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Bonjour, monsieur le président.
[Note de la rédaction: Difficultés techniques] ... correctionnel du Canada. Je suis accompagné de Ross Toller. Il est commissaire adjoint, Opérations et programmes correctionnels.
Monsieur le président, je n'ai pas préparé de déclaration préliminaire. On nous a mis au courant de certains points auxquels s'intéresse le comité en ce qui a trait aux répercussions financières des peines minimales obligatoires pour les infractions mettant en jeu des armes à feu. Je sais également que le ministre Toews était ici hier et qu'il a fourni certaines informations essentielles concernant les répercussions financières ... [Note de la rédaction: Difficultés techniques]
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Pourquoi ne pas en faire le résumé sans oublier ce qui m'a été suggéré, c'est-à-dire de parler lentement? Voici quelques réflexions à ce sujet.
Selon mon point de vue, je crois que le comité aimerait recueillir des renseignements sur trois aspects relatifs aux répercussions financières : d'abord quelques statistiques sur l'augmentation de la population carcérale en cas d'adoption de la loi; deuxièmement, quelques renseignements généraux sur ce qu'il en coûterait de garder une personne en prison pendant un an; finalement, quelques données sur les différences éventuelles dans les coûts entre le fédéral et le provincial, et également par rapport aux différents niveaux de sécurité.
Je vais donc m'attaquer à ces trois aspects à tour de rôle en commençant par les statistiques sur l'augmentation de la population carcérale en cas d'adoption de la loi.
Le ministre Toews a, je crois, présenté hier au comité le tableau de la situation, à savoir que nous anticipons une augmentation annuelle d'environ 270 détenus cinq ans après la mise en oeuvre du projet de loi. S'appuyant sur une analyse historique des données sur les délinquants sous responsabilité fédérale condamnés pour des infractions mettant en jeu des armes à feu et sur les prévisions démographiques, nous nous estimons que cette augmentation de 270 délinquants soit répartie ainsi parmi les niveaux de sécurité : 82, sécurité maximale; 164, sécurité moyenne; 24, sécurité minimale.
Dans la pratique, cela se traduit par un nouvel établissement à sécurité moyenne et de l'espace supplémentaire à sécurité maximale. Du côté de la sécurité minimale, nous pourrons faire face à l'augmentation en utilisant les établissements actuels, car apparemment nous avons une capacité excédentaire.
En ce qui touche l'essentiel, c'est-à-dire les coûts — et je crois avoir compris que le ministre Toews vous en a déjà fait part hier —, cela signifierait environ 246 millions de dollars au cours des cinq premières années, ce qui comprend les dépenses de fonctionnement et en capital, puis environ 40 millions de dollars par année.
Voilà la première question; je passe maintenant aux deux autres.
Combien coûte par année la détention d'un individu? Je devrais d'abord mentionner que les plus récentes données dont je peux vous faire part sont celles de 2004-2005. Le public aura bientôt accès aux montants de 2005-2006 et, s'ils peuvent être utiles au comité, nous pourrons vous les fournir alors.
Combien un délinquant coûte-t-il? Selon le budget de 2004-2005 -- dont je lirai quelques données à haute voix --, c'est 87 919 $ en établissement ou 241 $ par jour, et 20 320 $ dans la collectivité ou 56 $ par jour, pour un total de 68 216 $ ou 187 $ par jour. Si vous prenez les chiffres pour l'un et ceux pour l'autre, vous arrivez à une moyenne de 68 216 $.
Je vais maintenant faire la répartition par niveau de sécurité -- et je reprendrai avec plaisir les montants deux ou trois fois, si cela est utile. En ce qui a trait au coût par niveau de sécurité, il est naturellement plus élevé dans les établissements à sécurité maximale, où il s'élève à 113 591 $; dans les établissements à sécurité moyenne, il atteint 75 661 $; dans les établissements à sécurité minimale, c'est 83 643 $. Je peux vous expliquer dans une minute la raison pour laquelle ce dernier montant est légèrement supérieur à l'avant-dernier. Dans les établissements pour femmes, le montant s'élève à 166 642 $. Si on fait la moyenne, on obtient les 87 919 $ dont je viens de vous parler.
En ce qui concerne les peines purgées dans la collectivité, si vous prenez les CCC, le montant s'élève à 49 043 $. Le montant relativement aux individus en liberté conditionnelle a quant à lui atteint 19 113 $. Cela donne une moyenne globale de 20 320 $ -- montant dont je vous ai parlé il y a quelques minutes. À l'échelle de tout notre système, la moyenne globale se situe à 68 216 $.
Monsieur le président, serait-il utile que je refasse la lecture de ces montants à haute voix?
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Depuis le début -- encore une fois. Il s'agit des chiffres de 2004-2005.
Sécurité maximale : 113 591 $; sécurité moyenne : 75 661 $; sécurité minimale : 83 643 $; établissements pour femmes : 166 642 $; moyenne globale des établissements : 87 919 $.
Dans la collectivité, 49 043 $ pour les CCC, 19 113 $ pour les individus en liberté conditionnelle et 20 320 $ pour la moyenne globale dans la collectivité. La moyenne du coût global pour garder un délinquant à même le système carcéral s'élève à 68 216 $.
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Je peux vous obtenir ce chiffre, monsieur le président.
Depuis octobre 2006, le SCC est responsable de 21 277 délinquants, dont 12 992 sont incarcérés et 8 285 font l'objet d'une surveillance dans la collectivité.
[Français]
M. Marc Lemay:Repeat slowly, car il nous faut l'interprétation.
M. Ian McCowan: Je m'excuse, je m'exprimerai soigneusement et plus lentement.
[Traduction]
Je répète, il s'agit de 21 277 délinquants, dont 12 992 sont incarcérés et 8 285 font l'objet d'une surveillance dans la collectivité.
Ainsi, monsieur le président, afin d'apporter quelques données supplémentaires en réponse aux trois questions posées au départ par le comité, je vous dirai, très brièvement que la sécurité minimale coûte plus cher que la sécurité moyenne parce que nos établissements à sécurité minimale possèdent un espace excédentaire considérable.
Passons enfin aux comparaisons provinciales. Je peux préciser que le Centre canadien de la statistique juridique publie effectivement certaines données comparatives. Toutefois, ces comparaisons sont quelque peu ardues. C'est un peu comme comparer des pommes à des oranges. Il existe des différences entre les manières dont les différents systèmes correctionnels calculent leur population carcérale et dans les dépenses affectées à la prise en charge des délinquants. Or, le système fédéral coûte manifestement plus cher que les systèmes provinciaux, et ce pour plusieurs raisons.
Tout d'abord, le niveau de sécurité des établissements fédéraux se doit d'être plus élevé, étant donné le type de détenu qui s'y trouve. Ensuite, nous avons plus de programmes et nous intervenons davantage étant donné encore une fois que notre population carcérale est plus difficile et que les séjours sont plus longs. Pour bien vous situer, monsieur le président, je peux vous présenter des données comparatives publiées par le Centre canadien de la statistique juridique pour 2004-2005. Il a calculé que les frais provinciaux, dans l'ensemble, totalisaient 141,78 $ par jour, comparativement à 259,05 $ au fédéral.
Vous aurez remarqué, monsieur le président, que je vous ai donné un autre montant il y a quelques minutes, soit 241 $ par jour; il s'agit du coût d'un délinquant dans un établissement fédéral en 2004-2005. L'écart s'explique simplement par le fait que les deux montants, soit celui du SCC et celui du CCSJ, reposent sur des hypothèses différentes quant à l'établissement des coûts, principalement en ce qui concerne la méthode de dénombrement. Comme il y a roulement dans cette population, on peut utiliser différentes méthodes pour la dénombrer. Il s'agit là de la principale raison expliquant la différence entre les deux chiffres, qui désignent les mêmes dépenses d'exploitation des établissements.
Monsieur le président, je souhaiterais m'excuser pour la grande quantité de chiffres qui ont été présentés. J'espère que tout le monde a pu les prendre en note.
M. Toller et moi serions maintenant heureux de répondre aux questions du comité.
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Ce n'est pas nécessaire. Je n'ai pas besoin de ces précisions pour le moment.
Si 12 992 personnes étaient incarcérées -- ce qui représenterait près de la moitié des détenus --, les frais seraient-ils plus élevés? Selon le mémoire déposé par des autochtones d'Extrême-Arctique, l'incarcération leur posait davantage problème, parce qu'il n'y a aucun établissement à proximité de leur région. Un tel éloignement de leur famille pourrait engendrer de nombreux troubles sociaux et psychologiques.
J'aimerais vous demander si vous tenez compte des différences pour ces gens du Nord, de leur une situation différente. Estimez-vous que leur situation est différente en ce qui a trait à l'incarcération?
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Absolument. Prenons le Nunavut : il n'a aucun établissement fédéral pouvant accueillir les délinquants. Comme vous le savez, il y a, sur l'île de Baffin, un établissement territorial. Par conséquent, lorsque les détenus se voient infliger une peine de ressort fédéral par le Nunavut, ils sont transférés vers un établissement fédéral.
Nous avons donc expressément créé un établissement, situé à Fenbrook, un peu au nord de Toronto, pour héberger les délinquants du Nunavut. Nous nous sommes adaptés, dans une certaine mesure, aux programmes du Nunavut, et avons collaboré avec certaines de ses collectivités pour essayer d'intégrer la culture et la spiritualité de là-bas. Nous organisons des fêtes agrémentées de nourriture traditionnelle avec ces détenus et ainsi de suite.
Si nous devions évaluer la possibilité de construire un établissement fédéral dans cette région, comme M. McCallum l'a mentionné, cela constituerait l'idéal en ce qui a trait aux planificateurs opérationnels.
Je peux toutefois vous affirmer que les coûts relatifs au personnel sont généralement beaucoup plus élevés dans l'Extrême-Arctique à cause de l'indemnité de vie dans le Nord. De plus, le recrutement doit tenir compte d'autres facteurs, notamment des coûts de transport.
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Pourriez-vous m'expliquer la différence entre le traitement offert en établissement à des fins de réhabilitation et ce dont dispose une personne purgeant une peine discrétionnaire dans la collectivité ou sous le coup d'une probation?
Selon un des témoins, une personne était en probation ou purgeait sa peine dans la collectivité pendant en moyenne 700 jours alors que le traitement en établissement durait 47 ou 50 jours. En établissement, on consacrerait beaucoup plus de temps à la réhabilitation, mais je suis curieux de connaître les services, si vous les connaissez, offerts pendant l'incarcération d'un détenu pour faciliter sa réintégration et réhabilitation et ceux fournis lorsqu'il se retrouve dans la collectivité sous votre responsabilité.
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Absolument. Je pourrais peut-être expliquer un peu. Lorsqu'une personne se voit infliger une peine de ressort fédéral et est incarcérée dans un établissement fédéral, on évalue toujours ses besoins. Que doit contenir son programme pour tenir compte de son niveau de réhabilitation? Une grave toxicomanie sera diagnostiquée lors de cette évaluation.
Les mesures que nous prenons au Service correctionnel du Canada diffèrent selon la personne. Par exemple, un grand consommateur d'héroïne aura besoin d'un programme beaucoup plus intensif qu'un consommateur occasionnel qui possède un certain niveau d'aptitudes.
C'est semblable en ce qui a trait à la violence et aux autres compétences particulières que nous évaluons — l'employabilité, le niveau de scolarité et ainsi de suite. Par conséquent, tout est fondé sur les besoins individuels.
Comme vous le savez, nous accueillons les détenus purgeant des peines de deux ans ou plus : emprisonnement à perpétuité, dix ans, deux ans. Selon le profil de la personne, nous déterminons ses besoins individuels et établissons l'ordre des priorités en fonction de la durée potentielle de la sentence.
Pour les détenus qui purgent leur peine dans la collectivité, des programmes offerts en établissement peuvent être naturellement être mis en oeuvre à l'extérieur. Certains sont efficaces à cet égard. Si une personne a été incarcérée et a suivi un programme pour la toxicomanie, la collectivité pourra lui offrir un programme dans la foulée des progrès déjà réalisés à l'intérieur des murs. Le méthode est semblable en ce qui concerne la violence.
Il existe donc une tendance selon laquelle les programmes amorcés pour répondre aux besoins des détenus des établissements à sécurité maximale, moyenne ou minimale, se poursuivent dans la collectivité. De plus, dans la collectivité, nos agents d'exécution de programmes et de libération conditionnelle offrent à la fois de la consultation et de la supervision en fonction du comportement du détenu.
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D'abord, je vous remercie d'être ici.
Je trouve très intéressant votre témoignage à notre intention aujourd'hui. Comme j'ai été avocat en droit criminel pendant 20 ans, je sais que vous avez plusieurs de mes clients chez vous. Enfin, vous en avez quelques-uns. C'est ce côté de l'opération journalière qui me fascine.
Je veux comprendre, car il y a des choses que je n'ai pas comprises, et je vous assure que ce ne sont pas nos services d'interprétation qui sont fautifs.
Une peine dans un pénitencier à sécurité maximale est une peine de 10 ans et plus. Comment cela fonctionne-t-il? Pouvez-vous nous expliquer à quels pénitenciers correspondent les sécurités minimale, moyenne et maximale? Par exemple, l'établissement La Macaza est un pénitencier à sécurité minimale. Cowansville est-il un pénitencier à sécurité moyenne? Non, ce n'est pas Cowansville. Je veux simplement avoir des exemples concrets quant au nombre d'années. L'établissement Port-Cartier est un pénitencier à sécurité maximale. Qu'en est-il des autres? Comment cela fonctionne-t-il?
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Je ne suis pas certain de bien comprendre ce que vous voulez dire par probation. Si, avant la date d'expiration du mandat, la personne se voit accorder une mise en liberté conditionnelle ou en liberté d'office sous condition, des agents de libération conditionnelle travailleront avec elle et s'assureront qu'elle respecte les conditions. Toutefois, plusieurs autres événements peuvent survenir dans le système de justice pénale après la date d'expiration du mandat.
Par exemple, le ministère public pourrait demander, en vertu de l'article 810 du Code criminel, que des conditions soient imposées à un détenu récemment libéré. Nous ne jouerions aucun rôle en ce qui a trait à l'application ou à la surveillance de ces conditions. Toutefois, nous devrions nous impliquer en ce qui a trait aux ordonnances de surveillance de longue durée. Parfois, un délinquant obtient une soi-disant OSLD, qui se prolonge au-delà de la date d'expiration du mandat, et, dans ce cas, nous jouons alors un rôle.
Ross, souhaitiez-vous apporter des précisions sur les OSLD?
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Envoyez-nous le tout ultérieurement, par l'intermédiaire du président ou de la greffière du comité.
Si je peux me permettre, monsieur le président, si ces résultats pouvaient vous être distribués maintenant...
Monsieur McCowan, je voulais obtenir ces renseignements pour comprendre les critères ou les hypothèses qui ont permis à votre ministère et à vous d'en arriver à 246 millions de dollars. Étant donné la gravité des peines, puis-je présumer que les délinquants reconnus coupables et condamnés en vertu de ce projet de loi seraient placés dans des établissements à sécurité maximale?
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Bienvenue et merci de votre présence.
Les chiffres ne m'ont pas étonné. Je sais que la protection de la société coût cher et que nous devons agir, mais le crime aussi coûte assez cher. Je vais entreprendre des recherches intensives sur le sujet.
À New York, par exemple, est dorénavant incarcéré quiconque se fait arrêter pour avoir cassé un carreau ou peint un graffiti. Apparemment, on a réalisé des économies considérables grâce à la baisse du taux de criminalité et malgré l'incarcération des contrevenants.
Avez-vous des renseignements à ce sujet?
Je pourrai vous fournir ces renseignements lorsque j'aurai terminé mon travail avec les autorités compétentes. J'ai trouvé très intéressant de constater que, pour protéger la société, on peut économiser de l'argent en incarcérant les gens. C'était très efficace.
Parmi les 8 285 personnes notamment en détention à domicile ou assujetties à une ordonnance de service communautaire, savez-vous combien ne respectent pas leurs engagements et les conditions de leur libération conditionnelle ou condamnation avec sursis pour se retrouver en prison?
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Comme vous l'avez signalé, la libération conditionnelle peut être accordée sous plusieurs motifs. Ainsi, 99 p. 100 des délinquants en semi-liberté n'ont pas récidivé de façon violente, 3,3 p. 100 ont été accusés de délits non violents et 0,6 p. 100 ont commis des infractions avec violence alors qu'ils étaient sous surveillance. Pour ceux qui étaient en libération conditionnelle totale, environ 99 p. 100 n'ont pas récidivé de façon violente, 3,2 p. 100 ont commis des délits non violents et 0,7 p. 100 ont commis des infractions avec violence.
Pour ceux en libération d'office qui en étaient aux deux tiers de leur peine, environ 97 p. 100 n'ont pas récidivé avec violence, 7,6 p. 100 ont été accusés de délits non violents, mais 2,4 p. 100 ont commis des infractions avec violence.
Il est important de noter que ces chiffres se fondent sur le fait qu'il y a un taux de roulement dans cette population et ne comprennent que les délinquants jugés coupables sous de nouvelles accusations. Ils ne prennent pas en compte les accusations en instance.
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Oui, l'isolement préventif; j'utiliserai isolement cellulaire.
Comme je l'avais fait dix ans auparavant, j'ai visité plusieurs établissements l'année dernière. Dans les pénitenciers, les activités des gangs ont augmenté de façon phénoménale; c'est tout simplement incroyable.
Lorsqu'on visite les zones d'isolement cellulaire, ou peu importe le nom administratif, on constate qu'elles sont presque toujours occupées. Et la majorité d'entre elles le sont à la demande des détenus eux-mêmes, et non parce qu'on les a punis et envoyés là, mais parce qu'ils l'ont demandé pour assurer leur protection.
Y a-t-il une augmentation de coûts lorsque ces cellules sont pleines?
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Je dirais qu'il n'y a pas de coûts directs.
Vous faites sûrement référence à l'accroissement phénoménal du nombre de gangs dans la population carcérale. À l'heure actuelle, dans nos établissements, nous devons composer avec plus de cinquante gangs différents. Je crois que ce dont vous parlez nous crée vraiment des problèmes de gestion des détenus; nous essayons de gérer ces différents groupes et continuons à élaborer des stratégies pour résoudre le tout.
Certains détenus sont en isolement préventif, car ils ont peur pour leur sécurité ou se font du souci quant à ce qui se passe. Cela ne crée pas de coûts supplémentaires en tant que tel; sinon, ils seraient pris en compte dans les chiffres que M. McCowan vous a soumis. Toutefois, les détenus en isolement nous causent des problèmes d'ordre opérationnel; nous tentons de les réintégrer à la population régulière en offrant des conditions idéales permettant aux détenus de participer aux programmes et ainsi de suite.
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Oui, nous offrons une certaine formation en ce moment. Il est nécessaire d'adapter même la formation liée aux gangs, en raison des nombreuses différences qui distinguent ce qui constitue habituellement un gang de motards d'un gang d’autochtones, d'un gang d’Asiatiques et de tous les autres types de gang. Quelles sont leurs motivations, leur raison d'être, leurs objectifs?
Comme M. McCowan l'a précisé, l'activité des gangs a augmenté de façon considérable dans nos établissements. Voici comment nous réagissons pour composer avec ces groupes particuliers. Chaque établissement possède un agent de renseignement de sécurité qui recueille des informations. La plupart des systèmes que nous avons élaborés sont basés sur le partage de l'information. Donc, si un visiteur X rend visite à un détenu au Pénitencier de Kingston et au Pénitencier de Millhaven, nous pouvons établir des intercorrélations. Nous travaillons en étroite collaboration avec la police.
Grâce aux fonds que nous avons reçus, nous mettons en oeuvre une de nos plus récentes initiatives cette année, soit l’embauche d’agents de liaison communautaire. Il s'agit en fait de policiers qui viennent travailler avec nous dans l'établissement pour échanger des renseignements de sécurité et de l'information sur les gangs. Nous prévoyons en embaucher dix-sept. Je crois qu'en ce moment sept ou huit sont déjà en fonction, et que les autres doivent être embauchés d'ici la fin de décembre afin de s'attaquer à cette question précise.
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C'est là où ça plafonne — 270. Il ne devrait pas y avoir plus de 270 délinquants, à moins qu'un nouveau projet de loi en décide autrement. Mais ce ne serait pas 270 multiplié par cinq; ce serait 270, car ceux qui entreront finiront par ressortir à un moment donné.
Pour résumer rapidement, disons que, pour notre exemple, une personne purge en moyenne une peine de quatre ans pour une infraction mettant en jeu une arme à feu et qu'un nouveau projet de loi vient établir que cette peine est portée à sept ans; l'écart est de trois ans, dans ce cas. Les chiffres finiront par augmenter, mais d'autres personnes seront libérées au fil du temps.
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Merci, monsieur Hanger.
À propos de pertinence, il est difficile de la constater dans les propos du membre qui a invoqué le Règlement, mais je continue.
D'après le programme du NPD :
... les actes de violence commis avec des armes à feu ont atteint des proportions de crise. Il faut intervenir de façon ferme et sensée sans délai. ... armes illégales, dont bon nombre sont importées des États-Unis ou volées dans les domiciles. Les armes à feu n’ont pas leur place dans nos villes.
Les propositions soumises étaient les suivantes :
• Augmenter les peines minimales obligatoires pour la possession, la vente et l’importation d’armes illégales comme les armes de poing, les fusils et les armes automatiques. Faire passer chacune de ces peines minimales d’un an, comme c’est le cas à l’heure actuelle, à quatre ans.
• Ajouter des peines minimales obligatoires pour les infractions avec autres armes à feu. Imposer une peine minimale de quatre ans pour usage d’armes à feu lors de la perpétration d’un crime comme de « porter des armes dissimulées. »
• Modifier la Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents afin que les jeunes contrevenants de 16 ans ou plus qui commettent des infractions avec armes à feu soient jugés devant un tribunal pour adultes...
• Appuyer les mesures juridiques, réglementaires et celles liées à la détermination de la peine qui visent à incorporer le principe selon lequel les armes à feu n’ont pas leur place dans nos villes, sauf dans les mains des agents responsables de l’application de la loi.
Lorsque nous examinons les diverses idées en regard des propositions du Parti conservateur, il est important de bien évaluer les coûts respectifs de chacune. Si nous devons nous écarter des propositions actuelles, il faut faire ressortir les distinctions.
Combien coûteraient, selon vous, les dernières promesses électorales du NPD faites aux Canadiens? Ces promesses feraient-elles augmenter les coûts?
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Merci, monsieur le président. C'est un intéressant rappel au Règlement dans le style de Shakespeare.
Mais si je peux me permettre une question, dans leur dernier programme, les libéraux affirmaient que la criminalité a augmenté de 12 p. 100 en 2004 et que « ... depuis 2001, les deux tiers environ des homicides par arme à feu ont été commis au moyen d’armes de poing, ce qui représente le double de la proportion d’avant 1990. » Puisque le Parti libéral reconnaît cela, admettez-vous que les propositions actuelles des conservateurs vont dans le même sens?
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Je vous remercie, monsieur le président.
D'un côté, cela m'étonne que nous discutions tellement du coût aujourd'hui. Je crois en fait que vous allez nous présenter tout cela sous l'angle des coûts d'exploitation permanents et des dépenses en immobilisations.
Personne n'a encore demandé — du moins je ne le pense pas — ce que serait le coût de ne pas incarcérer ces individus. Mes amis d'en face semblent uniquement préoccupés par le coût financier pour le contribuable sans se soucier du coût humain, des répercussions des crimes sur les individus, les familles et la collectivité si nous ne prenons pas ces mesures. Je me demande si, dans une perspective plus vaste, on a déjà abordé la question sous cet angle.
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Merci, monsieur le président.
Je vous remercie, messieurs les témoins, de votre présence.
Selon moi, l'un des problèmes concernant les coûts pour les contribuables — et je vous suis reconnaissant de tous les chiffres que vous avez présentés et vous remercie de votre témoignage —, c'est que, si l'on étudie la question du point de vue de la politique publique, je pense qu'il ne faut pas examiner uniquement le coût brut; il faut tenir compte du coût net pour les contribuables. Je ne cherche pas forcément à obtenir une réponse. Je pense que nous avons tenu compte du fait qu'il y avait un coût, lors de la rédaction de l'avant-projet de loi.
J'ai parlé à certaines personnes à Toronto, où, dans un quartier, on a ciblé un gang en particulier. Ils ont arrêté les membres de ce gang et les ont mis en prison. Ils ont ensuite constaté que, dans ce quartier, la violence armée avait considérablement diminué, de presque 100 p. 100.
Les députés d'en face ont fait toutes sortes de calculs et d'opérations mathématiques, etc., et c'est important. Je pense toutefois qu'il est dommage de se concentrer uniquement sur ce qu'on pourrait appeler l'évaluation du coût. Combien il nous coûterait de mettre une telle personne en prison? Ce que je retiens de la façon de penser des députés d'en face, c'est qu'ils semblent dire : « Cela semble coûter cher, alors on ferait mieux de s'abstenir. »
Quant à nous, et je pense que les Canadiens sont également de cet avis, nous croyons qu'il y a également un coût associé à la mise en liberté de personnes dangereuses. Et parfois, lorsque des personnes en sont les victimes, ce coût ne se mesure pas en dollars, mais en vies, en familles brisées et ainsi de suite.
Je veux toutefois soulever cette question, car il semble que les opérations mathématiques sont devenues une obsession. Vous pouvez faire de l'excellent travail d'estimation. Je vous suis d'ailleurs reconnaissant de l'avoir fait. cependant, personne, pas même les députés d'en face, ne sera en mesure d'établir le coût exact. Nous faisons néanmoins de notre mieux pour obtenir cette estimation.
Je me demande si vous pouvez exposer au comité quelques-unes des raisons qui justifient la différence entre le niveau de sécurité maximale et le niveau de sécurité moyenne ou minimale. Quelles sont les précautions additionnelles en vigueur dans ces établissements? Pourriez vous exposer plus en détail cette différence?
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Si vous me permettez, il y a une différence entre nos niveaux de sécurité. Les critères relatifs aux déplacements, aux contrôles et à la surveillance sont très rigoureux dans nos prisons à sécurité maximale. Par conséquent, les coûts d'exploitation associés aux mesures de sécurité indispensables dans ces établissements sont permanents et plus élevés. De plus, ces prisons sont dotées d'un périmètre protégé soit par des clôtures soit par un système de détection et un système d'intervention.
Dans les prisons à sécurité moyenne, la protection du périmètre est identique à celle des établissements à sécurité maximale, et il y a également des contrôles et des barrières à l'intérieur. Les critères à cet égard sont toutefois moins rigoureux. Par conséquent, le coût d'exploitation est légèrement inférieur, en raison de la nature de la maintenance.
De même, il existe un périmètre défini dans les prisons à sécurité minimale, mais elles ne sont pas équipées d'un dispositif de rétention, par exemple une clôture. Des coûts d'exploitation sont toutefois associés à la gestion de cette sécurité minimale. Selon moi, tel que l'a suggéré un peu plus tôt M. McCallum, les coûts sont plus élevés dans les prisons à sécurité minimale que dans celles à sécurité moyenne simplement parce que le nombre de détenus a considérablement diminué dans les prisons à sécurité minimale. Nos prisons à sécurité maximale sont pleines, et celles à sécurité moyenne le sont aussi. Il reste de la place dans les prisons à sécurité minimale. Il y a un écart dans les chiffres lorsque vous divisez les coûts en fonction de la moyenne.
J'aimerais poser une question aux témoins.
Hier, le ministre a clairement laissé entendre que le projet de loi cible un certain segment de la population, les personnes qui utilisent des armes à feu pour commettre des actes violents. Lorsque le Service correctionnel du Canada a fait son analyse... vous avez visiblement la minorité de celles qui commettra certains types de crimes violents. Ne serait-ce pas la majorité de celles-ci qui serait détenue dans une prison à sécurité maximale si vous évaluiez chacun des cas? Sur ces 270 personnes, la majorité ne serait-elle pas incarcérée dans une prison à sécurité maximale?
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Je serai délicat, monsieur le président. J'essaierai de ne pas m'emporter, d'être calme, car la position du Bloc québécois a toujours été relativement sereine par rapport à certains projets de loi, sauf celui-ci et quelques autres.
J'ai une question. Je siège aussi au Comité permanent des affaires autochtones et du développement du Grand Nord. M. a effleuré cette question plus tôt, mais je voudrais aller un peu plus loin.
Avez-vous des prévisions au sujet des détenus autochtones? Actuellement, dans vos pénitenciers, avez-vous des détenus autochtones? Le cas échéant, combien?
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De façon générale, la tendance normale est une croissance d'environ 2,2 p. 100 de la population carcérale. Il faut cependant recouper toutes les données avec les nouvelles mesures législatives, l'administration faite dans la collectivité, l'augmentation appropriée du nombre d'agents de police -- il s'agit d'une formule très complexe -- et ensuite le nombre total d'habitants du pays.
Pour répondre à votre question concernant la construction de nouvelles installations... chaque année, nous examinons notre plan d'immobilisations pour le logement. Nous devons parfois faire des ajustements, étudier la possibilité de convertir une prison à sécurité moyenne en prison à sécurité minimale, compte tenu de ce qui nous attend et de ce que nous avons. Nous le faisons une fois par année. Bien sûr, comme vous le savez, nous planifions ces choses, et ce que l'on planifie aujourd'hui... parfois la situation évolue.
Oui, nous avons envisagé de construire plus de cellules totalement séparées à la suite d'autres activités en cours.