:
Merci beaucoup, monsieur le président, de cette invitation à comparaître devant le Comité permanent des ressources humaines, du développement des compétences, du développement social et de la condition des personnes handicapées.
[Français]
Je suis heureuse que le Comité ait choisi d'étudier la question de l'apprentissage pratique des jeunes Canadiens. Investir dans l'apprentissage pratique se révèle très lucratif pour les jeunes qui intègrent le marché du travail. Se voir accorder une chance d'en apprendre sur sa profession est particulièrement important pour les jeunes vulnérables qui n'en auraient peut-être pas l'occasion autrement. Je vous remercie de vous acquitter de cet important travail.
[Traduction]
Cet après-midi, j'aimerais parler des multiples mesures que notre gouvernement met en place pour gérer cette situation, ainsi que les résultats que nous avons obtenus jusqu'à présent à ce sujet. Je vais aussi vous donner un survol des genres de défis tenaces que notre pays devra affronter dans les années à venir, ainsi que de la façon dont nous avons l'intention d'y réagir.
Tout d'abord, investir dans l'apprentissage intégré au travail produit d'énormes dividendes en succès des jeunes sur le marché du travail. Mettre un pied dans la porte ou avoir la possibilité de découvrir une profession est particulièrement crucial pour les jeunes vulnérables également, ceux qui n'auraient pas eu la possibilité de bénéficier de cette occasion autrement. Il nous faut fournir aux jeunes les outils, l'éducation, la formation et les possibilités dont ils ont besoin pour réussir pleinement dans la carrière qu'ils ont choisie.
Dans le monde entier, le marché du travail évolue et nous devons nous adapter. Les exigences d'emploi continuent de changer et les titres de compétence des travailleurs ne correspondent pas forcément aux compétences que recherchent les employeurs. Nous devons mettre plus d'accent sur les compétences essentielles et sur ce dont les employeurs me parlent tout le temps: le savoir-être, c'est-à-dire comment gérer un employé difficile et comment répondre au téléphone ou fournir un excellent service à la clientèle, quel que soit son propre poste, ainsi que les compétences numériques.
Nous devons veiller à ce que tous les jeunes Canadiens aient l'occasion de réussir. Offrir des occasions d'expérience en milieu de travail est un élément important de nos efforts dans ce sens, car l'expérience de travail est la clé d'une transition réussie de l'école au travail pour les jeunes. Ces occasions avantagent les jeunes. Bien sûr, les employeurs offrent souvent des salaires de départ plus élevés aux diplômés qui ont fait des stages.
La formation d'apprenti est aussi un modèle qui a fait ses preuves pour la transition vers des emplois bien payés dans les métiers spécialisés, dont la demande est si élevée. De fait, en 2015, plus de 80 % des apprentis ont réussi à obtenir un emploi.
Je vais vous donner certains exemples de ce que nous créons pour appuyer les jeunes Canadiens dans leur transition vers le marché du travail.
[Français]
Les faits démontrent que l'expérience de travail est la clé d'une transition réussie pour les jeunes. Les employeurs offrent généralement des salaires de départ plus élevés aux diplômés qui ont fait des stages. Le marché du travail évolue, et l'aide que nous offrons pour faciliter la transition de l'école vers le marché du travail doit suivre le rythme.
[Traduction]
Nous avons offert des possibilités d'apprentissage par le truchement du volet Objectif de carrière de la Stratégie emploi jeunesse, qui a aidé plus de 6 500 jeunes à trouver des stages en 2016-2017. Nous avons aussi doublé les chiffres du programme d'Emplois d'été Canada comparativement au gouvernement précédent.
Nous avons récemment inauguré un nouveau partenariat avec l'industrie et les établissements d'enseignement postsecondaire pour offrir 10 000 nouveaux stages d'apprentissage intégré au travail aux étudiants dans les domaines des STIM et des affaires, avec un investissement de 73 millions de dollars sur quatre ans. En plus de nos investissements dans les stages d'étudiants par le truchement de Mitacs, nous aiderons à créer jusqu'à 60 000 stages payés au cours des cinq prochaines années.
Nous avons également établi des mesures visant à faire en sorte que les jeunes Canadiens reçoivent toujours une rémunération adéquate pour leur travail en stage. Le projet de loi comprend des modifications au Code canadien du Travail qui interdiront les stages non rémunérés dans les secteurs sous réglementation fédérale, dans les cas où le stage ne fait pas partie d'un programme d'études formel, et veilleront à ce que les stagiaires non rémunérés aient droit aux mesures de protection prévues par les normes du travail, comme le nombre maximal d'heures de travail, les jours de repos hebdomadaires et les jours fériés généraux.
Nous savons que les jeunes prennent de meilleures décisions quant à leur trajet d'études et de carrière quand ils disposent de bonnes données et de bons renseignements qui les aident à prendre ces décisions. L'OCDE et d'autres recherches confirment que des renseignements et des conseils de bonne qualité et en temps opportun ont un rôle important pour ce qui est d'éclairer les aspirations des jeunes. Pour cette raison, nous avons amélioré la Banque nationale d'emplois et nous continuerons de la moderniser au moyen des plateformes technologiques actuelles afin qu'elle soit axée sur les jeunes et conviviale, une chose que tous les jeunes autour de moi voient avec grand enthousiasme.
D'un autre côté, je ne saurais trop insister sur l'importance cruciale de l'aide financière pour ce qui est de retirer les obstacles à l'éducation postsecondaire. Nous avons apporté de très importantes améliorations dans ce domaine. Par exemple, nous avons augmenté de 50 % les bourses d'études canadiennes non remboursables et les avons rendues accessibles à davantage d'étudiants de familles à revenu faible ou moyen. Cela signifie qu'au début de l'année scolaire 2017-2018, plus de 400 000 étudiants de familles à revenu faible ou moyen recevront chacun une aide financière annuelle maximale non remboursable de 3 000 $. Environ 46 000 de ces étudiants seront admissibles pour la première fois à la bourse d'études canadiennes pour étudiants à temps plein.
Nous avons aussi mis en place une contribution fixe de l'étudiant, permettant à des étudiants qui travaillent de continuer à le faire sans avoir à s'inquiéter d'une réduction de l'aide financière qu'ils reçoivent. Dorénavant, aucun étudiant n'aura à rembourser un prêt d'études canadien avant qu'il ne gagne au moins 25 000 $ par année.
Nous avons aussi renouvelé notre investissement dans Passeport pour ma réussite Canada pour quatre ans, partant de 2018--2019. Si vous n'avez pas déjà découvert ce programme, je vous encourage fortement à y jeter un coup d'oeil. Il a pour objet de faire en sorte que les jeunes à risque soient capables de terminer leurs études secondaires et de faire la transition vers des études postsecondaires.
Nous continuons à consacrer d'importants efforts à augmenter l'adoption du Bon d'études canadien. En mai 2017, nous avons atteint un jalon important: un million d'enfants canadiens sont maintenant inscrits et auront à l'avenir une éducation postsecondaire abordable. La semaine dernière, nous avons lancé une invitation à présenter des concepts, ce qui est en réalité notre façon de trouver d'autres moyens novateurs d'accroître la visibilité et l'adoption du Bon d'études canadien. Nous encourageons les organisations qui ont des idées à présenter leurs concepts d'ici le 16 janvier 2018.
Le renouveau de la Stratégie emploi jeunesse, la SEJ, nous présente une excellente occasion de travailler avec tous nos partenaires afin de veiller à ce que les jeunes Canadiens aient tout l'appui dont ils ont besoin pour réussir. La Stratégie emploi jeunesse a déjà produit des résultats pour les jeunes, des résultats concrets dans l'ensemble du pays au cours des 20 dernières années, mais nous devons reconnaître que beaucoup de choses se sont produites au cours de ces 20 dernières années. Les temps ont changé.
[Français]
De plus, nous commençons tout juste à explorer la Stratégie emploi jeunesse renouvelée. Votre étude orientera nos travaux.
[Traduction]
Votre travail nous permettra de comprendre les nouveaux besoins des jeunes à l'échelle du pays. Il nous aidera aussi à déterminer quelles mesures fonctionnent bien et doivent rester telles quelles, et quelles choses doivent être changées pour que nous atteignions notre objectif — notamment, que tous les jeunes du pays disposent du soutien dont ils ont besoin pour accéder à l'éducation postsecondaire ainsi qu'au genre d'expériences qui les aideront à évoluer vers un travail valable, des emplois de classe moyenne, dans l'ensemble du pays.
Sans aucun doute, l'étude actuelle du Comité orientera considérablement nos activités. Dans le cadre de ce renouveau, nous explorons quatre champs d'action clé: un, appuyer une transition plus en douceur de l'école au travail; deux, aider les jeunes à acquérir les compétences qui leur permettront de suivre les changements de la nature du travail; trois, aider les jeunes vulnérables à réaliser leur potentiel, et, enfin, explorer des moyens selon lesquels les employeurs pourraient avoir un plus grand rôle de leader dans l'emploi des jeunes.
Les gouvernements provinciaux, territoriaux et municipaux, de concert avec de nombreuses parties prenantes, auront aussi un rôle crucial étant donné qu'ils offrent toute une gamme de soutien aux jeunes. Nous examinerons les façons dont nous pourrons augmenter et amplifier nos partenariats avec toutes les parties prenantes. J'aimerais beaucoup découvrir comment d'autres au Canada appuient la transition des jeunes au marché du travail. J'aimerais aussi découvrir ce qu'ont fait d'autres pays. Nous pouvons tous bénéficier d'un partage de pratiques exemplaires à partir d'autres expériences vécues au Canada et à l'étranger.
Il faut offrir aux jeunes les possibilités de devenir des citoyens actifs et des dirigeants communautaires. L'expérience des services et du bénévolat constitue un autre moyen selon lequel les jeunes peuvent acquérir des compétences et réaliser une croissance personnelle tout en appuyant la collectivité. Nous lancerons bientôt la phase de conception d'une nouvelle initiative Service jeunesse. Des jeunes participeront directement à la conception d'un programme qui répond à leurs attentes et sert leur communauté. Cela signifie que nous bâtirons un programme conçu par les jeunes, pour les jeunes.
Monsieur le président et membres du Comité, nous savons que la prospérité future du Canada est tributaire de l'acquisition par les jeunes Canadiens des compétences et de l'expérience dont ils ont besoin pour réussir et que les employeurs recherchent. C'est ainsi que nous pourrons continuer à assurer la croissance économique d'une façon qui fonctionne pour tous. Une transition réussie de l'école vers le travail représente une réussite économique pour nous: les étudiants obtiennent l'expérience pratique dont ils ont besoin pour réussir et les employeurs trouvent les compétences qu'ils recherchent désespérément.
Des citoyens actifs, en santé, qui poursuivent leurs aspirations et encouragent la croissance économique sont l'élément crucial qui nous permettra de changer et d'adapter cette économie, ce qui crée de nouveaux défis, mais, je crois bien, de grandes possibilités pour le Canada. Je suis tout à fait convaincu que les jeunes Canadiens saisiront ces occasions si nous les aidons en cours de route. Nous ne pouvons nous permettre de laisser aller tant de talents. Nous ne pouvons nous permettre de voir de jeunes Canadiens ne pas poursuivre leurs études ni obtenir des emplois correspondant à leurs compétences et à leur formation; par conséquent, l'étude qu'entreprend ce comité est extrêmement opportune. Elle orientera grandement nos travaux et je suis très heureuse que vous ayez choisi de le faire.
Merci beaucoup de m'avoir invitée.
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C'est génial de voir comment vous refermez la boucle. Vous avez été présidente de la Fédération et vous participez maintenant au renouveau de la Stratégie emploi jeunesse.
Vous avez tout à fait raison, la technologie changeante est un des éléments cruciaux du renouveau de la Stratégie emploi jeunesse. Fait intéressant: souvent les jeunes nous devancent en termes de capacité de s'adapter très rapidement à la technologie.
Je crois que nous sommes confrontés à deux problèmes. Premièrement, les établissements d'enseignement — les polytechniques, les collèges, et ainsi de suite — dispensent-ils la formation aux bonnes compétences, celles que les employeurs recherchent? Deuxièmement, les employeurs considèrent-ils les nouveaux diplômés comme étant les ressources qu'ils sont réellement?
Récemment, quand j'ai annoncé le Programme d'apprentissage intégré au travail, le Programme de stages pratiques, j'ai eu l'occasion de rencontrer certains des dirigeants des sociétés qui emploieront les stagiaires. Plusieurs d'entre eux ont dit combien c'était génial de voir dans leur milieu de travail des jeunes venant tout droit de l'école. Ils ont parlé des avantages que cela représente pour leur société. Ils ont parlé de cette nouvelle façon de penser, du fait que, souvent, les jeunes présentent une perspective différente et de nouvelles solutions à d'anciens problèmes, et à quel point, soit dit en passant, ceux-ci étaient particulièrement adeptes à utiliser la technologie et arrivaient à maîtriser rapidement les nouveaux systèmes et les nouvelles façons de faire les choses. Cela s'explique, tout d'abord, parce que c'est ce qu'ils étudiaient et aussi parce qu'ils ont cette compétence que, bien souvent, les travailleurs plus âgés ont de la difficulté à maîtriser. C'était une excellente occasion d'entendre à quel point c'est avantageux pour les jeunes et d'entendre des employeurs déclarer qu'ils ont besoin d'étudiants qui ont la capacité d'être souples et de maîtriser de nouveaux moyens d'acquérir rapidement des connaissances.
En offrant ce programme de jumelage par le truchement de, disons, le Programme de stages pratiques, on se trouve réellement à jumeler des jeunes qui cherchent désespérément cette première expérience de travail rémunéré et des employeurs qui sont à la recherche des talents, des compétences et aussi de l'adaptabilité qui contribueront à la croissance de leur société. J'ai vu de nombreux exemples de cela.
À certains endroits que j'ai visités, certaines des sociétés de haute technologie qui font des choses que je ne saurais même pas décrire parce que je suis vieille maintenant, la main-d'oeuvre est très jeune. En entrant dans une salle, j'ai été étonnée de voir quelquefois que tout le monde avait moins de 30 ans. Les employeurs nous ont dit qu'ils considèrent que la jeunesse est un atout. Nous devons diffuser cette idée chez tous les employeurs.
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Merci beaucoup. C'est une excellente question.
Comme vous le savez, madame Fortier, mon premier rôle était celui de ministre de la Condition féminine; j'ai donc passé beaucoup de temps à parler des obstacles qui s'érigent devant les femmes, surtout dans certains des secteurs qu'on qualifie de non traditionnels, où elles sont sérieusement sous-représentées. Vous avez tout à fait raison, les secteurs STIM font partie de ces secteurs. Bien que de plus en plus de femmes choisissent d'étudier dans ces domaines, le nombre de femmes dans ces secteurs n'augmente pas de la même façon. Nous savons que cela est causé par bien plus que le simple fait que les femmes ont choisi d'étudier dans les secteurs STIM; il y a d'autres obstacles auxquels les femmes sont confrontées.
Nous essayons de collaborer avec les employeurs en offrant d'autres incitatifs les encourageant à bien réfléchir à la façon dont ils recrutent les femmes et les gardent dans des secteurs qui ont jusqu'à présent été à prédominance masculine. Par exemple, le Programme pour la formation et l'innovation en milieu syndical, un programme que nous avons annoncé l'été dernier, encourage les syndicats à nous signaler le genre de choses qu'ils peuvent faire pour recruter des personnes sous-représentées, y compris des femmes, des Autochtones, des personnes handicapées et des nouveaux venus au Canada. C'est réellement une situation qui ne fait que des gagnants, parce que, comme vous le savez peut-être, il y a quelque 110 000 postes de métiers spécialisés vacants dans ce pays; par conséquent, on rate réellement une occasion quand on est biaisé, même par inadvertance, dans la façon dont on crée de l'espace pour les femmes dans certains de ces secteurs non traditionnels.
Nous offrons aussi, par le truchement du Programme de stages pratiques, des incitatifs supplémentaires aux employeurs qui réfléchissent judicieusement à la façon dont ils recrutent. Quand ils engagent une femme, un Autochtone, une personne handicapée ou un nouveau venu, ils recevront un incitatif financier supplémentaire.
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Merci, monsieur le président.
Madame la ministre, je vous remercie de votre présentation.
Au début d'une réflexion comme celle que nous entreprenons, je pense qu'il est important de bien définir le rôle du gouvernement fédéral. Nous le savons, le pouvoir constitutionnel de décréter des lois relatives à l'éducation relève des gouvernements provinciaux et territoriaux. La compétence fédérale couvre uniquement l'éducation des Autochtones, du personnel des Forces armées canadiennes, du personnel de la Garde côtière canadienne et des personnes détenues dans les établissements correctionnels.
En ce qui a trait au pouvoir fédéral de dépenser qui se fait par l'entremise du Transfert canadien en matière de programmes sociaux, il est intéressant de noter la recommandation 3 du rapport final du Groupe d'experts sur l'emploi chez les jeunes. La recommandation dit que pour repenser l'exécution des programmes pour la jeunesse, le gouvernement du Canada doit évaluer la possibilité de transférer les programmes d'emploi jeunesse aux gouvernements provinciaux et territoriaux. Le Groupe d'experts sur l'emploi chez les jeunes demande même au gouvernement de rendre compte publiquement de cette réflexion au cours des 12 prochains mois.
Par ailleurs, le Forum canadien sur l'apprentissage précise bien que la formation en apprentissage est réglementée par chaque province et territoire.
J'en arrive à ma question. Comme le rôle du gouvernement fédéral en cette matière doit nécessairement se faire par l'entremise de partenariats avec les provinces et les territoires, et que, dans votre lettre de mandat, le premier ministre vous demande de collaborer avec les gouvernements provinciaux et territoriaux et avec les établissements d'enseignement postsecondaire, pouvez-vous nous informer sur les collaborations que vous avez amorcées avec les provinces et les territoires? Selon vous, quel est le rôle du gouvernement fédéral dans ces collaborations?
Comme on vient de le dire, votre lettre de mandat et le budget de 2017 font tous deux état des recommandations du Groupe d'experts sur l'emploi chez les jeunes. Je vais m'attarder plus précisément à trois de ses recommandations.
Dans la recommandation 8, où il est question de mettre à jour les normes du travail du Canada, on suggère de modifier la partie III du Code canadien du travail dans le but de reconnaître les nouvelles formes de travail. Vous avez déjà commencé à le faire en éliminant les stages non rémunérés.
Par ailleurs, la recommandation 9 est d'élargir l'admissibilité à l'assurance-emploi. Les jeunes sont particulièrement touchés par les règles d'admissibilité. Il s'agit donc de réduire les critères d'admissibilité, et ceux-ci devraient être les mêmes dans l'ensemble du pays. C'est une demande que font pratiquement tous les organismes qui oeuvrent auprès des chômeurs, partout au Canada. On recommande aussi d'ajouter le retour aux études aux motifs valables de cessation d’emploi pour les jeunes travailleurs. L'idée est que les jeunes ne soient pas pénalisés s'ils quittent un emploi pour retourner aux études. Pour moi, c'est un point très important.
La troisième recommandation dont je voulais vous parler, c'est celle où il est question d'obtenir des données de meilleure qualité. En effet, lorsqu'on veut se pencher sur une situation, obtenir des statistiques est toujours un problème.
J'aimerais savoir quelle est la réponse du gouvernement à ces recommandations qui lui ont été soumises en juin dernier.
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La revitalisation porte sur la Stratégie emploi jeunesse dans son ensemble. Comme vous l'avez mentionné, la décision de doubler les chiffres du programme Emplois d'été Canada est une chose sur laquelle nous continuons à travailler, et nous sommes très près d'atteindre cet objectif. Comme vous l'avez mentionné aussi, il y a eu quelques difficultés la première année pour ce qui est d'informer les employeurs de ce qui était disponible.
J'aimerais remercier tous les députés qui sont allés sur place s'assurer que les employeurs de leurs circonscriptions étaient au courant du programme Emplois d'été Canada et s'y inscrivaient. Nous continuerons à veiller à ce que les employeurs soient au courant du programme et sachent qu'ils peuvent s'y inscrire, et à ce que tous les étudiants aient la possibilité d'accéder au programme.
Nos activités actuelles au niveau de la Stratégie emploi jeunesse portent aussi sur le programme Emplois d'été Canada et, bien sûr, nous sommes ouverts à toute possibilité d'amélioration de ce programme, parce qu'il est toujours possible de faire mieux. Nous examinons aussi d'autres aspects de la Stratégie emploi jeunesse, comme, entre autres, aider les diplômés à obtenir un premier emploi dans leur domaine en particulier. Le programme Apprentissage intégré au travail est un exemple de cela.
Tout cela fait partie de l'étude que vous entreprenez et constitue un élément clé de cette étude sur le plan de l'apprentissage par l'expérience. Nous aimerions beaucoup savoir si nous pouvons intensifier nos efforts à ce niveau.
Nous tenterons aussi de faire en sorte que les jeunes vulnérables aient la chance de réussir. Bon nombre d'entre vous ont le programme Connexion compétences dans leurs circonscriptions, et quand je rencontre certains des participants de ce programme dans le pays, je constate que ce sont des jeunes de 16 à 24 ans qui ne sont pas à l'école, qui ne sont pas employés et qui vivent souvent de grands défis, que ce soit le sans-abrisme, la toxicomanie, un faible niveau d'alphabétisation ou tout simplement un manque de confiance en soi. Nous ne pouvons pas laisser derrière ces jeunes non plus, parce que si nous faisons cela, premièrement, nous laisserions passer une occasion de faire en sorte que tout ce talent contribue à la croissance de notre pays et, deuxièmement, c'est un fait que plus les personnes restent sans emploi, plus cet état de fait s'incruste et plus il leur est difficile d'obtenir un emploi. En fin de compte, c'est un coût plutôt qu'une occasion de prospérité.
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Très bonne question. D'autres pays font certainement des choses dont nous pourrions nous inspirer. Quand j'ai eu l'occasion de visiter l'Allemagne — et c'est là, je crois, que j'ai trouvé la plus grande inspiration —, j'ai observé une véritable relation entre le gouvernement, les employeurs et les établissements d'enseignement. Cela commence aussi tôt que l'école secondaire, soit dit en passant.
De fait, l'élément crucial était la collaboration étroite entre les trois parties. Le gouvernement offrait un certain soutien, assurait l'élément législatif et fournissait une partie du financement qui permettait au programme de se poursuivre. Les employeurs s'engageaient à fournir dans leurs locaux la formation axée sur les compétences et l'apprentissage par l'expérience. J'ai visité thyssenkrupp, par exemple, une grande aciérie. Certains d'entre vous la connaissent peut-être. Vingt-cinq pour cent de ses employés étaient des apprentis.
Ce partenariat que nous avons observé est une chose qui nous intéresse beaucoup, je crois bien. Il y a quelques difficultés, car notre structure de compétences est probablement tout autre que celle de l'Allemagne, mais c'est un modèle très prometteur qui réunit le gouvernement, les établissements d'enseignement comme les collèges et les polytechniques, et les employeurs pour créer des occasions d'apprentissage par l'expérience. C'est l'aspect qui nous a inspirés pour le programme de stages pratiques — la possibilité de créer ces liens.
Tout comme en Allemagne, ce qui se produit ici au Canada est déjà assez prometteur, car les employeurs disent: « J'ai consacré du temps à cette jeune personne, et cet investissement a valu la peine. » Les employeurs ont investi, dans certains cas, la moitié du salaire des stagiaires, ainsi que le temps de les former à un rôle très précis dans leur entreprise. Ils ont la possibilité de voir de près quel genre d'employé la personne se révélera. Cet investissement les entraîne à offrir un emploi permanent. C'est exactement ce que nous souhaitons réaliser avec une augmentation du nombre de stagiaires.
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Eh bien, c'est une opinion contre les jeunes qui a toujours plané, n'est-ce pas? On entend toujours ce genre de commentaires au sujet des jeunes, mais laissez-moi vous dire que les employeurs qui ont judicieusement intégré des jeunes dans leur milieu de travail en récoltent les avantages.
En fait, les jeunes apportent avec eux un esprit d'innovation et de nouvelles façons de faire les choses. Je crois que nous, les personnes plus âgées, avons de la difficulté à comprendre que les choses ne sont pas statiques et qu'au fur et à mesure que les milieux de travail et la technologie évoluent, il nous faut évoluer avec eux et penser à comment nous pouvons intégrer de façon significative la nouvelle génération de travailleurs.
Ceci étant dit, je crois qu'en travaillant étroitement avec les établissements postsecondaires, les employeurs et les jeunes, c'est l'occasion de développer certaines des compétences sociales éternelles et universelles — le savoir-être. Ce sont les compétences qui relèvent de la décence humaine fondamentale: traiter les autres avec amabilité, savoir quoi faire quand on ne s'entend pas avec d'autres au travail, répondre au téléphone avec professionnalisme et savoir qu'il est important d'arriver à temps. Ce sont des choses que certaines personnes perfectionnent tout au long de leur vie, mais qui posent des difficultés à d'autres. Selon les employeurs, l'apprentissage par expérience dans le cadre du programme de stages pratiques leur offre la possibilité d'enseigner aux jeunes la façon de gérer certaines de ces choses.
En tant que mère de deux jeunes moi-même, laissez-moi vous dire que ce sont là des leçons cruciales. Quand mon aîné rentre à la maison et parle des problèmes qu'il a avec des collègues, ce sont de véritables problèmes. Nous nous heurtons tous à ce genre de problèmes, surtout si nous sommes en train d'apprendre comment nous ajuster dans un milieu de travail, mais les employeurs nous disent que quand ils ont l'occasion de travailler avec un jeune stagiaire, ils peuvent l'aider à démêler ces défis en lui offrant un soutien sûr dans un climat sécuritaire.
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Merci, madame la ministre, de votre présence. Vous reconnaissez l'importance de toutes les parties travaillant ensemble. Quand on tire tous dans le même sens, on réussit beaucoup mieux.
Le fait est que, selon votre lettre de mandat, vous devez travailler en « collaboration étroite avec vos collègues » et avoir « un engagement significatif envers les députés de l'opposition », ainsi qu'avec « les comités parlementaires », et donc je vous remercie d'être ici. Cette lettre vous encourageait aussi de relever la barre « en matière d'ouverture et de transparence ».
En tant que membres de l'opposition officielle, nous appuyons le gouvernement pour les questions sur lesquelles nous sommes d'accord, et pour d'autres questions nous demandons des comptes au gouvernement quand nous estimons que celui-ci ne va pas dans le bon sens.
Nous sommes d'accord, il est important de former nos jeunes, la prochaine génération de dirigeants, pour les aider et les préparer à la transition de l'école au marché du travail. Je ne suis pas d'accord avec vous en ce qui concerne les travailleurs plus âgés. Je crois que vous définissez ces travailleurs comme ayant 28 ans. Les travailleurs plus âgés n'ont pas 28 ans: ils ont plutôt 50 ans et plus. Ils sont de vieux travailleurs comme moi. J'ai 67 ans et je continue avec beaucoup d'ardeur.
Madame la ministre, le gouvernement précédent a accordé une importance véritable aux métiers et à la croissance du pays. Le programme d'apprentissage des métiers a été grandement élargi et a très bien réussi à faire en sorte que nos jeunes soient formés dans le cadre du programme Sceau rouge si ce domaine de travail les intéressait. Ce programme a offert des possibilités aux deux sexes, et cela nous emballe beaucoup.
Vous avez dit, madame la ministre, que quand nous investissons dans les Canadiens, c'est une bonne chose. J'ouvre ici une petite parenthèse pour signaler que la patinoire devant le bureau du premier ministre, la patinoire au prix de 5,6 millions de dollars qui sera ouverte pendant quelques semaines seulement, n'est pas un bon usage de l'argent des contribuables. Pensez un peu à tous les emplois et à toutes les possibilités d'emploi pour nos jeunes si ces 5,6 millions de dollars étaient consacrés à les aider.
L'autre chose que je tiens à mentionner, c'est que les petites entreprises sont celles qui créent le plus grand nombre d'emplois au Canada, et je crois que le gouvernement fait erreur en s'attaquant à nos petites entreprises au moyen d'une augmentation de l'impôt. Un taux d'imposition de 73 % n'encourage pas la croissance des entreprises, pas plus qu'il n'aide les jeunes à trouver un emploi. Cela a tout à fait l'effet contraire.
Madame la ministre, j'ai aussi remarqué dans votre lettre de mandat qu'en plus de travailler avec les comités et les partis de l'opposition, vous devez travailler avec le , le , le , la — poste duquel vous avez été promus —, le , la et la ministre des Affaires autochtones et du Nord, mais il n'y a pas de ministre pour les aînés. Je proposerais...
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Vous pouvez repartir la minuterie. Merci.
Je crois que tout sera clair dans un moment.
Si nous unissions nos efforts dans le même sens, madame la , nous pourrions en faire bien plus que si nous étions dans une barque et ramions tous dans des sens différents. La lettre de mandat recommande de travailler de façon constructive.
Représenter les aînés canadiens est ma passion et ma responsabilité. Les possibilités d'emploi sont incroyables. Vous avez souligné le fait que le milieu de travail change. À l'heure actuelle, nous avons un nombre immense de nouvelles possibilités d'emploi pour nos jeunes dans le domaine gériatrique, celui des soins palliatifs et celui des soins à domicile. Je n'ai pas senti, jusqu'à présent, à ce comité, un intérêt quelconque envers la question des aînés. Avec vous ici, madame la , j'espère que cela pourra changer, parce que ça fait partie de votre mandat: faire en sorte que nous travaillions ensemble, de façon constructive.
Nous avons entendu des témoins déclarer qu'il y a des possibilités d'emploi pour les jeunes dans les soins dispensés à notre population vieillissante. Il y a là d'immenses possibilités d'emploi, de même que pour les petites entreprises.
Madame la ministre, je vais présenter une motion tandis que vous êtes ici. Avec un peu d'espoir, le Comité l'adoptera:
Que le Comité permanent des ressources humaines, du développement des compétences, du développement social et de la condition des personnes handicapées consacre une séance supplémentaire à l'étude sur l'apprentissage par l'expérience pour les jeunes canadiens, afin d'examiner les possibilités d'emploi dans les secteurs des soins à domicile, de la gériatrie et des soins palliatifs.
Je propose cette motion.
J'espère que le Comité pourra régler cela rapidement, au cours de la présente réunion, et ne pas entrer à huis clos, parce que le mandat de la ministre fait appel à l'ouverture et à la transparence. Si une motion d'ajournement du débat est présentée, ou d'entrée à huis clos, cela ne concorde pas alors avec la responsabilité d'ouverture et de transparence de la ministre.
Je vais répondre à la remarque du député précédent.
Tout d'abord, si je comprends bien, vous venez tout juste de conclure une étude sur les aînés. Avec un peu d'espoir, vous trouverez réponse à vos questions dans l'étude sur les aînés.
Deuxièmement, c'est un peu ironique, à mon sens, d'entendre le député parler des efforts que son gouvernement conservateur précédent a faits pour faire augmenter le nombre de femmes dans les métiers alors qu'il parle en même temps de mon rôle de ministre de l'Emploi comme étant une promotion à partir de ministre de la Condition féminine du Canada. De fait, c'est incroyablement sexiste de la part du député de qualifier ça de promotion, parce que l'égalité entre les hommes et les femmes exige une occupation à plein temps. Si vous faites un effort quelconque pour progresser dans l'égalité entre les hommes et les femmes, c'est une chose que vous devez comprendre. Le rôle de la ministre de la Condition féminine n'est pas un rôle subalterne. Ce n'est pas un rôle que l'on joue, où l'on prétend qu'on se concentre sur l'égalité des sexes, ce qui, je soupçonne, a été le cas au cours des 10 dernières années; cela explique pourquoi nous ne voyons pas des femmes dans les métiers spécialisés et nous ne voyons pas des femmes dans les secteurs non traditionnels, parce que nous n'avons pas eu un gouvernement qui s'est penché véritablement sur l'égalité des sexes. Je peux vous dire qu'en dépit de l'affirmation du député concernant leurs efforts dans les métiers, nous avons 110 000 postes de métiers spécialisés vacants dans le pays. C'est une grande honte. Nous ne pouvons pas bâtir ce que nous voulons bâtir ou réparer ce que nous voulons réparer, ou encore bâtir la nouvelle technologie que nous voulons bâtir avec des travailleurs canadiens parce que nous ne pouvons pas trouver ces personnes.
Je m'excuse d'avoir monopolisé un peu votre temps de réponse pour répondre au député précédent, mais j'estime qu'il est très important que ce soit bien clair. Notre gouvernement est le premier gouvernement qui s'est axé véritablement sur l'égalité des sexes, et la ministre de la Condition féminine, en tant que ministre en bonne et due forme, a le rôle incroyablement important...
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Monsieur le président, s'il s'agissait d'une étude sur les aînés et sur tous les enjeux se rapportant à eux, y compris l'accessibilité, alors ce serait, à mon avis, un déplacement qui vaudrait la peine, mais si je comprends bien, monsieur ceci a déjà été fait lors de la législature précédente. C'est à ça que les Canadiens s'opposent: des à-coups. Nous avons déjà dépensé de l'argent pour des voyages à la dernière législature, et quels renseignements ont été recueillis par cette dernière législature?
Au lieu de continuer à étudier, à étudier et à étudier, faites quelque chose. C'est ce à quoi les Canadiens s'attendent.
Je pondère le rapport de la commissaire à l'environnement qui a dit, en parlant du gouvernement libéral de l'époque:
Le gouvernement fait d'audacieuses promesses, puis les oublie souvent aussitôt que le coup d'envoi est donné. Le gouvernement fédéral semble avoir du mal à croiser le fil d'arrivée.
Il est temps de faire quelque chose, et pas d'annoncer encore des promesses audacieuses avec encore plus de félicitations. Si nous avons déjà ces renseignements et si nous avons déjà voyagé, alors agissons. S'il doit y avoir une étude sur les aînés portant sur les soins à domicile et, conjointement, sur la façon dont nous pouvons attirer nos jeunes dans ce domaine, alors, je l'appuierai, mais dans une envergure très étroite.
Je crois que le gouvernement veut annoncer quelque chose; il veut donc que nous voyagions puis, il annoncera comment il a écouté, et annoncera les fonds que tout le monde va obtenir. Il annoncera qu'entre 2021 à 2050, il distribuera des milliards de dollars.
Soyons réalistes. Faisons-le maintenant. Faisons-le dans cette législature. Cessons de changer les poteaux de but de place. Si ce voyage a déjà été fait, découvrons ce qui a été appris au cours du voyage au lieu de gaspiller encore plus d'argent.