Conformément à l’ordre de renvoi du lundi 29 janvier 2018, le Comité poursuit son étude du projet de loi , Loi modifiant le Code canadien du travail (harcèlement et violence), la Loi sur les relations de travail au Parlement et la Loi no 1 d’exécution du budget 2017.
Aujourd’hui, les membres du Comité entendront les témoignages des représentants de syndicats du secteur privé sous réglementation fédérale. Compte tenu de la taille du groupe, nous l’avons divisé en deux. Dans le premier, nous accueillons Marie Clarke-Walker, secrétaire-trésorière, et Tara Peel, représentante nationale, du Congrès du travail du Canada. Nous entendrons aussi Carl Girouard, permanent syndical national, Griefs, du Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes, ainsi que Patricia Harewood, conseillère juridique, et Andrea Peart, agente de santé et de sécurité, de l’Alliance de la Fonction publique du Canada.
Bienvenue à tous et merci d’être venus aujourd’hui. Je sais que nos délais sont très serrés, alors nous vous savons gré d’avoir pris le temps de venir ici pour nous aider à faire en sorte que ce projet de loi soit le meilleur possible.
Nous allons d’abord entendre le Congrès du travail du Canada.
Les sept prochaines minutes sont à vous.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Au nom des trois millions de membres et plus du Congrès du travail du Canada, nous vous remercions de nous donner la possibilité de vous faire part de notre point de vue concernant ce projet de loi.
Le Congrès du travail du Canada rassemble les syndicats nationaux et internationaux du Canada, les fédérations provinciales et territoriales ainsi que plus d’une centaine de conseils du travail de district, dont les membres oeuvrent pratiquement dans tous les secteurs de l’économie canadienne, au sein de toutes les professions, et ce, à la grandeur du Canada.
Le Congrès du travail du Canada appuie l’intention de ce projet de loi. Le fait de reconnaître la violence et le harcèlement sexuels comme des dangers en milieu de travail et d'appliquer une approche à l’égard de la santé et de la sécurité rehaussera la sécurité des milieux de travail. En plaçant le harcèlement sexuel dans la partie II du Code, on sera en mesure d’offrir une protection à un nombre plus élevé de travailleurs que ce que prévoit actuellement la partie III.
Nous sommes très favorables à ce que les protections en matière de santé et de sécurité soient élargies pour couvrir les employés de la Colline du Parlement grâce aux modifications que l’on propose d’apporter à la Loi sur les relations de travail au Parlement.
Quoi qu’il en soit, certaines parties de ce projet de loi nous préoccupent. Nous nous préoccupons notamment qu’il omette de définir les notions de « harcèlement sexuel » ou de « violence sexuelle ». Nous nous préoccupons aussi de la proposition visant à limiter le rôle des comités de santé et de sécurité au travail. Nous devons veiller à ce qu’il y a ait suffisamment d’agents de santé et de sécurité dans le secteur fédéral, qu’ils reflètent la diversité du pays et qu’ils reçoivent la formation appropriée.
Le projet de loi ne définit pas les notions de « violence » ou de « harcèlement », y compris de « harcèlement sexuel », chose qui nous préoccupe. Bien que le projet de loi porte sur le harcèlement sexuel, celui-ci ne fait pas la distinction entre le harcèlement sexuel et tous les autres types de harcèlement et de violence. Il ne reflète pas le fait que le harcèlement et la violence peuvent être présents dans un même incident ou un comportement habituel, et qu’une approche universelle ne fonctionne pas. Nous sommes favorables à une définition générale qui englobe la gamme complète de cas de harcèlement et de violence.
Pour ce qui concerne le rôle des comités, la violence au travail est une question de santé et de sécurité. En privilégiant une approche de la santé et de la sécurité à l’égard du harcèlement et de la violence sexuels, on peut contribuer à faire des milieux de travail canadiens des endroits plus sécuritaires. L’outil le plus éprouvé dans la trousse de santé et de sécurité est un comité de santé et de sécurité efficace. En limitant le rôle des comités comme le fait le projet de loi, on limitera aussi les avantages qu’ils offrent, ce qui aura des conséquences négatives non intentionnelles.
Au Canada, la loi en matière de santé et de sécurité exige la consultation et la participation des comités de santé et de sécurité. Interdire aux comités de recevoir des plaintes et de participer à des enquêtes au besoin mine la base et aura pour conséquence de rendre les milieux de travail moins sécuritaires dans le secteur fédéral. L’article 127 du Code énonce le processus de règlement de toutes les plaintes de santé et de sécurité. Après avoir signalé un problème à un supérieur hiérarchique, l’employé et son supérieur hiérarchique doivent tenter de régler la plainte à l’amiable. Par la suite, la plainte peut être renvoyée au président d’un comité par l’une ou l’autre des parties pour qu’elle fasse l’objet d’une enquête tenue conjointement. Le terme « peut » est délibéré; un travailleur peut choisir ou non de renvoyer sa plainte au comité.
Les modifications proposées limiteront les options des travailleurs s’ils estiment que leur plainte n’a pas été traitée. Si le seul recours est de déposer une plainte auprès d’un inspecteur fédéral, les travailleurs pourraient se sentir obligés de faire preuve de loyauté à l’égard de leur employeur ou d’éviter de le mettre dans l’embarras, ou ils pourraient ne pas être certains de vouloir s’engager dans ce processus de conformité externe. Il est important pour les travailleurs victimes de harcèlement ou de violence de pouvoir renvoyer une plainte non réglée à leur comité de santé et de sécurité au travail s’ils choisissent de le faire.
Les travailleurs ne vivent pas tous la violence et le harcèlement de la même façon. D’autres types de harcèlement discriminatoire recoupent le harcèlement sexuel et fondé sur le genre et accroissent la vulnérabilité de certains travailleurs. Il est très important d’assurer aux travailleurs que leur vie privée sera protégée afin d'encourager les signalements. Nous recommandons certaines modifications pour que les employés fassent confiance à ces protections de la vie privée.
La peur des représailles est un autre obstacle aux signalements. Nous savons que les gens craignent qu’un signalement mettra fin à leur carrière. Les modifications à ce projet de loi mettront des travailleurs à risque de se voir imposer des mesures disciplinaires par leur employeur pour avoir parlé à leur comité de santé et de sécurité. En enlevant l’option pour un travailleur de renvoyer sa plainte à ce comité, on fera en sorte que les employés vulnérables n’aient plus de personnes de confiance vers qui se tourner.
Ces préoccupations sont amplifiées parce que le projet de loi ne prévoit pas de processus de signalement lorsque l’accusé est l’employeur. Nous savons que l’intention est de régler la question par l’intermédiaire de la réglementation, mais cela reste une lacune.
Le Code comprend aussi des mécanismes permettant aux comités de santé et de sécurité de participer aux enquêtes comme ils l’entendent. Le Code n’exige pas d’eux qu’ils mènent toutes les enquêtes. Il est courant pour celles-ci d’être menées par une personne compétente, tel qu’il est énoncé à la partie XX de la réglementation. Les comités de santé et de sécurité ont un rôle à jouer pour identifier la personne compétente et s’assurer que celle-ci est qualifiée et impartiale à la satisfaction du plaignant. Ils ont un rôle à jouer pour déterminer l’essence d’une enquête. Dans certains cas, il convient pour le comité de procéder lui-même à une enquête.
Le nombre d’agents de santé et de sécurité dans le secteur fédéral a aussi connu une baisse persistante au cours de la dernière décennie. Nous devons faire en sorte que suffisamment d’agents soient embauchés et formés comme il se doit. L’inspectorat doit refléter la diversité des travailleurs au Canada sur les plans du genre et de l’identité du genre, de l’orientation sexuelle, de l’appartenance à une communauté autochtone ou racialisée, et des handicaps. La stratégie de recrutement devrait en tenir compte.
Je tiens à vous remercier de m’avoir écoutée et je me ferai un plaisir de répondre à toutes vos questions.
Je tiens à remercier le Comité de nous avoir donné l'occasion de livrer cette présentation aujourd'hui.
Je m'appelle Carl Girouard et je suis un employé de la Société canadienne des postes depuis 1991. J'ai été facteur de 1991 à 2006. J'ai ensuite commencé à travailler à temps plein pour le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes. Je suis permanent syndical national aux griefs. Je m'occupe des griefs depuis plus de 10 ans. Je suis également membre depuis 2011 du Comité national de santé et de sécurité, le comité d'orientation, et j'en suis coprésident syndical depuis 2015.
Je dois vous dire qu'à Postes Canada, nous avons traversé diverses périodes. Les cas de harcèlement et de violence en milieu de travail y sont nombreux. Selon mon expérience, dans les années 1990 et au début des années 2000, il était possible de discuter avec les superviseurs, et le gros bon sens avait encore sa place dans ces discussions. À l'heure actuelle, nos membres ont le sentiment qu'on ne les traite plus comme des êtres humains, mais qu'on les voit plutôt comme des numéros, des chiffres, de l'argent.
À Postes Canada, la violence et le harcèlement prennent différentes formes. Dans certains cas, il s'agit de la violence du public, des clients mécontents. Il y a aussi de la violence ou du harcèlement entre les employés. Quoi qu'il en soit, je veux surtout vous parler du harcèlement que je qualifie de systémique, c'est-à-dire le harcèlement généré par le système et les procédures de Postes Canada.
Prenons comme exemple la gestion des absences et, surtout, la gestion des heures supplémentaires. Ces deux principes, au départ, peuvent sembler louables, or c'est la façon dont ils sont appliqués qui enlève à cette démarche sa légitimité.
Nous croyons fermement qu'à Postes Canada, on offre aux superviseurs des encouragements de nature financière pour qu'ils réduisent les coûts, l'absentéisme et les heures supplémentaires. C'est ce qui les pousse à harceler et à intimider nos membres sur les lieux de travail. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'une question à ce sujet a été posée à M. Trudeau à Winnipeg: c'est un vrai problème.
La convention collective précise que la mesure du travail est basée sur des moyennes. Une moyenne, par définition, sous-entend que 50 % des gens peuvent être plus rapides et que les autres 50 % peuvent être plus lents. Pourtant, on demande à tout le monde d'obtenir les mêmes résultats, la même moyenne, en matière de temps. Je vais vous expliquer pourquoi cette moyenne elle-même est problématique.
Le guide qui est destiné aux superviseurs et qui traite de la gestion des heures supplémentaires comprend des grilles et des outils permettant de déterminer si les problèmes ont une origine autre que les travailleurs, par exemple la mesure du travail ou l'itinéraire. Les mesures disciplinaires imposées à nos membres démontrent que ces outils ne sont pas toujours utilisés. La Société canadienne des postes ne tient pas compte de l'expérience, des problèmes particuliers qui peuvent survenir certaines journées ni des circonstances exceptionnelles. Elle demande à nos membres de justifier, minute par minute, le temps réclamé.
Donc, l'évaluation est problématique. À ce sujet, il faut comprendre que l'évaluation de la charge de travail quotidienne d'un facteur ou d'une factrice est basée sur ce qui s'est passé au cours des 12 derniers mois. Par la suite, il y a un processus de mise en application qui dure six mois. Ainsi, quand les nouveaux itinéraires sont mis en application dans un bureau de poste, un certain temps s'est déjà écoulé.
Dans ses propres communications, Postes Canada dit que le volume de colis livrés en 2017 a augmenté de 22 % par rapport à l'année précédente. On voit que la courbe monte et on comprend rapidement pourquoi les données ne sont plus adéquates. Selon notre analyse, la quantité de colis livrés quotidiennement par les facteurs a augmenté de 70 % depuis 2011; ce n'est quand même pas une longue période.
C'est de bonne foi que nos membres font des heures supplémentaires, notamment pour terminer leur travail ou pour offrir un bon service à la population. On est bien loin, ici, de cas de fraude. Je peux vous dire qu'en matière de temps travaillé, s'il y a des cas de fraude, Postes Canada prend des mesures et congédie les gens concernés. Nos membres méritent de recevoir des remerciements, et non d'être intimidés et harcelés dans leurs lieux de travail.
La Société canadienne des postes tient à jour une liste des employés qui font le plus d'heures supplémentaires au Canada. Je peux vous dire que, lorsque leur nom est inscrit sur cette liste, ils deviennent une cible.
Dans les 10 dernières années, soit depuis 2008, 2 875 griefs concernant des cas de harcèlement et d'intimidation de la part de superviseurs à Postes Canada ont été transmis à l'arbitrage.
Nous avons un programme d'aide aux employés, qui permet à ces derniers d'obtenir du soutien, d'avoir accès à des psychologues, entre autres, et de discuter avec des gens. En 2016 et en 2017, les deux tiers des demandes du groupe des facteurs et des factrices représentés par le STTP concernaient des problèmes liés au travail, des situations de stress ou des cas d'isolement social. Certaines personnes présentaient même des risques de suicide.
Donc, la situation à Postes Canada est alarmante. Je tenais à prendre le temps de vous expliquer ce qu'il en est.
Cela me fera plaisir de répondre à vos questions sur le projet de loi au cours des échanges qui suivront.
Je vous remercie.
L'Alliance de la Fonction publique du Canada, l'AFPC, est heureuse d'avoir la possibilité de s'exprimer sur le projet de loi . L'AFPC reconnaît que les employés qui sont des femmes, qui appartiennent à une minorité visible ou qui sont handicapés font l'objet de harcèlement, de discrimination et de violence plus fréquemment que les autres employés. Notamment, les femmes sont près de quatre fois plus susceptibles que les hommes de subir du harcèlement sexuel en milieu de travail. Les statistiques sont encore plus troublantes lorsqu'il s'agit de femmes autochtones, de femmes issues de minorités visibles et de femmes handicapées. C'est pour cette raison que les recommandations que nous formulons aujourd'hui pour améliorer le projet de loi C-65 s'inscrivent dans une optique intersectionnelle et d'égalité entre les sexes.
Nous saluons l'intention qu'a le gouvernement d'améliorer les procédures en matière de harcèlement, de protéger l'anonymat des personnes qui portent plainte et — finalement, après 25 ans — d'étendre les protections de base en matière de santé et de sécurité au personnel de la Chambre des communes, du Sénat, de la Bibliothèque et du Parlement dans son ensemble.
Bien que ce projet de loi soit globalement positif, nous aimerions proposer certains amendements.
Premièrement, le plaignant devrait recevoir une copie du rapport d'enquête de la personne compétente. La transparence est essentielle pour que les plaignants aient foi dans le processus. Cependant, selon le processus actuel, à la fin d'une enquête pour violence menée par une personne compétente conformément aux dispositions de la partie XX du Règlement, le plaignant ne reçoit pas de copie du rapport d'enquête. En fait, le plaignant ne reçoit rien. Or, pour assurer la transparence et l'équité procédurale du traitement de la plainte, le plaignant doit obtenir une copie de ce rapport d'enquête, recommandations incluses.
Nos deux prochaines recommandations portent sur des questions de réglementation, mais elles n'en sont pas moins déterminantes.
Les organismes des droits de la personne doivent jouer un rôle dans la sélection des personnes compétentes chargées d'enquêter sur le harcèlement en milieu de travail. L'AFPC a, en effet, remarqué que beaucoup des personnes dites compétentes n'ont pas le savoir-faire nécessaire en droits de la personne pour enquêter de façon appropriée sur des cas de harcèlement fondé sur un motif de distinction illicite, comme le harcèlement sexuel ou le harcèlement fondé sur la race. Toutefois, d'autres organismes comme la Commission canadienne des droits de la personne, la Commission des relations de travail et de l’emploi dans le secteur public fédéral et certains arbitres de commissions des relations de travail ont déjà un savoir-faire considérable en matière de droits de la personne, y compris en ce qui a trait aux affaires de harcèlement sexuel et de violence sexuelle. C'est pourquoi nous estimons crucial que toute réglementation prévoie la participation des instances spécialisées — comme la Commission canadienne des droits de la personne, par exemple — en qui concerne le choix des personnes compétentes et aussi, possiblement, en ce qui a trait au règlement des plaintes.
Ensuite, le processus réglementaire décrit à la partie XX du Règlement ne doit pas priver un plaignant d'un accès facile et rapide aux recours qui pourraient offrir une expertise plus poussée, l'équité procédurale et des mesures réparatrices. Ces recours fondés sur les droits comprennent la Loi canadienne sur les droits de la personne, la Loi sur la Commission des relations de travail et de l’emploi dans le secteur public fédéral, ainsi que ceux prévus aux termes des conventions collectives pour traiter des cas de harcèlement et de violence.
Ces deux recommandations sont décrites de façon plus détaillée dans le document écrit que nous vous avons présenté.
La prochaine recommandation est la suivante: il faut redonner aux comités d'orientation en matière de santé et de sécurité le mandat de recevoir des plaintes et de formuler des recommandations éclairées en faisant en sorte que les comités d'orientation reçoivent une copie du rapport de la personne compétente sur chaque plainte. Selon les changements proposés, le comité d'orientation — et donc le syndicat — serait exclu des processus décrits dans la partie XX du Règlement canadien sur la santé et la sécurité au travail. La réception de plaintes est une fonction importante du comité d'orientation en matière de santé et de sécurité. L'article 127.1 du Code canadien du travail fournit un processus pour assurer le règlement des plaintes en matière de santé et de sécurité. Une fois qu'un employé a présenté une plainte à son supérieur, le Code prévoit un système de responsabilité interne pour traiter toutes les plaintes, y compris celles qui ont trait à de la violence. Or, selon les changements proposés, les travailleurs victimes de violence ou de harcèlement ne pourront plus se tourner vers le comité d'orientation en matière de santé et de sécurité.
L'AFPC recommande de redonner au comité le mandat de recevoir des plaintes portant sur des cas de violence ou de harcèlement. Nous croyons que cet article peut être renforcé en établissant qu'en l'absence de règlement, la plainte peut être renvoyée au président d'un comité d'orientation en matière de santé et de sécurité ou au représentant de la santé et de la sécurité. La plainte fera alors l'objet d'une enquête tenue conjointement, pour peu que le plaignant donne son consentement et que la vie privée et les droits de la personne soient respectés.
En plus de recevoir les plaintes, les comités sont tenus d'enquêter sur les risques. Aux termes de la loi actuelle, les comités d'orientation en matière de santé et de sécurité sont tenus d'enquêter sur tous les risques en milieu de travail susceptibles de causer des blessures, y compris des dommages psychologiques. Cependant, le projet de loi exclut explicitement ces comités de toute activité reliée à un incident de harcèlement ou de violence. Nous sommes d'avis qu'il s'agit là d'une grave erreur. Nous croyons au contraire que les représentants en matière de santé et de sécurité doivent participer aux enquêtes concernant les cas de harcèlement ou de violence en milieu de travail lorsque la situation s'y prête et que le plaignant en fait la demande.
Enfin, les comités recommandent des améliorations. Les comités d'orientation en matière de santé et de sécurité jouent un rôle important en ce qui concerne la formulation de recommandations susceptibles d'améliorer les choses. De plus, ces comités participent à la sélection des personnes compétentes et à la détermination des éléments fondamentaux du rapport d'enquête de la personne compétente.
Au minimum, nous recommandons de modifier le projet de loi C-65 pour garantir que les coprésidents d'un comité d'orientation reçoivent une copie du rapport de la personne compétente, avec le consentement du plaignant et à la condition que la vie privée et les droits de la personne des parties soient protégés.
Notre dernière recommandation est d'embaucher et de maintenir en poste un nombre suffisant d'agents de santé et de sécurité, et de créer un programme de formation complet pour les inspecteurs spéciaux, programme qui comprendrait une formation sur la protection de la vie privée, les droits de la personne, le harcèlement sexuel et la violence conjugale à l'égard des femmes.
Notre mémoire documente le déclin radical du nombre d'agents de santé et de sécurité constaté depuis 2005. Nous sommes aussi très préoccupés par la formation minimale exigée pour ces agents dans la fonction publique fédérale, surtout si on la compare aux exigences en vigueur dans les provinces et les territoires. Par exemple, la formation exigée actuellement pour les agents de santé et sécurité fédéraux représente le dixième de celle qu'exige l'Ontario.
Étant donné que ce projet de loi s'engage à créer de nouveaux postes d'agents spécialisés en matière de santé et de sécurité, il est essentiel que le programme de formation soit solide et complet. Ce programme doit inclure des enseignements sur l'équité, le harcèlement sexuel et la violence conjugale à l'égard des femmes. Il doit y avoir un engagement clair non seulement à embaucher un groupe diversifié d'inspecteurs spéciaux issus de groupes visés par l'équité en matière d'emploi, mais aussi à recruter des personnes possédant un savoir-faire à l'égard des enquêtes et des analyses de cas de harcèlement fondé sur des motifs illicites comme le genre, la race, les handicaps, l'orientation sexuelle, la religion, l'identité sexuelle, etc. Il serait aussi important d'embaucher quelques inspecteurs spéciaux capables de parler les langues autochtones. Toute loi visant à améliorer la sécurité en milieu de travail doit tenir compte de la façon particulière dont les membres des groupes en quête d'équité — comme les femmes issues de minorités visibles ou de communautés autochtones — vivent le harcèlement et la violence, et de la façon dont leurs besoins particuliers peuvent être pris en compte dans le processus de traitement des plaintes et la préparation des rapports subséquents.
Merci. Nous serons heureuses de répondre à toutes vos questions.
Naturellement, nous sommes très préoccupés du fait que le projet de loi interdise la participation des comités de santé et de sécurité aux processus d'enquête et qu'il empêche ceux-ci de recevoir de l'information. Nous comprenons très bien la nécessité de la confidentialité dans le but d'encourager les travailleurs et les travailleuses à dénoncer les problèmes, mais nous pensons qu'elle doit être mise en équilibre avec le besoin des syndicats de bien représenter leurs membres et de recevoir ne serait-ce qu'une partie de l'information, pour leur permettre de contribuer au changement de culture en milieu de travail.
Nous jouons un rôle important et nous désirons nous assurer que les enquêtes sont faites de façon juste, équitable et, surtout, impartiale. Je veux réitérer l'importance du principe de l'enquêteur compétent décrit à la partie XX du Règlement canadien sur la santé et la sécurité au travail, intitulée « Prévention de la violence dans le lieu de travail »: cette personne a l'expérience et les compétences requises pour faire le travail, mais elle doit aussi être vue comme étant impartiale par les deux parties, ce qui est très important. Il ne faut pas laisser un employeur faire une enquête sur lui-même. Cela peut être problématique dans plusieurs cas, surtout quand il est question de harcèlement sexuel et de choses de cet ordre. Il faut absolument que la personne qui mène l'enquête soit impartiale.
Récemment, nous avons constaté que des enquêteurs compétents avaient fait circuler leurs rapports dans les services de santé et sécurité, dans les ressources humaines et dans les services de relations de travail avant de rendre publiques leurs conclusions; ces rapports avaient donc été modifiés. Ce n'est pas cela, l'impartialité.
La confidentialité devrait exister pour protéger la victime, et non pour permettre à l'agresseur de se cacher ou d'écarter l'agent négociateur ou les comités de santé et de sécurité. On nous sert cet argument à contrario en milieu de travail, ce qui est très problématique pour nous.
Nous sommes aussi inquiets de l'interaction des clauses de la convention collective et des dispositions du projet de loi . Nous avons l'obligation de représenter nos membres. Cela peut consister à offrir du soutien à ceux qui veulent porter plainte, ou à représenter quelqu'un qui fait partie du processus d'enquête, comme la partie XX du règlement nous le permet. Nous devons aussi représenter les gens à qui l'on a imposé une mesure disciplinaire. Il y a une ample jurisprudence sur l'obligation des syndicats de représenter leurs membres, de même que sur le droit des syndicats d'avoir de l'information. S'il n'y a pas de clarifications à ce sujet, nous nous demandons dans quelle position nous allons nous retrouver et à quel genre de débat juridique cela donnera lieu.
Il faudrait aussi que le projet de loi donne plus de détails sur le processus d'enquête. Notamment, les résultats de l'enquête du ministre seront-ils rendus publics? Pourrons-nous y accéder au cours de la procédure de grief, par exemple? Cela nous préoccupe.
Nous sommes aussi préoccupés au sujet des définitions. Nous pensons qu'il s'agit d'un élément fondamental qui devrait se retrouver dans le projet de loi. J'ai entendu des arguments selon lesquels il est plus facile de changer les définitions dans un règlement que dans une loi, et je suis d'accord. L'important, c'est d'avoir des définitions claires et précises. Serait-il suffisant de les inclure dans le règlement? Possiblement. Cependant, si c'est vraiment l'intention recherchée, pourquoi ne pas inclure directement dans le projet de loi des définitions claires et précises pour que nous sachions exactement ce qui est visé?
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D'après ce que je comprends, le projet de loi ne change pas nécessairement grand-chose. Tout ce qu'il change, c'est le fait que les gens ne peuvent pas s'adresser au comité mixte qui a été nommé ou élu pour se pencher sur ce genre de situations.
Vous avez peut-être bien raison d'affirmer que les gens préfèrent parler à quelqu'un d'indépendant; cependant, cette personne peut quand même faire partie du comité mixte de santé et de sécurité, n'est-ce pas? Je ne pense pas que le projet de loi dans sa forme actuelle aura d'influence sur le nombre de plaignants. Les gens craignent de se manifester quand ils sont aux prises avec des situations douloureuses.
Qu'il s'agisse de discrimination ou de harcèlement, ils ont peur des représailles. Ainsi, d'ici à ce que nous fassions quelque chose qui leur montre qu'ils peuvent faire confiance à ceux qui les entourent et que nous avons leur intérêt à coeur, la situation perdurera, et même empirera si nous n'instaurons pas de comité mixte. Moins de gens se manifesteront parce qu'ils ne verront personne à qui ils peuvent faire confiance.
Sachez en outre que nous devons peut-être offrir beaucoup plus de formation sur les questions des droits de la personne aux comités mixtes, comme ma collègue l'a d'ailleurs fait remarquer. Cela fera en sorte qu'un plus grand nombre de personnes se manifesteront, car il arrive que même les meilleurs d'entre nous tendent à ne pas agir quand ils sont traumatisés, même s'ils connaissent la loi. Si nous adoptons un projet de loi, nous devons nous assurer qu'il est extrêmement fort et tient compte de toutes les facettes du problème.
Le Syndicat canadien de la fonction publique est heureux d'avoir l'occasion de formuler des commentaires sur le projet de loi et de présenter des recommandations au Comité afin qu'elles soient examinées.
Le SCFP est le plus grand syndicat au Canada. Il représente 650 000 membres présents partout au Canada. Nous réunissons des travailleurs et des travailleuses assujettis à la réglementation fédérale dans les domaines des communications, de l'énergie et des transports tels que les lignes aériennes, les trains légers et les ports.
Je représente la Division du transport aérien du SCFP, qui compte plus 12 000 agents de bord syndiqués.
[Traduction]
Je sais que le milieu de travail des membres du SCFP les expose à de nombreux risques associés au travail, qui sont pour la plupart bien réglementés. Cependant, malgré les exigences du travail, avec lesquelles nous tâchons de composer, les travailleurs et travailleuses ne devraient jamais être exposés à de la violence au travail, que ce soit sous forme de menaces verbales, de harcèlement, de violence physique, ou d'agression et de violences sexuelles.
Les milieux de travail où les employés sont en étroite relation, la hiérarchie du pouvoir et le spectre de la violence font en sorte que c'est un enjeu complexe et multidimensionnel, auquel il faudra accorder une attention particulière afin de veiller à l'établissement d'un processus respectueux des principes relatifs à la justice, aux droits de la personne, à l'égalité et à la confidentialité dans l'application de nos lois en matière de santé et de sécurité.
Le SCFP appuie fermement les efforts renouvelés que déploie le gouvernement en vue de prévenir la violence, et plus particulièrement la violence à caractère sexuel qui est souvent négligée, et il aimerait se faire l'écho des aspects positifs de ce projet de loi, comme notre collègue l'a mentionné.
Cependant, comme il a été évoqué plus tôt, les différents types de violence exigeront des solutions différentes. Bien que des éléments du projet de loi constituent des étapes positives qui contribueront à l'instauration de milieux de travail sécuritaires et responsables et qui faciliteront la prévention de la violence, le SCFP est absolument convaincu que certains des changements proposés auront l'effet contraire dans les milieux de travail.
Selon le SCFP, le fait de limiter le rôle des comités de santé et de sécurité aura pour effet de décourager les travailleurs et travailleuses de signaler les incidents, augmentant ainsi les risques que restent ignorées toutes les formes de violence au travail, y compris le harcèlement systémique de même que la violence et les agressions sexuelles.
En voici un parfait exemple: le harcèlement et les agressions de nature sexuelle à l'endroit des femmes qui travaillent dans le secteur du transport aérien sont monnaie courante pour nos membres. Vu les tactiques de gestion musclées, les politiques déficientes et les rapports de force au sein des équipages, nos agentes de bord hésitent grandement à signaler les incidents. Souvent, les membres viennent nous voir pour obtenir de l'aide, mais elles souhaitent conserver l'anonymat. Selon notre expérience, ce n'est pas seulement la honte d'être une victime qui les empêche de se manifester, c'est la crainte des représailles. Même si nous leur expliquons que nous pouvons les protéger, elles sont réticentes à s'engager dans des démarches, par peur d'être humiliées, de porter indûment le blâme, d'avoir à affronter leur agresseur et de perdre leur emploi à l'issue d'une enquête bâclée. Elles ne croient pas que le système pourra les protéger des traumatismes et des mauvais traitements à venir. En fait, il est déjà arrivé que des membres du SCFP signalent des incidents au syndicat, mais qu'elles refusent de poursuivre les démarches, car elles craignaient de perdre leur emploi ou de compromettre leurs chances d'obtenir une promotion.
L'assurance que les travailleurs et travailleuses ne subiront pas de représailles de la part de leur employeur lorsqu'ils signalent des problèmes de violence, l'accès à leurs comités de santé et de sécurité, si c'est ce qu'ils souhaitent, ainsi que la prise en charge des plaignants et plaignantes et la transparence constituent des facteurs déterminants pour réduire les obstacles au signalement des incidents.
Par conséquent, le SCFP est d'avis que les comités de santé et de sécurité jouent un rôle essentiel dans les cas d'incidents comportant du harcèlement et de la violence à caractère sexuel.
Merci.
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J'ai entendu les propos de toutes les parties et j'ai parlé avec le personnel dévoué du Programme du travail. Je crois fermement que tout le monde ici a à coeur de réduire la violence. Cependant, le projet de loi propose des modifications au processus de règlement interne des plaintes voulant que les cas de harcèlement et de violence ne soient pas soumis aux comités mixtes de santé et de sécurité, qui ne pourraient ainsi pas prendre part aux mécanismes d'enquête et de résolution.
De plus, le projet de loi apporte des modifications aux articles 134, 135 et 136, qui ont pour effet de réduire les fonctions d'enquête des comités et de leurs représentants. Il y a là rupture avec ce qui se fait dans le reste du Canada: les lois en matière de santé et de sécurité sont définies par un concept appelé « système de responsabilité interne », dirigé par les employeurs avec la participation des comités de santé et de sécurité et en consultation avec eux.
Le SCFP a toujours soutenu qu'en cas de violence en milieu de travail, peu importe le type, le comité de santé et de sécurité doit être suffisamment investi dans le processus pour être en mesure de détecter les défaillances systémiques qui ont permis à la violence de se produire en premier lieu. Au Canada, les pratiques en matière de santé et de sécurité sont appliquées à tous les dangers, et le système de responsabilité interne mise sur la collaboration des employeurs et des employés. Et les cas de violence ne devraient pas faire exception. Adopter les changements que le projet de loi prévoit apporter au PRIP et aux tâches des comités, ce serait synonyme de confier exclusivement à l'employeur le traitement des cas de harcèlement et de violence en milieu de travail.
Comme Marie-Hélène l'a mentionné, nos agents et agentes de bord sont fréquemment victimes de harcèlement, mais nous savons également qu'il leur arrive d'être agressés alors qu'ils et elles font leur travail à bord de l'avion. Les médias nous rapportent de tels incidents, d'ailleurs. Nous savons que bien des fonctionnaires fédéraux sont exposés à de la violence potentielle, notamment les gardes-frontières, les employés des postes et les conducteurs de camion blindé. Pourquoi devrait-on modifier la loi pour empêcher le comité de faire enquête lors de tels incidents? Qui de mieux placé que les membres du comité qui font effectivement voler les avions pour contribuer à la sécurité de l'espace aérien? Et dans les cas de violence et de harcèlement à caractère sexuel, pourquoi devrait-on éliminer l'unique voie juridique en mesure d'offrir aux victimes et aux survivantes une source d'aide fiable et qui ne relève pas de la direction?
La a déclaré que son objectif était de prévenir la violence, d'intervenir lorsque la violence survient et d'offrir du soutien aux survivantes. Le SCFP est d'avis que la structure existante des comités de santé et de sécurité constitue un des meilleurs outils pour atteindre l'ensemble de ces objectifs. Nous implorons le Comité de recommander que le projet de loi soit amendé afin de permettre aux comités de santé et de sécurité de s'acquitter de leurs tâches à l'égard de toute forme de violence.
Nous sommes disposés à répondre à vos questions. Merci beaucoup.
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Merci, monsieur le président, et merci au Comité de nous avoir invités.
Je m'appelle Phil Benson et je suis lobbyiste pour Teamsters Canada. Je suis accompagné du confrère Cody Woodcock.
Teamsters Canada soutient le projet de loi et adhère aux arguments présentés par le Congrès du travail du Canada.
Notre exposé d'aujourd'hui ne portera pas sur le projet de loi. Par contre, lors de la période de questions, nous serons tout à fait disposés à discuter entre autres de ce qui distingue les lois des règlements, ainsi que du rôle des syndicats en milieu de travail. Nous voulons plutôt vous demander de rendre obligatoire en milieu de travail, par l'entremise du projet de loi, la sensibilisation à la santé mentale et au soutien connexe.
Nous vous avons soumis la formulation que nous proposons à cet effet. Nous vous proposons également des modifications à la réglementation et l'adoption d'une norme.
Je précise que nous ne sommes pas jurilinguistes, alors nous sommes bien sûr ouverts à toute formulation que le Comité jugera appropriée pour rendre le tout obligatoire.
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Je m'appelle Cody Woodcock, fier membre des Teamsters et travailleur de l'industrie ferroviaire à Red Deer, en Alberta. J'agis actuellement à titre de président du Comité des jeunes de Teamsters Canada. C'est un honneur pour moi de représenter les quelque 120 000 membres des Teamsters à l'échelle du Canada, et de me faire le porte-parole de tous les Canadiens souffrant de problèmes de santé mentale.
En 2015, le Comité des jeunes de Teamsters Canada a lancé sur les médias sociaux une campagne intitulée « Rendre obligatoire », qui vise à inciter les gouvernements à passer à l'action. Nous avons entrepris cette campagne en réaction à la fusillade qui a eu lieu en 2012 au Hub Mall d'Edmonton, alors qu'un individu a ouvert le feu sur ses collègues, faisant trois morts et un blessé. Un membre de notre comité travaillait lui aussi pour G4S à l'époque.
Il est devenu évident que le tireur souffrait d'une maladie mentale et qu'il aurait eu besoin d'aide en milieu de travail. Mais il fallait aussi faire quelque chose pour les victimes que cette tragédie a laissées dans son sillage. Teamsters Canada craint que les travailleurs et leurs employeurs ne reçoivent pas toute l'aide dont ils ont besoin en milieu de travail. Cette aide est nécessaire afin d'éliminer les stigmates associées aux maladies mentales, de prévenir les problèmes de santé mentale et de soutenir les employés qui en souffrent.
Le Comité des jeunes a créé une série Web en sept capsules, qui a été vue plus de deux millions de fois. Je vous invite tous à prendre le temps d'aller visionner les vidéos à rendreobligatoire.ca. Nous avons eu la chance de pouvoir compter sur la participation du premier ministre , et de , , , Steven Fletcher et , qui ont tous exprimé leur soutien aux initiatives de santé mentale en milieu de travail. C'est une cause qui rallie tous les partis politiques, puisque la maladie mentale ne fait aucune discrimination. Nous avons rencontré plus d'une cinquantaine de députés ici, sur la Colline, ainsi que dans nos circonscriptions respectives.
Nous avons eu le soutien de la Commission de la santé mentale du Canada, Centraide, Military Minds Inc., Respect Group, et l'Association canadienne pour la santé mentale, qui voient comme nous la nécessité d'agir.
Pour les travailleurs de l'industrie ferroviaire, dont je suis, la réalité fait malheureusement en sorte que nous sommes témoins beaucoup trop souvent d'incidents et d'accidents mortels. Mes collègues et moi devons accepter le fait que nous avons joué un rôle dans la mort de quelqu'un. Chacun compose avec la tragédie à sa manière, mais les travailleurs ont souvent l'impression d'être abandonnés par leur employeur à la suite d'un tel événement. Ils peuvent alors s'adonner à différents vices dans le but d'engourdir la douleur, ou encore se voir forcés de quitter l'industrie pour cause de maladie mentale.
Notre but est de proposer un amendement afin de lancer la discussion sur la façon d'inclure une initiative en santé mentale au projet de loi . Le projet de loi vise à prévenir les cas de harcèlement et de violence en milieu de travail, et de protéger les employés contre ces comportements. Nous aimerions que cela aille plus loin et qu'on protège les employés en s'assurant que tout le monde a accès à l'aide voulue en milieu de travail.
Les stigmates sont encore bien réelles, et le gouvernement doit imposer un dialogue sur la santé mentale en milieu de travail. Toutes les parties doivent reconnaître que la maladie mentale est un trouble médical au même titre que n'importe quelle maladie laissant des séquelles physiques. En ajoutant à l'article 122 une définition de la « santé » déclarant que la santé est un état de bien-être physique, mental et social, la santé mentale serait officiellement considérée dans les règles en place et mieux protégée dans les milieux de travail.
Merci.
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Je suis un peu plus agnostique que mes collègues. Que ces notions soient définies dans le règlement ou la loi, cela a peu d'importance pour moi; ce qui m'importe, c'est le processus.
Nous avions dans le passé un processus d'élaboration de règlement qui était tripartite, où le secteur du travail, le monde des affaires et le gouvernement se réunissaient pour discuter des termes appropriés à inclure dans nos règlements. C'est ainsi que la partie XX a été élaborée. Ce processus n'existe plus maintenant. Il a été aboli sous le gouvernement précédent. J'imagine qu'il essayait de simplifier le processus, par exemple. Dans le cadre du processus actuel, je dois dire qu'il serait probablement préférable d'inclure les définitions dans la loi.
Pour ce qui est de la définition à proprement parler, j'ai écouté le témoignage de la ministre l'autre jour, et ses propos étaient empreints de sagesse. Elle a dit que nous devons rédiger de larges définitions et tenir compte du fait qu'il y a 10 ou 15 ans, nous ne parlions pas de cyberintimidation. J'ai trouvé qu'elle a soulevé un excellent point.
Parfois, les définitions les plus simples sont les meilleures. Nous définissons le harcèlement comme étant un comportement vexatoire considéré comme étant une mauvaise conduite aux yeux d'une personne moyenne. C'est une définition assez élémentaire, assez simple. C'est de mémoire. Malheureusement, je n'ai pas apporté mon livre de définitions avec moi, mais nous avons des définitions précises que nous incorporerons dans notre mémoire.
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Comme j'ai soulevé la question à quelques reprises, je pense qu'il y a une énorme différence entre la loi et le règlement. Au cours des trois dernières décennies, de plus en plus de gens disent qu'ils incorporeront des éléments dans les règlements. En fait, ce que vous dites ici, votre intention et ce que la ministre dit à la Chambre ne veulent rien dire. Ces éléments doivent se trouver partout dans la loi.
C'est pourquoi nous voulons une définition de la santé mentale dans l'article qui porte sur les définitions. Si elle n'est pas dans le processus de réglementation, cette définition n'existera pas.
Il y a plusieurs problèmes avec l'option du processus de réglementation. Premièrement, nous avons les consultations: Gazette, partie I, et Gazette, partie II. Nous avons aussi des programmes bureaucratiques. Nous avons beaucoup de personnes qui peuvent influencer ces programmes, et votre mesure législative n'est pas liée par une règle « plus un, moins un ». La règle « plus un, moins un » prévoit que si vous ajoutez un élément, vous devez éliminer un élément. Par exemple, vous pouvez avoir des vêtements de protection, mais nous retirons vos gants. Soit dit en passant, ce n'est pas un vrai exemple, mais les gants sont... Si vous voulez des mesures de prévention sur le lieu de travail, si vous voulez être prudents, je vous exhorte à incorporer les définitions dans la loi pour régler ces questions.
Autrement, j'ai le regret de vous dire qu'ils ne figureront pas dans le règlement. Les intentions ne valent absolument rien dans le monde de la réglementation.
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Le comité mixte est ce qu'il y a de plus important pour nous.
Notre milieu de travail est très complexe. Il s'agit du monde au complet: les hôtels, les avions, les transports. Ce sont surtout les plus jeunes employés qui sont les plus vulnérables dans tous ces contextes.
Il est important que les membres reçoivent le soutien du syndicat et qu'ils sachent que la partie syndicale est aussi présente que l'employeur.
Du côté de l'employeur, c'est très complexe aussi. Il y a le contexte des contrats et des liens d'affaires qu’il a avec les hôtels. Parfois, les personnes peuvent subir différentes agressions. Il y a également le passager, qui est un client qui doit être protégé. Il y a aussi une lutte pour le pouvoir qui se passe entre les membres de l'équipage et le pilote qui est aux commandes, et parfois pour de bonnes raisons, pour des raisons très valables. Cela dit, les enquêtes deviennent souvent hors de notre champ d’action. Si cela touche les pilotes, c’est un autre service qui s’en occupe. Cela peut aussi être dirigé du côté du client ou de l'hôtel. À ce moment, nous n'avons pas de suivi. La victime que nous soutenons ne peut donc pas être assurée que le travail d’enquête est bien fait.
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Merci beaucoup, madame Trudel, et un gros merci à Sheri Benson de nous aider autant avec ses travaux.
Il y a différents angles sous lesquels nous pouvons examiner la situation. Cette définition est assez laxiste. Autrement dit, elle ne renferme pas beaucoup de détails. Les règlements et les normes doivent fournir ces détails. Notre position est très claire: comme je l'ai fait savoir à l'autre membre du comité, si la définition n'est pas incluse dans la loi, nous ne pourrons pas régler la question.
Vous avez déjà ce qui aurait pu être inclus à l'article 122, à savoir que la santé est « un état de complet bien-être physique, mental et social », mais tout autre ajout que vous aimeriez apporter serait formidable. J'imagine que dans le monde de la réglementation, nous apporterions aussi une modification au Règlement canadien sur la santé et la sécurité au travail, ajoutant les mots « et la santé mentale » au paragraphe 19.1(1). De plus, l'Association canadienne de normalisation a une merveilleuse norme pour la santé et la sécurité psychologiques au travail. À notre avis, ce serait un excellent ajout.
Essentiellement, si nous n'avons pas une définition comme celle-ci dans la loi, elle ne sera pas incluse dans un règlement ou ailleurs. Si vous écoutez ce que notre camarade Woodcock a à dire sur la tragédie, les préjugés associés à la maladie mentale sont très mauvais. Ils sont imprégnés en nous. Je pense qu'il faut examiner le soutien que nous avons eu, et pas seulement de la part des politiciens. Parmi les gens qui ont pris la parole sur le sujet, citons notamment Brian Burke, qui a perdu un fils, et Sheldon Kennedy, qui a été victime de mauvais traitements. Nous avons eu sept séances qui réunissaient des dirigeants communautaires, des dirigeants au pays, et pas seulement dans la sphère politique. Le fait d'avoir obtenu l'appui de tous ces politiciens et organismes montre clairement que c'est ce que les gens veulent.
Si ce n'est pas prévu dans la loi, rien ne se produira. Nous vous exhortons à appuyer la présentation d'un amendement ou d'un amendement semblable. Nous accueillerons favorablement n'importe quelle mesure qui rendra cette disposition obligatoire.
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En matière de santé, lorsque les victimes ou les survivants ou survivantes vivent du harcèlement ou de la violence en milieu de travail, c'est la santé mentale, psychologique, qui en prend un coup. Je comprends pourquoi vous désirez voir des amendements à ce sujet. Nous travaillerons en ce sens. Je vous remercie de vos explications.
J'aimerais maintenant discuter avec Mme Major et M. Winters.
Depuis que je suis parlementaire, je prends régulièrement l'avion. D'ailleurs, je tiens à souligner l'excellent travail de vos agents de bord. J'ai eu besoin d'eux à plusieurs reprises. Nous sommes chanceux de les avoir. Nous avons un excellent service.
Beaucoup d'images me venaient en tête lorsque vous parliez des agentes de bord — en effet, ce sont surtout des femmes. Lorsqu'elles sont à l'intérieur de l'avion, elles se retrouvent souvent seules avec un équipage majoritairement masculin. Comme vous l'avez dit, leur travail les amène à voyager régulièrement et elles doivent souvent dormir dans des hôtels.
Je voudrais réitérer l'importance d'inclure un amendement pour que le comité de santé et de sécurité puisse traiter les plaintes, mais aussi pour que des copies des rapports lui soient transmises. C'est un élément dont nous avons beaucoup parlé au cours des dernières rencontres. J'aimerais connaître votre opinion là-dessus.
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Les copies des rapports sont une façon pour nous de savoir que le suivi est fait. C'est une façon pour nous d'être constamment au courant. Nous n'avons pas besoin d'avoir de l'information privilégiée, mais simplement de savoir que quelque chose s'est passé, qu'on est en train de s'en occuper et que c'est fait de la bonne façon. Cela rassure toutes les parties.
Le comité mixte est très important. Je vais parler du cas d'Air Canada. Dans cette compagnie, le travail se fait beaucoup en vases clos: il y a le client, il y a l'image d'Air Canada à protéger pour les affaires. Il existe différentes situations, et les choses n'ont pas toujours besoin d'être traitées de la même façon, et ce, pour différentes raisons. Si c'est entre collègues, c'est presque plus facile. Cela semble peut-être ridicule, mais c'est plus facile. Cela devient plus complexe quand il y a d'autres personnes impliquées. C'est à ce moment que les membres ont besoin de savoir que quelqu'un qui travaille pour la compagnie est présent pour défendre leurs intérêts.
Du côté du syndicat, nous pouvons travailler dans l'intérêt du membre, le guider et le protéger. Cependant, si nous ne sommes pas au courant de ce qui est fait, nous ne pouvons pas le rassurer.
Nous n'avons pas besoin d'avoir toute l'information privilégiée. Nous avons notre représentant au comité mixte. Celui-ci ne va pas divulguer les informations qu'il ne devrait pas divulguer. Par contre, il peut nous confirmer qu'un suivi de la plainte est effectué et que ce qui doit être fait est en train de se faire. C'est cela, l'important. Savoir que les rapports nous sont transmis nous assure que l'information existe et que les choses se font.
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Cela nous ramène un peu à notre réponse de tout à l'heure quant aux choses à améliorer.
En vertu de l'article 126 du Code canadien du travail, nous sommes tous tenus de signaler les risques qui se posent en milieu de travail, mais les signalements semblables sont rarement traités via le processus interne de règlement des plaintes.
Si l'un de nos membres s'adresse à moi pour me parler d'une situation particulière... Il y avait un hôtel où séjournaient souvent les employés d'une compagnie aérienne. On nous a signalé cinq ou six problèmes par rapport à cet hôtel, mais nous n'avons pas ouvert un dossier dans chaque cas. Nous nous sommes plutôt adressés à l'entreprise propriétaire pour lui parler de ces signalements en lui disant qu'il fallait faire quelque chose à ce sujet, sans quoi nos membres allaient séjourner ailleurs.
Il serait très avantageux que l'on modifie la loi de telle sorte que quelqu'un d'autre — un membre du même syndicat ou un autre travailleur — puisse loger une plainte. Ainsi, la victime de l'agression, du harcèlement ou de tout autre comportement répréhensible n'aurait pas à faire cette démarche elle-même, et le tout pourrait être traité dans le cadre du processus interne de règlement des plaintes.
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Merci, monsieur le président. Je suis très heureux de pouvoir me joindre à votre comité aujourd'hui.
Je vais d'abord m'adresser à M. Benson du côté des Teamsters. J'ai eu une excellente rencontre avec les représentants de votre comité des jeunes. Ils font montre d'un grand professionnalisme. Vous devriez être très fier de leur travail.
Vous avez parlé de l'importance d'inclure les définitions dans la loi elle-même, car tout ce que nous pouvons dire ici-même comme lors des débats à la Chambre des communes n'aura aucun poids lorsque viendra le temps pour les avocats d'interpréter le libellé de la loi. D'après ce que j'ai pu comprendre, le projet de loi retire au moins une définition du Code du travail.
Pouvez-vous nous expliquer à quel point il est primordial que les définitions se retrouvent directement dans la loi et nous indiquer les avantages qui peuvent en découler? Pouvez-vous nous dire également ce que vous pensez de la valeur de ce projet de loi s'il est adopté sans que des amendements soient apportés pour que les définitions figurent expressément dans la loi?
Permettez-moi un bref commentaire à ce sujet avant de vous laisser répondre. L'association des spécialistes en ressources humaines du Québec utilise sa propre définition du « harcèlement psychologique ». Les gens font confiance à des comptables pour gérer leur argent, pourquoi ne pourraient-ils pas en faire autant avec les experts en ressources humaines ou en santé et sécurité au travail dans un contexte de relation employeur-employés? Ces gens-là sont tout à fait qualifiés pour ce travail; ils comprennent bien la loi et les règlements; et ils adhèrent à un code de déontologie.
J'aimerais savoir ce que vous en pensez.
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Merci d'avoir mentionné votre rencontre avec notre comité des jeunes. Nous sommes extrêmement fiers d'eux, et bon nombre des membres de ce comité grimpent les échelons dans les rangs des Teamsters. Ce sont de véritables chefs de file, et je suis persuadé qu'ils seront très efficaces au service de nos membres dans les années à venir. Merci d'avoir pris le temps de les rencontrer.
Lorsqu'un projet de loi est rédigé, certains font valoir que l'on pourra apporter les correctifs nécessaires dans le règlement. Si quelque chose n'est pas indiqué expressément dans la loi, c'est pour ainsi dire le néant. En outre, le processus réglementaire lui-même est soumis à l'influence de toutes sortes de facteurs, comme vous l'indiquiez précédemment. Il faut inclure les définitions dans la loi pour éviter de devoir s'en remettre à une disposition fourre-tout laissant toute la latitude à la ministre de faire comme bon lui semble. Cette latitude n'est pas infinie, car la ministre ne peut pas agir dans un sens que la loi ne prévoit pas expressément.
À la lumière de mon expérience avec d'autres projets de loi, notamment dans le secteur des transports, on peut avoir l'impression que l'intention du Parlement est très claire dans la loi, mais être détrompé quand intervient le processus réglementaire. De toute évidence, les instances réglementaires peuvent voir les choses d'un autre oeil. Il ne fait aucun doute que certains sont intervenus dans une perspective différente. Il est essentiel que vos intentions soient clairement exprimées dans la loi. Il ne faut pas simplement s'en remettre au processus réglementaire. À titre d'exemple, l'un des amendements que nous proposons d'apporter au règlement vise simplement à ajouter cinq mots — « et à la santé mentale » — au mandat du comité de santé et sécurité au travail. Un tel ajout n'est pas possible si la loi ne le prévoit pas.
C'est notre dernière occasion de le faire, car ce n'est pas tous les jours que l'on modifie une loi comme la partie II du code. Si l'on fait exception des projets de loi d'initiative parlementaire qui risquent fort de ne jamais aboutir, c'est notre dernière chance d'apporter tous les correctifs nécessaires, et non seulement ceux touchant la santé mentale.
Quant à savoir si vous devez vous prononcer ou non en faveur de ce projet de loi, je pense que c'est une décision qui revient individuellement à chacun d'entre vous. Je conviens moi aussi qu'il y a beaucoup de bonnes choses dans ce projet de loi. D'une manière générale, nous l'appuyons en principe. Nous préférerions toutefois que vous puissiez le rendre encore meilleur. Quelle que soit votre allégeance politique, je vous exhorte d'apporter des amendements à ce projet de loi. Assurez-vous surtout que vos intentions sont exprimées explicitement dans la loi. Je vous prie de le faire, même s'il y a longtemps que je ne suis pas intervenu dans ce sens-là. Vous risquez fort d'être surpris de ne pas retrouver dans la réglementation des intentions que vous croyiez pourtant avoir exprimées dans la loi.
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Merci, monsieur le président.
Nous sommes là parce que de trop nombreuses victimes ont été laissées pour compte par le régime en place. Des témoins nous ont fait bien comprendre à quel point le système pouvait être défaillant même dans les meilleures organisations. C'est pourquoi notre gouvernement prend maintenant ses responsabilités. Nous avons la ferme conviction que le statu quo n'est plus acceptable.
En présentant ce projet de loi, nous avons voulu faire en sorte que l'on puisse débattre ouvertement du problème du harcèlement sous toutes ses formes et apporter des modifications à la loi en vue de mettre en place un processus pour commencer à réduire l'ampleur de ce phénomène, car les chiffres que nous avons pu entendre sont vraiment inquiétants. C'est environ 20 % des fonctionnaires qui sont touchés. Du côté de la GRC, on est passé de 400 à 4 000 dossiers lorsque les signalements ont été rendus plus faciles. J'aimerais savoir ce que vous en pensez.
J'ai l'impression que certaines organisations ont exercé de fortes pressions pour que le statu quo soit maintenu. Le système actuel n'a toutefois pas fonctionné. En ma qualité de membre de ce comité, je ne peux pas être en faveur du maintien d'un tel système. J'appuie plutôt ce projet de loi. Nous entendons des témoignages pour voir s'il est possible de l'améliorer, mais je souscris sans réserve à la décision du gouvernement et de la ministre d'aller de l'avant avec ce projet de loi.
Certains en sont à se demander si nous devrions ou non appuyer ce projet de loi, et j'aimerais simplement savoir ce que vous en pensez. Je suis pour ma part très fier de soutenir cette mesure législative. Pouvons-nous y apporter des améliorations? Je présume que oui, mais c'est déjà une bonne chose que nous soyons arrivés à cette étape.
Merci.