:
Je déclare la séance ouverte.
Mesdames et messieurs, la greffière m'informe que nous avons le quorum. Tout le monde comparaît aujourd'hui dans la salle, et il n'y aura rien à régler à distance.
Bienvenue à la 141e réunion du Comité permanent des ressources humaines, du développement des compétences, du développement social et de la condition des personnes handicapées.
La réunion d'aujourd'hui se déroule sous une forme hybride, mais comme je l'ai mentionné, tous les participants comparaissent en personne dans la salle.
J'aimerais passer en revue quelques commentaires.
Mon premier concerne les personnes présentes dans la salle. Veuillez mettre en sourdine vos appareils qui pourraient sonner pendant la réunion. Cela peut causer des problèmes pour les interprètes. De plus, veuillez vous abstenir de cogner les microphones, car encore une fois, cela peut poser des problèmes pour les interprètes.
Vous avez l'option de participer dans la langue officielle de votre choix. Dans la salle, vous avez accès à des services d'interprétation en cliquant sur l'anglais ou le français. Je vous demande de vous assurer d'être sur la bonne chaîne avant de commencer, afin de vous assurer d'entendre les délibérations dans la langue de votre choix.
S'il y a un problème avec les témoins, je demanderai à un technicien d'aller à l'arrière et de fournir une explication, mais je présume que vous êtes à la bonne place.
Veuillez attendre que je vous nomme avant de participer. En cas de problème, levez la main, notamment s'il y a un problème d'interprétation. Nous suspendrons les travaux le temps de corriger le problème.
Sur ce, conformément à la motion adoptée le jeudi 10 octobre 2024, le Comité commence une séance d'information par la présidente et première dirigeante de la Société canadienne d'hypothèques et de logement.
Nous recevons deux témoins ce matin: Mme Coleen Volk, présidente et première dirigeante, et Mme Nadine Leblanc, première vice-présidente, Affaires de la Société et Politiques et chef intérimaire de la gestion des risques.
Nous aurons une réunion continue de deux heures.
Sur ce, j'ai accepté que Mme Volk présente aux membres une déclaration liminaire de sept minutes. Nous passerons ensuite aux questions.
Madame Volk, la parole est à vous.
:
Merci, monsieur le président.
Je suis ravie d'être ici aujourd'hui à Ottawa, sur le territoire traditionnel non cédé de la nation algonquine anishinabe.
Je suis heureuse d'avoir été invitée à comparaître pour la première fois devant le Comité en ma qualité de présidente et première dirigeante de la SCHL. La SCHL valorise les contributions du Comité HUMA et la collaboration que nous avons établie.
Dans mon nouveau poste, je mets à profit la vaste expérience de la fonction publique que j'ai acquise tant à l'échelle fédérale qu'à l'échelle provinciale en Alberta. Je comprends donc bien comment la SCHL peut optimiser le travail avec ses partenaires gouvernementaux pour obtenir des résultats.
[Français]
J'assume aussi ces fonctions en cette période où le Canada doit faire face à des défis constants en matière de logement. Beaucoup trop de gens ont de la difficulté à trouver et à conserver un logement abordable qui répond à leurs besoins. Le Canada doit accroître considérablement son offre de logements, et il doit le faire d'une manière équitable.
Par conséquent, nous recentrons notre attention sur le rôle de la Société canadienne d'hypothèques et de logement, ou SCHL, comme l'une des plus grandes institutions financières du Canada. Je crois que c'est une facette de la SCHL que les gens oublient souvent.
Notre stratégie pour les années à venir cible davantage nos trois activités opérationnelles.
Nous offrons des solutions de financement de l'habitation. Nous fournissons notamment une assurance prêt hypothécaire qui aide les acheteurs à accéder à la propriété, tout en encourageant la construction d'un plus grand nombre de logements collectifs. C'est de ce type de logements que nous avons surtout besoin. Parallèlement, nos produits de titrisation garantissent aux prêteurs un accès fiable au financement hypothécaire et assurent la stabilité du système de financement de l'habitation.
[Traduction]
Notre deuxième activité opérationnelle consiste à fournir des recherches et une expertise fiables en matière d'habitation. Parmi nos clients, nous comptons les acteurs du secteur de l'habitation, des organismes sans but lucratif et tous les ordres de gouvernement. Nos renseignements sur le marché sont impartiaux et garantissent que tout le monde possède l'information la plus exacte afin de prendre les meilleures décisions.
Enfin, bien sûr, la SCHL administre les programmes de logement du gouvernement du Canada visant à accroître l'offre de logements, à préserver le parc résidentiel et à contribuer à l'abordabilité du logement.
Ces activités nous permettent d'avoir une incidence forte et positive sur le marché de l'habitation. Nous le voyons déjà dans nos résultats trimestriels les plus récents. Pendant les trois premiers trimestres de 2024, nous avons assuré des prêts pour un peu plus de 206 000 logements au moyen de nos produits pour immeubles collectifs. C'est une hausse de plus de 30 % par rapport aux 156 000 logements pour la même période en 2023. Cette hausse est principalement attribuable à l'intérêt pour APH Select, un produit d'assurance qui encourage l'abordabilité, l'accessibilité et la compatibilité climatique.
Nous avons aussi constaté une augmentation de la demande pour nos produits de valeurs mobilières, c'est‑à‑dire les titres hypothécaires émis en vertu de la Loi nationale sur l'habitation et les Obligations hypothécaires du Canada. Ces produits commerciaux nous permettent d'aider les acteurs du marché privé à faire ce que l'on attend d'eux et ce qu'ils veulent faire: construire des logements. Je tiens d'ailleurs à souligner que la SCHL est le seul fournisseur d'assurance prêt hypothécaire pour immeubles collectifs au Canada.
Du côté de la recherche, par exemple, nous avons récemment publié notre numéro de l'automne 2024 du Rapport sur le secteur des prêts hypothécaires résidentiels, l'un de nos rapports phares. Nous avons aussi publié les résultats d'une enquête menée auprès des promoteurs de logements locatifs. Cette enquête portait sur les difficultés que représente pour eux la construction de plus de logements locatifs et sur les occasions qu'il y a d'augmenter cette offre.
Le troisième pilier de notre travail est évidemment la mise en œuvre des programmes de logement du gouvernement. Nous gérons ainsi des programmes de prêts visant à soutenir la construction de logements du marché et de logements abordables, en utilisant bien sûr notre position et notre expertise en tant qu'institution financière. Ce pilier comprend aussi des programmes de contributions seulement, conçus afin de soutenir les logements pour les personnes les plus vulnérables au pays, et des programmes visant à favoriser l'innovation dans le système de logement. Par exemple, nous avons récemment lancé le nouveau Programme de développement de coopératives d'habitation. À compter de cette année, ce programme fournira 1,5 milliard de dollars en prêts pour soutenir la création de milliers de logements locatifs abordables dans des coopératives d'habitation au Canada.
Pour la mise en œuvre de ces initiatives gouvernementales, nous profitons de notre collaboration avec Logement, Infrastructures et Collectivités Canada. Il s'agit du ministère fédéral désormais responsable de l'élaboration des politiques et des programmes de logement.
En fait, vous avez probablement remarqué que le partenariat est un thème clé de toutes nos activités. La SCHL ne réalise rien à elle seule. Seuls nous ne pouvons rien faire. Tout notre travail se fait en étroite collaboration avec nos partenaires des secteurs privé et sans but lucratif, et le gouvernement. Nous veillons ainsi à maximiser nos efforts, et notre financement, pour qu'ils profitent au plus grand nombre de personnes possible.
Voilà où nous en sommes à l'approche de la nouvelle année. En se concentrant davantage sur ses activités principales et ses forces en tant qu'institution financière, la SCHL peut continuer d'avoir une incidence positive sur le système de logement et la vie des gens au Canada.
Merci encore de votre invitation. Je serai heureuse de répondre à vos questions.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci à vous deux d'être ici aujourd'hui.
Madame Volk, en ce qui concerne le point que vous venez de soulever, vous avez parlé de zonage en particulier. Les économistes, les experts en logement et les défenseurs ont décrit le zonage restrictif comme étant peut-être le plus grand obstacle à la construction d'un plus grand nombre de maisons. Si nous ne rajoutons rien à l'offre, les prix ne bougeront pas, ou alors ils augmenteront peut-être un peu.
Pourriez-vous en parler? Pourriez-vous parler du zonage en particulier et dire comment il empêche la construction d'un plus grand nombre de types de maisons — des maisons qui contribueraient à l'abordabilité sur le marché — et nous dire ce que le gouvernement fédéral, au moyen du Fonds pour accélérer la construction de logements, fait pour y remédier?
Depuis ma nomination, je suis allée parler à des promoteurs de partout au pays et je les ai presque tous entendus dire que les municipalités prennent trop de temps pour faire réviser le zonage et approuver leurs demandes, et ce n'est pas uniforme dans l'ensemble du pays. Des municipalités différentes ont des restrictions de zonage, des besoins et des rythmes différents pour ce qui est de régler les problèmes, alors il n'y a pas une façon de faire universelle partout au pays, mais la nature du problème est constante.
Cela entraîne des retards importants pour faire démarrer les projets, parce que les promoteurs doivent attendre longtemps avant de lancer la construction, ce qui cause deux problèmes.
Le premier, c'est que, en soi, cela augmente le coût de la construction à cause du fait qu'ils doivent reporter des coûts, parce que s'ils ne peuvent pas construire, ils ne peuvent pas vendre. L'autre, c'est que cela reporte également la construction des logements absolument nécessaires dans l'ensemble du pays.
:
Vous avez parlé de la délivrance de permis. Je voulais également vous questionner à ce sujet.
Nous savons que les longs délais d'attente pour les permis sont un obstacle de plus à la construction. Selon ce que je comprends, le Fonds pour accélérer la construction de logements s'est tout particulièrement intéressé à cette question et a aidé les collectivités à mettre en place de nouveaux systèmes de délivrance de permis numériques. Certaines collectivités — comme Kelowna, par exemple — sont allées un peu plus loin et, avec l'aide du fonds, ont mis en place des systèmes de délivrance de permis alimentés par l'intelligence artificielle, dont le propre maire de la collectivité m'a dit personnellement qu'ils ont permis de réduire les délais de délivrance de permis, autrefois de près de deux ans, à dix jours.
Pourriez-vous nous dire dans quelle mesure cela pourrait transformer la construction de maisons au Canada? Évidemment, il y aura une transformation, mais dans le contexte plus large, cela semble être non seulement un changement, mais un changement révolutionnaire. Qu'en pensez-vous?
:
Je vous souhaite la bienvenue au Comité, madame Volk.
Vous êtes la présidente et première dirigeante de la SCHL. Vous avez parlé de votre mission, qui comprend l'important mandat qui consiste à administrer l'ensemble des programmes liés à la Stratégie nationale sur le logement qui a été mise en place.
Vous n'êtes entrée en poste que récemment, mais des gens sont là pour vous appuyer. J'aimerais connaître votre évaluation personnelle des différents programmes.
La Stratégie nationale sur le logement, compte tenu de son objectif d'atteindre et d'assurer aux personnes l'abordabilité des logements, est-elle une réussite dans son ensemble? Sinon, que faut‑il faire, selon vous, pour changer les choses?
:
Il est vrai que c'est une responsabilité partagée, le logement relevant de la compétence du Québec et des provinces.
Des sommes importantes sont tout de même investies. Des groupes viennent nous dire qu'il est difficile de trouver des logements abordables. Plusieurs d'entre eux ont fortement recommandé qu'on offre au moins 20 % des logements hors marché. Notre comité a aussi formulé cette recommandation dans son rapport sur la financiarisation du logement.
Vous nous avez parlé de plusieurs choses. Vous avez dit que vous administrez de nombreux programmes de prêts, que les sommes d'argent prennent parfois plusieurs formes et que les définitions relatives à l'abordabilité ne sont pas les mêmes dans tous les programmes.
Cela dit, je vous demande de nous donner votre propre vision, à titre de nouvelle présidente.
À cette étape‑ci, ne faudrait-il pas recommander de revoir ces programmes pour les axer davantage sur les façons de répondre à la forte demande en matière de logements sociaux et abordables?
:
Je suis désolée de vous interrompre encore une fois. Je n'aime pas faire cela.
Je connais la multitude de programmes offerts et leurs objectifs. On fait parfois des annonces, dans nos circonscriptions, selon lesquelles des sommes seront consacrées à un programme donné. Dans certains cas, on a l'impression que c'est de l'argent recyclé, que c'est le même argent qui circule.
Ma question est simple. Vous pouvez y répondre par oui ou par non. Selon vous, certains programmes devraient-ils être resserrés?
Devrait-on mieux définir certains programmes ou revoir de quelle façon les sommes d'argent sont dépensées?
D'après vous, les différents programmes permettront-ils d'atteindre l'objectif établi dans la Stratégie quant à l'abordabilité du logement? Sinon, faudrait-il faire les choses autrement?
Il y a tant de choses à dire et tant de questions à poser, et nous n'aurons pas assez de temps, mais je vous suis très reconnaissante d'être ici.
Il y a une occasion de changer la culture à la SCHL. L'ancienne présidente et première dirigeante est venue au Comité à maintes reprises, et nous avons évoqué le fait que vous devez parler aux gens sur le terrain qui souffrent et qui tombent dans l'itinérance. J'espère que ce sera une occasion pour vous de changer la culture à la SCHL.
J'ai peut-être quelques questions à ce sujet. Elles sont liées à la réaffectation du personnel stratégique de la SCHL au personnel interne du gouvernement. Vous pourriez peut-être m'en dire plus sur les nouvelles façons de penser aux échelons supérieurs, parce que vos façons de penser actuelles n'ont pas permis de régler le problème.
Ce dont je voulais vraiment parler aujourd'hui est ce problème concernant les fiducies de placement immobilier et les prêts. Nous savons que les locataires à faible revenu, les personnes handicapées, les parents célibataires, les personnes âgées et les immigrants souffrent d'évictions et d'augmentations de loyer supérieures au taux légal dans de nombreux immeubles qui appartiennent à des fiducies de placement immobilier.
Je veux que vous sachiez que la SCHL finance des FPI milliardaires, et cela fait en sorte que des locataires à faible revenu sont évincés. À elle seule, Starlight, qui est la gestionnaire d'actifs pour le gouvernement dans ses investissements des régimes de pensions de la fonction publique, se targue d'avoir une dette à faible intérêt de 425 millions de dollars de la SCHL, et elle se sert de cette donnée pour vendre des logements stables à vocation locative.
Selon le RENX, le Real Estate News Exchange, Starlight vend 26 propriétés. Voici qu'il dit:
Les propriétés du portefeuille sont assorties d'un financement à des taux d'intérêt fixes inférieurs à ceux du marché. Le financement est en bonne partie assuré par la Société canadienne d'hypothèques et de logement, la SCHL. Les 425 millions de dollars de la dette de la SCHL à un taux d'intérêt moyen pondéré de 2,52 % avec un terme restant à courir de 4,2 ans sont sous réserve du consentement du prêteur.
Je tiens également à vous faire part de ce qu'a dit le PDG de RioCan:
Les obligations hypothécaires les moins chères en ville sont celles cautionnées par la SCHL, et elles peuvent servir à la construction d'immeubles locatifs résidentiels. Nous souhaitons donc ardemment que notre première transaction avec la SCHL ait lieu avant la fin de l'été.
Vous devez également savoir qu'il y avait un reportage aujourd'hui selon lequel les locataires qui sont évincés n'ont pas de logement stable, et les itinérants et les personnes âgées, la population à croissance la plus rapide, doivent maintenant intenter des poursuites. RioCan est l'une des entreprises qu'ils poursuivent dans le cadre d'un recours collectif pour loyers surpayés à cause d'une tarification établie par l'intelligence artificielle.
Madame Volk, nous, ou plutôt je — parce que je ne devrais pas parler au nom du Comité — vais parler à ces personnes âgées qui sont déplacées qui me demandent de leur trouver une maison de soins infirmiers où elles peuvent vivre. Des parents célibataires qui ont des enfants handicapés sont évincés de leur domicile et doivent trouver de nouvelles maisons et de nouvelles écoles et faire de nouveaux plans. Il s'agit aussi d'immigrants qui ont déjà subi des traumatismes désespérés dans leur pays d'origine. Ce sont les gens à qui je parle, pas les promoteurs avec qui j'ai travaillé pendant huit ans au conseil municipal. Ce sont ces gens.
Pensez-vous que ce soit une bonne culture pour la SCHL? Elle aide les PDG d'entreprise et des titulaires de FPI cupides à faire des profits alors que des résidents sont évincés et deviennent itinérants.
:
Je vais vous arrêter là, madame Volk, parce que je pense que vous devez aller dans la communauté.
Beaucoup de logements à votation locative sont tombés à l'eau à cause de choses comme ce que Starlight fait en ce moment. Elle se débarrasse de logements locatifs abordables pour les vendre à des promoteurs qui construiront des appartements luxueux dans des tours de 30, 40 et 50 étages.
Ce gouvernement, dans ma communauté, arrive avec 200 millions de dollars de prêts pour essayer d'obtenir des logements abordables, ce qui est pathétique, parce qu'il ne donne même pas d'argent. Il veut être remboursé.
Les gens doivent se déplacer. Dans le contexte où vous savez que ces prêts que vous donnez à Dream ou à n'importe laquelle de ces FPI… Ce n'est pas vous. Je suis désolée. Je ne devrais pas dire « vous ». Ces prêts que la SCHL donne à Dream ou à ces autres FPI serviront à acheter des terres où on démolit les logements locatifs.
Je vais recommencer ma question, mais s'il vous plaît, dans le contexte, ces terres ne sont pas venues de nulle part. Il s'agit de terres où les gens vivaient, parfois pendant des décennies.
:
Merci de poser la question.
Le Fonds pour le logement abordable prévoit que nous servons 11 groupes prioritaires de population vulnérable, comme il est énoncé dans la Stratégie nationale sur le logement. Les exemples de groupes de population vulnérable recensés sont les femmes et les enfants, les populations et les communautés autochtones, et la communauté noire. Nous avons aussi des immigrants, ainsi que des jeunes et des personnes âgées. Ce sont des exemples de 11 groupes prioritaires qui ont été recensés en vertu de la Stratégie nationale sur le logement. Par conséquent, les fonds prévus dans le Fonds pour le logement abordable sont destinés à ces groupes de population vulnérable.
C'est un programme national; pour ce qui est de l'équité, nous servons donc toutes les communautés de l'ensemble du Canada, certainement dans les régions urbaines, rurales et nordiques. En passant, nous finançons 96 projets dans les territoires dans leur ensemble dans le cadre de la Stratégie nationale sur le logement, et une bonne partie du financement provient du Fonds pour le logement abordable.
Nous pouvons passer en revue certaines des cibles également, mais un élément important du Fonds pour le logement abordable concerne également les réparations. Nous avons parlé de la nécessité de préserver les logements sociaux et abordables. L'un des objectifs du Fonds pour le logement abordable a trait aux réparations. Nous avons réparé plus de 166 000 unités à ce jour, sur une cible de 170 000.
Ce sont des exemples d'objectifs et de résultats sociaux obtenus jusqu'ici.
Je tiens à vous informer, madame Volk, que le Comité est habilité à étudier le mandat, la gestion et les activités de la Société canadienne d'hypothèques et de logement et à en faire rapport. On vous posera donc peut-être des questions, mais c'est parce que nous nous sentons responsables de veiller à la bonne gestion de la SCHL.
J'en reviens à mon entrée en la matière sur l'idée de changer la culture. J'avais vraiment hâte de vous rencontrer aujourd'hui. J'avais vraiment hâte de voir un changement de culture à la SCHL. L'ancienne présidente et dirigeante principale a comparu devant le Comité et nous a fait savoir que l'expertise en matière de construction de logements abordables avait vraiment atteint son niveau le plus bas à la SCHL. J'espérais que votre nouvelle direction réinvestirait dans ce besoin. J'ai entendu dire qu'il y a eu une réaffectation du personnel chargé des politiques de votre bureau, alors je me demande si vous pourriez nous dire si c'est vrai.
Je voulais également revenir sur un témoignage que nous avons entendu d'un défenseur du droit au logement très connu, Steve Pomeroy, qui a déclaré:
C'est certain que le pouvoir de dépenser du gouvernement fédéral est un outil très important. Toutefois, aujourd'hui, moins de 10 % des fonds affectés à la Stratégie nationale sur le logement sont versés au moyen de mécanismes provinciaux; pourtant, ce sont les provinces qui disposent des compétences en la matière.
J'ai récemment rencontré le ministre du Logement de la Colombie-Britannique, qui a également déclaré que ce mécanisme de transfert de 90 % par le gouvernement fédéral ne fonctionne pas. Les gouvernements provinciaux sont prêts à agir, mais cet argent leur est refusé.
Je me demande si vous pourriez nous parler un peu de la recommandation de Steve Pomeroy, qui consiste à rééquilibrer et à accroître certains des programmes financés dans le cadre des accords bilatéraux et à les attribuer aux provinces afin qu'elles puissent les mettre en œuvre. Ce sont elles qui possèdent l'expertise.
:
Merci, monsieur le président.
Bonjour à mes collègues.
Merci beaucoup de votre présence.
J'ai quelques commentaires à faire avant de poser une question.
J'ai été encouragé de vous entendre dire qu'il faudra trois ordres de gouvernement pour régler la crise du logement dans laquelle nous nous trouvons. J'ai pris note des propos des députés d'en face sur la baisse de la construction de logements à Toronto et dans d'autres provinces. N'oublions pas que Doug Ford est le premier ministre conservateur de l'Ontario. Nous avons des premiers ministres conservateurs partout au pays — dont Blaine Higgs, qui vient de perdre ses élections au Nouveau-Brunswick — qui ont combattu chacune des initiatives que nous avons mises de l'avant. Bien que tous les programmes fédéraux puissent être améliorés, qu'il s'agisse du Fonds national de co-investissement pour le logement, de l'Initiative pour la création rapide de logements ou du Fonds pour accélérer la construction de logements, je pense qu'ils sont transformateurs. Je pense qu'ils aident. Je remarque que le Parti conservateur a voté contre chacun de ces programmes. Je crois qu'en tant que gouvernement fédéral, nous nous tenons debout, nous menons la danse et nous faisons beaucoup de choses qui sont nécessaires pour aider à construire des logements partout au pays.
Pour revenir à ma magnifique circonscription de Saint John—Rothesay, j'ai été très heureux d'annoncer récemment l'octroi de 9 millions de dollars à la Ville de Saint John, par l'intermédiaire du Fonds pour accélérer la construction de logements. La Ville s'est fixé comme objectif de construire 1 100 nouveaux logements nets au cours des trois prochaines années. Selon le rapport d'étape, ainsi que le maire et le conseil avec qui j'ai parlé, ils en sont à 37 % de ce total. Une grande partie de la stratégie de la Ville consiste à réformer le règlement de zonage pour faciliter le logement.
De votre point de vue, où vous supervisez de nombreux accords conclus avec différentes municipalités d'un bout à l'autre du Canada, pouvez-vous nous parler de certaines des réformes que des villes comme la mienne ont déjà mises en œuvre grâce au Fonds pour accélérer la construction de logements?
:
Merci de cette information.
Il y a probablement un an, j'ai posé une question à l'ancienne présidente Romy Bowers. Madame Volk, vous avez été nommée présidente de la SCHL, il me semble, en juin ou juillet de cette année. Je vais vous poser la même question que j'ai posée à Romy Bowers… et je sais que Mme Zarillo l'a abordée. La question porte sur la culture de la SCHL.
Je suis simplement réaliste. En dépit de l'excellent travail que vous effectuez, beaucoup de promoteurs n'ont tout simplement pas une bonne expérience à cause de la bureaucratie… le long délai que cela leur prend pour soumettre leur demande, et ainsi de suite. Je sais que la présidente Bowers s'est engagée à essayer de mener un changement de culture. J'ai toujours dit que la culture et l'esprit de la SCHL devraient être moins bureaucratiques et plus entrepreneuriaux.
Pourriez-vous me parler de changements quelconques que vous avez effectués pour améliorer le côté entrepreneurial de la SCHL, depuis que vous avez été nommée présidente?
Je souhaite aborder le rendement, car vous refusez de nous dire à quoi les primes sont liées. Vous avez affirmé que c'était une information privée, donc nous ne pourrons pas comprendre les raisons pour lesquelles vous offrez des primes dans l'entreprise.
Lorsque je regarde votre devise, il est écrit, en partie: « Ensemble, nous veillons à ce qu'un grand nombre de personnes au Canada aient accès, comme il se doit, à un logement qu'elles peuvent se payer et qui répond à leurs besoins. »
Lorsque je regarde les mises en chantier dans tout le pays, je me rends compte que le rendement en matière de mise en chantier n'est pas bon. Vancouver a reçu un financement de 115 millions de dollars provenant du Fonds pour accélérer la construction de logements. Depuis le début de l'année, le taux sur 12 mois de ses mises en chantier a diminué de 15 %, par rapport à 2023. Toronto a reçu 471 millions de dollars. Ses mises en chantiers en 2024 ont baissé de 40 %, par rapport à 2023. Ottawa a reçu 176 millions de dollars. Ses mises en chantier en 2024 ont baissé de 22 % par rapport à 2023.
Lorsque vous versez presque 30 millions de dollars en primes, et que vous refusez de nous donner les motifs de ces primes, est‑ce que nous pouvons conclure avec certitude que ces motifs n'ont rien à voir avec la construction de ces logements?
:
Merci, monsieur le président.
Madame Volk, dans votre déclaration liminaire, vous avez parlé de partenariats et de leur importance.
Il m'est difficile d'écouter, au quotidien à la Chambre des communes, lorsque quelqu'un tire sur le cordon du et qu'il diabolise les municipalités parce qu'elles ne font pas leur travail. Ses représentants politiques et lui — vous l'avez entendu aujourd'hui — blâment les villes pour le coût du logement, des droits d'aménagement. Il prétend que c'est la raison pour laquelle il y a une crise du logement dans le pays. Nous savons que ce n'est pas la vérité.
Nous savons que les droits d'aménagement dans tout le pays paient pour des choses importantes. Vous ne pouvez pas construire des maisons sans les services d'aqueduc et les services d'eaux usées. Vous ne pouvez pas construire des collectivités sans un centre sportif, une caserne de pompier ou même un commissariat de police. Bon nombre d'entre nous autour de la table viennent du secteur municipal, et il m'est difficile d'être assis à cette table, et à la Chambre des communes, et d'entendre le lorsque quelqu'un lui tire le cordon qu'il a dans le dos. Il dit les mêmes choses en boucle, tous les jours.
Je vais vous poser une question concernant les partenariats. Je vais vous demander ce qu'il en est de l'importance… Notre gouvernement adopte une approche différente, bien entendu. Nous travaillons de concert avec les municipalités, et nous essayons de travailler de concert avec les provinces.
Mon ami et collègue a fait allusion aux problèmes que nous avons rencontrés avec certains de nos partenaires provinciaux. À l'instar du premier ministre Ford, le utilise des campements comme accessoire politique dans ses messages publicitaires. Il ne parle pas des campements à la Chambre des communes ou des solutions. Nous mettons sur pied ces programmes pour tenter d'aider les municipalités, et nos organismes partenaires à but non lucratif.
Je vais vous poser une question au sujet des partenariats. J'aimerais que vous parliez de l'importance de travailler avec nos partenaires provinciaux, au même titre que nos partenaires municipaux, pour qu'ils soient favorables à certains des programmes.
:
Merci de cette réponse.
Je vais maintenant complètement changer de sujet, et je vais parler du renforcement des capacités dans le secteur des organismes à but non lucratif.
Il y a plus de 80 000 personnes qui figurent sur la liste d'attente des logements abordables de Toronto. Il y en a plus de 6 000 sur celle de Hamilton. Cela reflète 30 ans de sous-investissement dans ce secteur par le gouvernement fédéral — et différentes administrations au palier du fédéral — et le gouvernement provincial.
Lorsque j'ai demandé à votre prédécesseure ce qu'il en était du renforcement des capacités dans ce secteur, elle a répondu que vous ne renforciez pas les capacités, mais plutôt que vous étiez des assureurs. Je ne peux pas vous dire à quel point j'étais déçu de cette déclaration. En effet, cette déclaration en dit long sur les problèmes culturels à propos desquels, je pense, mon ami et collègue vient de vous poser la question. Vous avez affirmé que la culture est excellente. Je pense que la plupart des gens dans l'industrie, qu'il s'agisse de l'industrie privée ou de l'industrie à but non lucratif, seraient d'accord avec l'évaluation de mon collègue et avec certaines des critiques que j'ai adressées à l'organisme, ici au Comité, et aussi lorsque j'étais le conseiller municipal et que j'étais confronté à des problèmes frustrants liés au processus d'application lorsque j'étais président de CityHousing Hamilton.
Je vais encore une fois vous poser la même question: quel a été votre rôle dans le renforcement des capacités dans ce secteur? Nous n'allons pas construire 6 000 logements à but non lucratif à Hamilton sans que la SCHL aide à renforcer les capacités avec les organismes qui ne disposent pas d'un grand effectif et qui, en toute honnêteté, n'ont pas beaucoup d'argent.
:
C’est un excellent point et une excellente question. Je ne crois pas que cela concerne notre culture. J'espère que ce n'est pas le cas, mais je resterai à l'affût si jamais je vois des signes.
Nous avons évalué les cibles et la manière d'atteindre ces cibles. Nous tentons de collaborer avec le plus d’organismes sans but lucratif possible pour les aider à mettre en œuvre leurs projets. De toute évidence, il est plus facile et rapide de s’occuper d’importants organismes sans but lucratif qui ont les compétences, qui ont des clients réguliers et qui connaissent le processus. Il faut plus d’accompagnement lorsque vient le temps de collaborer avec des clients plus petits. Nous envisageons des manières de régler cela, mais c’est une question importante.
Il faut des ressources pour collaborer avec eux et les aider à passer au travers du processus de demande. Il s’agit, à bien des égards, d’un processus semblable à celui d’une demande de prêt. Nous avons besoin de certaines informations pour faire preuve de diligence raisonnable, et ainsi de suite. Cela peut prendre parfois un certain temps lorsque c’est leur première fois.
Nous reconnaissons que c’est difficile pour eux. Nous envisageons des manières de simplifier nos processus de demande et certains des documents pour vraiment les aider à cheminer dans le processus. Je reconnais que, au bout du compte, il s’agit tout de même d’une transaction complexe pour une organisation. Dans bien des cas, ce sera la seule qu'ils auront à faire de leur vie.
:
Merci, monsieur le président.
Je vais reformuler ma dernière question. Je disais que notre comité, le Comité permanent des ressources humaines, du développement des compétences, du développement social et de la condition des personnes handicapées, a réalisé plusieurs études et a publié notamment le rapport intitulé « Stratégie nationale sur le logement », en juin 2023, et le rapport intitulé « Financiarisation du logement » en octobre de la même année.
Nous faisons présentement une étude sur le financement fédéral. Or, dans notre rapport de juin 2023, précisément, de nombreuses recommandations étaient adressées à la SCHL. Une d'entre elles disait ceci:
Que la Société canadienne d'hypothèques et de logement rende compte au Comité de la façon dont les cibles précises établies à l’égard de la Stratégie nationale sur le logement ne permettront pas d'atteindre la vision globale du gouvernement pour la Stratégie nationale sur le logement [...]
On demandait à la SCHL quelles mesures correctives le gouvernement fédéral devait prendre pour respecter la politique publique. Au fond, nous disions qu'on n'y arriverait pas.
Madame Volk, je crois que la SCHL a fait fausse route, et j’espère grandement, grâce à votre leadership, qu’elle reviendra sur le droit chemin. La SCHL a vu le jour en raison des besoins naissants en matière de logement abordable pour les nouvelles familles après la guerre. De nombreuses choses semblables se produisent aujourd’hui. Nous faisons face à une crise d’abordabilité du logement, à une crise de la main-d'œuvre et à une grande vague d’immigration, ce qui s’est également produit après la Seconde Guerre mondiale. J’espère vraiment que vous vous ouvrirez à l’idée que la culture de la SCHL doit changer. Je n'enlève rien au fait que c’est une institution financière, comme vous l’avez dit, mais c’est une institution financière dont le but sous-jacent est de s’assurer que personne ne se retrouve dans la rue dans notre pays, et elle n’y parvient pas à l’heure actuelle.
Je veux revenir à ma question au sujet de la façon dont les provinces n’obtiennent que 10 % du financement à l’heure actuelle, et j’aimerais savoir si la SCHL peut faire quoi que ce soit pour établir l’équilibre afin que les provinces obtiennent davantage de financement pour qu’elles avancent.
Je veux également ajouter que, pour ce qui est des terres fédérales, il y a un engagement à cet égard. Une fois de plus, cela ne se fait pas par l’entremise du Logement; c’est par l’entremise de Services publics et Approvisionnement Canada, ce qui est, à mon avis, une erreur, étant donné que Services publics et Approvisionnement Canada n’a pas les mêmes idées, la même compréhension et les mêmes opinions quant à la manière dont nous devons faire construire des logements.
Pouvez-vous dire si vous pensez que la SCHL a un rôle à jouer pour ce qui est de faire construire des logements sur des terres fédérales et s'il y a une possibilité — et la question m'a été posée par mes amis d'un bout à l'autre du pays qui travaillent dans le secteur du logement — de prendre les devants et de s'assurer qu'il y a du financement de la SCHL en place pour les organismes sans but lucratif en ce qui concerne les terres fédérales? Ils ne peuvent faire concurrence aux sociétés privées. Cela représente un inconvénient majeur pour les organismes sans but lucratif de notre pays qui doivent continuellement lutter pour faire concurrence à ces importantes organisations financières qui peuvent obtenir des milliards de dollars, et non pas seulement des millions.
Merci.
:
Merci, monsieur le président.
J'ai entendu parler beaucoup de partenariats. Il y a le Fonds pour accélérer la construction de logements, et je sais que les libéraux adoreraient prétendre qu'il fonctionne.
Je vais vous donner certaines données que, selon moi, vous avez déjà probablement.
Depuis que le Fonds pour accélérer la construction de logements a été lancé, le nombre de maisons autorisées à être construites a uniquement augmenté de 1,8 % comparativement à la même période qui a précédé. Selon les données de la SCHL, dans les municipalités de plus de 10 000 habitants, les mises en chantier sont essentiellement inchangées. De janvier à octobre 2003, il y avait environ 187 000 mises en chantier. Durant la même période — de janvier à octobre 2024 —, il y en avait 188 000; donc les mises en chantier ont essentiellement été arrêtées également.
Le gouvernement s'engage à faire construire 3,8 millions de nouveaux logements d'ici 2031. Il s'agit de 2 millions de plus que le nombre qui avait déjà été prévu et le nombre de logements nécessaires, selon la SCHL, pour revenir à l'abordabilité. Nous disposons de tous ces programmes et tous ces fonds, des milliards de dollars — qui est de l'argent emprunté, j'ajouterais — qui sont censés accélérer la construction de logements, et cela ne fonctionne pas. En fait, dans les grandes villes, le nombre de mises en chantier est en chute libre. Je vous ai fourni des données concernant certaines de ces villes.
Pouvez-vous me parler des ententes secrètes avec les municipalités? Nous avons demandé à voir les ententes conclues avec les municipalités. Nous utiliserons Toronto comme exemple. Il y avait 471 millions de dollars. Les droits d'aménagement ont augmenté de 42 %, et le nombre de mises en chantier a diminué de 40 %.
Ces ententes prévoient-elles des critères relatifs aux coûts de construction dans ces municipalités?
:
Merci, monsieur le président.
Avant que je cède mon temps de parole à M. Morrice, j'aimerais dire que les partenariats peuvent être difficiles. Les partenariats peuvent parfois être difficiles. Que le chef du parti d'en face, le chef de l'opposition officielle, insinue essentiellement que les maires du pays sont incompétents n'est pas une façon de bâtir des partenariats.
Hier, à la Chambre, j'ai posé une question au sujet du Fonds pour accélérer la construction de logements en ce qui concerne la ville de Saint John. Le chef de l'opposition a répondu en disant essentiellement qu'il ne savait pas qui était ma mairesse, malgré le fait qu'il est allé à Saint John quatre fois au cours des huit derniers mois. Je trouve difficile de croire qu'il ne sache pas qui est Donna Noade Readon, la mairesse de Saint John, mais il ne le savait pas.
Je crois que, lorsqu'on est chef, on doit collaborer avec tous les ordres du gouvernement et ne pas insinuer que les maires sont incompétents dans tout le pays.
J'aimerais céder mon temps de parole à M. Morrice.
Merci.
:
Merci, monsieur le président.
Merci, monsieur Long.
Madame Volk, je sais que, durant la réunion, vous avez déjà dit que vous savez qu'il y a une crise en ce qui concerne l'abordabilité des logements, surtout pour ce qui est des logements très abordables. Nous avons entendu la même chose de chercheurs comme Mme Carolyn Whitzman, qui a présenté des recherches, et pour faire suite aux questions de Mme Chabot également, lorsqu'il est question de la définition des logements abordables et de leur incidence.
Comme je vous l'ai déjà dit durant cette réunion, dans ma communauté, par exemple, le nombre de sans-abri a triplé entre 2018 et 2021. Le nombre est passé d'un peu plus de 300 à un peu plus de 1 000. Plus récemment, le nombre est passé de 1 000 à un peu plus de 2 300. Cela a des répercussions importantes dans des communautés comme la mienne.
L'une des solutions est de s'assurer que le gouvernement fédéral finance des logements très abordables et abordables. Avez-vous vu les recherches de Mme Whitzman où il est question de la mesure dans laquelle la SCHL n'applique pas sa propre définition de logement abordable dans le cadre du Fonds pour le logement abordable?
Nous avons entendu beaucoup de témoignages au sein du Comité, lors d'une récente étude sur le logement, concernant la manière dont les politiques de la SCHL ajoutent des formalités administratives, des coûts et des retards.
Je peux prendre, par exemple, les Services de logement pour les Autochtones de l'Ontario, qui disent que l'exigence de la SCHL de faire construire de nouveaux logements, selon des codes qui surpassent les exigences des codes locaux du bâtiment, augmentent de 7 à 8 % le coût total. Il semble que beaucoup de politiques différentes ont été élaborées par la SCHL pour des personnes qui ont accès à du financement pour la construction de logements qui surpassent les exigences des codes du bâtiment.
Quelle en est la raison? Y a‑t‑il eu un quelconque mandat ou une quelconque directive provenant du bureau du ministre, ou s'agit‑il de politiques internes qui ont toutes été élaborées par des bureaucrates, par le personnel à la SCHL?
:
Je déclare la séance ouverte.
Bienvenue à la 141e réunion du Comité permanent des ressources humaines du développement des compétences, du développement social et de la condition des personnes handicapées.
La réunion d'aujourd'hui se déroule en format hybride. Les députés y participent en personne ou de manière virtuelle.
J'informe les députés qui participent virtuellement à la séance que vous avez la possibilité de participer dans la langue officielle de votre choix, tout comme les députés ici présents. Vous pouvez avoir accès aux services d'interprétation en cliquant sur la langue dans laquelle vous préférez participer à la réunion. Veuillez le faire avant que nous ne commencions, pour vous assurer d'avoir la bonne langue d'interprétation. Cliquez sur l'icône du globe au bas de votre écran et choisissez la langue officielle de votre choix.
S'il y a une interruption de l'interprétation, veuillez me le signaler en levant la main dans la salle ou en utilisant l'icône pour lever la main de manière virtuelle. Nous suspendrons la séance pour régler le problème.
Veuillez mettre tous vos appareils en sourdine, étant donné que les sonneries peuvent nuire aux interprètes. De plus, veuillez éviter de taper sur la perche de votre micro. Une fois de plus, cela peut causer du bruit dans le système. Veuillez également attendre que je vous appelle par votre nom avant de prendre la parole.
Lors de la dernière réunion, j'ai dû suspendre les travaux en raison d'une évacuation, et il restait environ 20 minutes de la période de questions avec la présidente et première dirigeante de la SCHL. Entretemps, nous avions déjà prévu la réunion de deux heures d'aujourd'hui avec la ministre. Comme il a été convenu, il sera question durant une heure de l'étude de Mme Falk ainsi que du budget supplémentaire des dépenses. En tant que président, j'aimerais procéder à la comparution de la ministre aujourd'hui.
Si le Comité souhaite reprendre les 20 minutes restantes avec la présidente et première dirigeante de la SCHL, je propose que nous l'invitions à nouveau pour qu'elle termine sa comparution de deux heures à notre prochaine réunion, qui est prévue pour le mardi 17 décembre. La première dirigeante n'est pas ici et si elle acceptait de venir, elle ne pourrait pas arriver ici dans 20 minutes. Nous recevons la ministre, que nous attendions.
Qu'est-ce que le Comité souhaite?
Monsieur Fragiskatos, vous aviez la main levée en premier.
:
Nous avons une motion dilatoire, donc nous allons passer au vote.
Le vote vise à ajourner la discussion pour passer au point suivant à l'ordre du jour, à savoir la comparution de la ministre, aujourd'hui.
(La motion est adoptée.)
Le président: Conformément à l'article 108(2) du Règlement et à la motion adoptée par le Comité le jeudi 8 février 2024, le Comité reprend son étude du Canada un pays exempt d'obstacles d'ici 2040.
Nous accueillons aujourd'hui l'honorable Kamal Khera, ministre de la Diversité, de l'Inclusion et des Personnes en situation de handicap.
Nous accueillons également, dans la première heure, la sous-ministre déléguée principale, le sous-ministre adjoint principal et la directrice générale, Élaboration et conception de politiques de programmes, de la Direction générale des compétences et de l'emploi.
Vous vous présenterez en temps voulu. C'est à vous de le faire, je me contente de donner vos titres.
Madame la ministre Khera, vous avez cinq minutes pour faire votre déclaration préliminaire. Vous avez la parole.
:
Bonjour, monsieur le président, et je vous remercie.
Bonjour à tous les membres du Comité. Merci de l'invitation. Je suis contente d'être ici, et j'ai bien hâte d'avoir des discussions pertinentes sur l'inclusion des personnes en situation de handicap et sur les mesures qui peuvent être prises pour créer un Canada exempt d'obstacles.
D'abord et avant tout, je tiens à prendre le temps de remercier le Comité et ses membres de prendre le temps de travailler sur cette étude. Je peux vous dire que, en tant que ministre de la Diversité, de l'Inclusion et des Personnes en situation de handicap, mon objectif est de bâtir un Canada où tous — peu importe leur expérience ou leurs habiletés — ont une chance égale de réussir.
Depuis le premier jour, nous travaillons en partenariat avec la communauté canadienne des personnes en situation de handicap, en nous appuyant sur le principe « rien sans nous » pour bâtir un Canada exempt d'obstacles, mais cela n'arrivera pas par hasard. Pour obtenir ce résultat, nous devons prendre des mesures délibérées et continues, et c'est exactement ce que nous nous efforçons de faire.
Depuis que j'ai été élue, nous avons fait énormément de progrès pour rendre le Canada plus accessible, surtout en adoptant la Loi canadienne sur l'accessibilité. D'ailleurs, nous soulignons cette année le cinquième anniversaire de l'entrée en vigueur de la loi. Monsieur le président, j'aimerais prendre un moment pour souligner certaines des choses incroyables que nous avons accomplies ensemble grâce à la Loi canadienne sur l'accessibilité.
Notre gouvernement, à l'échelon fédéral, a mis en œuvre des règlements essentiels obligeant les entités sous réglementation fédérale à planifier de manière transparente et à rendre compte au public de leurs efforts visant à éliminer les obstacles à l'accessibilité. Normes d'accessibilité Canada a été mis sur pied pour élaborer des normes d'accessibilité nationales s'appliquant à tous les domaines prioritaires énoncés dans la Loi canadienne sur l'accessibilité.
Nous avons également lancé le tout premier Plan d'action canadien pour l'inclusion des personnes en situation de handicap. C'est une feuille de route vers un Canada exempt d'obstacles d'ici 2040. Il se divise en quatre piliers. Le pilier un concerne le renforcement de la sécurité financière. Le pilier deux concerne l'emploi. Le pilier trois vise à bâtir des collectivités accessibles. Le pilier quatre vise à moderniser notre approche à l'égard de la notion de handicap.
Le Canada a également nommé une première dirigeante principale de l'accessibilité et créé le Bureau du commissaire à l'accessibilité en vertu de la loi. Nous avons également introduit une nouvelle prestation obligatoire pour compléter le revenu des personnes en situation de handicap en âge de travailler, et nous sommes en voie d'offrir la Prestation canadienne pour les personnes handicapées, en juillet 2025.
Au printemps dernier, nous avons été l'hôte du premier Sommet canadien sur l'accessibilité du transport aérien, où des experts, des travailleurs de l'industrie et des personnes en situation de handicap se sont réunis pour trouver des solutions et rendre le secteur du transport aérien plus inclusif pour les personnes en situation de handicap. Cet été, nous avons déployé la Stratégie d'emploi pour les Canadiens en situation de handicap, qui vise à améliorer l'accessibilité des milieux de travail et de l'économie.
Comme je l'ai dit, nous avons accompli bien des choses pour promouvoir, au Canada, l'inclusion des personnes en situation de handicap, et ce ne sont pas juste de belles paroles. Nous avons réellement travaillé sur le terrain, et je peux vous dire que les collectivités et les Canadiens de l'ensemble du pays en ressentent les répercussions.
Je souhaite prendre un instant pour vous donner un exemple de la manière dont notre travail change la vie des gens et des collectivités. Comme je l'ai dit, cet été, nous avons lancé la toute première Stratégie d'emploi pour les Canadiens en situation de handicap, dont relève un programme appelé Fonds d'intégration. Grâce à ce fonds, nous versons des subventions et des contributions aux entreprises et organismes pour les aider à améliorer l'accessibilité de leurs lieux de travail. Nous aidons les personnes en situation de handicap à obtenir un emploi correspondant à leurs compétences, et nous les aidons aussi à trouver et à conserver des emplois intéressants.
Nous avons financé, par exemple, la Commission de formation de l'Est de l'Ontario, et j'aimerais vous raconter l'histoire de Levi. Levi est une personne en situation de handicap qui est au chômage depuis près d'un an et qui a été référé à la Commission de formation de l'Est de l'Ontario. La Commission l'a aidé à rédiger son curriculum vitae et à trouver un emploi correspondant à ses compétences. Elle lui a également offert une carte d'autobus pour qu'il puisse se rendre à l'entrevue et décrocher l'emploi. Elle lui a aussi fourni l'équipement dont il avait besoin pour pleinement participer au milieu de travail qu'il avait choisi. La Commission a non seulement aidé Levi à trouver un emploi et à s'y préparer, mais l'a aussi soutenu pendant qu'il était employé.
Il ne s'agit pas seulement de recruter des personnes en situation de handicap. Il faut aussi les retenir et nous assurer qu'elles puissent pleinement participer au marché du travail sans devoir contourner des obstacles.
C'est seulement un exemple parmi des centaines de projets que nous finançons, et je peux vous dire que cela fait une réelle différence dans les collectivités, sur le terrain. Si nous voulons que nos collectivités, nos économies et notre pays réalisent leur plein potentiel, nous devons commencer par les rendre plus accessibles. Également, même si nous avons réalisé beaucoup de choses, nous savons qu'il reste énormément de travail à faire pour bâtir un Canada réellement exempt d'obstacles.
Nous devons faire ce travail ensemble parce que, au bout du compte, tous les Canadiens doivent s'unir pour créer un Canada exempt d'obstacles. Je répète toujours que, ici au Canada, la diversité est un fait, mais l'inclusion est un choix. Je peux vous dire que, en tant que gouvernement, nous faisons continuellement et délibérément le choix d'être inclusifs, qu'il s'agisse de faire la promotion de l'accessibilité ou d'éliminer ces obstacles, parce que nous savons que, lorsque nous faisons le choix d'inclure les gens, le Canada et les Canadiens en ressortent gagnants.
J'ai bien hâte d'avoir des discussions sérieuses avec vous.
J'ai oublié de mentionner que je suis accompagnée par ma merveilleuse équipe de fonctionnaires, qui travaillent très fort, chaque jour, pour les Canadiens.
J'ai réellement hâte d'avoir des discussions pertinentes et informées sur la manière d'éliminer les obstacles pour les personnes en situation de handicap du pays.
Merci.
:
Merci, monsieur le président.
Madame la ministre, les États-Unis, la Nouvelle-Zélande, le Japon, l'Allemagne, l'Afghanistan et une centaine d'autres pays, il me semble, ont quelque chose en commun. Les citoyens de ces pays qui ont une certaine perte auditive peuvent utiliser la fonctionnalité Appareil auditif sur leurs AirPods d'Apple. Le site Web d'Apple indique que: « En raison de restrictions réglementaires, Apple ne peut lancer les fonctionnalités d'audiométrie et Appareil auditif au Canada pour l'instant. » Un électeur de ma circonscription a été le premier à me souligner le problème.
La bureaucratie du gouvernement canadien empêche les personnes malentendantes d'accéder à cette option d'accessibilité. Dans le cadre de cette étude sur un Canada exempt d'obstacles, en tant que ministre des Personnes en situation de handicap, que faites-vous pour remédier au problème?
:
Merci, monsieur le président, et bonjour, chers collègues.
Madame la ministre, merci beaucoup d'être venue.
J'ai deux ou trois choses à dire. En tant que membres du Comité, je crois que nous avons fait de l'excellent travail pour les personnes en situation de handicap, que ce soit la Prestation canadienne pour les personnes handicapées, qui arrivera prochainement, ou le travail que nous avons fait avec Mme Falk et Mme Chabot sur le projet de loi , à savoir la Loi canadienne sur l'accessibilité. C'est un travail transformateur que nous avons fait en collaboration, et nous avons fait de l'excellent travail pour les Canadiens.
Je suis très fier du travail de notre gouvernement. Est‑ce que c'est suffisant? Non, bien sûr que non, mais nous faisons d'énormes progrès. Il est certain que, lorsque je parle aux personnes en situation de handicap de ma circonscription de Saint John—Rothesay, elles me disent qu'elles apprécient ce que nous faisons pour réaliser nos objectifs.
Madame la ministre, la semaine dernière, la dirigeante principale de l'accessibilité a parlé de l'accessibilité et a dit que, en 30 ans, elle n'avait jamais vu un si formidable élan dans la bonne direction.
Aimeriez-vous rappeler au Comité l'approche globale que le gouvernement a adoptée pour la Loi canadienne sur l'accessibilité et les fabuleux progrès que nous avons réalisés?
J'aimerais prendre un moment pour remercier les membres de votre comité, en particulier ceux qui ont travaillé très dur.
La Loi canadienne sur l'accessibilité est entrée en vigueur il y a cinq ans. Nous fêtons ses cinq ans cette année. La Loi canadienne sur l'accessibilité est fondamentalement l'une des lois les plus transformatrices et importantes qu'un gouvernement, que ce soit le gouvernement d'hier ou d'aujourd'hui, ait adoptées pour faire progresser l'inclusion des Canadiens en situation de handicap. Nous nous fondons sur la loi pour toutes les choses dont nous parlons; pour apporter ces changements systémiques visant à améliorer l'inclusion des personnes en situation de handicap au Canada.
L'objectif de la loi est de bâtir un Canada exempt d'obstacles d'ici 2040. Pour ce faire, nous nous fondons sur deux ou trois choses.
Premièrement, j'aimerais parler du Plan d'action pour l'inclusion des personnes en situation de handicap. Le plan est notre feuille de route. C'est une feuille de route pour bâtir un Canada exempt d'obstacles d'ici 2040. La première année, nous avons annoncé que nous renforcions la sécurité financière. C'est l'un des piliers les plus importants.
Je crois que nous savons tous — et vous le savez grâce aux études menées par le Comité — que certaines des personnes les plus vulnérables et les plus démunies du Canada, qui vivent dans la pauvreté extrême, sont des personnes en situation de handicap. Nous devons faire tout notre possible pour combler le fossé entre les riches et les pauvres.
Nous avons entre autres, comme vous le savez, adopté des dispositions législatives pour les personnes en situation de handicap. La Prestation canadienne pour les personnes handicapées a aidé plus de 600 000 Canadiens en situation de handicap. Nous avons prévu 6,1 milliards de dollars. C'est le poste budgétaire le plus important cette année. Cela représente 2 400 $ annuellement pour les populations les plus vulnérables du Canada. C'est la première prestation fédérale de ce genre.
Deuxièmement, il y a l'emploi. Nous devons aider les personnes en situation de handicap à trouver des emplois valorisants, et nous devons éliminer les obstacles.
Monsieur Long, à vrai dire, rien n'est sûr. N'importe qui peut devenir handicapé n'importe quand. Si nous voulons réellement bâtir des économies inclusives, nous devons éliminer ces obstacles. Nous avons mis en œuvre la toute première Stratégie d'emploi pour les Canadiens en situation de handicap, et nous travaillons avec les employeurs, les employés et la communauté pour éliminer ces obstacles.
J'ai parlé du Fonds d'intégration, qui consiste à travailler avec la communauté pour aider les personnes en situation de handicap à décrocher des emplois intéressants et adaptés à leurs compétences. Parallèlement, grâce à EDSC et aux ententes de travail que nous avons conclues avec les provinces et les territoires, des centaines de milliers de personnes en situation de handicap peuvent trouver un emploi intéressant, et l'important n'est pas seulement d'obtenir un emploi, mais aussi de le garder.
Nous savons que nous n'y arriverons pas seuls. C'est pourquoi nous avons le Conseil des entreprises pour les personnes en situation de handicap. Il représente le milieu corporatif du Canada. Nous avons dit que les gouvernements ne peuvent pas exécuter ce travail à eux seuls. Des entreprises du secteur privé se sont rassemblées pour créer un réseau, et elles disent: « Savez-vous quoi? Nous allons vous donner les pratiques exemplaires pour inclure les personnes en situation de handicap dans notre économie .»
Je crois fondamentalement que, lorsque nous incluons les gens, le Canada et les Canadiens en ressortent gagnants.
:
Merci, monsieur le président.
Madame la ministre, je vous remercie de votre présence.
D'entrée de jeu, je dois dire que je crois que les objectifs de la Loi canadienne sur l'accessibilité ont été fixés de bonne foi et que je crois au travail qui est accompli. Des progrès ont été faits; par exemple, nous sommes de plus en plus sensibilisés à l'importance de l'inclusion, et il faut que cela continue. On veut que tout le monde soit égal, quelle que soit leur situation de handicap. Quand on parle des personnes en situation de handicap, il ne s'agit pas d'un groupe homogène.
Si le Comité a décidé de mener cette étude, c’est qu’il s’inquiétait des progrès réalisés dans l’atteinte des objectifs. C'est bien beau d'avoir des objectifs, mais il faut que ce soit accompagné de stratégies.
Madame la ministre, vous n'êtes pas sans savoir que la Prestation canadienne pour les personnes handicapées, qui doit être versée à partir de l'été prochain, soulève encore beaucoup d'inquiétude et d'indignation. C'est une question dont nous avons déjà discuté ensemble.
Je rappelle que la Loi sur la prestation canadienne pour les personnes handicapées, adoptée en 2023, prévoyait que le gouverneur en conseil pouvait établir des règlements concernant trois choses: les critères d'admissibilité, les conditions dans lesquelles serait versée la prestation et le montant de la prestation ou la méthode de calcul dudit montant. Vous avez déjà annoncé le montant de la prestation, qui est de 200 $ par mois, ce qui équivaut à environ 6 $ par jour.
Il y a déjà des groupes qui disent que, entre l'adoption de la loi, en 2023 et le versement des montants annoncés pour 2025, on n'a pas tenu compte de certains éléments, notamment de l'augmentation du coût de la vie, de l'indexation des montants et des difficultés que vivent les personnes en situation de handicap.
Là où le bât blesse, c'est que vous aviez un an pour déposer la réglementation. Or celle-ci n'est toujours pas en vigueur. C'est un projet. Comment expliquez-vous les retards? Trois grands groupes québécois qui représentent des personnes en situation de handicap sont venus sur la Colline du Parlement la semaine dernière. Comment peut-on leur expliquer que, près de deux ans plus tard, le montant de la prestation a été défini — on ne sait pas par qui — et que le règlement n'est toujours pas en vigueur?
:
Merci, madame Chabot, de la question.
Je tiens à dire, d'abord et avant tout, que j'ai eu l'occasion de rencontrer les trois groupes que vous venez de mentionner, lorsque nous avons fêté la Journée internationale des personnes handicapées, sur la Colline. C'était incroyable de voir ce merveilleux regroupement d'organismes de partout au pays être célébré.
Je tiens à souligner, toutefois, que j'étais un peu déçue. Je crois que nous avons invité tous les partis, mais uniquement les libéraux se sont présentés et ont rencontré les incroyables intervenants et les formidables personnes en situation de handicap, qui étaient présentes.
Je crois qu'il est extrêmement important de faire des consultations pour tout ce que nous faisons, parce que notre travail est...
:
Madame la ministre, je m'excuse de vous interrompre.
Soit dit en passant, ma formation politique, le Bloc québécois, n'a jamais reçu votre invitation, mais j'étais bien heureuse que vous invitiez les trois groupes du Québec. Cela dit, je ne veux pas parler de cette réception, de cette soirée.
Comment peut-on expliquer qu'un règlement qui tient compte du principe « rien sur nous sans nous » et qui devait déterminer les critères d'admissibilité, les conditions et le montant de la prestation n'est toujours pas adopté, un an plus tard? La loi a pourtant obtenu la sanction royale, et les montants ont été annoncés pour 2025.
Il y a de l'inquiétude à deux égards.
Premièrement, les critères d'admissibilité vont-ils respecter ce qui se fait au Québec et dans les provinces, c'est-à-dire qu'il n'y aura pas de récupération et que l'arrimage sera parfait? Par exemple, au Québec, on a adopté une prestation de revenu de base qui permet aux personnes qui ont des incapacités, mais qui sont sur le marché du travail, de gagner jusqu'à 14 000 $ sans perte. Comment l'arrimage sera-t-il fait? Comment s'assurera-t-on qu'il n'y aura pas de récupération?
Deuxièmement, nous sommes en décembre et le règlement devait être adopté en juin, soit 12 mois suivant la sanction royale. Comment expliquer que ce ne soit pas fait?
Si on obtenait des réponses à ces questions, cela permettrait de rassurer les gens ou cela permettrait aux groupes qui représentent ces personnes de faire des témoignages et des démarches pour s'en assurer.
:
Merci, madame Chabot. Premièrement, je tiens à dire que tous les partis ont été invités.
Cela étant dit, je vais aller au cœur de vos questions. Il n'y a eu aucun retard pour ce qui est de... Il n'y a eu aucun retard dans le calendrier pour ce qui est des dispositions législatives et du cadre que nous avons élaboré. Nous nous occupons de près des règlements. Il n'y a eu aucun retard, que ce soit au chapitre de la consultation préliminaire, ou du dépôt de la première version des règlements à des fins de rétroaction ou de la deuxième version.
J'ai déjà rencontré deux fois mon homologue québécoise, et je lui ai répété pas seulement une fois, mais à chaque rencontre, que nous devons nous assurer que la province de Québec ne récupère pas les prestations versées aux personnes en situation de handicap. En fait, lorsque j'ai parlé avec les intervenants québécois pour les personnes en situation de handicap, ils ont dit la même chose, c'est-à-dire qu'ils travaillent de concert pour faire pression sur les provinces pour s'assurer que les prestations ne seront pas récupérées.
Cela doit être fait uniformément d'un océan à l'autre, et nous devons soutenir les personnes sur le terrain dans tout le Canada, y compris au Québec.
:
Merci, monsieur le président.
Merci, madame la ministre, d'être ici aujourd'hui.
Nous avons deux heures pour discuter avec madame la ministre aujourd'hui, donc, j'espère que, tôt ou tard, nous pourrons avoir des discussions productives pour aider les Canadiens et trouver des solutions. Beaucoup de personnes en situation de handicap, presque un million aujourd'hui, vivent dans la pauvreté, et nous avons de réels défis à relever; nous devons donc avoir une discussion ouverte, honnête et participative. J'aimerais dire à la ministre, qui vient ici et parle de réceptions, que des millions de Canadiens en situation de handicap n'ont pas la chance d'assister à ce genre de réception, de manger gratuitement, de réseauter et de se faire photographier pour s'afficher sur les réseaux sociaux. Nous parlons de vrais problèmes, et ma question pour la ministre concerne la feuille de route.
La ministre a dit, dans sa déclaration préliminaire, qu'il y a quatre priorités. Selon ce que j'ai compris, il y en a sept, donc je me demande combien il y en a réellement, parce que selon leur publication, il y en a sept. Puis, nous avons entendu des témoins dire qu'il faut impérativement changer la culture, et ce n'est pas une des sept priorités de la feuille de route.
Est‑ce que la ministre peut dire au Comité s'il existe un mécanisme d'amélioration continue, pour faire le point, repérer les failles et ajouter les choses qui doivent être examinées?
:
Merci de la question, madame Zarrillo.
Permettez-moi de dire, en tant que ministre de la Diversité, de l'Inclusion et des Personnes en situation de handicap, qu'il est important pour nous de rencontrer les Canadiens en situation de handicap et les intervenants et de discuter avec eux, quotidiennement. Toutefois, dire que la réception organisée pour la Journée internationale des personnes handicapées, où nous avons célébré les contributions des membres incroyables de la communauté, qui pavent le chemin, était seulement une occasion de réseautage... En toute franchise, je trouve cela très impoli. La députée a été invitée et elle n'est pas venue, et c'est vraiment honteux qu'elle ne se soit pas présentée à une réception en l'honneur de la merveilleuse communauté des personnes en situation de handicap et des parties prenantes concernées.
Cela étant dit, pour ce qui est du travail, oui, les personnes en situation de handicap font quotidiennement face à des défis. Mon objectif est d'éliminer ces obstacles. Je tiens à préciser à la députée que la loi elle-même, son fondement, vise à changer notre perception des personnes en situation de handicap, en tant que pays. Des changements systémiques doivent être apportés, non seulement dans les gouvernements, mais aussi dans le secteur privé, dans les gouvernements...
:
En tant que ministre responsable des personnes en situation de handicap, je défends, chaque jour, ces personnes. Je peux vous dire que cette communauté elle-même, en incarnant réellement l'esprit de « rien sans nous », a participé à toutes nos consultations pour soutenir les personnes en situation de handicap.
Je tiens aussi à dire à la députée que, grâce à la Prestation canadienne pour les personnes handicapées, la toute première prestation statuaire, les personnes les plus vulnérables du pays, c'est-à-dire plus de 600 000 personnes en situation de handicap, recevront une aide de 2 400 $. C'est considérable.
Ce n'est pas la seule chose que nous faisons. Nous aidons ces personnes à se trouver un emploi intéressant. Nous avons proposé un congé de taxes pour tous les Canadiens, pendant la période des Fêtes, et, malheureusement, les conservateurs ont voté contre notre proposition.
Nous allons nous assurer de soutenir les Canadiens.
Pour en revenir à la Loi canadienne sur l'accessibilité, il s'agit en fait de changer les systèmes et apporter ces changements systémiques au sein de nos institutions. La loi elle-même demande à toutes les entités sous réglementation fédérale de faire rapport et de rendre des comptes au public sur les plans en matière d'accessibilité dont elles se sont dotées. Je peux vous dire que le respect de cette obligation est incroyablement impressionnant. Si je ne me trompe pas, il est de près de 99 % pour le gouvernement du Canada. En fait, c'est 100 % pour le gouvernement du Canada.
Nous savons qu'il y a encore du travail à faire, mais il s'agit vraiment de changer les systèmes sur le terrain. Pour la première fois, nous avons un Bureau du commissaire à l'accessibilité, qui dirige les travaux, est responsable de la conformité et s'assure que nous travaillons avec toutes les entités fédérales. Il y a d'ailleurs des amendes très sévères — pouvant aller jusqu'à 250 000 $ par jour, en fait — pour les entités fédérales qui ne se conforment pas à leurs plans en matière d'accessibilité.
Pour des détails sur les règlements dont il a été question, je demanderais à mon adjointe, qui a dirigé ce travail de répondre, si vous me le permettez.
En ce qui concerne le travail effectué par Normes d'accessibilité Canada, je peux confirmer que son personnel a en fait finalisé... Il y a six normes et guides techniques, dont deux ont été élaborés par Normes d'accessibilité Canada. Celui sur l'emploi vient d'être publié, en décembre. L'autre, sur les exigences d'accessibilité pour les technologies de l'information et des communications, a été publié en mai de cette année.
Le personnel de Normes d'accessibilité Canada a travaillé en collaboration avec le groupe CSA, et ils ont ensemble publié « Conception accessible pour l'environnement bâti », « Conception accessible des dispositifs interactifs libre-service, y compris des guichets automatiques bancaires » et « Logements accessibles ». Ils ont également rédigé un guide technique intitulé « Systèmes d'intelligence artificielle accessibles et équitables ».
Cinq ébauches de normes ont été soumises à l'examen du public, et 11 comités techniques ont été créés et travaillent sur d'autres normes. Je crois que l'une des considérations importantes en ce qui concerne l'élaboration de normes est que cela prend du temps. Tout comme la ministre a souligné l'importance du principe « Rien ne sera fait pour nous sans nous », Normes d'accessibilité Canada collabore étroitement avec les membres de la communauté et les experts techniques à l'élaboration de leurs normes.
Mme Gray a soulevé une question très importante concernant les personnes malentendantes et les dispositifs médicaux d'assistance.
Cela vient de Santé Canada. Je crois que c'est important, et je laisserai peut-être les membres du Comité en juger, mais la demande du 31 décembre pourrait ne pas être nécessaire.
Hier — je le confirme, c'était hier —, Santé Canada a homologué deux appareils médicaux de Apple Inc., autorisant la vente de sa fonctionnalité d'aide auditive et d'audiométrie, toutes deux compatibles avec les écouteurs AirPods Pro 2 d'Apple. Une fois l'autorisation accordée par Santé Canada, la décision de vendre un appareil médical revient au fabricant; dans ce cas‑ci, évidemment, Apple. Il convient aussi de noter qu'il appartiendra aux provinces et aux territoires de décider des modalités d'accès à ces appareils médicaux sur leurs territoires, y compris de la nécessité d'une ordonnance.
Comme je l'ai dit, monsieur le président, je crois que c'est un point important. Je remercie Mme Gray de l'avoir soulevé, car des membres de ma famille et certains de mes électeurs, certainement, sont malentendants. Je crois que cela vaut pour tout le monde. Je pense que cela devrait clarifier la question.
:
Merci, monsieur le président.
Une fois de plus, je demanderais à la ministre d'ouvrir son esprit à une discussion plutôt que — comment dire — d'essayer de créer de l'animosité autour de la table, aujourd'hui.
Je dirai à la ministre que je n'ai reçu aucune invitation à une quelconque réception. J'en ai reçu une l'an dernier, mais pas cette année. C'est peut-être pour cette raison qu'il n'y avait pas de représentants des autres partis.
Je reviendrai à la charge et poserai à nouveau la même question. Je dirai pour commencer que la ministre a été très évasive. Il a été très difficile de la joindre et de l'amener à comparaître. Je n'ai pas été en mesure d'obtenir une réunion avec la ministre après de multiples demandes faites sur des mois. Avant même de présenter un projet de loi, la semaine dernière, sur la récupération de la prestation d'invalidité du Canada, j'ai personnellement communiqué avec la ministre pour lui demander de me rencontrer, mais elle a refusé. J'aimerais obtenir une réponse, car je n'ai pas accès à la ministre puisqu'elle se cache.
Vous avez dit, au début de votre déclaration, qu'il y avait quatre priorités sur la feuille de route, mais je vois sur la feuille de route qu'il y en a sept. Y en a‑t‑il quatre ou sept, et y a‑t‑il un mécanisme d'amélioration continue de la feuille de route pour les cas où quelque chose ne fonctionne pas ou n'a pas été pris en compte?
Chers collègues, reprenons nos travaux.
Conformément à l'article 81(5) du Règlement et à la motion adoptée par le Comité le 17 septembre 2024, le Comité reprend l'examen de l'objet du Budget supplémentaire des dépenses (B) et des priorités ministérielles relatives à la rentrée parlementaire et aux mandats.
J'aimerais souhaiter de nouveau la bienvenue à la ministre Khera.
Nous recevons une autre fonctionnaire, Mme Karen Hall, sous-ministre adjointe déléguée de la sécurité du revenu.
Il n'y aura pas de déclaration préliminaire, nous passerons directement aux questions.
Nous commençons par Mme Gray, pour six minutes.
:
C'est toujours un plaisir de vous voir, monsieur Van Bynen, et je vous remercie de toujours nous poser des questions importantes qui, je le sais, tiennent au cœur des Canadiens, particulièrement les personnes handicapées.
Je peux vous dire que le crédit d'impôt pour les personnes handicapées... Je sais que cette question fait l'objet de nombreuses discussions au sein de la communauté des personnes handicapées. J'ai entendu les commentaires de la communauté sur l'utilisation du crédit d'impôt pour les personnes handicapées. Je tiens à faire savoir à la communauté que nous cherchons vraiment des moyens, avant tout, d'améliorer le crédit d'impôt pour personnes handicapées pour être certains d'éliminer tous les obstacles auxquels font face les personnes en situation de handicap. Ma collègue responsable... Le crédit d'impôt pour personnes handicapées est géré par l'ARC, et c'est l'une des responsabilités de ma collègue, la . Nous avons un conseil consultatif, un groupe de parties prenantes comprenant des personnes handicapées, pour veiller à ce que les obstacles internes soient éliminés et à ce que l'accès soit plus simple.
Nous voulions aussi nous assurer qu'il y ait une universalité et une cohérence à l'échelle des provinces et des territoires — partout au Canada — de façon que, quel que soit l'endroit où vit une personne handicapée, elle pourra bénéficier du même montant et du même accès à la prestation d'invalidité du Canada que dans l'importe quelle autre province.
L'autre chose que nous avons faite... L'un des principaux obstacles concerne l'élimination du coût d'accès à ces formulaires. Dans le budget, nous avons reçu des fonds supplémentaires pour éliminer le coût que les personnes handicapées peuvent avoir à payer pour qu'un professionnel de la santé remplisse ce formulaire.
En même temps, nous avons reçu, dans le budget, des fonds pour un programme d'orientation visant à faire en sorte que les membres des collectivités les plus difficiles à joindre, les personnes handicapées, puissent accéder au crédit d'impôt pour les personnes handicapées et travailler avec les membres de la communauté pour obtenir ce crédit d'impôt. Nous savons que les personnes handicapées qui ont accès au crédit d'impôt pour personnes handicapées ont accès à d'autres prestations, non seulement des prestations fédérales, mais aussi d'autres prestations provinciales, dans certaines provinces et certains territoires.
Il est très important que nous fassions ce travail. Nous veillons à ce qu'il y ait le moins d'obstacles possible pour que les personnes handicapées puissent bénéficier de ce soutien.
Je vais céder la parole à Mme Namiesniowski.
Y a‑t‑il quelque chose que j'ai oublié de mentionner au sujet du crédit d'impôt pour les personnes handicapées, madame Namiesniowski, et que vous aimeriez dire?
Monsieur le président, je veux d'abord vous remercier de votre travail comme président du Comité. C'est fort utile.
En effet, je suis un peu d'accord sur ce qui a été dit à propos du ton et de la façon dont certains propos sont exprimés ce matin. Nous sommes ici en comité parlementaire où nous recevons une ministre pour lui poser des questions importantes.
Je dirais aussi à Mme la ministre que si, à l'avenir, elle veut recevoir les questions à l'avance, nous les lui fournirons. Là aussi, le ton utilisé dans les réponses peut parfois être discutable. En tout cas, j'espère que nous allons retrouver le bon ton.
En effet, nous représentons des groupes, nous représentons des gens. Tout ne va pas bien dans ce monde. Si c'était parfait, nous ne serions pas assis ici, autour de cette table.
La Loi canadienne sur l'accessibilité a cinq ans. Il faudrait renforcer et corriger certaines mesures.
En ce qui concerne la Prestation canadienne pour les personnes handicapées, si personne n'avait de doute sur cette mesure et si tout le monde avait applaudi à cette mesure, nous ne serions pas ici à vous interroger, madame la ministre. Toutefois, je regrette de vous dire que ce n'est pas le cas.
J'imagine que le parcours n'est pas parfait et que vous saurez nous donner des réponses à nos questions de façon concrète et objective.
Je vais faire allusion à la dernière question que je vous ai posée.
Une majorité d'entre nous était assise autour de table lors de l'étude du projet de loi jusqu'à son adoption. Ce projet de loi vise la mise en place de la Prestation canadienne pour les personnes handicapées. Votre prédécesseure était fière de ce projet de loi, et avec raison.
Toutefois, nous savions aussi que ni le Québec ni aucune province n'a les mêmes mesures de soutien pour les personnes en situation de handicap. Ces mesures sont absolument nécessaires, parce que le fédéral agit en complémentarité à ce qui se fait dans les provinces.
Nous avions aussi des critères en matière d'admissibilité afin de réduire le seuil de la pauvreté. En tout cas, je peux dire que nous avons travaillé fort, ici.
Madame la ministre, je vous ai demandé quelles ont été les discussions avec le gouvernement du Québec. Vous m'avez regardée en disant que le gouvernement du Québec n'avait pas garanti qu'il ne récupérerait pas des prestations.
Je vais vous poser une question claire. Si je vais voir moi-même les représentants ministériels du Québec, vont-ils me répondre la même chose?
:
Quelles sont vos discussions, exactement, en ce qui concerne la mise en place de cette mesure? Cette prestation sera mise en place en juillet 2025, à moins qu'il y ait du retard, aussi.
Quelles discussions avez-vous sur cette mesure? Vous ne pouvez pas la mettre en place sans l'accord du Québec pour ce qui est des modalités.
Quelles sont ces discussions? Discutez-vous de façon informelle, ou y a-t-il des discussions concrètes?
Je vais vous donner un exemple.
Je vous ai parlé du Programme de revenu de base au Québec, qui permet aux personnes ayant des incapacités, mais qui sont au travail, de gagner 14 000 $, sans perdre de prestations.
J'ai regardé votre règlement sur la Prestation canadienne pour les personnes handicapées, qui n'est toujours pas adopté. Dans votre propre règlement, vous dites qu'on pourrait récupérer des prestations après 10 000 $ de revenus.
Cela soulève déjà des questions. Quand on lit le règlement, qui n'est toujours pas déposé en fonction de la loi, c'est vous qui allez récupérer des prestations, selon un certain seuil.
Vous allez sans doute avoir d'autres rencontres avec le gouvernement du Québec. Que recherchez-vous concrètement dans les discussions que vous avez avec le gouvernement du Québec, et quelles réponses vous ont été données?
:
Merci, monsieur le président.
La semaine dernière, des rapports ont été publiés selon lesquels les femmes handicapées vivant des relations de violence sont des cibles faciles. Elles ont le choix entre rester dans une relation violente ou... un gros pourcentage d'entre elles se retrouvent à la rue. Nous savons que c'est un facteur de récupération. C'est un facteur de récupération pour les femmes qui sont admissibles et qui ont droit à des prestations pour personnes handicapées et à un soutien au revenu parce que, potentiellement, le revenu de leur partenaire est trop élevé.
Il est très important, en ce qui concerne l'équité dans le mariage, l'autonomie et la sécurité des femmes en situation de handicap, que le soutien du revenu ne soit pas récupéré. Puisque nous réfléchissons à la Prestation canadienne pour personnes handicapées, je me demandais ce que la ministre fera pour protéger les femmes à ces égards.
Je demanderais également à la ministre si elle a examiné mon projet de loi — le projet de loi —, qui veut empêcher la récupération et propose un soutien du revenu pour les travailleurs autonomes plutôt que l'admissibilité des ménages.
:
Merci beaucoup, monsieur Ram.
Je reviens à madame la ministre.
Madame la ministre, « rien sans nous », cela veut dire que cette mesure doit être fondée sur le revenu individuel. Cette prestation existe parce que nous vivons dans une société capacitist, où les personnes handicapées n'ont pas les mêmes possibilités d'accès. Je comprends ce que dit M. Ram. Il s'agit de la méthode traditionnelle et éprouvée. Nous avons besoin d'une approche modernisée en ce qui concerne le soutien du revenu pour les personnes handicapées, non seulement dans ce domaine, mais aussi pour le crédit d'impôt pour personnes handicapées. C'est très médicalisé à l'heure actuelle. Je vous demande d'examiner les possibilités de modernisation. Jetez un œil à mon projet de loi, le projet de loi . Il a déjà été déposé. Il est sur la table depuis une semaine. Voilà ce que les gens demandent. Voilà à quoi ressemble la défense des droits des personnes handicapées.
Je reviens à ma question initiale concernant la remise de 250 $ aux travailleurs.
La ministre pourrait-elle répondre et dire quelles mesures spécifiques elle a prises pour défendre les personnes handicapées en ce qui concerne les 250 $? Ensuite, la ministre pourrait-elle dire s'il existe dans la Loi canadienne sur l'accessibilité un mécanisme d'amélioration continue pour régler ce qui pourrait ne pas fonctionner ou faire les ajouts qui doivent être faits?
Merci.
:
Merci, madame Zarrillo.
Je répondrai à votre dernière question en premier.
En ce qui concerne la feuille de route de la Loi canadienne sur l'accessibilité, les consultations en ligne sur ce à quoi cela doit ressembler sont en cours. Je demande à la députée et aux autres membres de bien vouloir prendre en compte les commentaires de la communauté des personnes handicapées. Vous entendez différentes choses. Je crois qu'elle peut contribuer.
Je suis impatiente de travailler avec vous sur votre projet de loi d'initiative parlementaire. C'est aussi très important. Comme vous le savez, il a été très difficile pendant toute cette session de faire avancer quoi que ce soit à la Chambre des communes. C'est malheureux. J'aimerais que le NPD ne joue pas le jeu des conservateurs, pour que nous puissions avoir de véritables débats sur des textes législatifs importants qui ont été retardés. Il s'agit de soutenir certaines personnes les plus vulnérables, comme vous l'avez dit. Nous continuerons à veiller à ce les personnes les plus vulnérables soient soutenues.
En ce qui concerne le critère du revenu, je crois que la Prestation canadienne pour personnes handicapées est conforme à toutes les autres prestations fédérales proposées par le gouvernement du Canada. Évidemment, il est toujours possible d'apporter des améliorations, et nous allons continuer à chercher différents moyens de garantir que les personnes les plus vulnérables... En ce qui concerne l'intersectionnalité... Comme vous l'avez dit, il est important que nous travaillions avec la communauté pour nous assurer que nous la soutenons dans ce domaine.
Je suis impatiente de débattre de votre projet de loi à la Chambre...
:
Merci, monsieur le président.
C'est un enjeu très important, et j'aimerais souligner deux ou trois choses.
Tout d'abord, la fiche de rendement de Banques alimentaires Canada, le rapport sur la pauvreté infantile de Campaign 2000, ainsi que le rapport de Statistique Canada qui établit les taux de pauvreté en fonction de la MPC, la mesure du panier de consommation, et du seuil de pauvreté, ont dévoilé des informations sombres et préoccupantes.
Nous savons que la pauvreté infantile a augmenté à une vitesse inédite, deux années de suite. Nous savons aussi que le coût des aliments a augmenté de 35 % depuis 2015. Au Canada, 358 520 enfants de plus vivent dans la pauvreté aujourd'hui qu'au plus fort de la pandémie, en 2020. À l'échelle du Canada, près d'un enfant sur cinq vivait dans la pauvreté, soit près de 1,4 million d'enfants. Vraiment, c'est partout au Canada, et le pourcentage d'enfants qui vivent l'insécurité alimentaire a aussi augmenté de 24,3 % à 28,5 %, en 2023.
Puisque nous sommes le Comité des ressources humaines, c'est très important. Nous savons aussi que la question du coût de la vie et du coût du logement et beaucoup d'autres enjeux que nous étudions au comité sont très importants, mais nous pensons que c'est un dossier que nous devrions examiner en priorité, et c'est pour cette raison que c'est indiqué dans la motion.
Ce n'est pas quelque chose que nous pourrions soutenir. Le dossier est trop urgent pour être remis à plus tard. Cela devrait être une priorité pour notre comité. Par conséquent, compte tenu de ce qui a été proposé, nous n'appuierions pas l'amendement, pour les motifs que j'ai exposés.
Merci, monsieur le président.
:
Merci, monsieur le président.
Encore une fois, de notre côté, nous ne disons pas qu'il ne faut pas étudier le dossier. Nous devons l'étudier, mais nous avons aussi convenu d'examiner d'autres enjeux qui sont pertinents pour notre comité, y compris des enjeux concernant les aînés et d'autres sujets. Je ne voudrais pas que ces dossiers soient mis de côté parce qu'ils sont eux aussi très importants pour notre pays et son avenir.
Je vous présente à nouveau ma proposition. Je ne vais pas encore la présenter officiellement parce que je vois que Mme Chabot souhaite intervenir, mais ce qu'a dit Mme Gray ne m'a pas convaincu.
Je crois que nous devrions y consacrer quatre réunions plutôt que 12. Si, à un moment ou à un autre, après la quatrième réunion, le Comité croit que nous devrions en tenir deux ou trois autres, nous serons ouverts à cette possibilité.
Franchement, monsieur le président, je ne crois pas que notre comité ait déjà consacré 12 réunions au même sujet. Je ne crois pas qu'un autre comité ait jamais consacré 12 réunions à un seul sujet. C'est vraiment quelque chose. Je crois que ce serait raisonnable de ramener le nombre de réunions à quatre. Nous pourrions tout de même effectuer une étude complète et approfondie sur le sujet sans écarter d'autres dossiers que d'autres députés ont pris la peine de présenter à notre comité, y compris, comme je l'ai dit, des dossiers concernant les aînés. Encore une fois, je demande aux membres du Comité d'y réfléchir.
:
Merci, monsieur le président.
Je tiens à remercier Mme Chabot de son intervention.
Merci beaucoup.
Elle a raison quand elle dit que le problème ne date pas d'hier. Toutefois, nous avons vu, à la lumière de certains rapports publiés récemment, à quel point c'est catastrophique. Même si c'est un enjeu, au Canada, manifestement, il s'aggrave, et c'est ce que disent certains des rapports que l'on publie. Je voulais simplement le souligner.
J'aimerais préciser une chose, monsieur Fragiskatos. Est‑il indiqué « pas moins de quatre »? Était‑ce l'amendement, ou était‑ce seulement quatre?
Mme Zarrillo vient de proposer un amendement. Personne ne semble vouloir intervenir à ce sujet, donc je vais demander à la greffière de procéder à un vote par appel nominal sur l'amendement de Mme Zarrillo. Vous connaissez tous l'amendement.
(L'amendement est rejeté par 10 voix contre 1. [Voir le Procès-verbal])
(La motion modifiée est adoptée par 11 voix contre 0. [Voir le Procès-verbal])
Le président: La motion est adoptée. Nous allons revenir à l'ordre du jour du Comité.
Votre temps est maintenant écoulé, madame Gray.
C'est maintenant au tour de M. Collins, pour cinq minutes.
Monsieur Collins, allez‑y.
:
Je n'ai interrompu personne d'en face, mais, honnêtement, j'ai été tenté de le faire.
Madame la ministre, ils ont voté contre les ressources qui permettront aux gens d'accéder à la prestation que notre gouvernement a créée. Ils ont aussi voté contre toutes les prestations au logement et, comme vous le savez, la Stratégie nationale pour le logement inclut, parmi les populations les plus vulnérables, les aînés et les personnes en situation de handicap; ils ont voté contre cela, et c'est donc vraiment difficile d'entendre des questions comme celles que nous avons entendues aujourd'hui.
Ce qui est aussi difficile à accepter, c'est que le chef de l'opposition était à Hamilton il n'y a pas si longtemps, dans le cadre de sa campagne « make Canada great again », où il dit qu'il a l'intention de redonner au Canada sa grandeur. Il utilise des slogans absurdes, des solutions trouvées sur des autocollants de pare-chocs. Il parle de redresser le budget. Je pense que vous et moi savons ce qu'il veut dire par redresser le budget. Cela voudra dire couper dans les programmes sociaux et les programmes qui aident les gens en situation de handicap. Cela voudra dire mettre fin à la prestation canadienne pour les personnes handicapées, sabrer dans les soins de santé et dans les programmes de logement que nous offrons; c'est couper dans toutes ces ressources et initiatives dont je viens de parler.
Son objectif, « make Canada great again », menacera, je pense, de nombreuses prestations dont les aînés et les personnes en situation de handicap ont besoin pour affronter des temps vraiment difficiles, présentement. Puis‑je savoir ce que vous pensez de ces enjeux? Quand vous entendez ces questions absurdes, en face, à quoi pensez-vous?
:
Merci de la question. Je pense exactement comme vous, et c'est pourquoi je trouve cela très ironique, et franchement, tout simplement hypocrite de leur part de parler de soutenir les Canadiens.
Vous avez raison. Nous savons ce qu'ils veulent dire avec leur soi‑disant slogan selon lequel ils veulent redresser le budget. Nous les voyons venir depuis le début. Ils ont dit qu'ils allaient « abolir la taxe » dès qu'ils en auront l'occasion. Nous avons proposé de suspendre la TPS. Ils ont voté contre. On a proposé de réduire les impôts pour la classe moyenne, et ils ont voté contre. L'Allocation canadienne pour les enfants, qui permet de sortir des centaines de milliers d'enfants de la pauvreté, ils ont voté contre.
Le , avec un groupe, s'est rendu à Davos pour parler des régimes de retraite des aînés. M. Harper s'est rendu à Davos et a annoncé qu'il allait faire passer l'âge de la retraite de 65 à 67 ans. Nous avons renversé cette décision. Nous avons augmenté le Supplément de revenu garanti, ils ont voté contre. Nous avons augmenté la pension de la Sécurité de la vieillesse de 10 % de façon permanente pour les personnes âgées de 75 ans et plus; ils ont voté contre.
En ce qui concerne le Régime de soins dentaires, j'ai vu le rire en pleine Chambre des communes et dire que les soins dentaires n'existent pas. Dites cela aux gens de nos collectivités, aux personnes handicapées et que j'ai rencontrées, qui m'ont dit que, pour la première fois, elles ont pu aller chez le dentiste grâce au soutien que nous avons mis en place. Les conservateurs ont voté contre. Ils pensent tout simplement que cela n'existe pas; toutefois, 1,2 million de gens y ont accédé.
Vous avez parlé d'assurance-médicaments; ils ont voté contre. Tout ce que nous avons proposé... On a prévu 6,1 milliards de dollars pour la Prestation canadienne pour personnes handicapées. Ils disent que nous n'en faisons pas assez. Le chef de l'opposition, , était en fait responsable d'EDSC quand il était ministre. Il a gardé de l'argent destiné à soutenir les personnes en situation de handicap parce qu'il voulait redresser et équilibrer le budget. Ils ont gardé de l'argent plutôt que de le dépenser pour en faire profiter les gens les plus vulnérables de nos collectivités.
En ce qui concerne votre intervention sur les discours que nous entendons en face, c'est tout simplement ridicule, parce que nous savons qu'ils ont chaque fois voté contre les mesures que nous proposons pour aider les Canadiens. C'est le travail que nous devons faire. Nous devons toujours lutter contre les discours débités en face. Ils ne sont pas là pour l'intérêt commun. Ils sont là pour leur propre intérêt.
Je suis même surprise qu'ils puissent poser des questions s'ils ne répètent pas bêtement les mêmes choses que leur . Vous le savez, puisque vous êtes un excellent défenseur du logement. Vous avez vu cela, à toutes les occasions qu'ils ont eues, ils ont écrit des messages et ont envoyé des lettres d'appui à mon collègue, le , au sujet des Fonds pour accélérer la construction de logements dans leur collectivité. Mais, leur chef leur a dit « vous ne pouvez plus faire cela, dorénavant ». Ils ne peuvent plus défendre leurs propres électeurs. C'est cela, le Parti conservateur du Canada. Ses membres devraient avoir honte de prétendre qu'ils se soucient des Canadiens, alors que, chaque fois que l'occasion se présente, ils votent contre eux.
:
Quelle plaidoirie, monsieur le président!
Le débat semble s'être transformé en période des questions, mais j'aimerais revenir à l'accessibilité, madame la ministre.
Des milliers de travailleurs assurent de l'accessibilité à tous les citoyens du Canada et du Québec, dans toutes les régions. Ils livrent leur courrier, leurs biens et leurs colis. Or, ces travailleurs sont en grève depuis 26 jours. Ils réclament des conditions de travail qui respecteront un modèle à revoir. Cependant, il faut que cela se fasse avec les travailleurs qui vont respecter ce qu'ils font de mieux et qu'ils font bien, c'est-à-dire assurer à nos concitoyens l'accessibilité à leurs biens, à leur courrier et à leurs lettres.
Appuyez-vous les travailleurs des postes, madame la ministre?
:
Merci, monsieur le président.
J'aimerais me faire l'écho des commentaires de ma collègue, Mme Collins, au sujet du gouvernement conservateur qui ne voulait pas financer la Prestation canadienne pour personnes handicapées. C'est vrai, et des mesures législatives qui ne sont pas financées sont inutiles.
Madame la ministre, nous avons entendu les témoignages d'organisations et de particuliers à qui l'on demande de donner des conseils gratuitement, à propos des plans d'accessibilité des domaines public et privé en lien avec le respect de la loi sur l'accessibilité. Encore une fois, cela reflète une culture où les personnes en situation de handicap ne sont pas respectées et sont dépréciées.
Pourquoi le gouvernement n'a‑t‑il pas élaboré une réglementation pour s'assurer que ces personnes soient rémunérées convenablement pour leur expertise et que l'on ne s'attende pas à ce qu'elles l'offrent gratuitement?
Je dois dire que les temps sont très difficiles pour de nombreuses communautés du pays, surtout les communautés juives et musulmanes. Nous avons été témoins de l'augmentation de la haine et de l'anxiété causée par la haine et la division.
Monsieur le président, savez-vous ce qui n'aide pas? Ce qui n'aide pas, c'est que, quand nous proposons des mesures de soutien pour appuyer les Canadiens — des mesures demandées par la communauté juive —, quand nous nommons la toute première envoyée spéciale de la lutte contre l'antisémitisme au pays et quand nous augmentons le financement de son ministère, ce que la communauté a demandé, les conservateurs votent contre.
Quand la communauté a demandé 25 millions de dollars pour le nouveau Musée de l'Holocauste à Montréal, les conservateurs ont voté contre ce financement. Quand nous avons proposé de verser 274 millions de dollars pour lutter contre la haine et pour mettre en œuvre des mesures sur le terrain, le Parti conservateur du Canada a voté contre. Les conservateurs ont voté contre la proposition de verser des centaines de millions de dollars pour la mise en œuvre de programmes de lutte contre le racisme dans le cadre de la Stratégie de lutte contre le racisme.
Ils devraient avoir honte de prétendre ici qu'ils se soucient des Canadiens juifs quand nous savons qu'ils ont systématiquement voté contre toutes les mesures de soutien que nous avons présentées.
En fait, nous savons que le a rencontré des membres des groupes extrémistes de l'extrême droite, comme Diagolon, qui croient fondamentalement que des gens comme moi, entre autres, n'ont pas leur place au Canada. Ils devraient avoir honte de prétendre qu'ils se soucient des Juifs quand leur chef se sert, dans ses vidéos sur YouTube, de mots-clics qui attirent l'attention des hommes qui détestent les femmes.
Voulez-vous parler de violence fondée sur le genre et de ce qui la maintient? C'est ce genre de choses.
Quand ils viennent ici et prétendent se soucier de la haine dans notre pays, c'est honteux. C'est absolument honteux qu'ils votent contre ce qui est proposé et qu'ils attisent en fait la haine, dans notre pays, avec leur chef et leurs théories du complot.