Merci, monsieur Graham, d'être venu. J'ai pu consulter un document qu'on nous a fait parvenir et qui s'intitule « Élaboration d'un cadre d'évaluation pour le Programme d'expert en reconnaissance de drogues ». Cela a été présenté à la Gendarmerie royale du Canada, et c'est M. Douglas Beirness, qui est venu témoigner devant nous il y a quelques jours, qui nous l'a présenté.
Premièrement, je suis très content, parce que ce document nous décrit les étapes. Je suis avocat et j'ai déjà travaillé à des causes de ce type, et je trouve cela excellent. Au moins, je comprends. Même si je suis du côté gouvernemental, je craignais qu'au bord de la route, parce que c'est là que la plupart des défenses s'élaborent... Vous vous souvenez que dans le cas de l'alcootest, lorsque le policier avait un soupçon, il arrêtait l'individu. Vous savez comme moi que dans le cas de certains tests, qu'on appelle maintenant des tests de sobriété normalisés, la Cour suprême avait décidé que si on n'avait pas prévenu celui qu'on arrêtait, les tests ne pouvaient pas servir à l'incriminer, parce qu'elle ne voulait pas qu'on s'incrimine soi-même. Vous connaissez la règle voulant qu'on ne puisse pas s'incriminer soi-même.
La question que je me pose concerne le test de sobriété. Quand vous êtes sur le bord de la route, il y a un soupçon. Il y a un policier qui demande à la personne de s'arrêter. Ce policier doit aller chercher la preuve pour continuer la démarche pour l'amener au poste graduellement. Il ne sait pas à ce moment-là si c'est de l'alcool ou si c'est de la drogue. Tout ce qu'il sait, c'est qu'il y a un indice ou un soupçon de facultés affaiblies. Naturellement, c'est plus facile dans le cas de l'alcool, car le policier a dans sa voiture un appareil qu'on appelle un Dragger et dans lequel il fait souffler la personne. Si l'appareil indique fail, il amène l'individu au poste pour d'autres examens. Naturellement, on sait que si c'est ce que le policier fait, il n'y aura pas de problème, parce qu'on connaît le déroulement dans les types d'alcoolémie.
La question de M. Ménard est très pertinente. Dans le cas de la drogue, le test de sobriété se fait-il sur le bord de la route, comme ceux que j'ai déjà connus? On fait descendre le citoyen de la voiture, le policier se met en arrière pour voir s'il ne titube pas et il ne sent pas l'alcool directement, mais l'habitacle peut sentir l'alcool. Après cela, il y a certains tests — M. Ménard l'a dit — comme mettre le doigt sur le nez, etc. Est-ce bien ce que vous allez privilégier pour que vos soupçons vous donnent graduellement la possibilité d'aller vers les 12 étapes? C'est sur le bord du chemin. Comprenez bien qu'au Québec, comme partout ailleurs au Canada, l'hiver, à -30 degrés Celsius, faire un test de marche sur le bord du chemin, ce n'est pas évident. On est sur le bord de l'autoroute 20, on a de la difficulté, les routes ne sont pas tout à fait droites Un bon avocat pourrait vous faire casser tout de suite. Il s'agit de bien comprendre si c'est ce que vous voulez dire lorsque vous parlez de tests normalisés. Parlez-vous de ceux que je connais — peut-être qu'il y en a d'autres — que l'on fait en matière d'alcool lorsqu'on n'a pas de Dragger dans sa voiture? On dit : « marche, mets ton talon à côté de tes doigts de pied, etc. » Est-ce de cela que vous parlez lorsqu'il s'agit de tests sur le bord du chemin?