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Bonjour tout le monde. Je suis heureux d'être ici avec vous aujourd'hui. Mon nom est Pierre-Yves Bourduas, je suis sous-commissaire responsable des Services fédéraux et internationaux, ainsi que de la Région du Centre de la Gendarmerie royale du Canada.
J'ai le plaisir d'être accompagné de l'inspecteur Michel Aubin. L'inspecteur Aubin est la personne responsable d'un dossier important, le dossier Colisée, qui visait et ciblait le crime organisé traditionnel. L'inspecteur Aubin deviendra incessamment notre directeur du crime organisé pour l'ensemble du pays.
Je vous remercie de me donner l'occasion aujourd'hui de vous parler du crime organisé au Canada et de ce qui s'appelle aussi couramment la Loi sur le crime organisé.
[Traduction]
Quand il est question de crime organisé, nous savons fort bien que beaucoup de Canadiens ne croient pas qu'il touche leur vie personnelle ni qu'il est présent dans leurs collectivités respectives. Et pourtant. On a tort de croire que le crime organisé ne fait pas de victimes. Il sème autour de lui l'appât du gain, la corruption et la violence; c'est de cette façon que le crime organisé atteint des individus et des collectivités et qu'il mine le tissu même de notre société. C'est pourquoi la détection, la déstabilisation et le démantèlement des organisations criminelles figurent toujours parmi les priorités stratégiques de la GRC. À notre avis, pour pouvoir lutter contre le crime organisé, il est essentiel de disposer de dispositions législatives efficaces et adéquates.
Quand je parle de dispositions législatives, j'entends ici les modifications apportées au Code criminel et l'ajout des articles 467.11, 467.12, et 467.13. La législation sur le crime organisé est entrée en vigueur avec l'adoption du projet de loi C-95 en 1997 et a été modifiée par le projet de loi C-24 en 2001. Je pense que l'essentiel de notre discussion d'aujourd'hui va effectivement porter sur ces dispositions.
Je vais prendre quelques minutes pour vous parler brièvement des efforts que nous déployons pour lutter contre le crime organisé, après quoi je vous parlerai de notre expérience avec les modifications apportées au Code criminel en rapport avec le crime organisé.
La GRC prône une approche à volets multiples pour détecter, prévenir et démanteler le crime organisé: l'éducation, la sensibilisation, la prévention, la répression et finalement, les dispositions législatives efficaces en sont quelques-uns. On a ainsi invoqué les dispositions de l'article 467.1 dans L'opération repaire. Cette enquête menée à partir de Montréal portait sur les activités des Rock Machine, un groupe criminel organisé, et s'est achevée en 1997. En 2001, on a invoqué ces mêmes dispositions dans ce qu'on a appelé L'opération printemps 2001 qui ciblait les activités criminelles des Hells Angels et en particulier de son chef « Mom » Boucher, à Montréal.
En 2001, l'adoption du projet de loi C-24 a introduit les dispositions actuelles. J'aimerais brièvement expliquer en quoi, du point de vue de la police, ces modifications ont été utiles. Pour lutter efficacement contre des groupes connus du crime organisé, il faut savoir planifier et prioriser, afin d'affecter des ressources limitées là où elles auront le maximum d'effet. C'est pourquoi la GRC aborde ces enquêtes sur les organisations criminelles, d'un bout à l'autre du pays, suivant le modèle de la répression criminelle axée sur les renseignements et elles ciblent les échelons supérieurs de ces organisations criminelles. Il faut savoir que la raison d'être principale de ces organisations est de faciliter et de commettre des actes criminels sur le dos des faibles et des innocents.
Si l'on veut démanteler une organisation criminelle, il faut être en mesure d'enquêter sur tout ce qui gravite autour. Ainsi, il faut constituer une preuve de fond non seulement contre ceux qui commettent les actes criminels, mais aussi contre toute autre personne qui a sciemment participé ou contribué aux activités de l'organisation criminelle ou qui les a dirigées.
Pour y arriver, nous devons compter sur une équipe d'enquêteurs. Cette équipe doit pouvoir recourir à différentes techniques d'enquête au moment approprié. Il faut plusieurs années aux organisations criminelles pour se constituer dans toute leur complexité, de même une enquête de cette nature ne peut se boucler du jour au lendemain. Il faut beaucoup de temps pour recueillir la preuve nécessaire et traduire les criminels devant les tribunaux. Dans la plupart des cas, il faut allier l'interception de communications privées (écoute électronique) à d'autres techniques d'enquête comme, par exemple, le recours à des agents d'infiltration. L'interception de communications privées est souvent la seule technique dont dispose la police pour mettre à jour les ordres des chefs d'une organisation criminelle qui font commettre par d'autres des crimes graves pour le bien de l'organisation.
Afin de préserver l'efficacité de la détection et de la prévention du crime organisé et de favoriser la réussite de nos enquêtes sur des groupes du crime organisé, il est essentiel que nous maintenions toute la souplesse nécessaire à ces enquête, qu'elles puissent être menées sur une période plus longue et prendre de l'ampleur.
Étant donné les exigences en matière d'enquête, la GRC et ses partenaires du monde policier ont constitué plusieurs équipes intégrées partout au pays. Appelées Équipes d'intervention intégrées contre le crime organisé (EIICO) en Alberta, par exemple, et Unités mixtes d'enquête sur le crime organisé (UMECO), ces équipes intégrées ont pour mandat de mener les enquêtes stratégiques sur les activités d'organisations criminelles dans leurs secteurs de compétence respectifs. Elles ne sont pas toutefois les seules à recourir aux dispositions sur le crime organisé pour les besoins de leurs enquêtes.
À ce stade-ci, si vous le permettez, monsieur le président, j'aimerais parler de façon plus détaillée des articles de loi sur le crime organisé que j'ai déjà mentionnés et qui apportent une aide essentielle à la police.
Commençons par les dispositions concernant l'interception des communications privées, contenues dans la partie six du Code criminel.
En raison de la nature très intrusive de cette méthode d'enquête, avant l'entrée en vigueur des modifications relatives au crime organisé, la police devait démontrer au juge que l'interception de communications privées était « nécessaire pour l'enquête » avant que celui-ci l'autorise. Autrement dit, il fallait convaincre le juge que, sur le plan pratique, il n'existait aucune autre méthode d'enquête raisonnable pour enquêter avec succès sur l'activité criminelle en question.
En 1997, le Parlement a supprimé cette exigence pour les enquêtes sur le crime organisé. De plus, la durée limite d'une telle autorisation pour ce genre d'enquête est passée de 60 jours à un an.
Le recours à ces dispositions par la police a augmenté de façon constante depuis leur adoption.
Comme la Cour suprême n'a pas encore déterminé s'il était constitutionnel d'éliminer l'exigence relative à la « nécessité pour l'enquête », certaines provinces continuent de s'assurer que cette exigence est remplie, malgré les modifications apportées au Code criminel.
De plus, sur une note plus pratique, la police préfère souvent demander une autorisation d'interception des communications privées pour une période de moins d'un an, en raison des circonstances changeantes de ces enquêtes et de la nécessité d'en ajuster les objectifs.
Pour ce qui est de l'article 467.1, l'ajout des articles 467.11, 467.12, et 467.13 est important pour la police, puisqu'ils nous permettent d'enquêter non seulement sur les personnes qui occupent divers rôles dans une organisation criminelle, mais aussi sur ceux qui ne sont pas membres proprement dit de l'organisation, mais qui appuient les activités de l'organisation criminelle en question et celles des organisations criminelles visées par les enquêtes.
Plus précisément, l'article 467.11 nous permet de cibler les personnes qui agissent dans le but de renforcer la capacité de l'organisation de commettre des actes criminels. Essentiellement, cet article vise la participation ou la contribution d'une personne qui, par acte ou par omission, appuie sciemment les activités d'une organisation criminelle. Il peut s'agir d'individus qui, en toute connaissance de cause, communiquent des renseignements utiles aux activités d'une organisation criminelle ou obtiennent ou transportent du matériel destiné à faciliter des activités criminelles, et d'individus qui blanchissent de l'argent pour une organisation criminelle.
Dans la majorité des cas, les enquêteurs sur les produits de la criminalité se joignent à l'enquête lorsqu'on tente de déterminer les méthodes de blanchiment utilisées.
En résumé, cet article nous permet entre autres d'enquêter sur ceux qui aident les organisations criminelles à dissimuler leurs profits mal acquis, et de porter des accusations contre ces individus.
De même, l'article 467.12 vise les infractions commises au profit d'une organisation criminelle.
Aux termes de cet article, il n'est pas nécessaire que l'accusé soit un membre proprement dit de l'organisation. Les personnes visées sont celles qui commettent les divers actes criminels dont l'organisation tire profit comme, par exemple, l'importation ou l'exportation de drogues, l'extorsion, les incendies criminelles, les enlèvements, les actes de violence, les infractions liées au jeu et le recyclage d'argent.
Enfin, l'article 467.13 cible les personnes qui font partie d'une organisation criminelle et qui chargent sciemment un autre intervenant de commettre une infraction au profit de l'organisation. Par exemple, l'affaire Mom Boucher et L'opération printemps 2001.
Souvent, après avoir gravi les échelons jusqu'au sommet, les dirigeants d'une organisation criminelle ne participent plus de façon directe à la perpétration d'actes criminels. Avant la modification du code, cette réalité entravait la capacité de la police d'enquêter sur des individus qui faisaient commettre des actes criminels par d'autres et qui en tiraient un avantage direct dans bien des cas. Les nouvelles dispositions permettent aux enquêteurs de porter des accusations contre les têtes dirigeantes d'une organisation criminelle, et leur application donne déjà des résultats positifs.
Au fil des ans, des accusations pénales ont été portées dans un certain nombre d'affaires, aux termes de l'article 467.1 du Code. Tout récemment, le « Projet Colisée », une enquête récente et complexe, a ciblé les dirigeants d'un groupe du crime organisé au Québec. À la suite d'une descente à grande échelle qui s'est soldée par plus de 90 arrestations, les chefs de l'organisation criminelle ont fait l'objet d'accusations aux termes de l'article 467.13 de la loi. C'est l'affaire qui ciblait l'organisation Rizzuto, une organisation bien connue. Et je dois admettre que, pendant les quelque 32 ans que j'ai passés dans cette organisation, nous avons pratiquement surveillé constamment l'organisation Rizzuto. C'est donc une opération tout à fait remarquable et je suis sûr que l'inspecteur Aubin sera très heureux de répondre à vos questions.
Depuis 2002, plusieurs enquêtes tant provinciales que fédérales ont ciblé les activités d'organisations criminelles. Plus précisément, des accusations criminelles ont été portées aux termes des articles 467.11, 467.12 et 467.13 et des condamnations ont été obtenues. Fait intéressant, les services de police et les procureurs de la Couronne du Québec ont fait office de pionniers dans l'application de ces dispositions. De toute évidence, nous avons réalisé d'importants progrès, mais il reste encore du pain sur la planche.
[Français]
Les enquêtes de grande envergure sur le crime organisé ont démontré l'utilité et l'efficacité d'une stratégie alliant les dispositions législatives nécessaires et l'intégration des ressources nationales et internationales.
Au fur et à mesure que les organisations criminelles évoluent, elles créent de nouvelles difficultés pour les organismes d'application de la loi et leurs partenaires. Je crois plus fermement que jamais qu'il est possible de démanteler ou de perturber efficacement ces groupes en misant à la fois sur les bonnes dispositions législatives et sur une stratégie intégrée et axée sur le renseignement.
Ce genre de dialogue entre les décideurs et les organismes d'application de la loi doit continuer de faire partie intégrante de notre priorité commune, c'est-à-dire la lutte contre tous les aspects du crime organisé. Il me fera plaisir d'explorer avec vous d'autres recommandations et de répondre à vos questions.
Je vous remercie de votre attention.
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Monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du comité, je vais vous parler aujourd'hui plus précisément des services de police de cette ville et des aspects concrets de la lutte contre le crime organisé, en insistant particulièrement sur les armes à feu.
Pour ce qui est des gangs de rue qui se trouvent dans le secteur de Vancouver, on constate que c'est un secteur dans lequel il y a beaucoup de gangs, parmi lesquels il y a des organisations criminelles internationales très structurées comme les Hells Angels, et des gangs moins connus comme les triades asiatiques, les groupes indo-canadiens et perses, entre autres.
Il y a un peu plus d'une centaine de Hells Angels dans la région du Grand Vancouver. Les autres gangs peuvent avoir un peu moins de 100 membres ou plusieurs centaines de membres. Les conflits au sujet des réseaux de distribution de la drogue se multiplient, ainsi que les luttes de territoire; il y a même des affrontements dans la rue entre des membres de gangs qui cherche uniquement à se faire respecter. La violence augmente de plus en plus. Je n'ai jamais vu dans toute ma carrière ce que nous constatons aujourd'hui dans la ville de Vancouver. Le commerce des drogues illicites par ces organisations criminelles a eu pour effet d'aggraver considérablement la violence. Il y a régulièrement des fusillades. Dans la vile de Vancouver, il est courant aujourd'hui de voir dans une discothèque, la fin de semaine, des gangsters qui portent des vestes pare-balles. Même les videurs et le personnel des discothèques ont commencé à porter des gilets pare-balle lorsqu'ils travaillent, à cause des coups de feu qui se tirent n'importe comment dans la rue et des fusillades qui ont eu lieu dans la ville de Vancouver. Nous nous intéressons particulièrement, du point de vue d'une ville et de la situation sur le terrain, aux nouvelles dispositions concernant les armes à feu.
Je vais vous décrire quelques fusillades qui se sont produites récemment à Vancouver pour que vous compreniez bien ce qui se passe dans cette ville. Il y a une discothèque de Vancouver qui s'appelle le Loft Six, une discothèque très occupée du centre-ville, qui était remplie ce soir-là, vers deux ou trois heures du matin. Une dispute a commencé entre des Hells Angels et des membres d'un gang d'Indiens. Cette nuit-là, ces deux gangs se sont tirés dessus. Neuf personnes ont été atteintes, dont six étaient innocentes. Trois personnes ont été tuées et une a été paralysée pour le restant de ses jours. Une des personnes tuées et la personne paralysée étaient des personnes innocentes qui ont été prises entre deux feux. Trois armes de poing ont été utilisées. Nous avons récupéré deux armes de poing dont aucune n'avait été utilisée pendant la fusillade, ce qui veut dire qu'il y avait au moins cinq armes à feu dans cette discothèque ce soir-là. Il y a lieu de noter, que les trois personnes soupçonnées d'avoir utilisé des armes à feu ce soir-là, ont été tuées par la suite au cours d'autres fusillades. Ces incidents se multiplient.
Purple Onion est une autre discothèque de Vancouver, qui est située à proximité du Loft Six. Là encore, c'est une discothèque très populaire qui affiche habituellement complet. Des membres d'un gang asiatique se sont disputés devant la discothèque. Un pistolet a été brandi et une jeune femme s'est interposée entre les combattants pour essayer de mettre fin à cette dispute. Elle a finalement été tuée. Cette nuit-là, une seule arme a été utilisée. Sept personnes ont été atteintes, dont trois personnes innocentes, et deux personnes ont été tuées.
L'exemple le plus récent s'est produit dans la région du Grand Vancouver, dans ce que j'appellerais un parc urbain entouré de logements multifamiliaux, de condominiums, notamment. C'était un conflit mettant aux prises des gangs persiques et la fusillade avait manifestement été préparée. Cette nuit-là, de nombreuses armes à feu ont été utilisées, y compris des fusils d'assaut et des armes de poing. On a tiré près de 150 coups de feu ce soir-là. Trois personnes ont été atteintes et blessées. La plupart des coups de feu tirés ont touchés les maisons voisines, des balles ont traversé certains logements, à cause de la puissance de feu de ces armes d'assaut. Une balle a manqué de peu un bébé dans son berceau.
Je ne saurais trop insister sur l'importance de la puissance de feu qui est utilisée à Vancouver. Je ne suis pas sûr que l'on sache vraiment ici, par les médias notamment, ce qui se passe là-bas. Nous avons saisi en Colombie-Britannique, l'année dernière plus de 2 300 armes à feu. Près de 80 p. 100 des fusillades ont eu lieu dans des endroits publics, elles ont entraîné des pertes de vie, celles d'innocents et de passants. Il n'y a pas que les gangsters. Il semble que les gangsters ne tirent pas très bien. Comme je l'ai dit, dans le Dover Park, ils ont tiré 150 coups de feu mais personne n'a été tué; trois personnes ont été blessées. Il existe donc une puissance de feu incroyable sur la côte ouest du Canada.
Pour ce qui est des dispositions législatives concernant le crime organisé, je pense que le sous-commissaire Bourduas a très clairement exposé la situation. Nous sommes d'accord avec lui sur tout ce qu'il a dit. Comme membre d'un service de police municipal, je peux vous dire que nous n'avons pas le personnel ni le budget pour effectuer ce genre d'enquêtes longues et complexes. En Colombie-Britannique, nous avons adopté le modèle intégré dont il a été parlé. Une de ces enquêtes visait le chapitre du quartier est des Hells Angels, le projet EPANDORA. Ce projet regroupait la Gendarmerie royale du Canada, le Service de police de Vancouver et l'Unité mixte d'enquête sur le crime organisé.
L'enquête a duré près de deux ans. À la fin de l'enquête, nous avons saisi ce que je qualifierais de trésor de guerre du chapitre du secteur est des Hells Angels, qui comprenait de la dynamite, des détonateurs, des grenades, des armes automatiques, des silencieux et des armes de poing. Avec la collaboration du ministère de la Justice et des procureurs de la Couronne régionaux, nous avons utilisé toutes les dispositions relatives au crime organisé. Dans cette seule enquête, nous avons porté 39 accusations de gangstérisme, concernant le fait de faciliter les activités criminelles, d'y participer ou de les ordonner. Ce sont des dispositions très utiles. Vraiment utiles. Mais comme je le dis, du point de vue du policier qui travaille dans la rue, ce sont les armes à feu qui nous inquiètent beaucoup.
Au sujet du , le projet de loi sur les armes à feu, nous sommes très optimistes pour ce qui est des peines minimales obligatoires proposées. Je sais qu'on a fait toutes sortes d'études en Amérique du Nord au sujet de l'augmentation de la durée des peines d'emprisonnement. Est-ce vraiment efficace? Je dirais que les études vont dans les deux sens. Je sais que du point de vue du patrouilleur et de la sécurité de la population, si vous mettez en prison les gars qui commettent ce genre de crime pendant trois ans pour une première infraction et pendant cinq ans pour une seconde infraction, eh bien ces gars-là ne pourront pas tirer sur les gens pendant un certain temps.
Je crois que les dispositions auront également un effet dissuasif très important sur les jeunes qui examinent ce que font les gangs et se demandent s'ils vont choisir ce genre de vie. Si un de leurs frères est envoyé en prison pour trois ou cinq ans, je crois que cela influencera beaucoup leur façon de réfléchir à la situation.
Là encore, du point de vue du patrouilleur, j'aimerais proposer ou parler d'un outil que les policiers utilisent fréquemment et c'est le droit de fouiller un individu lorsque le policier peut invoquer un motif précis justifiant la fouille, un motif fondé sur la nécessité d'assurer la sécurité de l'individu et du policier concerné.
La notion de motif précis découle des pouvoirs de fouille qu'accorde la common law à un policier et est principalement fondée sur la jurisprudence. Le critère qui permet de fouiller un individu en se fondant sur un motif précis est celui du soupçon raisonnable, un critère sensiblement moins strict que celui des motifs probables et raisonnables, défini par le Code criminel du Canada. Cette notion respecte la Charte canadienne des droits et liberté. Elle est toutefois vulnérable, parce qu'elle repose sur la jurisprudence et non pas sur une disposition législative.
Comme nous le savons, il arrive que la jurisprudence évolue très rapidement et qu'elle ait un effet général sur l'ensemble du système judiciaire canadien. Il serait intéressant et très utile que le législateur adopte une disposition qui énonce que la protection de la société doit l'emporter sur les droits des individus. Cela pourrait se faire en assouplissant le critère qui permet de fouiller légalement une personne dont les activités criminelles sont notoires ainsi que les objets qui l'entourent, comme une automobile, pour rechercher une arme à feu ou une arme dangereuse pour la paix publique, en substituant aux « motifs raisonnables et probables » le « soupçon raisonnable ».
Le soupçon raisonnable pourrait être fondé sur de nombreux facteurs, notamment les antécédents de l'individu en matière d'actes de violence; sa participation aux activités d'un gang, le lieu de l'intervention, les preuves d'association avec d'autres criminels violents ou membres de gang, les actes posés par l'individu au moment de l'intervention, et d'autres renseignements pertinents. Pour illustrer cette notion, je vais vous parler d'un des modèles d'application de la loi qu'utilise la ville de Vancouver. Les vendredis et les samedis soir, nous formons ce que nous appelons une équipe de confiscation des armes à feu à cause du nombre de fusillades et des armes à feu qui se trouvent actuellement à Vancouver. En fait, ce sont des membres des équipes d'intervention et des escouades de lutte contre les gangs qui se mettent à la recherche de gangsters, et qui essaient de confisquer des armes à feu.
Un de nos meilleurs outils dans ce domaine est la notion de motif précis, qui nous permet, dans le cadre d'une enquête ou d'une détention légale, fondée sur une infraction au code de la route ou quelque chose du genre, de fouiller la personne en question et son véhicule. Comme je le dis, c'est un outil précieux mais il est principalement fondé sur la jurisprudence et pourrait donc être supprimé n'importe quand, ce qui nuirait au travail des policiers au Canada.
Il serait très utile de codifier cette notion et de nous permettre de ne pas invoquer au départ un motif fondé sur une loi, comme le Code de la route, pour effectuer une fouille en respectant les lois du Canada. Il serait très utile, une fois que nous avons identifié une personne comme étant un gangster notoire, comme une personne qui probablement porte une arme ou en a une dans son véhicule, de pouvoir alors fouiller cette personne et son véhicule à la recherche d'armes à feu. C'est ce que nous essayons de faire: nous emparer de ces armes pour qu'elles ne tuent pas des innocents.
Pour ce qui est des Hells Angels et des effets des dispositions relatives au gangstérisme sur ces organisations criminelles, je dirais qu'à Vancouver, dans la région du Grand Vancouver, les Hells Angels constituent le seul groupe qui s'intéresse aux dispositions relatives au gang, telles qu'elles se lisent actuellement. Nous savons tous, et je suis sûr que vous le savez tous, qu'ils ont créé un fonds national qu'ils appellent le fonds de défense contre le C-95. Ils versent de l'argent dans ce fonds pour lutter contre les dispositions législatives en vigueur. Chaque membre de cette organisation verse de l'argent dans ce fonds. Ce groupe a estimé que ce projet de loi représentait un danger pour lui et ses membres ont investi de l'argent pour lutter contre cette menace.
En Colombie-Britannique, les Hells Angels savent comment utiliser les médias. Ils se préoccupent beaucoup de leur image. Ils ont en fait changé le nom du fonds de défense contre le C-95 et ont choisi la West Coast Freedom to Associate Society (la Société de défense de la liberté d'association de la Côte ouest). Cette dénomination est très habile, mais il s'agit en fait d'un fonds qui est utilisé pour lutter contre les dispositions relatives au crime organisé.
Nous avons constaté dans les procès qu'ont subis nos Hells Angels... La police de Vancouver a fait une enquête qui a permis de déclarer coupables deux membres du chapitre des Nomades, des Hells Angels, de la Colombie-Britannique de complot en vue de faire le trafic de cocaïne, de trafic de cocaïne, de possession de produits de la criminalité. Bien souvent, les Hells Angels ne se préoccupent pas beaucoup de savoir s'ils seront déclarés coupables ou non. Ils sont visés par les dispositions relatives aux gangs. Mais nous avons également constaté que ce qui les préoccupe le plus est de savoir comment nous opérons, qui était l'informateur qui les a dénoncés et ce genre de choses.
Ils sont également passés maîtres dans l'art de retarder le processus judiciaire. Pour vous donner un exemple, un exemple très bref, de ce qu'ils arrivent à faire dans ce domaine, je vais vous parler d'une affaire où l'enquête a eu lieu en 1996-1997, les arrestations ont été effectuées en 1998, les accusés ont été déclarés coupables devant la Cour suprême du Canada en 2001 et condamnés à quatre ans et demi d'emprisonnement. Ils ont fait appel devant la Cour d'appel de la C.-B. et par la suite, devant la Cour suprême du Canada; ces personnes ont finalement été envoyées en prison pour quatre ans et demi, en novembre 2005. Huit mois plus tard, une de ces personnes a déjà obtenu sa libération conditionnelle pour une peine d'emprisonnement de 55 mois. Le système de justice pénale consacre à ces personnes des quantités phénoménales de temps et d'argent. Et c'était une affaire relativement simple, qui n'avait rien à voir avec une affaire d'organisation criminelle. Je voulais simplement vous donner une idée du genre de bataille que nous livrons contre ces groupes criminels, qui sont passés maîtres dans l'art de retarder le processus judiciaire.
Pour résumer, j'aimerais simplement vous remercier de nous avoir invités. C'est une excellente occasion pour nous de vous faire connaître notre point de vue. Comme je l'ai dit, j'ai parlé à mes collègues de travail, et je voulais présenter au comité le point de vue des patrouilleurs, par opposition à celui des équipes d'enquête sur le crime organisé, parce que je savais que nos collègues qui sont ici vous parleraient de cet aspect, et que j'estimais qu'il était important de vous donner le point de vue des patrouilleurs. Je sais que toutes les grandes villes du Canada font face à des problèmes semblables pour ce qui est des armes à feu.
Je vous remercie.
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Oui, j'aimerais faire quelques remarques. Larry a parlé de la plupart des questions que je voulais aborder.
Vous allez étudier les aspects particuliers du , et je dois vous mentionner que certains de mes collègues m'ont demandé de vous parler d'un aspect particulier. Nous sommes tout à fait en faveur des dispositions relatives aux peines minimales et maximales. Je pense que c'est trois... à mesure que cela progresse. Je ne pourrais trop insister sur le fait que nous sommes très en faveur de ces dispositions, tout comme le sont certainement tous les autres policiers à qui je parle au niveau national.
Je ne suis pas avocat et je ne vais pas essayer de formuler une expression qui serait ajoutée à ce projet de loi, mais chaque fois que vous préparez une disposition législative concernant les armes à feu, nous vous demandons simplement d'ajouter les mots « imitation » et « réplique » dans ces dispositions. Cela veut dire que chaque fois que vous parlez d'ordonnance ou d'ordonnance d'interdiction ou de sanction relative à une arme à feu, il faut toujours ajouter les mots « imitation ou réplique » tout de suite après.
C'est à cause des chiffres qui sont impressionnants. L'année dernière, à Vancouver, nous avons, je crois, confisqué 250 armes à feu. Pour ce qui est des armes à plomb ou des imitations ou répliques d'arme, nous en avons saisi dix fois plus. Il est impossible de les différencier. Vous avez vu tout cela à la télévision.
Bien souvent, les ordonnances d'interdiction que prononcent les tribunaux ont pour effet d'interdire à l'accusé de se trouver en possession d'armes à feu, de munitions ou d'explosifs pendant dix ans, mais ces ordonnances ne mentionnent pas les répliques et les imitations d'armes. Il serait extrêmement utile aux policiers d'obtenir que ces types d'armes soient interdits. Nous essayons de le faire au niveau local, mais il serait très utile que cette interdiction soit associée à la sanction et non pas à une ordonnance de probation.
Une disposition relative aux imitations d'arme... Je ne voudrais pas trop m'appesantir sur ce sujet. Au Canada, la possession d'une imitation d'arme dans un but dangereux pour la paix publique constitue une infraction. Le problème vient du fait qu'il s'agit là d'un critère très restrictif et qu'il est très difficile de l'établir. C'est pourquoi nous aimerions presque voir un renversement du fardeau de la preuve. La personne qui se trouve dans des circonstances suspectes en possession d'une réplique d'arme serait tenue, avec le renversement du fardeau de la preuve, d'expliquer pourquoi elle possède cette armée. Cela nous permettrait d'intervenir auprès des étudiants du secondaire qui ont un pistolet à plomb dans leur voiture et qui ne sont pas du tout dangereux et aussi auprès des vendeurs de drogue de Vancouver qui lèvent leur chemise pour menacer les acheteurs en leur montrant rapidement une imitation d'arme.
À Vancouver, nous sommes les champions — et je n'en suis pas fier — pour ce qui est des cambriolages de banque. Je crois qu'il y en a trois fois plus à Vancouver qu'à Toronto et la plupart de ces cambriolages sont le fait de criminels qui agissent seuls et utilisent une imitation d'arme.
Dans le , les articles 17 à 24 contiennent une liste d'infractions, une série d'infractions. Je vous demande simplement d'envisager d'ajouter aux infractions qui sont déjà énumérées, l'introduction par effraction dans le but de commettre... Cela ressemble à la bonne vieille introduction par effraction dans une maison d'habitation. Mais ce n'est pas le cas. Il s'agit de l'introduction par effraction dans le but de commettre un acte criminel qui nous permettrait de réprimer les intrusions dans les logements. Il faudrait également ajouter le complot. Toute personne accusée de complot serait visée par les mêmes...
Ce sont là simplement des dispositions supplémentaires qui seraient, à notre avis, utiles. Je suis sûr que les avocats du comité pourraient vous aider à formuler ces dispositions.
Il y a également une disposition qui parle du transfert des permis de port d'arme. Nous voudrions que le projet de loi contienne une disposition qui oblige le détenteur d'un permis de port d'arme à apposer l'empreinte de son pouce sur le permis. De cette façon, le patrouilleur pourrait rapidement examiner l'empreinte du pouce de la personne contrôlée et la comparer à celle qui figure sur son permis. À l'oeil nu, il est possible de savoir s'il s'agit de la même personne. Il y a également une solution TI qui permet de le faire avec les cartes plastifiées.
J'ai lu avec beaucoup d'intérêt l'exposé de l'Association du barreau canadien... et il y a eu quelques groupes religieux qui ont comparu devant le comité. Excellents exposés. Je ne souscris pas à certaines choses qu'ils ont dites. Leurs données statistiques étaient fausses dans certains domaines. Les crimes violents ont augmenté de six pour cent à Vancouver et n'ont pas diminué. Vancouver est, comme je l'ai dit, la capitale des cambriolages de banque. Nous saisissons des centaines d'armes à feu chargées chaque année.
Je suis très fier de pouvoir dire que l'année prochaine, j'aurai travaillé quarante ans dans la police. J'ai travaillé de nombreuses années avec la GRC, et mes collègues ainsi que Pierre-Yves et moi faisons partie d'un certain nombre de comités au palier national. D'après ce que j'ai entendu jusqu'ici, le comité nous accorde son appui, ce qui est très positif.
Je vais terminer en parlant d'un aspect plus général. Nous admettons que dans le monde des contrevenants, le meilleur facteur dissuasif consiste à faire comprendre au contrevenant qu'il sera probablement arrêté. C'est l'élément dissuasif le plus puissant. C'est la stratégie de prévention à laquelle nous accordons la plus grande priorité. Si deux contrevenants projettent de commettre un crime et savent qu'ils risquent d'être pris, ils ne commettront pas le crime. Ils ne le feront pas. Ils iront ailleurs. La crainte d'être envoyé en prison n'est pas un élément dissuasif très fort, mais je peux vous dire, qu'elle a néanmoins un effet important.
Nous n'aimons pas particulièrement envoyer davantage de condamnés purger des peines plus longues, mais comme Larry l'a fait remarquer, lorsque ces personnes sont en prison, elles ne font plus de mal à qui que ce soit, et on ne saurait trop insister sur l'importance de cet aspect.
Il y a 1 200 policiers à Vancouver et nous avons six équipes de surveillance à temps plein — à temps plein. Quatre d'entre elles sont des équipes d'intervention et deux des équipes de patrouilleurs. À l'heure actuelle, au lieu d'effectuer des enquêtes générales, nous utilisons ce que nous appelons des « programmes pour les multirécidivistes ». Nous utilisons différentes méthodes pour identifier les multirécidivistes.
Nous définissions le multirécidiviste de la façon suivante: c'est un délinquant qui, en un an, a commis 12 crimes ou plus ayant donné lieu à une arrestation — c'est alors un multirécidiviste. Il y a environ 80 délinquants qui font partie de cette catégorie et nous les ciblons; nous les arrêtons l'un après l'autre. Lorsque nous sommes arrivés à la fin de la liste, nous recommençons au début et nous continuons à les arrêter. Nous avions commencé par définir le multirécidiviste comme celui qui avait commis cinq actes criminels en un an, mais il y en avait 800 dans cette catégorie à Vancouver. Ce groupe était trop nombreux et nous avons simplement modifié nos critères et augmenté les chiffres. Cela vous donne une idée du nombre des contrevenants dont nous nous occupons et de celui des actes de violence.
Quoi qu'il en soit, je vous remercie de m'avoir donné la possibilité de m'adresser à vous. J'aimerais beaucoup répondre à vos questions.
Nous apprécions beaucoup l'appui que vous nous accordez.
J'ai fait de la recherche sur les gangs de rue et les organisations criminelles commerciales en C.-B. pendant la dernière grande vague d'activités des gangs de rue, d'environ 1985 à 1993. Cette recherche nous a permis de constater, entre autres choses, que les gangs de rue, du moins en C.-B., exercent toujours leurs activités par vagues depuis environ la fin de la Seconde Guerre mondiale. Bien souvent, les gangs de rue sont associés à ce que j'appelle des organisations criminelles commerciales — bien que certains préfèrent les désigner sous l'expression de groupe criminel organisé. Mais ces organisations criminelles commerciales existent en Colombie-Britannique, dans le secteur du Grand Vancouver, depuis le XIXe siècle. Elles ont été la plupart du temps présentes et elles fournissent les biens et les services illégaux pour lesquels il existe une demande très forte. Parmi ces biens et services illégaux, les plus importants sont, bien sûr, les drogues.
Les gangs de rue et les organisations criminelles commerciales se recoupent effectivement à certains moments mais il convient de les considérer différemment si l'on veut élaborer des politiques et des dispositions législatives pour lutter contre elles.
Je signale en passant que cette recherche a été effectuée pour le ministère du Procureur général de la C.-B., et les résultats de cette recherche et les recommandations figurent dans un rapport.
En bref, nous disons que la lutte contre les gangs de rue doit être fondée sur une stratégie différente, sur une orientation différente des ressources que celles qui sont choisis pour les organisations criminelles commerciales.
Plus récemment, j'ai également préparé un rapport sur la criminalité et la justice pénale pour le B.C. Progress Board. Le B.C. Progress Board, pour ceux qui ne le connaissent pas bien, est un organisme de réflexion, faute de mots plus précis, créé par le premier ministre Campbell en 1991 et chargé de conseiller le gouvernement de la C.-B. dans divers domaines, notamment économique et social. Le Progress Board a décidé cette année de commander des rapports sur, notamment la criminalité et le système de justice pénale de la C.-B.
Il m'a été demandé de préciser quelle était l'évolution du taux de criminalité en C.-B. et dans divers centres de la province, quelles étaient les tendances sur dix ans, et surtout, un aspect qui intéresse particulièrement le comité, d'identifier les causes premières de la criminalité dans la province. Pour effectuer cette recherche, nous avons interrogé un grand nombre de personnes d'expérience appartenant au système de justice pénale, à la communauté d'affaires, aux universités, y compris le chef Graham. Un des aspects qui est ressorti — et on a retrouvé ce thème dans l'ensemble de l'échantillon de 40 à 50 personnes à qui nous avons parlé — était que la principale cause de la criminalité en C.-B. était les drogues, le commerce des drogues en particulier, tant du côté de l'offre que de celui de la consommation.
Bien évidemment, le comité s'intéresse davantage au côté de l'offre. Comme le sergent Butler l'a déjà fait remarquer, du côté de l'offre, une bonne partie de la criminalité est reliée aux conflits que suscite le commerce des drogues, des conflits qui se règlent à coups de feu.
Il me paraît très utile d'orienter la réflexion sur ces groupes à partir de l'idée qu'il s'agit d'entreprises qui font le commerce de produits, qui se trouvent, à l'heure actuelle, illégaux mais qui sont très profitables parce que ces produits sont très demandés et que l'offre est relativement insuffisante. Ce modèle de l'entreprise commerciale est très utile pour comprendre ce qui se passe et pour ne pas se laisser embarquer par tous les discours que l'on retrouve dans les médias.
Je dois ajouter que je crois pouvoir affirmer que la plupart des policiers qui travaillent dans ce domaine accepteraient cette analyse.
Comme je l'ai dit, la plupart de ces conflits se règlent à coups de feu, alors que les conflits entre les entreprises conventionnelles et légitimes se règlent en ayant recours aux tribunaux et aux avocats. Il est inévitable que, lorsque des personnes n'arrivent pas à s'entendre, les règlements sont beaucoup plus rapides et beaucoup plus définitifs lorsqu'on utilise des armes à feu. Cela coûte aussi beaucoup moins cher.
Tous les éléments indiquent que l'importation d'armes à feu est une composante importante du système de paiement dans le commerce de la marijuana dans la C.-B. La province joue un rôle de premier plan dans la production et la distribution de marijuana de très bonne qualité, qui se vend à un bon prix au sud de la frontière et ailleurs. Je devrais immédiatement ajouter que je n'ai pas apporté d'échantillons de ces produits avec moi ce matin.
L'herbe de la C.-B. est envoyée dans le sud; les armes et les autres produits vont vers le nord. Cela semble donner lieu à un commerce prospère et pratiquement impossible à stopper. Il est paradoxal de constater qu'il s'agit de libre-échange.
Dans le rapport préparé pour le B.C. Progress Board, nous avons envisagé parmi les solutions susceptibles de remédier à ce problème toute la question de l'offre et de la demande. Nous n'avons pas fait de recommandations précises sur ce point, ce n'était pas notre rôle. Nous avons plutôt renvoyé cette tâche aux politiciens. Une des solutions que nous avons proposée était de s'attaquer au problème urgent que pose l'industrie de la marijuana. Une solution qui permettrait de régler la question du crime organisé en Colombie-Britannique serait de légaliser les drogues, en particulier l'industrie de la marijuana et de faire de la dépendance un problème de santé. Je devrais ajouter que ce produit devrait être imposé.
Bien sûr, un des gros problèmes que soulève cette solution est qu'elle suscite une forte opposition. Vous n'avez certainement pas besoin que je vous parle davantage de cette opposition. Les services policiers s'opposent également vivement à cette solution, parce qu'ils ont personnellement beaucoup travaillé pour lutter contre ce problème et je les comprends parfaitement.
Comme le chef Graham le sait, j'ai travaillé dans les services policiers avant d'aller à l'université. Je comprends donc le problème que pose la lutte contre ces groupes, dont les membres sont souvent des individus très peu recommandables. Je ne voudrais pas en avoir comme voisin. Mais il arrive, lorsqu'on lutte contre ces personnes, que l'on s'implique émotivement lorsqu'on essaie de les arrêter et de les poursuive et qu'on perde de vue les dimensions plus larges de ce phénomène.
Ce n'est pas du tout une critique. C'est une simple constatation parce qu'une des autres solutions que nous avons proposées dans le rapport de ce Progress Board était de lancer une attaque planifiée contre les organisations criminelles commerciales, en particulier en C.-B. Il ne s'agit pas tant de faire la guerre aux drogues. Là encore, cette expression suscite de nombreuses réactions, notamment des critiques qui reprochent à nos voisins du sud d'avoir lamentablement échoués dans ce domaine.
Je dois avouer que notre façon de concevoir ce problème en C.-B. est un peu limité, parce que le rapport propose de s'attaquer à toutes les organisions criminelles commerciales de la C.-B. pour les chasser de la province. Laissons à d'autres le soin de régler ce problème, ce qui n'est pas se comporter en bon voisin. C'est néanmoins une stratégie qu'il conviendrait d'examiner.
Lorsque j'ai parlé aux gens de la C.-B. qui s'occupaient d'enquêtes sur le crime organisé, j'ai appris qu'il y avait un grand nombre de groupes criminels organisés dans la province — plus de 100 — qui ne faisaient l'objet d'aucune enquête ou poursuite.
Cette information m'a grandement surpris. C'est un fait officiel, il n'y a rien de secret là. Si vous consultez les diverses sources d'information concernant le crime organisé en C.-B., vous verrez que ces chiffres sont là.
Lorsque j'ai demandé au responsable des enquêtes en C.-B. comment il expliquait cette situation, il m'a dit que c'était tout simplement une question de ressources. Nous pouvons bien adopter toutes les lois possibles, mais si nous ne consacrons pas de ressources suffisantes pour les appliquer, elles resteront lettre morte. Je suis sûr que les membres du comité sont très sensibles à cet aspect.
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Merci beaucoup de vos présentations. Elles m'ont paru très intéressantes. À la suite des présentations que vous avez faites, ainsi que de celles d'autres témoins que nous avons entendus mardi dernier, j'ai quelques questions à poser.
Certains de nos témoins ont souligné le manque d'organisation dans le cadre de la lutte contre le crime organisé, le manque de partage des informations, le manque de ressources, le manque de reconnaissance d'expertise entre les différents services, ce qui représente certains obstacles si on veut mener une lutte vraiment efficace. D'autres témoins nous ont suggéré quelques avenues de solution autres que davantage de ressources financières. Un exemple est celui d'un registre national pour la preuve. Ils ont mentionné, tout comme vous, le fait que les Hells Angels ont leur registre spécial où tous les jugements rendus partout au Canada sont immédiatement classés et disponibles, ce qui permet à leurs avocats de mener une défense efficace contre des accusations de gangstérisme.
Certains témoins ont suggéré qu'on devrait avoir le même outil, qui serait disponible pour tous les corps de police et tous les bureaux des substituts du procureur général partout au Canada. On y rassemblerait le partage d'informations de preuves, les moyens utilisés et les jugements. J'aimerais connaître vos idées à ce sujet.
Ensuite, il y a la question des ressources. Vous avez dit, monsieur Gordon , comme d'autres, que c'est bien beau d'adopter des lois ou même de rendre sévères les lois existantes, mais si les ressources ne sont pas là, est-ce que les lois existantes sont utilisées à 100 p. 100? C'est une bonne question. En effet, vous êtes en train de dire que vous n'avez pas les ressources financières nécessaires. Donc, les lois qui sont...
[Traduction]
Allons-nous vraiment utilisé toutes les possibilités qu'offrent les lois actuelles?C'est une question que je voulais vous poser.
[Français]
Quels sont vos besoins financiers? Si les ressources financières ne vous permettent pas de faire toutes les enquêtes qui devraient normalement être effectuées, c'est-à-dire de les mener à bon escient avec tous les outils nécessaires, devrait-on établir, si cela n'existe pas déjà, un fonds spécial pour la lutte contre le crime organisé? De cette façon, les corps policiers qui s'attaquent à cette question pourraient utiliser l'argent de ce fonds plutôt que dépendre du budget de leur corps policier, qui peut être consacré à d'autres causes.
Troisièmement, quelles statistiques avez-vous jusqu'à maintenant sur les infractions reliées à la possession et à l'utilisation des armes à feu dans le but de commettre un crime, sur les arrestations, les mises en accusation, les procès, les résultats de ces procès, etc.? On a entendu dire qu'il y avait parfois des transactions pénales et que même si on avait une preuve, on laissait tomber. Par exemple, une personne peut faire une transaction pénale, plaider coupable à une infraction, et sa sentence sera moindre. C'est peut-être pour cette raison également qu'on n'a pas nécessairement toutes les condamnations pour ce genre d'infractions.
Ma dernière question sera très courte. Vous avez mentionné le projet Colisée. J'ai reçu plusieurs courriels et des appels téléphoniques d'électeurs qui étaient un peu outrés parce qu'on avait associé le nom d'un trésor national et international avec des activités négatives du crime organisé. J'ai déjà envoyé ces commentaires à la commissaire, parce qu'il y a des gens qui étaient outrés de voir le nom « Colisée » rattaché au crime organisé. Que considérez-vous, lors du choix du nom d'une enquête?
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Je suis très heureux de vous accueillir ce matin.
Au Bloc québécois, nous sommes moins convaincus de la nécessité d'avoir des peines minimales obligatoires que de donner les meilleurs moyens d'enquête possible. Nous pensons que les grands dénouements de causes n'ont pas été attribuables à la présence de peines minimales obligatoires, mais au fait qu'on a amélioré les techniques d'enquêtes.
Je vais vous poser quatre questions courtes et j'apprécierais avoir des réponses précises. Je les adresse, bien sûr, plus particulièrement à M. Bourduas et M. Graham, mais si M. Butler ou M. Gordon veulent y répondre, ils sont aussi les bienvenus.
Quelle est la différence des moyens d'enquête pour s'attaquer plus particulièrement aux gangs de rue? On revoit présentement la deuxième mesure législative. Le 4 mai prochain, cela fera 10 ans que le projet de loi C-95 a été adopté. Ces lois ont été conçues surtout en lien avec les Hells Angels et les bandes de motards criminels. À l'époque, il y avait 38 bandes de motards au Canada, ce qui constituait une menace pour la collectivité. On a écroué beaucoup de dirigeants des Hells Angels; il y a encore du travail à faire, mais beaucoup d'accusations ont été portées. Aujourd'hui, les gangs de rue sont une nouvelle réalité qui fait rage dans nos communautés.
Pouvez-vous donner des indications aux membres de ce comité en ce qui a trait aux moyens d'enquête? Quels sont les outils que vous n'avez pas présentement et dont vous avez besoin?
Deuxièmement, vous avez dit, M. Bourduas, que la filature, l'infiltration et l'écoute électronique sont des moyens très importants. On nous a fait valoir que les mandats d'écoute électronique, qui ont été prolongés d'une année grâce au projet de loi C-95, ne concordaient pas toujours avec les autres types de mandat.
Avez-vous des recommandations très précises à formuler au comité?
Troisièmement, au Canada, il n'y a pas plus d'une dizaine de procureurs spécialistes de la question des gangs de rue. La raison pour laquelle on gagne des procès lorsque des gens comparaissent devant les tribunaux, c'est que des procureurs spécialisés acceptent d'investir deux, trois ou quatre ans de leur vie pour devenir des spécialistes.
Avez-vous des recommandations précises à faire au comité à ce sujet?
Enfin, croyez-vous qu'il faille amender l'article 467.1 pour référer nommément aux gangs de rue? Personnellement, j'ai tendance à penser que oui, mais nos points de vue sont peut-être différents sur ce sujet.
J'aimerais d'abord entendre M. Bourduas. Par la suite, je serais heureux d'entendre le chef de police de Vancouver.
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Présentement, nous ne le réclamons pas pour ce volet puisqu'on y parle de trois individus et plus qui sont impliqués dans des activités criminelles.
Le deuxième volet est celui du mandat qui ne serait pas conforme. Vous avez aussi parlé des amendements législatifs qui pourraient être requis à cet égard. Je vous suis. Ainsi, le paragraphe 185(1) du Code criminel rend possible une autorisation d'un an, mais d'autres techniques d'enquête s'appliquent. Par exemple, il existe ce qu'on appelle les mandats de localisation, les mandats relatifs à un enregistreur de numéro de téléphone et les mandats généraux, et ces mandats ne sont émis que pour une période de 60 jours. Il y a donc un manque de cohérence entre la durée d'un an de certains des outils que nous utilisons — en relation avec l'évolution du dossier — et d'autres dont la durée est limitée à 60 jours. Il serait important, pour nous, que nous puissions utiliser aussi ces outils pendant une période d'un an plutôt que d'être limités à 60 jours.
L'autre question importante est celle de l'avis d'interception. Le Code criminel oblige les policiers à aviser un individu qui a été soumis à une interception, après une période de trois ans, qu'il a été bel et bien été l'objet d'une interception. Nous demandons d'allonger cette période pour la faire passer de trois ans à cinq ans, parce que certaines de nos enquêtes durent beaucoup plus que trois ans.
Prenons l'exemple de l'opération Colisée. L'enquête s'est échelonnée sur une période de quatre ans. Vous comprendrez que si un individu fait l'objet d'une enquête et qu'on l'avise de cela après trois ans, alors que l'enquête est encore en cours, cela peut créer certains problèmes.
Finalement, j'aimerais mentionner un événement intéressant qui a eu lieu au Québec. Un juge a imposé des restrictions à l'accessibilité à une arme à feu, conformément à l'article 109 du Code criminel, à des individus qui ont été reconnus coupables de trafic de stupéfiants. Toutefois, le juge a indiqué que les articles 109 et 467.1 du Code criminel ne contenaient aucune disposition permettant à un juge de suspendre l'accessibilité à une arme à feu pour des infractions à la loi sur les offenses criminelles. Par conséquent, l'article 467.1 n'est pas inclus à l'intérieur du paragraphe 109(1) du Code criminel, et vice versa. Il y a, en d'autres termes, un écart législatif.
Enfin, je crois que j'ai répondu, dans mes commentaires, à votre dernière question sur les amendements.
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C'est la raison pour laquelle nous sommes ici; il faut améliorer les lois. Lorsque nous présentons des recommandations mineures qui demandent de changer quelques mots ici et là — au sujet des répliques d'arme — cela ne semble peut-être pas essentiel, mais cela est extrêmement important pour les patrouilleurs. Nous avons essayé de faire adopter un règlement local qui interdirait la possession d'une réplique d'arme ou d'un pistolet à eau s'il n'est pas de couleur orange ou jaune. Il est très facile de faire passer pour un vrai pistolet un pistolet à eau acheté chez Costco. Les armes de poing ont été conçues dans un seul but, êtres faciles à dissimuler. Les fusils à plomb posent le même problème. On ne devrait pas pouvoir les confondre. C'est donc pour ce genre de choses que nous venons ici, pour ajouter certains mots à des dispositions législatives qui nous serons ainsi plus utiles.
Nous croyons savoir que le gouvernement fédéral va également dans cette direction. Nous avons eu des discussions avec le ministre de la sécurité publique et le procureur général au sujet de l'attribution aux municipalités de 2 500 policiers supplémentaires. Nous sommes très intéressés par cette proposition et on nous a assurés qu'elle était à l'étude. Excellent!
Il n'existe aucun mécanisme juridique qui permette au gouvernement fédéral de donner des fonds à une municipalité pour son service de police. Il n'existe aucun mécanisme qui le permette. Il faut que les fonds soient versés à une entité provinciale, et je dois présenter mon budget à la province pour voir si je peux créer des postes. Mes agents de première ligne participent, tout comme les autres, à la guerre contre le crime organisé et nous aimerions que ces fonds soient versés directement aux municipalités, si je réussissais à convaincre le gouvernement fédéral qu'il est dans l'intérêt de tous de m'aider. Cela nous paraît important.
Pour ce qui est des outils, je peux vous dire qu'un des meilleurs outils que nous ayons trouvé à Vancouver est d'accroître la participation des policiers aux programmes de liaison avec les écoles. Pour ce qui est des stratégies provinciales, et M. Gordon peut vous en parler, une des stratégies les plus efficaces, capable de dissuader les jeunes de faire des mauvais choix et de prendre le chemin du crime est l'alphabétisation. Qui aurait pensé, il y a 20 ans, que des policiers prendraient la parole devant des groupes pour parler d'alphabétisation et de programmes visant à empêcher le décrochage? Nous savons que les enfants qui savent lire et qui poursuivent leurs études font rarement de mauvais choix et nous n'avons pas à nous en occuper lorsqu'ils ont 15 ans. Les dollars que le gouvernement fédéral ou d'autres entités consacrent à l'alphabétisation, aux programmes scolaires ou à l'éducation ont des répercussions importantes sur le travail des policiers. Ce n'est pas un aspect qui est souvent mentionné mais il est important.
Je pense que Larry a abordé rapidement les dispositions relatives aux fouilles. C'est une question complexe, parce que je suis sûr que tous les avocats vont réagir très vivement si nous commençons à modifier les dispositions relatives aux fouilles et perquisitions. À titre d'exemple, mon équipe FIT, équipe de recherche d'armes à feu, se trouve au centre-ville le vendredi soir. Les membres de l'équipe patrouillent le secteur des bars à la recherche des véhicules utilisés par ces gangsters, habituellement de grosses Cadillac Escalades. Ils voient ces véhicules, ils observent deux gangsters qui se dirigent vers leur véhicule, ils savent que ces deux individus ont été libérés sur cautionnement avec toutes sortes de conditions à respecter, alors ils décident de fouiller la voiture et trouvent une arme à feu. Il devrait y avoir des dispositions que les policiers puissent appliquer en utilisant leur jugement pour qu'ils ne soient pas obligés de trouver des motifs fondés sur le code de la route pour perquisitionner une voiture.
Lorsque vous voyez un contrevenant qui a été déclaré coupable huit fois d'un acte criminel, qui est libéré sur cautionnement, qui se trouve là aux petites heures du matin et que le policier voit un passe-montagne sur le siège arrière du véhicule, alors il faut fouiller cette personne et fouiller son véhicule. Si vous faites cela à l'heure actuelle, le tribunal rejette les accusations.
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Il ne me reste pas beaucoup de temps.
Ma question s'adresse principalement à M. Larry Butler. Je voudrais vous entendre sur la question suivante.
La province de la Colombie-Britannique et la province de Québec ont adopté ce qu'on appelle, au niveau politique, des mesures d'aide socialistes. Au Québec, toutes sortes de mesures de prévention existent afin d'essayer d'éliminer le crime organisé ou la participation au crime organisé. Nous avons des travailleurs de rue gratuits, des psychologues gratuits, des psychiatres gratuits, des intervenants sociaux gratuits, des piqueries dans lesquelles on donne des seringues gratuites, des arénas et des gymnases gratuits, des bénévoles pour aider les gens, des écoles primaires et secondaires gratuites. Il existe toutes sortes de choses que votre province, tout comme notre province, donne pour aider la population.
Cependant, il y a à peine trois semaines, à Montréal, une personne se promenait avec un foulard rouge. Un groupe, les Bleus, lui a tiré dessus. Au cours de la même période, il y a à peine trois semaines, plusieurs jeunes qui s'étaient échangés des chansons par le biais de YouTube se sont affrontés à coups de fusil parce que l'un n'aimait pas la chanson de l'autre. Vous connaissez le même genre de problème en Colombie-Britannique.
Dans ma province, il y a aussi un problème d'armes à feu. Comme vous le savez, nous avons connu les trois plus grandes tueries, celle de l’École Polytechnique de Montréal, l'attaque de Valery Fabrikant et ce qui s'est produit au Collège Dawson. On a vraiment notre quota.
Toutefois, récemment, une députée du Bloc québécois a produit un très bon livre sur les gangs de rue. Je ne sais pas si vous avez eu l'occasion de le lire. Ce document démontre qu'actuellement, malgré toutes les ressources gratuites pour aider les jeunes à ne pas s'embarquer dans les gangs de rue — on nous a dit que des jeunes de 12 ou 13 ans font partie des gangs de rue, comme chez vous —, on peut acheter des armes à Montréal en moins d'une demi-heure. On peut même y louer des armes et les remettre ensuite. C'est pour vous dire combien c'est un problème.
Nous étudions présentement le projet de loi . Le problème que tente de régler ce projet de loi est qu'il y a actuellement 34 gangs de rue actifs à Montréal. On n'a pas été capables de s'en débarrasser, et, en plus, ils grossissent.
Aujourd'hui, deux philosophies existent. Ou on excuse les criminels et on trouve toutes sortes d'explications, ou on essaie de défendre les victimes ou les futures victimes. Le projet de loi C-10 est peut-être le moyen le moins coûteux qui puisse vous aider.
J'aimerais entendre vos commentaires sur le projet de loi C-10. En effet, vous savez certainement que c'est la raison pour laquelle vous êtes ici. D'après vous, le projet de loi C-10 pourrait-il faire en sorte qu'on ne tire plus sur les gens dans la rue?
Nous devons savoir quelle position adopter. Je ne veux pas apprendre, demain matin, que quelqu'un a été abattu dans la rue parce que j'ai pris une mauvaise décision. C'est mon problème, c'est un cas de conscience.
Je voudrais savoir si vous pensez que le projet de loi C-10 pourrait vous aider.