi il est censé ressembler.
C'était l'entrée en matière de ma question, à laquelle je vous demanderais de répondre.
:
Certainement, monsieur le sous-ministre.
Comme le député le sait peut-être, l'an dernier, nous avons reçu une série de propositions de pêche sélective de la part du Conseil consultatif sur la pêche sportive, qui a donc participé activement à leur élaboration. Le ministère a examiné ces propositions en tenant compte des données scientifiques, mais aussi de choses comme la question de savoir si elles impliqueraient un accès à des fins alimentaires, sociales ou rituelles pour les Premières Nations, et il a pris des décisions qui, très franchement, étaient conservatrices, compte tenu de l'état des stocks dans le sud de la Colombie-Britannique, non pas seulement ceux du Fraser, mais ailleurs aussi.
Le COSEPAC a fait des évaluations sur plus de 30 stocks de saumon chinook et de saumon sockeye...
:
Je vous les enverrai plus tard. Merci.
J'ai soulevé cette question lors de la réunion que nous avons eue avec la ministre, il y a quelque temps, et j'ai soumis une lettre sur la question de la pêche à la civelle, pour laquelle j'ai obtenu une réponse générale, mais j'attends toujours une réponse précise.
Comme vous le savez, les pêcheurs de civelle de ma circonscription ont présenté une proposition de permis et d'installation de transformation dans la circonscription que je représente au cours des deux dernières années, en partenariat avec la Première Nation Acadia. Selon eux, on leur a dit récemment qu'ils n'obtiendraient pas de permis et que les nouveaux permis pour la civelle ne seraient accordés qu'aux Premières Nations, dont certaines n'en ont même pas fait la demande.
Pourriez-vous nous dire où en est la délivrance de nouveaux permis pour la pêche à la civelle en Nouvelle-Écosse et au Nouveau-Brunswick?
:
Je vous remercie de la question.
Monsieur le président, je vais décrire quelques-unes des activités que nous menons à cet égard. Nous travaillons en étroite collaboration avec nos collègues d'Environnement et Changement climatique Canada dans le cadre de leurs efforts pour lutter contre la pollution par le plastique et, de façon plus générale, pour répondre aux questions concernant la création d'une économie circulaire.
À cet égard, les microplastiques dont le député parle ont souvent plus leur origine en amont et dans les systèmes terrestres. Notre travail avec Environnement Canada consiste à nous attaquer à certaines de ces sources en amont et à déterminer des mesures pour prévenir et éliminer ces substances une fois qu'elles sont dans les cours d'eau. Cet effort est actuellement en cours et s'appuie sur les engagements pris au G7 et au-delà, et nous avons hâte de présenter plus de détails à ce sujet dans les mois à venir.
:
Oui, cela concerne précisément les recommandations.
L'une des recommandations, par exemple, portait sur la réalisation d'une analyse comparative des régimes de délivrance de permis et de gestion sur les côtes Est et Ouest. Nous avons confié ce travail à un sous-traitant. Un rapport a été rédigé et publié vers mars 2021.
Nous avons également entrepris des travaux en réponse aux recommandations liées à la transparence afin d'analyser les exigences techniques associées à la création d'un registre des permis et des quotas qui serait accessible au public, à quiconque veut faire des recherches. Nous avons par ailleurs lancé un dialogue très sérieux avec certains des groupes-clés afin de véritablement préparer le terrain en vue de discussions plus vastes au sujet de l'ensemble des recommandations.
En dernier lieu, je mentionnerai une recommandation portant sur le genre de données socioéconomiques que nous recueillerions pour éclairer les décisions. Nous travaillons également avec notre groupe des politiques pour déterminer quels autres types d'enquêtes ou de collecte de données nous pourrions entreprendre pour répondre à cette recommandation. Enfin, pour ce qui est de cette série plus vaste de recommandations, nous nous attendons à entreprendre un dialogue plus vaste avec des groupes externes au sujet des recommandations du comité FOPO dans les prochains mois.
:
Merci. Ces recommandations sont très importantes pour la côte Ouest en raison de la situation là-bas.
J'aimerais que le ministère m'écrive pour me dire à quels autres ministères nous devrions faire appel. Le MPO n'a pas l'habitude de se mettre le nez dans des projets comme la création d'un registre de la propriété effective des permis et des quotas. Si le MPO peut le faire, très bien. Sinon, à qui devrions-nous nous adresser?
Pour ce qui est de la mise en œuvre de ces recommandations, même si, à l'heure actuelle, nous nous visons à faire en sorte que personne n'attrape le dernier poisson, nous espérons qu'un jour, nous retrouverons l'abondance. Les questions relatives au partage des bénéfices tirés des poissons pêchés dans l'océan seront vraiment importantes et nous voulons être prêts pour cela.
Monsieur le président, c'est tout ce que j'avais à dire. Merci.
:
Merci, monsieur le président.
Les pêcheurs sont marginalisés dans les importantes discussions portant sur leur gagne-pain. Avec la disparition des scientifiques et de l'industrie des tables de concertation, les pêcheurs participent de moins en moins aux processus scientifiques et de gestion du MPO. Par exemple, les pêcheurs ont demandé que des travaux scientifiques soient effectués dans de nouvelles frayères de maquereau au large de la côte est de Terre-Neuve. Ils ont volontairement prélevé des échantillons et proposé de recueillir des données scientifiques que le MPO ne recueillera pas, mais les pêcheurs de maquereau continuent d'être ignorés alors que leurs quotas ont été confisqués.
Pour ce qui est des pêcheurs œuvrant dans des pêcheries comme celle du maquereau, vous engagez-vous à créer un système qui leur permettrait de participer davantage à la gestion des sciences de la pêche? Si oui, à quel moment mettriez-vous en œuvre un tel système si vous décidiez de laisser les pêcheurs participer davantage aux travaux scientifiques?
:
Je commencerai par vous demander de m'excuser parce que mon casque d'écoute ne fonctionnait pas au début de la séance. Malheureusement, je n'utiliserai que le micro de l'ordinateur.
Pour répondre à la question de M. Small au sujet du maquereau, je dirai simplement qu'il est vraiment important d'avoir des discussions ouvertes avec les pêcheurs au sujet des données scientifiques requises. C'est pourquoi, pour la pêche au maquereau, nous avons mis sur pied un groupe de travail technique composé de scientifiques, de gestionnaires et de pêcheurs il y a un certain nombre d'années. Nous avons cherché à accroître la collecte de données, ainsi qu'à répondre aux questions des pêcheurs.
Nous avons examiné un certain nombre de régimes d'échantillonnage. Nous avons recueilli des spécimens juvéniles, nous avons fait des recherches génétiques et nous continuons de collaborer avec les pêcheurs pour répondre à leurs questions.