Ici, à Ottawa, Catherine Leviten-Reid, professeure agrégée, de la Cape Breton University, comparaît à titre personnel. Bienvenue.
Nous avons Laurent Marcoux, président, joint par Stephen Vail, directeur des politiques, de l'Association médicale canadienne.
Se joignent à nous Chantal Kealey, directrice de l'audiologie, et Meredith Wright, directrice de l'orthophonie et des aides en santé de la communication d'Orthophonie et audiologie Canada. Je voudrais peut-être vous parler après au sujet de ma prononciation, qui est clairement une de mes lacunes.
Vous aurez tous sept minutes pour commencer. Lorsque je vous ferai signe, cela voudra dire qu'il vous restera une minute. Ne soyez pas trop troublés lorsque je le ferai. Vous avez beaucoup de temps.
Nous allons commencer par Sherry Dennis ou Anne Repetowski, de Grande Prairie. Les sept prochaines minutes sont à vous.
Je m'appelle Anne Repetowski et je suis intervenante. Notre préoccupation au sujet des aînés concerne les délais d'attente pour le traitement des demandes de Service Canada au titre de la sécurité de la vieillesse, du supplément de revenu garanti et des estimations et des allocations touchant le supplément de revenu garanti.
Permettez-moi de vous dresser un petit historique de Seniors Outreach. Nous exerçons nos activités depuis environ 35 ans dans la ville de Grande Prairie. Nous sommes une collectivité du Nord-Ouest de l'Alberta et nous desservons une grande région, avec un peu plus de 6 000 dossiers de clients. L'année dernière, environ 4 000 personnes se sont présentées sans rendez-vous à notre bureau. Nous avons trois employés à temps plein et un réceptionniste à temps partiel en plus de deux intervenants. Sherry est notre directrice. En 2016, nous avons vu 2 629 clients au cours de l'année. C'est un volume assez bon pour notre petit bureau. Nous essayons de les aider, aux échelons provincial et fédéral, par rapport à tout ce qui concerne les pensions.
Notre préoccupation concernant Service Canada — au sujet de la sécurité de la vieillesse et du supplément de revenu garanti — tient aux longs délais de traitement et à la façon dont ceux-ci touchent les aînés. Lorsque les aînés reçoivent en retard des prestations au titre de la sécurité de la vieillesse, ont un profil complexe relativement au régime de pensions de la sécurité de la vieillesse parce qu'ils ne sont pas nés au Canada ou n'ont pas vécu au pays toute leur vie, ou qu'ils doivent faire une estimation par rapport au départ à la retraite ou à la fin des prestations — ou même quelque chose d'aussi simple que s'ils ont bénéficié du soutien du revenu à l'échelle provinciale et touché des prestations d'invalidité du Régime de pensions du Canada, et que les prestations d'invalidité diminuent à la retraite — les délais d'attente pour une estimation en Alberta sont de 35 semaines, ce qui correspond à 8,75 mois.
Lorsque vous touchez un revenu fixe, vous vous retrouvez dans une situation difficile pour ce qui est de savoir comment payer le loyer, les médicaments et ainsi de suite, et cela provoque chez les gens beaucoup d'anxiété, d'inquiétude, de préoccupations et de stress. Sherry fait son travail depuis 25 ans, et je fais le mien depuis 18 ans, et une des choses que nous avons constatées, c'est que, au cours des six à sept dernières années, les délais d'attente ont doublé ou triplé. Quand j'ai commencé, il fallait trois mois pour présenter une demande et obtenir en même temps votre estimation, et les gens recevaient assez rapidement un résultat. Maintenant, compte tenu de ce délai de 8,75 mois, nous voyons que cela prend non seulement tout ce temps, mais le délai peut même aller jusqu'à 22 mois. Un de mes clients cette année — une situation très inhabituelle — avait attendu trois ans avant qu'on s'occupe de son cas.
Cela s'explique parce que, parfois, les gens ne connaissent pas les procédures de Service Canada, au moment de présenter des demandes et de faire des suivis, parce qu'ils ne traitent pas avec le service tous les jours et que ce n'est pas... Ils se préoccupent de leurs finances, mais ils ne savent pas comment aborder la question, et il y a parfois quelques inquiétudes lorsqu'il s'agit de traiter avec le gouvernement. Nous voyons, particulièrement au début de l'année, qu'il a fallu en moyenne de 11 à 23 mois pour traiter ces estimations; cela les place donc dans une zone très restreinte pour ce qui est de subvenir à leurs besoins essentiels.
Nous avons aussi un problème lorsqu'ils ont un besoin urgent ou criant, parce que le paiement de leur loyer est en retard ou qu'il y a une préoccupation. Il y a eu un problème par rapport à ceux-là mêmes dont on a traité la demande en moins des quatre semaines que cela devait prendre: nous avons constaté qu'il fallait de deux à trois mois pour que la demande de ces personnes soit traitée. Cette année, pour la première fois, nous sommes passés du cinquième degré hiérarchique, ce qui signifie que vous avez appelé cinq fois avec un besoin criant, en demandant un traitement urgent... Nous sommes même allés jusqu'au 11e degré hiérarchique en janvier, et, en mars, des clients sont venus et m'ont dit que lorsqu'ils avaient téléphoné de la maison, on leur avait dit de ne plus appeler, que les choses seraient faites en temps et lieu. C'est une préoccupation lorsque les gens attendent des remboursements depuis plus d'un an.
Les personnes qui reçoivent un revenu fixe, ont perdu un conjoint, ont pris leur retraite ou touchent des prestations d'assurance contre des accidents de travail ou des prestations d'assurance-emploi ou dont le régime de retraite privé diminue sont celles qui éprouvent des difficultés, et elles touchent déjà un revenu fixe.
Les prestations de base au titre de la sécurité de la vieillesse s'élèvent à 585,49 $ ce mois-ci, et les gens reçoivent ou non des prestations au titre du Régime de pensions du Canada. En Alberta, s'ils reçoivent le supplément de revenu garanti, le SRG, en plus de prestations aux personnes âgées de l'Alberta, qui est un petit programme provincial; ils vivent avec un maximum de 1 750 $ par mois. À Grande Prairie, les loyers se situent habituellement autour de 900 à 1 000 $ pour un appartement de base d'une chambre à coucher. Le loyer des résidences pour personnes âgées dans notre région commence à environ 1 100 $ par mois. Cela les place dans une situation de revenu très restreint, particulièrement lorsqu'ils ont un programme d'aide médicale et doivent payer le coût nécessaire pour que celui-ci soit administré dans les résidences.
Ce qui nous inquiète, c'est le désespoir qui frappe les aînés. Ils empruntent de l'argent et utilisent au maximum leurs cartes de crédit, donc oui, lorsqu'ils reçoivent le remboursement, c'est génial, et cela les aide à atténuer une certaine partie de ce stress, mais cela ne les aide pas pour ce qui est des intérêts et des inquiétudes en tout temps, de l'anxiété et du stress, qui semblent aggraver — et je ne suis pas une professionnelle de la santé — leur santé et leur bien-être. Ils ne connaissent pas bien la nécessité de faire le suivi au moyen d'appels ni le fait qu'après huit mois, s'ils n'ont pas reçu de réponse, ils doivent appeler. Ils n'obtiennent pas de réponse, et c'est pourquoi cela prend autant de temps.
L'autre préoccupation, c'est que même la correspondance de base prend 20 semaines, cela signifie cinq mois. Si une personne se marie — et nous aidons cette personne à envoyer un message pour dire qu'elle s'est mariée —, son admissibilité au supplément de revenu garanti ou à l'allocation change, et cela peut prendre cinq mois. L'année dernière, quelques personnes, probablement environ quatre maintenant, avaient d'importants remboursements en retard au moment où leur demande était traitée et examinée. Un changement d'adresse; l'autorisation de communiquer lorsque quelqu'un s'en va dans un établissement de services d'aide à la vie autonome désigné et qu'il a besoin de l'aide de membres de la famille; une procuration; tous ces éléments accusent un tel retard qu'il nous faut la moitié d'une année pour nous occuper des arriérés et corriger les choses, ce qui a des effets graves chez les aînés. C'est notre préoccupation. Nous espérons qu'il sera possible d'une certaine façon d'améliorer ces délais d'attente.
Merci.
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J'aimerais vous remercier de m'avoir invitée à comparaître devant le Comité et de l'occasion que vous m'offrez de participer à ce dialogue important.
Aujourd'hui, je vais vous parler des expériences des aînés de Langley lorsqu'ils tentent d'avoir accès à des soins de longue durée et des plans de soins de longue durée dans notre collectivité. Je vais aussi vous parler de certains autres programmes et de certaines autres initiatives sur lesquelles nous travaillons qui pourraient faire partie d'une stratégie nationale.
Je représente une organisation sans but lucratif qui exploite la Langley Lodge, une résidence pour personnes âgées accréditée qui fournit des soins infirmiers 24 heures sur 24 à 139 aînés. Nous oeuvrons ainsi à Langley depuis 43 ans. Nous fournissons des services de soins de longue durée subventionnés par le gouvernement à 121 de nos résidents au titre d'un accord conclu avec notre autorité sanitaire locale, Fraser Health. Nous avons aussi 18 places privées payantes. Ces places sont actuellement toutes occupées, et nous avons une liste d'attente.
Je vais commencer par vous fournir certains faits au sujet des soins de longue durée à Langley et dans ma collectivité. Il y a six foyers de soins à Langley, certains exploités par le gouvernement, et d'autres, par le privé, pour un total de 665 places. Ces six foyers sont actuellement au maximum de leur capacité. La Fraser Health Authority a prévu qu'il faudra, à Langley, 70 places de soins de longue durée de plus d'ici 2021. Les prévisions bien connues qui ont été publiées en ce qui a trait à la population des aînés révèlent que ces places supplémentaires répondront à peine aux besoins en 2021. Nous n'arrivons même pas actuellement à répondre à la demande.
L'âge moyen de nos résidents est de 85 ans, pas seulement à la Langley Lodge, mais de façon générale sur le territoire de notre autorité sanitaire. Au total, 70 % de nos résidents sont âgés de 80 à 101 ans. En 2025, l'avant-garde du gros de la cohorte des baby-boomers aura 80 ans.
Les listes d'attente pour des soins de longue durée sont déjà très longues, et il faut souvent attendre plusieurs années. D'après notre expérience, les aînés attendent d'avoir épuisé toutes les autres options de soutien à domicile accessibles et jusqu'à ce que leurs soignants ne puissent plus composer avec la situation. Lorsqu'ils présentent une demande pour obtenir une place subventionnée par le gouvernement, ils sont surpris d'apprendre qu'ils devront attendre sur une liste d'attente. Un homme de 100 ans a été admis à une place privée payante par son épouse de 99 ans. Sa demande pour une place financée n'avait pas été approuvée. Chaque jour, nous rencontrons des familles qui sont désespérées et anxieuses. Elles n'arrivent pas à composer avec la situation et elles sont surprises d'apprendre qu'elles n'auront pas accès à des soins de longue durée à court terme. Si elles peuvent se payer une place privée payante, elles choisiront cette option, mais beaucoup ne peuvent pas se le permettre, le coût moyen s'élevant à 190 $ par jour.
Les autorités sanitaires de la Colombie-Britannique utilisent des stratégies pour gérer la capacité actuelle afin de s'assurer que ceux qui en ont le plus besoin obtiennent des services. Les conséquences inattendues, c'est que d'autres aînés admissibles passent entre les mailles du filet et sont refusés ou ils attendent trop longtemps. Par exemple, nous avons une patiente dont la famille l'a admise à une place privée payante en raison de sa démence grave. C'était en 2014. Cette résidente attend encore une place financée. Il y a de nombreuses histoires de familles qui liquident des actifs pour payer les soins de leur être cher. Cela inclut des familles qui ne sont pas riches et les situations où le premier conjoint vit encore dans la résidence en question.
Il faut tenir compte de l'impact et du fardeau sur les soignants. Les responsables de la planification doivent les écouter. Ils sont souvent les derniers à savoir qu'ils seront touchés par les changements apportés aux politiques sur la santé et aux plans de service.
C'est aussi un fait que les services de soins à domicile ne sont pas suffisants actuellement pour soutenir ceux à qui on refuse des soins de longue durée, et ces services doivent être rehaussés et offerts plus rapidement. On a besoin de services d'aide à la vie autonome, de soins de relève et de programmes de jour pour adultes financés publiquement. Ce sont des composantes essentielles de la gamme de services qui garantiront que les aînés sont soutenus dans la mesure de leurs besoins durant leur processus de vieillissement.
La vision et le plan stratégique de la Langley Care Society consistent à élargir les services offerts et à créer un large éventail de soins, par exemple, des soins de relève et des programmes de jour pour adultes. Nous avons commencé en offrant les programmes vraiment de base, un programme d'approche des aînés par les pairs, qui s'appuie sur le travail de bénévoles, programme que nous avons lancé cet été grâce à une subvention du programme Nouveaux Horizons. Dans le cadre de notre programme, nous mobilisons des bénévoles, des aînés, qui offrent des services d'approche aux aînés à risque vivant dans notre voisinage. Dans notre région locale, nous avons identifié 800 aînés qui vivent seuls.
Les personnes qui participent à notre programme d'extension sont des aînés plus âgés. Elles vivent seules et n'ont pas de membres de leur famille à proximité ou d'amis encore vivants. Elles ne peuvent plus conduire. Elles ont parfois récemment perdu leur conjoint. Leur mobilité diminue. On a noté une forte participation à notre programme.
Nous savons que nous atteignons nos objectifs et que le programme continuera de croître. Au cours de la prochaine année ou des deux prochaines années, nous espérons offrir plus de services de santé et de bien-être, comme des services de promotion de la santé et des soins primaires.
La Langley Care Society a aussi créé une fondation privée, la Langley Care Foundation, qui collecte activement des fonds pour fournir des ressources dans le but d'offrir des programmes de qualité de vie à nos résidents aînés. Les fonds recueillis permettent d'offrir à nos résidents des thérapies qui s'appuient sur la musique, les arts et l'horticulture en plus de soins spirituels.
Qu'est-ce qui manque? Nous avons besoin d'une vision liée aux soins à l'intention des aînés au Canada. Il faut se préparer pour 2025 et les années subséquentes, lorsque 25 % de la population aura plus de 65 ans. Une stratégie nationale sur les aînés pourrait mener le bal en définissant une vision pour la qualité de vie des aînés, l'inclusion des soins de santé et la sécurité du revenu. La stratégie nationale pourrait aider les petites organisations et les petites collectivités comme la nôtre, à Langley, à adopter une stratégie de planification misant sur une vision claire, l'accès à l'information et des ressources sur les types de programmes et services que les collectivités peuvent mettre sur pied en collaboration avec leurs fournisseurs de services actuels.
Les organisations de soins de longue durée veulent en faire plus, elles veulent repousser les limites. Nous avons l'infrastructure, les connaissances et l'expérience pour nous mettre immédiatement au travail. Une stratégie nationale aiderait à cibler nos efforts.
Il y a beaucoup de travail à faire pour se préparer à répondre à la prochaine vague d'aînés. J'encourage nos dirigeants fédéraux à montrer l'exemple en produisant une stratégie nationale.
Merci.
Je veux vous parler de la création de logements locatifs abordables pour les aînés, des logements qui sont accessibles et qui soutiennent un vieillissement en santé. J'appuie ma présentation sur des projets de recherche que j'ai dirigés sur les logements locatifs en Nouvelle-Écosse. Cela inclut un inventaire du parc locatif de la municipalité régionale du Cap-Breton et une recherche fondée sur des études de cas portant sur des projets d'habitation locatifs abordables à l'intention précisément des aînés grâce à des investissements dans un programme de logements abordables.
L'inventaire du parc locatif que nous avons réalisé l'année dernière nous a permis de constater qu'il y a une quantité limitée de logements locatifs accessibles dans la municipalité régionale du Cap-Breton. Nous avons examiné les logements sociaux, les logements locatifs sans but lucratif et les logements au prix courant et constaté que 3 % des logements locatifs étaient entièrement accessibles. Il y a plus de logements accessibles dans le secteur sans but lucratif que dans le marché locatif et dans celui des logements sociaux.
La bonne nouvelle en ce qui concerne le travail que vous faites, c'est qu'une plus grande part de ces logements accessibles sont destinés à des aînés dans nos collectivités, alors, même s'il n'y en a pas beaucoup, ils leur sont en grande partie réservés. Cependant, pour ce qui est de l'abordabilité, les coûts d'habitation sont plus élevés dans les logements accessibles que dans les logements non accessibles. Un logement accessible comptant une seule chambre à coucher coûte environ 130 $ de plus par mois, et on passe à 300 $ de plus par mois dans le cas d'un appartement en comptant deux. De plus, les logements accessibles sont moins susceptibles d'être vacants.
Nous avons aussi examiné la question des maisons de chambres dans notre municipalité, parce que ces maisons de chambres sont une source importante de logements locatifs abordables pour les personnes seules, y compris les aînés. Nous avons constaté qu'aucune de ces maisons n'était accessible.
De façon générale, les aînés ont un nombre limité d'occasions de vivre dans des logements locatifs accessibles. Ces logements sont plus coûteux, et nous savons que les locataires seront sûrement confrontés à des obstacles lorsqu'ils tenteront de vieillir en restant au même endroit. Nous savons que près de la moitié des ménages locataires dans notre municipalité ont des limitations d'activités.
Une recommandation qui est ressortie de cette recherche, c'est celle de savoir si la Société canadienne d'hypothèques et de logements peut recueillir des données sur les logements locatifs accessibles. Elle recueille déjà deux fois par année des données sur le marché primaire du logement locatif. Elle pose des questions sur les coûts de loyers et les taux d'inoccupation. Peut-elle aussi poser des questions sur l'accessibilité?
La recherche fondée sur des études de cas que nous avons réalisée a permis de cerner ce qui est important pour les aînés au chapitre du logement et certaines des contraintes que les promoteurs de logements locatifs rencontrent durant les travaux de construction. Nous avons réalisé cette recherche en 2012. Nous avons examiné trois projets résidentiels, et ils étaient tous situés dans des collectivités rurales.
Les amis à qui nous avons parlé accordent beaucoup d'importance aux espaces communs, alors les pièces communes se sont démarquées. Il s'agit d'une caractéristique très importante. Ces salles facilitent les réunions officielles et les interactions informelles. Ces espaces communs étaient aussi utilisés pour faire de l'activité physique. S'il y avait un corridor commun, il était utilisé comme piste de marche, surtout durant l'hiver. Les espaces communs permettaient aux locataires de prendre des nouvelles les uns des autres, mais de tels espaces n'étaient pas fournis de façon uniforme par les promoteurs immobiliers et, quand nous les avons interrogés, bien sûr, ils ont parlé du besoin de s'appuyer sur une bonne analyse de rentabilisation lorsqu'ils construisent les logements, et les espaces communs augmentent les coûts.
Des aînés ont parlé de l'importance de la bonne conception des logements, mais, dans les entrevues que nous avons réalisées, presque tous les répondants ont mentionné que des obstacles liés à l'aménagement les empêchaient de vieillir chez eux. Certains locataires croyaient vraiment que toutes les unités construites devaient être libres d'obstacles de façon à pouvoir répondre à leurs besoins changeants.
Parallèlement, les membres de deux des équipes de promoteurs immobiliers que nous avons interviewés ont parlé du fait qu'ils apprenaient au fur et à mesure et affirmaient que les logements locatifs abordables qu'ils construisaient étaient un projet ponctuel. Ils répondaient à un besoin de la collectivité qu'ils avaient cerné en matière de logements locatifs abordables et ils apprenaient vraiment au fur et à mesure. Ils ont dit que, s'ils devaient refaire ce genre de projets, il est évident qu'ils feraient les choses différemment.
Je crois qu'il est aussi important de souligner que ces promoteurs immobiliers avaient une compréhension différente des logements locatifs qu'ils construisaient et des personnes pour qui ils les construisaient. Alors que les locataires nous parlaient des dimensions liées à la qualité de la vie de leur logement, les promoteurs affirmaient qu'il s'agissait de logements locatifs abordables sans assistance pour les aînés, alors ils s'attendaient à ce que les locataires soient autonomes.
Les aînés, bien sûr, ont souligné que l'accès à des transports abordables était important. Les aînés ne vivant pas dans un logement près d'un arrêt d'autobus avaient évidemment de la difficulté à avoir accès aux commodités et services.
Encore une fois, les promoteurs immobiliers devaient penser au coût de ce qu'ils construisaient, et, dans deux cas, les bâtiments étaient construits sur un terrain qui leur avait été cédé en guise de contribution en nature.
Enfin, certains des aînés que nous avons rencontrés ont parlé de l'importance de prévoir un mécanisme par l'intermédiaire duquel ils peuvent participer au processus décisionnel lié aux logements afin qu'ils puissent avoir leur mot à dire; ils souhaitaient notamment avoir l'occasion d'être membres du conseil d'administration ou de participer aux réunions d'un comité des locataires.
Pour ce qui est des recommandations découlant de cette recherche, dans un premier temps, pouvons-nous penser aux logements locatifs abordables pour aînés en ne nous limitant pas uniquement à une stratégie visant les infrastructures physiques? L'objectif n'est pas seulement d'offrir un endroit où vivre, c'est aussi d'assurer un vieillissement en santé.
Certaines recommandations précises pouvant nous permettre de faire des choses pourraient inclure ce qui suit: pouvons-nous parler de façon plus précise aux promoteurs de ce dont on a besoin dans ces logements en ce qui a trait à la façon dont les unités et les bâtiments sont conçus? Il faut prévoir des salles communes, il doit y avoir un genre de mécanisme permettant aux aînés de participer aux décisions.
Peut-on, en même temps, augmenter le financement accessible pour construire des logements locatifs abordables pour les aînés? Pouvons-nous encourager ou exiger des partenariats entre les promoteurs et les organisations dans nos collectivités qui fournissent des services aux aînés?
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Je vous remercie, monsieur le président.
Je suis le Dr Laurent Marcoux. Je suis heureux d'être ici à titre de président de l'Association médicale canadienne, l'AMC. Je vous remercie de votre invitation.
En tant qu'organisation nationale représentant plus de 85 000 médecins, l'AMC préconise depuis plusieurs années l'amélioration des soins aux aînés. Aussi, plus de 50 000 Canadiennes et Canadiens se sont joints à nous sur exigeonsunplan.ca, notre site Web de mobilisation des patients pour une stratégie nationale pour les aînés.
Depuis les 50 dernières années, les Canadiens vivent de plus en plus longtemps et sont en meilleure santé. Nous nous réjouissons évidemment des progrès que notre pays a accomplis, mais nous reconnaissons aussi les pressions qui s'exerceront sur notre système de soins de santé. Nous savons que le nombre d'aînés au Canada doublera au cours des 30 prochaines années, ce qui entraînera des pressions supplémentaires sur notre système de soins de santé.
Je tiens à signaler le travail exceptionnel effectué par le député Marc Serré, dont la motion sur le besoin d'une stratégie nationale pour les aînés est à l'origine de l'étude entreprise par votre comité.
Le mémoire de l'AMC devant vous aujourd'hui contient 15 recommandations, qui forment la base d'une stratégie nationale pour les aînés. Il est de notre avis que ces recommandations aideront les aînés à demeurer des citoyens actifs et engagés au sein de leurs communautés.
Compte tenu du temps limité dont je dispose, je me concentrerai sur les trois thèmes abordés par votre comité. Je n'énumérerai donc pas toutes les recommandations contenues dans notre mémoire.
Premièrement, je vous parlerai de l'accès des aînés au logement.
Comme je viens de le mentionner, nous savons que la demande de soins de longue durée augmentera à mesure que la population canadienne vieillira. Dans un récent rapport, l'Institut canadien d'information sur la santé indique que la capacité en soins de longue durée devra doubler au cours des 20 prochaines années pour répondre aux besoins de la population âgée.
Nous devons non seulement construire de nouveaux établissements de longue durée, mais nous devons aussi mettre à niveau les établissements existants et veiller à ce qu'ils soient sécuritaires et puissent répondre aux besoins des patients. Nous comptons beaucoup trop sur les hôpitaux pour fournir ce type de soins, ce qui n'est ni efficace, ni viable ni satisfaisant pour les gens âgés. Il nous faut absolument décentraliser les services de soins de santé, des centres hospitaliers vers les communautés, et les services à domicile.
La situation actuelle contribue grandement à l'engorgement des services d'urgence, à l'allongement des temps d'attente et à l'annulation d'interventions chirurgicales. Cette situation est totalement inacceptable et, je le répète, n'est pas viable. Elle risque même de mettre en péril notre système de soins de santé.
Nous encourageons le gouvernement à continuer d'investir dans l'infrastructure de soins de longue durée et de soins continus, afin que nous puissions améliorer les soins aux aînés, tout en allégeant la pression qui s'exerce sur le système de soins de courte durée.
À cette fin, l'AMC a demandé au Conference Board du Canada d'effectuer une analyse de rentabilité portant sur la satisfaction de la demande de soins de longue durée au Canada. Ce rapport sera dévoilé au cours des prochaines semaines.
Nous avons été rassurés de voir le gouvernement annoncer, dans son dernier budget, la nouvelle Stratégie nationale sur le logement prévoyant l'injection de plus de 11,2 milliards de dollars dans des logements abordables et salubres pour la population canadienne. Nous sommes d'avis qu'une importante part de cet investissement devrait être allouée aux besoins des aînés.
Deuxièmement, je parlerai de la sécurité du revenu des aînés vulnérables.
À l'âge de la retraite, beaucoup de nos concitoyens comptent sur divers programmes publics pour subvenir à leurs besoins, comme la Sécurité de la vieillesse, le Régime de pensions du Canada et le Supplément de revenu garanti. Parfois, ces mesures s'ajoutent aux pensions et aux placements personnels des individus.
Nous savons tous que l'état de santé des Canadiennes et des Canadiens a tendance à s'améliorer en fonction de leur revenu. Il est donc inquiétant de constater que la pauvreté chez les aînés est à la hausse, et ce, depuis plusieurs années. Nous sommes aussi d'avis que, grâce à ces investissements, plusieurs aînés bénéficieront d'un minimum de sécurité financière, ce qui leur permettra de vivre chez eux ou dans des communautés favorables aux aînés. Cependant, ces mesures doivent se poursuivre et mieux cibler les besoins des Canadiens âgés.
Pour ce qui est de la sécurité du revenu, nous devons protéger les aînés en préconisant des initiatives de sensibilisation du public qui attirent l'attention sur la maltraitance financière des aînés. Trop de personnes âgées en souffrent, et ce fléau doit cesser.
Troisièmement, je parlerai de l'ensemble de la qualité de vie et du bien-être des aînés.
L'AMC est d'avis que notre pays peut répondre aux besoins sanitaires et sociaux de ses personnes âgées. Ce qu'il faut, c'est une démarche stratégique ou une stratégie nationale sur les soins aux aînés.
Dans ce contexte, nous devons veiller à ce que l'accès aux soins à domicile soit uniforme d'un bout à l'autre du Canada et que des principes de fonctionnement clairs soient mis en place. Nous devons aussi établir des objectifs de rendement et une certaine responsabilisation venant de tous les paliers de gouvernement. Cette mesure est nécessaire pour donner au public et aux patients une plus grande confiance dans le système de soins à domicile.
Nous devons mieux appuyer les proches aidants ou les aidants naturels en leur offrant de la formation, des soins de répit et de l'aide financière. Nous devons aussi investir dans des programmes qui favorisent le vieillissement en santé, c'est-à-dire des programmes qui portent notamment sur l'activité physique, la nutrition et la santé mentale.
Il faut que toutes les parties prenantes du secteur de la santé conjuguent leurs efforts pour veiller à ce que les aînés aient facilement accès aux soins dont ils ont besoin, idéalement à domicile. Ces mesures comprennent l'accès à un médecin de famille assisté d'une équipe multidisciplinaire, la couverture des médicaments essentiels et des transitions transparentes entre les niveaux de soins.
Nous devons créer des milieux favorables qui permettent aux personnes âgées de demeurer autonomes le plus longtemps possible. À cette fin, il faut promouvoir des messages positifs au sujet du vieillissement, offrir de l'emploi à ceux qui veulent travailler ou veiller à ce que les édifices, les allées et les systèmes de transport soient sécuritaires et accessibles.
En termes simples, l'amélioration de la qualité de vie des personnes âgées au Canada n'est pas simplement une question de soins de santé. Il faut créer un environnement où les Canadiens peuvent s'épanouir en vieillissant.
Nos 15 recommandations, que vous avez sous les yeux, représentent un plan directeur pour le système de santé de demain. Le moment est venu de créer un système de santé efficace, efficient et équitable pour les aînés et pour toute la population canadienne.
Nous serons heureux de répondre à vos questions.
Je vous remercie.
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Merci, monsieur le président, de me donner l'occasion de témoigner devant un comité aussi important. Je m'appelle Meredith Wright, et je suis accompagnée aujourd'hui de ma collègue, Chantal Kealey.
Je suis fière de représenter Orthophonie et audiologie Canada, l'association professionnelle nationale des orthophonistes et audiologistes, deux professions distinctes, mais interreliées. De nos jours, l'association représente environ 6 400 professionnels dans l'ensemble du Canada.
Je suis orthophoniste. Mon travail auprès des personnes âgées consiste à évaluer et à traiter une vaste gamme de troubles de communication et de déglutition, par exemple une incapacité à communiquer à la suite d'un AVC ou des difficultés de déglutition en fin de vie chez une personne atteinte de démence.
La Dre Kealy est audiologiste, et son travail auprès des personnes âgées consiste à évaluer et à traiter un éventail de troubles auditifs, comme la perte auditive, l'acouphène, le trouble du traitement auditif et les problèmes d'équilibre.
Notre association emploie le terme « santé de la communication » pour désigner tout ce qui fait partie du champ d'activité des audiologistes et des orthophonistes. Nous sommes conscients du fait que le public canadien en général ne connaît ni l'existence ni la portée de la plupart des troubles de communication et des troubles auditifs, mais les statistiques à ce sujet sont très révélatrices. Approximativement une personne sur six au Canada est atteinte d'un trouble de la parole, du langage ou de l'ouïe.
Avec l'âge, notre mémoire faiblit, et il nous faut plus de temps pour traiter ce que nous percevons. Il devient de plus en plus difficile de comprendre les phrases complexes, comme celles qu'affectionnent bon nombre de fournisseurs de soins de santé, d'avocats ou de planificateurs financiers. Le vieillissement des muscles peut également entraîner des problèmes de déglutition, en particulier chez les aînés à la santé fragile. Les troubles de déglutition peuvent occasionner d'autres problèmes; ils augmentent le risque de suffocation, de malnutrition, de déshydratation et de pneumonie. La perte auditive augmente aussi progressivement avec l'âge. À partir de 65 ans, une personne sur trois aura une perte auditive importante sur le plan clinique, et cette proportion passe à une personne sur deux à partir de 75 ans.
Évidemment, les aînés ne forment pas un groupe homogène, mais le vieillissement normal entraîne certains changements au chapitre de la communication, de la déglutition et de l'audition. C'est pourquoi même les aînés qui sont en pleine forme ont besoin d'avoir accès à des soins abordables et adéquats en vieillissant; ainsi, ils pourront continuer de jouir d'une qualité de vie élevée et d'être autonomes le plus longtemps possible.
Cependant, des problèmes de santé liés au vieillissement peuvent exacerber ces modifications qui touchent la communication, la déglutition et l'audition chez les personnes âgées. La prévalence des troubles neurologiques comme les AVC, la maladie de Parkinson, la maladie d'Alzheimer et d'autres formes de démence augmente avec l'âge. Les troubles de communication dont souffrent les gens atteints d'un trouble neurologique diffèrent en fonction du type et de la durée de la maladie ainsi que de la région du cerveau touchée. Par exemple, les gens qui ont été victimes d'un AVC risquent de souffrir de troubles de communication et de déglutition. Les personnes atteintes de la maladie de Parkinson auront peut-être des troubles du langage et de la voix.
De nos jours, on accorde beaucoup d'intérêt à la relation entre la perte auditive et la démence. Selon les études, la perte auditive est plus répandue chez les personnes âgées atteintes de démence que chez celles dont les facultés cognitives sont normales. Certaines études ont effectivement conclu que le risque de souffrir d'une forme de démence était de deux à cinq fois plus élevé chez les personnes ayant une perte auditive. Pour le moment, toutefois, il ne faut pas tenir pour acquis qu'il y a un lien de causalité entre les deux.
En outre, la perte auditive, en particulier si elle n'est pas traitée correctement, peut occasionner des problèmes d'équilibre et augmenter les risques de chutes. Le risque de chutes est de trois à quatre fois plus élevé chez les personnes âgées atteintes de problèmes d'équilibre, et les chutes sont la principale cause de blessure chez les personnes âgées.
Les problèmes de communication, de déglutition et de l'audition peuvent être extrêmement frustrants et effrayants pour les personnes qui en souffrent ainsi que pour leur famille, leurs amis et leurs aidants. Cela peut aussi les pousser à s'isoler et peut nuire à leur qualité de vie et à leurs relations interpersonnelles. Au bout du compte, la personne se replie sur elle-même et peut souffrir d'anxiété ou de dépression. Le fardeau qui pèse sur les aidants s'alourdit. C'est un fait que les personnes âgées atteintes de troubles de communication et de l'audition risquent d'avoir de la difficulté à interagir socialement dans bon nombre de situations de la vie quotidienne. La simple action de demander des biens et des services de base peut devenir difficile.
Nous avons dès maintenant la possibilité de créer un Canada qui prenne mieux soin de ses personnes âgées, un Canada où ils ont un accès universel à des services de santé de la communication qui sont appropriés. On doit améliorer la formation des fournisseurs de services afin qu'ils sachent communiquer de façon plus efficace avec les personnes âgées. Les fournisseurs de services qui travaillent pour Service Canada, les hôpitaux, les banques, les pharmacies et les cabinets d'avocats devront savoir communiquer avec les personnes âgées qui ne peuvent pas s'exprimer ni entendre comme vous et moi.
Voilà pourquoi la nouvelle loi fédérale sur l'accessibilité doit être inclusive des Canadiens qui sont atteints de troubles de communication et de l'audition. Il faut qu'il y ait davantage d'investissements gouvernementaux pour des services de santé communautaires comme des groupes d'aide à la communication pour les gens ayant une perte auditive ou qui souffrent des séquelles d'AVC, de la maladie de Parkinson ou d'une forme de démence. Nous avons aussi besoin de nouveaux investissements dans la formation relative aux capacités de communication pour les familles et les aidants. Nous avons besoin davantage de programmes communautaires de dépistage pour les troubles de l'ouïe, de l'équilibre et de déglutition afin de veiller à ce que les personnes âgées, en particulier celles qui vivent dans des collectivités rurales et éloignées, aient accès aux soins appropriés en temps opportun.
Nous entendons trop souvent que des postes d'orthophonistes ou d'audiologistes financés par l'État ont été éliminés, ce qui est particulièrement troublant puisque la plupart des personnes âgées au Canada n'ont pas les moyens de payer pour des services privés d'orthophonie et d'audiologie. Il faut investir davantage dans la recherche dans le domaine de la santé de la communication concernant les personnes âgées si nous voulons que les aînés canadiens aient accès aux meilleurs soins possible.
Les chercheurs en orthophonie et en audiologie au Canada font d'importantes contributions à la connaissance scientifique qui est nécessaire si nous voulons prendre soin des personnes âgées atteintes de troubles de communication et de perte auditive. Nous devons continuer de soutenir la recherche sur la santé de la communication chez les personnes âgées.
En conclusion, j'encourage fortement le Comité à tenir compte de mes recommandations dans son rapport et à veiller à ce que les besoins des personnes âgées atteintes de troubles de communication et de l'audition soient pris en considération.
Merci beaucoup.
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Merci, monsieur le président.
Merci aux témoins d'être ici.
Je trouve intéressant de voir autant de diversité dans vos domaines d'expertise. Je tiens à remercier chacun d'entre vous de vos efforts pour améliorer la qualité de vie de notre population vieillissante et traiter ceux qui ont besoin d'aide avec la dignité qu'ils méritent. Merci du travail que vous accomplissez.
Bon nombre d'entre vous avez fourni des recommandations. Peut-être aviez-vous d'autres recommandations à formuler. Dans ce cas, je vous prie de les faire parvenir au Comité, dans les plus brefs délais, sous forme de mémoire, afin que nous puissions les faire traduire. Nous allons préparer sous peu notre rapport au Parlement, et nous comptons prendre vos recommandations en considération.
Chacun d'entre vous aide les personnes âgées et des collectivités du Canada de diverses façons. Ce que j'aimerais surtout savoir, c'est comment il serait possible de regrouper tous ces domaines d'expertise afin de répondre aux besoins des aînés.
Au Canada, les aînés représentent un sixième de la population, mais dans ma circonscription de Langley, la proportion approche probablement davantage du un cinquième ou peut-être même qu'on y trouve un aîné pour quatre personnes et demie. Le climat et la topographie en font un bon endroit où prendre sa retraite, nous avons donc une grande population de personnes âgées, tout comme c'est le cas à Richmond, comme pourrait vous le dire ma collègue à ma gauche, Alice.
Donc, comment pouvons-nous regrouper toutes ces ressources pour répondre aux besoins des personnes âgées? La tendance générale semble être que nous ne sommes pas prêts et que nous avons besoin de mettre en place une stratégie nationale pour les aînés. Nous savons que les listes d'attente à Grande Prairie sont exceptionnellement longues, et la situation ne fait qu'empirer. Je crois que notre pays a un problème en ce qui a trait aux listes d'attente, et je ne crois pas que la faute revient à un gouvernement ou à un autre. C'est que nous ne faisons pas les choses de la bonne façon. Nous devons repenser la prestation de services aux personnes âgées. Comment pouvons-nous regrouper les services en un système qui fonctionne bien pour répondre aux besoins, au lieu de tout compartimenter?
J'aimerais que Mme Hauptman, de la Langley Care Society, réponde en premier.
Vous avez mentionné qu'environ 800 personnes vivent près de Langley Lodge. Ce sont des aînés qui vivent seuls. Si je me rappelle bien, vous avez donné deux chiffres: 1 500 et 800. Le vieillissement chez soi est-il la solution miracle pour aider les aînés?
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Il y a 1 500 personnes de plus de 65 ans dans notre quartier, et 800 d'entre eux vivent seuls. Je ne crois pas que le vieillissement chez soi soit une solution miracle. Je suis particulièrement préoccupée par le fait que nous ne semblons pas réfléchir à ce qui va se passer quand nous en serons rendus là. Par exemple, les gens qui ont besoin de soins de longue durée sont très âgés.
Pour être autonomes, les gens doivent être en mesure de répondre à un grand nombre de leurs besoins, et cela vaut aussi pour les jeunes qui sont en santé et forts. Je parle ici de choses simples, comme être capable de faire l'épicerie et de transporter la nourriture jusqu'à la maison, de pouvoir interagir — socialement — avec d'autres personnes et d'être en mesure de se rendre à des rendez-vous chez le médecin. Ce genre d'activités peuvent devenir des défis de taille, en particulier pour les personnes très âgées qui vivent seules.
Le Royaume-Uni a lancé un programme appelé Silver Line, un numéro d'urgence pour les personnes âgées. Au cours de la première année, il y a eu plus d'un million d'appels. Le service est offert 24 heures par jour, 365 jours par année et compte environ 3 000 bénévoles. Je crois qu'il y a environ 10 000 appels par semaine à présent. Certains bénévoles y participent seulement pour offrir leur amitié à des personnes âgées qui sont seules.
Les gens ont tendance à croire que la vie communautaire est déplaisante. J'ai trouvé intéressant d'entendre le témoin de l'Île-du-Prince-Édouard dire que les aînés préfèrent vivre de façon communautaire. Cela leur offre de nombreux avantages: ils peuvent s'entraider et briser dans une certaine mesure leur isolement social. Certaines personnes âgées ont aussi de la famille et des amis, ce qui n'est pas le cas pour d'autres, et comme cela se voit à Langley Lodge, les familles désirent vraiment s'investir.
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C'est une très bonne question.
Je ne sais pas ce qui cause les retards à Service Canada, mais je peux vous dire ce que j'ai entendu des employés du centre d'appels quand j'ai communiqué avec eux avec des clients. Il y a deux jours seulement, on m'a dit « nous sommes débordés parce que le nombre de baby-boomers est à son maximum, et les choses vont s'améliorer à partir de maintenant. » Ils disent que c'est à cause des baby-boomers et des gens de plus de 65 ans.
Par ailleurs, nous voyons différentes choses. Oui, les gens atteignent l'âge de 65 ans, et des gens qui perdent leur conjoint entre 60 et 65 ans vont avoir besoin de l'allocation, la Sécurité de la vieillesse, s'ils ont peu de revenus. Il y a des gens qui travaillent jusqu'à 70, 75 ou même 80 ans sans avoir de fonds pour leur retraite parce qu'ils n'ont jamais eu un emploi qui leur permettait d'économiser suffisamment. L'emploi les empêchait de toucher l'allocation plus tôt, mais une fois à la retraite, ils en ont besoin tous les mois pour vivre, parce qu'ils n'ont pas d'économies. La cause est peut-être un problème de santé, un divorce, ou la mort subite de leur conjoint, mais le fait demeure qu'ils n'ont pas d'économies. Donc, c'est une combinaison de...
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Votre question concerne exactement la raison centrale pour laquelle nous sommes ici.
Le système de santé canadien a été institué il y a 50 ans, et on n'y a pas apporté beaucoup de changements depuis. À l'époque, la population du Canada était de 20 millions d'habitants et l'espérance de vie était de 70 ans. Puisque l'espérance de vie était de 70 ans, il n'y avait pas beaucoup de places pour les personnes souffrant de maladies chroniques ni pour les personnes âgées. Depuis ce temps, nous avons le même système de santé, qui est conçu de telle sorte que nous devons nous rendre à l'hôpital pour recevoir des soins de santé.
Comme je l'ai dit dans ma présentation — d'ailleurs, c'est aussi bien décrit dans le livret que nous vous avons remis —, le système de santé n'est pas adapté pour traiter les personnes âgées qui souffrent de multiples maladies chroniques et qui ne veulent pas passer la fin de leurs jours dans un lit d'hôpital ou à l'urgence en compagnie d'inconnus ou de gens qui ne font pas partie de leur milieu de référence. Elles veulent qu'on les traite à la maison, et cela, c'est possible.
Lorsque nous parlons de soins à domicile, nous ne parlons pas des soins à domicile qui consistent à aller changer des pansements après une hospitalisation. En fait, il s'agit plutôt de soins à domicile pour prévenir l'hospitalisation. Ainsi, si une personne se lève un matin et ne se sent pas bien, elle peut avoir accès à un système sans nécessairement se rendre à l'urgence. On lui demandera ce qui ne va pas et on va envoyer quelqu'un chez elle en fonction du problème décrit. Cela, c'est possible.
À cet égard, il y a eu des expériences très positives dans différentes parties du Canada. La Nouvelle-Écosse en est un bon exemple. À Québec, un CLSC travaille en amont des problèmes des gens, de sorte que ces derniers ne sont pas obligés d'aller à l'hôpital dès qu'ils ont des problèmes. Ils y vont le moins souvent possible.
L'hôpital de Châteauguay, où j'ai occupé le poste de directeur médical, a aussi fait certaines expériences, principalement auprès de patients atteints d'insuffisance cardiaque. Nous avons remis aux patients un outil qui ressemblait à un appareil téléphonique. Chaque jour, les patients devaient y inscrire la quantité de liquide qu'ils avaient bue la veille, leur poids exact, leur température, leur pression et leur taux de glucose. Nous savons que, pour maintenir la fonction cardiaque, il ne faut pas boire trop de liquide. Cet outil permettait aux gens de voir s'ils devaient faire un peu plus attention à cela, ce jour-là. L'hôpital recevait les résultats de dizaines de patients. Si les médecins voyaient que quelque chose n'allait pas, ils intervenaient. De plus, cela a souvent permis d'éviter la déstabilisation de l'état de la personne.
L'expérience, menée auprès de groupes témoins, a permis de démontrer que le fait de permettre aux gens de se prendre en main à domicile avait entraîné une baisse spectaculaire du taux d'hospitalisation et du nombre de consultations à l'urgence.
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C'est une excellente question. Deux ou trois personnes ont déjà abordé ce sujet, mais il s'agit en réalité d'établir des partenariats à l'échelon local. Vous parlez de partenariats entre des organismes communautaires et des promoteurs immobiliers. Tiennent-ils des discussions sur le fait de vieillir en santé? Il ne s'agit pas que de mise en valeur des infrastructures. Il est question de travailler ensemble pour favoriser un vieillissement en santé.
Je pense que c'est le rôle que jouent les organismes communautaires. Avec eux, on parle de coopératives. Il pourrait s'agir, par exemple, d'une caisse populaire qui devient partenaire dans le cadre d'un projet immobilier. Certes, en Nouvelle-Écosse, il y a une coopérative de crédit qui fait don de terrains pour la construction de logements abordables destinés aux personnes âgées. Ils peuvent également jouer ce genre de rôle.
Les organismes communautaires peuvent être des champions, du fait qu'ils pourraient posséder l'expertise requise pour faire démarrer un projet et, encore une fois, les caisses populaires ont joué des rôles clés dans des coopératives de soins de santé multipartites, en fait, dans la province de Québec.
En ce qui concerne le rôle du gouvernement fédéral en particulier, je ne suis pas tout à fait certaine de la réponse à cette question. Il s'agit peut-être de donner l'exemple de ce à quoi ressemblent les partenariats et de présenter des pratiques exemplaires à l'intention d'organisations œuvrant aux échelons provincial ou communautaire.
Je vous reviens dans un instant.
Merci à tous de vos exposés.
Il est clair qu'il s'agit d'une question qui aurait dû être réglée au cours des 20 dernières années. Nous n'y avons pas prêté suffisamment attention, et nous savions que le moment allait venir, de façon générale. Il ne s'agit pas de pointer du doigt ni de blâmer des gens.
Une des choses que nous savons avec certitude, c'est que, si nous réussissons à régler le problème du logement, cela changera beaucoup la donne, car nous avons entendu dire que la différence entre une personne âgée de la Colombie-Britannique et une des Maritimes, c'est qu'il reste 400 $ dans les poches de la première à la fin de chaque mois, comparativement à 1 400 $ dans les poches de la deuxième. C'est le premier élément. Nous devons régler ce problème, mais nous le savons.
Je veux discuter du système médical avec le Dr Marcoux.
Si vous regardez les praticiens de partout au pays, quel pourcentage, de praticiens — ou combien d'entre eux — se spécialisent dans les soins aux aînés, ou bien y a-t-il plus de généralistes? Quelle est la répartition?
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Vous soulevez un bon point.
Les personnes âgées sont généralement traitées par leur médecin de famille jusqu'à la fin de leurs jours. Nous aurions besoin de plus d'assistance et de davantage de gériatres que nous n'en avons actuellement. Ces gériatres devraient être habilités à travailler davantage dans la communauté que dans les établissements de santé. Les personnes âgées ne se retrouvent pas dans les hôpitaux de soins aigus. En fait, elles s'y retrouvent parfois, mais elles obtiennent de mauvais soins parce qu'elles ne devraient pas être là.
Dans les établissements de soins de santé du Canada, 20 % des lits sont occupés par des personnes en attente de placement, à leur grand détriment, et c'est très coûteux.
Récemment, une amie de longue date était hospitalisée dans un centre de courte durée. C'est l'un des meilleurs à Montréal. Pour ce qui est des soins qu'elle y recevait, c'était d'une tristesse incroyable. Elle était laissée à elle-même. Je ne dis pas que les gens qui y travaillent n'étaient pas compétents. C'est plutôt que le centre n'était simplement pas organisé pour offrir les soins requis.
Il faut donc des gériatres orientés vers les pratiques à domicile. Nous devons organiser un système pour que les gens à domicile y reçoivent des soins et puissent y rester plus longtemps de façon sécuritaire et confortable.
Je suis très sensible au fait que nous avons besoin d'hébergement et d'augmenter le nombre de lits, mais les lits sont déjà là. Les personnes âgées sont déjà dans leur lit, dans leur maison et dans leur milieu. Gardons-les là le plus longtemps possible, et de façon sécuritaire. Cela coûte également beaucoup moins cher.
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Merci, monsieur le président.
Merci beaucoup à tous les invités qui sont venus de différentes régions de nos provinces et de nos territoires — pas encore de nos territoires — de différentes provinces et différentes disciplines. Je peux voir que presque toutes nos stratégies sont là.
Félicitations tout particulièment à l'Association médicale canadienne. Nous avons déjà travaillé en étroite collaboration. Merci de vos services passés. Votre présentation expose vraiment dans les grandes lignes ce à quoi exactement nos stratégies devraient ressembler.
J'aimerais commenter précisément quelques éléments que certains de nos témoins ont mentionnés, toute l'idée de deux situations, où des aînés très en santé continuent d'avoir besoin de nos services d'autres façons, comme pour rester en santé, puis des aînés très fragiles qui ont besoin d'aide supplémentaire, particulièrement sur le plan médical et sur le plan des soins. De plus, nous avons les aînés seuls qui sont en santé, mais ne savent pas où aller. Ils ressentent de la solitude et finissent par tomber malades étant donné toutes les conséquences négatives sur leur situation mentale, qui a aussi été documentée.
J'aimerais fournir des commentaires sur quelques éléments. Vous avez mentionné le programme Silver Line, au Royaume-Uni, avec lequel beaucoup d'aînés communiquent. Je comprends que le programme Nouveaux Horizons pour les aînés finance aussi des organisations locales pour qu'elles fassent exactement cela, pour qu'elles aient des bénévoles et forment des bénévoles pour le faire.
Croyez-vous qu'il soit nécessaire d'augmenter le financement pour que cette partie de nos services aux aînés puisse être vraiment enrichie?
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Vous abordez un point très important en mentionnant le financement du système et en demandant qui doit être le leader en cette matière.
Dans un pays comme le nôtre, on attend beaucoup du fédéral qu'il soit le leader, celui qui montre la voie et qui donne les directives que les provinces vont appliquer.
Cependant, l'investissement dont vous parliez est très important. Il faut un investissement suffisant. Par ailleurs, si on procède à une transformation du système de santé, comme je le préconisais précédemment, il y aura sûrement un coût rattaché à cela et un effort à fournir. Il a été bien démontré que 20 % des lits occupés par des personnes en attente de placement coûtaient près de 1 000 $ par jour, en Ontario. Le montant est similaire dans chaque province, soit 842 $ par jour. Or une place en établissement de soins de longue durée, le milieu de vie d'un patient qui demande des soins continus, est de 126 $ par jour, et les soins à domicile coûtent 45 $ par jour. Entre 45 $ et 842 $ par jour pour garder ces gens à domicile dans un confort acceptable, il y a une marge de manoeuvre.
Oui, il faut procéder à un investissement, mais il faut aussi changer le système de santé périmé qui existe depuis 50 ans et qui doit être adapté à une société qui a évolué.
Changer est toujours difficile. On dit qu'il ne faut pas changer seulement lorsqu'il y a une crise, or cette crise est tout près de nous, et si on ne s'en préoccupe pas, d'ici 20 ans, certains de nos proches se retrouveront très démunis dans la société.
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Je vous remercie beaucoup, monsieur le président.
Comme on le voit, le fédéral a du pain sur la planche. Les témoignages nous ont révélé des problèmes relatifs aux délais d'attente incroyables, en Alberta par exemple, qui ont augmenté depuis deux ans.
On parle d'argent pour le logement, mais l'argent n'a pas encore été versé, en Colombie-Britannique, par exemple, où les besoins sont importants.
M. Morrissey nous a parlé tout à l'heure du Supplément de revenu garanti. Selon l'actuaire en chef du Canada, 230 000 aînés seront privés du Supplément de revenu garanti. C'est une somme de 3 milliards de dollars en moins pour eux. Il y a donc du pain sur la planche.
Je vais immédiatement passer à mes deux questions.
Je vais parler lentement parce que j'aimerais obtenir une réponse de la part de nos témoins anglophones.
[Traduction]
Une organisation du Québec a dit que chaque gouvernement devrait examiner chaque politique du point de vue des aînés. C'est une partie croissante de la population. J'aimerais savoir si vous pensez qu'il serait approprié d'inclure dans une stratégie nationale la nécessité que tout gouvernement canadien examine toute politique du point de vue des aînés.
Je vais commencer par Debra, si vous avez compris ma question.
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Je crois que la sensibilisation du grand public est un facteur important. Lorsque nous pensons à la détection et à l'intervention précoces, nous pensons souvent aux enfants ou aux nourrissons, mais nous devons également examiner les adultes en santé et nous assurer qu'ils comprennent l'importance de la détection et de l'intervention précoces en ce qui concerne la perte auditive.
Actuellement, les gens prennent de 7 à 10 ans avant de demander de l'aide à partir du moment où ils ont remarqué pour la première fois une déficience auditive, et beaucoup de dommages peuvent survenir pendant cette période. Ce qui est important lorsqu'on soupçonne une perte auditive, c'est de demander de l'aide immédiatement; nous devons sensibiliser le public à cet égard. Quant à la perte auditive chez les personnes âgées, l'intervention habituelle serait des prothèses auditives, mais ce n'est pas la seule option. Pour ce qui est de porter des prothèses auditives, plus tôt vous les portez, plus rapidement vous vous y habituez, et votre cerveau apprend à nouveau à entendre tous les sons que vous n'entendiez plus.
Nous avons constaté que les personnes âgées acceptent beaucoup moins de porter une prothèse auditive lorsqu'elles ne peuvent pas manipuler leurs prothèses. Lorsque vous commencez à les porter un peu plus tôt, vous avez plus de facilité à vous y habituer. Cela ne signifie pas que vous n'éprouverez pas des problèmes de dextérité lorsque vous serez un peu plus âgé, mais lorsque la dextérité et la vision commencent à diminuer, cela devient encore plus difficile. Si une personne de 80 ans commence à porter de prothèses auditives pour la première fois, c'est beaucoup plus difficile. Elle a perdu beaucoup de temps d'exposition à des sons, et cette privation pousse également les gens à se retirer et à s'isoler. Il a été établi que les prothèses auditives permettent de diminuer le sentiment de solitude, mais elles contribuent également à des taux plus bas sur les échelles d'évaluation de la dépression.
Je crois que la sensibilisation du public est très importante.
Je suis désolée d'avoir manqué la première heure, mais je sais que nous parlons du temps de traitement du Supplément de revenu garanti, du Régime de pensions du Canada et de la Sécurité de la vieillesse. La raison pour laquelle je veux parler de cela, c'est que j'ai travaillé pendant 11 ans dans un bureau de circonscription qui concentrait ses efforts sur les besoins des personnes âgées.
Mon personnel a porté à mon attention certaines modifications, et vous pouvez peut-être me dire si vous constatez dans votre province la même chose que ce que je vois dans le Sud-Ouest de l'Ontario. Nous savons que le temps de traitement du Régime de pensions du Canada a augmenté jusqu'à 20 semaines. Avant, jusqu'à environ 2015, c'était de six à huit semaines. Le temps de traitement des prestations de survivant du RPC va jusqu'à 24 semaines, nous parlons donc d'environ six mois. Pour ce qui est des prestations consécutives au décès du RPC, il y a également jusqu'à 24 semaines d'attente. Les salons funéraires s'attendent à recevoir leur argent. Auparavant, il s'agissait d'une période d'environ deux mois; nous parlons maintenant de six mois. Pour ce qui est du Programme de prestations d'invalidité du RPC, c'est de quatre à six mois, ce qui est généralement la moyenne compte tenu des contretemps.
Une des choses les plus importantes que je constate concerne le Supplément de revenu garanti. Les personnes âgées les plus vulnérables courent un risque énorme. Ce sont les personnes qui dépendent du Supplément de revenu garanti pour acheter leur nourriture, payer leur logement et tout ce dont elles ont besoin.
Avez-vous constaté les mêmes augmentations du temps d'attente que moi?
Je suis une invitée ici aujourd'hui. Je remplace ma collègue, Mona Fortier. Je suis très heureuse d'être ici. J'ai beaucoup apprécié entendre tous les témoins, aujourd'hui.
Je dois profiter de l'occasion, rapidement en quelques secondes, de parler de l'importance des personnes âgées pour notre gouvernement. Je regarde certaines des initiatives qu'il a mises en oeuvre. Notre amie a parlé du besoin de soutenir les proches aidants. Nous avons prolongé l'assurance-emploi pour les personnes qui s'occupent de leur famille. Nous avons également accordé du financement supplémentaire pour les soins à domicile. Quant au logement abordable, notre priorité sera certainement les personnes âgées, y compris nos anciens combattants. C'est vraiment important. Et il y a aussi l'augmentation du SRG.
Je n'utiliserai pas mon temps de parole pour parler des initiatives gouvernementales parce que les gens peuvent les examiner, mais c'est certainement quelque chose qui est important pour notre gouvernement. C'est encourageant d'entendre tous les intervenants parler de la culture relative aux types de services intégrés qui doivent être mis en place en vue de s'occuper de nos personnes âgées dans l'avenir.
Je veux me concentrer sur deux ou trois aspects. Il s'agit de jeter un regard sur l'avenir. Nous avons certainement beaucoup de pain sur la planche. J'ai adoré ce que j'ai entendu de la représentante de Langley Lodge. Il me semble qu'il s'agit d'un programme de sensibilisation dans le cadre duquel des bénévoles, qui sont des personnes âgées, aident d'autres personnes âgées.
J'aimerais qu'on fasse un tour de table, si vous voulez bien, pour parler des types d'innovations et d'initiatives communautaires qui sont déjà en cours et qui aident nos personnes âgées. Je crois que nous devrions examiner les innovations ou les collaborations communautaires qui sont déjà en place.
Je vais commencer par la représentante de Langley et j'aimerais également entendre les représentants de Grande Prairie. Vous êtes sur le terrain, alors vous voyez peut-être des choses dont la communauté s'occupe déjà.
Je vais commencer par la représentante de Langley.
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Pour des raisons de temps, je dois vous dire merci.
Je m'attendrais à ce que, si nous avons entendu un exemple de votre part, il y en ait probablement de nombreux autres partout au pays. Nous avons hâte de les découvrir.
Je vais poser ma prochaine question au Dr Marcoux.
Vous avez parlé du besoin d'un changement de culture concernant notre perception des aînés. Au lieu de placer les aînés dans des endroits comme les hôpitaux ou les établissements de soins actifs, on peut en faire plus dans la collectivité. Je pense à la possibilité qu'a notre pays avec les jeunes et les nouvelles possibilités, les nouveaux emplois, les nouvelles compétences et les nouvelles formations qui leur sont offerts, les jeunes pourraient effectivement travailler au sein la collectivité.
Constatez-vous quelque chose de la sorte au pays? Je pense aux jeunes travailleurs sociaux, aux jeunes infirmières et infirmiers, des jeunes qui se préparent peut-être à une future carrière en soins de santé, si on veut, directement dans la collectivité et qui amélioreront la santé, le bien-être et le vieillissement de nos aînés.
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Mes observations seront presque toujours liées aux services d'orthophonie et d'audiologie.
Comme l'a mentionné Dr Marcoux, c'est dans les hôpitaux de soins actifs que les soins ont principalement été fournis. Toutefois, étant donné que nous connaissons des changements au sein du système de soins de santé, que des postes et des places sont supprimés dans les hôpitaux, nous devons renforcer les services dans la collectivité. Notre organisation est très axée sur l'examen des services qui peuvent être offerts à nos patients et aux aînés dans la collectivité et au moyen des soins à domicile.
Nous avons besoin de services en place qui gardent à la maison les personnes qui sont relativement fonctionnelles, mais qui commencent, par exemple, à avoir une perte d'audition. Ces personnes doivent pouvoir accéder à des services abordables. Les services privés d'orthophonie et d'audiologie ne sont pas donnés. Ce ne sont pas tous les aînés, plus particulièrement ceux qui ont un faible revenu ou un revenu fixe, qui peuvent se les payer, donc ce groupe en particulier aurait besoin d'avoir accès à des services publics.
Dans le cadre de la stratégie pour les aînés, il faut aussi s'assurer qu'il y a des soins de santé et des soins offerts dans la collectivité adéquats pour les personnes âgées malades et fragiles ainsi que pour les gens qui ont des troubles neurologiques afin de les aider à fonctionner le mieux possible en société. Ces services doivent être en place, mais nous devons aussi nous assurer qu'ils sont liés aux autres services, à l'équipe de soins de santé en milieu familial et aux autres services sociaux.
Il y a des exemples d'excellence en matière de services offerts dans la collectivité. À l'échelle locale, je pense au Centre d'aphasie d'Ottawa, qui offre des services communautaires à des personnes qui ont eu un accident vasculaire cérébral et les suivent durant des années. Il s'agit d'une approche collaborative avec un travailleur social.
Ces services sont offerts en ville, mais pas nécessairement dans les collectivités rurales et éloignées ni dans toutes les provinces. J'aimerais que l'on se penche sur des exemples d'excellence, non seulement dans la pratique clinique, mais aussi dans la recherche actuelle liée à nos professions, en orthophonie et en audiologie. Il y a des chefs de file en matière de recherche qui élaborent divers types de stratégies d'intervention des soignants à l'égard de personnes atteintes de démence et d'autres maladies dégénératives. J'aimerais aussi constater que l'on met en pratique les programmes qui ont été élaborés.