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Je déclare la séance ouverte.
Bienvenue à la 58e réunion du Comité permanent des pêches et des océans de la Chambre des communes.
La réunion se déroule en format hybride, conformément à l'ordre de la Chambre du 23 juin 2022. Avant que nous commencions la réunion, j'aimerais formuler quelques commentaires à l'intention des témoins et des députés.
Je vous prie d'attendre que je vous nomme avant de prendre la parole. Pour ceux qui participent par vidéoconférence, cliquez sur l'icône du microphone pour activer votre micro et mettez‑le en mode sourdine lorsque vous n'avez pas la parole. En ce qui concerne les services d'interprétation pour ceux qui participent par Zoom, vous avez le choix au bas de l'écran entre le parquet, l'anglais ou le français.
Pour ceux présents dans la salle, vous pouvez utiliser l'écouteur et choisir le canal souhaité. Veuillez adresser toutes vos observations par l'entremise de la présidence. Les captures d'écran ou la prise de photos de votre écran ne sont pas autorisées. Les délibérations seront disponibles sur le site Web de la Chambre des communes.
Enfin, je rappelle à tous que l'utilisation d'un casque d'écoute approuvé par la Chambre est obligatoire pour participer à distance aux travaux parlementaires. Si un participant virtuel ne porte pas un casque approprié, l'interprétation ne pourra pas être assurée, et la personne ne pourra donc pas participer aux travaux du Comité.
Conformément à la motion de régie interne approuvée par le Comité concernant les tests de connexion pour les témoins, j'informe le Comité que tous les témoins ont effectué les tests de connexion requis avant la réunion.
Conformément au paragraphe 108(2) du Règlement et à la motion adoptée le 18 janvier 2022, le Comité entreprend son étude des impacts écosystémiques et de la gestion des populations de pinnipèdes.
J'aimerais souhaiter la bienvenue à notre premier groupe de témoins.
Par Zoom, nous accueillons Robert Hardy, consultant en pêches. Représentant l'Atlantic Groundfish Council, nous accueillons Kris Vascotto, directeur exécutif, qui comparaît par vidéoconférence. Par vidéoconférence également, nous recevons deux représentants de la Prince Edward Island Fishermen's Association, soit Kenneth LeClair, vice-président, et Danny Arsenault, président du Comité consultatif sur le poisson de fond.
Je vous remercie de prendre le temps de comparaître aujourd'hui. Chacun d'entre vous disposera d'un maximum de cinq minutes pour faire une déclaration préliminaire.
J'invite M. Hardy à commencer, s'il vous plaît, pour cinq minutes ou moins.
Monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du Comité permanent des pêches et des océans et les autres témoins, je suis heureux d'avoir l'occasion de venir vous présenter aujourd'hui la vérité sur le capelan et son importance pour l'écosystème océanique.
Les groupes environnementaux, les défenseurs des océans et des droits des animaux font toujours pression pour réduire et faire cesser les activités de pêche commerciale, en particulier pour le capelan, mais ils ne mentionnent jamais la prédation par les phoques. Les phoques constituent en fait l'un des plus grands groupes de prédateurs à consommer du capelan en grande quantité, ils en consomment bien plus que n'importe quelle pêche commerciale n'en récolte.
Dans le cas présent, le MPO et la communauté scientifique internationale s'accordent à dire que le capelan...
Le MPO et la communauté scientifique internationale s'accordent à dire que le capelan est une proie et un aliment de choix pour tous les phoques, parce que le capelan est disponible en abondance dans une vaste région géographique et qu'on peut le trouver à la fois sur les côtes et au large, à différentes saisons. Le capelan est également un petit poisson qui peut être consommé entier, qui est riche en huile et qui contient des œufs, ce qui correspond aux préférences des pinnipèdes.
Le MPO estime que le phoque du Groenland, l'une des six espèces de phoques du Canada atlantique, consomme plus de 1 000 tonnes métriques de capelan par an, tandis que le quota commercial était de 24 000 tonnes métriques en 2022. Cela ne représente que 2,5 % de la consommation estimée du phoque du Groenland, et c'est sans compter les cinq autres espèces de phoques.
J'utilise la consommation quotidienne estimée par le MPO pour le phoque du Groenland, qui est la plus faible de tous les pays, soit 3,3 kilos. Le nombre moyen de capelans par kilo étant de 60, un seul phoque du Groenland peut consommer 198 poissons en une journée lorsqu'il a accès à du capelan. Si l'on multiplie ce chiffre par un million de phoques, on arrive à un potentiel de 198 millions. Il ne faut pas oublier que l'estimation de la consommation du MPO ne correspond même pas à la moitié des autres estimations.
Le point de référence limite pour le capelan a récemment été fixé à 640 kilotonnes, ou 640 000 tonnes métriques. L'année dernière, l'indice de biomasse du capelan a été estimé à 262 kilotonnes, et l'on s'attend à ce qu'il soit à peu près égal ou supérieur cette année.
La décision d'imposer un moratoire sur la pêche commerciale au capelan sous la pression grandissante exercée par des écologistes qui n'ont aucune appartenance à l'industrie, aux communautés côtières du Canada ou aux gens qui y vivent est injustifiable. Je pense que la suppression d'un quota de 24 000 tonnes métriques représentant 2,5 % de ce que les phoques du Groenland consomment ne contribuera guère à l'augmentation des stocks de capelan. Si l'on se base sur le quota de l'année dernière, soit 24,7 millions de kilogrammes, et qu'on tient compte du fait que la population de phoques du Groenland s'élève à 7,6 millions de bêtes, il leur faudrait moins d'une journée pour consommer ce quota en entier.
Nos amis islandais continuent de disposer de ressources halieutiques prolifiques et abondantes. L'Islande a fermé sa pêche au capelan en 2018 et n'a capturé que 25 % de son quota cette année‑là, soit 40 000 tonnes. En 2019 et 2020, la pêche au capelan est restée fermée. L'institut islandais de recherche maritime a proposé que les captures de capelan ne dépassent pas 275 000 tonnes en 2022‑2023, ce qui représente une augmentation de 57 000 tonnes par rapport à l'avis initial émis à l'automne. Cela signifie aussi que le quota norvégien est passé de 43 000 tonnes à 48 000 tonnes. Selon le point de référence limite de l'Islande, il faudrait laisser 400 000 tonnes de capelan dans l'eau.
Quelles sont les différences entre les pêches norvégiennes et les pêches islandaises, hormis l'écart important entre leurs quotas et le fait que les deux pays pêchent beaucoup plus que le Canada? Elles semblent avoir un programme scientifique plus fiable que le nôtre et il importe de souligner qu'il n'y a pratiquement pas de prédation par les phoques en Islande. Il n'y a là‑bas que 25 000 phoques, toutes espèces confondues, et la Norvège n'a pas observé d'invasion de phoques depuis le milieu des années 1990. L'espèce prédominante de phoque du Groenland reste plus au nord et entièrement au large.
Pour conclure, je citerai un scientifique de haut niveau du ministère des Pêches et des Océans: « Pendant des années, on a dit aux pêcheurs que c'était la pêche qui influait sur les populations. » On lit ensuite ceci: « Le MPO gère les pêcheurs, pas les poissons, il est donc normal que les pêcheurs considèrent les phoques comme une pêche concurrentielle. » Il parle de sentiment d'« envie des autres prédateurs ».
D'après l'expérience et la perspective que j'ai acquises au cours de ma vie, il n'y a pas de sentiment d'envie dans l'état actuel de la pêche au Canada ou de son programme scientifique. Il est temps d'agir concrètement plutôt que de se perdre dans des débats sans fin.
Je vous remercie pour le temps précieux que vous m'avez accordé. Je me réjouis de répondre à vos questions.
Lorsque vous avez dit que vos remarques porteraient sur le capelan et les stocks de capelan, cela m'a rappelé que l'an dernier, lors de la Fête du Canada, je me suis rendu à Witless Bay, où on avait organisé un concours de mangeurs de capelan. Je suis arrivé en première place, parce que j'ai mangé mon capelan plus vite que n'importe qui d'autre, mais je ne pense pas que je pourrais rivaliser avec un phoque, d'après les chiffres que vous venez de citer.
Des députés: Ha, ha!
Le président: Mais je me suis démarqué ce jour‑là.
Je donne maintenant la parole à M. Vascotto pour cinq minutes ou moins, s'il vous plaît.
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Merci de la possibilité de participer à cette réunion.
Les discussions sur l'impact des populations de pinnipèdes se concentrent souvent sur l'impact direct sur les espèces commerciales. Les images de morues éviscérées au fond des anses ou de contenus stomacaux d'animaux pêchés nous viennent à l'esprit.
Nous devons nous rappeler que l'impact des pinnipèdes est beaucoup plus large et va bien au‑delà de la prédation directe. Les phoques mangent du poisson. Les phoques mangent du crabe. Les phoques mangent énormément de choses, de l'ordre de 1 000 à 2 000 kilogrammes par animal et par an. Chaque élément consommé par un pinnipède l'est au détriment d'un autre élément de l'écosystème marin. Plus nombreux sont les pinnipèdes, plus grands sont les impacts.
Ainsi, la semaine dernière, le ministère des Pêches et des Océans de Terre-Neuve a annoncé que les populations de capelans avaient atteint un niveau critique, en raison des problèmes de survie des adultes. Le capelan est une proie essentielle pour toute une série d'animaux, depuis l'emblématique morue du Nord jusqu'aux cétacés et aux pinnipèdes.
Mais avec huit millions de phoques du Groenland partageant le même espace marin, le capelan n'a pas réussi à se reconstituer malgré la quasi-absence de pêche. Cette situation se répercute directement sur les stocks de morue du Nord, dont la régénération est bloquée, et sur les autres stocks de poissons de fond, dont les niveaux de performance sont affaiblis.
Est‑ce parce que les phoques mangent toute la morue? Probablement pas. Les huit millions de tonnes métriques de proies, dont le capelan, consommées chaque année par les phoques du Groenland pourraient-elles empêcher le renouvellement des stocks de capelans et nuire ainsi à la production de morue? C'est beaucoup plus probable.
Nous entendons parler d'autres stocks de poissons-proies, comme le maquereau et le hareng, qui connaissent des périodes prolongées de faible production, et dont beaucoup font l'objet d'un moratoire. Là encore, nous avons un point commun: ces espèces fourrages sont les proies préférées des populations de pinnipèdes qui ont atteint des sommets historiques et qui sont éliminées avant qu'elles n'atteignent d'autres composantes de l'écosystème ou même la maturité sexuelle. Les réseaux alimentaires ont été contraints de se restructurer pour atteindre des niveaux de productivité nouveaux et inférieurs pour de nombreux stocks de poissons importants sur le plan commercial.
Les effets directs et indirects des pinnipèdes sont facilement observables dans l'ensemble du Canada atlantique. La plupart des stocks de poissons de fond affichent une mortalité naturelle plus élevée aujourd'hui qu'à n'importe quelle période antérieure, et les régimes alimentaires montrent une absence d'éléments sélectionnés de préférence par les pinnipèdes, à savoir les grandes espèces fourrages de niveau trophique moyen comme le hareng et le maquereau. Leur absence se manifeste dans les populations de poissons de fond par des estimations de condition plus basses, une croissance plus faible, un rendement reproductif plus faible et des niveaux élevés de mortalité naturelle.
Nous ne pouvons pas négliger les impacts directs. Les distributions annuelles des pinnipèdes se chevauchent fortement avec les stocks de poissons épuisés. Le marquage par satellite a montré un chevauchement évident avec les agrégations saisonnières de morue. Les preuves ont ensuite été renforcées par une analyse directe du régime alimentaire et des travaux de modélisation prouvant le lien entre la consommation de pinnipèdes et la mortalité naturelle élevée dans les populations de morue en déclin dans le sud du golfe du Saint-Laurent, créant un pronostic de disparition même en l'absence de mortalité induite par les activités humaines.
Les écosystèmes marins ne sont pas les seuls à être vulnérables. Des réseaux alimentaires fluviaux entiers peuvent être perturbés par l'arrivée d'un troupeau de phoques, qui se nourrissent massivement de tous les poissons disponibles localement, y compris les saumoneaux et les saumons adultes de l'Atlantique, dont les stocks sont épuisés. L'arrivée d'un troupeau de phoques devient synonyme de dénudation des populations locales de saumons, de truites, de meuniers et de corégones, et les résidents locaux le voient et en parlent.
Il est clair que l'impact d'un nouveau piscivore agressif se répercutera sans aucun doute sur l'ensemble du système jusqu'à un état stable nouveau et inattendu, très différent de l'état initial. Notre défi consiste à traduire les populations de pinnipèdes en impacts sur les écosystèmes. La comparaison de la consommation de pinnipèdes avec d'autres composantes de l'écosystème au niveau du paysage donne une mauvaise représentation du problème, car les impacts les plus importants sont souvent locaux et résultent d'un chevauchement dans le temps et dans l'espace.
Pour démêler le rôle des pinnipèdes dans l'écosystème, il faut apprécier pleinement leur régime alimentaire et leur distribution tout au long de l'année et pas seulement sur de courtes périodes. Ce n'est qu'alors que nous pourrons parler avec certitude du rôle qu'ils jouent, de l'impact qu'ils peuvent avoir sur les niveaux trophiques environnants et de la manière dont le système peut réagir à une diminution de l'abondance des pinnipèdes.
Notre compréhension actuelle est fortement limitée à la fois dans l'espace et dans le temps, ce qui crée de graves biais dans l'interprétation. Par exemple, comment pouvons-nous parler du régime alimentaire des pinnipèdes lorsque l'échantillonnage est fortement biaisé dans l'espace pour ne représenter qu'une petite partie du troupeau de pinnipèdes?
Nous devons reconnaître que si la consommation de pinnipèdes était réduite par rapport aux niveaux actuels, d'autres composantes de l'écosystème disposeraient de ressources supplémentaires, et peut-être que certaines connaîtraient une croissance, par exemple, la morue. La détermination de la force de cette réponse dépend de la précision de notre compréhension des impacts des pinnipèdes et de l'ensemble de l'écosystème.
Enfin, si nous acceptons que le rôle des pinnipèdes dans l'écosystème marin se maintienne aux niveaux de population actuels, nous devons accepter que nombre de nos stocks de poissons se maintiennent à des niveaux totaux et à une productivité inférieurs à ceux observés historiquement, et qu'ils ne puissent se rétablir à leurs niveaux historiques, quelles que soient les conditions.
Cette période de surabondance des pinnipèdes représente désormais la nouvelle « normalité »; les stocks ne peuvent pas être reconstitués avec la structure actuelle de l'écosystème favorisant les pinnipèdes. Cette constatation doit être intégrée dans des points de référence modernes et rationnels et dans des plans de reconstitution adaptés aux attentes actuelles en matière de productivité, car de nombreux stocks de poissons épuisés peuvent en fait être considérés comme pleinement reconstitués compte tenu du niveau actuel de prédation et de productivité offert par les populations de pinnipèdes aux niveaux actuels.
Je vous remercie à nouveau de m'avoir donné l'occasion de m'exprimer et je me réjouis de pouvoir répondre aux questions de cet estimé comité.
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Bonjour et merci de me donner l'occasion de témoigner ici. Je m'appelle Danny Arsenault et je représente la PEIFA. C'est M. LeClair qui prononcera la dernière partie de l'exposé.
La surpopulation de phoques au Canada atlantique nous préoccupe beaucoup. C'est un problème que les membres, M. LeClair et moi, avons à cœur de résoudre. Nous comptons 1 275 pêcheurs indépendants qui pêchent diverses espèces, à savoir le homard, le crabe, les poissons pélagiques et les poissons de fond à l'Île-du-Prince-Édouard.
Ce sera ma 50e année de pêche en mer. J'ai acheté ma flotte à l'âge de 18 ans. À l'époque, nous pêchions de la fonte des glaces jusqu'à ce que nous ne puissions plus pêcher, plus tard à l'automne. Nous n'arrêtions pas de pêcher. Nous avions de quoi pêcher, de différents stocks.
Aujourd'hui, je ne pêche plus que le homard. Tout le reste a disparu; il n'y a plus de pêcheries pour nous, pas même notre pêcherie d'appâts. Nous avons toujours pêché nos propres appâts. De nos jours, nous les achetons. Cette année, pour une saison de deux mois, j'ai acheté pour 40 000 $ d'appâts. Je n'avais jamais eu à acheter d'appâts avant; j'ai toujours pu les pêcher moi-même.
Nous avons des photos — je ne sais pas si elles sont distribuées — qui montrent la destruction de nos pêcheries par les phoques. Certaines de ces photos avaient été déposées en 2012 lorsque j'ai comparu devant le comité sénatorial à Halifax en tant que représentant de la PEIFA.
Les poissons sont directement touchés par la surpopulation de phoques gris et de phoques du Groenland dans le sud du golfe. Il y a 11 ans, nous pensions qu'il était déjà minuit moins une, et tout le monde autour de la table disait la même chose: « C'est maintenant qu'il faut agir. Il faut contrôler cette population. » Je ne peux m'empêcher de me demander de quoi auraient l'air aujourd'hui nos stocks de poissons de fond, nos stocks de poissons pélagiques et les autres stocks, si nous avions agi à ce moment‑là.
Notre gouvernement a eu peur, il s'est laissé intimider — quel que soit le terme qu'on veut utiliser — et convaincre de ne pas prendre de mesures pour limiter les populations de phoques, à cause des pressions exercées et des informations erronées véhiculées par certains groupes d'ONG et des conséquences possibles de la Marine Mammal Protection Act, aux États-Unis, sur nos exportations vers les États-Unis.
J'ai lu récemment un article provenant du Texas. Le gouvernement américain offre une prime pour la capture de porcs sauvages. Ils font des ravages dans le secteur agricole. Le gouvernement américain a donc mis une prime sur les porcs sauvages afin d'en éliminer le plus grand nombre possible, et je vois qu'il a également introduit un appât à base de warfarine pour les contrôler. Il est en train de les contrôler grâce à cela.
C'est le même scénario que ce que nous vivons avec les phoques. Je ne comprends pas comment un pays peut en pénaliser un autre pour faire ce qu'il fait lui-même. C'est injuste.
Nous sommes ici aujourd'hui pour vous montrer l'impact des phoques à travers des photos et le récit de nos expériences sur l'eau. Cette histoire doit être racontée au public ainsi qu'aux groupes et aux pays qui tentent de minimiser ce qui arrive réellement à nos stocks de poissons. Par le passé, on nous disait que c'était la faute des pêcheurs. Le gouvernement ne peut plus se rabattre sur cette réponse. Cela fait 31 ans qu'il n'y a plus de pêche.
Nous ne pouvons pas continuer de cacher les phoques plus longtemps, ce qui signifie qu'il faut en parler. Nous devons absolument ramener le troupeau de phoques à un niveau gérable — ce doit être la première étape —, puis organiser une chasse réaliste et efficace afin de maintenir et de contrôler les populations de phoques à l'avenir.
Les attaques contre le flétan, par exemple, n'ont commencé qu'il y a une dizaine d'années. Lorsque nos autres stocks ont disparu, ils ont changé de cible et se sont mis à s'attaquer au flétan, les enlevant de nos hameçons, les arrachant. Certains poissons valent jusqu'à 1 500 $, donc lorsqu'on remonte un poisson détruit, ce n'est pas très encourageant. Ces aspirateurs des mers mangent de 40 à 50 livres de poisson par jour, et il y en a des millions. Faites le calcul et voyez où en sont nos stocks.
Ce qui me dérange et m'inquiète le plus dans tout cela, c'est qu'ils n'ont pas fini leurs ravages. Il nous reste deux stocks dans le golfe, le crabe et le homard, et nous disposons déjà d'informations et de preuves de ce qu'ils commencent à leur faire. On peut voir des pinces de gros homards sur le rivage. Ils arrachent les pinces et mangent les homards. Quant aux crabes, ils en ont jusqu'à 150 dans l'estomac. C'est ce qui se passe. C'est en train de se produire pendant que nous nous parlons, mais si personne n'intervient, ce sera la mort de nos communautés côtières. C'est fini. Il ne restera plus rien.
Il faut absolument faire quelque chose maintenant, avant que tout ne soit détruit.
Je crois que je vais m'arrêter ici et céder la parole à M. LeClair. S'il reste du temps à la fin, j'aimerais vraiment faire une petite rétrospective pour vous donner un exemple de ce que j'ai vu se produire au cours des 50 dernières années.
Je vous remercie.
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Merci, monsieur le président.
À mon tour, je remercie les témoins de leurs allocutions, qui étaient très instructives et très intéressantes.
Ma première question s'adresse à M. Hardy.
Vous avez parlé de la pêche à la fascine. Ma collègue qui siège généralement au Comité en connaît beaucoup à cet égard. Elle vient de L'Isle‑aux‑Coudres, comme vous le savez peut-être. Elle a pris très à cœur ce dossier pendant la saison de pêche de l'année dernière, alors que la délivrance de permis connaissait certains problèmes.
Vous avez terminé votre allocution en disant que l'heure était à l'action, et non aux débats sans fin. Avez-vous l'impression que c'est aussi la position actuelle du ministère des Pêches et des Océans? Avez‑vous l'impression que le ministère est prêt à agir ou qu'il est plutôt en attente de je ne sais quoi avant de poser des gestes concrets?
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Je peux seulement vous parler de ce que je suis à même d'observer dans ma région. Je ne peux certes pas me prononcer sur l'état d'esprit des gens à Ottawa.
Ici même, les scientifiques qui s'intéressent au secteur des pêches, et plus particulièrement à la situation des phoques, sont d'avis — et je pourrais vous transmettre une foule de communiqués en ce sens — que les phoques n'ont aucune incidence sur les pêches à Terre-Neuve et, je dirais même, dans le Canada atlantique.
Il y a toutefois des exceptions, comme l'indiquait M. Vascotto. Je pense notamment à Doug Swain du MPO qui a déclaré en 2019, si ma mémoire est fidèle, que le phoque gris allait anéantir les stocks de morue, et ce, même si l'on met fin à la pêche commerciale. Sauf erreur, on a dit la même chose au sujet de la sole.
Cette semaine à Terre-Neuve, nous avons eu des problèmes avec les glaces. Au bulletin de nouvelles d'hier soir, j'ai vu un scientifique du MPO affirmer, en pleine télévision, que les mammifères marins étaient en danger et que des blanchons mouraient à cause de la mauvaise qualité des glaces.
C'est tout simplement faux. Si l'on recense des millions de jeunes phoques sur le littoral de Terre-Neuve et qu'on en retrouve 10 sans vie, c'est davantage une simple anomalie que le résultat de mauvaises conditions de glace.
Je peux vous assurer que je n'ai pas pu observer un quelconque changement de mentalité. En privé, je pourrais vous relater plus en détail la teneur de mes échanges avec les scientifiques du ministère. Ils n'admettent d'aucune manière que le phoque est une source de problème pour nos pêches.
Je vais maintenant me tourner vers M. Vascotto, si vous me le permettez.
Je voulais vous parler du moratoire en cours. Nous avons écouté tout à l'heure l'allocution de M. Arsenault, qui, je pense, a témoigné de sa situation personnelle. C'est aussi celle de plusieurs pêcheurs du Québec et de plusieurs communautés côtières dans l'Est, dans les Maritimes. Au Québec, on le vit beaucoup. Ce moratoire empêche de nombreux pêcheurs québécois de gagner leur vie.
Est-ce que ce moratoire a encore sa raison d'être?
S'il n'y a pas de solution concrète mise en œuvre concernant les pinnipèdes, quel sera l'impact sur la biomasse, à court et à moyen terme? Comment voyez-vous cela? L'alarme n'a-t-elle pas encore sonné assez fort?
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Je vous remercie, monsieur le président. Je remercie également les témoins qui sont ici aujourd'hui.
Tout d'abord, je tiens à remercier M. Hardy d'avoir envoyé les vidéos qu'il a réalisées. Je les ai regardées en soupant l'autre soir. Elles étaient très instructives, et je l'en remercie.
Je tiens à ce que les choses soient claires. Je sais que les membres du Comité m'ont déjà entendue le dire un million de fois, mais je tiens à répéter que je suis tout à fait pour une chasse aux phoques durable. Dans ma famille, nous parlions du moratoire sur la pêche à la morue. Nous avons quitté la côte Est pour la côte Ouest après l'entrée en vigueur de ce moratoire, en raison de ses répercussions sur la population locale.
J'ai récemment visité le Nunavut et je me suis entretenue avec des Autochtones des collectivités de pêcheurs sur l'importance d'une chasse aux phoques durable. Il ne fait aucun doute qu'il faut prendre des mesures le plus rapidement possible dans ce domaine.
J'aimerais aborder les choses sous un angle différent, monsieur Hardy. Je pense qu'il est toujours bon d'attirer l'attention sur les choses que nous observons et d'obtenir d'autres avis sur la question.
J'ai lu aujourd'hui dans les médias que le régime alimentaire des phoques varie selon la saison, l'âge, le sexe, la région et l'année. Dans ce contexte, on parlait de la complexité de la question de la prédation par les phoques et de son impact sur la morue. J'aimerais savoir si vous pouvez commenter cette affirmation et nous faire part de vos réflexions à cet égard.
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Oui, je suis tout à fait d'accord avec cette affirmation. Les phoques mangent tout ce qui se trouve dans la mer. Selon la saison, les phoques vont consommer les espèces qui sont présentes à ce moment‑là. Selon le nombre de phoques, l'impact sur une population donnée peut être important.
Dans le cadre des recherches scientifiques menées par le ministère des Pêches et des Océans et du programme d'échantillonnage stomacal que le ministère a mené à Terre-Neuve‑et‑Labrador pendant au moins 25 ans, le ministère a eu recours aux mêmes chasseurs de phoques dans les mêmes collectivités et à la même période de l'année. Ce qui est intéressant, c'est que l'échantillonnage stomacal a été effectué pendant les mois d'hiver, à partir de navires côtiers. Ils ont remonté la côte Nord-Est de Terre-Neuve jusqu'à des endroits comme La Scie, et ils ont prélevé des échantillons dans les estomacs des phoques. L'analyse de ces échantillons — il s'agissait surtout de phoques du Groenland — n'a pas révélé de grandes quantités de capelan ou de morue. Pourquoi n'a‑t‑on pas trouvé beaucoup de capelan ou de morue à cette époque de l'année? Parce que ces espèces n'étaient tout simplement pas présentes à ce moment‑là.
J'aimerais me servir d'une analogie qui a été utilisée par le Groupe de travail sur la science des phoques de l’Atlantique, dont M. Vascotto a fait partie. Si nous devions recueillir un échantillon de l'estomac d'un ours noir au printemps, après sa période d'hibernation, trouverions-nous des bleuets dans son estomac? Non. Il en va de même pour la plupart des échantillons d'estomac de phoques qui ont été prélevés à Terre-Neuve, c'est‑à‑dire qu'on y a trouvé peu de capelan ou de morue.
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Oui. Il y a deux pêcheurs ici aujourd'hui, à savoir M. LeClair et ce monsieur de l'Île‑du‑Prince-Édouard. Toute recherche scientifique pourrait profiter de leur contribution. Ces messieurs possèdent l'expérience de toute une vie. Ils sont sur l'eau tous les jours, et leurs observations sont donc importantes. Je pense qu'on les a tenus à l'écart pendant trop longtemps.
Pour vous donner un exemple, une réunion a eu lieu hier, à Gander, pour parler du capelan. J'ai parlé à un pêcheur qui m'a dit que les réunions n'étaient plus ce qu'elles étaient, car il n'est plus possible de discuter et les participants n'ont pas le droit de sortir du cadre de la réunion.
Nous devons dépasser cela. Dans les réunions qui se tiennent à Terre-Neuve, trop souvent, que l'on parle du capelan, du hareng, du crabe ou de toute autre espèce, lorsque les pêcheurs soulèvent la question des phoques, on menace de mettre fin à la réunion.
Je vous remercie.
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Je vous remercie, monsieur le président. Je remercie également les témoins.
Monsieur Hardy, je crois savoir que le Conseil pour la conservation des ressources halieutiques a été créé en 1993. Ce conseil a publié un rapport en 1994, dans lequel il demande une réduction importante de toutes les populations de phoques. Enréponse à ce rapport et à d'autres travaux du ministère des Pêches et des Océans, en 1995, le ministre des Pêches et des Océans de l'époque, M. Brian Tobin — certains d'entre vous s'en souviennent peut-être — a déclaré qu'au bout du compte, une seule partie prenante continuait à pêcher la morue, et que c'était le phoque du Groenland.
Ensuite, en 1999, je crois, le Conseil pour la conservation des ressources halieutiques a recommandé au ministère de réduire les troupeaux de phoques de 50 %, et ces troupeaux étaient bien entendu beaucoup plus petits qu'ils ne le sont aujourd'hui. Croyez‑le ou non, un sommet sur les phoques a eu lieu à Terre-Neuve en 2002. Cela vous rappelle‑t‑il quelque chose? Cet enjeu avait fait l'objet de nombreuses discussions. La liste des études qui ont été menées est longue. L'étude sur la morue du Nord menée en 2005 par le Comité permanent des pêches et des océans indique que même si la morue ne représentait que 1 % de l'alimentation des phoques, cela entraînerait la disparition de 60 000 tonnes de morue chaque année.
Vous avez parlé de M. Swain et du rapport qu'il a produit en 2019. Dans ce rapport, il a déclaré que « considérant l’abondance actuelle du phoque gris dans cet écosystème, le rétablissement de cette population de morue ne semble pas possible et la probabilité de son extinction est élevée ».
Un autre sommet sur les phoques a eu lieu à Terre-Neuve l'automne dernier, et j'ai eu l'honneur d'y assister. Juste avant, nous avons eu droit à une grande révélation. En effet, la , Mme Murray, a déclaré que les phoques mangent du poisson. Apparemment, c'est un fait nouveau. La grande conclusion de ce rapport, c'est que la ministre a déclaré qu'il fallait mener plus de recherches sur les phoques pour comprendre ce qui se passe avec la pêche.
Je vous pose donc la question, monsieur Hardy. Devons-nous mener d'autres recherches scientifiques pour comprendre l'impact des phoques sur notre pêche?
Encore une fois, monsieur Vascotto, je ne sais pas si c'est toujours le cas, mais sur le site du ministère des Pêches et des Océans, il y avait une diapositive PowerPoint qui montrait des résultats d'échantillonnages provenant du sommet sur les phoques. Dans les échantillons prélevés sur des phoques gris en hiver, on a constaté que 47 % du contenu de l'estomac était constitué de maquereau bleu. En été, le contenu, étonnamment, était composé à près de 60 % de hareng de l'Atlantique et de morue de l'Atlantique. Cela nous ramène au commentaire de M. Hardy sur le moment où l'on chasse les phoques.
Ces niveaux ne sont-ils pas bien supérieurs à la biomasse reproductrice qui existe pour ces stocks? N'est‑ce pas la raison pour laquelle ils sont en déclin?
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Je vous remercie, monsieur Hardy.
Écoutez, je suis le fils d'un pêcheur. J'ai vu mon père pêcher toute sa vie, et je peux voir des phoques devant ma maison en ce moment, ce que je n'ai jamais vu auparavant, et je pense donc que nous savons tous qu'il y a un problème et que nous devons faire quelque chose.
Je vous remercie de votre réponse.
Très rapidement, monsieur Vascotto, vous avez dit quelque chose tout à l'heure.
[Français]
Vous avez dit tout à l'heure que, selon des données que vous avez, le phoque mange du crabe et du homard. Par contre, lors de notre dernière réunion, certains fonctionnaires semblaient dire que ce n'était pas le cas, qu'on disposait de peu de données là-dessus et que les estomacs des phoques n'étaient pas remplis de ces crustacés.
Avez-vous des données là-dessus que vous pourriez nous transmettre? Je pense que vous avez dit tantôt, dans votre discours d'ouverture, qu'on disposait de certaines de ces données.
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Voici quelques consignes à l'intention des nouveaux venus.
Avant de prendre la parole, veuillez attendre que je vous l'aie nommément accordée. Pour ceux qui participent par vidéoconférence, veuillez cliquer sur l'icône du microphone pour activer votre appareil et veuillez l'inactiver entre vos prises de parole.
Pour entendre l'interprétation sur Zoom, vous avez le choix, dans le bas de votre écran, entre « parquet », « anglais » et « français ». Les participants sur place peuvent se servir de leurs écouteurs pour choisir le canal voulu. Veuillez toujours vous adresser à la présidence.
Enfin, il est obligatoire pour tous les participants en virtuel aux travaux parlementaires d'employer un casque d'écoute approuvé par la Chambre.
Accueillons maintenant les témoins.
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Très bien. Nous essaierons de nous adapter au fur et à mesure.
Après les déclarations, nous verrons combien de temps il reste et s'il est possible d'attribuer cinq minutes à chacun jusqu'à la fin de la séance, au lieu de six minutes.
Merci de votre intervention.
Comme j'allais le faire, je souhaite maintenant la bienvenue aux témoins. Il s'agit du professeur Trites, de l'université de Colombie-Britannique, qui témoignera par vidéoconférence et à titre personnel; de la directrice générale d'Exploramer, Mme Sandra Gauthier, par vidéoconférence également; des représentants de la Pacific Balance Pinniped Society: son président Ken Pearce et son directeur Matt Stabler.
Je vous remercie d'avoir pris le temps de comparaître. Vous disposez chacun de cinq minutes pour votre déclaration liminaire.
Nous entendrons d'abord Mme Gauthier. Veuillez activer votre microphone. La greffière essaiera de résoudre le problème.
M. Trites fera donc la première déclaration. Vous disposez de cinq minutes.
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Merci, monsieur le président.
Je me nomme Andrew Trites et je suis professeur à l'institut des océans et des pêches de l'université de Colombie-Britannique et directeur de l'unité de recherche sur les mammifères marins. J'étudie l'évolution de leurs populations depuis plus de 40 ans, plus particulièrement celles des phoques, des otaries à crinière et des otaries à fourrure.
Ma recherche comporte des études sur le terrain, du travail de laboratoire et des études informatisées, souvent en collaboration avec des chercheurs d'universités et d'administrations publiques du Canada et des États-Unis. J'ai également fait et continue de faire partie d'un certain nombre de comités consultatifs, notamment du groupe de spécialistes des mammifères marins du Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. À ce titre, je suis très conscient des menaces et des problèmes qu'affrontent les pinnipèdes du Canada pour leur conservation ainsi que des difficultés qu'ils posent en matière de pêche.
En ce qui concerne la gestion des pinnipèdes et leurs répercussions sur les écosystèmes, j'aimerais attirer votre attention sur trois sujets de discussion.
Le premier touche la croyance répandue en l'explosion des populations de pinnipèdes, au point de parler de surpopulation. Par exemple, il a été demandé à votre comité d'étudier les répercussions, sur l'écosystème, de la surpopulation de pinnipèdes, plutôt que de simplement examiner les répercussions des pinnipèdes sur l'écosystème, un point, c'est tout. Pour autant que je sache, cette prétendue surpopulation semble fondée sur des effectifs, artificiellement faibles et considérés comme points zéro, observés dans les années 1960 et 1970, quand il était exceptionnel, du moins en Colombie-Britannique, d'apercevoir un pinnipède, en raison de la chasse à outrance. En Colombie-Britannique, par exemple, toutes les populations de pinnipèdes se sont rétablies ou sont en train de se rétablir après la surexploitation qu'elles ont subie.
Cette surpopulation n'existe pas. Les populations du phoque commun sont stables et à la capacité limite de leur milieu depuis plus de 25 ans, soit 100 000 individus. Au deuxième rang des populations stables vient celle de l'otarie de Californie, dont le nombre de mâles adultes s'élève à 14 000 depuis la fin des années 2010 et qui est issue de colonies californiennes de reproduction qui se sont stabilisées 10 ans auparavant. Au troisième rang dans l'ordre de stabilisation des effectifs, se trouve l'otarie de Steller, dont la situation est considérée comme particulièrement préoccupante au Canada et qui semble rapidement approcher de la capacité limite de son milieu d'environ 45 000 animaux.
La somme de ces trois populations est de 159 000 pinnipèdes, ce qui est bien différent des 2,5 millions d'habitants du district régional du Grand Vancouver. Le résultat net est qu'il n'y a pas de surpopulation de pinnipèdes en Colombie-Britannique. Les effectifs de ces animaux sont équilibrés et se maintiennent à des niveaux naturels grâce aux processus naturels en jeu dans les écosystèmes, qui ne coûtent pas un sou aux contribuables.
Mon deuxième sujet de réflexion, que j'effleurerai, est la perception que la prédation des pinnipèdes nuit aux espèces et aux écosystèmes. Ce point de vue peu objectif traduit peut-être les croyances de nombreuses personnes selon qui les pinnipèdes, comme l'être humain, ne sont attirés que par une nourriture d'un aspect parfaitement appétissant, alors que, en réalité, ils ont beaucoup plus de chances d'attraper des poissons malades et lents, de qualité inférieure, ce qui, finalement, contribue à améliorer la santé des populations de proies.
Dans le même ordre d'idées, cette prédation profite indirectement aux écosystèmes. Par exemple, les pinnipèdes consomment des poissons prédateurs, comme le merlu du Pacifique, lequel se nourrit de jeunes harengs. Ils peuvent donc rendre plus abondants les jeunes harengs, dont se nourrit le saumon. Enfin, l'écologie terrestre livre de plus en plus de preuves du gain de stabilité, de productivité et de biodiversité des écosystèmes, après la réintroduction de superprédateurs dans leurs anciens habitats. Ce phénomène de retour à l'état sauvage semble survenir naturellement dans les écosystèmes marins du Canada. Nos océans retournent à l'état sauvage grâce aux pinnipèdes, aux cétacés et aux requins. Ainsi, les avantages des pinnipèdes pour la santé des écosystèmes semblent excéder les torts perçus qu'on leur attribue.
Le dernier sujet de discussion concerne la confiance qu'accordent différentes personnes dans les prévisions des modèles mathématiques des relations entre les prédateurs et leurs proies, tel le modèle prédisant que le prélèvement de la moitié de tous les pinnipèdes de Colombie-Britannique restaurera le saumon de la côte Ouest à ses niveaux antérieurs. Mais vous ignorez peut-être que le taux de probabilité de la réalisation du modèle n'est que de 30 à 40 %, et il faudrait probablement une dizaine à une vingtaine d'années pour déterminer que les choses se déroulent conformément au plan. Pour certains, ce taux de 30 à 40 % est excellent, en raison de ce que rapporterait une augmentation du nombre de prises de saumons. Mais ceux pour qui la vie d'un pinnipède vaut davantage veulent une assurance supérieure à 80 % de la justesse des modèles avant d'avaliser leurs prévisions. Il importe donc de connaître le degré de confiance sous-jacent aux prévisions des modèles et de s'informer à leur sujet.
Il importe également de reconnaître que les opinions et les valeurs de la société ont radicalement changé depuis les années 1970, quand les effectifs des pinnipèdes étaient au minimum de leurs niveaux historiques.
En conclusion, je ne connais aucun cas de réduction du nombre de pinnipèdes qui aurait eu cet effet recherché.
Demandez-vous donc d'abord si une population stable de pinnipèdes ayant atteint la limite de capacité du milieu peut être considérée comme en surpopulation, puis si les avantages que ces animaux procurent aux écosystèmes marins excèdent de loin les dégâts perçus qu'on leur attribue. Enfin, demandez-vous si la faible probabilité d'augmenter l'abondance d'espèces de poissons de pêche commerciale et sportive vaut qu'on risque l'échec et qu'on provoque de plus grands torts à la santé des écosystèmes et au mieux-être d'autres espèces très prisées, comme les épaulards et les requins.
Je vous remercie de votre invitation à venir m'adresser à vous.
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Bonjour à tous. Merci beaucoup de m'accueillir.
Je suis ici pour vous parler de la commercialisation responsable de la viande de phoque.
En 2009, le musée scientifique Exploramer, un musée sur les sciences océanographiques situé en Gaspésie, au Québec, a mis en place un programme de saine gestion des ressources marines du Saint‑Laurent, soit le programme Fourchette bleue.
Depuis la mise en œuvre de ce programme en 2009, notre objectif est de faire connaître et de valoriser les espèces méconnues et sous-exploitées du Saint‑Laurent dont la capture ne porte pas atteinte à l'habitat. À ce jour, nous avons accordé une certification à plus de 200 grands restaurants du Québec et à la chaîne de supermarchés Metro.
Étant donné leur biomasse, les phoques gris et les phoques du Groenland sont, depuis 2009, sur la liste de Fourchette bleue des espèces à valoriser. Depuis 2009, on observe au Québec une croissance constante et de plus en plus importante de la demande de viande de phoque à des fins alimentaires.
Aujourd'hui, le seul et unique boucher du Québec qui procède à la transformation de la viande de phoque est situé aux Îles‑de‑la‑Madeleine et il ne parvient pas à répondre à la demande. Vous pouvez imaginer que, si des supermarchés de la taille de ceux de la chaîne Metro veulent mettre de la viande de phoque séchée sur leurs tablettes, il faut une grande quantité de viande. Cependant, le seul et unique transformateur de viande de phoque au Québec n'arrive pas à répondre à la demande en ce moment. De plus, le transport de cette viande vers le continent constitue un autre problème.
Puisque les phoques sont actuellement en surnombre dans nos eaux et que nous cherchons à gérer de façon durable et responsable les populations de phoques du Saint‑Laurent, nous voulons poursuivre la valorisation noble de cette viande. Nous voulons augmenter le nombre de permis commerciaux dans les régions plus nordiques du Québec, comme la Gaspésie et la Côte‑Nord. Ce sont des endroits où on retrouve encore aujourd'hui des phoques du Groenland et un peu de phoques gris. Nous voudrions que plus de permis commerciaux soient délivrés et que la période de chasse au phoque soit prolongée, afin d'avoir accès à davantage de viande. En ce moment, le problème des glaces ne nous permet pas d'atteindre les quotas.
Par ailleurs, nous souhaitons qu'il y ait un travail conjoint avec la province de Québec afin d'ouvrir deux usines supplémentaires de transformation de la viande de phoque. Cela permettrait d'avoir un accès plus facile à cette viande et une démocratisation plus intéressante de cette viande. Au Québec, la demande est là. Parallèlement à cela, depuis deux ans, le Nouveau‑Brunswick vient chercher notre expertise pour valoriser cette viande, parce qu'elle est fort intéressante.
Chaque année, le musée scientifique Exploramer organise une formation sur la chasse au phoque à des fins personnelles. Chaque année, nous formons ainsi 30 nouveaux chasseurs. Lors de la formation, qui dure deux jours, nous parlons de biologie et de lois et nous donnons des ateliers sur le dépeçage, la boucherie et la charcuterie. La formation se termine par un atelier culinaire donné par un grand chef du Québec. Pour cet atelier, nous avons une liste d'attente de 300 noms. En ce moment, nous pouvons offrir la formation à 30 personnes par année. On voit donc un intérêt très marqué pour la chasse durable au phoque.
Actuellement, la chasse au phoque est permise dans nos eaux de novembre à décembre, mais les phoques n'arrivent qu'en janvier et en février. Nous souhaitons donc le prolongement de la période de la chasse au phoque à des fins personnelles.
Il faut aussi permettre à d'autres Québécois de participer à cette chasse. À l'heure actuelle, seuls les gens qui habitent les régions côtières ont le droit de chasser le phoque. Nous voulons permettre à l'ensemble des Québécoises et des Québécois d'avoir accès à cette chasse, après avoir suivi une formation, bien sûr. C'est d'ailleurs ce qui se fait déjà dans le cas du cerf, de l'orignal et d'autres animaux terrestres. Étant donné la biomasse que nous avons et ce que nous pouvons en faire d'un point de vue très éthique, c'est ce que nous souhaitons.
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Merci beaucoup de votre invitation. Il a fallu attendre longtemps avant de nous présenter devant des auditeurs de la côte Est qui comprennent nos problèmes. J'exposerai d'abord brièvement nos réalisations, après quoi M. Stabler prendra la parole.
Je traiterai tout de suite des risques que comporte la non‑intervention contre les pinnipèdes par rapport à ce dont M. Trites a parlé.
Le premier risque est la diminution des stocks de saumons. L'effondrement de nos stocks de saumons signifie l'effondrement de notre écosystème côtier. Les cétacés, les pygargues, les pinnipèdes, les oiseaux de mer, les ours, les canards plongeurs, les loutres et une foule d'autres espèces dépendent du saumon pour leur subsistance. L'absence de fraie signifie la mort de la rivière, puisque le saumon, après la fraie, joue un rôle capital en apportant de l'engrais au système qui nourrit les plantes aquatiques, lesquelles apportent la nourriture nécessaire aux jeunes alevins, aux truites et aux saumons arc‑en‑ciel.
Le second est l'effondrement de notre secteur de la pêche sportive, dont le poids est d'au moins 1 milliard de dollars.
Le troisième est l'effondrement du peu qui reste de nos pêches commerciales pratiquées par des pêcheurs autochtones et non autochtones.
Le quatrième, auquel je crois que vous êtes tous sensibles, c'est une menace très réelle contre l'article 35.
Nous, la Pacific Balance Pinniped Society, qui sommes-nous? Nous sommes un groupe qui se voue à ramener les effectifs de pinnipèdes sur la côte Ouest de la Colombie-Britannique à leur nombre historique stable, grâce à des prélèvements maîtrisés et bien gérés au fil du temps. Nous rassemblons 115 Premières Nations, les syndicats UFAWU-Unifor, la fédération de la faune de Colombie-Britannique et beaucoup d'autres clubs locaux de pêche sportive. Nous représentons amplement plus de 700 000 sympathisants.
Également, un merci particulier à Clifford Small, Rick Perkins et 152 députés qui ont voté l'adoption du projet de loi . Il serait donc juste de dire que cet appui représente le soutien de bien plus de 15 millions de Canadiens.
J'énumérerai sous forme lapidaire les faits scientifiques appuyant un prélèvement sur les populations et je les confirmerai par écrit, comme on me l'a demandé.
D'abord, 40 à 50 % des tacons quinnats de descente sont dévorés à leur sortie des fleuves, dans la mer des Salishs. Soixante pour cent des tacons de cohos et de saumons arc‑en‑ciel subissent le même sort.
Les pinnipèdes de Colombie-Britannique consomment annuellement 350 000 tonnes métriques de poissons, soit l'équivalent de 7 000 senneurs chargés à pleine capacité.
Sur cette consommation, 135 000 tonnes sont du hareng du Pacifique, l'équivalent de 2 700 senneurs chargés à pleine capacité. Cette année, la récolte totale admissible dans le détroit de Géorgie pour la pêche à la senne était de 2 600 tonnes, soit l'équivalent de 52 senneurs chargés à pleine capacité.
À l'extrémité nord de l'île de Vancouver, les otaries à crinière dévorent à elles seules de 1,5 à 2 millions de saumons sockeyes adultes de retour qui se rassemblent avant de descendre le détroit de Johnstone, ce qui, à raison de 10 $ par poisson, entraîne une perte économique de 15 millions de dollars.
D'après des études, cette otarie dévore de 3 à 5 saumons quinnats adultes par jour. À raison de 10 000 otaries, ça équivaut à…
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Je suis désolé. Je m'excuse.
Cela équivaut à environ 30 000 saumons quinnat qui sont mangés chaque jour par les otaries dans le fleuve Columbia.
La population de phoques communs dans le détroit de Géorgie est d'environ 48 000 individus. S'ils mangent un saumon adulte par semaine, cela équivaut à 192 000 saumons par mois, multiplié par cinq mois, soit 960 000, et ce n'est que pour cinq mois.
Les États-Unis ont annulé l'application de la Marine Mammal Protection Act dans le fleuve Columbia et, grâce à un système de piégeage, ils ont abattu plus de 9 000 otaries au cours des trois dernières années. Nous avons les dessins de ces pièges, si cela vous intéresse.
Le MPO est saisi de notre programme de gestion intégrée des pêches, qui fait 52 pages, depuis cinq ans maintenant.
Le Washington Department of Fish and Wildlife a mandaté la Washington State Academy of Sciences d'étudier plus avant le problème des pinnipèdes dans l'État de Washington et de proposer des solutions. Leur principal scientifique, que l'on peut comparer au Dr Walters, a déclaré que l'essentiel n'était pas simplement de recommander davantage d'études, mais plutôt de reconnaître que ces études ne prouveront rien, et que seule une expérience de chasse à grande échelle permettra d'acquérir les connaissances nécessaires. C'est la première fois qu'un grand groupe scientifique a le courage d'admettre que l'approche normalisée consistant à multiplier les études ne fonctionne pas.
Je vous remercie. Je vais céder la parole à M. Stabler.
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Je suis désolé. Vous avez dépassé le temps qui vous était imparti d'environ 50 secondes. Vous devrez fournir tout autre témoignage sous forme écrite. C'est dommage, mais nous devons passer à la série de questions.
Nous commencerons cette série de questions avec, bien sûr, M. Arnold.
Voulez-vous que nous divisions cette série en quatre parties égales de sept minutes, ou en quatre parties de quatre minutes et quatre parties de trois minutes?
Un député: Deux tours.
Le président: D'accord, deux tours.
Monsieur Arnold, vous disposez d'un maximum de quatre minutes. Je serai ferme quant au temps qui vous est imparti.
Je m'appelle Matt Stabler. Je suis un biologiste spécialisé dans les pêches à la retraite et je possède une expérience considérable dans le domaine. Je suis un propriétaire de ligneur de saumon commercial en Colombie-Britannique et j'ai récemment été forcé de prendre ma retraite. D'après mon expérience sur le terrain dans ces deux postes et d'après les données publiées, je suis d'avis qu'il est impossible de tirer une autre conclusion que celle qui affirme que nos saumons de la côte Ouest sont gravement menacés à l'heure actuelle. La grande majorité des stocks sont en déclin et le sont de plus en plus chaque année.
Une myriade de problèmes sont à l'origine de cette situation, comme la perte d'habitat et le réchauffement climatique. Toutefois, le problème le plus urgent à l'heure actuelle, et le seul sur lequel nous pouvons agir immédiatement, est la déprédation par les phoques et les otaries. Les études actuelles, probantes et examinées par des pairs, indiquent qu'entre 40 et 60 % des saumoneaux coho et quinnat qui sortent du fleuve Fraser et de la grande majorité des écosystèmes d'eau douce côtiers de la Colombie-Britannique sont mangés chaque année par ces prédateurs. Le fait que ces pinnipèdes s'attaquent également à toutes les espèces de saumons lorsqu'ils sont en mer et lorsqu'ils retournent à leurs lieux de naissance pour frayer ne fait qu'accentuer la diminution de leur nombre.
Cette situation est carrément insoutenable. Si rien n'est fait, nous assisterons bientôt à la disparition de toutes les espèces de saumon dans les eaux de la côte Ouest.
La science est claire et concluante. Réclamer d'autres études à ce sujet, alors que les populations de saumon s'effondrent, est essentiellement une quête futile. Nous ne pouvons plus attendre. Si nous voulons que nos générations futures aient accès au saumon et à de nombreux autres poissons, telles que le hareng, etc., nous devons nous attaquer immédiatement au seul obstacle que nous pouvons surmonter afin d'éviter que ces ressources disparaissent. Cela nous donnera le temps de nous attaquer aux autres problèmes auxquels ces ressources sont confrontées.
Si nous n'agissons pas aujourd'hui, nous porterons la responsabilité de la disparition de ces ressources très précieuses.
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Merci, monsieur le président.
Encore une fois, je remercie les témoins de leur présence et de leurs allocutions.
Je vais m'adresser à Mme Gauthier.
Nous entendons beaucoup de commentaires de la part de pêcheurs. Pour votre part, au musée Exploramer, vous jouez un rôle très intéressant dans tout ce processus. Vous faites de l'éducation et vous apportez un nouveau point de vue sur les phoques. Nous savons que l'image de la chasse au phoque a été vraiment malmenée au fil des années; nous n'avons pas besoin de revenir là-dessus.
Depuis que vous avez ouvert le musée Exploramer et que vous offrez une formation sur la chasse au phoque, avez-vous senti une différence dans la façon dont les gens perçoivent cette chasse?
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Vous avez dit tout à l'heure, dans votre allocution d'ouverture, que l'usine de transformation aux Îles‑de‑la‑Madeleine ne suffisait pas. Il faut quand même une production assez substantielle pour arriver à fournir une chaîne d'épiceries comme Metro, au Québec. Or, la chasse au phoque fait encore l'objet de quotas et la question de l'acceptabilité à l'international est toujours présente.
Avez-vous l'impression que nous sommes capables de tout faire à l'échelle régionale, au Québec, pour endiguer le problème ou, du moins, que nous fournissons notre part d'efforts avant de nous tourner vers l'étranger?
Comme vous l'avez précisé, il manque encore au moins deux usines de transformation. De plus, il faudrait probablement prolonger la période de chasse. Il faudrait aussi faire en sorte que les Québécois et les Québécoises souhaitent consommer de la viande de phoque. Vous faites ce travail afin de faire connaître les différents produits issus de la chasse au phoque.
Cependant, avez-vous l'impression que nous pouvons régler en partie le problème en agissant localement, au Québec, ou que nous devons absolument avoir des relations à l'international pour ce produit?
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J'y ai fait allusion plus tôt. Le nombre de bateaux est passé de 400 à 30.
Je ne travaille plus dans le domaine. Pourquoi ai‑je décidé de prendre ma retraite? Parce que notre saison de pêche ne dure que trois semaines.
Avant, il y avait un nombre incroyable de stocks robustes de saumons. Puis, la vague des otaries californiennes s'est installée en raison de la Marine Mammal Protection Act. Nous avons observé une augmentation du nombre d'otaries de Steller et de phoques du Groenland dans la région.
Notre quota a été réduit à néant. Nos prises sont nulles.
Pourquoi? Parce que les saumons sont mangés à la sortie de la rivière et sur le chemin du retour vers la rivière.
La ressource est gravement menacée. Si nous ne faisons rien, elle disparaîtra.
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Merci à toutes et à tous. La discussion est très intéressante, malgré le peu de temps dont nous disposons.
Je n'ai pas d'opinion préconçue. Je veux vraiment comprendre quelles sont les meilleures données probantes et essayer de concilier les témoignages contradictoires.
Ma circonscription est située au Yukon. Nous savons que les stocks de saumon ont chuté, en particulier les stocks de saumon chinook. La situation critique du saumon m'inquiète au plus haut point.
Je pense que tout le monde s'entend là‑dessus.
Nous savons également que le marché des produits du phoque offre un potentiel de croissance, comme Mme Gauthier nous l'a expliqué avec éloquence, et que la formation peut contribuer à la croissance de ce marché.
J'ai plusieurs questions. Je vais d'abord m'adresser brièvement à M. Trites.
M. Stabler a parlé à deux reprises d'études évaluées par des pairs au sujet de l'incidence des prédateurs sur le saumon.
Pouvez-vous nous présenter votre point de vue de l'ampleur du problème et nous expliquer pourquoi vos conclusions ne concordent pas avec celles de M. Stabler?
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Merci, monsieur le président.
Madame Gauthier, je reviens à vous, parce que vous m'avez mis l'eau à la bouche avec la recette de tantôt. Nous pourrions discuter d'autres idées culinaires, surtout que l'heure du souper approche, mais gardons cela pour une prochaine conversation, si vous le voulez bien.
Je voudrais parler de la situation de votre musée, Exploramer, et savoir un peu quelles sont vos sources de financement. Je sais que c'est un peu hors sujet, mais je pense que c'est quand même important. Je siège aussi au Comité permanent du patrimoine canadien, alors je veux voir de quelle façon nous pouvons vous aider.
Quelles sont vos sources de financement? Recevez-vous du financement de Pêches et Océans Canada ou encore de Patrimoine canadien? Comment est-ce que cela fonctionne?
Chers collègues, j'aimerais faire le point sur la demande concernant notre voyage en Norvège. J'ai comparu devant le sous-comité. J'ai présenté nos intentions et j'ai répondu aux questions des membres. Toutefois, lorsque la demande a été mise aux voix, le député conservateur a voté contre. Notre voyage est donc en péril. Ce qui est malheureux, c'est que nous voulions nous rendre en Norvège avant de faire un voyage pour en apprendre plus sur le saumon dans le cadre de notre étude sur les pinnipèdes, qui a été proposée par M. Small.
Je vous encourage à discuter avec vos collègues pour leur faire comprendre l'importance de notre étude et de notre voyage en Norvège.
Un député: [Inaudible]
Le président: Oui. Il paraît que vous êtes très charmeur.
Merci à toutes et à tous. Je vous souhaite un bon week-end. La séance est levée.