:
Je déclare ouverte cette séance du Comité permanent de la justice et des droits de la personne.
Il a été convenu en comité directeur et par le comité plénier d'examiner le budget principal des dépenses. Dans le cas qui nous occupe aujourd'hui, étant donné que cet examen est souvent très superficiel au mieux et qu'on a rarement l'occasion d'approfondir cette étude, il a été décidé de se consacrer à deux programmes au cours des prochains jours, soit les tribunaux de traitement de la toxicomanie et l'aide juridique.
Je suis heureux d'accueillir à cette fin trois représentants du ministère de la Justice. Je souhaite la bienvenue à monsieur Piragoff, à madame Merriam et à madame Latimer. Merci d'être venus. Je suis certain que vous pourrez nous expliquer chacun des programmes sur lesquels nous avons décidé de nous pencher et que cela nous donnera matière à question par la suite.
Au sujet de l'aide juridique, j'espère que tous les députés ont reçu le document de la Bibliothèque du Parlement. Le cinquième paragraphe décrit en partie le mandat et l'objet de chacun de ces programmes. Pour l'aide juridique, bien sûr, l'objectif est de garantir à tous les Canadiens l'accès à la justice et, comme on le dit dans ce document, de faire en sorte que le système de justice soit accessible à tous les Canadiens, équitablement, sans égard à leur situation financière.
Quant à la sécurité, un programme important qui est offert grâce au financement procuré par le ministère est celui des tribunaux de traitement de la toxicomanie. Ces tribunaux sont conçus pour rompre le cycle de la consommation et de la récidive chez les toxicomanes qui sont régulièrement en contact avec le système de justice. Il vise à s'attaquer aux causes profondes du comportement criminel et non à ses seules conséquences. Je présume que nos questions porteront surtout sur ces deux programmes et leur mandat.
Nous allons donc commencer par céder la parole au sous-ministre, M. Piragoff. Monsieur, nous sommes prêts à vous écouter, si vous voulez bien commencer.
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Merci, monsieur le président.
[Français]
Messieurs et mesdames membres du Comité de la justice, je suis heureux de comparaître devant vous pour répondre à vos questions au sujet du financement de l'aide juridique et du Programme de financement des tribunaux de traitement de la toxicomanie.
[Traduction]
Le ministère continuera de travailler en étroite collaboration avec ses homologues des provinces et des territoires pour promouvoir l'élaboration et la mise en oeuvre d'une politique en matière d'aide juridique sous l'égide du groupe de travail permanent fédéral-provincial-territorial sur l'aide juridique.
J'aimerais maintenant vous toucher quelques mots sur le programme de financement des tribunaux de traitement de la toxicomanie. Ce programme, créé en mai 2003, est géré par le ministère de la Justice et le ministère de la Santé. Ses objectifs sont de promouvoir et rehausser le recours aux mesures de rechange à l'incarcération, surtout dans le cas des adolescents, des hommes et des femmes autochtones et des prostitués de rue, d'informer et de sensibiliser les praticiens du système de justice pénale, du système de santé et des services sociaux, ainsi que le grand public, au sujet des tribunaux de traitement de la toxicomanie et de recueillir des données et des informations sur l'efficacité de ces tribunaux afin de promouvoir des pratiques exemplaires et d'améliorer les différentes approches.
Les tribunaux de traitement de la toxicomanie ont été établis dans le cadre de projets pilotes à Toronto en décembre 1998 et à Vancouver en décembre 2001. On a pris pour modèle les tribunaux de traitement de la toxicomanie des États-Unis, qui en comptent plus d'un millier et qui ont connu un grand succès. Les tribunaux de Toronto et de Vancouver ont donné des résultats prometteurs dans la réduction de la toxicomanie et de la récidive. Le programme de financement des tribunaux de traitement de la toxicomanie appuie quatre nouvelles cours, soit à Edmonton, à Regina, à Winnipeg et à Ottawa, et continue de financer les tribunaux de Toronto et de Vancouver.
Les bénéficiaires de fonds dans le cadre de ce programme doivent chaque année présenter un rapport sur leurs résultats. Ces résultats servent de fondement aux rapports annuels présentés au Parlement et à la population canadienne et informent ceux qui voudraient créer un tel tribunal dans leurs localités. Ces rapports visent aussi à faire en sorte que les pratiques exemplaires et les normes soient les mêmes dans tous ces endroits et à répondre aux besoins des collectivités où se trouvent ces tribunaux.
Grâce à des programmes de traitement contrôlés par le tribunal et des services communautaires, ces tribunaux aident les contrevenants non-violents qui sont toxicomanes. Les participants doivent s'inscrire à un programme structuré en milieu externe comprenant des séances de counselling individuelles et en groupe, recevoir les soins médicaux dont ils ont besoin, tels que le traitement à la méthadone, et se soumettre à des tests de dépistage effectués au hasard. Les participants doivent aussi se présenter régulièrement devant le tribunal où les juges évaluent leur progrès. Si les juges sont satisfaits de ces progrès, ils en félicitent les participants, mais si ceux-ci n'ont pas rempli toutes les conditions qui leur ont été imposées, les juges peuvent imposer des sanctions allant d'une réprimande verbale à l'expulsion du programme.
Le régime des tribunaux de traitement de la toxicomanie a été conçu de façon à répondre aux autres besoins de base des participants, tels qu'un endroit sûr où se loger, un emploi stable et une formation professionnelle. Les employés du programme collaborent avec les partenaires de la collectivité pour mieux répondre à ses besoins.
Une fois que le participant a atteint un certain niveau de stabilité sociale et qu'il peut prouver qu'il maîtrise sa dépendance, il reçoit généralement une peine non privative de liberté, c'est-à-dire des restrictions plutôt que l'incarcération. Toutefois, si le délinquant ne réalise aucun progrès, il recevra sa peine aux termes de la procédure judiciaire habituelle.
Le financement accordé par le ministère de la Justice et Santé Canada sert au traitement contrôlé par le tribunal des délinquants toxicomanes qui ont commis des infractions pour subvenir à leurs besoins de consommateurs de drogue. Le programme fait la promotion de l'abstinence et tient les délinquants responsables de leurs actes.
Je vous ai décrit brièvement les deux programmes. Nous serons maintenant heureux de répondre aux questions des membres du comité. Merci.
Tout d'abord, je tiens à dire aux fins du compte rendu — sans vouloir manquer de respect à l'endroit des trois témoins, dont je n'envie pas la position d'ailleurs — que, lors de la dernière comparution du ministre, je lui avais demandé de nous entretenir de l'aide juridique et des tribunaux de traitement de la toxicomanie. Très honnêtement, je ne crois pas qu'il soit de votre ressort de répondre à nos questions sur les orientations politiques. Nous sommes heureux de vous accueillir et d'entendre les informations que vous avez à nous donner, mais ces informations ne nous sont particulièrement utiles. C'est la première fois que je vois un ministre refuser de défendre son propre budget des dépenses. Il est certain que quand les ministériels étaient dans l'opposition, ils ne l'auraient pas accepté.
Je vous poserai tout de même des questions, peut-être pourriez-vous y répondre.
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D'accord, je comprends.
Pouvez-vous me dire ce qui se passera, disons, dans la province de l'Ontario où l'aide juridique provinciale est en déficit? L'année financière n'est pas encore terminée et, déjà, nous sommes saisis de projets de loi, les et , qui risquent d'entraîner une augmentation de l'incarcération. Or, dans ma province, c'est le critère qu'on applique: Tout accusé qui court un risque important d'être incarcéré est censé pouvoir obtenir de l'aide juridique. L'aide juridique de l'Ontario a déjà une dette de 10 millions de dollars. Que compte faire le gouvernement fédéral et où en sont les discussions à ce sujet?
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D'abord, comme j'en ai fait mention, on demandera des crédits supplémentaires qui permettront aux provinces d'obtenir autant d'argent que l'an dernier. En ce qui concerne les nouvelles pressions qui s'exercent sur le système de l'aide juridique, ainsi que l'ont indiqué les ministres fédéral-provinciaux et territoriaux à l'issue de leur conférence qui s'est tenue à Terre-Neuve la semaine dernière, les ministres poursuivront leurs examens des coûts de l'aide juridique et leurs discussions en vue d'en arriver à un nouvel accord. Ils sont très conscients des nouvelles pressions qui pourraient s'exercer par suite de l'adoption de nouvelles réformes.
Je crois toutefois que tous les ministres qui étaient à cette conférence la semaine dernière comprennent que la justice pénale est un champ de compétence partagée. Les provinces ne peuvent continuer de demander des réformes du droit pénal sans accepter d'assumer une part des coûts. Pour sa part, le gouvernement fédéral comprend aussi qu'il a sa part des coûts à assumer. Les ministres ont convenu de poursuivre leurs pourparlers et d'examiner les coûts réels.
En ce qui concerne les projets de loi dont vous avez fait mention, vous avez entendu des témoignages sur le projet de loi par exemple, qui indique qu'on ne s'entend pas sur les coûts que cette mesure pourrait entraîner. Je crois savoir que le projet de loi sera bientôt étudié article par article. Des amendements seront peut-être proposés. Ces amendements auront peut-être pour effet de réduire l'incidence financière de cette mesure législative sur les provinces, mais c'est à vous, les députés, qu'il incombe de déterminer l'importance de ces effets en fonction de la portée du projet de loi.
Je répète donc que les ministres ont convenu la semaine dernière de poursuivre leur collaboration en vue de limiter l'augmentation des coûts de l'aide juridique, autant les coûts actuels que les coûts pouvant découler de nouvelles réforme du droit.
J'ai été un avocat de l'aide juridique au Québec pendant 30 ans, et aujourd'hui, un de mes rêves se réalise: voir ceux qui la financent. Je suis content de vous rencontrer, même si je ne suis pas sûr que l'inverse soit vrai. Quoi qu'il en soit, on va essayer de faire les choses en douceur.
Pourquoi n'existe-t-il pas de tribunal de traitement de la toxicomanie au Québec, à Montréal par exemple?
C'est sans doute qu'il n'y a pas de drogue à Montréal! Donc, monsieur Petit, tout ce que vous dites depuis longtemps serait faux.
Soyons sérieux. Madame, pouvez-vous répondre à cette question?
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C'est un problème qui touche toutes les négociations. Les pouvoirs sont divisés entre le gouvernement fédéral et les provinces.
[Traduction]
Le Parlement peut imposer des responsabilités au gouvernement fédéral à l'égard de ses activités de financement. Clairement, les dépenses du gouvernement fédéral dans ce secteur relèvent de son pouvoir de dépenser.
Quant aux négociations, chaque province n'est pas nécessairement traitée de la même façon en matière de financement, parce qu'il faut tenir compte des différences qui existent entre les diverses provinces — la population, les coûts de l'aide juridique, et les statistiques en matière de justice pénale et j'en passe. Les formules de financement ont changé à l'occasion, et s'il y avait une obligation juridique, il faudrait quand même prévoir dans la loi un mécanisme pour assurer les négociations entre les provinces et le gouvernement fédéral afin d'assurer une certaine marge de manoeuvre. Il serait possible d'avoir une obligation légale mais il faudrait quand même que le système soit assez souple pour que les négociations qui se déroulent actuellement puissent quand même avoir lieu.
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Je devrais ajouter également que certains de ces tribunaux sont tout nouveaux. Par exemple, le tribunal de traitement de toxicomanie de Regina n'a pas encore commencé ses travaux. Ils devraient commencer sous peu.
Chacun de ces tribunaux est caractérisé par un élément d'évaluation. Dans le cadre du programme, il faut procéder à une évaluation et cela voudrait donc dire que les six tribunaux qui ont été créés ne sont pas nécessairement les seuls six tribunaux qui peuvent exister. Nous avons élargi le projet pilote et sommes passés de deux à six tribunaux. Nous continuerons à évaluer le rendement de ces six tribunaux et si les résultats sont positifs, je pense que le gouvernement pourrait envisager de fournir des fonds pour créer d'autres tribunaux de traitement de la toxicomanie.
Je pense que le gouvernement a décidé de procéder plus lentement augmentant progressivement le nombre de tribunaux et qu'il a décidé de mettre sur pied ces tribunaux comme projet pilote dans le but de les évaluer, puis de décider si c'est la façon dont on devrait procéder à l'avenir.
Mes questions s'adressent à n'importe lequel d'entre vous qui sera en mesure d'y répondre.
On vous a posé une question à savoir comment vous pouviez prévoir certaines mesures relativement à de nouvelles lois qui seraient mises en vigueur. Je vais vous ramener dans le passé. Dans la région de Montréal, il y a eu une guerre de motards. M. Serge Ménard, aujourd'hui membre du Bloc québécois, était alors ministre de la Sécurité publique. Il a fait du bon travail. Il nous ressemblait un peu, à cette époque. Il a réussi à faire comparaître un bon nombre de personnes devant les tribunaux. On a même fait construire le Palais de justice Gouin pour l'occasion. Sur les 36 accusés, au moins une vingtaine étaient des motards reliés à la drogue. Certains avaient même fait sauter une bombe dans la circonscription de M. Réal Ménard, et le jeune Sébastien Desroches y avait trouvé la mort. Il reste que ces gens avaient droit à l'aide juridique. Comme vous le savez, il y a eu un conflit parce qu'il s'agissait de montants très élevés.
Je voudrais savoir comment vous avez réglé ce problème. Comme on le sait, le coût associé à la défense de ces personnes reliées au crime organisé était énorme, ce qui a fait couler beaucoup d'encre dans les journaux de Québec.
Quelques années plus tôt, il y avait eu les événements d'Oka, dans le cadre desquels un bon nombre de personnes d'origine autochtone avaient été accusées devant les tribunaux. Là encore, on avait eu recours à l'aide juridique. On sait que ça avait fait gonfler la facture de l'aide juridique.
Comment avez-vous réglé ce problème? C'est peut-être le genre de situation à laquelle on va devoir faire face.
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Je ne suis pas au courant des détails concernant les deux cas que vous venez de mentionner.
[Traduction]
Monsieur le président, je pense que c'est l'une des raisons pour lesquelles le système d'aide juridique est conforme à une entente. Chaque province a la responsabilité d'établir ses propres critères de financement. Le gouvernement fédéral n'impose pas les critères selon lesquels l'aide juridique sera accordée car, comme je l'ai dit, il s'agit d'une compétence partagée.
Les provinces sont responsables de l'administration de la justice dans leur province. Le gouvernement fédéral a, il y a quelques années, afin de favoriser l'aide juridique, conclu avec les provinces qu'il partagerait les coûts de l'aide juridique, même si en fait cela relève des provinces.
Pour répondre à la question de savoir si le Parlement pourrait obliger par la loi le gouvernement fédéral à payer les provinces, oui, il pourrait le faire théoriquement, mais il obligerait alors le gouvernement fédéral à payer les provinces pour faire quelque chose qui relève exclusivement de leurs compétences. Il s'agit alors de déterminer si le gouvernement fédéral pourrait contrôler la façon dont l'argent est dépensé.
Il est clair qu'avec un système qui découle de la négociation comme dans ce cas-ci, il y a une certaine souplesse et le gouvernement fédéral, que l'entente soit sur cinq ans ou sur trois ans, peut évaluer ce qui s'est passé au cours de cette période. Il peut dire qu'il n'aime pas nécessairement la façon dont l'argent a été dépensé dans certaines provinces et qu'il aimerait aborder la question dans le cadre de la prochaine entente.
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Chaque province est responsable de l'élaboration et de l'administration de son propre système d'aide juridique. Certaines provinces offrent une aide juridique par l'intermédiaire du secteur privé, c'est-à-dire que des avocats peuvent obtenir des certificats d'aide juridique pour représenter des clients. D'autres provinces offrent une aide juridique gouvernementale, par l'intermédiaire de cliniques d'aide juridique, et les avocats sont essentiellement alors des fonctionnaires. Ils travaillent pour le gouvernement. Certaines provinces ont un système double, c'est-à-dire des cliniques d'aide juridique et un système de certificat du secteur privé.
Donc, chaque province peut développer son propre système. Naturellement, chaque système a une incidence différente sur les coûts, et c'est une autre raison pour laquelle une province peut choisir un système plutôt qu'un autre, et là encore, le régime actuel a suffisamment de souplesse pour le permettre, et le gouvernement fédéral peut également négocier une entente selon son évaluation des ententes précédentes et ses attentes pour l'avenir.
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Les tribunaux de traitement de la toxicomanie ont été établis parce qu'on s'est rendu compte que les problèmes de toxicomanie, de narco-criminalité, et les autres crimes qui sont liés à la narco-criminalité, sont complexes. Ils ne sont pas toujours simplement motivés par l'avidité; il y a parfois des raisons de santé, ils sont parfois motivés par la maladie. Une fois que les gens deviennent toxicomanes, leur crime n'est plus motivé par l'avidité, mais par leur désir de satisfaire un besoin médical de consommer de la drogue. Par conséquent, dans le cadre d'un programme efficace de prévention du crime, le gouvernement devrait essayer de trouver des façons de s'assurer que l'on offre des services de réadaptation à certains contrevenants qui peuvent être réhabilités afin de guérir leur toxicomanie.
On reconnaît qu'il y a plusieurs solutions à la narco-criminalité, particulièrement en ce qui a trait aux auteurs d'une infraction liée à la drogue. Selon le crime, certaines pénalités traditionnelles sont peut-être appropriées. Pour certains contrevenants, une longue période d'incarcération, c'est une peine appropriée. Dans d'autres cas, d'autres types de mesures sont peut-être plus appropriées, notamment, un programme de traitement.
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La principale différence entre l'aide juridique ordonnée par le tribunal et l'aide juridique financée par le gouvernement est que certaines personnes ne sont peut-être pas admissibles à celle-ci; néanmoins, suite à la demande de l'accusé, le tribunal peut déterminer qu'en raison des circonstances personnelles de l'accusé, de la complexité des conséquences de l'affaire, l'accusé ne pourrait pas bénéficier du droit de réponse et de défense complète ou d'un procès équitable sans l'aide d'un avocat.
Dans ces circonstances, le tribunal ne peut pas ordonner au service d'aide juridique de payer. Mais les juges peuvent dire au procureur, au gouvernement, qu'ils doivent veiller à ce que soit respecté le droit de l'accusé à un procès équitable en vertu de la Constitution en lui donnant accès aux fonds dont il a besoin. En général, cela veut dire que le procureur général, fédéral ou provincial, doit défrayer au moins une partie des frais juridiques à même leur budget d'aide juridique. Ainsi, l'argent ne vient pas du programme d'aide juridique mais des ressources du procureur général.
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Il y a une grande différence dans les principes de base et les approches. Un tribunal pénal normal impose au délinquant une peine à la mesure de son infraction. Or, on reconnaît que ce genre d'approche ne dissuade pas les toxicomanes de commettre de nouvelles infractions. Il y a un vrai problème de récidive, car leur comportement est en général motivé par leur toxicomanie qui est un trouble médical.
On a pensé qu'il fallait modifier complètement la dynamique et ces tribunaux spécialisés dans les affaires de drogues permettent qu'un régime thérapeutique s'insère dans le système de justice de manière à ce que le juge et le procureur fassent tous deux partie d'une équipe thérapeutique qui essaie de trouver une solution au problème de la dépendance. La personne est testée régulièrement pour vérifier si elle consomme encore des drogues. On l'encourage. Il s'agit de la faire participer à un programme qui dure de 12 à 16 mois, de la surveiller et de décourager l'utilisation de drogues illicites afin de l'aider à se libérer de sa dépendance. Si la personne se retire du programme ou échoue, il est toujours possible d'intenter contre elle une poursuite pénale et de l'obliger de payer de cette façon ses actes criminels.
On essaie ainsi de trouver une solution à un problème de criminalité difficile qui existe depuis longtemps c'est-à-dire que certains comportements criminels sont motivés par des conditions qui ne se prêtent pas à l'approche pénale traditionnelle.
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J'aimerais poser des questions sur les chiffres. La principale concerne la grande question de la planification et des priorités.
Je regarde la ligne qui indique la tendance des dépenses et je ne la comprends pas. Il se passe quelque chose qui n'est pas tout à fait clair.
Il y a eu une énorme baisse il y a deux ans. Vous devez certainement savoir de quoi il s'agit. Le budget qui s'établissait à environ un milliard de dollars a été réduit de 275 millions de dollars en 2007-2008. C'est une baisse de 25 p. 100 dans les dépenses du ministère. L'aviez-vous remarqué?
Si cette question ne concerne pas l'enveloppe pour laquelle vous vous êtes préparé, nous pourrons la poser une autre fois au , mais il reste que le budget de votre ministère sera réduit de l'ordre de 25 p. 100 dans deux ans ou plutôt dans un an et demi. Je voulais vous demander qui sera mis à pied et si vous avez l'intention de privatiser des services?
Je le répète, si ça ne concerne pas l'enveloppe, je...
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C'est très bien. Ainsi il n'y a rien d'étrange. Le quart du ministère est peut-être au bord de la faillite, mais à part ce léger détail qui n'intéresse probablement pas beaucoup vos collègues...
J'aimerais vous interroger sur quelque chose qui est mentionné deux fois, c'est-à-dire à la rubrique des subventions et à celle des contributions au tableau 7 du document. Il y a une contribution de 2,1 millions de dollars pour l'initiative d'aide aux victimes d'actes criminels et une subvention de 500 000 $, pour la même initiative, pour l'année suivante.
La plupart d'entre nous savons bien que le budget d'aide aux victimes est en général géré par les provinces. S'agit-il d'une nouvelle initiative? Dans l'affirmative, quelle est cette initiative d'aide aux victimes d'actes criminels et comment est-elle financée? À quoi sert l'argent? Je sais bien que cette somme ne semble pas très élevée, mais elle représente environ 2,5 millions de dollars.
Le ministère de la Justice dispose d'un fonds de subventions et contributions de deux millions de dollars qui sert à stimuler les projets novateurs visant à satisfaire les besoins des victimes de la criminalité. L'argent est accordé après analyse du projet à une province, un territoire ou un organisme non gouvernemental. En outre, une petite partie du fonds permet d'accorder une aide financière d'urgence à des victimes lorsqu'elles n'ont accès à aucune autre source de financement. C'est un élément de 2,1 millions de dollars. Le fonds existe depuis six ans et il est alimenté jusqu'en 2010. Il devrait donc apparaître dans le budget du ministère depuis 2005.
L'année dernière, nous avons dû fonctionner avec des mandats spéciaux, car comme mes collègues l'ont expliqué, le programme est arrivé à expiration, puis il a été renouvelé, mais le renouvellement est intervenu en pleine période électorale. Il se pourrait donc qu'un montant nul apparaisse pour cette période, mais nous avons reçu l'argent et nous l'avons bien employé; l'évaluation du programme a donné des résultats positifs.
Le montant de 500 000 dollars auquel vous faites référence correspond aux ressources actuellement disponibles pour défrayer les victimes qui doivent se rendre aux audiences de la Commission nationale des libérations conditionnelles. Comme le ministre l'a indiqué, il a l'intention d'augmenter les deux fonds, mais pour l'instant, nous fonctionnons avec deux millions de dollars pour le programme et 0,5 million de dollars pour les déplacements occasionnés par les audiences des libérations conditionnelles.
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Monsieur le président, je m'excuse de mon retard, mais j'ai participé à une conférence de presse sur l'affaire Coffin. Je remercie, d'ailleurs, le cabinet du ministre de nous avoir aidés par l'entremise des fonctionnaires.
J'aimerais poser deux questions. Si elles l'ont déjà été, je m'en excuse. Je comprendrai si vous ne voulez pas vous répéter, mais je vais quand même me hasarder. La lecture des documents, hier soir, m'a inspiré ces questions.
J'ai été surpris de lire que, sous la rubrique « Contributions à l'appui de l'aide juridique – Sécurité publique et lutte contre le terrorisme », le budget passe de 500 000 $ à 2 millions de dollars. J'aimerais que vous m'expliquiez à quoi correspond ce poste budgétaire. Qu'est-ce qu'on a fait et pourquoi cette hausse substantielle, alors qu'on a éliminé, comme on le sait, d'autres programmes qui auraient, à notre humble avis, mérité d'être reconduits?
:
Je vous remercie de vos questions. Comme je l'ai déjà dit, en 2001, le gouvernement a alloué les fonds nécessaires pour les besoins en aide juridique afin de lutter contre le terrorisme.
[Traduction]
Comme je l'ai indiqué, monsieur le président, le gouvernement a constitué à l'époque un fonds distinct d'aide juridique pour financer les activités résultant des poursuites occasionnées par les nouvelles lois entrées en vigueur en 2001 et pour couvrir d'autres coûts annexes, comme l'extradition.
L'année dernière, six personnes ont présenté des demandes d'aide juridique concernant le fonds de la sécurité publique et de la lutte contre le terrorisme. Cette année, il y en a 19. Comme vous le savez, un certain nombre d'accusations ont été portées depuis un an en vertu de la nouvelle Loi antiterroriste et nous nous attendons donc à une augmentation des coûts de l'aide juridique.
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Toutefois, des gens qui sont accusés d'avoir participé à des organisations terroristes doivent faire une demande aux régimes d'aide juridique provinciaux. C'est ce que je comprends.
Cela m'amène à ma deuxième question. J'apprécierais que vous soyez totalement à l'aise et que votre générosité soit à la mesure de la conviction que j'ai du bien-fondé de ma question. Vous savez que nous étudions le projet de loi , dont l'avenir est incertain, et le projet de loi . Les deux risquent d'entraîner une croissance de la population carcérale. Vous pourriez me dire que cette croissance de la population carcérale fait quelque peu partie de la plateforme du Parti conservateur, mais je ne veux pas vous poser des questions politiques.
Avez-vous procédé à une évaluation de l'impact de ces projets de loi sur la demande d'aide juridique? Je sais que vous l'avez fait. Si vous ne l'aviez pas fait, vous ne seriez pas à la hauteur des responsabilités que vous occupez. Accepteriez-vous de nous remettre ces études, si on vous donnait la garantie que cela va rester entre nous?
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Oui. Merci de votre présence.
J'aimerais obtenir quelques renseignements dont j'ai besoin et qui concernent le travail que nous faisons dans nos circonscriptions. Les gens viennent me voir avec toutes sortes de questions. Dans la plupart des cas, ce sont des questions d'ordre provincial — sur les services sociaux, l'indemnisation des travailleurs, et des choses de ce genre. La meilleure chose qu'on puisse leur dire, c'est qu'ils doivent prendre un avocat et entamer une contestation. Évidemment, ils commencent le plus souvent par répondre qu'ils n'ont pas de quoi se payer les services d'un avocat. Quand on leur parle de l'aide juridique, ils répondent qu'ils n'y ont pas droit.
Que peut faire le député lorsqu'il se trouve dans une telle situation dans sa circonscription? Quelle est la meilleure solution pour orienter ces personnes qui veulent obtenir de l'aide? Je pourrais les envoyer à leur député provincial, mais c'est moi qu'ils viennent solliciter et j'aimerais pouvoir leur donner moi-même une réponse.
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L'arriéré de l'administration de la justice n'est pas attribuable à une seule cause, mais à plusieurs. Il peut être partiellement imputable à l'aide juridique, à une augmentation de la criminalité dans certaines juridictions ou à d'autres facteurs.
Le gouvernement conservateur a constitué un certain nombre de groupes de travail avec les provinces et les territoires pour étudier les causes de cet arriéré. Nous avons également formé un comité directeur qui se compose de magistrats, de l'Association du barreau et de représentants des procureurs généraux des provinces; ce comité directeur étudie l'efficacité de l'administration judiciaire, autrement dit ce qu'il faudrait faire pour la rendre plus efficace. L'une des priorités actuelles des provinces est d'étudier l'arriéré des renvois. Les arriérés existent parce qu'il faut un certain temps avant d'entrer en procès.
Mais on ne peut pas affirmer tout simplement que les arriérés sont dus à une aide juridique insuffisante. C'est un problème complexe, et c'est pourquoi nous l'étudions.
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Il y a eu dans ma circonscription un certain nombre d'affaires qui m'ont étonné. L'une d'entre elles concernait une collision frontale provoquée par un conducteur ivre de la réserve, qui a tué quatre personnes. La durée d'attente du procès a été plus longue que la peine qui lui a été imposée. Il y a eu 18 audiences. Le procès s'est éternisé et tout au long des procédures, l'accusé a bénéficié de l'aide juridique.
J'essaie de comprendre pourquoi les choses se sont passées ainsi alors que l'accusé a plaidé coupable dès le départ. Comment peut-il en être ainsi? Je pourrais vous donner les détails de l'affaire, mais il y a eu 18 audiences. Je le sais, car j'ai assisté à chacune d'entre elles pour attendre le verdict, car les personnes décédées dans cet accident ainsi que le conducteur fautif étaient tous de ma circonscription. Je sais que le délinquant a bénéficié de l'aide juridique.
Y a-t-il une explication au fait que certains procès comportent 18 audiences, alors même que l'accusé plaide coupable?
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C'est très bien. Comme c'est nous qui finançons l'aide juridique, j'aimerais qu'on m'explique clairement pourquoi il faut payer aussi cher dans une telle affaire qui s'éternise.
Ma dernière question concerne la SPCA qui a porté des accusations contre un agriculteur de ma circonscription. Normalement, lorsque les gens de la SPCA portent des accusations pour une histoire concernant des animaux, une amende de 1 000 $ est imposée automatiquement et si elle est acquittée, le dossier est fermé. Mais en l'espèce, l'agriculteur était assez mécontent et il a voulu contester l'amende. Évidemment, je ne sais pas s'il s'agissait d'un procès au civil ou au pénal, mais l'affaire était assez intéressante, car l'agriculteur a voulu obtenir de l'aide juridique mais il n'y avait pas droit. Il a pris un avocat et bien qu'il ait été jugé innocent de tout mauvais traitement à ses animaux, il s'est retrouvé avec une dette de 11 000 $ envers son avocat. Il aurait pu payer l'amende de 1 000 $ et l'affaire était classée, mais il a fini par devoir 11 000 $ à son avocat. Naturellement, l'avocat l'a ensuite traduit en justice pour toucher les 11 000 $ qu'il lui devait.
Voilà encore un procès interminable. J'aimerais savoir si l'aide juridique peut apporter une solution dans une telle situation. Il semble que la lenteur de l'appareil judiciaire soit dû à une aide juridique insuffisante. L'aide juridique ne pourrait-elle pas contribuer à accélérer le processus pour éviter les situations qui s'éternisent?
Je ne sais pas vraiment ce qui cause le problème, mais il semble que l'arriéré de l'administration judiciaire, entre autres choses, échappe à tout contrôle.
:
Merci, monsieur le président.
La question de l'arriéré est assez intéressante. Une solution efficace mais partielle consisterait, pour le gouvernement, à nommer des juges pour combler les sièges vacants à la magistrature, mais je suppose que les critères de la liste sont tellement détaillés qu'il serait difficile de le faire rapidement.
Quoi qu'il en soit, j'aimerais que les témoins me disent s'ils ont assisté à la récente rencontre des premiers ministres provinciaux sur la justice et à la rencontre de l'Association du Barreau canadien à St. John's, Terre-Neuve, ou s'ils en ont été informée.
:
Dans le contexte actuel, même si la contribution est de 126 millions de dollars, elle ne comprend pas l'augmentation des coûts de l'aide juridique qui pourrait résulter du programme du gouvernement, disons des projets de loi , et .
Nous savons seulement que le gouvernement a prévu 225 millions de dollars dans le budget de M. Flaherty pour les prisons, alors que d'après nos estimations, l'investissement dans les prisons s'établit à 1,5 milliard de dollars. Bien que le gouvernement ait présenté des budgets au Cabinet pour la police, les prisons et les coûts de l'aide juridique, nous ne connaissons pas ces chiffres et nous ne connaissons pas le coût du programme.
M. Thompson est très favorable au programme gouvernemental. Il nous dit que ses gens sont prêts à en assumer les coûts, quels qu'ils soient. Mais je suis convaincu que comme tout le monde, il aimerait savoir combien le programme va coûter et à quoi correspondent ces chiffres.
Nous attendons l'information. M. Moore l'a peut-être dans ses dossiers, mais nous allons devoir attendre un autre jour ou un autre témoin pour obtenir la réponse. Est-ce bien cela?
:
Je sais cela, mais ce n'était pas ma question.
En ce qui concerne les tribunaux de traitement de la toxicomanie, si les témoins s'en souviennent, il y a quelques années, un nombre important d'accusations portées dans des affaires de drogue ont été retirées d'un tribunal de Colombie-Britannique. En fait, je crois que cela s'est produit plus d'une fois. Plusieurs centaines, sinon de milliers d'accusations ont été retirées à cause d'un arriéré. Est-ce que les tribunaux de traitement de la toxicomanie sont devenus plus efficaces pour traiter l'énorme volume des affaires qui leur sont confiées? N'est-ce pas l'une des raisons pour lesquelles ils ont été créés?
:
Merci, monsieur le président. J'aimerais aborder un sujet différent.
Lorsque je pratiquais encore, il me semble que les avocats tentaient de plus en plus souvent d'obtenir la prise en charge des coûts du procès, aussi bien en matière pénale qu'en matière d'immigration, lorsque le tribunal était invité à commettre l'avocat d'office, et les frais devaient être pris directement en charge par le ministère provincial ou fédéral de la Justice, et non pas par le régime d'aide juridique.
En ce qui concerne le poste sur lequel M. Lemay vient d'attirer votre attention, est-ce de là que provient cet argent.
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Je ne connais pas ce pourcentage, mais il y a eu effectivement une augmentation au cours des dernières années.
En fait, il s'agit d'un poste qui fait actuellement l'objet d'une étude de la part du comité directeur de la justice, dont j'ai parlé tout à l'heure, qui se compose de magistrats, de représentants du barreau et de fonctionnaires fédéraux et provinciaux. Ce comité directeur étudie toute la question des accusés non représentés, qui devient préoccupante.
Barbara, avez-vous des chiffres concernant l'augmentation?
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Nous essayons de suivre au niveau provincial. Nous connaissons nos propres chiffres, ceux qui ont été... Je devrais revenir en arrière un instant.
Dans le cas de l'avocat ordonné par le tribunal — ce sont souvent des affaires de drogue avec des procureurs fédéraux —, nous avons une entente, grâce à nos accords de contribution avec les provinces et les territoires, en vertu de laquelle, si nous avons une de ces affaires et que nous aimerions utiliser les taux de l'aide juridique, nous pouvons communiquer avec le régime d'aide juridique pour voir s'il peut fournir un avocat à un taux raisonnable.
Quoi qu'il en soit, nous avons essayé de suivre le nombre d'avocats désignés par un tribunal fédéral ou provincial et nous sommes en train d'analyser les résultats. Mais nous constatons que les chiffres augmentent.
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Je vais vous poser une question d'ordre général. Sentez-vous bien à l'aise de dire si vous êtes capable d'y répondre.
Nous sommes en train d'étudier les projets de loi C-9 et C-10. Vous aurez remarqué que les questions qu'on vous pose portent sur les coûts, etc.
Vous êtes des hauts fonctionnaires, mais je ne vous connais pas tous. Je suis nouveau, mais j'ai déjà été de l'autre côté, c'est-à-dire que j'ai déjà observé les gens qui siègent ici.
Croyez-vous réellement que les projets de loi C-9 et C-10 pourraient être adoptés avant le mois d'avril 2007, alors que le Parti libéral détient la majorité au Sénat? Déjà, le projet de loi C-2 ne revient pas. Croyez-vous logiquement — sentez-vous à l'aise de nous répondre — que les projets de loi C-9 et C-10 ont une chance de revenir avant avril?
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Le président a solidement braqué mon attention sur l'enveloppe des tribunaux de la toxicomanie.
J'ai eu l'occasion avec d'autres parlementaires il y a trois ou quatre ans d'examiner de près le tribunal de la toxicomanie de Toronto. Ça semblait efficace, mais je me demandais si le ministère avait examiné sa rentabilité. Il faut investir dans un nouveau tribunal, des nouvelles procédures, mais vous faites des économies quand vous désengorger les autres tribunaux. Les résultats sont meilleurs, pour ceux qui y vont régulièrement. Ils restent plus longtemps dans le système des tribunaux, de sorte que le coût de rétention est plus élevé, mais ils ne sont pas incarcérés, ce qui fait faire des économies.
Y a-t-il des documents qui essaient de rapprocher les coûts et les avantages, ne serait-ce que sur une base intérimaire?
Quelqu'un a-t-il déjà fait des études sur ce qui arrive à ceux qui ne reçoivent pas d'aide juridique et qui se retrouvent sans avocat devant le tribunal? Quand je faisais ces affaires-là, ça faisait habituellement perdre plus de temps qu'autre chose, quand vous aviez des gens qui ne savaient pas ce qu'ils faisaient. Même l'avocat commis d'office était dépassé.
La deuxième question porte sur la loi des trois fautes. Je pense qu'il y aurait un effet paralysant si ça existait même dans le cas de la première infraction. Déjà, des procureurs et des avocats m'en ont parlé. Chaque fois que les choses s'ajoutent, l'effet sera de ne pas plaider coupable, pas seulement la troisième fois mais pour chaque infraction s'il y en a plusieurs. Au lieu de plaider coupable, il y aura maintenant un procès ce qui va évidemment avoir des effet sur le temps du tribunal. Cela va aussi avoir des effets sur les coûts de l'aide juridique.
Dans vos préparatifs pour notre projet de loi et pour votre budget supplémentaire — qui est déjà terminé, je le sais —, avez-vous fait des études sur ces conséquences? Quelqu'un a-t-il songé aux conséquences imprévues?
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En réponse à la première question, l'accusé sans avocat, je ne sais pas s'il y a eu des études précises, mais il y a eu, comme on l'a dit, une augmentation du nombre d'accusés sans avocat. Cela allonge la durée du procès parce que le juge dit qu'il doit passer plus de temps à expliquer des choses à l'accusé qui n'est pas accompagné d'un avocat. Ça ne se passerait pas forcément ainsi s'il en avait un. Il est évident qu'un accusé sans avocat ralentit la justice parce que le juge doit s'assurer que l'accusé a un procès juste.
L'alternative, c'est que certaines affaires sont peut-être complexes, comme M. Moore l'a dit, au point où le tribunal doit ordonner au procureur général de financer la présence d'un avocat; il n'est pas possible pour le juge d'aider un accusé qui est seul. C'est une question que le comité directeur de la justice est en train d'étudier. C'est le comité composé de la magistrature, en particulier la magistrature et le barreau, et le gouvernement qui étudie la question.
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Du calme, s'il vous plaît.
Les documents sont maintenant remis au comité, comme la demande en avait été faite lors d'une réunion précédente, si le greffier veut bien les distribuer.
Je remercie les témoins d'être venus comparaître au Comité de la justice. Cela a été instructif. J'en ai appris un peu à propos du tribunal de traitement des drogues ainsi que sur l'aide juridique. Nous allons continuer notre examen de ces deux questions pendant une autre séance.
Merci encore une fois.
La séance est levée.