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La séance est ouverte. Bienvenue à la 34
e réunion du Comité permanent des pêches et des océans de la Chambre des communes.
Cette réunion se déroule selon un format hybride, conformément à l'ordre de la Chambre du 23 juin 2022. Conformément à l'article 108(2) du Règlement et à la motion adoptée le 1er février 2022, le Comité reprend son étude des sciences au ministère des Pêches et des Océans.
Nous commencerons par un groupe de témoins du Canada atlantique, suivi d'un groupe de représentants du ministère des Pêches et des Océans, au cours de la deuxième heure. Avant de commencer, j'aimerais faire quelques remarques à l'intention des témoins et des membres du Comité.
Avant de prendre la parole, veuillez attendre que je vous nomme. Si vous participez par vidéoconférence, veuillez cliquer sur l'icône du microphone pour l'activer et veuillez vous mettre en sourdine lorsque vous ne parlez pas. Pour l'interprétation, pour ceux qui sont sur Zoom, vous avez le choix au bas de votre écran entre le parquet, l'anglais et le français. Pour ceux qui sont dans la salle, vous pouvez utiliser l'écouteur pour sélectionner le canal souhaité. Veuillez adresser toutes vos remarques à la présidence. Enfin, je vous rappelle que les saisies d'écran ou la prise de photos de votre écran ne sont pas autorisées. Le compte rendu sera disponible sur le site Web de la Chambre des communes.
J'aimerais souhaiter la bienvenue à notre premier groupe de témoins. M. Morley Knight, ancien sous-ministre adjoint, Politique des pêches, ministère des Pêches et des Océans, retraité, qui comparaît à titre personnel. Représentant le conseil d'administration de la 4VN Management Society, nous avons M. Herb Nash, président, qui est en ligne, je crois.
Merci de prendre le temps de comparaître aujourd'hui. Vous aurez chacun jusqu'à cinq minutes pour une déclaration liminaire.
Monsieur Nash, je vous invite à commencer, s'il vous plaît.
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Je vous remercie de m'avoir invité.
Je n'ai reçu l'avis qu'hier après-midi, alors je n'ai pas eu le temps de trop me préparer.
Je suis actif dans le domaine des pêches depuis l'âge de 13 ans. J'ai quitté l'école pour aller pêcher. J'ai 71 ans maintenant et je suis toujours actif. C'est une bonne vie et j'aime ça. Nous avons eu de bons et de mauvais moments au fil des ans, mais si nous travaillions assez fort, nous arrivions toujours à en vivre. Parfois, nous travaillions plus dur que nous le voulions, mais cela fait partie de la pêche.
J'espérais voir d'autres personnes en premier pour savoir ce que vous attendiez, mais non. Je suis le premier.
J'ai rencontré... Je ne sais plus si c'était des députés ou des sénateurs à la fin des années 1980 ou au début des années 1990 avec Mike Belliveau. Nous étions à Ottawa à l'époque. Nous avons passé environ trois heures et ils nous ont posé des questions. Ils sont même restés après leur temps et nous ont serré la main et tout le reste.
Je suis dans le domaine de la pêche et je représente les pêcheurs depuis 1973. Quand la première réunion sur le poisson de fond dans cette région a eu lieu, j'y étais. Depuis lors, j'ai toujours assisté aux réunions sur le poisson de fond. Je n'ai pas beaucoup d'instruction, mais j'ai beaucoup de connaissances sur la pêche.
À part cela, s'il y a des questions que vous voulez poser, je vais y répondre du mieux que je peux.
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Je vous remercie de me donner l'occasion de me présenter devant votre comité et de parler de votre étude sur les sciences.
Dans mon exposé, je m'appuierai sur mon expérience de travail au MPO, où j'ai occupé des postes de direction, comme directeur régional de la gestion des pêches à St. John's, directeur général de la gestion des ressources à Ottawa, directeur général régional à Moncton et à Halifax, et, enfin, sous-ministre adjoint de la politique des pêches ici, à Ottawa.
J'ai depuis pris ma retraite, mais j'ai continué à travailler avec certaines organisations autochtones et à l'étranger dans le domaine de la gestion des pêches, donc j'ai maintenu mon intérêt.
Dans tous ces rôles, j'ai travaillé en étroite collaboration avec les services scientifiques du MPO.
Pour commencer, je vais vous faire part de quelques réflexions sur le programme scientifique du MPO. Je peux vous dire avec certitude qu'au MPO, il y a des centaines d'excellents scientifiques qui sont dévoués à leur travail et qui travaillent d'innombrables heures chaque jour en plus de leur journée de travail normale. Les scientifiques du MPO sont reconnus à l'échelle internationale comme étant parmi les meilleurs scientifiques des pêches au monde. Le programme scientifique canadien fait l'envie de la plupart des pays pêcheurs et les ressources consacrées à la science au Canada n'ont probablement d'égales que dans une poignée d'autres pays. Cependant, le programme scientifique du MPO est souvent incapable de produire des avis scientifiques adéquats pour la gestion des pêches. Qu'est‑ce qui ne va pas?
J'aborderai quatre aspects au sujet des données scientifiques produites par le MPO et de leurs répercussions.
Le premier est le manque de résultats. Les relevés ne sont pas effectués. Il y a des problèmes constants, les navires étant en panne ou déployés pour d'autres programmes au moment où les relevés doivent être effectués. Je suis sûr que vous avez entendu beaucoup de choses à ce sujet de la part d'autres témoins, alors je ne m'attarderai pas davantage sur cet aspect, mais je répondrai volontiers à vos questions à ce sujet. Les résultats ne sont pas toujours analysés en temps opportun et, par conséquent, les données sont incomplètes ou périmées au moment où elles sont utilisées.
Deuxièmement, les programmes de sciences et les scientifiques sont intimement reliés à des processus et des modèles théoriques. Ces processus s'effondrent lorsqu'un relevé n'est pas réalisé ou lorsque les modèles ne produisent tout simplement pas de résultats conformes à un ensemble de preuves flagrantes qui montrent que les modèles ne produisent tout simplement pas une réalité. Les modèles utilisent des données comme l'abondance, la taille selon âge, la maturité, la mortalité naturelle, etc., ainsi que certains jugements des scientifiques, mais ne peuvent jamais tenir compte de toutes les variables, comme des changements inconnus dans la taille à maturité. Les modèles ne sont pas toujours justes.
Troisièmement, on ne se fie qu'aux données d'origine scientifique. Les données disponibles ne figurent pas toujours dans les résultats ou dans les modèles, notamment les données des journaux de bord ou les données des observateurs. On n'insiste pas assez pour que les pêcheurs recueillent des données et des échantillons. Les rapports sur l'état des stocks sont produits sans tenir compte des renseignements anecdotiques des pêcheurs et des groupes autochtones sur la santé des stocks.
La communication est déficiente. Les scientifiques doivent passer plus de temps à communiquer avec les pêcheurs et à passer du temps avec eux dans l'environnement de pêche. Je dois dire que certaines régions y parviennent mieux que d'autres et que certains secteurs dans certaines régions y parviennent mieux. Il faut tenter d'améliorer le flux des renseignements provenant des scientifiques sur la manière dont ils font leur travail et dont ils arrivent à leurs conclusions, ainsi que le flux des renseignements provenant des pêcheurs vers les scientifiques sur ce qu'ils voient dans les eaux. Cela contribuerait à réduire l'écart entre le point de vue des pêcheurs et celui des sciences, améliorerait probablement les sciences au fil du temps et augmenterait sans aucun doute la confiance dans les avis scientifiques.
Je vais maintenant passer à la façon dont les sciences peuvent produire de meilleurs conseils pour la gestion des pêches. Là encore, j'ai quatre points.
Premièrement, il doit y avoir des approches pratiques qui permettent d'utiliser les données disponibles au cours d'une année ou d'un cycle donné et qui ne sont pas paralysées si certaines pièces du casse-tête ne trouvent pas leur place; par exemple, si un relevé au chalut n'est pas effectué.
Deuxièmement, il faut s'appuyer davantage sur les partenariats avec les pêcheurs et l'industrie de la pêche pour recueillir des renseignements à des fins scientifiques.
Troisièmement, il faut mieux utiliser les renseignements et les conseils des pêcheurs pour développer la science et mettre moins l'accent sur les relevés au chalut et les modèles informatiques.
Quatrièmement, il faut moins d'avis normatifs et de tentatives d'estimation précise de la biomasse, et davantage d'avis généraux sur la direction dans laquelle évolue un stock et sur les mesures susceptibles d'améliorer la santé d'un stock, comme les mesures visant à protéger le poisson juvénile ou le poisson frayant.
En conclusion, je crois que le MPO compte certains des meilleurs scientifiques des pêches au monde, et notre programme scientifique au MPO est probablement l'un des meilleurs au monde aussi. Je ne pense pas que nous devions apporter des changements radicaux, mais certaines choses doivent être réglées.
Premièrement, nous devons veiller à ce que les navires dont les scientifiques ont besoin pour faire leur travail soient en service. Il faut en faire une priorité pour que la science soit appliquée, et les gens doivent être tenus responsables de la réalisation de cet objectif.
Deuxièmement, nous devrions rendre les programmes scientifiques plus pragmatiques, plus résilients et plus inclusifs, afin d'y inclure toutes les données disponibles, y compris celles provenant des pêcheurs, et aussi veiller à ce qu'un produit soit toujours disponible, même si un relevé au chalut n'a pas été fait.
Troisièmement, la capacité de leadership doit être améliorée afin que les programmes scientifiques soient correctement ciblés sur la direction qu'ils doivent prendre.
Enfin, il est indispensable d'améliorer la communication avec l'industrie de la pêche, les groupes autochtones et les autres parties prenantes.
Voilà qui conclut mon exposé. C'est avec plaisir que je tenterai de répondre à certaines de vos questions.
Je vous remercie.
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Merci, monsieur le président.
Tout d'abord, je tiens à remercier tous les membres de ce comité d'avoir accepté de tenir des réunions supplémentaires afin de recueillir le plus de renseignements possible pour cette étude scientifique sur les pêches.
J'aimerais remercier les témoins d'avoir pris le temps, malgré leur horaire chargé, de venir nous aider aujourd'hui.
En théorie, les décisions de gestion de la pêche doivent reposer sur des données scientifiques solides, bien sûr. Les moyens de subsistance sont touchés. En fait, le PIB de notre nation est influencé par les décisions prises en fonction de preuves scientifiques.
Monsieur le président, ma question s'adresse à M. Knight.
Avez-vous déjà rencontré des situations où vous pensiez que les preuves scientifiques pouvaient être douteuses? Avez-vous déjà eu à prendre des décisions de gestion fondées sur des données scientifiques dont vous auriez douté dans votre propre esprit?
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Merci, monsieur le président.
C'est une très bonne question. Je peux vous dire sans hésiter que j'ai dû prendre de nombreuses décisions difficiles en tant que directeur général régional sur le total admissible de captures lorsque je n'étais pas certain que les avis scientifiques allaient dans la bonne direction. Parfois, c'était le cas, mais il y a d'autres exemples où ce n'était absolument pas le cas. L'histoire l'a prouvé.
J'ai un exemple que j'aimerais présenter au Comité. Cela s'est passé dans l'arrière-cour de la circonscription du député Kelloway. L'autre témoin, M. Nash, est peut-être au courant. Cela s'est produit lorsque j'étais directeur général régional dans la région des Maritimes, où je devais fixer le total autorisé des captures pour la pêche du crabe des neiges dans la zone située à l'est de Sydney et de Glace Bay.
En 2016, les scientifiques ont recommandé une réduction radicale du total autorisé des captures, qui est passé de 620 tonnes en 2015 à 286 tonnes en 2016, soit une réduction de plus de 50 % par rapport à l'année précédente. Lorsque la recommandation relative au TAC m'a été transmise, elle avait été examinée par le Comité consultatif de l'industrie et les pêcheurs, qui ont fait part de leurs commentaires.
Les agents de pêche de l'époque étaient incrédules, car ils avaient eu une très forte pêche en 2015 avec de très bons taux de capture et une abondance généralisée. Certains d'entre eux m'ont appelé et m'ont fait part de leur grande inquiétude, soulignant qu'ils ne voyaient aucune preuve à l'appui de la réduction considérable préconisée et qu'ils ne seraient pas en mesure de faire leurs paiements de navire et de survivre avec ce genre de quota.
J'ai rencontré le directeur régional des sciences et j'ai passé en revue avec lui la recommandation scientifique. Ayant plus de 30 ans d'expérience dans la gestion des stocks de crabe dans la région de Terre-Neuve-et-Labrador et dans la région du golfe, j'étais sceptique quant à la validité de l'avis et j'ai demandé au directeur régional des sciences de le faire réviser. On m'a répondu que la science avait été établie et examinée par les pairs, qu'il n'y avait rien d'autre à examiner et que nous ne devions pas demander de l'examiner parce que nous remettrions en question la science, alors j'ai approuvé à contrecœur le TAC de 286 tonnes.
La pêche en 2016 a été de courte durée, le très petit quota ayant été atteint très rapidement avec des taux de capture très élevés. L'année suivante, en 2017, la recommandation du TAC était de fixer le quota à 825 tonnes, soit 335 % du TAC de 2016. J'ai soulevé la question auprès du directeur régional des sciences. La seule explication était que le relevé de 2016 avait dû manquer un crabe. Il convient de noter que la seule fois, au cours de la dernière décennie, où le TAC était en dessous de 620 tonnes, c'était en 2016, à 286 tonnes. En 2022, le TAC était de 978,75 tonnes. C'est toute une précision.
J'utilise cet exemple, non pas pour mettre en relief cette situation malheureuse qui a sûrement causé beaucoup de chagrin, de stress et de pertes économiques inutiles aux pêcheurs de cette région, mais pour illustrer comment les modèles et les processus peuvent se tromper.
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Merci, monsieur le président.
Merci à nos témoins d'aujourd'hui. Je suis ravi de voir tous les membres de ce comité.
Je vais avoir deux questions, ce qui est bien parce qu'il y a deux témoins.
La première s'adresse à M. Nash.
C'est un plaisir de vous voir, monsieur Nash, surtout après l'ouragan Fiona. J'espère que vous vous portez bien.
Dans votre déclaration liminaire, vous avez parlé de votre expérience dans le domaine de la pêche. Pour ouvrir une petite parenthèse, Dave Dingwall a écrit un livre sur les négociateurs les plus durs et les plus profonds avec lesquels il a eu l'occasion de travailler. Il y avait beaucoup de personnes notables dans toute l'Amérique du Nord et beaucoup de PDG, et il y a Herb Nash, qui est l'un des négociateurs les plus progressistes avec qui Dingwall a eu l'occasion de travailler — et probablement de s'accrocher aussi, à l'occasion.
Je me demande, monsieur Nash, si vous pouvez nous parler de la 4VN Management Society, de son fonctionnement sur le plan de la pêche durable et de ce que vous avec appris et qui fonctionne bien. Nous avons entendu certains thèmes communs ici — et l'on commence déjà à l'entendre — sur l'importance et la nécessité de vraiment doubler ou tripler la collaboration avec les pêcheurs lorsqu'il s'agit de toute une série de choses liées à l'information sur l'océan.
Je me demande si vous pouvez nous parler un peu de ce qui a fonctionné, de votre point de vue issu de plus de 60 ans d'expérience dans le domaine de la pêche. Quelle est la meilleure façon de travailler avec les pêcheurs pour renforcer ce partenariat en ce qui concerne l'information sur la mer qui est si importante pour prendre des décisions réelles et profondes?
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La meilleure façon dont vous pourriez travailler avec nous est d'être disponible pour nous parler. Je dois dire que vous êtes excellent. Chaque fois que je voulais vous rencontrer, vous preniez le temps de le faire. Il y avait d'autres députés en cours de route. J'étais toujours ami avec eux et nous parlions très poliment.
Je représente un groupe de pêcheurs qui ne comprennent pas certaines choses. Ils veulent aller pêcher et attraper autant de poisson qu'ils peuvent. Ce n'est pas ainsi que fonctionnent les choses.
Nous avons entendu M. Knight, que je connais. Robert Courtney et moi l'avons rencontré à plusieurs reprises lors de nos réunions. Comme il l'a dit, ils ont effectivement réduit la quantité de crabe. Nous savions qu'elle n'aurait pas dû baisser, mais on ne peut pas discuter indéfiniment. Elle a baissé et, depuis, elle est remontée.
Cette année, on a ajouté mon bateau et les stocks étaient excellents. Il y a eu des moments où nous avons sorti 105 casiers pour deux permis. On a droit à un permis et demi, donc nous sortions 105 casiers. Parfois, avec 60 à 70 casiers, ils rentraient avec 58 000 livres, ce que mon bateau pouvait contenir. J'ai un puits humide à bord et nous pouvons transporter 58 000 livres dans de l'eau. Nous remplissions tout le bateau en moins d'une journée, donc il y a beaucoup de crabes ici.
Je ne dis pas qu'il faut augmenter les quotas ou quoi que ce soit d'autre. Je dis simplement que la pêche est utile. Dans 4Vn, pour la pêche du poisson de fond, cela a commencé par deux d'entre nous qui allions à des réunions à Ottawa et à Halifax. C'était toujours Robert Courtney et moi. Depuis qu'il est décédé, je suis à peu près le seul à y aller maintenant. Je suis président de notre pêcherie sentinelle de 4Vn et je l'ai été pendant environ... pendant quelques années. Robert a pris la relève pour me donner une pause et je suis devenu vice-président, mais entre lui et moi, je crois que nous avons assumé la présidence depuis le début.
Personne d'autre ne veut occuper ce poste, parce que trop de pêcheurs se plaignent quand il y a quelque chose qu'ils n'aiment pas. Nous devons faire ce que nous pensons être le mieux, en espérant que la majorité est d'accord et le demande.
Cette année est une très mauvaise année pour le flétan dans notre région. C'est la pire année que je n'ai jamais vue. Je ne sais pas pourquoi. C'est juste que cette année est mauvaise pour nous, alors que les autres années étaient bonnes. La situation pourrait s'améliorer d'ici la fin de l'année, mais ça ne semble pas vraiment être le cas.
Il y a un autre endroit que j'aimerais mentionner. Dans les 4Vs, une grande partie de nos zones de flétan est devenue une zone de protection marine cette année et elle nous a été enlevée. Nous ne sommes plus autorisés à y pêcher. La seule raison que je peux voir, c'est...
Le point que je veux soulever maintenant est le 4VsW, où nous faisons beaucoup de pêche au flétan. À partir de Glace Bay, il y a probablement 110 à 130 milles, ou 140 milles, où nous pêchons, mais cette année, ils nous ont enlevé cette zone. C'est une grande zone. Ils ont juste pris une aire tout le long de Stone Fence et de la crique où nous pêchons. Nous avons des antécédents là‑bas depuis des années et tout ça, et ils nous l'ont enlevée cette année.
La seule chose que je vois, c'est qu'un câble va être posé de l'autre côté de l'océan. Il arrive par là. J'en viens à croire qu'on nous a sortis de là pour ce câble. Nos hameçons ne vont pas hisser un de ces câbles de toute façon. Nos lignes n'ont pas plus d'un seizième de pouce d'épaisseur. Elles ne hisseront pas ce poids très loin avant de casser. Ce n'est que de la ficelle. Ce n'est pas un câble quelque chose du genre. Nos hameçons qui y sont accrochés ne sont que de petits hameçons — encore plus petits que ça —, donc il n'y a aucune chance que nous puissions hisser un câble qui traverse l'océan. Mais c'est la seule raison.
Ils ont pris une zone qui, je dirais, était huit fois plus grande que ce dont ils avaient besoin juste pour ce câble. Non seulement nous avons du mal à attraper du poisson, mais le MPO ou le gouvernement nous rend la tâche encore plus difficile en condamnant une si grande zone. Nous avons eu des réunions à ce sujet. Personne, aucun pêcheur présent à cette réunion, n'était d'accord. Nous étions tous contre.
Si le câble doit aller là, il doit aller là, mais qu'ils ferment une zone d'un ou deux milles seulement pour ce câble. C'est tout ce qu'il y a à faire. Nous avons installé des câbles de l'autre côté de l'océan il y a quelques années dans cette région, à Port Morien, et nous avons délimité une zone de deux milles de câble dans laquelle nous n'entrons pas. Il n'y a eu aucun problème depuis. Nous pouvons travailler autour du câble. Nous le prouvons à Port Morien, où un câble passe à Point Aconi. Il n'y a pas encore eu un seul mot de plainte à ce sujet.
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Merci, monsieur le président.
Monsieur Nash, ce que vous nous dites est très intéressant. Nous sentons que vous êtes au cœur de l'action et que vous vivez cette réalité. J'aimerais saluer votre passion pour la pêche et votre acharnement à utiliser tous les moyens qui sont mis à votre disposition, et ce, depuis plusieurs dizaines d'années. Au fil des ans, vous avez discuté avec les différents députés qui vous ont représenté, et c'est tout à votre honneur. Je vous remercie d'être ici.
Monsieur Knight, à la suite de ce que nous avons entendu depuis plusieurs séances, je m'inquiète des répercussions qu'ont les scientifiques qui sont davantage orientés vers les sciences sociales. Autrement dit, quand Pêches et Océans Canada prend une décision relativement à la fermeture d'un type de pêche, par exemple la récente fermeture de la pêche au hareng et au maquereau, on ne tient que peu, voire pas, compte des conséquences socioéconomiques que cela va avoir sur la région touchée et sur les familles qui sont dévastées par l'arrêt de la pêche. Il y a aussi un manque de prévisibilité et un manque de soutien de la part du ministère.
J'aimerais que vous nous en parliez davantage.
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Je vous remercie de cette excellente question et je vais y répondre en anglais.
[Traduction]
Je crois que c'est un équilibre difficile à trouver pour les scientifiques, qui doivent prendre en compte tous les aspects de la pêche et les répercussions sociales qui pourraient découler de leurs conseils. Ils doivent, en fin de compte, prendre ces choses en considération, mais lorsqu'ils sont absolument certains que l'état d'un stock est désastreux et que des mesures doivent être prises, ils doivent prendre des mesures pour une plus grande certitude pour l'avenir. En même temps, lorsqu'il y a des conseils qui ne sont pas alignés...
Prenons l'exemple du maquereau. Dans la plupart des cas, les avis scientifiques ne correspondent pas aux opinions et aux sentiments de nombreuses personnes du secteur de la pêche. Dans ces cas‑là, il faut redoubler d'efforts pour apporter plus de certitude aux avis, afin de faire en sorte que les décisions prises sont les bonnes et de prendre dûment en considération les retombées sur les moyens de subsistance des personnes que cette décision touchera.
J'espère que cela vous donne une réponse adéquate à la question. Il faut trouver un équilibre, mais prendre en compte aussi le point de vue socioéconomique, surtout lorsqu'il y a incertitude.
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Merci, monsieur le président.
Merci à M. Nash et à M. Knight d'être venus.
Si vous le permettez, monsieur Knight, j'aimerais juste poser une brève question de suivi de la première question de Mme Barron. La querelle de 2020 concernant le homard concernait la baie Ste-Marie, dans le Sud-Ouest de la Nouvelle-Écosse, qui est un lieu de reproduction essentiel pour tout le homard du Sud-Ouest de la Nouvelle-Écosse, ainsi que de la Nouvelle-Angleterre.
Les pêcheurs me disent, parce qu'ils sont une source de beaucoup de renseignements, que si l'on sort un casier en été dans la baie Ste-Marie, lorsque l'eau est chaude et que les homards se reproduisent et sont très actifs, on peut obtenir environ 90 livres de homard par jour si l'on sort le casier plusieurs fois par jour pendant la longue journée. Pendant la saison réglementée du MPO, en hiver, lorsque l'eau est plus froide, on obtient en moyenne trois à six livres. Ce n'est pas nécessairement une question de nombre de casiers dans l'eau. Il s'agit du rendement du casier et de la période de l'année en ce qui concerne la reproduction et la non-reproduction.
Puis‑je vous demander de commenter un peu cela?
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Je vais essayer. Je ne connais pas les paramètres particuliers dont vous parlez en ce qui concerne le taux de capture. Ce que je peux vous dire pour commencer, c'est que le homard, pour l'essentiel, est notre plus grande pêche au Canada. C'est notre pêche la plus importante sur le plan financier.
Lorsque le homard perd sa carapace, comme le font toutes nos espèces de crustacés, il se transforme en une carapace plus grande. L'activité suivante consiste à se nourrir autant que possible pour grossir et faire rentrer les muscles dans la carapace. Quand ils font ça, ils sont très vulnérables, ils ont très faim. Lorsqu'il y a une pêche au homard à cette période de l'année, pendant la saison estivale, alors que beaucoup de homards sont en train de muer ou ont une carapace molle, oui, il peut y avoir de très bons taux de capture, mais il peut y avoir aussi une mortalité très élevée.
Par exemple, si ces homards sont montés à la surface lorsque leur carapace est molle, dans de nombreux cas, ils ne seront pas considérés comme bons. S'il n'y a pas de chair dans la carapace, celle‑ci est pratiquement vide. Dans de nombreux cas, il est jeté. Lorsqu'il est jeté, il est très fragile. Le homard est très fragile à ce moment‑là, lorsqu'il perce la surface de l'eau. Même si on le manipule très délicatement et qu'on le remet dans l'eau, il peut partir à la dérive, car il n'y a rien dans cette carapace, seulement de l'eau. Si l'eau s'écoule, il part à la dérive. Dans de nombreux cas, il est jeté de telle façon qu'il ne peut pas retourner au fond de l'eau, ou il est blessé parce qu'il est très fragile.
Même si les taux de capture sont très élevés, ce n'est pas forcément une bonne pratique de pêche. Je pense que nous devons nous concentrer sur l'obtention de la meilleure qualité et du meilleur rendement avec le moins de mortalité possible pour une meilleure protection de la ressource.
Si je peux revenir sur une chose dans vos remarques au sujet de la science, je pense que vous avez parlé un peu de la mesure dans laquelle le MPO est effectivement capable de mener la science dans certains cas. Parfois, c'est à cause du budget; parfois, ce n'est pas le cas. Le secteur des océans du ministère a vu son budget augmenter de 63 % en cinq ans, mais pas le secteur des pêches.
Ma question porte sur les navires. Souvent, le MPO n'a pas accès aux navires nécessaires pour effectuer les recherches scientifiques. Le Groenland qu'il utilise pour certaines espèces, s'il est disponible, ce n'est généralement qu'après la période de pointe de la saison, quand les recherches devraient être effectuées. Les navires utilisés pour aller chercher le maquereau en mer ne sont parfois disponibles qu'au début de la saison, avant que la saison ne soit commencée ou que la masse de frai soit disponible.
Quelles sont les options? Certains groupes nous ont fait part d'options concernant l'utilisation des navires de l'industrie. Avez-vous vu cela dans votre travail? Pourrions-nous combler notre capacité de trouver des navires en collaborant plus étroitement avec l'industrie à cette fin?
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C'est une très bonne question, mais très complexe.
Monsieur le président, avant de poursuivre, j'ai peut-être mal compris la question de Mme Barron en ce qui concerne le calendrier. Je ne pense pas que cela change beaucoup ma réponse, si ce n'est que, si vous parlez de l'incident survenu au début des années 2000, le contexte n'est pas très différent de l'incident que M. Perkins a mentionné. Si vous parliez de l'incident précédent, je pense avoir répondu correctement. Sinon, le contexte reste le même.
Quant à l'utilisation des navires, si les scientifiques du MPO étaient ici, je pense qu'ils vous diraient qu'il est absolument impératif que le relevé soit effectué par le même type de navire avec le même type de chalut et, pour la plupart, au même moment de l'année, si l'on veut obtenir des résultats valables pour les relevés scientifiques. Cela dit, un relevé au chalut n'est qu'un des éléments d'information qui peuvent être utilisés. Deuxièmement, étant donné les problèmes de la dernière décennie et plus — ce n'est pas seulement l'année dernière — concernant l'imprévisibilité de l'exécution du relevé, nous devrions nous tourner vers d'autres modèles.
L'un d'entre eux est le relevé du crabe des neiges dans le golfe du Saint-Laurent, qui est effectué avec la participation des pêcheurs. Il est effectué à l'aide d'un navire de l'industrie et, à ma connaissance — même si je ne suis pas tout à fait au courant étant donné mon départ du MPO —, ce relevé est effectué; sinon, l'entrepreneur n'est pas payé pour son travail.
Je pense que, compte tenu de l'imprévisibilité, les services scientifiques du MPO et l'industrie doivent travailler ensemble pour trouver de meilleurs modèles.
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Merci, monsieur le président.
Ma question s'adresse à M. Knight.
Monsieur Knight, en écoutant votre témoignage, il est certain que si j'étais un pêcheur, je serais alarmé et inquiet, et j'utiliserais beaucoup de termes négatifs concernant le gagne-pain, car la gestion du stock de ressources est d'une importance primordiale pour l'industrie de la pêche du Canada atlantique. Sur la côte Est, nous en vivons. Il est essentiel d'obtenir des données scientifiques et des évaluations.
J'aimerais que vous commentiez ce qui suit. Il est intéressant de noter que chaque fois que le MPO réduit les quotas — les scientifiques recommandent une réduction —, l'industrie se soulève en une vague d'opposition. Et chaque fois qu'il y a une augmentation, on n'entend pas un mot.
Pouvez-vous commenter cet écart? Ce que j'entends aujourd'hui est en grande partie le même commentaire que celui qui a été fait avant la fermeture et l'effondrement total de la pêche à la morue à Terre-Neuve en 1992, lorsque les pêcheurs disaient que les scientifiques se trompaient. Nous avons vu cela dans un certain nombre d'espèces pélagiques ici, sur la côte Est. Pourriez-vous commenter brièvement?
C'est une bonne question aussi, parce que c'est le côté humain des choses. Du point de vue scientifique, le MPO, comme toutes les organisations, j'en suis sûr, a du mal à trouver les bonnes personnes pour occuper tous ces postes, alors c'est un peu un défi. Ils devront travailler plus fort à l'avenir, comme tous les autres secteurs au Canada, pour trouver les bonnes personnes pour occuper ces postes.
Cela s'applique également à l'aspect humain lorsqu'il s'agit des pêcheurs, car il y a une conséquence humaine lorsqu'il y a des réductions dans la pêche. Il y a des moyens de subsistance qui sont touchés. Il y a des familles qui sont touchées. Il y a des entreprises qui ne peuvent pas payer leurs factures.
J'espère avoir répondu à votre question d'un côté ou de l'autre de l'équation, mais dans les deux cas, il y a un côté humain.
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Merci, monsieur le président.
Ma question s'adresse de nouveau à M. Knight.
Monsieur Knight, je vous remercie d'avoir soulevé le sujet des décisions qui ont été prises ou non avant le moratoire sur la morue à Terre-Neuve et d'avoir éclairci un peu les choses.
Comme je vous l'ai dit plus tôt, je suis personnellement originaire de Terre-Neuve, et ma famille a décidé de déménager d'une côte à l'autre en réaction au moratoire sur la morue du début des années 1990. Manifestement, le moratoire sur la morue a eu des répercussions sur de nombreuses personnes, pas seulement les pêcheurs sur l'eau, mais aussi les collectivités environnantes, comme vous l'avez également mentionné.
Je vois certains thèmes de processus décisionnels semblables à ceux de l'époque, et cela m'inquiète. Je me demande si vous pouvez parler du moratoire sur la pêche à la morue en particulier et des leçons que nous en avons tirées. Que devrions-nous faire différemment maintenant que cela s'est produit pour garantir que ces circonstances ne se reproduisent pas?
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Nous reprenons nos travaux pour la deuxième heure de la suite de notre étude sur la science au MPO.
Nous accueillons maintenant, en personne et virtuellement, cinq fonctionnaires du ministère des Pêches et des Océans. Nous avons de nouveau M. Adam Burns, sous-ministre adjoint par intérim, Gestion des pêches et des ports. Nous accueillons, en personne, Arran McPherson, sous-ministre adjointe, Sciences des écosystèmes et des océans. En ligne, nous avons Sarah Murdoch, directrice principale, Transformation de la stratégie du saumon du Pacifique; Rebecca Reid, directrice générale régionale, Région du Pacifique, et Doug Wentzell, directeur général régional, Région des Maritimes.
Nous allons maintenant entendre la déclaration liminaire de cinq minutes du ministère. Je crois que c'est Mme McPherson qui s'en chargera.
Allez‑y, je vous en prie, quand vous êtes prête.
Monsieur le président, membres du Comité, bon après-midi. Je suis heureuse d'être avec vous aujourd'hui à Ottawa, sur le territoire ancestral du peuple algonquin anishinabe, pour parler des travaux scientifiques menés par le ministère des Pêches et des Océans.
[Français]
Je m'appelle Arran McPherson et je suis la sous-ministre adjointe responsable du secteur des sciences des écosystèmes et des océans au ministère des Pêches et des Océans.
Je suis accompagnée aujourd'hui d'Adam Burns, sous-ministre adjoint responsable du programme national de gestion des pêches et des ports, ainsi que de Rebecca Reid, directrice générale régionale responsable des opérations régionales, notamment du programme des sciences, dans la région du Pacifique.
Cette dernière est accompagnée de Neil Davis, directeur régional responsable du programme de gestion des pêches dans la région du Pacifique, ainsi que de Sarah Murdoch, directrice principale chargée de piloter la mise en oeuvre de l'Initiative de la Stratégie relative au saumon du Pacifique.
Nous comptons également parmi nous Doug Wentzell, directeur général régional responsable des opérations régionales, notamment des sciences, dans la région des Maritimes.
Nos pensées vont à tous ceux qui ont été touchés par l'ouragan Fiona au Canada atlantique et dans l'Est du Québec.
[Traduction]
Le secteur des sciences du MPO comprend des scientifiques, biologistes, techniciens, ingénieurs et de nombreux autres collaborateurs qui travaillent dans des laboratoires, sur le terrain et dans des bureaux partout au pays. Nos chercheurs sont reconnus à l'échelle nationale et internationale pour leur expertise et leur leadership dans le domaine des sciences des océans et des pêches.
Le secteur des sciences au MPO encourage également les chercheurs à diriger des organisations, comités et forums scientifiques nationaux et internationaux et à y participer activement pour mettre en commun l'expertise canadienne et acquérir des connaissances sur d'autres pratiques exemplaires internationales qui peuvent être appliquées à leurs propres programmes de recherche et aux conseils que le secteur des sciences du MPO fournit aux fins de la prise de décisions. En 2021, les chercheurs du MPO ont publié plus de 625 articles dans des revues scientifiques, et au cours des cinq dernières années, leurs travaux ont été cités dans plus de 22 000 autres articles scientifiques à l'échelle mondiale.
Nos programmes de recherche comprennent les sciences halieutiques, la science de l'aquaculture, la science de l'environnement et de la biodiversité — ce qui comprend la science du changement climatique et des océans, ainsi que l'hydrographie et la biotechnologie. La réussite de ces programmes de recherche serait impossible sans la grande collaboration avec nos partenaires nationaux et internationaux, notamment d'autres ministères, l'industrie, le milieu universitaire, les ONG ainsi que les communautés et gouvernements autochtones et d'autres gouvernements.
Le travail du secteur des sciences du MPO comprend la collecte d'ensembles de données scientifiques à long terme, la recherche ainsi que la prestation d'avis scientifiques opportuns et objectifs examinés par des pairs qui répondent aux priorités et aux besoins évolutifs du gouvernement du Canada.
L'objectif des programmes de recherche du secteur des sciences du MPO est dicté par le mandat du ministère, les priorités du gouvernement du Canada ainsi que les besoins de la direction du MPO pour la prise de décisions. Les résultats de recherche sont longs à obtenir, et il est donc important de comprendre les priorités de nos homologues de la direction pour être en mesure de prévoir le type de recherche nécessaire pour répondre aux questions futures.
La science joue un rôle clé dans le processus décisionnel du ministère. Les décideurs en tiennent compte en conjonction avec les considérations socioéconomiques, les politiques, les consultations avec les intervenants ainsi que les contributions des collectivités autochtones que d'autres secteurs du ministère recueillent.
Les conseils scientifiques examinés par des pairs qui sont fournis pour la prise de décisions ne représentent pas le point de vue d'un seul chercheur ni ne sont fondés sur un seul document. Ils sont élaborés par l'entremise du Secrétariat canadien des avis scientifiques où des scientifiques débattent et sous-pèsent les données probantes pour tirer une conclusion issue d'un consensus. Ce processus favorise des débats constructifs, prend en compte l'expertise de l'intérieur et de l'extérieur et du gouvernement, génère des discussions approfondies et ouvertes et assure l'intégrité des conseils scientifiques puisque de nombreux points de vue y sont considérés.
Au cours des dernières années, nous avons renforcé ce processus pour souligner son importance dans l'apport de conseils impartiaux pour éclairer la prise de décisions, et nous continuons de chercher des moyens d'innover et d'être plus efficaces afin de fournir rapidement les conseils les plus fiables que possible.
Je suis extrêmement fière de l'excellent travail de nos scientifiques. Les efforts qu'ils déploient au quotidien nous aident à mieux comprendre l'état de nos océans, comment ces derniers changent, et les répercussions sur nos pêches et leurs écosystèmes.
Merci, monsieur le président et mesdames et messieurs les membres du Comité, de nous avoir permis de parler des activités scientifiques menées par Pêches et Océans Canada.
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Merci pour la question.
Je dirais que les types d'analyses et de questions ou les relevés des stocks que l'on demande aux biologistes et aux chercheurs sont de plus en plus complexes. Dans ma réponse précédente, j'ai parlé de certaines répercussions des changements climatiques et des considérations écosystémiques que nous intégrons dans nos analyses. La question fondamentale est de déterminer de quels renseignements nous avons besoin pour prendre des décisions éclairées et quelle est la meilleure façon de générer ces renseignements.
Pour cela, il est essentiel de se demander ce que nos partenaires peuvent faire. Comment pouvons-nous tirer parti des relations avec les collectivités autochtones, les groupes non gouvernementaux et l'industrie pour recueillir des données et interpréter les résultats avec nous? Parfois, le financement n'est pas la solution. Parfois, c'est de temps dont nous avons vraiment besoin pour générer une série de données, une série chronologique, ou pour mener à bien des projets de recherche.
Je ne peux pas vous donner une réponse précise, si ce n'est de dire que ce sont les types de questions que nous devrions approfondir.
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Je vais passer à ma troisième question, parce que, madame Reid, lorsque l'UBC — qui jouit d'une excellente réputation dans le monde entier pour sa science et ses capacités — dit qu'il y a une abondance de poisson, mais que vous fermez quand même la pêche, nous nous posons des questions.
Je citerais l'exemple de Pender Bluffs. Nous étions tout juste en périphérie de Sidney, en Colombie-Britannique. C'est un excellent exemple de fermeture inutile. Nous étions dans la région, mais bien entendu, nous n'y sommes pas allés parce qu'elle était fermée. Les données de l'État de Washington nous ont appris que les épaulards résidents du Sud ne séjournent dans la région que sept à dix jours par an en moyenne. C'est sur l'ensemble de l'année et pourtant, la fermeture est permanente et c'est pour toute l'année.
Avec les 5 000 équivalents temps plein ajoutés au ministère des Pêches et des Océans au cours des six dernières années, pourquoi ne pouvez-vous pas gérer une zone aux limites variables, comme sur la côte Est, où il suffit de gérer et de fermer la zone lorsque les épaulards s'y trouvent? Lorsqu'ils sont présents, la zone est fermée — nous nous entendons tous pour dire que c'est ce qu'il faut faire — mais lorsque les épaulards ne s'y trouvent pas, la zone est ouverte.
Avec tout le personnel qui a été ajouté au MPO au cours des dernières années, pourquoi ne pas mettre en place une zone aux limites variables dans un secteur comme celui de Pender Bluffs?
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Je vais peut-être me lancer.
Madame Reid, si vous souhaitez compléter mes propos, n'hésitez pas.
Nous avons trois navires de pêche spécialisés de la Garde côtière canadienne qui viennent d'être mis en service. Comme je viens de le dire, nous sommes très enthousiastes à l'idée d'utiliser ces nouveaux navires.
En plus de ces navires, nous utilisons des plateformes fournies par l'industrie dans toutes les régions du Canada pour tirer parti des partenariats établis avec plusieurs groupes de l'industrie pour collecter des données. Lorsque vous pensez à la science qui est générée pour prendre des décisions éclairées au MPO, il ne s'agit pas seulement des données scientifiques recueillies sur les plateformes de la Garde côtière. Il s'agit de données scientifiques qui sont aussi recueillies grâce à des partenariats avec l'industrie et d'autres parties prenantes.
Madame Reid, je ne sais pas si vous avez quelque chose à ajouter.
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Merci beaucoup pour cette question.
Je tenais simplement à dire très brièvement avant de répondre à votre question sur le maquereau que, comme vous l'avez reconnu, ma formation est en océanographie. Des membres de mon équipe de gestion dans la RCN sont titulaires de doctorats et de postdoctorats en écologie marine, en gestion des ressources renouvelables et en génomique, alors il y a certainement d'autres domaines scientifiques en jeu qui aident à orienter le programme scientifique du MPO.
Pour en venir au maquereau, très rapidement, je suis tout à fait d'accord avec vous que l'apport de l'industrie est très important dans notre réflexion sur la collecte de données et le type de science que nous faisons. Il y a plusieurs années, nous avons formé un groupe de travail scientifique sur le maquereau avec l'industrie pour obtenir son point de vue sur l'échantillonnage et ce qu'elle voit sur l'eau et comment cela pourrait influer sur notre plan d'échantillonnage et modifier notre réflexion et notre interprétation. Par suite de ces discussions, nous avons recueilli des oeufs et des larves dans le cadre de relevés supplémentaires à Terre-Neuve pour donner suite à ces préoccupations.
De plus, pour nous assurer de disposer de données, qui ne remplaceront certainement pas les données que nous avons recueillies par nos propres recherches, mais qui les compléteront, nous nous sommes employés à obtenir 70 échantillons différents de tout le Canada atlantique pour toutes sortes de paramètres biologiques que nous utiliserons pour alimenter notre exercice de modélisation pour la prochaine évaluation au début de 2023.
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Je peux sans doute commencer.
Monsieur Burns, si vous avez quelque chose à ajouter, je vous invite à intervenir, bien sûr.
Pour revenir peut-être à un commentaire que j'ai fait en réponse à une question précédente sur les estimations ou sur les indices de la biomasse, je tiens à reconnaître simplement que beaucoup de nos pêches sont gérées sur la base d'indices qui ne sont pas associés à une estimation précise de la biomasse, et pour de très bonnes raisons, ces types d'analyses peuvent servir à prendre des décisions éclairées et en accord avec notre cadre d'approche de précaution.
Au cours des deux dernières années, ou depuis 2019, nous avons 14 analyses de points de référence limites de plus, en plus des 12 mises à jour supplémentaires pour d'autres espèces, alors nous continuons manifestement à utiliser les ressources qui nous ont été fournies grâce au financement destiné à l'évaluation des stocks de poissons que le ministère a reçu en 2019 pour renforcer le travail que nous faisons en matière de surveillance et pour entreprendre des travaux d'évaluation supplémentaires.
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Bien sûr. Je vous remercie beaucoup pour cette question.
Comme Mme Reid l'a dit, nous faisons beaucoup de travail sur le saumon dans l'ensemble du ministère. Pour le Pacifique, c'est surtout ici, mais aussi à l'administration centrale.
L'objectif de mon nouveau groupe, qui est entré en fonction depuis que nous avons lancé la Stratégie relative au saumon du Pacifique l'an dernier, est vraiment d'exercer des fonctions de secrétariat. Nous travaillons avec des collègues et des représentants de directions générales dans l'ensemble du ministère qui s'occupent du saumon, qu'il s'agisse de la science du saumon, de la gestion du poisson, de l'application de la loi ou de la mise en valeur du saumon.
Nous envisageons aussi de lancer une nouvelle direction axée sur l'intendance du saumon, en collaboration avec des partenaires externes, y compris d'autres organismes comme le gouvernement provincial et d'autres organismes fédéraux, mais aussi, ce qui est plus important, avec des Premières Nations, des groupes communautaires d'intendance locaux, des municipalités, des districts régionaux et d'autres qui sont tout aussi préoccupés par l'avenir du saumon du Pacifique et qui ont un rôle à jouer dans la lutte contre les déclins.
À bien des égards, il y a une certaine exécution directe de programmes, dont je suis responsable, mais il s'agit surtout d'intégrer les différentes ressources et capacités au sein du ministère et celles de nos partenaires.
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Merci beaucoup, madame Reid.
Comme vous l'avez mentionné, un grand nombre de Premières Nations et de groupes locaux ne ferment la porte à aucune solution pour trouver la meilleure façon de reconstituer nos stocks. L'examen des écloseries est certainement un morceau du casse-tête en ce qui concerne la restauration et la reconstitution.
Bien entendu, l'un des facteurs liés à la mise en valeur du saumon est d'agir d'une manière prudente qui ne mine pas les stocks sauvages que vous cherchez à protéger.
Dans notre programme de mise en valeur du saumon, nous disposons de plusieurs installations gérées par la collectivité. Une partie du deuxième pilier, qui est l'un des piliers clés de l'ISSP, consiste à augmenter la capacité et à rénover certaines installations du MPO, mais aussi à travailler avec nos partenaires des Premières Nations et des collectivités de la Colombie-Britannique et du Yukon pour examiner les endroits où nous pourrions soit améliorer les installations, soit envisager de nouvelles installations qui pourraient contribuer à cet effort plus vaste de conservation du saumon.
Il n'y a aucun doute que nous aimerions poursuivre dans cette voie avec les nations du Yukon, étant entendu — comme vous le soulignez — qu'il faut évidemment le faire de manière à ne pas miner ou affaiblir par inadvertance les stocks sauvages qui sont menacés.
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Merci, monsieur Handley.
Je conclurai en disant un grand merci de nouveau aux fonctionnaires du ministère d'avoir été généreux de leur temps aujourd'hui pour nous éclairer sur la perspective des sciences au MPO. Je souhaite à tous un bon week-end de l'Action de grâce en famille et entre amis.
Avant de partir, je n'ai qu'un rappel à faire. Avant de lever la séance, j'aimerais rappeler aux membres que le Comité ne se réunira pas la semaine prochaine, bien sûr, car c'est une semaine de relâche. Nous nous réunirons à nouveau le mardi 18 octobre pour entendre des témoins dans le cadre de notre étude sur la baleine noire de l'Atlantique Nord.
De plus, nous n'avons pas eu le temps aujourd'hui de nous pencher sur les instructions de rédaction du rapport sur les sciences au MPO. Nous réserverons du temps à la fin de notre prochaine réunion pour régler ces détails administratifs et nous discuterons aussi de toute demande de voyage éventuelle pour la nouvelle année.
Sur ce, je tiens à remercier chaleureusement les interprètes, les greffiers et les analystes. J'espère que vous profiterez tous du week-end de l'Action de grâce.
La séance est levée.