Bienvenue à la 65e séance du Comité permanent des pêches et des océans de la Chambre des communes. Cette réunion se déroule de façon hybride, conformément à l’ordre de la Chambre du 23 juin 2022.
Je rappelle à tout le monde que vous devez adresser vos observations à la présidence. Il est interdit de prendre des captures ou des photos de votre écran. Les délibérations seront disponibles sur le site Web de la Chambre des communes.
Conformément à la motion de régie interne du Comité concernant les tests de connexion pour les témoins, j’informe le Comité que tous les témoins se sont soumis aux tests requis avant la réunion.
Conformément au paragraphe 108(2) du Règlement et à la motion adoptée le 18 janvier 2022, le Comité reprend son étude des impacts sur l’écosystème et de la gestion des populations de pinnipèdes.
Je souhaite la bienvenue à notre premier groupe de témoins.
Nous accueillons par vidéoconférence Carl Walters, professeur émérite de l’Institute for the Oceans and Fisheries de l’Université de la Colombie-Britannique. Par vidéoconférence également, nous avons Tore Haug, scientifique émérite de l’Institut de recherche marine, et, de Maritime Seal Management Inc., nous accueillons Daniel Lane.
Merci d’avoir pris le temps pour comparaître aujourd’hui. Vous disposerez chacun de cinq minutes pour faire une déclaration liminaire.
Nous allons commencer par M. Walters, pour cinq minutes ou moins.
J’étudie les populations, la dynamique et les changements des écosystèmes du saumon sur la côte du Pacifique depuis une cinquantaine d'années. Il y a quelques années, des représentants de la Pacific Balance Pinniped Society — des témoins que vous avez entendus — m’ont demandé de rédiger une proposition pour la chasse commerciale au phoque sur la côte Ouest, dans le but premier de réduire l’abondance de phoques et favoriser l’augmentation des populations de saumon.
Je vais soulever quelques points généraux, et vous pourrez aborder d’autres points dans vos questions par la suite.
Tout d’abord, il y a probablement deux fois plus de phoques et d’otaries de Steller sur la côte de la Colombie-Britannique aujourd’hui qu’il y en a eu au cours des derniers milliers d’années, parce que les Premières Nations les récoltaient intensivement avant l’arrivée de l'homme blanc sur la côte. Cela a permis de réduire considérablement le nombre de têtes. Les lions de mer en particulier, consomment maintenant plus de poissons que toutes les pêches commerciales réunies n'en prélèvent, surtout du merlu et du hareng, mais aussi du saumon. Ils mangent plus de 300 000 tonnes de poisson par année. L’augmentation du nombre de phoques et de lions de mer depuis 1970 a été associée à des taux de mortalité plus élevés, en particulier des saumons quinnat et coho de la côte Sud de la Colombie-Britannique et des populations de hareng de l’extérieur de la côte Nord.
Nous ne parlons pas d’un nouveau phénomène en lien avec les changements climatiques récents. La pêche au saumon quinnat et au saumon coho dans le détroit de Georgia, l’une des pêches les plus importantes en Colombie-Britannique, a commencé à s’effondrer dans les années 1980. Cet effondrement n’a pas été corrigé ou renversé par les restrictions imposées par John Fraser quand il était ministre des Pêches, ni même par les restrictions plus sévères imposées par David Anderson dans les années 1990, lorsqu’il a exigé que la priorité soit accordée à la conservation et que la pêche commerciale au saumon le long de la côte soit fermée.
La proposition de la Pacific Balance Pinniped Society part en grande partie de l’idée de réduire les populations de pinnipèdes d’environ 50 % pour les amener à un niveau de productivité optimale pour soutenir la récolte. Une récolte durable se traduirait par un revenu d’au moins 1,5 million de dollars par année pour les gens qui font la récolte.
Cette proposition a fait couler beaucoup d’encre au MPO au cours des dernières années. La principale excuse du ministère pour ne pas agir a été l'absence de preuves établissant que les pêches seraient ainsi économiquement viables, mais il n'a pas pour autant autorisé de prélèvements pour voir comment développer des marchés pour la vente des animaux. Le MPO n’a jamais tenu compte des répercussions des phoques et des lions de mer dans sa planification stratégique et n’a même pas approuvé de prélèvements commerciaux à titre d’essai. Les Premières Nations peuvent maintenant obtenir des permis pour abattre des phoques, mais seulement à des fins alimentaires et rituelles. Le simple fait de lever cette restriction relative à la vente à des fins alimentaires et cérémonielles de leurs permis déboucherait aux tests de récolte et de commercialisation nécessaires.
Il n’est pas certain que la réduction des populations de pinnipèdes se traduise par une augmentation des stocks de saumon, parce qu'on ne sait pas dans quelle mesure une grande partie des saumons mangés par les phoques et les lions de mer ne seraient pas de toute façon morts à cause de maladies et d’autres facteurs.
La politique de réduction des phoques ou la politique de développement de la chasse est ce que nous appelons une expérience de « gestion adaptative ». Il a de bonnes chances que le succès soit au rendez-vous. Andrew Trites vous a dit que la probabilité n’était que de 30 %. Je ne sais pas où il a été cherché ce chiffre. Il n’y a aucune donnée scientifique à l’appui. À mon avis, la probabilité d’un résultat positif, dans le cas du saumon, est d’au moins 50 %.
Voilà qui conclut ma déclaration liminaire.
En Norvège, l’un des principes de base de la gestion des phoques et des baleines est qu’aucune chasse ne peut être envisagée si l’on ne dispose pas d’informations à jour sur l’abondance de la population visée.
Dans notre région, les morses sont protégés depuis 1952, alors que le phoque annelé, le phoque barbu, le phoque commun et le phoque gris sont chassés dans le cadre d’une très petite chasse au gibier. La chasse commerciale norvégienne a toujours concerné le phoque du Groenland dans la mer du Groenland et le sud-est de la mer de Barents et le phoque à capuchon dans la mer du Groenland.
Les plus récents relevés de populations de blanchons, en 2022, donnent à penser que le taux de reproduction du phoque à capuchon demeure très faible, puisqu'il est inférieur de 10 % aux chiffres de 1946. La stratégie de prélèvement prudent étant maintenant en vigueur, il est conseillé d'interdire la chasse de ce phoque dont la population est protégée depuis 2007.
Les estimations de naissances de bébés phoques du Groenland pour 2022 dans la mer du Groenland sont semblables aux estimations par relevé faites de 1991 à 2018. Les troupeaux comptent probablement quelque 500 000 ou 600 000 individus et font toujours l’objet d’activités de chasse commerciales à petite échelle. En 2022, le nombre de prélèvements a atteint 1 400 individus.
Les relevés aériens produits récemment par les Russes concernant les troupeaux de phoques du Groenland dans la mer Blanche/mer de Barents donnent à penser qu’il y a peut-être eu une baisse soudaine du nombre de naissances après 2003. Néanmoins, les troupeaux regroupent encore quelque 1,5 million d’individus, et à l’heure actuelle, les Norvégiens se livrent à une chasse modérée. Les Russes ont chassé dans le secteur jusqu’en 2008.
Il est bien connu que la dynamique des populations de phoques du Groenland a changé en raison des activités de chasse commerciales, qui ont provoqué de fortes baisses du stock après la Seconde Guerre mondiale. Cependant, le fait d’avoir réduit le nombre de captures autorisées et d’avoir amélioré la gestion a atténué les répercussions de la chasse et, de nos jours, le nombre de captures dans les secteurs West Ice et East Ice est nettement inférieur aux recommandations de la communauté scientifique pour une exploitation durable.
Selon une étude récente, la consommation de proies par les mammifères marins dans notre secteur — autant par les phoques que par les baleines — représenterait quelque 25 tonnes par an. Par comparaison, l'ensemble des pêches dans ce même secteur ne représente qu'un peu plus de 4 millions de tonnes par ans.
Au côté de la morue et du petit rorqual, le phoque du Groenland fait partie des principaux prédateurs de l’écosystème de la mer de Barents. Dans la décennie ayant précédé l’année 2015, la population de morues a atteint des sommets inégalés. Malgré cela, la croissance et les conditions de vie des morues sont demeurées relativement stables. Cependant, l’état corporel du phoque du Groenland et du rorqual — d'après l'épaisseur de la couche de graisse — s’est dégradé. Selon une hypothèse qui pourrait expliquer cette situation, la morue surclasse les mammifères marins dans la concurrence pour les ressources alimentaires, toujours dans notre secteur.
Les changements climatiques représentent un défi pour plusieurs populations de pinnipèdes. En raison des diminutions observées et prévues dans la couverture de glace, les espèces de phoques pagophiles, comme le phoque du Groenland et le phoque à capuchon, devront composer avec une perte marquée de leur habitat dans les aires de reproduction traditionnelles. Des changements s’observeront sans doute dans leurs aires de répartition, et l'on assistera aussi à une réduction des populations, avec des conséquences sur les activités de chasse traditionnelles.
Merci.
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Bonjour, monsieur le président.
Je suis à Petit de Grat, au Cap-Breton, et je reconnais que je suis sur le territoire traditionnel du peuple Micmac, l'Unama'ki.
Monsieur le président, distingués membres du Comité, je vais poser trois questions au sujet de votre mandat. Premièrement, l'impact des phoques sur les stocks revient‑il à dire que l'inaction du MPO sur ce plan trahit une incapacité documentée à s'acquitter de son mandat de conservation et de biodiversité? Deuxièmement, existe-t‑il un potentiel commercial pour les produits du phoque malgré la fermeture de certains marchés? Troisièmement, pourquoi le Canada ne soutient‑il pas la gestion active?
M. Perkins, qui siège à ce comité, a reconnu qu'en 2012, le MPO a recommandé de prélever 73 000 phoques gris dans le golfe du Saint-Laurent. Les membres du Comité savent qu'aucune mesure de ce genre n'a été prise à l'égard des phoques.
Comme M. Walters l'a déclaré, les sciences marines sont notoirement incertaines, et pourtant, il y a 15 ans, les scientifiques du MPO ont déclaré que le stock de morue de l'Atlantique, dans le Sud du golfe du Saint-Laurent, allait assurément disparaître d'ici 40 ans en l'absence de toute pêche. En 2019, dans sa dernière évaluation du stock, le MPO a déclaré qu'il faut s'attendre à ce que cette population de morue continue de décliner jusqu'à l'extinction.
La description que font les scientifiques du MPO des impacts des phoques menant à coup sûr à la « disparition » et à l'« extinction » de l'espèce est choquante et inquiétante. Je pose donc à nouveau la question: l'inaction du ministère viole-t‑elle la Loi sur les pêches du Canada et la Convention internationale sur la biodiversité? Ce comité peut‑il communiquer efficacement les obligations juridiques canadiennes au Cabinet afin qu'il agisse?
Le Comité a entendu des témoignages retentissants selon lesquels les marchés ne sont manifestement pas un facteur de dissuasion. Les retombées socioéconomiques et les produits de santé humaine obligent le Canada à développer une industrie et à approvisionner les marchés pour la consommation mondiale.
Le Comité a entendu parler de l'éducation et de la sensibilisation en ligne par le Réseau des sceaux et de la chasse au phoque. Dion Dakins a parlé de la demande mondiale d'oméga‑3 à base d'huile de phoque. Je mentionne également le travail en cours de Perennia, en Nouvelle-Écosse, concernant l'analyse de la viande de phoque pour le précieux marché des aliments crus pour animaux de compagnie, et leur intérêt à acquérir la capacité disponible pour effectuer ce travail en Nouvelle-Écosse.
Il est nécessaire de faire appel à Exportation et développement Canada et d'étendre le SCPMA pour soutenir la chasse au phoque à l'échelle nationale et l'accès aux marchés mondiaux.
M. Walters, que je suis heureux de voir parmi nous, a déclaré ceci en réponse au sujet des impacts sur la côte Ouest et aux incertitudes scientifiques lors des audiences du comité sénatorial en décembre:
Peut-être que la question à se poser est de savoir comment procéder. Quelle est la meilleure recommandation à faire relativement au développement de systèmes de prélèvement de mammifères marins, compte tenu des informations dont on dispose actuellement, en termes de valeur potentielle du prélèvement de mammifères marins pris en tant que pêcherie à part entière et aussi des avantages que celle-ci peut avoir pour certains stocks de poissons.
Lors de réunions de votre comité, il a été question de « plan d'action » et d'« équipes d'action », ce qui est notoire. J'ai aussi noté les points soulevés par mon député, , à cet égard, ainsi que la remarque de Mme Desbiens à Gil Thériault au sujet du développement de la commercialisation des produits du phoque dans les Maggie's. C'est très bien.
Les mesures concernant les phoques doivent être axées sur l'industrie et soutenues à l'échelle nationale, et non seulement par le MPO comme le recommande le CCRH depuis 1998. Cela doit se faire d'une manière écologiquement durable, économiquement viable, socialement stable et administrativement efficace.
Nous savons comment procéder. Le secteur très prospère du homard de la Nouvelle-Écosse, la pêche commerciale qui rapporte le plus au Canada, est un modèle à suivre: des opérations de pêche locales, des exportateurs centralisés qui maintiennent des marchés sûrs et une clientèle internationale qui fait confiance à nos exportateurs pour fournir des produits de qualité, certifiés, de valeur et dans les délais impartis.
Les phoques offrent également l'occasion de redéfinir la façon dont le Canada gère l'écosystème marin. Nous avons besoin d'un nouveau MPO — pas d'un régulateur paternaliste gérant des pirates —, d'un vérificateur qui fixe des règles de base et supervise l'industrie pour qu'elle atteigne les objectifs fixés et en rende compte, un vérificateur qui incite l'industrie à planifier la durabilité et être stratégique.
Une entreprise locale de gestion des phoques devrait être tenue de concourir et de se conformer aux offres d'une « demande de proposition » formelle qui comprend des exigences pour atteindre des objectifs préspécifiés. Les comités précédents ont recommandé toutes les caractéristiques d'un plan d'action ou d'affaires pour les phoques, à savoir des récoltes durables sur une période de planification stratégique; des méthodes de récolte et de traitement éthiques définies, y compris un soutien supplémentaire pour créer de nouvelles capacités de récolte; des chasseurs de phoques professionnels formés et des partenaires issus des communautés autochtones; des chasseurs désignés comme « scientifiques-observateurs » de l'écosystème marin; la divulgation complète des opérations par le biais de consultations régulières avec les résidents des communautés locales et les ONGE, en tant que transparence vers la durabilité de l'écosystème, la viabilité socioéconomique et l'efficacité de la gestion.
Nous avons l'occasion de prendre des mesures qui tiennent compte des conséquences locales, durables et à valeur ajoutée. Je crains qu'il ne soit trop tard pour la morue de l'Atlantique. Mais, si nous continuons à ne rien faire, alors nous devrions considérer que nous sommes tous complices.
Je vous remercie de votre attention et vous souhaite bonne chance dans la rédaction de votre rapport.
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C'est une bonne question. On a vu que le stock de morue a augmenté énormément après l'an 2000 et jusqu'en 2015. Maintenant, il se réduit à nouveau. Bien sûr, la réponse à cette question est beaucoup plus complexe que de simplement parler des phoques. Cela a aussi à voir avec les bonnes et les mauvaises classes annuelles de morue.
Dans notre région nous avons principalement constaté une réduction importante de la chasse au phoque du Groenland sur la banquise occidentale et orientale, on aurait donc pu s'attendre à ce que ces populations augmentent. Nous n'en avons pas vu de signes très clairs. En fait, nous avons constaté une certaine réduction des naissances, surtout dans la population de la mer Blanche.
Nous ne voyons pas beaucoup de phoques du Groenland se nourrir de morue, mais nous pensons qu'il y a une sorte de concurrence entre la morue et les phoques, et aussi avec les baleines. Dans la région de la mer de Barents, la morue, le phoque du Groenland et le petit rorqual sont les principaux prédateurs. Je pense qu'ils sont davantage dans une relation de concurrence que de prédation.
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Je ne sais pas combien de mesures le Canada effectue, mais oui, les mesures sont principalement effectuées par des scientifiques. Cependant, les baleiniers relèvent des données sur l'épaisseur de la graisse, par exemple, que nous utilisons dans notre évaluation du comportement de ces baleines dans l'écosystème.
Comme je vous l'ai dit dans mon introduction, nous avons vu l'épaisseur de la graisse diminuer chez les phoques du Groenland et les petits rorquals pendant la période où les stocks de morue ont augmenté, mais après 2015, lorsque les stocks de morue ont commencé à diminuer, nous avons constaté l'inverse. La graisse s'épaissit chez les petits rorquals, par exemple. Nous avons également constaté une diminution considérable du nombre de blanchons au cours de certaines années dans les deux populations de phoques du Groenland présentes dans nos régions.
La règle semble être que lorsque les phoques du Groenland mangent trop peu, leur graisse s'amincit et la fertilité des femelles diminue. Nos collègues canadiens ont constaté que si les phoques du Groenland n'accumulent pas suffisamment de réserves d'énergie sous forme de graisse, ils risquent de perdre leurs petits lors de ce qu'on appelle des avortements tardifs, ce qui est un signe, pourrait‑on dire, que la population de phoques est suffisamment importante par rapport à la nourriture disponible.
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Merci, monsieur le président, et merci au Comité de me permettre de remplacer mon collègue.
Je remercie les témoins de leurs témoignages intéressants.
Je reconnais que j'intègre cette étude tardivement. Comme je représente le Nord-Ouest de la Colombie-Britannique, je connais bien certains des enjeux. La santé de nos pêches et le débat sur les populations de mammifères marins et leurs répercussions potentielles sur le poisson sont des sujets auxquels beaucoup de gens prêtent attention.
Je vais adresser mes questions à M. Walters.
Vous avez commencé par dire que vous estimez qu'il y a deux fois plus de phoques et d'otaries sur la côte aujourd'hui qu'il n'y en a eu depuis des milliers d'années. Comme j'ai lu par ailleurs qu'il y a un certain degré d'incertitude au sujet des populations historiques, je me demande sur quelles données se fonde cette conclusion.
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Cet atelier était principalement composé de chercheurs qui travaillent sur les mammifères marins. L'ordre du jour était fortement orienté vers les études sur les mammifères marins, et ces chercheurs veulent plus d'argent pour faire plus de recherche. Aucune des études qu'ils ont proposées ne prouverait quoi que ce soit.
Le principe d'une expérience dont j'ai fait la promotion... Je n'aurais pas fait cette proposition si les données que nous pourrions recueillir et que nous avons déjà recueillies étaient suffisantes pour répondre aux questions ou pourraient un jour suffire à y répondre. C'est au fruit qu'on juge l'arbre: nous ne savons pas quelles seraient les réponses.
Par exemple, il y a un sujet brûlant en recherche écologique appelé l'écologie de la peur. Il s'agit d'étudier comment la présence de prédateurs peut influer sur le comportement de leurs proies et faire en sorte que ces proies se cachent plus souvent, mangent moins et sont moins performantes que si les prédateurs n'étaient pas là. Cela a été montré dans diverses expériences à petite échelle. Nous n'avons aucune idée de la façon dont l'écologie de la peur joue un rôle dans la dynamique que nous observons, mais c'est certainement une possibilité.
Je pourrais vous donner une liste d'une douzaine de démarches scientifiques autres que le simple fait d'aller sur le terrain pour effectuer davantage de mesures comme ces clowns l'ont recommandé. Cela ne servirait à rien; cela ne prouverait rien du tout.
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Pour la majorité des populations de saumon de la Colombie-Britannique en général, ce n'est pas un facteur important. Les principaux problèmes sont localisés, particulièrement sur la côte sud de la Colombie-Britannique, dans le détroit de Georgia où nous avons la moitié de la population côtière totale de phoques chassés, dans une très petite zone. Nous avons également une concentration de production de saumon quinnat et de saumon coho dans les cours d'eau du détroit de Georgia et une pêche très précieuse. Il y a certainement un conflit dans ce contexte.
Au cours de la première année océanique du saumon quinnat et du saumon coho, la prédation des mammifères marins semble représenter entre 30 et 50 % de la mortalité totale des jeunes saumons. S'agissant du saumon adulte de retour, jusqu'à 20 % environ des saumons adultes sont mangés par les phoques et les otaries dans les estuaires lorsqu'ils retournent dans leurs rivières de frai. Nous ne pensons pas que cela ait une grande incidence.
Lorsque nous avons vu pour la première fois le déclin du saumon, qui a commencé dans les années 1980, nous pensions que nous faisions face à un problème de surpêche. En fait, même lorsque nous avons commencé à examiner le déclin des taux de survie des saumons quinnat et coho au cours de leur première année dans l'océan, nous avons attribué ce déclin à des facteurs autres que les mammifères marins. Ce n'est que vers l'an 2000 que des données ont commencé à sortir du laboratoire de Peter Olesiuk et du MPO montrant combien les populations de phoques et d'otaries avaient augmenté et combien elles consommaient. Ensuite, nous avons vraiment commencé à nous rendre compte que c'était un problème grave.
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Sur le littoral en général, de Washington jusqu’en Alaska, les zones problématiques où les stocks sont en déclin sont également celles où les densités de mammifères marins sont les plus élevées.
Je suis en train d'étudier le cas de la rivière Cowichan, qui est très intéressant. Jusqu’aux années 1990, nous avons constaté des répercussions importantes et croissantes sur le taux de survie du stock de Cowichan durant leur première année de vie océanique, puis, il s'est produit un renversement du stock de Cowichan qui a augmenté très rapidement, ce qui est inattendu.
Selon les études que nous avons menées sur ce stock et les différents stades du cycle biologique, il est permis de penser que la principale raison de son rétablissement, malgré la prédation continue des mammifères marins, tient à l’amélioration importante des conditions de survie en eau douce grâce aux efforts de restauration de l’habitat.
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Je souhaite la bienvenue à nos témoins du second groupe.
Du ministère des Pêches et des Océans, par vidéoconférence, nous accueillons Cédric Arseneau, directeur, région de l’Île-de-la-Madeleine, région du Québec, et Andrew Thomson, directeur régional, Gestion des pêches. Nous accueillons en personne Jennifer Buie, directrice générale par intérim, Gestion des ressources halieutiques, et Simon Nadeau, directeur, Science des mammifères marins et de la biodiversité.
Nous allons maintenant accorder cinq minutes tout au plus pour les déclarations liminaires. Je ne sais pas qui va parler ou si vous allez vous partager le temps.
Allez‑y quand vous serez prête.
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Bonjour, monsieur le président et distingués membres du Comité. Je m’appelle Jennifer Buie et je suis directrice générale par interim, Gestion des ressources halieutiques, à Pêches et Océans Canada. Mes collègues et moi sommes heureux de pouvoir comparaître devant le Comité au nom du ministère. Je pense que tout le monde a été présenté.
La s’est engagée à soutenir des pêches durables et prospères en recourant à la science et à une prise de décision fondée sur des données probantes. Par conséquent, Pêches et Océans Canada gère les pêches en vue de maintenir les stocks en santé, de protéger la biodiversité et les habitats des pêches et de veiller à ce que nos pêches demeurent productives.
Le ministère gère la chasse au phoque selon la même approche que pour toutes les autres pêches gérées commercialement, en veillant à ce que les populations de phoques restent au‑dessus d’un niveau de référence prudent pour assurer leur viabilité. Le ministère fonde ses décisions de gestion sur les meilleures données disponibles, notamment les données scientifiques évaluées par les pairs et en fonction du savoir autochtone.
[Français]
Selon les plus récents avis scientifiques, de 2018 à 2022, les débarquements de phoques du Grœnland représentaient en moyenne 7 % par année sur une population de 425 000 individus. Les débarquements de phoques gris étaient encore plus faibles, soit une moyenne de 1 % sur une population de 77 300 individus. Les rapports préliminaires de 2023 sur la chasse au phoque du Grœnland et au phoque gris indiquent une augmentation des débarquements, représentant approximativement 9,5 % et 2 % de leurs populations respectives, selon les données scientifiques.
[Traduction]
Nous sommes encouragés par les signes positifs de la demande du marché pour les phoques observés cette année, mais, en général, le manque de débouchés pour les produits dérivés du phoque a conduit à moins de prélèvements et, par conséquent, à des populations plus importantes qu’elles ne l’auraient été autrement. Le ministère est conscient des préoccupations des pêcheurs commerciaux en ce qui a trait à l’incidence des phoques sur les stocks de poissons. Toutefois, le cadre de gestion des pêches du Canada n’est pas destiné à servir d’outil pour réduire les populations.
Pêches et Océans Canada améliore continuellement sa compréhension des populations de phoques et de leur impact potentiel sur les stocks de poissons grâce à des relevés et à des projets de recherche ciblés, tels que des études sur le régime alimentaire et la reproduction. À l’heure actuelle, le ministère ne dispose de preuves scientifiques de l’incidence négative de la prédation exercée par les phoques sur les stocks de poissons commerciaux que pour une seule zone. Aucune preuve scientifique n’a été trouvée pour établir un lien entre la prédation exercée par le phoque du Groenland et l’abondance actuelle des stocks de morue du Nord à Terre-Neuve. De même, le ministère ne dispose d’aucune preuve établissant que la prédation par les pinnipèdes est un facteur déterminant du déclin du saumon du Pacifique. Toutefois, la recherche se poursuit et, de plus en plus, le ministère cherche à intégrer un plus grand nombre de facteurs écosystémiques, comme les conditions océanographiques et la prédation, dans ses évaluations des stocks.
L’engagement du ministère à l’égard de la science liée au phoque a également été démontré par la mise sur pied du Groupe de travail sur la science des phoques de l’Atlantique, qui a pour mandat de recueillir des commentaires sur les activités et les programmes scientifiques liés au phoque et à leur rôle dans l’écosystème du Canada atlantique et du Québec. Le rapport du Groupe de travail a été publié en 2022 et l’une de ses recommandations était d’organiser un forum sur les phoques pour réunir des experts, ce à quoi la a donné suite les 8 et 9 novembre à St. John's, Terre-Neuve et Labrador. L'objectif du Sommet était d’explorer de nouvelles possibilités d’élargir l’offre de produits du phoque canadien dans les marchés d’exportation, de souligner l’importance de la chasse au phoque pour les communautés autochtones et d’aider à combler les lacunes dans les données sur les populations de phoques.
À la fin du Sommet sur le phoque, la a annoncé un appel de propositions de projets ouvert visant à améliorer notre compréhension du rôle des phoques dans l’écosystème. Le Secteur des sciences du MPO examine actuellement les propositions reçues dans le cadre de cette initiative. Le ministère continuera de faire progresser la recherche scientifique sur les phoques, guidé par les recommandations du Groupe de travail, et nous chercherons des moyens de collaborer davantage avec l’industrie dans le cadre des activités scientifiques.
Le Comité consultatif sur les phoques de l’Atlantique s’est réuni en marge du Sommet. Il est le principal organisme de consultation pour la gestion et le développement de la chasse au phoque de l’Atlantique. Il est composé de représentants de l’industrie, de groupes autochtones, d’organisations non gouvernementales et d’organismes gouvernementaux provinciaux et fédéraux. Un résultat notable des discussions du Comité a été la création d’un groupe de travail chargé d’examiner les politiques et les règlements qui régissent les aspects de la délivrance de permis concernant la chasse au phoque. L’examen déterminera les changements qui pourraient être apportés pour faciliter la participation à la récolte et réduire les obstacles à celle‑ci. Le groupe de travail s’est réuni à plusieurs reprises et devrait faire rapport au Comité consultatif sur les phoques de l’Atlantique à sa réunion d’automne.
Bien que ces développements soient une source d’optimisme, il reste encore beaucoup à faire pour que la chasse au phoque soit non seulement durable, mais prospère. Le ministère est fermement résolu à collaborer avec les partenaires autochtones et l’industrie pour promouvoir cet objectif.
[Français]
Je vous remercie de votre attention.
C'est avec plaisir que je répondrai maintenant à vos questions.
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Merci, monsieur le président.
Je vais utiliser mon temps de parole pour présenter une motion qui a été inscrite au Feuilleton le 28 avril:
Que, conformément à l'article 108(2) du Règlement, le Comité entreprenne une étude d'une séance de deux heures pour examiner comment le ministère des Pêches et des Océans, dans son rôle d'agent du gouvernement pour la Commission des pêcheries des Grands Lacs, répartit les ressources à la Commission des pêcheries des Grands Lacs en exécution des engagements du Canada en vertu de la Convention de 1954 sur les pêcheries des Grands Lacs, et la relation de travail entre le ministère des Pêches et des Océans et la Commission des pêcheries des Grands Lacs dans la livraison des cinq principales charges de la convention pour la commission;
que le Comité appelle des hauts fonctionnaires du ministère des Pêches et des Océans et de la Commission des pêcheries des Grands Lacs à comparaître simultanément comme témoins;
que le Comité présente ses conclusions et recommandations dans un rapport à la Chambre;
que, conformément à l'article 109 du Règlement, le Comité demande au gouvernement de déposer une réponse complète à ce rapport.
Je présente cette motion, monsieur le président, parce qu'il y a essentiellement une dichotomie entre ce que nous entendons du ministère des Pêches et des Océans et la façon dont ce mécanisme est appliqué à l'heure actuelle, la Commission des pêcheries des Grands Lacs ne recevant pas tous les fonds prévus.
Nous avons entendu les représentants du MPO et, par la suite, ceux de la Commission des pêcheries des Grands Lacs nous dire que leur témoignage initial était inexact. Nous avons fait revenir les représentants du MPO qui ont apporté davantage de précisions, ce qui a donné lieu à un contre-argument de la part de la Commission des pêcheries des Grands Lacs.
Notre comité a déjà consacré, je crois... Les députés ont beaucoup discuté de cette question, même à cette réunion du Comité. Je propose que nous recevions les deux parties en même temps, afin de réduire au minimum les répercussions sur nos travaux en tant que comité et, espérons‑le, de trouver une solution à cette situation, qui est devenue un tel irritant que nos homologues américains de la Commission des pêcheries des Grands Lacs se sont retirés du processus budgétaire.
Je crois que M. Epp a d'autres renseignements à ce sujet et je l'invite à vous en faire part s'il le souhaite.
Merci, monsieur le président.
Je pourrais parler ad nauseam de la série de frustrations concernant les communications émanant de la section canadienne de la Commission des pêcheries des Grands Lacs. Récemment, j'ai correspondu avec la section des États-Unis, qui a communiqué avec moi également.
Le 25 avril, les conseillers unis ont publié un communiqué de presse et une déclaration faisant état de trois années de frustration à l'égard du gouvernement canadien, initialement au sujet du financement. En fait, ce qui est intéressant maintenant, c'est que la pression a augmenté au point où la a réglé le problème du manque à gagner du Canada, qui existait depuis 2001, sans que cela se fasse par l'entremise de la Commission des pêcheries des Grands Lacs.
Je pourrais en dire beaucoup plus, mais j'espère que nous pourrons régler cette question et ne pas faire perdre trop de temps au Comité.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
Je ne sais pas très bien où nous en sommes. J'ai soumis une motion. M. Hardie a proposé un amendement, alors nous discutons de son amendement.
Pour répondre à M. Hardie, je signale que nous avons déjà un programme très chargé d'ici juin, et même après le congé d'été. Nous proposons de tenir une réunion des deux parties dans la même pièce en même temps, pour éviter ce constant va‑et‑vient entre ce que disent les uns et les autres.
Pour faire le meilleur usage possible du temps précieux de notre comité, je crois qu'il est très important que les deux parties soient dans la même pièce, afin que nous puissions réduire les allers-retours incessants sur cette question auxquels nous avons assisté depuis un certain nombre d'années. Même les députés de votre parti l'ont constaté. est bien au fait de ce qui s'est passé ici. Je serais très heureux qu'il fasse partie du Comité pendant cette étude. Je pense qu'il pourrait informer rapidement tous les membres de votre parti de ce qui s'est passé.
Je vais proposer un sous-amendement à l'amendement de M. Hardie. Nous avons proposé une réunion; vous en avez proposé trois. Je propose un sous-amendement à votre amendement pour que nous fassions le compromis de deux réunions, à condition que les fonctionnaires du MPO et les représentants de la Commission des pêcheries des Grands Lacs comparaissent en même temps.
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J'interviens au sujet du sous-amendement à l'amendement. Est‑ce bien cela?
Le président: Oui.
M. Rick Perkins: Je pense que ce que j'avais l'intention de dire est toujours pertinent.
Lorsque j'ai été élu pour la première fois, en 2021, et que j'ai été nommé porte-parole en matière de pêches, lors de ma première rencontre avec la ministre, j'ai soulevé cette question. Lors de sa première comparution devant le Comité, j'ai soulevé la question. Dans les lettres que je lui ai envoyées après cette réunion, je lui ai parlé de cette question, en plus de tout ce que M. Epp a fait.
En réponse à cela, la ministre a dit au Comité qu'elle croyait que le gouvernement devrait payer ses factures. Il est assez frappant de constater que ce n'est pas le cas, compte tenu de l'obligation découlant du traité.
Dans le budget de l'an dernier, en 2022, on se vantait de l'allocation d'un financement solide à la Commission. La ministre s'est même rendue dans la région du lac Érié, en juin, et a fait tout un plat du fait que tout l'argent que le traité oblige le gouvernement à verser allait l'être, ce qui ne s'est pas produit.
Comment le savons-nous? Devant le Comité, il n'y a pas si longtemps, les représentants de la Commission des pêcheries des Grands Lacs ont dit qu'ils n'avaient pas obtenu cet argent. Lors d'une réunion à ce sujet, les fonctionnaires ont dit que l'argent avait été versé. Si nous refaisons la même démarche et les recevons séparément, nous obtiendrons le même résultat, c'est‑à‑dire des allers-retours incessants entre les deux, comme l'a dit M. Arnold. Nous continuons de recevoir des réponses évasives des fonctionnaires.
Réunissons les deux parties et réglons cette question. Je suis d'accord pour que nous nous limitions à deux réunions, parce que nous avons une étude importante à venir sur la corporatisation des pêches. Nous devons aller de l'avant et terminer cette étude.
Si nous tenons deux réunions, je propose que nous recevions un témoin représentant le côté américain de la Commission, en plus d'Affaires mondiales.
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Merci, monsieur le président.
Bien que je sois d'accord avec tout ce qui se dit ici aujourd'hui, en tant que membre du Comité, je veux une certaine assurance. Je ne suis pas intéressé à passer une heure ou deux à être témoin d'un match de ping-pong. Contrairement à M. Epp et à d'autres, ainsi qu'à M. Badawey de notre côté, je ne connais pas bien la question.
Comment concilier deux intérêts très divergents en une seule réunion? Une heure ou deux de reproches de part et d'autre seront une perte de temps également — sans parler d'une réunion supplémentaire. Je suis prêt à écouter ce que vous avez à dire au sujet de la façon dont la réunion se déroulera si les deux parties sont assises chacune à leur bout de la table en se regardant comme des chiens de faïence.
Je suis perdu. Je ne suis pas sûr que nous puissions passer beaucoup de temps là‑dessus.
Monsieur le président, vous êtes un excellent président, mais...
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Soit dit en passant, mes soupçons concordent avec les vôtres, monsieur Epp, mais nous devons être certains de cela. Il serait utile pour nous d'avoir l'occasion d'entendre les deux côtés, sans qu'il y ait un petit jeu entre les deux, afin de démêler le vrai du faux. Cela devrait aboutir à une solution durable, plutôt que de simplement servir à attribuer le blâme ou la responsabilité à quelqu'un.
Encore une fois, deux réunions, c'est parfait — peut-être une heure avec nos fonctionnaires et une heure avec le groupe des Grands Lacs. Ensuite, au cours de la deuxième session, nous convoquerions nos gens et nous leur demanderions ce qu'ils entendent faire pour régler ce problème. Nous pourrions peut-être déterminer nous-mêmes si quelque chose doit être corrigé.
Je soupçonne comme vous que quelque chose doit être corrigé, mais j'aimerais que tout le monde ait l'occasion de se faire entendre. À mon avis, cela signifie que nous devons recevoir chacun séparément, puis que nous convoquions de nouveau nos gens et que nous soulevions les lacunes, qu'il s'agisse d'une différence de compréhension ou simplement d'une question de gestion, comme vous le croyez. Nous leur demanderions ensuite ce qu'ils entendent faire pour régler le problème.
C'est là où nous en sommes, et c'est ce qui sous-tend l'amendement que nous proposons. Nous acceptons la proposition de M. Arnold de tenir deux réunions. C'est un amendement favorable, alors il ne reste qu'à déterminer si nous entendrons les parties simultanément ou séparément.
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Merci, monsieur le président.
Mes questions seront plus générales. Elles s'adressent à Mme Buie.
Nous avons entendu beaucoup de témoignages à ce comité. Nous avons tenu de nombreuses réunions. Cette question a déjà été abordée dans divers comités.
Pouvez-vous nous dire pourquoi l'industrie et les pêcheurs se méfient autant des données scientifiques du MPO? Cela semble presque universel.
Jusqu'à présent, trois domaines ont été abordés dans ce rapport. Il y a le ministère, qui devrait être objectif. Nous avons entendu le témoignage de scientifiques de diverses ONG — des organismes indépendants. Cependant, les pêcheurs et les chasseurs qui comparaissent devant nous ne semblent pas s'entendre sur la véracité des données scientifiques sur cette question émanant du MPO.
Pouvez-vous me donner votre opinion?
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Pour terminer, que recommanderiez-vous au Comité concernant une façon de faire différente pour le gouvernement, afin d'obtenir les mêmes résultats que d'autres pays, comme la Norvège? On ne cesse de nous faire part de modèles où l'équilibre a été atteint.
Il y a une chose qui m'inquiète — et qui faisait partie de votre déclaration également —, à savoir que le cadre de gestion du MPO n'est pas destiné à réduire les populations. Cela me préoccupe en tant que politicien de la côte Est, car je sais que nous avons clairement constaté une croissance spectaculaire du troupeau de phoques dans le Canada atlantique. Je pense que personne ne conteste le fait que cela a une incidence sur les stocks de poissons et que cela pourrait éventuellement toucher des stocks de poissons qui ne le sont pas actuellement, comme le homard et le crabe, qui se feront manger. On nous dit aussi que lorsque les phoques sont à court d'une source de nourriture, ils passent à une autre.
Je ne comprends pas pourquoi le MPO ne dispose pas d'un outil de gestion pour réduire un troupeau dont l'impact négatif est évident, alors que d'autres administrations en ont.
Merci, monsieur le président.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie les témoins de leur présence.
Madame Buie, tout à l'heure, vous avez dit que le ministère des Pêches et des Océans, le MPO, s'assurait d'offrir aux pêches du Canada et du Québec la chance d'être productives.
Si on ne fait rien pour contrôler les stocks de poissons et équilibrer les relations entre le prédateur et la proie, comment peut-on assurer la productivité des pêches, et ce, de façon éthique et durable, puisque c'est notre souci premier?
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Pour ce qui est d'assurer la productivité, cela fait partie de notre approche de prudence en matière de gestion des pêches. Nous voulons nous assurer que les stocks sont continuellement maintenus dans un état sain, afin de pouvoir les récolter de façon durable.
Comme je l'ai mentionné plus tôt, nous commençons à utiliser davantage l'approche écosystémique dans nos décisions en matière de gestion des pêches, qui consiste à examiner la question à une plus grande échelle. Nous n'avons pas encore les outils nécessaires pour gérer les pêches de cette façon, et nous continuons d'utiliser notre cadre de gestion des pêches durable comme fondement des décisions dans ce domaine.
Ce sera une façon de faire à l'avenir, une fois que nous aurons d'autres preuves scientifiques et que nous aurons compris ces relations au sein de l'écosystème... parce qu'elles sont très complexes. Nous ne comprenons pas l'interaction entre certaines de ces espèces. Si on en enlève une, qu'arrivera-t‑il? Une autre espèce viendra-t-elle prendre sa place? Nous ne le savons tout simplement pas. C'est pourquoi nous nous fions vraiment à l'information scientifique dont nous disposons aujourd'hui, à ce que nous avons, pour prendre des décisions éclairées et solides au sujet de nos pêches.
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Je vais répondre à cette question.
Je m'appelle Andrew Thomson et je suis directeur régional des sciences pour la région du Pacifique.
Je dirais que nous continuons à mener une étude multivariée sur les facteurs clés concernant des stocks de saumon particuliers. Il y en a une actuellement pour le saumon quinnat de la côte ouest de l'île de Vancouver, afin d'aider à comprendre les plans de rétablissement le concernant. Nous essayons de comprendre les facteurs qui influent sur le déclin de certaines de nos populations de saumon dans le cadre d'une vaste gamme de recherches.
Comme M. Walters l'a dit plus tôt, la rivière Cowichan est un bon exemple où l'impact sur l'habitat a été l'un des facteurs clés pour ce stock particulier. Cela varie selon le stock, selon la région et, bien sûr, selon le cycle de vie du saumon.
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Il y a quelques années, un scientifique du MPO a dit qu'elle disparaîtrait si nous ne faisions rien, mais rien ne s'est produit. Le MPO n'a rien fait pour régler ce problème.
Plus tôt dans votre témoignage, vous avez dit qu'il n'y a rien qui prouve qu'ils mangent de la morue. Eh bien, je peux vous donner beaucoup d'images de phoques qui mangent de la morue. Il y a des tonnes de preuves. Il y a des commissions qui remontent aux années 1990. En fait, en 1995, l'ancien ministre des Pêches, Brian Tobin, avait déclaré que la morue n'était plus pêchée que par le phoque du Groenland.
Il y a des rapports du Conseil canadien des pêches, des rapports scientifiques produits pour le MPO, qui remontent jusqu'aux années 1990, et pourtant vous, en tant que gestionnaire des phoques, dites seulement que nous devons les laisser tranquilles et que nous devons faire plus d'études. Cela fait 30 ans que nous menons des études scientifiques.
J'ai devant moi 122 pages de travaux menés par le MPO sur des échantillons d'estomacs de phoques qui ont été prélevés dans tout le Canada atlantique en seulement cinq ans. Le MPO n'a plus d'excuse pour continuer de dire qu'il a besoin de plus de preuves. Il y a beaucoup de preuves. Je ne sais pas pourquoi le ministère ne fait pas ce qui a été fait aux États-Unis en vertu de la Marine Mammal Protection Act pour essayer de rétablir l'équilibre de la biodiversité dans le fleuve Columbia. Pourquoi n'adoptez-vous pas la même approche ici?
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C'est deux réunions, oui. C'est fait. J'ai dit au moment du vote que c'était pour deux réunions, et tout le monde était d'accord, mais pas pour les témoins de ces deux réunions.
Jeudi, nous donnerons des instructions de rédaction aux analystes pour le rapport sur les pinnipèdes et nous discuterons des travaux du Comité, y compris des déplacements possibles du Comité au cours de la période de juillet à décembre. La date limite pour présenter les budgets de voyage pour cette période est le vendredi 19 mai.
Pour donner à la greffière et aux agents de la logistique suffisamment de temps pour préparer un budget, je demanderais aux députés qui souhaitent présenter une proposition de voyage d'arriver à la réunion de jeudi avec des détails sur les villes et les régions à visiter, les dates et la durée du voyage, ainsi que le format des réunions.
Si vous avez des questions au sujet de ce processus, veuillez communiquer avec la greffière.
Allez‑y, monsieur Morrissey.