:
Peut-être pourriez-vous nous en parler un peu plus tard.
Nous accueillons Patrick Snider, directeur, Politiques des compétences et immigration, de la Chambre de commerce du Canada.
Nous recevons Kristine Dawson, présidente désignée, et Anne-Marie Fannon, présidente sortante, de l'Enseignement coopératif et l'apprentissage en milieu de travail Canada.
Gail Bowkett, directrice, Politique d'innovation de Mitacs, est avec nous.
Nous recevons Judene Pretti, du Centre for the Advancement of Co-operative Education, de l'Université de Waterloo.
Bienvenue à vous tous. Nous allons immédiatement passer aux déclarations liminaires.
La première à passer est Mme McRae. Les sept prochaines minutes vous sont entièrement réservées.
Comme on l'a souligné, je m'appelle Norah McRae et je suis directrice exécutive du programme d'éducation coopérative et des services de carrière de l'Université de Victoria, dans la magnifique ville de Victoria, en Colombie-Britannique.
Je vous remercie de me donner l'occasion de présenter un mémoire au Comité permanent des ressources humaines, du développement des compétences, du développement social et de la condition des personnes handicapées de la Chambre des communes en guise de contribution à l'étude sur la façon dont l'apprentissage par l'expérience peut guider les jeunes Canadiens dans le cadre des transitions entre l'école secondaire, l'enseignement postsecondaire et le marché du travail.
Le mémoire portera principalement sur l'apprentissage intégré au travail relié aux études, forme d'apprentissage par l'expérience, et le rôle qu'il joue pour appuyer la transition des étudiants de niveau postsecondaire vers le marché du travail.
L'apprentissage intégré au travail, ou AIT, est un modèle d'éducation qui prépare les étudiants en les dotant des compétences requises au XXIe siècle pour réussir sur le marché du travail et qui leur permet de faire la transition vers l'emploi, les préparant à un apprentissage tout au long de la vie. Ce cadre d'éducation est appliqué sous une diversité de formes partout sur la planète, mais peu importe la structure ou les détails opérationnels du programme, certains aspects clés sont communs: la nature authentique et productive de l'expérience et la participation au milieu de travail; l'intégration pédagogique de l'apprentissage en milieu de travail et de l'apprentissage scolaire; les résultats des étudiants qui débouchent sur l'employabilité et la réflexion de transformation utile. L'enseignement coopératif, les stages, l'apprentissage par l'engagement communautaire, la recherche appliquée, les expériences de travail, les programmes d'apprentissage, l'entrepreneuriat, les cliniques, les expériences pratiques et les stages cliniques ainsi que les stages pratiques sont tous des modèles d'AIT relié aux études.
En 2016, les Nations unies ont lancé 17 objectifs de développement durable afin de s'attaquer et de mettre fin à l'injustice et à l'inégalité dans tous les pays du monde, y compris le Canada. Le quatrième ODD prône une éducation inclusive de qualité pour tous et fait la promotion de l'apprentissage tout au long de la vie, et cela peut être accompli au moyen de la conception d'un apprentissage intégré au travail qui réagit aux défis du chômage ou du sous-emploi des jeunes, de la perte d'emploi attribuable à la nature changeante du travail et de l'accès inéquitable à l'éducation.
Les recherches révèlent que l'AIT est considéré comme un mécanisme puissant pour permettre aux étudiants d'acquérir des compétences améliorant l'employabilité. Les étudiants font plus facilement la transition entre un établissement postsecondaire et le milieu de travail, et les employeurs préfèrent les étudiants qui obtiennent un diplôme d'un programme d'AIT. Ces résultats en matière d'employabilité montrent un modèle d'éducation qui crée de solides rendements sur l'investissement public en éducation et qui contribue à abaisser les taux de chômage et de sous-emploi des jeunes.
Dans le cas d'un programme d'AIT qui est rémunéré — par exemple, l'enseignement coopératif — les études postsecondaires deviennent plus abordables, puisque le fardeau des droits de scolarité est amélioré au moyen des salaires gagnés durant l'expérience d'AIT. Par exemple, dans l'ensemble du Canada, on comptait l'an dernier 70 000 stages de travail coopératifs, et chacun prévoyait une rémunération moyenne de 10 000 $. Cela représente plus de 700 millions de dollars en salaires gagnés par les étudiants du programme d'enseignement coopératif l'année dernière.
Les étudiants qui participent à des programmes d'apprentissage intégré au travail ont l'occasion de perfectionner leur capacité d'agir et leur autonomie en tant qu'apprenants au moyen de l'AIT, ce qui les aide à comprendre leurs forces et leurs faiblesses personnelles au travail et ailleurs. L'exposition précoce à la communauté et à l'industrie peut aider les étudiants à préciser leurs intérêts et leurs passions, à prendre des décisions éclairées au sujet de leur cheminement scolaire et de leurs objectifs professionnels, à définir leur propre identité professionnelle et à se créer un réseau professionnel de personnes-ressources avant d'obtenir leur diplôme d'un établissement d'enseignement postsecondaire. Les expériences internationales d'AIT qui permettent l'acquisition de capacités interculturelles et de visions du monde élargies renforcent la compétitivité des diplômés canadiens sur la scène mondiale. Ces aspects de l'AIT aident à fournir aux étudiants les capacités requises pour s'adapter à un avenir imprévisible et qui évolue rapidement dignes du XXIe siècle.
L'Association of American Colleges & Universities fait la promotion de l'intégration de pratiques à incidence élevée, comme l'AIT, dans l'expérience d'apprentissage des étudiants. L'inclusion de ces pratiques à incidence élevée dans l'éducation fournit à des étudiants généralement mal desservis l'occasion d'accéder à un enseignement postsecondaire et permet d'augmenter le taux de rétention et de participation des étudiants.
En guise d'exemple, l'Université de Victoria compte un certain nombre de programmes d'AIT qui s'adressent à des étudiants autochtones. Le programme LE,NONET fournit aux étudiants autochtones des stages communautaires ou des stages de recherche, et le programme coopératif pour Autochtones offre aux étudiants autochtones un soutien financier pour des stages de travail, y compris ceux qui sont offerts dans les collectivités autochtones.
En résumé, l'AIT procure de nombreux avantages aux établissements d'enseignement, à l'industrie et aux étudiants, et il permet de s'attaquer au chômage et au sous-emploi des jeunes, aux pertes d'emploi attribuables à la nature changeante du travail et à l'accès inéquitable à l'éducation.
Le présent mémoire contient une recommandation à l'intention du Comité permanent sur des façons de fournir du soutien et de l'orientation aux établissements d'enseignement et aux intervenants de l'industrie afin de poursuivre la conception de programmes d'AIT de qualité. Voici les besoins cernés: en premier lieu, un programme pour les étudiants, les employeurs et les praticiens qui peut servir de ressource pour les programmes d'AIT de l'ensemble du Canada; en deuxième lieu, un cadre d'assurance de la qualité canadien; et en troisième lieu, l'évaluation novatrice des résultats en matière d'apprentissage et une recherche longitudinale afin de comprendre les répercussions de l'AIT sur l'employabilité des étudiants, la productivité et l'innovation en milieu de travail et la capacité des étudiants d'être les chefs de file de l'avenir pour ce qui est de créer un monde meilleur.
Même s'il appert que l'AIT peut aider à combattre le chômage et le sous-emploi des jeunes, il reste encore beaucoup à faire pour concevoir un nouveau programme et de nouvelles expériences qui peuvent mieux préparer tous les diplômés canadiens de programmes d'AIT en leur fournissant les compétences, les connaissances et les capacités nécessaires pour s'adapter et s'épanouir dans des milieux de travail mondiaux et diversifiés. L'élaboration d'un nouveau programme d'AIT novateur est essentielle, puisqu'une nouvelle cohorte d'étudiants de la génération Z a récemment commencé à entrer dans les établissements d'enseignement postsecondaire.
La génération Z est la première à avoir eu un accès rapide, dans l'enfance, à la technologie numérique et à Internet. Les étudiants apprennent dans la salle de classe et participent au travail de façon unique par rapport à celle des générations précédentes, en raison de leurs compétences technologiques. Par conséquent, la pédagogie de l'AIT doit s'adapter aux besoins changeants des étudiants immergés dans un monde axé sur la technologie, ainsi qu'aux besoins changeants du milieu de travail du XXIe siècle.
Au Canada, nous sommes les seuls au monde à posséder un processus d'accréditation pour l'enseignement coopératif. Dans le cadre de ce processus, géré par l'entremise de CEWIL Canada, on a établi un ensemble de normes de qualité et un processus d'assurance de la qualité pour les programmes d'enseignement coopératif de partout au pays. À mesure que l'AIT continue de croître, il est nécessaire d'établir la qualité et la rigueur dans les programmes afin qu'on s'assure d'obtenir les résultats souhaités. L'élaboration d'un cadre d'assurance de la qualité canadien pour toutes les formes d'AIT est essentielle et nous permettrait de préserver notre réputation mondiale d'excellence en matière d'AIT.
L'appui de ces recommandations va permettre à la communauté canadienne d'enseignants, de praticiens, d'employeurs et de chercheurs en AIT de faire des progrès importants en établissant des programmes efficaces d'AIT et en y apportant des innovations. Ceux-ci produiront un effet durable grâce aux établissements d'enseignement, aux étudiants, à nos diplômés et aux milieux de travail de partout au Canada et profiteront à la société canadienne dans son ensemble.
Merci.
:
Monsieur le président, madame et monsieur les vice-présidents et mesdames et messieurs, je suis heureux d'avoir l'occasion de m'adresser au comité des ressources humaines, du développement des compétences et du développement social sur la question de l'apprentissage intégré au travail.
La Chambre de commerce du Canada et nos membres appuient passionnément l'apprentissage intégré au travail et le perfectionnement des compétences. Le perfectionnement futur de la main-d'oeuvre est un sujet d'étude majeur et une de nos principales priorités. Des ressources humaines hautement qualifiées sont un moteur de la croissance commerciale et un pilier de la concurrence canadienne. Permettez-moi d'abord de vous donner un bref historique de notre organisation.
La Chambre de commerce du Canada est déterminée à accroître la prospérité partout au Canada. Nous rêvons d'un Canada où tout le monde peut lancer sa propre entreprise et la faire croître dans une économie compétitive et prospère.
Nous sommes une organisation strictement non partisane. Il nous importe peu de savoir qui est au pouvoir; nous voulons voir un Canada qui réussit. À l'instar des partis politiques eux-mêmes, notre appui provient de la base. Nous puisons notre force dans 450 chambres de commerce qui représentent plus de 200 000 entreprises de toutes les tailles, de tous les secteurs et de toutes les régions du Canada.
Nos membres nous ont maintes fois répété que les pénuries de compétences et la difficulté de trouver les bons travailleurs représentent certains des plus grands enjeux auxquels ils font face. L'apprentissage intégré au travail est crucial pour combler ces lacunes et relier de jeunes Canadiens talentueux à des carrières durables de grande qualité.
C'est une des raisons pour lesquelles nous avons publié, plus tôt cette année, le rapport Compétences pour un futur automatisé, qui examine la question du perfectionnement des compétences et l'évolution des milieux de travail. Il examine le marché du travail changeant du Canada et offre un certain nombre de recommandations pour relier les Canadiens à des emplois.
Notre rapport repose sur les meilleures données actuelles, et il est guidé par l'expérience d'employeurs, d'enseignants et des étudiants eux-mêmes, que nous avons entendus dans le cadre d'une série de tables rondes qui se sont tenues partout au pays.
Nous avons entendu l'appui unanime en faveur de l'obtention, pour les étudiants, d'une expérience de travail rémunéré de grande qualité qui est liée à leur programme d'études. L'apprentissage intégré au travail est essentiel pour permettre d'acquérir le type de compétences qui seront nécessaires dans l'économie future.
Des choses comme le professionnalisme, l'initiative personnelle, la réflexion critique et l'entrepreneuriat sont toutes des compétences qui sont acquises au travail. Ces compétences durables continueront d'être pertinentes, peu importe la technologie qui est adoptée ou les changements qui se produisent dans le marché du travail ou dans nos entreprises.
Les entreprises comprennent la valeur d'accepter des étudiants pour leur donner une expérience de travail. Cela soutient le processus d'embauche en fournissant aux employeurs et aux étudiants l'occasion de mettre à l'essai des postes et des personnes et de trouver la meilleure correspondance possible. C'est associé à des gains de productivité et à une adéquation étroite entre les employés et leur poste.
Par ailleurs, la récente rencontre de représentants du B7 a confirmé l'importance du rôle des entreprises dans le perfectionnement de la main-d'oeuvre. Des rôles importants comme le soutien de la croissance inclusive, la coordination avec des enseignants pour promouvoir les compétences qui sont en demande et la promotion de l'apprentissage intégré au travail ainsi que les possibilités en matière de reconversion de la main-d'oeuvre ont tous été confirmés par la Chambre de commerce du Canada, mais aussi par nos partenaires dans l'ensemble des pays du G7.
De nombreuses entreprises sont en mesure de réussir à participer à des programmes d'apprentissage intégré au travail. Nous avons entendu de nombreux exemples d'histoires de réussite dans le cadre de nos conversations — de grandes sociétés d'Ottawa jusqu'à Vancouver et de partout entre ces deux villes. Toutefois, la demande pour ces postes continue d'excéder la capacité des employeurs de les fournir pour y répondre.
Le gouvernement ne doit pas oublier que la grande majorité des entreprises au Canada sont des petites et moyennes entreprises qui n'ont peut-être pas les mêmes ressources que nos grandes sociétés pour fournir des possibilités d'AIT. Bon nombre d'entre elles n'ont pas les professionnels des ressources humaines spécialisés nécessaires pour être en mesure de demander du financement et de rechercher des partenariats dans l'éducation supérieure ni les ressources financières nécessaires pour fournir un emploi temporaire aux apprenants.
Ces entreprises profiteraient grandement du talent, de l'énergie et du soutien des apprenants. Elles seraient aussi en mesure de procurer une vaste gamme d'expériences en fournissant le point de vue d'une petite entreprise. Si nous voulons que les jeunes découvrent l'entrepreneuriat, il n'y a pas de meilleur endroit pour eux que de travailler auprès d'entrepreneurs.
C'est le rôle d'un gouvernement de créer des mesures incitatives qui soutiennent les postes rémunérés d'apprentissage intégré au travail. Particulièrement pour les petites et moyennes entreprises, le soutien doit être accessible et ciblé.
Des programmes existants, comme le programme Emplois d'été Canada, sont importants; toutefois, les obstacles comme des échéanciers stricts pour les demandes ou les limites par rapport à l'âge des participants peuvent empêcher les étudiants de profiter pleinement de ces programmes. La rationalisation des demandes, la création d'échéanciers plus souples et l'offre d'un soutien à un plus grand nombre d'étudiants permettraient d'améliorer l'accès à ces postes.
En même temps, l'information doit être recueillie et transmise de façon plus efficace. Les liens entre l'éducation et l'emploi sont moins évidents aujourd'hui qu'ils l'étaient auparavant. On doit recueillir des données plus détaillées afin de guider les étudiants vers leur programme d'éducation et un emploi utile. De nombreuses industries réclament des travailleurs et des compétences particulières, mais les étudiants ont peu de renseignements fiables sur celles-ci et sur la façon de les rejoindre.
Nous appuyons une tendance vers des renseignements plus détaillés sur le marché du travail. Les entreprises et les étudiants ont besoin d'un système qui examine l'offre et la demande des compétences de façon plus générale, plutôt que de s'attacher aux seules qualifications officielles.
Enfin, nous aimerions rappeler au Comité que l'apprentissage intégré au travail représente un avantage concurrentiel pour ce qui est d'attirer des talents internationaux au Canada. Nous sommes engagés dans une course mondiale pour attirer les meilleurs étudiants, et les plus brillants, au Canada. Le fait de nous assurer que les étudiants qui viennent au Canada peuvent participer à des programmes d'apprentissage intégré au travail va nous aider à conserver notre position en tant que carrefour d'idées et d'innovation. Cela peut se faire grâce à un certain nombre de moyens particuliers.
Le fait de permettre aux étudiants étrangers d'être admissibles à des programmes, comme le programme Emplois d'été Canada, aiderait les étudiants et les entreprises. Le fait de s'assurer que les permis de travail des étudiants autorisent les étudiants étrangers à participer à des stages en entreprise sans avoir à obtenir un permis de travail distinct aiderait également à rationaliser la participation. Enfin, le fait que le temps passé au Canada pour des études puisse compter dans l'admissibilité à la citoyenneté permettrait d'accélérer le processus de transition vers la résidence permanente.
Ce ne sont que quelques exemples de mesures qui pourraient contribuer à une meilleure harmonisation du travail et des études au Canada pour les talents mondiaux. Nous espérons que vous tiendrez compte de ces recommandations dans le cadre de la préparation de votre rapport.
Je vous remercie à nouveau de m'avoir fourni l'occasion de m'adresser à vous.
:
Merci beaucoup, monsieur le président et mesdames et messieurs, de me fournir l'occasion de parler de notre association, l'Enseignement coopératif et l'apprentissage en milieu de travail Canada. Je m'appelle Anne-Marie Fannon et je suis la présidente sortante. Je vais partager mon temps avec ma collègue Kristine Dawson, la présidente désignée.
CEWIL Canada représente plus de 90 établissements d'enseignement postsecondaire, universités, collèges et écoles polytechniques situés dans toutes les provinces du pays. Notre expertise repose sur notre capacité de relier des étudiants à l'industrie et à des partenaires communautaires et d'assurer des expériences de qualité pour tous les intervenants. En tant que praticiens, nous voyons au quotidien les avantages concrets pour les étudiants qui participent à des programmes d'apprentissage intégré au travail. Ils acquièrent une expérience du monde réel et des compétences transférables importantes, ils établissent leur réseau professionnel, ils évoluent sur le plan professionnel et, dans de nombreux cas, ils gagnent un revenu essentiel pour aider à payer leurs études.
Nos partenaires employeurs obtiennent l'accès à des employés étudiants flexibles et efficients et à un bassin de talents de grande qualité. Selon des études menées aux États-Unis, les embauches d'étudiants constituent la meilleure source de nouveaux talents. Les anciens stagiaires reçoivent de meilleures évaluations du rendement, sont promus plus rapidement et restent plus longtemps. Lorsqu'il est offert comme partenariat réel entre l'étudiant, l'établissement d'enseignement postsecondaire et l'employeur, l'apprentissage intégré au travail est simplement une solution gagnante pour tous.
Au cours des 45 dernières années, notre association dirigée par des bénévoles s'est efforcée de transcender les frontières provinciales et de produire des répercussions à l'échelle nationale. Comme Norah l'a mentionné, en 1979, nous avons établi un service d'accréditation qui établit les normes pour les programmes d'enseignement coopératif postsecondaire au Canada. En plus de permettre l'établissement de paramètres de qualité, cela a contribué à l'établissement de la définition nationale d'un « stage », ce qui prévoit, entre autres attributs, la rémunération de tous les stages de travail au Canada.
CEWIL a récemment lancé une base de données statistiques bilingue et nationale afin de recueillir des renseignements sur le nombre de stages de travail coopératifs au Canada, y compris des détails sur le lieu, les employeurs et les salaires versés aux étudiants. Même si nous nous efforçons toujours d'obtenir un taux de déclaration de 100 % de la part de nos membres, les données initiales que nous avons recueillies sur plus de 112 000 stages de travail coopératifs sont très prometteuses.
L'an dernier, CEWIL a élargi son mandat d'enseignement coopératif pour englober toutes les formes d'apprentissage intégré au travail. Dans le cadre de notre mandat élargi, nous cherchons à établir une capacité pour les praticiens canadiens, en créant une meilleure préparation au marché du travail à l'intention des jeunes Canadiens et en établissant des normes nationales en matière de qualité pour toutes les formes d'AIT.
En février dernier, CEWIL a rassemblé des intervenants clés afin de lancer une conversation sur l'avenir de l'AIT au Canada. Notre événement a rassemblé un vaste éventail de participants, y compris des représentants de six ministères de l'Enseignement supérieur, de la Commission de la fonction publique, de Statistique Canada, d'EDSC, d'Universités Canada, de CICan, d'écoles polytechniques, de Mitacs et de l'industrie et de tous les partenaires de programmes d'apprentissage intégré au travail pour les étudiants. Durant cette réunion, nous avons exploré des façons de soutenir la croissance de l'AIT à l'échelle nationale, y compris la création d'un langage commun, la collecte de données et l'établissement d'une stratégie nationale pour l'apprentissage intégré au travail. Nous allons poursuivre ce travail au moyen d'une deuxième conversation nationale qui se tiendra à Montréal le 2 août.
Il y a 40 ans, des membres de CEWIL ont rencontré des représentants du gouvernement fédéral pour recommander que tous les fonds fédéraux consacrés à des programmes d'enseignement coopératif tiennent compte de la qualité et de la durabilité. Nous sommes ici aujourd'hui pour nous faire l'écho de ce message. Nous saluons les investissements du gouvernement fédéral dans l'apprentissage intégré au travail et encourageons d'autres investissements qui ont une incidence à l'échelle des systèmes. Même si l'éducation relève de la compétence provinciale, le gouvernement fédéral peut et devrait jouer un rôle pour ce qui est de soutenir des initiatives qui vont aider à renforcer la capacité à l'échelle nationale et mieux préparer les jeunes du Canada à soutenir la concurrence sur la scène mondiale.
Je vais maintenant demander à Kristine de vous faire part de certaines de nos recommandations.
J'aimerais souligner quelques éléments clés du mémoire présenté par CEWIL Canada au Comité. Nos praticiens et membres à part entière sont déterminés à soutenir la transition entre l'école et le travail et peuvent fournir une consultation utile au Comité et à des initiatives fédérales futures.
Le soutien du gouvernement fédéral est extrêmement important pour la création d'une stratégie nationale cohérente afin qu'on puisse réagir aux défis, cerner les possibilités et miser sur les résultats associés à l'AIT. CEWIL est dans une position idéale pour susciter et faciliter la collaboration avec une diversité d'intervenants intéressés, dans le but de renforcer l'apprentissage par l'expérience et l'apprentissage intégré au travail partout au pays. En 2015, l'Australie a créé une stratégie nationale pour l'AIT à laquelle participaient son gouvernement fédéral, son conseil commercial, sa chambre de commerce et des associations postsecondaires. C'est un modèle que le Canada devrait explorer.
Simultanément, le Canada doit établir des infrastructures afin de mieux comprendre, opérationnaliser et évaluer les répercussions des programmes d'AIT à l'échelle nationale. Plus précisément, CEWIL recommande que le gouvernement finance l'expansion de la base de données statistiques sur les programmes coopératifs afin d'inclure les taux de participation d'autres formes d'AIT, comme les stages et les expériences pratiques.
CEWIL appuie le programme d'apprentissage intégré au travail pour les étudiants exploité par EDSC et le voit comme une mesure importante pour améliorer la participation à l'AIT parmi les secteurs des STIM et divers secteurs d'activités. Toutefois, nous recommandons que le programme fournisse également des subventions à des organismes à but non lucratif et à des industries du secteur public, particulièrement des organisations de soins de santé et des organisations communautaires où les possibilités d'AIT pour les étudiants sont souvent non rémunérées. En élargissant les subventions salariales du PAITE pour englober le secteur public et les organismes à but non lucratif, le gouvernement fédéral a l'occasion d'apporter un changement systémique au sein de ces industries, d'encourager et de favoriser une culture d'emploi rémunéré pour les travailleurs étudiants et de fournir un soutien accru aux étudiants autochtones et aux étudiants handicapés, qui sont inscrits de façon disproportionnée à des programmes actuellement exclus du financement.
Même si le PAITE finance des stages de travail de 16 semaines, un des défis de la conception actuelle du programme Emplois d'été Canada, c'est que de nombreux postes ne sont financés que pour 8 semaines, ce qui n'est pas suffisant pour satisfaire aux exigences en matière de crédits des stages de travail coopératifs. De plus, de nombreux étudiants dans le domaine des arts et des sciences sociales, ou ceux qui oeuvrent dans des organisations communautaires ou dans le secteur à but non lucratif, finissent par travailler sans rémunération pour les semaines restantes ou font des pieds et des mains pour obtenir un autre emploi. Le financement d'emplois d'été entre 8 et 16 semaines offrirait la flexibilité dont les étudiants ont besoin.
Enfin, CEWIL encourage aussi le gouvernement à élargir le soutien financier de manière à inclure un groupe démographique essentiel à la réussite économique du Canada, les étudiants étrangers. D'après le Bureau canadien de l'éducation internationale, 51 % des étudiants étrangers prévoient présenter une demande de résidence permanente au Canada. Le fait d'offrir à ce groupe d'étudiants l'admissibilité au financement permettrait d'augmenter, d'une part, leurs chances d'obtenir une expérience de travail canadienne utile menant à la résidence permanente et, d'autre part, leur capacité de réussir à s'intégrer au marché du travail canadien, en stimulant l'innovation et la prospérité.
Encore une fois, je vous remercie de cette occasion. Nos membres croient que nous pouvons collectivement travailler à établir des partenariats dans l'intérêt des jeunes Canadiens.
:
Merci, monsieur le président, madame et monsieur les vice-présidents et mesdames et messieurs, d'abord de mener cette étude, ensuite d'inclure Mitacs dans les débats d'aujourd'hui. Je suis très heureuse d'être ici avec tous mes collègues présents. Je crois que vous constaterez une correspondance étroite entre tous les commentaires que nous présenterons ici aujourd'hui.
Je suis vraiment très heureuse de représenter Mitacs. J'espère que Mitacs est un nom qui vous dit quelque chose et que c'est une organisation que vous connaissez dans une certaine mesure, mais je vais vous donner un bref aperçu de qui nous sommes en tant qu'organisation et de ce que nous faisons dans le but de donner un certain contexte aux éléments que je souhaite présenter au Comité aujourd'hui.
Mitacs est un organisme national à but non lucratif. Nous sommes établis à l'Université de la Colombie-Britannique, à Vancouver. Depuis 17 ans maintenant, nous fournissons principalement à des étudiants diplômés des expériences d'apprentissage intégré au travail, sous forme de stages de recherche scientifiquement valides, auprès de partenaires de l'industrie, qui sont complétés par une série d'ateliers de perfectionnement professionnel et de formation axée sur les compétences.
Nos programmes embrassent toutes les disciplines, des sciences sociales aux STIM en passant par les sciences humaines, mais nous appuyons aussi la recherche multidisciplinaire. Nous travaillons dans toutes sortes d'industries, dans le secteur privé et dans le secteur à but non lucratif. Nous travaillons auprès de grandes et de petites entreprises, et nos programmes sont offerts au pays et à l'étranger.
Nous nous sommes d'abord intéressés aux étudiants de cycle supérieur, aux étudiants au doctorat et à la maîtrise ainsi qu'aux étudiants de niveau postdoctoral, pour enfin embrasser l'éventail complet des études postsecondaires au Canada. Récemment, nous avons élargi l'admissibilité à notre programme de base au secteur des collèges et des écoles polytechniques. Nous sommes très enthousiastes à l'idée de voir les projets qui en découleront. Cette mesure a été lancée il y a environ deux mois. Nous cherchons en ce moment à appliquer cela aux étudiants de premier cycle, en commençant par le Québec.
Nous avons aussi récemment commencé à offrir un programme de premier placement comme agent de mise en oeuvre de la Stratégie emploi jeunesse du gouvernement du Canada.
Tous nos programmes reposent sur le modèle des stages de recherche. Nous nous concentrons sur la recherche, l'entrepreneuriat et la commercialisation. Nous fournissons actuellement environ 6 000 stages par année, et visons à atteindre une cible de 10 000 stages par année d'ici l'an 2020.
Je sais que le Comité a entendu un certain nombre de témoins tout au long de l'étude. J'ai lu plusieurs des observations qui ont été fournies au Comité, et je pense qu'on a déjà brossé un tableau très clair en ce qui concerne l'incertitude du marché du travail en raison d'un certain nombre de facteurs. Nous avons encore une fois entendu dire cela aujourd'hui, et je ne répéterai donc pas de nouveau ces enjeux, mais je pense qu'on comprend très clairement que la réussite dans le marché du travail sera de plus en plus difficile pour nos jeunes.
Dans ce contexte, l'apprentissage par l'expérience, particulièrement l'apprentissage intégré au travail, est de plus en plus important pour qu'on s'assure que les jeunes ont les compétences dont ils ont besoin pour faire la transition vers le marché du travail, particulièrement pour les diplômés de nos établissements d'enseignement postsecondaire.
Mitacs est un acteur clé dans le programme d'innovation et de compétences du gouvernement du Canada. Nous bénéficions d'un investissement important du gouvernement du Canada sur cinq ans pour soutenir notre croissance afin d'atteindre cette cible de 10 000 stages par année. Nous tirons profit de ce financement ainsi que du financement provincial fourni dans chaque province du pays et nous stimulons, en plus, des investissements d'entreprises du secteur privé pour chaque stage qu'elles organisent. Tous nos stages sont rémunérés.
Je serai heureuse de faire le suivi auprès du Comité afin de fournir des détails supplémentaires sur les programmes de Mitacs, si cela vous intéresse et peut être utile, mais je vais maintenant rapidement passer aux trois recommandations simples que j'aimerais présenter aujourd'hui au Comité à des fins d'examen.
La première, c'est que le soutien du Canada de l'apprentissage par l'expérience doit tenir compte de tous les niveaux d'enseignement postsecondaire. Une bonne partie des discussions au sujet de l'apprentissage intégré au travail mettent l'accent sur les études de premier cycle, mais nous devons nous assurer de continuer d'intégrer des possibilités pour les étudiants diplômés et les étudiants de niveau postdoctoral. Ce sont des personnes hautement qualifiées et éduquées qui seront les chefs de file de l'innovation et de notre économie. Le fait de fournir des expériences d'apprentissage intégré au travail aux étudiants de ce niveau leur donne la possibilité de mettre à l'essai leurs compétences dans des situations du monde réel, d'explorer de nouvelles perspectives de carrière et de faire la transition vers un emploi utile à l'extérieur du milieu universitaire.
La deuxième recommandation serait que les stages de recherche soient reconnus comme expériences utiles de l'apprentissage intégré au travail, tant pour les étudiants que pour les partenaires de l'industrie. Comme tels, ils constituent vraiment un outil stratégique pour le Canada.
Il existe de nombreuses formes d'apprentissage intégré au travail, mais les possibilités axées sur la recherche procurent des avantages non seulement aux étudiants, mais aussi aux entreprises qui accèdent à des talents à un moment de la vie où ces jeunes prennent des décisions professionnelles stratégiques. Les entreprises augmentent les investissements dans la recherche et le développement industriels et font avancer leurs propres buts en matière d'innovation et de talents. Cela aide aussi à améliorer la capacité d'absorption de l'industrie pour ce qui d'accepter des étudiants de cycle supérieur et de niveau postdoctoral.
La troisième recommandation concerne l'élargissement des expériences à l'étranger au sein de l'apprentissage par l'expérience. Les expériences à l'étranger sont essentielles pour les jeunes Canadiens, pour qu'ils puissent acquérir des compétences mondiales dont ils auront de plus en plus besoin dans ce marché du travail mondialisé.
Encore une fois, je remercie le Comité d'entreprendre cette étude et d'approfondir davantage le rôle crucial que l'apprentissage par l'expérience joue dans l'acquisition de compétences professionnelles chez nos jeunes diplômés de niveau postsecondaire. Ces expériences doivent inclure tous les niveaux, mettre à profit les connaissances en matière de capacités de recherche de nos jeunes diplômés et avoir une portée mondiale. Ce qu'on investit dans nos jeunes aujourd'hui représente des investissements dans la prospérité économique de notre pays.
Merci beaucoup.
:
Bonjour et merci beaucoup, monsieur le président et mesdames et messieurs, de m'avoir invitée à comparaître pour vous parler aujourd'hui de l'Université de Waterloo et de son programme d'enseignement coopératif. Le WATCACE est la forme courte utilisée pour le Waterloo Centre for the Advancement of Co-operative Education.
Vous avez entendu parler par mes collègues de CEWIL du modèle du programme coopératif et de son rôle pour soutenir les étudiants et les employeurs en fournissant une éducation utile qui procure aux étudiants les compétences et l'expérience dont ils ont besoin pour réussir dans leur cheminement souhaité à la suite de l'obtention d'un diplôme.
Dans mes commentaires aujourd'hui, j'aimerais faire ressortir quelques caractéristiques uniques du programme coopératif de Waterloo, ainsi que les moyens que le Canada pourrait employer afin d'atteindre un leadership mondial dans la sphère élargie de l'apprentissage intégré au travail.
Un des aspects les plus remarquables du programme coopératif de Waterloo est sa taille, et je vous ferai part de quelques chiffres.
Entre 2007 et 2017, le nombre de stages de travail rémunérés de quatre mois que Waterloo a appuyés a augmenté, passant de 12 900 par année à 21 600 par année. Cela représente actuellement environ 68 % des étudiants des cycles supérieurs parmi toutes les 6 facultés de l'université. Nous comptons 6 900 employeurs actifs en provenance de plus de 60 pays qui embauchent nos étudiants coop. L'an dernier, nous avons traité plus de 1 million de demandes d'emploi dans notre système et facilité 67 000 entrevues en personne, en ligne et au téléphone. Cela a contribué à un taux d'emploi de 97,7 %. Les chiffres sont stupéfiants, mais pour nous, à l'Université Waterloo, ce n'est pas seulement une question de quantité. C'est aussi une question de qualité.
À 89 %, le taux d'emploi après l'obtention d'un diplôme des étudiants coop ressemble à la moyenne provinciale de 88 %. Toutefois, là où les étudiants coop se démarquent, c'est que 96 % d'entre eux déclarent occuper des postes liés à des compétences qu'ils ont acquises durant leur diplôme, comparativement à une moyenne provinciale de 74 %. De plus, deux ans après l'obtention d'un diplôme, 79 % des étudiants coop déclarent gagner plus de 50 000 $ annuellement, par rapport à 39 % dans l'ensemble de la province.
Cela m'amène à parler d'un autre aspect remarquable de notre pratique coop à Waterloo. En 2006, nous avons établi WatPD, programme de perfectionnement professionnel obligatoire pour nos étudiants coop. Le programme WatPD offre des cours en ligne afin de perfectionner des compétences clés ou transférables, y compris des sujets comme la communication, le travail d'équipe et les compétences interculturelles. L'an dernier, nous avons utilisé le programme WatPD et bon nombre des pratiques exemplaires acquises dans l'exécution du programme coopératif au cours des 60 dernières années pour créer un nouveau certificat flexible d'apprentissage intégré au travail connu sous le nom de « EDGE ». Pour les étudiants qui ne participent pas à un programme coopératif, EDGE les guide dans le processus qui vise à apprendre comment repérer et définir les compétences qu'ils acquièrent tout au long de leurs études de premier cycle.
L'existence d'une unité de recherche axée sur les programmes coopératifs est également unique à Waterloo. En 2002, le Waterloo Centre for the Advancement of Co-operative Education a été établi. C'est le département que je dirige maintenant. Notre mandat consiste à mener, à faciliter et à mobiliser de la recherche sur les programmes coopératifs et d'autres formes d'apprentissage intégré au travail.
Grâce à nos recherches, nous avons cerné les facteurs qui ont une incidence sur la qualité de l'expérience de stage des étudiants. Parmi ces facteurs, mentionnons l'impression des étudiants quant à la pertinence du travail pour leurs intérêts scolaires ou professionnels, à la contribution utile à leur milieu de travail et à l'acquisition et à l'apprentissage de nouvelles compétences.
Nous avons aussi enquêté sur les perspectives de directeurs de programmes coopératifs et avons conclu que la plupart considèrent les programmes coopératifs du point de vue de l'emploi et de l'éducation; c'est-à-dire qu'ils perçoivent les étudiants des programmes coopératifs dans le milieu de travail comme des apprenants et des travailleurs. Récemment, nous avons exploré le point de vue des employeurs sur le talent, leurs besoins en matière de talents et la façon dont nombre d'entre eux considèrent les programmes coopératifs comme un réservoir de talents pour leur organisation.
Nous avons entrepris un certain nombre d'activités de mobilisation à WATCACE, y compris des publications dans des revues internationales et des revues à comité de lecture. Nous produisons un bulletin mensuel où les praticiens fournissent leur point de vue concernant la recherche sur l'apprentissage intégré au travail, et nous avons récemment lancé un portail de recherche, un site Web qui donne des liens vers des recherches liées à des programmes coopératifs et à d'autres formes d'apprentissage intégré au travail. Nous prévoyons fournir des ressources additionnelles par l'intermédiaire du portail et en offrant du soutien à une communauté de pratique.
Un aspect très intéressant de la recherche dans les programmes coopératifs et l'apprentissage intégré au travail, c'est le fait qu'elle offre des possibilités d'études dans une grande diversité de disciplines.
Dans le cadre de mon expérience à WATCACE, j'ai eu l'occasion de travailler auprès de chercheurs qui étudient des programmes coopératifs dans des domaines comme la santé mentale, la psychologie sociale et l'éducation. J'ai aussi travaillé auprès de psychologues d'organisations industrielles — effectivement, une scientifique — pour examiner les nombreuses questions de recherche liées au milieu de travail que le travail coopératif présente.
En ce qui concerne le leadership mondial possible du Canada dans le domaine de l'apprentissage intégré au travail, je considère la recherche comme un élément clé. Comme mes collègues l'ont dit, on peut apprendre beaucoup de choses de l'Australie, qui a mis en place une stratégie nationale au sujet de l'AIT et qui mène des activités de recherche constantes. À l'échelle mondiale, on compte un groupe de plus en plus fort et nombreux de chercheurs dans ce domaine. S'il bénéficiait d'une aide, le Canada pourrait être bien placé pour diriger cette communauté.
Nous devons faire en sorte que plus de recherches soient menées sur les divers modèles d'apprentissage intégré au travail, mieux comprendre et documenter les répercussions sur les étudiants, la communauté et les partenaires industriels, ainsi que les établissements scolaires. Par exemple, on s'intéresse de plus en plus à des modèles d'AIT qui encouragent l'exploration par les étudiants de leurs intérêts en tant qu'entrepreneurs. La recherche est nécessaire afin qu'on comprenne mieux ce lien entre l'AIT et la formation d'entrepreneurs.
Du point de vue des employeurs, des recherches sont nécessaires pour examiner les répercussions de l'AIT sur l'efficacité organisationnelle, particulièrement en ce qui concerne la productivité, l'innovation et la portée mondiale de l'industrie canadienne. Du point de vue des établissements scolaires, nous devons mieux comprendre l'équilibre entre les résultats des divers modèles de l'AIT et les coûts institutionnels connexes pour soutenir ces programmes.
Il est essentiel de s'appuyer sur une stratégie nationale afin d'accroître la sensibilisation, l'intérêt et l'engagement à l'égard de la recherche dans ce domaine, pour faire en sorte que l'investissement fédéral réservé à la création et à l'élargissement de programmes d'AIT permette d'atteindre les résultats voulus. De plus, je crois fermement qu'une stratégie nationale représenterait une occasion pour le Canada d'être un chef de file mondial dans la recherche au sujet de l'apprentissage intégré au travail et dans sa mise en pratique.
Encore une fois, je vous remercie, monsieur le président et mesdames et messieurs, de m'avoir fourni l'occasion de m'adresser à vous aujourd'hui.
:
Merci, monsieur le président.
Avant qu'on arrive au Comité, nous recevions les champions olympiques à la Chambre des communes. J'ai maintenant l'impression que nous sommes les champions de l'apprentissage intégré au travail.
Mon premier commentaire est destiné aux analystes. Il serait intéressant de savoir comment nous nous situons à l'échelle internationale par rapport à nos chiffres concernant les étudiants des niveaux postsecondaires au Canada qui entreprennent un programme d'apprentissage intégré au travail. Selon ce que vous avez dit, nous sommes des chefs de file mondiaux certainement en ce qui concerne la recherche, mais sommes-nous...
Bonjour à tous. C'est vraiment encourageant de vous entendre. M. May est un ardent défenseur de l'Université de Waterloo. J'ai obtenu mon diplôme du système de coopératives de l'Université de Sherbrooke, qui a en réalité été inspiré par celui de Waterloo.
[Français]
J'ai donc fait mes études dans un environnement francophone. Mon neveu est aussi diplômé de Sherbrooke.
[Traduction]
Mais je ne vous dirai pas l'année, parce que cela fait assez longtemps.
Ma question s'adresse à la témoin à Victoria, Mme Norah McRae.
Est-il difficile de trouver des employeurs pour les étudiants du programme coop?
:
Je suis ici pour représenter CEWIL Canada, mais mon poste est celui de directrice des programmes coopératifs, des emplois et de l'apprentissage intégré au travail au Collège Conestoga qui est situé à proximité de l'Université de Waterloo. C'est mon domaine de travail depuis les 18 dernières années.
En tant que praticienne, je dirais qu'il peut être difficile de trouver des employeurs dans le cadre de programmes coopératifs. Cela peut vraiment dépendre du secteur. Parfois, la demande dépasse l'offre d'étudiants, et parfois, l'offre surpasse la demande. Il peut être difficile de trouver cette correspondance.
Par rapport au point soulevé par Norah, les subventions salariales sont un excellent avantage. En Ontario, je pense que nous sommes très avantagés de pouvoir accéder au crédit d'impôt pour l'éducation coopérative de l'Ontario, qui représente aussi un avantage important en ce qui concerne la promotion de l'éducation coopérative.
Par rapport au point soulevé par mon collègue Patrick, la participation des petites entreprises est un défi important; elles ont donc besoin des ressources en RH et du soutien nécessaires. Souvent, dans les établissements d'enseignement postsecondaire, nous avons des employés dont le rôle consiste à aider et à consulter les petites entreprises, à travailler avec elles, à les aider à concevoir des descriptions de poste, et cela contribue à faire participer les étudiants.
:
Merci, monsieur le président.
Je remercie nos intervenants de cet après-midi. C'est extrêmement intéressant.
Mon expérience se situe dans les petites entreprises, et j'aurai quelques questions pour M. Snider dans quelques minutes.
L'an dernier, notre gouvernement a commencé à déployer un investissement de 73 millions de dollars au titre du programme d'apprentissage intégré au travail pour les étudiants afin de créer 10 000 placements professionnels rémunérés pour les étudiants au cours des quatre prochaines années. On souhaite faciliter des partenariats plus forts entre les employeurs et créer des associations avec des écoles polytechniques, des universités et des collèges. De plus, on a annoncé, dans le cadre du budget de 2017, un investissement de 220 millions de dollars pour que Mitacs fournisse des stages de recherche, dans le but de créer 10 000 placements professionnels par année. EDSC s'était également engagé à ce que plus de 400 placements professionnels dans le cadre du programme d'apprentissage intégré au travail pour les étudiants soient attribués principalement à des étudiants de niveau postsecondaire de groupes sous-représentés dans le domaine des STIM.
Madame Bowkett, comment ces investissements dans l'apprentissage intégré au travail compléteront-ils et favoriseront-ils les programmes coopératifs et les programmes d'apprentissage intégré au travail existants?
:
Comme nous l'avons dit, nous avons reçu des statistiques disant que les étudiants autochtones et les étudiants handicapés sont inscrits de façon disproportionnée dans des programmes comme les sciences sociales et les sciences humaines. En ce moment, comme ce programme est limité aux étudiants qui sont uniquement inscrits dans les STIM et les industries commerciales, nous ne rejoignons pas le vaste éventail d'étudiants canadiens de niveau postsecondaire.
L'autre chose dont nous ne tenons pas compte, c'est que ces étudiants en art et en sciences humaines pourraient travailler dans ces industries des STIM et les industries commerciales. La question de savoir comment nous élargissons le programme au-delà des étudiants coop des secteurs des STIM est une des choses dont nous parlons très précisément à l'Université Waterloo.
Je suis directrice de notre programme de perfectionnement professionnel à l'Université de Waterloo, et nous avons un modèle coop centralisé, ce qui signifie que, la plupart du temps, chaque étudiant peut postuler à chaque poste, et il revient aux étudiants de définir leur ensemble de compétences à l'intention de l'employeur et de le convaincre qu'ils peuvent faire le travail. Cela reflète bien plus la réalité du marché du travail.
Nous voyons des diplômés qui travaillent dans une gamme de postes pouvant être ou non directement liés à leur programme scolaire. Lorsque nous réfléchissons à ces modèles accessibles, ouverts et centralisés pour nos étudiants, nous aidons tous les étudiants canadiens de niveau postsecondaire.
:
Je remercie l'ensemble des témoins. J'aurai des questions pour vous.
Je sais que nous vous avons demandé de patienter en début de rencontre. Je vous demanderais de bien vouloir attendre encore un petit peu, parce que je souhaite interpeller le Comité sur un autre sujet. Comme c'est un sujet qui touche un Canadien sur deux, je crois que vous allez être d'accord.
Monsieur le président, j'aimerais prendre une minute pour expliquer à mes collègues du Comité la raison pour laquelle je souhaite que nous votions sur la motion que j'ai déposée concernant les prestations de maladie de l'assurance-emploi.
Au début de 2016, le ministre nous a dit qu'il allait déposer une réforme en profondeur de la Loi sur l’assurance-emploi. Après deux ans et demi, nous l'attendons toujours, ce qui oblige notre comité à devoir se pencher de façon urgente sur différents aspects de la Loi sur l'assurance-emploi. Je préférerais que nous l'étudiions de façon globale, mais je crois qu'il est important que notre comité fasse des recommandations concernant les prestations de maladie. Depuis 1971, cet aspect de la Loi n'a pas changé. Mais en 47 ans, la réalité, elle, a changé.
Comme je l'ai dit plus tôt, un Canadien sur deux va être touché ou est touché par le cancer. Ces gens sont des travailleurs et des travailleuses. Un tiers des personnes qui reçoivent des prestations de maladie vont au bout de leurs 15 semaines de prestations. Mes collègues et moi recevons ces personnes à nos bureaux de circonscription. Nous avons devant nous des gens qui se retrouvent sans revenu après 15 semaines, alors qu'ils subissent encore des traitements. Ce n'est pas tout le monde qui a accès à des assurances privées. Cela n'a pas de bon sens qu'une mère de famille monoparentale doive retourner travailler alors que son médecin lui dit de se reposer après ses traitements de chimiothérapie ou de radiothérapie.
J'invite mes collègues à voter en faveur de cette motion pour que nous puissions parer au plus pressé. J'espère que nous mènerons une étude générale sur l'assurance-emploi plutôt que de le faire de façon morcelée. Il y a 600 000 personnes de partout au Canada qui ont signé une pétition pour dire que c'était important pour eux. Il y a des millions de travailleurs qui ont dit combien c'était important. Je pense qu'il faut les écouter.
:
Oui, tout à fait. Merci beaucoup.
Je vais commencer par M. Snider. Votre organisation est très cohérente. Ce que vous avez suggéré comme recommandation, vous l'aviez déjà en 2014 dans votre organisation: que des subventions soient accordées aux employeurs pour leur permettre d'offrir un apprentissage intégré au travail et que davantage de recherches soient menées par le gouvernement sur les gains de productivité associés à ce type d'apprentissage.
Un groupe d'experts sur l'emploi chez les jeunes a formulé plusieurs recommandations. Ce groupe trouvait aussi fort intéressant le fait de favoriser le mentorat. Dans ma circonscription, plusieurs employeurs me font part de leur volonté d'avoir un tel programme.
Étant donné l'expertise de votre organisation, vous nous avez suggéré que l'attribution de telles subventions pouvait favoriser l'embauche de jeunes. Je voudrais savoir comment nous pouvons faire en sorte que ce programme soit une réussite. Le groupe d'experts sur l'emploi chez les jeunes nous a recommandé de mettre sur pied une table de concertation pour créer un tel programme en partenariat avec les entreprises et les employeurs. Il nous a dit que le gouvernement devrait agir rapidement pour que le programme mis de l'avant réponde aux objectifs souhaités.
Selon vous, est-ce que ce serait une bonne recommandation?
:
Il y a eu un accroissement à ce chapitre, une expansion de l'éventail des types de programmes.
L'intérêt à l'égard de l'éducation internationale s'est accru, pour ce qui est des étudiants qui partent et des étudiants étrangers qui arrivent. Tous nos établissements ont connu une augmentation du nombre d'étudiants étrangers sur leurs campus, et ces étudiants s'intéressent beaucoup à l'acquisition d'une expérience d'apprentissage intégré au travail, au Canada et ailleurs.
Selon le Bureau canadien de l'éducation internationale, la moyenne nationale d'étudiants qui font des études à l'étranger varie environ entre 2,5 et 3 %. C'est environ trois fois plus pour les étudiants qui effectuent un apprentissage intégré au travail à l'étranger en raison du lien avec le perfectionnement professionnel dans un contexte international et de l'acquisition de compétences applicables à l'échelle mondiale.
Dans mon établissement, nous observons un accroissement au chapitre de la participation des étudiants autochtones à nos programmes. Nous le constatons dans certains cas, mais je ne dirais pas que c'est généralisé.
:
Merci, monsieur le président.
Je remercie les témoins.
Madame McRae, vous avez souligné le fait qu'un nouveau programme d'étude et une nouvelle expérience sont essentiels aux besoins changeants en milieu de travail.
Ma responsabilité dans la législature actuelle consiste à représenter les Canadiens âgés, et, actuellement, ils sont plus nombreux que les jeunes. Un Canadien sur six est une personne âgée, et, d'ici douze à treize ans, ce sera un sur quatre. Un changement démographique majeur est en cours au Canada. Ce changement apporte des défis, mais aussi des possibilités. Les jeunes ont la possibilité de prendre part aux soins gériatriques et aux soins à domicile; ce sont d'énormes possibilités de bons emplois de qualité. On peut monter les divers échelons en soins gériatriques et même en soins palliatifs.
Ma question porte sur le budget de cette année. Le gouvernement a reconnu le vieillissement de la population et a affirmé qu'à mesure que la population du Canada continuera de vieillir, nous devrons nous préparer aux défis auxquels font face les personnes âgées, et surtout les femmes âgées. C'est parce qu'elles vivent plus longtemps. Voilà pourquoi le budget de 2018 propose que l'on fournisse, par l'intermédiaire de l'Agence de la santé publique du Canada, 75 millions de dollars pour appuyer le projet pilote sur la santé des aînés.
Madame McRae, considéreriez-vous que Victoria — l'Ouest du Canada — est un bon endroit où envisager la mise en œuvre d'un projet pilote sur la façon de mieux prendre soin des personnes âgées? Le gouvernement a prévu ces sommes au budget, et la question est la suivante: quel est le meilleur endroit où les dépenser? Pourriez-vous présenter un exposé d'une minute sur les raisons pour lesquelles Victoria serait un excellent endroit pour mener un projet pilote?
J'ai une question à poser à M. Snider, de la Chambre de commerce.
J'ai de l'expérience dans les petites entreprises. Je suis membre de la chambre depuis presque 30 ans. Même en tant que député, je soutiens notre chambre locale et j'apprécie vraiment le fait qu'elle demeure non partisane, tout en représentant les petites entreprises d'une manière très nécessaire. Elle leur donne également des conseils sur la façon dont elles peuvent établir des liens et procurer aux jeunes et à la prochaine génération l'expérience dont ils ont besoin.
Le PDG de la Chambre de commerce du Canada, Perrin Beatty, a formulé un commentaire sur le budget. Il a affirmé ce qui suit:
Le secteur des affaires canadien demandait au gouvernement du Canada de se pencher sur les défis de base comme l’érosion de la compétitivité de nos entreprises, la nécessité d’attirer plus d’investissement provenant du secteur privé et un plan réaliste de retour à l’équilibre budgétaire.
Il a poursuivi en disant ce qui suit:
Les États-Unis sont en train d’aller de l’avant avec la plus importante restructuration de leur système fiscal et réglementaire. Pendant ce temps, les différents paliers de gouvernement du Canada s’en vont dans la direction inverse en augmentant les coûts et en ajoutant des barrières réglementaires. Nous avons désormais besoin que le gouvernement fédéral donne le ton en agissant pour réduire l’écart en compétitivité du Canada et enrayer la fuite des capitaux.
La chambre est également déçue de l'absence de plan concret et responsable visant à équilibrer le budget et des attentes économiques irréalistes qui ont été établies. M. Beatty a déclaré ce qui suit:
En ajoutant 18 milliards de dollars supplémentaires à la dette du pays en 2018, le gouvernement semble croire que nous pouvons dépenser pour retourner à la prospérité. Si Ottawa continue de nous endetter quand l’économie se porte bien, nous ne pouvons que nous imaginer ce dont nos finances publiques auront l’air lorsque nous serons en situation économique difficile.
En quoi cette situation influera-t-elle sur l'avenir? Nous assumons le fardeau d'une dette croissante et manquons de compétitivité, et le monde entier est maintenant notre principal concurrent, en raison d'Internet et du magasinage en ligne. À mesure que nous deviendrons moins concurrentiels, qu'arrivera-t-il aux emplois? Il y en aura-t-il plus ou moins, ou bien est-ce statique?
:
Pour donner suite aux commentaires formulés par Gail, je dirais qu'il s'agit exactement de la tendance que nous avons observée à Waterloo en ce qui a trait à l'entrepreneuriat.
Nous discutons de façons de mieux appuyer les étudiants dans le cadre des programmes universitaires, mais nous avons également conçu les programmes de manière à ce que les étudiants puissent, durant leur stage, travailler avec un mentor et élaborer leur idée d'entreprise.
Une fois, j’ai eu une conversation avec un étudiant en voie d’obtenir son diplôme qui était sur le point de lancer sa nouvelle entreprise. Il m’a demandé: « Quel est le lien? Aidez-moi à comprendre pourquoi un si grand nombre d’étudiants vont démarrer leur propre entreprise. Quel est le lien avec l’enseignement coopératif ? » Selon son commentaire, pour réussir à démarrer sa propre entreprise, il fallait posséder une certaine expérience en affaires et, comme on leur fournissait cette expérience dans le cadre des stages qu’ils effectuaient de 18 ans à — habituellement — 23 ans, ils étaient ensuite prêts à se lancer, parfois dès l’âge de 24 ans, c'est-à-dire avant d'accumuler d'autres responsabilités qui viennent plus tard dans la vie et d’être moins enclins à prendre des risques en ce qui a trait à leur carrière.
J'ai trouvé qu'il s'agissait d'une raison possible très intéressante pour expliquer pourquoi cet apprentissage précoce intégré au travail pourrait être lié à un accroissement au chapitre de l'entrepreneuriat.
Voilà ce que je veux comprendre, car il existe de nombreux programmes, diplômes ou certificats qui nécessitent la participation à des stages. Dans le cas de mon diplôme, c'est ce que j'ai dû faire. J'ai trouvé cela très difficile. Il a fallu que je trouve le stage, et il n'était pas rémunéré.
Par ailleurs, ensuite, il y a la bureaucratie qui s'y rattache. Je suis travailleuse sociale, alors à qui doit-on s'adresser pour obtenir un tel stage? À un organisme sans but lucratif? Nous voyons beaucoup d'étudiants s'adresser aux organismes sans but lucratif, et, en fait, ils n'exercent pas leur future profession. Ils n'acquièrent pas les compétences dont ils ont besoin pour aller travailler et recevoir soudainement une charge de travail ou travailler dans les services sociaux et commencer à intervenir auprès d'enfants. On ne leur donne pas la possibilité de vraiment mettre en pratique les compétences qui leur permettraient de le faire.
Je me pose simplement des questions à ce sujet. Quelles sont certaines idées pour aborder cette situation, surtout dans le cas du travail social? Je crois que cette profession a beaucoup de valeur. Elle comporte un très grand nombre de branches différentes, et on peut travailler dans un très grand nombre de domaines différents. Que pourrions-nous faire, par exemple, pour faciliter la tâche au travailleur social qui souhaite trouver un stage, sans même parler d'un stage rémunéré?
Lundi, je me trouvais dans une entreprise, et voici ce que m'ont dit les propriétaires. Ils sont dans un secteur de pointe et ils ont des clients partout dans le monde. Ils ont dû mettre en place leur propre centre de formation, parce que les finissants universitaires qu'ils embauchent sont un ou deux ans en retard dans leur recherche de pointe.
Le même jour, dans le journal Les affaires, il était question d'une conférence du président-directeur général de la Banque royale du Canada:
Dans dix ans, « au moins » 50 % des emplois exigeront des aptitudes différentes d’aujourd’hui, poursuit M. McKay, qui cite une étude sur le sujet, publiée par la Royale en mars. Pour s’adapter, tous les travailleurs ne devront pas nécessairement se mettre au code informatique, mais devront plutôt miser sur les aptitudes « essentielles », juge-t-il. Parmi les compétences de « l’avenir », on trouve l’intelligence émotionnelle ou l’esprit d’analyse, par exemple.
Dans le fond, il a plaidé en faveur d'un lien renforcé entre les universités et les entreprises, et il a invité les entreprises à embaucher des employés ayant moins d'expérience et à offrir des stages.
Je vous ai parlé du point de vue de l'entreprise. Selon vous, comment les universités voient-elles ces prises de position des entrepreneurs?
:
Merci beaucoup. Voilà qui nous amène à la fin de la deuxième série de questions.
Je voudrais rappeler à nos députés les travaux à venir.
Le 23 mai, ce sera le Budget principal des dépenses. À cette occasion, les trois ministres se joindront à nous. Le 28 mai, nous allons travailler sur l'étude article par article du projet de loi durant la première heure. Pour la deuxième heure, nous aborderons le bénévolat, et nous accueillerons des témoins pour la suite de l'étude d'aujourd'hui. Le 30 mai, nous allons entendre les déclarations de témoins concernant l'entrepreneuriat.
Tout d'abord, je veux adresser mes remerciements à tous les témoins ici présents aujourd'hui. Je voyais vos noms au calendrier depuis un certain temps, et j'avais hâte à la séance. Je suis vraiment reconnaissant de votre présence à tous aujourd'hui et de votre contribution à cette étude.
Madame McRae, j'ai hâte de vous accueillir dans la région de Waterloo, et je vous souhaite la meilleure des chances dans votre rôle.
Merci beaucoup, tout le monde.