Bonjour à tous. Conformément au paragraphe 108(2) du Règlement et à la motion adoptée par le Comité le mardi 18 septembre 2018, le Comité reprend son étude sur le soutien aux familles après la perte d'un enfant. Nous entendrons aujourd'hui les témoignages de représentants des ministères.
Nous accueillons des représentants du ministère de l'Emploi et du Développement social. Nous avons Michael MacPhee, directeur général, Surveillance des programmes et des services d'assurance-emploi, à la Direction générale de la transformation et de la gestion intégrée des services; et Rutha Astravas, directrice, Prestations spéciales, Politique de l'assurance-emploi, à la Direction générale des compétences et de l'emploi.
Nous entendrons aussi des représentants de Statistique Canada. Nous avons Ron Gravel, directeur par intérim, Division des statistiques de la santé; et Valérie Gaston, chef des données sur l'état civil, Division des statistiques de la santé.
Bienvenue et merci à tous les témoins de leur présence ce matin en cette merveilleuse journée automnale.
Nous allons tout d'abord écouter vos exposés.
Michael ou Rutha, vous avez sept minutes.
:
Monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du Comité, merci et bonjour.
[Français]
Je m'appelle Rutha Astravas.
[Traduction]
Je suis directrice des Prestations spéciales au titre de la Politique de l'assurance-emploi au ministère de l'Emploi et du Développement social. Comme vous l'avez mentionné, je suis ici en compagnie de Mike MacPhee, mon collègue de Service Canada.
[Français]
Je suis très heureuse d'avoir l'occasion de comparaître à nouveau devant le Comité pour me prononcer sur cette question très importante, tout en poursuivant sur la lancée des discussions précédentes.
[Traduction]
Je compatis avec les Canadiens qui perdent un enfant de façon subite ou inattendue, y compris dans le cas du syndrome de mort subite du nourrisson. Il est difficile de penser à la souffrance des familles qui perdent leur enfant de façon subite et inattendue. Pourtant, certaines ont accepté de partager leur expérience profondément personnelle avec le Comité.
Nous avons suivi très attentivement ces audiences sur l'offre de soutien aux familles après le décès d'un enfant, et nous sommes reconnaissants des informations reçues de familles, d'organisations non gouvernementales, y compris de réseaux de soutien de partout au Canada, et de chercheurs canadiens et internationaux. Nous avons communiqué leurs préoccupations et leurs suggestions à nos homologues de la prestation de service.
En particulier, nous reconnaissons les défis auxquels font face les parents qui sont en deuil à la suite du décès de leur enfant et qui doivent maintenir leur bien-être émotionnel et physique, alors qu'ils essaient de retourner au travail. C'est tragique de penser qu'en 2014, il y a eu environ 1 800 décès de nourrissons et 3 200 mortinaissances, selon les données de Statistique Canada.
[Français]
Lors d'une comparution antérieure devant le Comité, nous avons présenté un survol des prestations d'assurance-emploi pouvant permettre de soutenir les parents qui ont perdu leur enfant ainsi que les dernières modifications apportées au régime d'assurance-emploi pour le rendre plus flexible et plus inclusif en ce qui touche l'offre des prestations de maternité, des prestations parentales et des prestations pour proches aidants.
[Traduction]
Nous avons expliqué que le versement des prestations de maternité se poursuit dans le cas tragique du décès de l'enfant, car elles sont versées pour promouvoir le rétablissement de la mère à la suite d'une grossesse ou d'un accouchement. Nous avons également expliqué que le versement des prestations parentales cesse la semaine du décès d'un enfant, vu qu'il n'est plus nécessaire de lui prodiguer des soins. Nous savons qu'il y a des inquiétudes au sujet de cette politique, qui découle de la Loi sur l'assurance-emploi.
Nous avons aussi souligné que les prestations de maladie permettent d'offrir un soutien du revenu aux prestataires qui ne peuvent pas travailler en raison d'une maladie ou d'une blessure, y compris une incapacité découlant de la détresse émotive ou psychologique dont un parent peut souffrir à la suite du décès d'un enfant.
Même si aucune prestation particulière du régime n'est offerte durant une période de deuil, les parents endeuillés ont droit jusqu'à 15 semaines de prestations de maladie à condition d'obtenir un certificat médical. Ce certificat doit être signé par un médecin et faire état de la période pendant laquelle ces parents ne pourront pas travailler. C'est un sujet distinct de celui du congé de deuil non payé offert aux termes des codes du travail provinciaux, territoriaux et fédéral ou des congés payés par les employeurs.
Le gouvernement offre d'autres mesures de soutien aux parents et aux familles au moyen d'initiatives fédérales pour promouvoir la santé publique des travailleurs, des parents et des enfants canadiens; de campagnes d'information et des recherches sur le syndrome de mort subite du nourrisson, la santé et la sécurité des enfants et de programmes de santé et de sécurité au travail pour les travailleurs en général et pendant une période de grossesse et d'allaitement.
[Français]
Nous avons entendu des témoignages sur l'importance de pouvoir trouver facilement des informations sur la façon de procéder à la suite du décès d'un membre de la famille et d'avoir accès à un processus de déclaration simplifié et moins intrusif.
[Traduction]
Service Canada est le principal point de service où s'adresser pour signaler un cas de décès au gouvernement fédéral ou un décès survenu dans les territoires ou encore à l'extérieur du Canada. Sur son site Web, il y a des renseignements sur ce qu'il faut faire dans le cas du décès d'un membre de la famille. Les familles qui habitent dans l'une des provinces doivent également signaler le décès aux autorités de leur province de résidence.
Nous avons entendu à quel point la perte d'un enfant peut être traumatisante pour les familles. De plus, nous savons qu'il faut offrir diverses mesures de soutien pour répondre à leurs besoins, y compris des mesures de soutien communautaire, des séances de counselling pour les personnes affligées et des programmes gouvernementaux. Comme nous l'avons également dit, le régime d'assurance-emploi offre tout un éventail de programmes de soutien aux travailleurs admissibles, et le gouvernement y a apporté des modifications pour les rendre plus flexibles.
Sur ce, je suis disposée à répondre à vos questions sur le régime et sa prestation et à tenir compte de toutes vos propositions d'amélioration.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
Je m'appelle Ron Gravel et je suis le directeur de la Division Statistique de la santé, à Statistique Canada. Je suis accompagné de ma collègue Valérie Gaston, chef de la section des données sur l'état civil.
J'aimerais remercier le Comité de nous avoir invités à comparaître aujourd'hui dans le contexte de cette étude sur l'appui aux familles à la suite du décès d'un enfant.
[Traduction]
Notre présentation vous donnera des renseignements sur la mortalité chez les enfants et les jeunes au Canada et elle mettra l'accent sur les décès de nourrissons.
Nous commencerons par vous donner un peu de contexte pour vous expliquer l'évolution de la présentation.
Statistique Canada détient actuellement des renseignements sur les soins à domicile et les soins donnés et reçus pour des problèmes de santé de longue durée. Malheureusement, après une évaluation minutieuse, pour donner suite à la demande du Comité, nous pouvons confirmer que ces fonds de données ne contiennent pas de renseignements sur le soutien fourni aux familles après la perte d'un enfant. Ces fonds de données ne contiennent pas suffisamment de renseignements sur le profil des enfants en ce qui concerne leur état de santé pour donner suite à votre demande.
Toutefois, Statistique Canada possède des données sur les mortinaissances et les décès d'enfants au Canada. Nous soulignerons dans cette présentation certains des renseignements disponibles sur ces décès.
Voici les principaux messages de la présentation d'aujourd'hui: la mortalité infantile chez les enfants de moins d'un an représente plus de la moitié de tous les décès d'enfants et de jeunes, c'est-à-dire les gens de 19 ans et moins. Les décès de nouveau-nés de moins d’un jour représentent plus de la moitié des cas de mortalité infantile. Le nombre total de mortinaissances, soit les morts foetales, a augmenté au cours des 25 dernières années.
À la diapositive 3, je vous présente un système décentralisé d'enregistrement et de statistiques de l'état civil pour vous donner une idée du contexte. Le système national de statistiques de l'état civil se fonde sur la coopération et la collaboration entre les 13 registres des statistiques de l'état civil des provinces et des territoires et le gouvernement fédéral, qui est représenté par Statistique Canada.
[Français]
L'enregistrement civil des naissances, des décès, des mortinaissances et des mariages est la responsabilité des provinces et des territoires. Chaque registraire provincial et territorial est régi par la Loi sur les statistiques de l'état civil de son propre secteur de compétence. La collecte et la diffusion des statistiques nationales de l'état civil sont la responsabilité de l'organisme central de statistique du Canada. Statistique Canada est régi par la Loi sur la statistique fédérale.
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Je vais m'occuper de la suite.
À la diapositive suivante, nous avons un graphique qui présente la ventilation des décès d'enfants et de jeunes au Canada par groupe d'âge en 2016.
Il y a eu 267 000 décès en 2016. Parmi ces décès, 3 120 étaient des enfants et des jeunes de 19 ans et moins. Cela représente 1 % de tous les décès.
Comme vous pouvez le voir grâce à la grande partie en bleu pâle, la mortalité infantile représentait 56 % de ces décès. Les enfants de cinq à neuf ans, soit la partie en gris, représentaient le plus faible pourcentage de décès d'enfants et de jeunes, soit 5 %. La proportion de décès survenus dans chaque groupe d'âge est restée constante au cours des 25 dernières années.
[Français]
La prochaine diapositive décrit la tendance de la mortalité chez les enfants et les jeunes au Canada depuis 1991 par groupe d'âge. Au cours des 25 dernières années, la mortalité chez les enfants et les jeunes a diminué dans toutes les catégories d'âge. C'est la baisse de la mortalité infantile — une diminution de 832 décès — qui a le plus contribué à la diminution globale.
[Traduction]
Je vais maintenant vous présenter les différences entre les taux de mortalité chez les enfants et les jeunes dans les provinces et les territoires, et cela se trouve à la diapositive 6.
Dans le tableau, les cellules rouges indiquent des taux supérieurs à la moyenne canadienne; les cellules jaunes indiquent des taux égaux à la moyenne canadienne, et les cellules vertes indiquent des taux inférieurs à la moyenne canadienne.
La variabilité des taux de mortalité est la plus forte chez les enfants en bas âge; les taux varient entre 3,5 en Colombie-Britannique et 17,7 au Nunavut. Dans le tableau, deux provinces ressortent en raison de tendances concernant leurs taux de mortalité chez les enfants et les jeunes. Les taux de la Saskatchewan sont supérieurs à la moyenne canadienne pour chaque groupe d'âge, tandis que les taux du Québec sont égaux ou inférieurs à la moyenne canadienne pour tous les groupes d'âge.
[Français]
La prochaine diapositive montre la tendance en matière de mortalité infantile par groupe d'âge, de 1991 à 2016.
La mortalité infantile chez les moins de 1 an a diminué dans tous les groupes d'âge, à l'exception du groupe d'âge des moins de 1 jour. La baisse la plus prononcée du nombre de décès a eu lieu chez les bébés de 1 à 11 mois, ce nombre étant passé de 935 décès en 1991 à 450 décès en 2016. Les groupes d'âge de 1 à 11 mois et de 1 à 6 jours affichent les plus fortes baisses relatives, soit 51 %.
[Traduction]
Le tableau suivant présente une ventilation des décès d'enfants en bas âge par groupe d'âge, et cela se trouve à la diapositive 8.
Dans l'ensemble, 1 741 enfants en bas âge sont décédées en 2016. Près des trois quarts de ces décès sont survenus dans le groupe d'âge de moins d'un mois, et plus de la moitié des enfants en bas âge décédés étaient des nouveau-nés de moins d'un jour.
Enfin, le nombre de décès d'enfants en bas âge a tendance à diminuer avec l'âge; le nombre de décès était le plus faible dans le groupe d'âge de 6 à 11 mois.
Nous allons maintenant porter notre attention sur les principales causes de décès au Canada. Nous sommes à la diapositive 9. Ce graphique à barres présente les cinq principales causes de mortalité infantile en 2016. La majorité des enfants en bas âge sont morts des suites de malformations congénitales ou d'anomalies chromosomiques, et la deuxième cause de décès en importance chez les enfants en bas âge est la brièveté de la gestation ou un poids insuffisant à la naissance.
Bien que le syndrome de mort subite du nourrisson ne fasse pas partie de la liste des principales causes de décès en 2016, il faisait auparavant partie des cinq principales causes de décès. Depuis 2012, ce concept n'est plus utilisé par la plupart des médecins certificateurs au Canada. Par conséquent, il n'est plus possible de compiler le nombre de décès attribuables au syndrome de mort subite du nourrisson au Canada. Les décès qui étaient à l'époque confirmés comme étant liés au syndrome de mort subite du nourrisson se trouvent maintenant dans la catégorie « inconnu ».
[Français]
En 2017, 3 159 mortinaissances, ou morts foetales, ont été dénombrées au Canada, et moins du tiers de ces décès sont survenus à une gestation de 28 semaines ou plus. Bien que le nombre total de mortinaissances ait augmenté depuis 1991, le nombre de morts foetales tardives à 28 semaines ou plus a diminué de 23 %.
La dernière diapositive montre les taux de mortinaissances et de mortalité périnatale, qui est la période s'échelonnant de 28 semaines de gestation jusqu'à 6 jours après la naissance.
Cette mortalité diffère selon les provinces et les territoires.
Les provinces de l'Atlantique ont des taux égaux à la moyenne ou en deçà de celle-ci, à l'exception de l'Île-du-Prince-Édouard, où le taux de mortalité périnatale est plus élevé que la moyenne canadienne.
Le Québec et l'Alberta ont des taux en dessous de la moyenne canadienne, alors que l'Ontario, le Manitoba et les territoires ont des taux au-dessus de la moyenne canadienne.
Quoique la Colombie-Britannique ait un taux de mortalité périnatale en dessous de la moyenne canadienne, le taux de mortinaissances y est le plus élevé parmi les provinces.
La Saskatchewan a un taux de mortinaissances en deçà de la moyenne canadienne, mais le taux de mortalité périnatale y est plus élevé que la moyenne canadienne.
[Traduction]
Voilà qui fait le tour des renseignements que nous avions à vous présenter aujourd'hui. Nous serons ravis de répondre à vos questions.
:
D'accord. Je le comprends. Si vous n'êtes pas certain de la réponse, je ne m'attends pas à ce que vous donniez une réponse au hasard. C'est correct. Nous sommes ici pour essayer d'obtenir des renseignements, et c'est parfaitement correct.
Je m'adresse maintenant aux représentants de Service Canada, soit M. MacPhee et Mme Astravas. Je sais que vous avez peut-être entendu certaines de ces questions lorsque vous avez témoigné devant le Comité l'autre jour, mais je ne suis pas certain que nous avons eu le temps de toutes les poser.
L'un des points que nous avons certainement entendus à maintes reprises de la part des intervenants, c'est la nécessité d'avoir un guichet unique, soit un site Web ou une ligne téléphonique à fin précise. Est-ce quelque chose que Service Canada a déjà envisagé? Est-ce une possibilité?
Selon les commentaires que nous avons entendus des intervenants, cela semble être le point sur lequel ils s'entendent vraiment. Lorsque les gens se retrouvent dans une telle situation, il y a beaucoup de confusion quant à l'endroit où se rendre pour avoir accès aux programmes. Nous avons certainement entendu les histoires de personnes qui doivent aller à la banque pour rembourser des prestations d'assurance-emploi, par exemple. Serait-il possible d'avoir un guichet unique, à défaut d'une meilleure description, ou une ligne téléphonique ou un site Web précis pour avoir de l'information en cas de décès d'un nourrisson et de deuil?
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Merci, monsieur le président.
Je veux donner suite à la question soulevée par mon collègue, M. Barlow. Dans toutes les audiences que nous avons tenues jusqu'à maintenant et dans les propos des témoins qui ont comparu, trois thèmes sont ressortis.
Il y a notamment la détresse financière que connaît une personne alors qu'elle traverse une période difficile de sa vie. Le gouvernement devrait se préoccuper principalement de la structure indifférente avec laquelle les gens doivent composer en l'absence d'un guichet précis auquel s'adresser. Les doléances concernaient l'assurance-emploi, Service Canada et un certain nombre de prestations pour enfants, et chaque cas est légèrement différent. Les situations ne sont pas pareilles.
J'ai pu le constater dans ma circonscription. Même en s'intéressant seulement à l'assurance-emploi, ce n'est pas simple. Le processus est lourd alors que les gens traversent une période très difficile.
Comment Service Canada gérera-t-il la question? Des témoins ont indiqué qu'il faudrait offrir une ligne réservée à cette fin, avec des gens formés pour traiter avec les personnes qui subissent un deuil, et la situation peut varier d'une région à l'autre. C'est un gros problème qui a été porté à l'attention du Comité, un problème qui, bien franchement, devrait être résolu par le gouvernement et qui aurait dû être réglé maintenant.
Pourriez-vous traiter brièvement de la question? L'offre de service est un labyrinthe où il est difficile de se retrouver. J'ai vu, en lisant votre document, d'excellentes statistiques sur le temps qu'il faut en moyenne pour faire ceci ou faire cela, mais ce n'est pas le monde réel. Le système est lourd et indifférent, et il est difficile de s'y retrouver.
D'après les témoignages de ce matin, des gens ne peuvent recevoir de prestations en cas de deuil, mais s'ils demandent à leur médecin de dire qu'ils ne se sentent pas bien, ils peuvent en recevoir. Le deuil devrait faire partie des motifs permettant de recevoir des prestations de maladie du programme d'assurance-emploi, et c'est possible si on procède d'une certaine manière: les gens se font dire que s'ils disent telle ou telle chose, ils ne seront pas admissibles; ils doivent donc simplement indiquer à leur médecin qu'ils ne se sentent pas bien ou qu'ils subissent du stress.
Nous ne devrions pas obliger les gens à fournir des renseignements complètement faux.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie les représentants de Statistique Canada. Il s'agit là de données importantes, qui doivent nécessairement faire partie de notre rapport.
Madame Astravas, j'ai vraiment été heureuse d'entendre que vous aviez suivi très attentivement les audiences de notre comité. Comme nous, vous avez donc pris connaissance des besoins des parents endeuillés. Les experts nous ont confirmé la pertinence de tenir compte du temps dont ces parents ont besoin pour vivre leur deuil.
Dans votre conclusion, vous avez souligné la difficulté qui se pose, à savoir que l'éventail de programmes de soutien est destiné aux travailleurs admissibles. C'est le problème auquel nous devons faire face en tant que comité. Tous les parents endeuillés ont besoin de ce soutien. Or, d'après ce que j'ai entendu, dans sa forme actuelle, le programme d'assurance-emploi n'est pas ce qu'il y a de mieux pour les parents endeuillés. En effet, il s'adresse à ce 40 % de travailleurs admissibles. On constate aussi que c'est une moyenne, étant donné que le pourcentage d'admissibilité chez les femmes, qui sont nécessairement toutes touchées par la perte d'un enfant, n'est que de 35 %.
Plusieurs témoins nous ont dit que le processus, à Service Canada, était conçu davantage pour des gens ayant perdu leur emploi. Des parents endeuillés ont dû présenter leur demande à deux ou trois reprises, du fait qu'on la jugeait non recevable. D'autres parents ont vu leur demande refusée. Certains ont dit que le fait de faire la file à Service Canada au même titre que des gens ayant perdu leur emploi était difficile pour eux, la situation de tous ces gens n'étant pas de même nature que la leur. D'autres témoins, des femmes, nous ont dit qu'elles n'étaient pas admissibles à l'assurance-emploi après leur congé de maternité.
Vous nous avez présenté ce que vous offriez, mais compte tenu de ces défis, envisagez-vous de créer d'autres programmes, à l'extérieur du cadre de l'assurance-emploi, pour que 100 % des parents qui vivent un deuil et qui ont besoin d'appui soient admissibles à des prestations?
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Je comprends bien cela, mais vous faites tout de même partie de ce ministère. La mission de la caisse d'assurance-emploi est claire. Elle est destinée aux gens qui ont perdu leur emploi, et elle permet d'offrir de la formation. À mon avis, plus on pige dans la caisse, plus on fait en sorte qu'elle s'éloigne de sa mission première.
Bien que vous travailliez dans le domaine de l'assurance-emploi, j'aimerais savoir si vous avez l'impression qu'à l'intérieur de votre ministère, on est d'accord pour dire que les besoins en santé sont de plus en plus élevés. Ce n'est pas le sujet de notre étude, mais il reste qu'un Canadien sur deux est exposé au risque d'être atteint d'un cancer. Même dans les cas de maladie, on ne pourra pas toujours piger dans la caisse d'assurance-emploi.
Plusieurs témoins nous ont parlé de la question du nombre de semaines. Lors de la dernière séance, une psychologue a même dit que pas moins de 15 à 20 semaines étaient nécessaires. Elle a parlé d'un programme de prestations de deuil flexible, étant donné que le choc associé au deuil ne survient pas toujours immédiatement et qu'il se manifeste parfois quelques semaines plus tard.
Avez-vous réfléchi à des recommandations quant au nombre spécifique de semaines nécessaire? Au fond, il s'agit d'un congé de maladie particulier lorsqu'il est question de deuil.
:
Merci, monsieur le président.
Je salue nos témoins et les remercie de comparaître ce matin.
Je demanderais d'abord à M. MacPhee de nous expliquer quelle formation Service Canada offre à ses employés, le cas échéant, pour les sensibiliser afin de composer avec les situations de personnes ou de parents qui sont déjà, de toute évidence, déjà perturbés et en deuil?
Je comprends et respecte le fait que les préposés de Service Canada répondent à des milliers d'appels, mais des témoins nous ont indiqué que certains préposés étaient quelque peu insensibles. Service Canada offre-t-il des programmes à ce sujet?
Mme Astravas peut peut-être répondre à cette question également.
Monsieur MacPhee, Service Canada offre-t-il des programmes pour permettre à ses employés de mieux composer avec ce genre de situations?
:
Merci à tous de témoigner aujourd'hui.
J'ai deux ou trois questions. Je veux revenir aux propos de mon collègue John Barlow sur Statistique Canada, car le fait qu'on n'utilise plus le terme de syndrome de mort subite du nourrisson, ou SMSN, depuis 2012 suscite chez moi une certaine confusion.
Je suis mère de deux enfants. J'ai eu mon premier enfant en 2013, et les infirmières et les médecins employaient certainement ce terme. D'après ce que je comprends, en cas de syndrome de mort subite du nourrisson, on trouve son enfant mort à notre réveil. Voilà ce que c'est.
Je ne comprends pas pourquoi on considère qu'il s'agit d'une cause inexpliquée si le SMSN correspond à un décès inexpliqué. Nous savons que nous ignorons la cause du décès. Je tente de comprendre la différence.
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Merci, monsieur le président.
Mme Astravas, vous n'avez pas eu le temps de répondre à ma dernière question. Je veux m'assurer que vous allez bien nous faire parvenir l'information sur le nombre de semaines de prestations spéciales que les gens ont utilisées au cours des cinq dernières années, sur le nombre de personnes qui ont utilisé le maximum de 15 semaines de prestations et sur le nombre de personnes qui auraient eu besoin de plus de 15 semaines de prestations.
Comme l'a dit mon collègue M. Richards, j'espère que vous n'aurez pas à me répondre que ce n'est pas à vous qu'il faut poser ma prochaine question.
J'ai beaucoup d'admiration pour le travail des gens de la Bibliothèque du Parlement et pour tout le contenu informatif qui nous est fourni. Dans le document qui a été préparé pour nous, il est question des programmes existants relevant d'Emploi et Développement social Canada, notamment des prestations spéciales de l'assurance-emploi et de la subvention pour jeunes victimes de crimes.
Les données fournies ont toujours été très fiables. Avant de poser ma question sur un autre programme, je dois dire que je suis étonnée que cette énumération ne contienne pas l'allocation — dont le nom m'échappe — à laquelle vous avez fait allusion en réponse à une question de mon collègue M. Morrissey. Je comprends difficilement pourquoi elle n'est pas mentionnée dans les programmes existants.