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Je déclare la séance ouverte. Bonjour à tous.
Conformément à l'ordre de renvoi du lundi 29 janvier 2018, le Comité reprend son étude du projet de loi .
Les témoins d'aujourd'hui nous parleront du milieu de travail et des ressources dont disposent les employés du Parlement du Canada.
Nous sommes très honorés et ravis de recevoir un certain nombre de témoins, dont M. Charles Robert, greffier de la Chambre des communes. Je vous remercie de votre présence, monsieur.
Il est accompagné de M. Pierre Parent, dirigeant principal des ressources humaines. Je vous remercie de votre présence, monsieur.
Nous accueillons également des représentantes de la Bibliothèque du Parlement: la directrice générale des Services de soutien des affaires, Mme Lynn Potter; et la directrice des ressources humaines, Mme Michelle Berry. Je vous remercie toutes les deux de votre présence.
Chaque groupe dispose de sept minutes pour faire leur déclaration préliminaire. Nous poserons des questions par la suite.
Nous entendrons tout d'abord le greffier de la Chambre des communes, M. Robert. La parole est à vous pour les sept prochaines minutes, monsieur.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
[Français]
Monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du Comité, je suis ici aujourd'hui pour parler du cadre mis en place par la Chambre des communes en matière de prévention du harcèlement et de règlement des conflits, ainsi que des mesures relatives à la santé et à la sécurité au travail.
Ces politiques et pratiques sont en place pour soutenir les députés, les agents supérieurs de la Chambre, les bureaux de recherche et leur personnel, ainsi que les employés de l'Administration de la Chambre des communes.
[Traduction]
À titre de parlementaires et d'employeurs, les députés ont le devoir de veiller à ce que le milieu de travail de leurs employés soit sûr. J'ai également ce devoir en tant que greffier de la Chambre des communes.
Le cadre et les mesures qui ont été mis en place pour nous aider à y parvenir comprennent des politiques, de la formation et d'autres moyens que le dirigeant principal des ressources humaines de l'Administration de la Chambre, M. Pierre Parent, vous expliquera plus en détail.
L'Administration de la Chambre est déterminée à maintenir un milieu de travail sûr et exempt de harcèlement. Si nécessaire, nous aurons recours au règlement des conflits pour régler les cas de harcèlement, mais notre but ultime, c'est la prévention.
La prévention commence par la sensibilisation à l'importance d'un milieu de travail exempt de harcèlement. À cette fin, nous menons diverses activités éducatives et nous assurons une communication continue. En faisant davantage de sensibilisation et en répondant aux situations susceptibles de nuire à la sécurité ou de mener au harcèlement dès le début, nous pouvons en réduire les effets négatifs. Une formation à jour est offerte aux députés et à leur personnel, tant sur la Colline que dans les circonscriptions, ainsi qu'aux employés de l'Administration de la Chambre.
[Français]
Nous offrons également un éventail de ressources adaptées à l'environnement de travail complexe de tous les employés sur la Colline et ailleurs: travail par quarts, longues heures de travail, déplacements entre Ottawa et les bureaux de circonscription, et le reste.
La prévention et le règlement des conflits commencent d'abord et avant tout par le bon exemple. Guidée par des valeurs fondamentales comme le respect du processus démocratique et l'inclusion, l'Administration de la Chambre des communes vise à fournir un soutien efficace aux députés et à leur personnel et à gérer la Chambre de manière responsable. L'Administration est déterminée à faire figure de leader et à rehausser le niveau en matière de prévention du harcèlement et de règlement des conflits.
[Traduction]
En outre, l'Administration de la Chambre des communes suit le cheminement du projet de loi et fera des recommandations appropriées au Bureau de régie interne, qui est chargé d'établir les règlements administratifs, les politiques et les lignes directrices régissant l'utilisation des ressources mises à la disposition des députés pour s'acquitter de leurs fonctions parlementaires. C'est pourquoi je suis persuadé que le Bureau et l'Administration de la Chambre suivront avec grand intérêt les travaux de ce comité et qu'ils seront prêts à respecter les dispositions du projet de loi s'il reçoit la sanction royale.
En ce qui me concerne, j'ai examiné les pratiques exemplaires en matière de prévention du harcèlement et de règlement des conflits et, tout récemment, j'ai étudié attentivement le rapport du groupe de travail multipartite du Parlement bicaméral de Westminster sur une politique indépendante en matière de plaintes et de griefs. D'autres administrations sont, comme nous, déterminées à bannir le harcèlement de leur milieu de travail.
De plus, en tant qu'employeur responsable et attentif, l'Administration de la Chambre s'est toujours conformée à l'esprit du Code canadien du travail et s'engage continuellement à suivre les normes les plus strictes en matière de santé et de sécurité.
[Français]
Je cède maintenant la parole à M. Pierre Parent, qui supervise la mise en oeuvre de la Politique de la Chambre des communes sur la prévention et le traitement du harcèlement ainsi que la politique de santé et sécurité au travail. En collaboration avec le Bureau de régie interne, M. Parent travaille à l'élaboration de nouvelles initiatives sur la question qui nous occupe. Il fournira maintenant de plus amples détails sur le cadre actuel.
Je vous remercie, monsieur le président.
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Merci, monsieur le greffier. Merci, monsieur le président.
Je vous remercie de me donner l'occasion de parler de notre organisation et de la manière dont nous assurons actuellement la sécurité et la prévention du harcèlement à la Chambre des communes. Je présenterai les principes directeurs, les mécanismes et les outils que nous avons mis en place pour nous guider et pour nous aider à ces égards.
[Traduction]
Parlons d'abord de la prévention du harcèlement. Nous avons actuellement un cadre dont les différentes composantes mettent à la disposition des députés, des agents supérieurs de la Chambre, des bureaux de recherche et de leurs employés, de même que des employés de l'Administration de la Chambre, des mécanismes qui leur permettent de prévenir et de régler les situations de harcèlement présumé.
[Français]
En décembre 2014, le Bureau de régie interne a adopté la première Politique de la Chambre des communes sur la prévention et le traitement du harcèlement, qui s'applique aux députés et aux agents supérieurs de la Chambre en tant qu'employeurs, à leurs employés, de même qu'à ceux des bureaux de recherche.
[Traduction]
En juin 2015, le Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre a adopté un code de conduite pour les députés de la Chambre des communes concernant le harcèlement sexuel. Ce code est entré en vigueur au début de la présente législature. Il vise exclusivement les situations entre députés et fait en sorte que les députés s'engagent à créer un environnement de travail exempt de harcèlement sexuel. Au titre du code, tous les députés sont tenus de signer le formulaire d'engagement, et tous l'ont fait.
De plus, la Politique sur la prévention et le règlement des problèmes de harcèlement en milieu de travail de l'Administration de la Chambre est en vigueur depuis plusieurs décennies et s'applique à l'ensemble des employés de l'Administration de la Chambre. La plus récente version date d'avril 2015.
[Français]
Des processus bien définis sont prévus pour déposer une plainte informelle ou formelle, mener une enquête et en faire rapport, en appeler d'une décision, communiquer les conclusions et veiller à ce que des mesures correctives soient prises, lorsqu'il y a lieu.
La confidentialité et l'impartialité sont au coeur de nos politiques. Nous voulons veiller à ce que tous, peu importe leur poste ou leur titre, se sentent en sécurité pour régler ces situations, tout en protégeant leur vie privée. La protection des droits, tant du plaignant que de l'intimé, garantit aux deux parties une procédure équitable.
[Traduction]
La production de rapports constitue un élément important de notre cadre. À titre de DPRH — dirigeant principal des ressources humaines —, j'ai la responsabilité, aux termes de la politique, de faire rapport chaque année au Bureau de régie interne. Ce rapport annuel est rendu public.
Le rapport de 2015-2016 fait état de 10 cas, et celui de 2016-2017, de 19 cas. Dans le rapport, les cas se répartissent en deux catégories: les demandes de renseignements et les plaintes. À titre d'exemple, 7 des 10 cas dans la première période visée étaient des demandes de renseignements, tout comme 13 des 19 cas en 2016-2017. Le prochain rapport sera déposé devant le Bureau de la régie interne en juin 2018 pour la période d'avril 2017 à mars 2018.
Afin d'appuyer le cadre, différentes initiatives ont été adoptées. La Chambre des communes offre à ses employés, aux députés et à leur personnel l'accès à un programme de règlement informel des conflits que nous appelons Ensemble, trouvons des solutions. Un des éléments clés de ce programme est l'accès à une ressource disponible à temps plein qui peut donner des conseils à l'égard des conflits en milieu de travail, y compris la prévention du harcèlement, ainsi qu'un service de médiation, s'il y a lieu. Ce programme a été utilisé souvent au cours des deux dernières années et il s'est avéré déterminant dans la résolution de certains cas dès les premières étapes du processus.
[Français]
La formation est un autre service essentiel du cadre de prévention du harcèlement. Une séance de formation en ligne a été lancée en décembre 2016 en vue de sensibiliser davantage les députés et leurs employés au harcèlement et à les renseigner au sujet des ressources disponibles.
La séance de formation d'une heure présente de courtes séquences informatives, des scénarios et des questions, afin d'offrir un soutien supplémentaire en matière de prévention du harcèlement. Les participants peuvent s'identifier au moyen d'une déclaration volontaire à la fin de la séance de formation. En date du 31 janvier 2018, 647 personnes avaient suivi la formation ou déclaré l'avoir suivie.
[Traduction]
La formation en ligne accorde aux employés la souplesse nécessaire pour insérer la séance dans leur horaire et permet également au personnel des bureaux de circonscription de participer. II va sans dire que nous sommes conscients de la valeur ajoutée qu'apporte une formation en personne dans une salle de classe, et nous travaillons avec un spécialiste externe de la formation à élaborer une telle séance de trois heures. Nous comptons pouvoir l'offrir à tous les députés d'ici le congé estival.
Nous élaborons des séances de formation additionnelles à l'intention du personnel sur la Colline et dans les circonscriptions.
[Français]
Dès leur première semaine de travail, les nouveaux employés de l'Administration de la Chambre sont fortement encouragés à suivre l'introduction au programme, une séance de trois heures. Le programme comporte également une formation plus ciblée, au besoin. Bon nombre des équipes des services en ressources humaines ont récemment suivi le cours de civilité conçu pour engager des rapports mutuels courtois et respectueux. Fournir un environnement libre de harcèlement à l'intérieur de l'enceinte parlementaire est l'une de nos priorités.
Parlons maintenant de la santé et de la sécurité au travail. Bien que le Code canadien du travail ne s'applique pas à la Chambre des communes à l'heure actuelle, l'Administration de la Chambre a accepté, conformément à sa politique en matière de santé et de sécurité au travail, la responsabilité de garantir un milieu de travail sain et sécuritaire à ses employés.
[Traduction]
La politique, approuvée par le Bureau, dit ce qui suit: « l'Administration de la Chambre des communes se fonde [...] sur les normes suivantes pour définir ses obligations en matière de santé et sécurité au travail pour ses employés ».
Les normes sont les suivantes: l'obligation d'assurer un milieu de travail sain et sécuritaire à ses employés, conformément aux normes énoncées dans la partie II du Code canadien du travail; la réglementation prise conformément a la partie II du Code canadien du travail; les exigences énoncées par la Commission de la sécurité professionnelle et de l'assurance contre les accidents de travail; les exigences de la common law; et la conformité à la présente politique.
[Français]
L'Administration de la Chambre tient des réunions de Comité mixte de santé et de sécurité avec les représentants des employés pour discuter des problèmes et des possibilités. Comme l'a affirmé M. Robert, l'Administration de la Chambre suit de près le projet de loi et adressera des recommandations appropriées au Bureau de régie interne afin d'en assurer l'application s'il reçoit la sanction royale.
Je vous remercie.
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Merci, monsieur le président.
Bonjour.
Je vous remercie de m'avoir invitée à comparaître devant vous aujourd'hui. En ma qualité de directrice générale des Services de soutien des affaires, ma tâche consiste à diriger la gestion des services internes de la Bibliothèque, dont la Direction des ressources humaines, qui élabore les politiques portant sur l'objet du projet de loi et qui en assure ensuite la gestion et le suivi.
Je suis accompagnée aujourd'hui par Michelle Berry, directrice des ressources humaines à la Bibliothèque.
Comme ses partenaires de la Colline, la Bibliothèque est une entité distincte de la fonction publique fédérale et elle n'est donc pas assujettie aux politiques du Conseil du Trésor. C'est la Loi sur les relations de travail au Parlement, la LRTP, qui définit ses rôles et ses responsabilités à titre d'employeur. Même si nous ne relevons pas du Conseil du Trésor, nous adoptons les pratiques exemplaires de l'administration publique. Nous élaborons souvent des politiques semblables à celles du Conseil du Trésor, mais nous les adaptons conformément à la LRTP et aux besoins de notre organisation.
Notre effectif, qui est composé d'environ 400 employés, exerce le mandat étendu et diversifié de la Bibliothèque. Ces employés fournissent des services de référence, à vous et à votre personnel; répondent à vos demandes de recherche et offrent un soutien à la recherche aux comités parlementaires, comme celui-ci, ainsi qu'aux associations parlementaires; accueillent tous les jours les visiteurs sur la Colline; et renseignent le grand public sur le système gouvernemental canadien.
La Bibliothèque est déterminée à promouvoir une culture de dignité et de respect et à offrir à tous ses employés un milieu de travail sûr et exempt de harcèlement. Nous prenons cette question très au sérieux et nous avons déployé des efforts considérables pour prévenir et régler les problèmes de harcèlement à la Bibliothèque.
J'aimerais maintenant vous décrire les mesures que nous avons prises pour prévenir le harcèlement au sein de notre organisation et les processus que nous avons mis en place pour régler les cas de harcèlement lorsqu'ils surviennent.
[Français]
En mars 2011, la Bibliothèque a adopté sa nouvelle Politique sur la prévention et le règlement du harcèlement en milieu de travail. Nous avons revu cette politique en 2016 pour nous assurer qu'elle était à jour et conforme aux modèles de pratiques exemplaires sur la question.
L'un des objectifs de notre Politique consiste à prévenir le harcèlement en favorisant le respect dans le milieu de travail. Nous croyons que l'un des meilleurs moyens de prévenir le harcèlement au travail consiste, d'abord et avant tout, à éviter qu'il ne se produise. Dans le cadre de notre stratégie de prévention, nous décelons et gérons les situations de conflit qui, si elles n'étaient pas gérées, pourraient mener à des allégations de harcèlement. Nous prenons les mesures nécessaires pour résoudre rapidement ces conflits.
Nous offrons une formation obligatoire et régulière sur la prévention du harcèlement à tous nos employés afin de les sensibiliser au rôle que nous pouvons tous jouer pour assurer un milieu de travail respectueux; à ce qui constitue du harcèlement; et aux moyens de résolution qui s'offrent à eux dans ces situations.
Nous offrons à nos gestionnaires la formation et le soutien dont ils ont besoin pour régler les conflits en milieu de travail lorsqu'ils surviennent.
Nous mettons à la disposition des employés et des gestionnaires des outils et des ressources, notamment des guides et des foires aux questions, qui fournissent des détails et des explications sur le contenu de la Politique.
Finalement, nous sommes en train d'élaborer une compétence essentielle qui s'appliquera à tous les employés de la Bibliothèque et qui concerne le respect ainsi que le comportement éthique au travail.
[Traduction]
Malgré tous nos efforts, il arrive parfois que des gens aient des comportements déplacés.
La politique établit un cadre qui prévoit divers processus officiels et informels pour traiter et régler les incidents, les allégations et les plaintes de harcèlement. Nous encourageons le règlement rapide des conflits grâce à des discussions et à des mécanismes de règlement informels, comme le counselling, le coaching, la facilitation et la médiation. Les gestionnaires font tout ce qui est en leur pouvoir pour résoudre le conflit entre les parties aussi rapidement que possible, afin d'éviter que la situation ne s'envenime.
Les employés de la Bibliothèque ont toujours le droit de déposer une plainte officielle de harcèlement, comme le prévoit notre politique. Toute plainte officielle fait l'objet d'un examen interne et une enquête est réalisée par une personne neutre et expérimentée de l'interne ou de l'extérieur de la Bibliothèque. Les résultats et les recommandations qui découlent de l'enquête sont examinés pour déterminer si des mesures correctives ou disciplinaires doivent être prises.
II est important de signaler que, même si la plainte est non fondée, la Bibliothèque s'engage à utiliser les mécanismes de résolution de conflit dans le but de corriger la situation à l'origine de la plainte.
Nous voulons que nos employés se sentent à l'aise de parler de ces enjeux et qu'ils ne craignent pas d'être gênés ou de faire l'objet de représailles, que leurs allégations soient fondées ou non. Grâce à ce type de processus, nous nous efforçons d'envoyer un message fort à nos employés que les comportements offensants ou le harcèlement sous quelque forme que ce soit ne seront pas tolérés, que les plaintes seront traitées et qu'ils peuvent nous faire confiance s'ils font l'objet de harcèlement.
[Français]
La Bibliothèque a déjà mis en place des mesures envisagées dans le projet de loi dans le cadre de sa Politique sur la prévention du harcèlement et des processus de résolution des conflits qui y sont associés.
Par contre, nous reconnaissons que nos efforts doivent être continus. Nous cherchons toujours à améliorer nos politiques et nos processus, et nous continuerons de coordonner nos efforts avec ceux de nos partenaires sur la Colline, afin que tous les employés bénéficient d'un milieu de travail sain et exempt de harcèlement et de violence sexuelle.
C'est avec plaisir que Mme Berry et moi-même répondrons à vos questions.
Je vous remercie.
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Oui, je pense que toutes les plaintes traitées au cours de ces deux périodes l'ont été à la satisfaction d'à peu près tout le monde. Bien sûr, l'expérience est tout autre pour un plaignant qui n'a pas gain de cause.
Je dois aussi préciser que le contexte dans lequel se trouve un député et mon propre environnement, à l'Administration de la Chambre, sont fort différents. À l'Administration de la Chambre, je suis pour ma part dirigeant principal des ressources humaines. Comme il s'agit de nos employés, traiter ce genre de cas est plus facile. Dans les bureaux de députés, chaque député est son propre employeur. Dans ces conditions, je joue davantage le rôle d'un conseiller. Pour ce qui est de la situation que vous avez abordée, je dois conseiller le député quant à la gestion du cas. La difficulté, parfois, est que le député est à la fois l'employeur et le répondant. Je dois alors faire preuve d'un certain doigté et de tact, notamment en conseillant de meilleures pratiques.
Dans les cas où une plainte formelle a été déposée, l'une des meilleures pratiques que je conseille, qui est acceptée dans l'industrie et que j'appliquerais pour ma part dans mon environnement, consiste à séparer les parties pendant la durée de l'enquête. Il arrive que ce soit impossible. Dans ce cas, octroyer à l'employé un congé avec solde pendant la durée de l'enquête constitue une bonne pratique.
Bien conseiller le député en matière de meilleures pratiques fait partie de mes fonctions, mais c'est toujours au député qu'il incombe de prendre les décisions à l'intérieur de son bureau. Quoi qu'il en soit, mon personnel ou moi-même sommes toujours prêts à conseiller les députés à cet égard.
Je vous remercie beaucoup de votre présence au Comité. Monsieur Robert, je suis heureuse de vous voir, et surtout de vous voir d'aussi proche. Ma première question s'adresse à Mmes Potter ou Berry, mais, par la suite, j'aimerais beaucoup savoir ce que vous en pensez. Ma question sera brève.
En ce qui concerne les délais, nous avons eu plusieurs témoignages selon lesquels ils étaient longs, ce qui pouvait affecter les victimes. Comme vous l'avez dit, pour ce qui est de l'environnement de travail, les députés travaillent souvent en équipe très restreinte composée parfois de seulement deux ou trois personnes.
J'aimerais savoir si, selon vous, le projet de loi actuellement présenté va aider davantage à réduire les délais. J'aimerais aussi savoir de quelle façon nous pourrions améliorer, s'il y a lieu, la communication des rapports aux survivantes et aux whips.
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Tout dépend de la façon dont le cas le déroule. On ne parle pas ici de conseils stratégiques, mais de conseils sur la marche à suivre.
On peut s'adresser à moi ou à Myriam Beauparlant, qui est la gestionnaire du programme de résolution de conflits en milieu de travail. Il peut arriver que l'employé me contacte. Nous étudions alors comment nous allons gérer le cas, mais souvent, nous nous partageons la tâche. Par exemple, Mme Beauparlant peut s'occuper de l'employé et moi, du député. Je veux vraiment préciser qu'il ne s'agit pas de conseils sur la façon de se débarrasser de la plainte, mais plutôt de parler des meilleures pratiques et de la prochaine étape à entreprendre.
Une des choses que j'explique tout le temps, c'est la médiation, dont je suis un grand partisan. Au cours des dernières années, nous avons réglé des cas extraordinaires au moyen de la médiation. J'ai reçu une formation en médiation; je suis un médiateur. Je ne le ferais pas moi-même dans les cas dont il est question ici, mais je peux au moins expliquer ce qu'est la médiation aux deux parties, afin qu'elles puissent faire des choix en toute connaissance de cause.
Nous disons aux gens qu'il est possible d'avoir recours à la médiation et nous leur précisons ce que c'est et ce que ce n'est pas. C'est ce genre de conseils que nous donnons. Le fait de parler aux deux parties en même temps ne pose pas de problème d'éthique parce que ces conseils ne vont ni dans un sens ni dans l'autre. Ils visent davantage à faire avancer le dossier.
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C'est à moi de l'expliquer.
Comme je l'ai dit, ces demandes ne se résumaient pas nécessairement à un appel téléphonique, à ce genre de choses. Elles ont mené à beaucoup de travail. Dans l'exemple que j'ai utilisé plus tôt, la demande n'a pas donné lieu à une plainte officielle, mais à de la médiation. Le conflit a été résolu au moyen de la médiation sans passer à l'étape de la plainte officielle. Nous ne savions pas dans quelles catégories mettre ces dossiers, et nous voulions les signaler parce qu'ils nous ont demandé beaucoup d'énergie. À un moment donné, comme je l'ai dit, bien qu'il n'y ait que trois plaintes, il faut presque affecter à ces cas un employé à temps plein.
Je vous assure que ces demandes ne se résumaient pas à appeler une personne qui veut savoir où se trouve la politique et à qui on n'a qu'à répondre qu'elle est sur le site Web. Ces cas ne sont pas comptabilisés. Dans les cas dont nous parlons, nous déployons une énergie considérable pour résoudre, si possible, le conflit.
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Je veux, moi aussi, vous remercier d'être venus nous rencontrer cet après-midi.
Monsieur le greffier, vous avez dit que c'était un défi pour vous ainsi que pour nous, les politiciens. Je comprends que vous marchiez un peu sur des oeufs. D'un côté, il y a un politicien et sa réputation, qui est très précieuse, et de l'autre côté, il y a une plaignante ou un plaignant qu'on veut protéger.
Monsieur Parent, vous avez dit être un adepte de la médiation. Selon la loi, si la médiation ne fonctionne pas, on fait appel à un enquêteur indépendant.
Vous est-il arrivé de recommander des enquêteurs indépendants dans le cas précis de députés?