Bienvenue à la 44e séance du Comité permanent des pêches et des océans de la Chambre des communes.
Cette réunion se déroule de façon hybride, conformément à l'ordre de la Chambre du 23 juin 2022.
Avant de commencer, j'aimerais faire quelques observations à l'intention des témoins et des membres du Comité.
Veuillez attendre que je vous donne la parole en vous désignant par votre nom avant de parler. Pour ceux qui participent à distance, cliquez sur l'icône du microphone pour activer votre micro. Veuillez désactiver votre micro lorsque vous ne parlez pas.
Il y a une interprétation pour ceux qui sont sur Zoom. Au bas de l'écran, vous avez le choix entre l'anglais et le français. Ceux qui sont dans la salle peuvent utiliser l'oreillette et sélectionner le canal désiré.
Veuillez adresser tous vos commentaires à la présidence.
Enfin, je vous rappelle qu'il est interdit de prendre des captures d'écran ou des photos de votre écran. Les délibérations seront disponibles sur le site Web de la Chambre des communes.
Conformément à la motion de régie interne du Comité concernant les tests de connexion pour les témoins, j'informe le Comité que tous les témoins ont effectué les tests de connexion requis avant la réunion.
Conformément au paragraphe 108(2) du Règlement et à la motion adoptée le 4 octobre 2022, le Comité reprend son étude des répercussions de la crise climatique.
J'aimerais souhaiter la bienvenue à notre premier groupe de témoins.
Nous accueillons de nouveau, représentant l'Union des pêcheurs des Maritimes, Martin Mallet, directeur général, et Luc LeBlanc, conseiller aux pêches. Nous accueillons également Robert Macleod, président de l'Association des producteurs de fruits de mer de l'Île-du-Prince-Édouard.
Merci d'avoir pris le temps de venir aujourd'hui. Vous disposerez chacun de cinq minutes pour faire une déclaration préliminaire.
J'invite l'Union des pêcheurs des Maritimes à commencer, s'il vous plaît, pour cinq minutes ou moins.
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Merci, monsieur le président, et merci au Comité de nous donner l'occasion de présenter de nouveau aujourd'hui un exposé sur un dossier très important et sur la situation sur la côte Est.
Je m'appelle Martin Mallet. Je suis le directeur exécutif de l'Union des pêcheurs des Maritimes. Je suis accompagné aujourd'hui de mon collègue Luc LeBlanc, notre conseiller aux pêches.
Je vais faire ma présentation en français.
[Français]
L'Union des pêcheurs des Maritimes, ou UPM, est une organisation qui représente plus de 1 300 pêcheurs propriétaires côtiers du Nouveau‑Brunswick et de la Nouvelle‑Écosse. Depuis sa création en 1977, l'UPM a pour mission de représenter, de promouvoir et de défendre les intérêts des pêcheurs côtiers des Maritimes et de leurs communautés.
La plus récente tempête tropicale qui est passée dans le Canada atlantique est la deuxième à nous avoir frappés sévèrement en seulement trois ans. Il y a eu la tempête Dorian en 2019 et, cet automne, Fiona. Les changements climatiques ne sont plus à prévoir seulement pour l'avenir, puisque nous sommes les deux pieds dedans depuis déjà plusieurs années dans nos régions maritimes, sur la côte est du Canada.
Fiona est maintenant reconnue par les experts comme étant l'une des tempêtes les plus intenses et dommageables de l'histoire canadienne récente. Son passage a directement touché nos pêcheurs-membres de la région sud‑est du Nouveau‑Brunswick, du golfe de la Nouvelle‑Écosse et du Cap‑Breton. Les infrastructures portuaires, les voies navigables et les équipements de pêche ont été endommagés à divers degrés en fonction des circonstances régionales et de la trajectoire de la tempête.
J'aimerais vous faire part de quelques recommandations.
Premièrement, nous pensons que le ministère des Pêches et des Océans, ou MPO, devrait investir de manière considérable dans les infrastructures portuaires partout dans les provinces maritimes et au Québec, et ce, afin de protéger les quais et les vaisseaux de pêche contre des marées de tempête de plus en plus fréquentes et progressivement plus hautes. En particulier, il est nécessaire d'augmenter la capacité de résistance des brise-lames contre ce type de marée, de même que de relever la hauteur des quais afin d'éviter qu'ils soient submergés pendant les tempêtes. Justement, les quais dans nos régions qui avaient été rénovés dans cette intention au cours des 10 dernières années ont pour la plupart survécu à la tempête Fiona en ne subissant que des dommages mineurs.
Deuxièmement, l'UPM recommande l'ajout de ressources au programme de dragage des chenaux de navigation menant aux ports de pêche. L'ensablement des ports et des chenaux de navigation représente un problème historique sur la côte est du Nouveau‑Brunswick et dans une partie du golfe de la Nouvelle‑Écosse. La géologie sablonneuse de la région fait que des tempêtes comme Fiona et Dorian aggravent considérablement la situation et empêchent de plus en plus nos bateaux de pêche de sortir en mer. En particulier, l'UPM déplore l'absence d'équipes de dragage capables de réagir rapidement, surtout dans le cas d'ensablement pendant la saison de pêche. Nous recommandons donc que le MPO mette sur pied une équipe de réaction rapide dédiée au dragage d'urgence des ports et des chenaux de navigation dans le but ultime de limiter les pertes économiques de l'industrie des pêches, dont les saisons d'activité sont courtes puisqu'elles ne durent qu'environ deux mois la plupart du temps.
Troisièmement, puisque les entreprises de pêche perdent de plus en plus de journées d'opération en mer en raison des intempéries, nous recommandons que le MPO adopte une approche plus flexible en ce qui concerne les dates d'ouverture et de fermeture des saisons de pêche. Nous recommandons en particulier que le MPO rajoute à la fin de la saison les journées de pêche perdues en raison de la mauvaise météo, de sorte que cette saison ne soit pas écourtée par les tempêtes de plus en plus fréquentes.
Quatrièmement, nous recommandons la continuité à long terme des efforts du MPO en ce qui a trait aux opérations de récupération d'engins de pêche perdus, en collaboration avec les associations de pêche. Il y aura davantage de tempêtes importantes au cours des années à venir, ce qui aggravera le problème des engins de pêche perdus, et nous devrons faire tout notre possible afin de limiter l'incidence de ces engins sur les écosystèmes et les espèces marines.
Enfin, cinquièmement, nous recommandons la création d'un programme d'aide financière pour les entreprises de pêche directement touchées par la tempête Fiona. Les entreprises de pêche exploitant le homard dans la zone de pêche 25 du détroit de Northumberland cet automne ont notamment subi des pertes importantes, car la saison de pêche était en cours et la zone était dans la trajectoire directe de la tempête. Selon nous, ce programme d'aide devrait aider à couvrir les dommages causés aux engins de pêche ou leur perte, en l'occurrence les casiers à homard, les dommages aux bateaux, ainsi que les revenus perdus en raison des pertes de journées et de casiers de pêche.
Sur ce, je vous remercie. Nous serons heureux de répondre à vos questions sur le sujet.
J'aimerais remercier tout le monde de nous avoir invités à cette réunion et de nous donner l'occasion de nous exprimer.
Contrairement à l'Union des pêcheurs des Maritimes, l'Association des producteurs de fruits de mer de l’Île-du-Prince-Édouard n'a pas vraiment de quais ou d'équipement à perdre en cas de tempête, mais nous avons besoin de nombreuses routes d'accès pour nous rendre à différentes rivières. Pour l'essentiel, notre équipement tient dans nos mains. Lors de la tempête Fiona, la marée était si forte qu'une grande partie de l'île a été fermée à la pêche aux fruits de mer.
Nous représentons les pêcheurs de myes communes, les pêcheurs de palourdes américaines, qui ont besoin d'entrer dans l'eau pour pêcher, parce qu'il n'y a pas d'autre équipement que les mains pour ces pêches. Ces pêcheurs ont perdu deux semaines de leur saison, ce qui représentait un revenu considérable. Étant donné que les critères d'admissibilité à l'assurance-emploi sont plus élevés, c'était une période critique de l'année où les gens essayaient d'obtenir le reste de leurs timbres, parce qu'il faut toute une année pour le faire. Il faut pêcher à la marée. La marée avant l'ouragan était défavorable. La semaine suivante, les marées étaient favorables, mais les cours d'eau étaient fermés pendant deux semaines. C'était une perte financière importante pour ces pêcheurs.
Pour ce qui est du secteur ostréicole, les trois quarts de l'île ont été fermés, de sorte que de nombreux pêcheurs ne pouvaient pas pêcher. Notre acheteur n'a pas voulu acheter parce que les laboratoires étaient fermés et ne pouvaient pas faire des tests sur les huîtres, et il n'a pas voulu acheter tant qu'il n'était pas certain qu'il était sécuritaire d'expédier la marchandise. Nous avons également perdu une semaine de revenus à cause de cela.
Je ne sais pas quelles recommandations formuler. Vous ne pouvez pas réparer dame Nature. En ce qui concerne l'amélioration des quais ou quoi que ce soit de ce genre, certaines de nos routes d'accès nécessitent des travaux, pour sûr. L'érosion cause l'envasement des fonds où nous pêchons. Les zones doivent être draguées à la suite de ces tempêtes. Nous avons subi beaucoup de pertes financières. Beaucoup de pêcheurs ont été durement touchés.
Encore une fois, je remercie tout le monde de nous avoir permis de participer. Je suis prêt à répondre à vos questions.
Merci.
Je vais probablement partager cette réponse avec mon collègue ici présent, Luc LeBlanc.
Au cours des 10 dernières années — et je parle de l'est du Nouveau-Brunswick et de certaines parties de la Nouvelle-Écosse du côté du golfe — nous avons investi dans bon nombre de nos quais principaux — ceux qui accueillent entre 6 et 75 bateaux — pour rehausser les brise-lames, les digues, et des travaux ont également été effectués autour de l'infrastructure interne des quais. Parmi les quais qui ont été endommagés dans l'est du Nouveau-Brunswick, par exemple, beaucoup n'ont subi que des dommages mineurs. Les marées étaient à un niveau tel qu'un grand nombre de quais ont été submergés pendant quelques heures, mais malgré cela, la plupart des équipements ont été épargnés.
Cependant, il y a des quais qui n'avaient pas fait l'objet d'investissements depuis longtemps. Bon nombre des petits quais, surtout ceux qui ont été cédés dans le cadre du programme des ports pour petits bateaux du MPO, n'ont pas bénéficié de ce genre d'investissements ces 10 à 20 dernières années. Surtout dans des régions comme le Cap-Breton, il y a beaucoup de petits quais. C'est un problème qui va se poser à l'avenir, car comment pouvez-vous aider cette infrastructure alors qu'elle ne relève plus du MPO?
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J'aimerais mentionner que nous avons été relativement chanceux, parce que la tempête est plutôt passée à l'est du Nouveau-Brunswick.
Comme le mentionnait M. LeBlanc un peu plus tôt, ce qui cause la majorité des dégâts, c'est l'onde de tempête. Dans certains cas pour Fiona, la marée était tellement haute qu'elle a failli pousser les bateaux de pêche sur les quais, ce qui a obligé leurs propriétaires, des capitaines, à stationner leur camion sur le quai pour empêcher les bateaux d'embarquer sur le dessus du quai. Dans le futur, il va certainement y avoir des problèmes liés à la hauteur des quais. Comme l'a mentionné M. LeBlanc, l'ajout d'un second brise-lame permettrait de réduire les effets de l'onde de marée. Il faudrait qu'on se penche sur cela.
Pêches et Océans Canada, son programme Ports pour petits bateaux et les administrations portuaires sont en dialogue constant afin d'établir la liste des priorités quant aux quais les plus touchés.
Cela dit, il y a un manque de main-d'œuvre et d'entrepreneurs pour réparer les quais les plus endommagés par la tempête, que ce soit dans les Maritimes ou au Québec, comme en a parlé M. Morrissey plus tôt. On va devoir aborder cet important problème au cours des prochains mois, parce que la saison de pêche va commencer au printemps prochain dans la plupart des régions.
Merci beaucoup aux témoins d'aujourd'hui. J'aurai quelques questions à poser à M. LeBlanc et à M. Mallet sur l'infrastructure, s'il me reste du temps, mais j'aimerais commencer par M. Macleod.
Vous avez fait des commentaires intéressants, monsieur Macleod, au sujet de l'assurance-emploi. Je pense en fait aux travailleurs, à leurs familles, à leurs maisons et à ce qui s'est passé dans la collectivité. Nous savons que l'assurance-emploi a vu le jour il y a plus de 50 ans. Ses créateurs ne pensaient probablement pas aux changements climatiques et à leurs répercussions sur les travailleurs, et nous savons que ces événements se produisent fréquemment.
Pourriez-vous nous dire ce que vous en pensez? Ces comités peuvent faire des recommandations. Pensez-vous qu'il y a des changements à apporter à l'assurance-emploi pour tenir compte des changements climatiques? J'aimerais savoir ce que vous pensez des répercussions. Comment cela a‑t‑il affecté les travailleurs, leurs familles et leurs maisons? Qu'est‑il arrivé aux travailleurs après cette tempête?
Oui, le taux de chômage a augmenté cette année. Les pêcheurs avaient besoin d'un revenu plus élevé pour être admissibles. Dans le cas du homard, on peut gagner beaucoup d'argent assez rapidement, mais dans le cas des praires, des palourdes américaines et des huîtres, il faut deux saisons complètes pour obtenir suffisamment d'argent. Vous ne gagnez pas d'argent dans ce secteur.
Lorsque le climat change et qu'il y a des tempêtes, cela a une incidence non seulement sur les zones fermées pendant deux semaines et sur les pêcheurs, mais aussi sur les acheteurs. Lorsque les acheteurs sont touchés, ils ne peuvent pas expédier leurs huîtres. Il reste donc beaucoup plus d'huîtres dans leurs huîtrières. En conséquence ils n'achètent plus à la fin de l'automne. Notre saison automnale est toujours en cours, et ce, jusqu'à la fin du mois, mais il y a des acheteurs qui ont cessé d'acheter il y a deux semaines. Avec cette fermeture, ils n'expédient plus aucun produit, alors ils ne vont pas continuer à acheter.
Vous ne pouvez pas vendre pendant ces deux semaines, puis votre acheteur arrête deux semaines plus tôt. Un mois de votre saison est perdu, et il vous faut plus d'assurance-emploi. C'est très difficile pour beaucoup de pêcheurs.
Sur l'île, avec les deux zones, surtout à Charlottetown, la situation est vraiment mauvaise. Il y a le prix de l'essence, le fait de devoir vous déplacer lorsque vous ne gagnez pas beaucoup, mais vous avez besoin de ce revenu pour votre assurance-emploi, puis votre acheteur arrête ses activités. La pêche des fruits de mer a connu beaucoup de difficultés financières en raison de la tempête Fiona, c'est certain.
Je ne sais vraiment pas quelle serait la réponse à cette question, mais il doit y avoir des exceptions lorsqu'une telle situation se produit. Ce n'est pas de votre faute, comme pêcheur, si vous perdez deux semaines parce que la pêche n'est pas ouverte dans votre région, que l'acheteur arrête ses activités deux semaines plus tôt et qu'un mois de votre revenu disparaît.
Pour dire les choses ainsi, compte tenu du coût des choses et du fait que tout le monde essaie d'élever sa famille, ce n'était certes pas une situation facile pour beaucoup de gens.
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Merci, monsieur le président.
Merci à tous les témoins d'être avec nous.
Avant toute chose, je veux dire à M. Perkins que je suis fier des investissements que nous avons faits relativement aux ports pour petits bateaux. Si M. LeBlanc n'avait pas été le ministre des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne à l'époque, je pense qu'on n'aurait pas reçu ces 400 millions de dollars d'investissements supplémentaires dans les ports pour petits bateaux. On n'aurait probablement pas eu non plus les 400 millions de dollars pour les pêches ni une Loi sur les pêches modernisée qui protège le propriétaire exploitant.
Ma région a reçu 75 millions de dollars pour les quais, mais ce n'est pas encore assez. Les quais de ma région ont été laissés à l'abandon pendant plusieurs années avant mon élection et on essaie de les rebâtir.
Messieurs Mallet et LeBlanc, comme vous l'avez dit, le nord du Nouveau-Brunswick a été un peu moins frappé par la tempête, mais elle a quand même causé des dommages.
J'ai constaté dans votre présentation que vous parliez de dragage. Ce qui m'enrage, c'est que, chaque année, les fonctionnaires du ministère savent très bien quels ports de ma région auront besoin de dragage pour l'ouverture de la pêche, mais qu'on attend à la dernière minute, quand la pêche doit commencer, pour le faire.
Avez-vous constaté cela et faites-vous part de ces préoccupations aux fonctionnaires du ministère quand vous les rencontrez?
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Merci, monsieur le président.
Évidemment, le Québec a été moins touché par cette tempête, mais la hausse du niveau de la mer est flagrante. Par exemple, chez moi, à L'Isle‑aux‑Coudres, il y a des périodes dans la journée où les voitures, les ambulances et les autres véhicules d'urgence ne peuvent même pas traverser, parce que le niveau de l'eau monte plus haut que le quai et le traversier ne peut donc pas embarquer et débarquer des voitures. Des gens sont donc mis à mal par une désorganisation des services d'urgence causée par les changements climatiques.
Si on ajoute à cela les problèmes liés à la pêche que vous rencontrez plus loin dans le golfe du Saint‑Laurent, dans les Maritimes et aux Îles‑de‑la‑Madeleine, il est évident que nous devons nous adapter aux changements climatiques. On revient de la COP27, où on a entendu dire que le Canada n'avait pas fait bonne figure en matière d'environnement et de lutte contre les changements climatiques.
Pensez-vous qu'on doit simplement agir de façon palliative, ou a-t-on besoin de lancer une attaque massive contre les investissements dans les énergies fossiles, par exemple? Selon vous, doit-on agir sur les deux plans de façon très intense?
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Oui, une des options serait peut-être d'examiner le modèle qui a servi récemment lors de la pandémie de COVID‑19, où on pouvait obtenir des prêts dont une partie était convertible en subvention.
La difficulté ici, c'est d'essayer d'évaluer le besoin réel par pêcheur. Chaque situation est différente; pour nous par exemple dans la ZPH 25, où la pêche se poursuivait durant la tempête, certains pêcheurs du côté est de la zone ont eu très peu de dommages à leur équipement, tandis que la plupart des nôtres du côté ouest ont été très touchés.
Dans certains cas, il y avait des casiers à homards qui étaient neufs ou presque neufs. Normalement, ils durent entre cinq et six ans, mais avec cette tempête, même si les pêcheurs ont pu récupérer leur équipement, sa durée de vie est déjà réduite de quelques années. Par conséquent, ils devront le remplacer beaucoup plus tôt que prévu, et cela ne faisait sûrement pas partie de leur plan d'affaires.
Il est très important pour eux d'avoir accès à des prêts ou à une aide de ce genre pour pouvoir réinvestir dans leurs entreprises.
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Merci, monsieur le président, et bonjour aux témoins. Madame Zarrillo, merci de vous joindre à nous aujourd'hui.
Une des nombreuses choses qu'on apprend dans un comité comme celui‑ci, où on entend tellement d'experts de différents domaines, c'est qu'il y a souvent des thèmes récurrents. Cela fait quatre ministres des Pêches des provinces de l'Atlantique qui nous disent que nous sommes en pleine crise climatique et que nous devons nous adapter. Nous entendons la même chose de la part des pêcheurs, des associations de pêcheurs, des transformateurs et des ONG.
Certains de ces thèmes récurrents sont, premièrement, que nous traversons une crise climatique; deuxièmement, que c'est la plus grande industrie du Canada atlantique qui est touchée par les effets de cette crise sur les pêches; et troisièmement, qu'il faut plus d'investissements. Depuis 2015, nous avons investi environ 1 milliard de dollars dans les ports pour petits bateaux. Comme l'a dit M. Cormier, ce n'est pas suffisant. Nous devons faire mieux et nous devons aussi adapter nos façons de faire.
Cela dit, il y a beaucoup de matière à réflexion ici, et j'ai particulièrement aimé la conversation entre M. Mallet et M. Cormier au sujet d'un comité stratégique. Je trouve que c'est une idée intéressante.
J'aimerais qu'on prenne le temps de vider la question des ports résilients face aux changements climatiques. Mon père, lorsqu'il était sauveteur dans les mines, faisait souvent venir les savants ingénieurs de Montréal pour rencontrer les mineurs et leur dire comment exploiter la mine et comment en assurer l'intégrité structurelle. Souvent, les mineurs disaient: « Venez ici, mon ami. Je veux vous parler de la manière dont nous pensons pouvoir faire marcher cette mine. » Ce sont les praticiens, en l'occurrence les pêcheurs et leurs associations, qui savent comment faire marcher les choses.
En ce qui concerne la résilience environnementale des ports pour petits bateaux, je me demande, monsieur Mallet, monsieur LeBlanc et monsieur Macleod, si vous pouvez nous donner une idée de ce que cela signifie pour vous de créer des ports résilients, ou toute autre infrastructure côtière, comme les usines de transformation qui sont à quelques pieds de l'océan. Qu'entendez-vous par des ports pour petits bateaux et d'autres aménagements résilients sur le plan environnemental? Quelles mesures faut‑il prendre à cet égard, disons, l'an prochain ou au cours des deux ou trois prochaines années?
Nous allons commencer par M. Mallet.
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Nous reprenons nos travaux, car nous sommes fin prêts à accueillir notre deuxième groupe de témoins.
J'ai quelques consignes à leur intention.
Veuillez attendre que je vous nomme avant de prendre la parole. Si vous participez par vidéoconférence, cliquez sur l'icône du microphone pour l'ouvrir et fermez‑le lorsque vous ne parlez pas.
Pour l'interprétation sur Zoom, vous avez le choix au bas de votre écran entre le parquet, le français ou l'anglais. Si vous êtes présents dans la salle, vous pouvez vous servir de l'écouteur et sélectionner le canal désiré. Tous les commentaires doivent être adressés à la présidence.
J'aimerais maintenant souhaiter la bienvenue à nos témoins. Le président du Conseil canadien des pêches, Paul Lansbergen, est ici en personne. Bien entendu, il est un habitué de notre comité. Nous accueillons aussi Richard Ablett, qui est vice-président et directeur scientifique en chef de Sogelco International Incorporated.
Merci d'avoir bien voulu comparaître aujourd'hui. Vous avez chacun cinq minutes pour faire votre déclaration préliminaire.
Nous commençons par M. Lansbergen. Vous disposez de cinq minutes ou moins, s'il vous plaît.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie le Comité de m'avoir invité à comparaître. Je suis très heureux de revenir ici en personne pour la première fois dans la présente législature.
Comme bon nombre d'entre vous le savent, le Conseil canadien des pêches est l'association commerciale nationale qui représente les transformateurs de tout le pays. Tous nos membres pêchent aussi en mer.
En ce qui concerne le sujet de l'étude d'aujourd'hui, j'aimerais dire que j'ai personnellement travaillé sur des politiques climatiques pour trois secteurs différents au cours des 20 dernières années, à divers degrés parfois, et que j'ai pu ainsi me familiariser avec des mesures d'atténuation, d'adaptation et de résilience. Je suis heureux que vous meniez cette étude. C'est un sujet important et chaque petit geste est utile.
Pour mettre en contexte les répercussions de l'ouragan Fiona sur nos membres, je dois d'abord décrire un peu où ils sont situés et comment ils mènent leurs affaires.
Nos membres exploitent des usines de transformation aux quais, et leur pêche se fait en grande partie, mais pas exclusivement, à l'aide de navires qui congèlent les prises en mer. Les quais qui reçoivent ces navires doivent être de bonne taille et aménagés en eau profonde, et ils appartiennent en grande partie à des intérêts privés. Quant aux usines qui sont approvisionnées par des petits navires ou des pêcheurs indépendants, les quais peuvent être beaucoup plus exposés aux phénomènes météorologiques extrêmes, comme vous l'avez entendu de la part d'autres témoins.
Je signale que nos membres n'ont été touchés qu'indirectement par Fiona. Je suis de tout cœur avec ceux qui ont été frappés de plein fouet. Je ne peux qu'imaginer à quel point il peut être effrayant de se faire arracher sa maison, son entreprise ou, pis encore, ses proches par un ouragan.
Cependant, il y aura des contrecoups dans toute la chaîne d'approvisionnement, parce que la capacité de pêche se trouve réduite. Les transformateurs n'auront plus la même quantité de produits à offrir à leurs clients et ils pourraient perdre de l'espace sur les tablettes, ce qui est toujours difficile à récupérer.
Plus tôt cette semaine, vous avez entendu le témoignage d'Océans Nord. Je ne suis peut-être pas toujours d'accord avec Mme Fuller, mais je tiens à dire que, dans sa déclaration préliminaire, elle a bien décrit les défis qui se présentent avec les changements climatiques.
Si vous permettez, je vais faire quelques brèves observations sur les changements climatiques en général, vus sous l'angle de l'atténuation, de l'adaptation et de la résilience. Puis je me ferai un plaisir de répondre à vos questions.
Pour ce qui est de l'atténuation, les mesures qu'on peut prendre dans l'ensemble du secteur et sur toutes les côtes varient selon des circonstances internes et externes. Par exemple, l'électrification est une bonne option pour la flottille côtière, mais pas nécessairement pour la flottille de haute mer. L'hydrogène conviendrait peut-être mieux pour remplacer le mazout dans les navires de haute mer.
Parmi nos membres, des entreprises ont largement opté pour les solutions à portée de main, c'est‑à‑dire les mesures qui conservent l'énergie et qui réduisent les coûts. Les mesures de nature à transformer le secteur sont plus lentes à venir parce qu'elles comportent beaucoup plus de risques et qu'elles exigent davantage de collaboration et beaucoup plus d'argent. Cependant, la Supergrappe de l'économie océanique et d'autres initiatives font progresser de nouvelles techniques, comme le simple fait de remplacer les panneaux de chalut, ce qui pourrait augmenter le rendement du carburant de plus de 30 % en réduisant de beaucoup la traînée exercée sur le navire.
Pour ce qui est de l'adaptation, nous subissons déjà les effets des changements climatiques sur les océans et nos ressources halieutiques, et ces effets ne feront que s'accentuer dans les décennies à venir.
Le MPO travaille avec la FAO et des pays alliés pour mieux comprendre ces effets et les stratégies d'adaptation correspondantes. J'applaudis cette collaboration, qui porte en grande partie sur la gestion de nos ressources halieutiques et de l'écosystème océanique en général, mais aussi sur la réglementation qui gouverne notre secteur.
J'ai hâte de voir où nous mènera le dialogue sur ces questions complexes. Un bon exemple est la façon dont les données scientifiques sur les pêches et les décisions de gestion qui en découlent tiendront compte des répercussions climatiques. Il sera primordial de consulter le secteur au fur et à mesure, pour que nous soyons en mesure de les comprendre et d'y adhérer.
De façon plus générale, pas seulement pour le MPO, une stratégie nationale d'adaptation a été publiée hier. Je m'en réjouis, mais je dois dire qu'elle a été élaborée sans grande consultation avec le secteur océanique, et en particulier le secteur des pêches. En fait, avec toute l'attention portée à l'économie bleue et aux océans, on aurait pu s'attendre à ce qu'un des thèmes de la stratégie soit précisément l'océan. Au lieu de cela, l'océan est présent de façon essentiellement implicite, et non explicite, à travers les cinq thèmes.
Franchement, j'ai été très déçu de la démarche suivie et du projet de stratégie. Je suis encore en train d'étudier la version finale, mais un survol rapide ne m'a pas permis de repérer grand-chose qui ait changé dans la façon d'aborder les océans ou les pêches.
À propos de résilience, je dirai que la véritable résilience est une notion qui s'étend à l'ensemble des actifs du secteur, à l'infrastructure communautaire et, en fait, à la chaîne d'approvisionnement mondiale. Vous avez entendu de nombreux témoignages à ce sujet.
Nous devons, individuellement et collectivement, décider comment et où nous allons construire l'infrastructure. Par exemple, nos codes du bâtiment, nos normes techniques qui disent où et comment nous travaillons et vivons doivent mieux intégrer la notion de résilience.
Merci. Je serai heureux de répondre à vos questions.
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Bonjour, monsieur le président et honorables membres du Comité.
Je m'appelle Richard Ablett. Je représente Sogelco International, une entreprise de transformation et de commercialisation de produits de la mer établie à Montréal. La société possède et exploite deux usines dans les Maritimes.
L'une, Bolero Shellfish Processing, se trouve au Nouveau-Brunswick. Elle est située à Saint-Simon et exploite des produits traditionnels issus de la transformation du homard et du concombre de mer. Une deuxième usine, où je travaille aujourd'hui, se trouve à Summerside, à l'Île-du-Prince-Édouard: Summerside Seafood Supreme. Notre usine participe à la production de produits de spécialité, y compris une gamme de repas préparés aux fruits de mer réfrigérés et pasteurisés. Ils sont commercialisés partout en Amérique du Nord comme produits de détail de masse. Ensemble, ces deux usines fonctionnent toute l'année et emploient environ 280 personnes. Les ventes de Sogelco se situent entre 50 et 60 millions de dollars. C'est une entreprise familiale qui existe depuis 46 ans.
Aujourd'hui, nous essayons de faire connaître au Comité le point de vue des entreprises en aval, des transformateurs secondaires qui apportent aux produits une valeur ajoutée. Notre activité se situe à la fin de la chaîne de valeur, dans le secteur des produits de la mer de l'Île-du-Prince-Édouard. Une nouvelle menace de perte de marché plane sur nous.
Ces derniers jours, j'ai écouté les délibérations du Comité. L'accent est beaucoup mis sur le segment primaire de l'activité, sur la reconstruction de l'infrastructure. Notre entreprise se situe à la toute fin de la chaîne, en un sens, en tant qu'acheteur de produits de l'aquaculture à l'Île-du-Prince-Édouard, en particulier les moules. Les moules vivantes constituent la base d'une gamme de nos produits. Si vous regardez juste derrière moi, vous voyez, à titre d'exemple, des produits de type « moules au beurre à l'ail », avec une forte teneur en moules cultivées de l'Île-du-Prince-Édouard. Ces produits se vendent partout au Canada et aux États-Unis, par l'entremise de la chaîne Costco et des points de vente de Walmart. Walmart et Costco sont d'importants acheteurs de nos produits. Nos ventes augmentent.
La caractéristique intéressante des produits provenant de cette usine est qu'il s'agit de produits pasteurisés et réfrigérés, jamais congelés. Cela nous permet de produire et de commercialiser un produit destiné à des créneaux spécialisés de ces chaînes de grande distribution sans devoir affronter la concurrence des produits congelés. Notre usine peut produire 20 000 unités par jour.
En toile de fond, il faut reconnaître que l'ouragan Fiona a eu des répercussions massives sur l'infrastructure et sur la principale ressource de la pêche et de l'aquaculture à l'Île-du-Prince-Édouard et dans la région. De toute évidence, une aide à la reprise s'impose pour ce que nous appelons le début de la chaîne de valeur.
Notre usine de Summerside est un exemple en temps réel d'un impact imprévu de l'ouragan sur une entreprise en aval. Je suis certain que beaucoup d'autres transformateurs secondaires de la région auront des problèmes semblables. Nous présentons cet exemple pour élargir vos perspectives.
Cette usine de Summerside a conclu une entente d'approvisionnement à long terme avec les producteurs et les transformateurs de moules de la côte nord de l'Île-du-Prince-Édouard, plus précisément avec Prince Edward Aqua Farms, l'un des trois plus grands exploitants de la province. Cette entente est en place depuis 12 ans. La chaîne d'approvisionnement n'a jamais été interrompue et elle peut fournir des moules de haute qualité à l'usine et répondre à nos spécifications. L'an dernier, nous avons acheté 1,1 million de livres de moules à notre fournisseur. Nous devrions passer à 1,7 million cette année en raison de l'augmentation des ventes des produits que vous voyez derrière moi, mais aussi pour trois nouveaux produits qui seront lancés en 2023. Sans vouloir entrer dans les détails, il s'agirait de moules supplémentaires vendues au détail: des moules Arrabbiata, du cari thaïlandais et un repas de fruits de mer.
Je voudrais vous parler de notre nouveau dilemme pour expliquer ensuite comment il serait possible d'atténuer les difficultés.
À l'heure actuelle, l'usine doit s'adapter à une réduction de l'approvisionnement en moules pouvant atteindre 500 000 livres en raison des pertes subies dans le secteur des ressources, le maillon de la chaîne qui nous précède. Elle doit donc absorber une réduction de l'approvisionnement, qui passe de 1,1 million de livres à 700 000. De toute évidence, le fournisseur doit s'occuper de ses propres ressources et de ses propres clients, principalement en tant que fournisseur de produits vivants. Les moules sont expédiées partout en Amérique du Nord, et environ 80 % de l'offre canadienne provient de l'Île-du-Prince-Édouard.
Cette réduction de nos activités de transformation peut nuire à la capacité de notre entreprise de respecter les ententes qui ont été conclues l'été dernier avec les grands détaillants au sujet des prix et de la disponibilité. C'est vraiment une question qui peut avoir des répercussions importantes sur l'entreprise, et nous sommes probablement [difficultés techniques] lancer de nouveaux produits si l'approvisionnement est réellement réduit.
Les fournisseurs ont augmenté le prix facturé à l'usine en raison des répercussions de Fiona et parce qu'ils doivent assumer les coûts de nettoyage.
Par souci de clarté...
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Merci, monsieur le président. C'était un excellent témoignage, et je suis certain qu'il n'y aurait pas de problème à l'entendre une deuxième fois.
Je remercie les témoins d'avoir pris le temps de nous faire part de leurs précieux points de vue sur les répercussions de l'ouragan Fiona sur leurs secteurs respectifs.
Les témoins nous ont parlé de beaucoup de choses jusqu'à maintenant. Ils ont été très clairs au sujet de l'urgence d'agir et du besoin impérieux d'adaptation et d'infrastructures résilientes pour faire face aux changements climatiques constants qu'il faut affronter. Tous ceux que nous avons entendus ont insisté là‑dessus.
Je voudrais connaître l'avis de chacun de vous. Le gouvernement a‑t‑il eu une réaction satisfaisante et assez empressée jusqu'à maintenant pour remettre l'infrastructure en état? Il faut assurer la résilience à temps pour la saison prochaine afin de soutenir le secteur de la pêche et les entreprises à tous les stades du cycle: pêche, transformation et entreposage. Il ne faut pas oublier non plus la commercialisation, car les entreprises expédient dans le monde entier les excellents produits de la mer qui viennent de notre région.
Qu'en pensez-vous tous les deux?
Je vais commencer par vous, monsieur Lansbergen, puis je passerai à M. Ablett.
M. Ablett est‑il au courant?
Il dit que non. D'accord.
Il en a été beaucoup question. Il s'agit de s'assurer que nous avons des ports durables pour petits bateaux et que nous avons une bonne infrastructure en place à l'avenir.
C'est le message qui a été martelé. Nous entendons beaucoup parler de l'urgence climatique et des promesses sont faites, mais il semble que la réponse jusqu'à maintenant ait été inadéquate et insuffisante pour répondre à l'urgence du moment ou, surtout, au besoin de mettre en place notre infrastructure, ainsi que l'équipement dont les pêcheurs ont besoin pour faire ce qu'ils font le mieux, c'est‑à‑dire récolter les fruits de la mer que nous aimons voir récoltés. C'est l'urgence de la situation qui compte le plus.
À propos des changements climatiques, il a été beaucoup question de tarification. Selon moi, il faut parler beaucoup plus de l'adaptation et aussi de la résilience des infrastructures et veiller à ce que l'investissement immédiat soit fait là où il doit se faire si nous voulons que les produits arrivent sur le marché à temps et que les pêcheurs retournent en mer.
Je vous remercie de nous avoir accordé du temps.
Mon temps de parole est‑il écoulé, monsieur le président?
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Je vous remercie de votre question. Mon français n'est pas très bon. Je vais donc répondre en anglais.
[Traduction]
C'est une bonne question.
Je n'ai pas étudié de très près les programmes agricoles, parce que j'ai eu l'impression que comparer l'agriculture à la pêche sauvage, c'était comparer des pommes et des oranges. Ayant examiné la question en prévision de ma comparution d'aujourd'hui, j'estime qu'il y a peut-être des aspects plutôt pertinents des programmes d'assurance destinés aux agriculteurs qui, malgré quelques différences, pourraient être très utiles dans le secteur des produits de la mer.
L'impact sur le marché... La perte de revenu, que ce soit pour les pêcheurs ou les transformateurs... La capacité ne peut pas être remplacée immédiatement. Vous avez entendu parler des difficultés liées au retard dans le dragage, la reconstruction des ports et le remplacement des bateaux.
Il faudrait que j'examine de plus près les tenants et aboutissants, mais il me semble qu'il existe des possibilités.
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Merci, monsieur le président.
Je vais poser mes premières questions à M. Lansbergen.
Je vous remercie d'avoir un peu changé l'optique cet après-midi avec ce deuxième groupe de témoins. Je veux parler plus précisément de la sécurité alimentaire. Il a été question de l'aval. Il n'y a pas moyen d'aller en aval du consommateur.
Monsieur Lansbergen, nous avons entendu des témoignages aujourd'hui au sujet des tests, et nous savons qu'il peut être très dangereux d'avoir un produit qui n'a pas été testé. J'y pensais en réfléchissant à ces questions.
À propos de la sécurité alimentaire, y a‑t‑il des mesures de protection qui devraient être recommandées, compte tenu des aléas des changements climatiques et du fait qu'on peut manquer de génératrices pour la réfrigération?
Quelle infrastructure est nécessaire pour protéger la chaîne d'approvisionnement? Nous avons entendu parler un peu des routes et des problèmes d'affaissement.
Par souci de la salubrité des aliments, quelles mesures pouvons-nous prévoir pour assurer la sécurité alimentaire? Nous consommons ces aliments.
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Je vous remercie de la question.
Selon moi, on n'accorde pas suffisamment d'attention aux répercussions de Fiona sur la commercialisation en aval. De toute évidence, on se préoccupe beaucoup de la reconstruction des infrastructures, mais toute la chaîne de valeur comprend les ressources primaires transformées en produits destinés aux consommateurs. Le positionnement du marketing et le maintien de la marque et des ventes sont évidemment des enjeux qui vont évoluer avec le temps, à mesure que les répercussions des changements climatiques s'aggraveront.
Dans le cas particulier de notre entreprise, nous sommes actuellement menacés. Nous serons peut-être en mesure de nous débrouiller, mais il est certain qu'il faut faire beaucoup plus d'efforts pour comprendre ce qui se passe lorsqu'on vend sur le marché des exportations et aux marchands du secteur du détail de masse. Ces marchands sont sans pitié quand on ne peut pas les approvisionner.
Dans la production de moules et d'huîtres, par exemple, il faut compter de deux à quatre ans pour rétablir la biomasse permettant d'apporter aux consommateurs ces produits d'exportation.