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Bonjour. Monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du Comité et tous ceux qui participent à la réunion d'aujourd'hui.
Les Canadiens se réjouissent que le Comité permanent des ressources humaines, du développement des compétences, du développement social et de la condition des personnes handicapées procède à une étude officielle des invalidités épisodiques. J'aimerais remercier Drew Woodley, d'Epilepsy Ontario, et Shauna MacKinnon, de Fort McMurray, de leur appui extraordinaire à la motion M-192.
Je tiens à remercier tout particulièrement Julie Kelndorfer et la Société canadienne de la sclérose en plaques, dont le soutien a grandement contribué à faire en sorte que cette motion soit étudiée par le Comité.
Au cours des derniers mois, j'ai entendu des milliers de Canadiens qui ont des invalidités épisodiques, attribuables notamment à l'épilepsie, à la maladie de Crohn, au diabète, à l'arthrite et à la sclérose en plaques, de même qu'à de nombreuses autres causes. Il est indéniable que les invalidités épisodiques sont traitées différemment des autres maladies chroniques et invalidités dans les politiques gouvernementales.
Ces inégalités ont des effets négatifs sur les personnes atteintes d'invalidités épisodiques et leurs proches. Au Canada, le soutien aux personnes handicapées repose sur un paradigme binaire, soit qu'on peut travailler ou qu'on ne peut pas travailler. Cependant, la situation des personnes atteintes d'invalidités épisodiques n'est pas aussi tranchée. En effet, ces personnes ont des besoins spéciaux.
Les personnes atteintes d'invalidités épisodiques ont besoin d'un soutien à l'emploi, d'un soutien du revenu et d'un soutien en cas d'invalidité améliorés, ainsi que d'un accès accru à des traitements, à des soins complets et au logement. Il faut investir dans la recherche fondamentale sur les invalidités épisodiques et mettre à jour les programmes destinés aux personnes handicapées, afin que les invalidités épisodiques soient ajoutées à la définition générale d'incapacité. Ces changements sont fondamentaux pour assurer l'égalité des personnes souffrant d'invalidités épisodiques.
C'est à nous, le gouvernement canadien, de prendre position et de faire de la lutte contre la sclérose en plaques et d'autres invalidités épisodiques une priorité. J'ai hâte d'entendre nos témoins d'aujourd'hui et j'apprécie le travail de tous dans ce dossier.
Merci.
Je me considère comme l'une des personnes les plus chanceuses au monde. J'ai reçu un diagnostic de sclérose en plaques en janvier 1998. J'ai eu de la chance parce que j'avais un médecin de famille qui a reconnu tout de suite mes symptômes. Je vivais dans une ville où il y avait une clinique spécialisée dans la sclérose en plaques. Un des neurologues que j'ai consultés était un clinicien bien connu et respecté. J'ai une vision positive de la vie. Je suis instruite et j'ai une curiosité naturelle pour tout, surtout pour le cerveau. La recherche sur la sclérose en plaques est devenue mon nouveau passe-temps.
Lorsque j'ai été mise à pied il y a neuf ans, je suis retournée à l'école pour obtenir un diplôme en administration, afin de trouver du travail. Après avoir occupé deux emplois à temps partiel pendant un an à Halifax, sans avantages sociaux et sans perspectives d'avenir, j'ai laissé derrière moi ma famille et mes amis pour aller travailler à Fort McMurray.
J'essaie de m'occuper de moi-même. Je fais du conditionnement physique trois fois par semaine et je suis bénévole dans ma collectivité. J'ai été un cobaye pour la recherche sur la sclérose en plaques et je continue d'enrichir les connaissances sur cette maladie en participant aux recherches menées par la communauté médicale. J'ai participé à 11 longues randonnées à vélo pour recueillir des fonds pour la Société canadienne de la sclérose en plaques. J'essaie de sensibiliser les gens à cette maladie.
Je vous dis tout cela pour illustrer mon sens des responsabilités envers moi-même, ma famille et les autres personnes atteintes de sclérose en plaques, mais j'ai peur pour mon avenir. Qu'arrivera-t-il si je deviens handicapée?
La nature même de la sclérose en plaques fait en sorte que je ne sais pas quand ma condition va s'améliorer. Je ne sais d'ailleurs pas si elle va s'améliorer. Je me sens et j'ai l'air bien en ce moment, mais la semaine prochaine, je pourrais être en fauteuil roulant. Si je devenais invalide la semaine prochaine, je ne serais peut-être pas admissible aux prestations d'assurance-emploi, de maladie ou d'invalidité du Régime de pensions du Canada, parce que je ne sais pas combien de temps durera mon invalidité.
La première question qu'on vous pose lorsque vous remplissez des formulaires pour déterminer si vous êtes invalide, c'est si votre invalidité a duré ou devrait durer pendant une période continue d'au moins 12 mois. Vous seriez autant à même que moi d'estimer cela. Cependant, les seules options de réponses à cette question sont oui ou non.
J'apprécie vraiment l'universalité des soins de santé. Cependant, si je deviens invalide et que je suis incapable de travailler, comment ferai-je pour payer mes frais médicaux? J'ai une certaine couverture au travail, mais je paie aussi pour une assurance-maladie privée. Sans cela, je crains que j'aurais à choisir entre aller chez le dentiste et payer mon loyer. Je vis en Alberta, où mon médicament contre la sclérose en plaques est en grande partie couvert par la province. Je dois tout de même payer mensuellement pour une assurance privée supplémentaire, afin de pouvoir continuer à le prendre.
J'ai reçu un diagnostic de dépression cinq ans avant de développer la sclérose en plaques, ce qui n'est pas inhabituel. Cela se produit fréquemment chez les personnes atteintes de sclérose en plaques. Dans mon cas et dans bien d'autres, la dépression nuit au jugement et à la capacité d'interagir avec les autres. Heureusement pour moi, je prends des médicaments pour cela depuis des années, ce qui m'a permis de vivre ma vie à peu près à l'abri de la dépression. D'autres n'ont pas cette chance, que ce soit grâce aux médicaments ou à des techniques pour s'en sortir. Si vous êtes déjà déprimé et que vous faites face à une invalidité, à une perte de revenu et peut-être à des changements dans la dynamique familiale à cause de cela, les formulaires à remplir et les démarches auprès de l'assurance-emploi ou de Service Canada représentent une tâche monumentale.
Si je deviens handicapée, je devrai maintenir un réseau de soutien social. Je ne peux pas le faire sans un revenu quelconque. J'ai vu des jeunes atteints de sclérose en plaques être obligée de vivre dans des établissements de soins infirmiers parce qu'ils ne sont pas en mesure — et ne peuvent tout simplement pas se permettre — de s'occuper d'eux-mêmes. Je ne veux pas être cette personne en fauteuil roulant qui attend avec inquiétude que quelqu'un de familier vienne s'occuper d'elle ou qui se demande si on lui servira encore du pain de viande ce soir. Je veux continuer de profiter pleinement de la vie.
Si j'ai une rechute et que je suis hors circuit pendant six mois ou plus, je serai en difficulté financière. Si je me cassais une jambe, je saurais à peu près combien de temps je peux m'attendre à être absente du travail et à avoir un revenu réduit. Dans le cas de la sclérose en plaques et des autres invalidités épisodiques, personne n'est capable de le dire.
Je suis réaliste. Je sais que je serai probablement handicapée à un moment donné, mais ma plus grande crainte n'est pas de perdre la capacité de marcher ou la vue. Ce que je crains le plus, c'est de ne plus avoir la capacité de continuer à travailler et de contribuer financièrement à mon bien-être.
Je suis parmi les personnes atteintes de sclérose en plaques qui ont de la chance. Je travaille actuellement à temps plein pour une entreprise qui me respecte et me soutient. J'ai un système de soutien en dehors du travail et j'ai les outils pour me défendre. Tout le monde n'a pas cette chance. C'est pourquoi je suis ici aujourd'hui.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
Bonjour. Je tiens à remercier le Comité des ressources humaines, du développement des compétences, du développement social et de la condition des personnes handicapées de se pencher sur les besoins des personnes atteintes d'invalidités épisodiques et de m'avoir invité à témoigner aujourd'hui. Je vais surtout parler de l'épilepsie, mais bon nombre des problèmes que je vais mentionner sont communs aux invalidités épisodiques.
L'épilepsie est un trouble du cerveau caractérisé par des crises récurrentes. Les crises peuvent prendre diverses formes selon la personne et la partie du cerveau touchée. Elles sont généralement traitées au moyen de médicaments, mais d'autres traitements comme la chirurgie et un régime alimentaire peuvent aussi être utilisés au besoin, selon la forme qu'elles prennent.
Plus d'un quart de million de Canadiens vivent avec l'épilepsie, et environ 30 % d'entre eux n'arrivent pas à contrôler efficacement leurs crises. Au-delà des crises elles-mêmes, les personnes atteintes d'épilepsie sont profondément touchées par les effets psychologiques, sociaux et personnels qu'elles peuvent avoir. Les taux de problèmes de santé mentale et de chômage sont plus élevés chez les personnes atteintes d'épilepsie. Le sentiment de peur quant au moment où se produira la prochaine crise et à la perte d'indépendance sont répandues. Les effets secondaires des médicaments nécessaires pour contrôler les crises comprennent des effets sur l'humeur, le comportement, le sommeil, la concentration, la mémoire et l'énergie.
L'épilepsie est véritablement une maladie épisodique. Les crises proprement dites ne se produisent pas selon un calendrier fixe. Lorsque des crises surviennent, elles ne durent habituellement que quelques minutes et sont suivies d'une période de récupération, et elles ne nécessitent pas nécessairement une visite à l'hôpital. Elles peuvent perturber considérablement, ou seulement temporairement, la journée d'école ou de travail d'une personne. L'impact de l'épilepsie sur l'emploi a souvent moins à voir avec une crise en particulier qu'avec la fréquence des crises ou les problèmes psychosociaux qui affectent la capacité de la personne à fonctionner.
Les personnes qui font des dizaines de crises d'épilepsie par jour ont beaucoup de difficulté à conserver leur emploi. D'autres, qui ont des crises moins fréquentes et un milieu de travail favorable, pourraient connaître moins de perturbations au chapitre de leur emploi. Cependant, pour beaucoup de personnes atteintes d'épilepsie, la réalité se situe quelque part entre les deux. Des gens peuvent passer des jours ou des semaines entre deux crises, mais en avoir plusieurs en peu de temps. D'autres peuvent en avoir souvent, mais de façon imprévisible. Ces situations peuvent être éprouvantes sur les plans physique et émotionnel.
Au-delà des crises proprement dites, les troubles cognitifs et de mémoire qui peuvent accompagner des crises fréquentes sont bien réels, tout comme les effets secondaires des médicaments, comme les changements de comportement, les perturbations du sommeil, de même que la léthargie et la somnolence, qui ont une incidence sur la capacité d'emploi ou qui limitent la quantité de travail qu'une personne peut faire. Certains déclencheurs, c'est-à-dire les facteurs susceptibles de provoquer des crises — comme le stress ou les longues heures de travail —, augmentent souvent la probabilité ou la fréquence des crises chez les personnes atteintes d'épilepsie. À cela vient s'ajouter le fait que de nombreuses personnes ne veulent pas divulguer leur état à leur employeur par crainte de perdre leur emploi.
Les comorbidités, c'est-à-dire les autres affections dont la prévalence est supérieure à la moyenne chez les personnes atteintes d'épilepsie — comme les problèmes de santé mentale —, exacerbent ces difficultés. Dans certains cas, en particulier si le diagnostic d'épilepsie survient lorsque la personne est un enfant, la vie des parents peut également être considérablement perturbée. Le fait de devoir ramener son enfant à la maison après une crise et les autres défis liés au soutien d'un enfant souffrant d'un problème de santé grave peuvent facilement amener un parent à quitter le marché du travail.
Tout cela peut avoir des effets importants sur la capacité de travailler, au-delà de la période relativement courte pendant laquelle une personne a une crise et doit récupérer. Comme d'autres l'ont fait remarquer, dans le contexte du filet de sécurité sociale du Canada, une personne est trop souvent définie comme ayant une incapacité ou non. L'incapacité est considérée comme temporaire ou permanente, mais pas épisodique — et on détermine si quelqu'un peut ou ne peut pas travailler. L'épilepsie ne s'inscrit tout simplement pas dans ce modèle.
Les prestations d'invalidité du RPC n'ont pas la souplesse nécessaire pour être utilisées en cas de perturbations répétées, mais non permanentes, de la capacité de travailler. De plus, pour être admissible, il faut des antécédents d'emploi comprenant des niveaux de cotisation minimum au RPC. En fait, seules les personnes atteintes d'épilepsie grave et persistante qui ont pu travailler pendant une bonne partie de leur vie adulte immédiatement avant que débutent les crises sont admissibles.
Une personne atteinte d'épilepsie peut connaître des interruptions répétées de son emploi au cours d'une année, mais la durée relativement courte de celles-ci ne lui donne pas droit aux prestations de maladie de l'assurance-emploi, même si au bout du compte, les conséquences peuvent être comparables à celles que subit une personne dont l'emploi a été interrompu suffisamment longtemps pour qu'elle soit admissible au programme. Les personnes qui demandent le crédit d'impôt pour personnes handicapées ont souvent de la difficulté à expliquer comment les effets de l'épilepsie et d'autres comorbidités, ainsi que la nature épisodique de la maladie, ont un impact très réel sur leur vie au quotidien, et elles ne touchent donc pas le crédit.
La création d'une définition plus souple de l'incapacité, afin d'inclure les invalidités épisodiques — soit avec une couverture partielle continue, ou avec une nouvelle catégorie pour de telles situations — aurait un impact important sur la vie des personnes atteintes d'épilepsie dont les crises sont mal contrôlées et de leur famille.
Nous espérons que le gouvernement examinera et mettra à jour les critères de ces programmes. Merci.
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Merci, monsieur le président.
Bonjour. La Société de la sclérose en plaques tient à remercier le député David Yurdiga d'avoir parrainé la motion M-192 et le Comité de prendre le temps d'étudier la question et de formuler des recommandations pour améliorer la vie des Canadiens atteints d'invalidités épisodiques.
Permettez-moi de commencer par une histoire.
Imaginez une diplômée universitaire de 29 ans, mariée et mère d'un fils d'un an, qui commence sa carrière dans le secteur sans but lucratif. Un jour, elle entre dans le cabinet du médecin et repart sans savoir ce que l'avenir lui réservera. Pourquoi? Parce qu'elle vient de recevoir un diagnostic de sclérose en plaques. Cette femme, c'est moi il y a 14 ans.
Comment réagiriez-vous si on vous disait que vous avez une maladie imprévisible et souvent invalidante du système nerveux central, qui affecte votre cerveau et votre moelle épinière, et qu'on ne peut pas vous prédire ce qui vous attend? On vous dit que vous faites partie des 11 personnes diagnostiquées chaque jour, que cela arrive trois fois plus souvent aux femmes qu'aux hommes et que le Canada affiche l'un des taux les plus élevés de sclérose en plaques au monde, avec plus de 77 000 Canadiens atteints de cette maladie. Le problème, c'est qu'on ne puisse pas vous dire quels seront les symptômes, quand ils se produiront et quelle sera leur gravité, comme ceux que j'ai connus, soit de la fatigue, de la douleur, de l'engourdissement, des spasmes, des tremblements, des vertiges et de la faiblesse. C'est parce que les symptômes de la sclérose en plaques dépendent de la partie du cerveau et de la moelle épinière qui est touchée. Ils peuvent varier grandement d'une personne à l'autre et, à l'occasion, chez la même personne.
J'ai quitté le bureau du médecin, je suis entrée dans ma voiture, j'ai téléphoné à mon mari, j'ai pleuré et je lui ai dit: « Quoi qu'il arrive, s'il te plaît, je ne veux pas me retrouver dans un établissement de soins de longue durée ». Pourquoi ai-je réagi de cette façon? Parce que c'est ce que je savais de la sclérose en plaques à l'époque. Ma tante est décédée dans la cinquantaine alors qu'elle était atteinte de la forme progressive de la sclérose en plaques. Elle ne pouvait se déplacer seule ni parler, et elle ne pouvait que hocher la tête. Elle vivait dans un établissement de soins de longue durée avec des personnes de 20 ou 30 ans plus âgées qu'elle. J'avais peur que cela m'arrive. Je ne savais pas qu'il y avait d'autres personnes atteintes de cette maladie, sans que cela soit la forme progressive dont ma tante était atteinte. On m'avait diagnostiqué une forme cyclique de la sclérose en plaques.
La forme cyclique de la sclérose en plaques est caractérisée par des périodes imprévisibles, mais clairement définies, au cours desquelles les symptômes se manifestent. Les poussées peuvent avoir des durées variables, allant de quelques jours à plusieurs mois, et elles sont suivies par des périodes de rémission, au cours desquelles de nombreuses fonctions reviennent. Environ 85 % des personnes qui reçoivent un diagnostic de sclérose en plaques ont cette forme, que l'on désigne aussi par invalidités épisodiques.
La sclérose en plaques touche tous les Canadiens. C'est une maladie qui affecte non seulement les personnes qui en sont atteintes, mais aussi les familles qui mettent de l'énergie pour gérer la réalité de la sclérose en plaques. La nature imprévisible, épisodique et progressive de la sclérose en plaques fait en sorte qu'il est difficile de maintenir une sécurité financière et de naviguer dans les systèmes de santé et de soutien communautaire, y compris l'accès à des traitements, à des soins et à un logement approprié.
Quand j'ai reçu mon diagnostic, je m'inquiétais de la sécurité financière de notre famille. Mon fils n'avait qu'un an. Nous commencions dans la vie. Nous avions une hypothèque, des paiements de voiture, des prêts étudiants à rembourser et d'autres dépenses. Qu'allait-il arriver si j'avais une rechute et que je ne pouvais pas travailler à temps plein et que je devais travailler à temps partiel tout en me rétablissant? Y avait-il des soutiens financiers disponibles? Ce que j'ai appris alors, et qui est toujours pertinent aujourd'hui, c'est que les programmes actuels de soutien du revenu et d'emploi pour les personnes handicapées au Canada n'ont pas été conçus en fonction des invalidités épisodiques. Bon nombre de ces programmes destinés à aider les personnes handicapées sont conçus en fonction d'un paradigme binaire — soit qu'on peut travailler ou qu'on ne peut pas travailler —, qui fait en sorte que de nombreuses personnes ayant des invalidités épisodiques veulent travailler, mais ont de la difficulté à le faire.
C'est pourquoi la Société de la sclérose en plaques recommande d'améliorer la sécurité du revenu et de l'emploi en rendant ces mesures de soutien et ces programmes plus souples et inclusifs, afin que les invalidités épisodiques soient incluses dans la définition de base de l'incapacité, que les critères d'admissibilité soient modifiés et que les politiques et les lois s'appliquant à tous les programmes soient mises à jour, comme les prestations de maladie de l'assurance-emploi, les prestations d'invalidité du Régime de pensions du Canada et le crédit d'impôt pour personnes handicapées.
Le fait que j'aie pu conserver mon emploi a signifié que j'ai eu accès à des médicaments modificateurs de l'évolution de la sclérose en plaques approuvés par Santé Canada pour réduire les rechutes et la progression de l'invalidité. Comme j'ai pu avoir accès à ces médicaments et à d'autres services de santé complémentaires, j'ai pu continuer à travailler. Cela devient un cercle vicieux. Rester en meilleure santé pendant de plus longues périodes et réduire la gravité des épisodes de la maladie lorsqu'ils surviennent sont des facteurs clés du maintien en emploi des personnes souffrant d'invalidités épisodiques. L'accès à des médicaments abordables et à des prestations de santé est impératif. L'accès aux traitements et aux soins de santé est essentiel pour les personnes atteintes d'invalidités épisodiques.
Cette maladie, la sclérose en plaques, crée une vie marquée par l'incertitude et l'imprévisibilité, mais ce qui devrait et peut être certain et prévisible, ce sont les mesures de soutien offertes aux personnes atteintes de sclérose en plaques et d'invalidités épisodiques. Je félicite le Comité d'étudier cette motion et de contribuer ainsi à sensibiliser les gens aux invalidités épisodiques au Canada. L'examen des politiques et des lois sous l'angle des invalidités épisodiques et la recommandation de changements importants nous permettront d'obtenir plus d'équité dans les mesures de soutien pour les Canadiens qui vivent avec ce genre d'invalidités.
Merci beaucoup de m'avoir donné l'occasion de prendre la parole.
En 2014, ma femme a reçu un diagnostic de sclérose en plaques, et cela a pris beaucoup de temps. Elle avait des problèmes de vertiges, et personne ne savait de quoi il s'agissait. Elle est passée d'un spécialiste à l'autre, et elle a reçu son diagnostic après une visite à l'urgence, où elle a subi une scintigraphie cérébrale qui a permis de diagnostiquer la sclérose en plaques.
C'est aux étapes suivantes que se sont posés les défis. De quoi s'agissait-il? De l'absence de soutien disponible. Heureusement qu'il y avait la Société de la sclérose en plaques, qui nous a fourni beaucoup d'information, mais le fait de ne pas savoir ce que nous réservait demain... Pour ma femme, à l'heure actuelle, parfois lorsque nous allons à une réception, de simples lumières qui clignotent déclenchent une crise. Tout à coup, elle ressent de la douleur et nous devons partir.
J'interpelle souvent ma femme, et cela la gaffe. Parfois, elle est dans un brouillard. Elle ne communique pas vraiment avec moi. C'est pourquoi elle trouve cela agaçant, mais je m'inquiète vraiment qu'elle fasse une crise.
Il y a tellement d'inconnues. Pour ce qui est du soutien, j'entends parler de beaucoup de cas. Beaucoup de gens sont venus à notre bureau nous dire qu'ils ne sont pas admissibles aux prestations d'invalidité parce qu'ils ne sont pas vraiment invalides. Ils sont tout simplement incommodés. J'ai reçu beaucoup de lettres en ce sens. Vous savez quoi? Il faut modifier la définition d'incapacité, afin d'y inclure les invalidités épisodiques, pour les gens qui ne sont pas considérés comme admissibles par le système. Ces gens doivent affronter l'inconnu seuls, chercher de l'aide et se demander comment ils pourront subvenir à leurs besoins.
Heureusement, nous réussissons à nous en sortir et nous n'avions pas besoin d'un deuxième revenu, mais je m'inquiète vraiment des personnes et des familles qui n'ont pas ce luxe.
Il s'agit de veiller à ce que les familles soient fortes, à ce qu'elles puissent faire partie de la collectivité, et non pas être un fardeau, mais un élément positif. Nous avons besoin de l'aide du gouvernement à cet égard.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je remercie l'ensemble des témoins.
Dans le contexte de cette étude, j'aimerais tout d'abord faire preuve de transparence et communiquer une information personnelle qui est connue dans ma communauté depuis longtemps. J'ai en effet reçu un diagnostic de fibromyalgie en 2001.
Madame MacKinnon, je me suis donc bien reconnue dans votre parcours: cette façon de nous prendre en main pour vivre avec notre invalidité, mais aussi cette chance que nous avons. Je fais partie de l'association de la fibromyalgie de ma région et j'ai pu constater à quel point cela peut être difficile pour les femmes que je rencontre, car ce genre d'invalidité touche surtout des femmes. Il y a notamment à Saint-Hyacinthe une jeune femme qui s'est retrouvée, dans la vingtaine, dans une résidence pour personnes âgées. C'est difficile pour elle, mais elle est devenue présidente de l'association. Par ailleurs, en voyant la liste des invalidités épisodiques dans l'Enquête canadienne sur l'incapacité, j'imagine que la fibromyalgie est incluse dans la catégorie des douleurs chroniques, cette maladie n'apparaissant nulle part. Vous comprendrez donc que mes questions ne porteront pas sur votre quotidien puisque je le connais bien.
Je vais plutôt m'adresser aux représentants des deux associations, M. Woodley et, si je peux me permettre cette familiarité, Julie.
Certaines études démontrent que les personnes vivant avec des invalidités épisodiques risquent de se retrouver dans une situation financière pire si elles retournent au travail à temps partiel ou à un travail intermittent. Dans le cadre des programmes d'assurance-maladie ou d'assurance-emploi, il est vraiment important de s'y attarder parce que plusieurs personnes n'ont pas d'assurance privée. C'est dans cet esprit que j'ai déposé une motion qui fait écho à celle de mon collègue M. Yurdiga, dans laquelle je vise à entendre les experts, les malades et les professionnels de la santé sur une révision du programme actuel d'assurance-emploi, lequel n'offre que 15 semaines de prestations aux malades. Je suis d'avis qu'il faut prolonger cette période parce que nous savons que plus du tiers des malades ont épuisé les 15 semaines auxquelles ils ont droit.
J'aimerais donc vous entendre, M. Woodley et Julie, sur la façon dont nous devrions nous y prendre pour réformer la Loi sur l'assurance-emploi et bonifier ces prestations de maladie. Selon vous, combien de semaines seraient nécessaires et de quelle souplesse devrions-nous faire preuve lorsqu'il est question des invalidités épisodiques?
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Monsieur le président, membres du Comité, bonjour.
Je m'appelle Krista Wilcox. Je suis directrice générale du Bureau de la condition des personnes handicapées d'Emploi et Développement social Canada.
Je suis accompagnée de M. Andrew Brown, directeur général Politiques de l'assurance-emploi, Compétences et emploi, de M. Kris Johnson, directeur général de la Direction des prestations d'invalidité du Régime de pensions du Canada, et de Mme Gertrude Zagler, directrice générale par intérim des Programmes fédéraux, Programme du travail.
Je tiens tout d'abord à remercier le Comité de me donner l'occasion de discuter de cette question très importante. Bien que toutes les personnes ayant un handicap se heurtent à des obstacles à l'inclusion économique et sociale, les personnes ayant des invalidités épisodiques peuvent éprouver des difficultés particulières en raison de leur état.
[Traduction]
L'invalidité épisodique est caractérisée par des périodes de mieux-être et des périodes de maladie ou d'invalidité dont la gravité, la durée et la prévisibilité varient. Selon le Réseau des incapacités épisodiques, parmi les « exemples de maladies qui entraînent des invalidités épisodiques », il faut mentionner « la maladie mentale, l'arthrite, le VIH/sida, la sclérose en plaques, la maladie de Crohn et la colite et certaines formes de cancer et de maladies rares ».
Même s'il s'agit d'un bon point de départ, ce sont les variations intermittentes de la capacité d'une personne de fonctionner qui permettent de déterminer un cas d'invalidité épisodique, ce qui peut se produire chez des personnes aux prises avec une ou de multiples affections. Puisque l'invalidité épisodique peut être imprévisible, les personnes ayant ce type d'affection peuvent se heurter à des obstacles particuliers à l'emploi et faire face à l'insécurité financière, puisqu'elles peuvent être complètement exclues du marché du travail à cause de ces obstacles, même si elles possèdent les compétences requises et font preuve d'initiative.
Au cours des dix dernières années, le Bureau de la condition des personnes handicapées a collaboré avec d'autres ordres de gouvernement et des organismes oeuvrant pour les personnes handicapées afin de mieux comprendre l'invalidité épisodique. Dans une grande mesure, il s'agissait de travaux d'avant-garde, car il y avait peu de ressources internationales disponibles.
Par exemple, grâce à un travail de collaboration dans le cadre du forum fédéral, provincial et territorial des services sociaux, le Comité consultatif des personnes handicapées a demandé à la Société de recherche sociale appliquée — la SRSA — de réaliser une étude sur la situation des Canadiens ayant des invalidités épisodiques. Cette étude comprenait une analyse des données, fondée principalement sur l'Enquête canadienne sur l'incapacité de 2012, et une analyse documentaire.
Certaines constatations clés de l'analyse des données étaient que: environ 4 % de la population adulte en âge de travailler avaient des invalidités épisodiques, par rapport à 10 % des personnes handicapées en général; environ 40 % des personnes ayant des invalidités épisodiques étaient atteintes d'une invalidité grave ou très grave — le terme « épisodique » ne signifie pas que l'invalidité est « moins importante »; avoir des invalidités épisodiques signifie avoir de moins bons résultats en matière d'emploi et un revenu inférieur.
Comme dans le cas des invalidités en général, plus de femmes que d'hommes souffrent d'invalidités épisodiques et les chercheurs ont constaté des différences entre les femmes et les hommes à plusieurs égards importants; en particulier, les femmes ayant des invalidités épisodiques étaient moins nombreuses à travailler et plus susceptibles d'avoir un faible revenu que les hommes ayant des invalidités épisodiques. Chez les personnes souffrant d'invalidités épisodiques qui travaillaient, le pourcentage d'emplois à temps partiel ou temporaires était similaire à celui de la population en général. La différence importante étant que moins de personnes occupaient un emploi.
Pour ajouter à nos connaissances actuelles sur l'expérience des personnes ayant des invalidités épisodiques, l'Enquête canadienne sur l'incapacité de 2017 a été la première enquête nationale renfermant un volet spécifique sur les invalidités épisodiques. Les données concernant les personnes ayant des invalidités épisodiques seront disponibles en 2019, à la suite de la diffusion des résultats initiaux qui a eu lieu hier. Le gouvernement du Canada s'est engagé à promouvoir la participation sociale et économique des Canadiens handicapés, incluant ceux ayant des invalidités épisodiques.
Je vais maintenant vous faire part de renseignements sur les mesures de soutien, la législation et les services pertinents d'Emploi et Développement social Canada. Le projet de loi — Loi canadienne sur l'accessibilité — est la pierre angulaire du programme d'accessibilité du gouvernement du Canada. Si elle est adoptée, la loi instaurera des mesures au sein de l'administration fédérale visant à améliorer l'accessibilité pour toutes les personnes au Canada, dont les personnes ayant des invalidités épisodiques. Le projet de loi fait expressément référence aux invalidités épisodiques dans la définition du terme « handicap » et nécessiterait l'examen des besoins d'accessibilité particuliers des personnes vivant avec divers handicaps, dont les personnes ayant des invalidités épisodiques, dans le cadre de la détermination et de l'élimination des obstacles ainsi que la prévention de nouveaux obstacles dans les domaines de compétence fédérale.
Le projet de loi s'appuie sur l'engagement pris par le Canada dans la Convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées. Les personnes handicapées, telles que reconnues dans la Convention, appuient fortement le principe du « rien sur nous ne se fera sans nous ».
C'est pourquoi le gouvernement du Canada a mené de vastes consultations sans précédent au Canada auxquelles ont participé des personnes handicapées et non handicapées, et le projet de loi est fondé sur ce que nous avons appris au cours de ces consultations. Les personnes ayant des invalidités épisodiques et les organisations qui les représentent, comme la Société canadienne de la sclérose en plaques, ont activement participé à ce processus.
Pour renforcer la mise en oeuvre au Canada des engagements de la Convention, le gouvernement fédéral collabore avec les provinces et territoires pour l'adhésion du Canada au Protocole facultatif de la Convention. Ce protocole permettrait aux personnes handicapées de présenter une plainte aux Nations unies si elles croient que leurs droits ont été violés, et qu'elles ont épuisé les recours nationaux.
Les mesures de soutien du revenu pour les personnes handicapées relèvent principalement des provinces et territoires, mais le gouvernement du Canada offre des programmes d'assistance financière à la participation pour le remplacement du revenu destiné aux personnes dans l'incapacité de travailler en raison d'un handicapé. Le Programme de prestations d'invalidité du Régime de pensions du Canada offre un remplacement partiel du revenu pour les Canadiens âgés de 18 à 65 ans qui ont contribué au Régime de pensions et qui ne peuvent plus travailler de façon régulière en raison d'une invalidité grave et prolongée. Une prestation est également offerte aux enfants à charge admissibles de bénéficiaires du Programme de prestations d'invalidité.
Pour être admissibles au Programme de prestations d'invalidité du Régime de pensions du Canada, les demandeurs doivent satisfaire aux critères d'admissibilité liés aux cotisations, ainsi qu'aux exigences médicales établies. Pour répondre aux critères d'admissibilité liés aux cotisations, une personne doit avoir cotisé au Régime de pensions pendant quatre des six dernières années ou trois des dix dernières années dans le cas des cotisants de longue date versant des cotisations depuis au moins 25 ans. Pour satisfaire aux exigences médicales, une personne doit avoir une invalidité grave et prolongée telle que définie dans le Régime de pensions du Canada. « Une invalidité est grave si elle rend la personne régulièrement incapable d'avoir une occupation véritablement rémunératrice. » « Par prolongée, on entend une invalidité qui sera probablement de longue durée ou de durée indéfinie ou une invalidité qui mènera vraisemblablement au décès. »
En 2016-2017, le Programme de prestations d'invalidité du Régime de pensions du Canada a versé 4,3 milliards de dollars à 335 000 prestataires handicapés et à 83 000 de leurs enfants, ce qui représente environ 10,2 % des dépenses totales du Régime s'élevant à 42,5 milliards de dollars.
Les prestations de maladie du régime d'assurance-emploi sont versées aux demandeurs admissibles qui ne peuvent pas travailler en raison d'une maladie ou d'une blessure. Les prestations offrent jusqu'à 15 semaines de remplacement partiel du revenu pour permettre aux travailleurs de se rétablir afin de pouvoir retourner au travail. En 2016-2017, des prestations de maladie s'élevant à 1,6 milliard de dollars ont été versées à environ 379 000 demandeurs.
Les demandeurs de prestations de maladie du régime d'assurance-emploi ont la possibilité d'utiliser les 15 semaines de prestations pendant leur période de prestations de 52 semaines. Par exemple, une personne peut choisir de recevoir trois semaines de prestations de maladie et de retourner ensuite au travail, si elle se sent suffisamment bien, en sachant qu'il lui reste 12 semaines de prestations supplémentaires pendant cette période.
Plus tôt cette année, des changements ont été apportés pour offrir plus de souplesse en réponse aux recommandations de la Société de la sclérose en plaques et d'autres organismes de bienfaisance en santé. Plus précisément, les dispositions du projet Travail pendant une période de prestations du régime d'assurance-emploi ont été élargies pour inclure les demandeurs de prestations de maladie et de maternité afin de leur donner plus de souplesse pour gérer leur retour au travail et conserver une plus grande partie de leurs bénéfices.
En vertu du Code canadien du travail, pour compléter les prestations du régime d'assurance-emploi, les employés du secteur privé assujettis à la compétence fédérale ont droit à un maximum de 17 semaines de congé de maladie sans risque de perte d'emploi s'ils ont travaillé pendant au moins trois mois consécutifs pour le même employeur. De plus, la Loi no 2 d'exécution du budget de 2017 a modifié le Code pour permettre aux employés de demander des modalités de travail flexible qui pourraient être bénéfiques pour un employé ayant une invalidité épisodique.
Le projet de loi — Loi no 2 d'exécution du budget de 2018 — propose d'autres modifications du Code qui pourraient être bénéfiques en cas d'invalidité épisodique, y compris: éliminer la période d'attente de trois mois liée aux congés de maladie pour que les employés sous réglementation fédérale aient accès à la protection, peu importe depuis combien de temps ils travaillent pour leur employeur; permettre l'utilisation des congés de maladie pour les rendez-vous médicaux; ajouter un nouveau congé personnel de cinq jours, dont trois jours payés; et permettre à l'employeur de demander un certificat médical uniquement lorsqu'un employé est absent pendant trois jours consécutifs ou plus.
Pour renforcer et élargir la classe moyenne, et pour aider les Canadiens à obtenir et à conserver de bons emplois, le gouvernement fédéral a conclu de nouvelles ententes sur le développement de la main-d'oeuvre avec la plupart des provinces et des territoires. Des détails seront annoncés bientôt. Les nouvelles EDMO regroupent et remplacent les Ententes sur le Fonds canadien pour l'emploi — qui comprenaient la Subvention canadienne pour l'emploi —, les Ententes sur le marché du travail visant les personnes handicapées et l'initiative ciblée pour les travailleurs âgés.
Les EDMO permettent aux provinces et aux territoires d'offrir une aide à l'emploi et de la formation axée sur les compétences tout en ayant la souplesse nécessaire pour répondre aux besoins divers de leurs clients respectifs. Dans le cadre des EDMO, le gouvernement du Canada verse 722 millions de dollars par an aux provinces et aux territoires; il leur versera aussi 900 millions de dollars supplémentaires sur six ans, de 2017-2018 à 2022-2023. Les EDMO permettront d'accroître le soutien fourni aux personnes handicapées au-delà de ce qu'offraient les anciennes ententes sur le marché du travail visant les personnes handicapées. De 2017-2018 à 2022-2023, le gouvernement fédéral, les provinces et les territoires investiront environ 2,7 milliards de dollars dans de la formation et des soutiens à l'emploi ciblés.
Les provinces et les territoires peuvent continuer à offrir des programmes semblables à ceux qu'offraient les ententes précédentes; toutefois, ils ont la souplesse nécessaire pour adapter ces modèles ou créer de nouvelles interventions, y compris des interventions particulières pour soutenir des personnes souffrant d'invalidité épisodique afin de répondre aux besoins de leur propre marché du travail. De plus, EDSC investit environ 40 millions de dollars par an dans le Fonds d'intégration pour les personnes handicapées. Ce programme fédéral est mis en oeuvre au moyen d'ententes de contribution conclues avec des prestataires de service qui proposent une vaste gamme d'outils pour aider les personnes handicapées, y compris celles qui souffrent d'une invalidité épisodique, à se préparer au marché du travail, à trouver un emploi et à le conserver ou à devenir travailleurs autonomes.
Le Fonds d'intégration est unique, car il offre des interventions et de l'aide axées sur l'emploi afin d'améliorer la situation de l'emploi d'un segment particulier de la population des personnes handicapées, c'est-à-dire les personnes qui sont peu ou pas intégrées au marché du travail. À partir de 2018-2019, quelque 18 millions de dollars sur six ans seront investis dans le Fonds d'intégration pour mieux appuyer les employeurs qui se sont engagés à embaucher des personnes handicapées, mais qui ont besoin d'aide pour trouver la bonne personne et pour créer des lieux de travail qui permettent aux employés handicapés d'atteindre leur plein potentiel.
En outre, le gouvernement du Canada offre un soutien aux Canadiens handicapés pour les aider à améliorer leur sécurité financière au moyen de programmes comme le Programme canadien pour l'épargne-invalidité. Lancé en décembre 2008, le Programme canadien pour l'épargne-invalidité est un programme d'épargne conçu pour contribuer à la sécurité financière à long terme des Canadiens ayant une invalidité grave et prolongée, et de leur famille.
Le gouvernement du Canada accorde des subventions et des obligations équivalant aux investissements des particuliers. En reconnaissance des invalidités intermittentes, mais ayant des répercussions à long terme, le gouvernement du Canada a introduit un nouveau règlement en 2012. Celui-ci permet aux bénéficiaires qui ne sont plus admissibles au crédit d'impôt pour personnes handicapées de continuer à contribuer à leur REEI si un professionnel de la santé témoigne du fait que ces bénéficiaires seront probablement admissibles au crédit à nouveau dans un avenir rapproché. Cette mesure permet d'aider les personnes ayant des invalidités épisodiques pouvant perdre leur admissibilité au crédit pendant des périodes de mieux-être.
EDSC soutient également les personnes handicapées en finançant le Programme de partenariats pour le développement social, Composante personnes handicapées en vue d'améliorer l'intégration sociale et économique de ces personnes dans nos communautés. Il s'agit d'un programme de subventions et de contributions de 11 millions de dollars qui permet d'offrir un financement à des organismes sans but lucratif voués aux personnes handicapées. Le Programme finance les activités et les projets de tels organismes pour que ceux-ci puissent accomplir ce travail.
Récemment, nous avons financé des projets dans le cadre de ce programme. Par exemple, la Société pour les troubles de l'humeur du Canada, en partenariat avec la Société de l'arthrite, a reçu un peu plus d'un demi-million de dollars pour un projet intitulé « Travaillez avec nous ». Celui-ci aborde des enjeux complexes qui touchent les personnes atteintes de maladies chroniques, en particulier la dépression, l'arthrite et la douleur chronique. Ce projet a eu recours à une approche intersectorielle novatrice pour offrir une éducation et un soutien aux personnes atteintes de dépression, d'arthrite et de douleur chronique ainsi qu'aux collègues, aux employeurs, aux syndicats, aux familles et aux amis.
Je termine ici ma déclaration préliminaire. C'est avec plaisir que je répondrai à vos questions.