:
Eh bien, étant président du Comité depuis au moins deux ans, je peux affirmer avec fierté que je n'ai jamais eu l'impression d'être sous la férule de qui que ce soit. Je peux donc rassurer le député en lui disant que nous demeurons et demeurerons un organe indépendant.
Je pense qu'il y a un autre rappel au Règlement.
Non? Nous laissons faire?
Merci beaucoup.
Sans plus attendre, je vais vous présenter les témoins que nous recevons.
Voici Nicole Laveau, de l'Association québécoise de défense des droits des personnes retraitées et préretraitées, qui nous arrive du Québec.
Irene Sheppard, de Surrey, en Colombie-Britannique, est directrice exécutive de Fraser Health et témoigne par vidéoconférence.
Michael Veall, professeur au département des sciences économiques de la McMaster University, témoigne pour sa part à titre personnel.
Nous entendrons également Jane Rooney, de l'Agence de la consommation en matière financière du Canada. Bienvenue.
Nous recevons aussi un certain nombre de témoins de Statistique Canada: Pamela Best, Andrew Heisz et Sébastien Larochelle-Côté. Nous vous remercions tous de comparaître.
Nous commencerons par entendre des exposés de sept minutes, à commencer par Nicole, qui vient du Québec.
Les sept prochaines minutes sont à vous, Nicole.
Il y a quelques jours, nous avons reçu une invitation à comparaître devant le Comité permanent des ressources humaines, du développement des compétences, du développement social et de la condition des personnes handicapées sur le thème de la sécurité du revenu des aînés vulnérables. Je vous remercie d'avoir invité notre association à présenter son point de vue.
En 2016, l'Association québécoise de défense des droits des personnes retraitées et préretraitées, ou l'AQDR, a effectué une grande consultation tant auprès de ses membres qu'auprès du grand public. Cette consultation portait sur dix droits et quatre enjeux, dont la pauvreté. C'est résumé dans le document que nous vous avons remis, où il y a aussi le lien vers notre site Web. Notre principale préoccupation est d'améliorer la qualité de vie des personnes aînées.
Quelle est la valeur du seuil de faible revenu? On en trouve une définition à la page 4 de votre rapport, mais nous n'avons pas été en mesure d'y trouver une valeur en argent. Il n'y a que des pourcentages. À la page 1 du document que nous avons déposé, nous avons indiqué une source de référence que nous avons trouvée, soit Retraite Québec, pour le seuil du faible revenu. Nous avons indexé ce montant pour tenir compte de l'inflation, ce qui donne environ 24 460 $.
Qui sont les aînés vulnérables d'aujourd'hui? Il s'agit de personnes aînées seules ou peu accompagnées par un membre de la famille, qui sont souvent isolées et qui ont peu de compagnie. Ce sont des personnes aînées qui ont gagné des revenus qu'on peut qualifier de plutôt bas ou moyens, qui ont travaillé pendant une période limitée et qui ont peu d'économies. Ce sont des personnes aînées qui ont des problèmes de santé physique ou mentale.
Statistiquement, il est reconnu que les femmes vivent plus longtemps que les hommes. Ces personnes âgées aujourd'hui de 75 ans et plus ont peu ou pas gagné de revenus d'emploi, ayant été pour la plupart des femmes au foyer sans aucune rémunération. À cette époque, la planification de la retraite n'était pas une priorité ni populaire; ce n'était que pour les riches.
Pourquoi la plupart de ces personnes aînées sont-elles devenues vulnérables? Souvent, elles n'ont pas été habituées à demander de l'aide. Elles sont gênées de demander quelque chose, car elles ne veulent pas déranger. Elles étaient autosuffisantes dans le passé et capables de survivre et de vivre. Elles peuvent aussi avoir vécu la perte soudaine de leur conjoint, ce qui a causé tout un bouleversement dans leur vie.
Comment une personne peut-elle survivre en recevant moins que le seuil de faible revenu?
Dans le budget fédéral de 2017, le gouvernement a rehaussé de 10 % la prestation maximale du SRG, mais seulement pour les personnes aînées seules. Quelle frustration et quel sentiment d'iniquité pour les personnes aînées vivant en couple! Un effort a été fait, mais c'est nettement insuffisant. Il faudrait envisager une nouvelle hausse pour tendre vers une augmentation d'au moins 15 % pour l'ensemble de cette clientèle.
Les personnes admissibles au SRG sont celles qui n'ont pas gagné des revenus élevés durant leur vie active sur le marché du travail et qui n'avaient pas accès à un fonds de pension de leur employeur. Les personnes aînées qui n'ont que les sources de revenus publiques vivent nettement sous le seuil de la pauvreté, ce qui entraîne des risques de malnutrition, de problèmes de santé et d'isolement social. Un tel constat est dramatique. Depuis plusieurs années, il faut ajouter à tout cela le phénomène de maltraitance matérielle ou financière à l'endroit de cette clientèle.
Quand on fait le budget d'une personne aînée, on constate facilement une insuffisance de revenus. J'en fais la démonstration dans le document que j'ai déposé.
Le Supplément de revenu garanti non imposable devrait couvrir l'écart qu'il y a entre la Sécurité de la vieillesse ajoutée aux autres sources de revenus et le seuil de faible revenu. Cela pourrait être la base d'un revenu minimum garanti, qui est variable pour chaque personne selon la déclaration de revenus fédérale.
Quelle personne aînée peut avoir l'assurance de faire le bon choix au moment de compléter une demande au titre de la Sécurité de la vieillesse ou du SRG?
Il y a quelques années, à la suite de pressions politiques de groupes représentant les personnes aînées, il a été démontré qu'un fort pourcentage de cette clientèle ne réclamait pas son droit au SRG. Qu'en est-il relativement à l'allocation au conjoint pour les personnes âgées de 60 à 64 ans? Est-ce qu'elles le réclament toutes?
Le gouvernement fédéral a en main toutes ces informations dans les données fiscales des déclarations de revenus des particuliers. Des rapprochements de données pourraient facilement être faits avec l'équipement informatique d'aujourd'hui, ce qui simplifierait la tâche de tous.
On sait que la majorité des personnes aînées sont reconnues pour être très discrètes au sujet de leur patrimoine financier. Elles sont craintives de faire appel à autrui après avoir vécu de mauvaises expériences par le passé.
Plusieurs de ces personnes n'ont pas fait de grandes études ni même terminé leurs études secondaires. Pour la plupart d'entre elles, les notions d'économie se limitent à épargner et à ne pas avoir de dettes. Il est possible d'épargner quand on a des revenus décents. Cependant, si, dans les 30 dernières années, une personne n'a reçu que l'équivalent du salaire minimum ou un peu plus, qu'elle avait plusieurs enfants à la maison et que la conjointe ne travaillait pas, il lui était très difficile d'épargner pour sa retraite.
C'est principalement pour ces raisons que nous préconisons les solutions 4 et 5. Je n'en ai pas fait la lecture, mais elles sont dans ma présentation. À défaut d'avoir un service d'aide, plusieurs organismes communautaires partout au Canada pourraient certainement offrir ce service si on leur octroyait une subvention en conséquence. Ces organismes sont situés plus à proximité de cette clientèle vulnérable et sont plus nombreux d'un bout à l'autre du pays que les bureaux de Service Canada.
Nous avons lu dans les journaux des histoires d'horreur où des entreprises fermaient subitement, souvent en faillite ou en difficulté financière. Subitement, la pension des employés était réduite de plus de 40 %, une diminution draconienne. La solution 7, qu'on peut lire dans ma présentation, demande que le gouvernement du Canada prenne les dispositions nécessaires afin de corriger cette injustice dans la Loi sur la faillite et l'insolvabilité, afin que les pensionnés deviennent des créanciers prioritaires.
En conclusion, la solution 1 est claire: il faut garantir un revenu de retraite atteignant minimalement le seuil de faible revenu. Peu importe les moyens, il faut que toute personne aînée atteigne l'équivalent du seuil de faible revenu individuellement.
Je constate à quel point cela passe vite, sept minutes.
Merci.
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Merci, monsieur le président, de me donner l'occasion de témoigner.
J’ai exercé diverses fonctions dans le domaine de la santé depuis plus de 35 ans, et une grande partie de mon travail a porté sur les personnes âgées. J’assume présentement la direction générale des soins en établissement et en logement avec assistance pour la région sanitaire de Fraser, qui compte une population de 1,8 million de personnes.
Mes commentaires d’aujourd’hui sont issus de mes observations et de mes expériences des dernières décennies.
J’ai appris au fil du temps qu’il est aussi difficile de définir une personne âgée qu’un coucher de soleil; il n’y en a pas deux vraiment pareils. Il existe bien quelques catégories générales, passant des aînés actifs et pleins de vie aux personnes âgées plus fragiles sur les plans physique et cognitif, mais l’âge ne constitue pas une caractéristique fondamentale de cette tranche de la population.
La pauvreté est bien plus qu’une question de revenus; c'est une affaire d’attitudes et de croyances, d’habiletés fondamentales, de résilience individuelle et de réseaux personnels de soutien. Dans le cadre de mon travail, je constate qu'il existe de nombreux mythes à propos des aînés, par exemple, que le vieillissement est déprimant, alors, il faut s'attendre à être déprimé; que la démence est inévitable si on vit assez longtemps; que lorsqu'on est vieux, il est trop tard pour commencer à faire de l’exercice; et que toutes les personnes âgées finissent par se retrouver dans une maison de santé.
La vérité, c’est que les personnes âgées ont tendance à jouir d’une meilleure santé mentale que les jeunes; elles acceptent mieux la vie et apprécient ce qu’elles ont. Les recherches démontrent que les liens sociaux sont aussi importants que la constitution génétique et le style de vie pour la santé des personnes âgées.
Selon les statistiques de la Colombie-Britannique, seule une personne âgée de 65 à 84 ans sur 20 souffre de démence, et cette proportion passe à une sur quatre chez les personnes âgées de 85 ans et plus. Cela signifie que trois personnes âgées de 85 ans et plus sur quatre ne souffrent pas de démence. De plus, en Colombie-Britannique, environ 8 aînés sur 10 vivent dans leur communauté, les deux autres résidant dans une maison de santé.
Nous savons que les gens peuvent continuer à vivre dans leur propre maison, dans un environnement familier, s’ils souffrent d’une démence légère, et qu’une partie d’entre eux peut y parvenir aussi avec une démence modérée s'ils reçoivent du soutien. À titre d’ancienne physiothérapeute, je peux vous dire que tout le monde peut tirer profit de l’exercice physique, quel que soit l’âge auquel ils s’y mettent.
Le déclin qu’entraîne le vieillissement biologique peut être atténué par la planification et une approche simple de la vie. Nous ne connaissons pas encore les innovations qui viendront changer l’expérience du vieillissement, mais nous en savons assez pour présumer que la technologie émergente nous offrira des possibilités fort intéressantes. Nous devons chercher à découvrir ces technologies, encourager l’innovation et veiller à ce qu’elle soit abordable et accessible pour toutes les personnes âgées, quels que soient leurs revenus, leur lieu de résidence ou leurs connaissances technologiques.
Du même souffle, les adultes doivent se responsabiliser en planifiant leur avenir et en investissant en fonction des décisions qu’ils prendront pour se préparer à bien vieillir dans leur propre maison.
Il y a certaines choses auxquelles il faut penser. Pour les aînés qui espèrent vieillir avec une certaine grâce, le logement revêt une importance cruciale. Il s'agit d'un besoin de base, et ils doivent comprendre que si la maison familiale a une chambre à l'étage, ils devront peut-être la vendre pour acheter un condo sur un seul étage pendant qu'ils sont encore assez jeunes pour se faire des amis et s'adapter au changement. S'ils font construire une maison, ils doivent penser à faire mettre la chambre principale et une salle de bains accessible au rez-de-chaussée, et peut-être prévoir une suite pour un aide résidant. S'il y a un escalier, ils doivent s'assurer qu'il soit construit de manière à ce qu'on puisse y ajouter un fauteuil élévateur et toujours faire installer des fils pour la technologie.
Pour ce qui est de la gestion de la vie à domicile, on peut se faciliter la vie grâce aux dépôts et aux paiements de factures automatiques. Achetez des appareils ménagers, comme un fer à repasser, une bouilloire ou un four, munis d'un arrêt automatique. Achetez un réfrigérateur qui émet un signal quand il reste ouvert, ainsi qu'une télécommande pour allumer et éteindre les lumières. Simplifiez l'environnement: dégagez les pièces encombrées de meubles et de babioles, et faites le ménage des armoires et des papiers pour qu'il vous soit plus facile de maintenir l'ordre et pour éviter de vous sentir dépassé quand vous manquerez d'énergie.
Ce sont des mesures simples, mais qui facilitent la vie.
En ce qui a trait aux nouvelles constructions, qu'il s'agisse de condos, de maisons en rangée ou d'unifamiliales, il faudrait veiller à ce qu'elles soient dotées du câblage nécessaire aux maisons intelligentes. Il existe déjà aujourd'hui ce qu'on appelle des caméras pour grand-mère et des applications mobiles permettant aux enfants adultes qui vivent loin de leurs parents de vérifier les plaquettes de médicaments afin de voir si les doses quotidiennes sont prises, ou regarder qui utilise la porte d'entrée. On peut installer des capteurs sur le lit ou les chaises afin d'établir des tendances comportementales et recevoir une alerte d'une application si la personne en déroge. On peut aussi utiliser le repérage par GPS pour les personnes qui errent. Cette technologie existe déjà, et ce n'est probablement que le début.
Quand il s'agit d'appuyer les soins, je pense qu'il faut s'intéresser à deux catégories, dont celle des aidants naturels non rémunérés. Nous devons renforcer les politiques et les mesures incitatives, comme les prestations pour soignants et les déductions fiscales pour les adultes à charge souffrant d'un handicap. Nous savons que les familles sont prêtes à offrir des soins, mais il faut que les milieux de travail les aident à le faire. Les employeurs sont disposés à les soutenir, mais pas au prix de la rentabilité.
Le fait de soutenir les aidants naturels présente un avantage économique, mais surtout social pour le pays. Les aidants naturels rémunérés jouent également un rôle crucial en soutenant les gens ayant des dépendances fonctionnelles. Ils prodiguent des soins personnels importants; il existe toutefois des iniquités flagrantes au chapitre du salaire et des heures.
J'ai trois recommandations à formuler. Il faut favoriser l'innovation au moyen de subventions et de politiques relatives à l'adaptation ou à la technologie abordables à domicile afin de compenser la perte de capacités physiques ou cognitives; favoriser les subventions et les politiques relatives au logement pour que ce dernier soit abordable et conçu de manière à être accessible et à favoriser les liens sociaux; et remédier aux iniquités relatives au salaire et au milieu de travail des aides-soignants, et renforcer les politiques et les mesures incitatives pour les aidants naturels.
Merci.
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Merci de votre invitation. Je ne traiterai que de l'objectif relatif à la sécurité du revenu.
Comme ma collègue économiste, Mme Tammy Schirle, vous l'a indiqué il y a deux semaines, la réduction de la pauvreté chez les aînés constitue une grande réussite stratégique au Canada, le taux de pauvreté étant passé de près de 70 % il y a 45 ans à environ 13 % en 2015. Aucun autre pays n'a connu un tel succès.
Il y a une dizaine d'années, toutefois, ce taux de pauvreté était de 6 %. Il a donc augmenté dernièrement. Pourquoi le taux de pauvreté a-t-il augmenté chez les personnes âgées? Certains aînés dépendent presque entièrement de la Sécurité de la vieillesse et du Supplément de revenu garanti, ce qui les place tout près du seuil de pauvreté le plus couramment utilisé, qu'on appelle « mesure de faible revenu ». Cette dernière augmente avec l'inflation salariale, alors que la Sécurité de la vieillesse et le Supplément de revenu garanti sont indexés en fonction de l'inflation des prix à la consommation. Même si, de façon générale, il s'agit d'une bonne nouvelle, sachez que l'inflation salariale est supérieure à l'inflation des prix ces derniers temps; ainsi, bon nombre d'aînés, particulièrement célibataires, qui se seraient situés juste au-dessus du seuil de pauvreté se retrouvent en dessous de ce seuil. Ces aînés ont peut-être le même niveau de vie qu'il y a 10 ans, un niveau de vie que personne ne qualifierait d'élevé, mais en moyenne, ils sont également relativement plus pauvres quand on les compare aux salariés actuels.
Comment pouvons-nous intervenir? C'est en bonne partie une question de jugement de valeur. Ainsi, toutes les réponses seront personnelles. Comme d'autres témoins l'ont préconisé, je pense qu'il faut notamment accroître le nombre d'aînés qui gagnent un salaire et ne reçoivent pas autant de prestations de Sécurité de la vieillesse et de Supplément de revenu garanti. Tout le monde comprend que ce régime devient bien plus onéreux si on maintient l'âge de la retraite à 65 ans alors que la longévité passe de 72 à 80 ans ou plus.
De nombreux pays, comme la Suède et les États-Unis, ont augmenté l'âge d'admissibilité aux pensions ou aux transferts gouvernementaux destinés aux aînés. En outre, une participation accrue des aînés au marché du travail se traduit par une augmentation de la productivité moyenne, des revenus moyens et des recettes fiscales. Bien entendu, l'augmentation de l'âge d'admissibilité devrait être très graduelle et s'étendre sur des décennies et non des années.
Une augmentation de l'âge d'admissibilité à la Sécurité de la vieillesse et au Supplément de revenu garanti porterait un coup excessivement dur à certains aînés, car ils ont déjà perdu leur emploi sans espoir d'en trouver un autre. Certains éprouveront des problèmes de santé. Ils s'accrochent peut-être en attendant d'être admissibles au régime.
Lors de son témoignage, Richard Shillington a proposé de maintenir l'âge d'admissibilité au Supplément de revenu garanti à 65 ans et de retarder seulement l'âge d'admissibilité à la Sécurité de la vieillesse, et ce, de manière à n'avoir aucune incidence sur les aînés pauvres. À mesure que le nouveau régime gagnerait en maturité, un plus grand nombre d'aînés fortunés travailleraient plus longtemps, mais ce sont aussi ces personnes qui profiteraient de ce qui devrait être une tendance continue et merveilleuse à vivre plus longtemps et en bonne santé.
Permettez-moi d'insister sur un point que Richard Shillington a soulevé: les bénéficiaires potentiels du Supplément de revenu garanti ne devraient pas cotiser à des REER, du moins pas tant qu'ils n'ont pas maximisé leur CELI.
J'ai écrit à ce sujet un article dans la Revue fiscale canadienne, ainsi que quelques lettres d'opinion. À titre d'exemple, supposons qu'un dénommé Chris, âgé de 64 ans, dépose 1 000 $ dans un REER. Comme il se classe dans la fourchette fiscale de 20 %, il reçoit un remboursement d'impôt de 200 $ cette année-là. Il devient ensuite admissible au Supplément de revenu garanti à 65 ans. Maintenant, quand il retirera 1 000 $ de son REER, cela lui coûtera bien plus de 200 $. Le gouvernement récupérera au moins 500 $ en Supplément de revenu garanti; avec les autres sommes récupérées, Chris pourrait prendre ce 1 000 $ au complet. En outre, si quelqu'un sait qu'il sera admissible au Supplément de revenu garanti, il est souvent préférable de retirer de l'argent de son REER à 64 ans et de payer de l'impôt sur ce montant plutôt que de faire l'objet d'une récupération, particulièrement si cela lui permet de faire une cotisation plus élevée à un CELI.
Dans les faits, il est difficile de savoir ce qu'il faut faire au chapitre de la politique publique. Peut-être que la solution viendra au cours de la période de questions. Peut-être pouvons-nous faire collectivement de notre mieux pour informer nos concitoyens, vos électeurs, qui ne reçoivent pas encore de Supplément de revenu garanti, mais qui y seront probablement admissibles à l'âge de 65 ans, qu'il vaut mieux utiliser un CELI qu'un REER aux fins d'épargne. S'ils ont déjà beaucoup d'argent dans leur REER, il pourrait être avantageux de consulter un planificateur financier immédiatement.
Merci beaucoup.
:
Tout d'abord, merci beaucoup de m'avoir invitée ici aujourd'hui.
Cela me fait plaisir de vous parler de ce que nous faisons à l'Agence de la consommation en matière financière du Canada, et plus précisément de la façon dont nos activités de littératie financière peuvent alimenter la discussion sur la sécurité du revenu.
[Traduction]
Je voudrais d'abord expliquer que le mandat de l'ACFC consiste à protéger les consommateurs de services financiers, et ce, de deux manières. D'abord, nous réglementons le marché et sommes responsables de la supervision des institutions financières, comme les banques, quant aux questions de protection du consommateur. L'ACFC joue également un rôle national en renforçant la littératie financière, que nous définissons comme étant le fait de posséder les connaissances, les compétences et la confiance nécessaires pour prendre des décisions financières responsables.
En 2014, le gouvernement fédéral m'a nommée première chef de la littératie financière du Canada, me chargeant d'assurer le leadership à cet égard au pays et de collaborer avec les parties prenantes afin de renforcer la littératie financière des Canadiens.
[Français]
À l'ACFC, nous croyons que la littératie financière est une compétence de vie essentielle. Elle peut jouer un rôle dans la sécurité du revenu pour les aînés, mais également pour les personnes de tout âge.
J'aimerais vous faire part de quelques résultats de recherche concernant les défis financiers auxquels font face les aînés. Je vous expliquerai ensuite comment la littératie financière peut être utile.
[Traduction]
En 2009 et de nouveau en 2014, nous avons mené l'Enquête canadienne sur les capacités financières, laquelle portait sur les compétences, les capacités et le comportement financiers des Canadiens. Notre analyse a montré que l'endettement constitue un problème de plus en plus préoccupant chez les aînés. En effet, 19 % des retraités canadiens avaient une hypothèque sur leur résidence principale en 2014, une augmentation par rapport aux 16 % enregistrés en 2009. La proportion de retraités ayant un solde impayé sur leur carte de crédit était presque de 15 % en 2014, alors que ce taux s'établissait à 12 % en 2009.
xxxNos recherches nous ont également appris que le nombre de gens recourant à des prêts sur salaire à taux d'intérêt élevé avait augmenté de 2009 à 2014, passant de 1,9 à 4,3 %. Il s'agit d'un pourcentage encore faible, mais cette tendance est préoccupante. Sachez en outre que 13 % de ces emprunteurs sont des aînés.
De plus, le nombre de faillites augmente chez les aînés. Selon les statistiques du Bureau du surintendant des faillites, 10,9 % des faillites personnelles enregistrées au Canada l'an dernier ont été déclarées par des personnes âgées de 65 ans et plus, et 6,9 % l'ont été par des personnes de 60 à 64 ans. Cela signifie qu'en 2016 seulement, les aînés et les personnes approchant l'âge de la retraite ont déclaré 18 % des faillites personnelles au Canada.
Je soulignerais également une autre tendance: nous savons qu'aujourd'hui, un plus grand nombre d'aînés économisent davantage en vue d'assurer leur propre avenir et qu'ils vivent également plus vieux. Voilà qui est une bonne chose. Cela signifie toutefois qu'il faut disposer d'un plan, économiser en vue d'une retraite plus longue et établir un budget en prévision d'une hausse possible des coûts des soins de santé.
Enfin, je devrais faire remarquer qu'un nombre croissant de recherches montre que la littératie financière est étroitement liée à la santé physique et mentale. Une majorité de Canadiens considèrent que l'argent constitue leur principale cause de stress, avant le travail, la santé ou les obligations familiales.
Je traiterai maintenant du rôle important de la littératie financière et de ce qui peut être fait pour résoudre ces problèmes.
La littératie financière peut réellement aider les gens à sentir qu'ils contrôlent leur argent et à avoir davantage confiance en eux lorsqu'ils prennent des décisions financières dans un monde financier de plus en plus complexe. En analysant les résultats de l'Enquête canadienne sur les capacités financières, nous avons constaté que lorsque les aînés et les gens qui approchent de la retraite ont davantage confiance en leurs capacités de joindre les deux bouts et de choisir des produits financiers, ils sont plus susceptibles de planifier financièrement leur retraite.
Bien entendu, la littératie financière n'est pas seulement importante pour ceux qui préparent leur retraite; elle l'est également pour les aînés. Au cours de la première année de mon mandat, nous avons tenu des consultations auprès d'organisations et de particuliers des quatre coins du pays. En nous fondant sur nos constats, nous avons élaboré et lancé, à titre de jalon préliminaire, la Stratégie pour la littératie financière des aînés, dont j'ai apporté des copies aujourd'hui. Elle prévoit quatre objectifs, qui serviront de base afin d'agir sur le plan de la littératie financière.
Pour mettre cette stratégie en oeuvre, l'ACFC a préparé un contenu spécialisé à l'intention des aînés et des gens approchant de la retraite. Par exemple, nous offrons de l'information sur la planification de la retraite et la vie à la retraite, expliquant notamment comment établir un budget, utiliser le crédit intelligemment, accéder aux prestations gouvernementales, se protéger contre la fraude et l'exploitation financière, et réagir si on est victime de telles manoeuvres.
Nous avons également collaboré étroitement avec nos homologues fédéraux d'Emploi et Développement social Canada pour rédiger des messages plus forts et plus clairs concernant la Calculatrice du revenu de retraite canadienne en ligne.
Nous coordonnons aussi les efforts avec d'autres parties prenantes en vue d'atteindre les objectifs de notre stratégie relative aux aînés. Nous travaillons avec les membres de mon comité directeur national, lequel est constitué de 15 cadres supérieurs de tous les secteurs qui contribuent à la mise en oeuvre de la stratégie.
Qui plus est, nous faisons appel à 13 réseaux de littératie financière du Canada, lesquels représentent plus de 500 organisations des secteurs public, privé et sans but lucratif. Nous leur fournissons des documents impartiaux gratuits qui peuvent être adaptés et offerts directement aux aînés dans leurs communautés.
[Français]
Les recherches et les consultations menées auprès des Canadiens et des organisations le confirment: la littératie financière est une compétence clé dans la société d'aujourd'hui, et pour tout le monde.
En 2015, nous avons lancé la Stratégie nationale pour la littératie financière — Compte sur moi Canada, dont les trois principaux objectifs consistent à encourager les personnes de tous les âges à gérer judicieusement leur argent et leurs dettes, à planifier et à économiser pour l'avenir ainsi qu'à prévenir la fraude et l'exploitation financières et à s'en protéger.
[Traduction]
Un grand nombre d'initiatives sont en cours pour aider tous les Canadiens à atteindre ces objectifs. La littératie financière est maintenant enseignée par toutes les autorités en matière d'éducation du Canada, et je suis heureuse d'annoncer que les jeunes de 15 ans se sont classés au deuxième rang parmi 15 pays qui ont récemment participé à une enquête de recherche internationale.
L'AFCF et ses partenaires s'emploient maintenant à intégrer la littératie financière en milieu de travail afin de joindre les adultes canadiens. Des programmes pilotes sont en cours à cette fin, mais des défis se dressent devant l'AFCF et d'autres organisations qui tentent d'améliorer la littératie financière des aînés.
Tout d'abord, le gouvernement doit mieux intégrer la littératie financière à ses programmes. Parmi les initiatives dignes de mention, notons la collaboration de l'AFCF avec le Programme communautaire des bénévoles en matière d'impôt de l'Agence du revenu du Canada, lequel aide les personnes à faible revenu à préparer leurs déclarations de revenus afin qu'elles aient accès aux prestations.
Nous distribuons aussi des brochures pour aider les gens à mieux comprendre leurs droits bancaires, comme celui d'encaisser gratuitement un chèque du gouvernement et, dans le cas des bénéficiaires du Supplément de revenu garanti, celui de détenir des comptes sans frais dans huit institutions financières.
En outre, un grand nombre de précieuses organisations aident les aînés au sein des communautés, mais elles ont besoin de plus de soutien.
Le programme Nouveaux Horizons pour les aînés d'Emploi et Développement social Canada constitue un exemple de programme de subventions et de contributions très efficace. Il aide à financer de nombreux programmes dans les communautés afin de lutter contre le problème d'exploitation financière et de fraude chez les aînés.
[Français]
La littératie financière est une compétence de vie essentielle. Elle permet d'acquérir les connaissances, les compétences et la confiance nécessaires pour que les gens prennent des décisions financières adaptées à leurs besoins.
[Traduction]
Nous prenons notre erre d'aller, et mon objectif consiste à faire en sorte que les aînés obtiennent du soutien, peu importe où ils vivent.
Merci beaucoup.
:
Merci beaucoup de m'avoir invité à témoigner.
Je vais commencer par la diapositive 3. Les aînés représentent une part croissante de la population. On nous a demandé de faire rapport sur la situation des femmes âgées au Canada. Sachez que tant les hommes que les femmes continuent de vieillir au pays.
Le Canada compte aujourd'hui 3,2 millions de femmes âgées de plus de 65 ans. Près d'une femme sur cinq est âgée de plus de 65 ans au pays. De 2011 à 2016, le nombre de personnes âgées de 65 ans et plus a augmenté de 20 %. C'est quatre fois le taux national. Il s'agit du taux de croissance de ce groupe le plus élevé en sept décennies. Cette situation est attribuable à la transition de l'imposante cohorte des baby-boomers vers la vieillesse.
Comme le graphique le montre, la part que les femmes âgées représentent au sein de la population en général devrait continuer d'augmenter. D'ici 2031, dans à peine 14 ans, le nombre de femmes âgées de 65 ans et plus pourrait atteindre 5,1 millions, soit 24 % de la population féminine. On prévoit que ces tendances se maintiendront.
Au cours de la même période, la population des aînés devrait se diversifier de plus en plus. Aujourd'hui, près de 30 % des femmes âgées de plus de 65 ans sont immigrantes; d'ici 2062, ce taux pourrait frôler les 50 %. Voilà qui pourrait avoir des conséquences sur la source et les caractéristiques de la sécurité du revenu, qui peut varier considérablement d'un sous-groupe de la population à un autre.
[Français]
La diapositive 4 nous montre d'autres résultats de recensement. En fait, il y a une part de plus en plus importante de la population âgée, surtout des femmes, qui vit seule ou dans des logements collectifs. C'est spécialement le cas des populations d'âge plus élevé. Ces tendances vont probablement se maintenir aussi avec le vieillissement des baby-boomers. La raison est que les baby-boomers sont encore plus susceptibles que les cohortes précédentes de vivre seuls, comme le graphique le démontre.
[Traduction]
Je vais maintenant passer à un autre point de vue et traiter des logements collectifs. La diapositive 5 porte sur les personnes très âgées, c'est-à-dire celles qui ont au moins 85 ans. Le tiers des Canadiens âgés de 85 ans et plus vivent dans des logements collectifs, comme des résidences pour aînés ou des maisons de soins infirmiers. Les résultats du dernier recensement indiquent qu'il existe une forte différence entre les hommes et les femmes qui vivent dans des logements collectifs. En 2016, plus de 180 000 femmes âgées de 85 ans et plus vivaient dans des logements collectifs, alors que ce chiffre était de 60 000 pour les hommes. La vaste majorité de ces femmes vivaient dans une maison de soins ou un établissement servant tant de résidence pour aînés que de maison de soins infirmiers.
La diapositive 6 montre que la transition vers les maisons de soins s'effectue souvent pour des raisons de santé. Selon nos recherches, il existe une forte corrélation entre l'apparition de la maladie d'Alzheimer et de la démence et l'entrée dans une maison de soins. Les prévisions faites dans le cadre de notre macro-simulation indiquent que le nombre de Canadiens touchés par ces maladies augmentera au cours des prochaines années parce que la prévalence de ces troubles et le nombre de Canadiens pouvant en être victimes augmenteront. Il existe également d'importantes différences entre les hommes et les femmes à prendre en compte. Dans ce contexte, les coûts des soins de santé supplémentaires associés à la maladie d'Alzheimer devraient s'élever à quelque 13 milliards de dollars d'ici 2031.
[Français]
La diapositive 7 nous décrit la situation actuelle en ce qui touche le revenu des personnes âgées. Cela nous indique que le revenu des familles et des individus est à la hausse depuis les quatre dernières décennies, et particulièrement depuis le début des années 2000. Ce sont à la fois le revenu d'emploi et le revenu des régimes de pension privés qui sont à la source de cette hausse.
Les aînés d'aujourd'hui sont donc davantage en santé et plus susceptibles de travailler que les générations précédentes de personnes âgées. Également, les hommes et les femmes âgés de 65 ans et plus sont plus susceptibles de recevoir un revenu en provenance de pensions privées.
[Traduction]
Cependant, si vous examinez la diapositive 8, qui porte sur les taux de faible revenu, vous verrez que, comme on l'a déjà indiqué, la proportion de personnes à faible revenu, c'est-à-dire celles dont le revenu familial après impôt est inférieur à un seuil donné, a augmenté depuis la fin des années 1990. La mesure du faible revenu est utilisée ici à titre de mesure relative du faible revenu et peut être interprétée comme étant la part de la population ayant un faible revenu comparativement à la famille moyenne.
Pourquoi les taux de faible revenu ont-ils augmenté parmi les aînés? Ce n'est pas parce que leurs revenus ont diminué, mais plutôt parce que les revenus d'autres Canadiens ont crû plus rapidement, faisant ainsi augmenter le seuil de faible revenu. Autrement dit, les revenus des aînés n'ont pas autant augmenté que ceux d'autres Canadiens.
Sachez en outre que certaines personnes risquent plus que d'autres de se retrouver dans le groupe à faible revenu, notamment les femmes âgées qui ne vivent pas au sein d'une famille économique, c'est-à-dire qui ne vivent pas avec des membres de la famille ou qui vivent seules, qui ont un handicap, qui sont autochtones et qui sont des immigrantes récentes.
Cela étant dit, la diapositive 9 montre que le gouvernement joue un rôle important dans la réduction du faible revenu, particulièrement chez les aînés. Pour évaluer l'effet des transferts sur les taux de faible revenu, il est possible de calculer le taux de faible revenu avant et après l'inclusion des transferts. Si les transferts gouvernementaux diminuent de 50 % le taux de faible revenu dans la population en général, ils le réduisent de plus de 70 % chez les aînés. C'est en grande partie parce que les prestations de retraite du gouvernement, comme celles de la Sécurité de la vieillesse, du Supplément de revenu garanti et du Régime de pensions du Canada, constituent la plus importante source de revenu des aînés ayant le moins de revenus.
[Français]
Il y a d'autres dimensions, comme c'est démontré à la diapositive 10, qui sont importantes pour ce qui est du bien-être économique des personnes âgées. Cela comprend notamment l'accès aux régimes de pension privés, l'épargne-retraite, le patrimoine de même que la participation au marché du travail.
La couverture offerte par la pension de retraite est importante. Cela représente une importante source de revenu pour beaucoup d'aînés au Canada.
À ce sujet cependant, on doit noter que la proportion des femmes qui sont couvertes par une pension de retraite est restée relativement stable au cours des deux dernières décennies. Chez les hommes, cela a chuté. En ce moment, les femmes sont plus susceptibles d'être couvertes par un régime de pension privé que les hommes.
Enfin, bien sûr, le soutien social et communautaire est important pour le bien-être économique des femmes âgées. Par exemple, la moitié de celles qui ont des amis proches ou de la famille proche décrivent leur état de santé comme étant excellent ou très bon. Cela ne vaut que pour le tiers de celles qui n'ont pas d'amis.
[Traduction]
Voilà qui met fin à mon exposé. Je vous encourage à lire nos prochaines diffusions du recensement, qui seront publiées le 25 octobre et le 29 novembre.
Merci.
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Merci beaucoup. C'est un plaisir que de témoigner et de répondre à la question.
En ce qui concerne l'exploitation des aînés, nous définissons l'exploitation financière, laquelle constitue la forme la plus prévalente d'exploitation des aînés, comme étant le fait qu'un proche ou qu'un membre de la famille s'approprie l'agent de quelqu'un. L'exploitation financière est généralement commise par un proche.
Que faisons-nous à ce sujet? L'ACFC collabore avec l'industrie, réglemente les banques et encourage les institutions financières à fournir à leurs clients des renseignements sur l'exploitation financière et la fraude. Nous leur indiquons également comment réagir en pareil cas et comment traiter les plaintes.
Afin d'informer les gens pour qu'ils sachent comment détecter l'exploitation et la comprendre, nous avons travaillé avec plusieurs membres de mon comité directeur. L'Association des banquiers canadiens offre un programme appelé Votre Agent-Aînés, composé de trois modules. L'un porte sur l'établissement de budget pour aider les gens à gérer leur argent pendant leur vieillesse, alors que les deux autres concernent la fraude et l'exploitation financière.
J'ai participé à des séances avec des aînés. Il est remarquable de voir que lorsqu'un professionnel des finances, qui doit agir à des fins non commerciales afin de fournir de l'information, commence à expliquer ce que sont la fraude et l'exploitation financière, les gens commencent à parler et à comprendre qu'ils ont peut-être été victimes de telles manoeuvres. La séance se conclut sur des explications concernant ce qu'il faut faire en pareil cas, c'est-à-dire signaler le problème à son institution financière et à la police.
Nous avons également travaillé avec l'Association canadienne des coopératives financières; il s'agit d'un nouveau nom. Nous l'avons aidée à élaborer un programme intitulé Recognize, Review, and Respond. Ce programme de formation destiné au personnel de première ligne est offert à toutes les coopératives financières du pays. Il comprend notamment des vidéos. Il permet de former le personnel de première ligne des institutions financières afin de les aider à détecter les cas de fraude potentielle et d'y mettre fin au moyen de mécanismes de signalement officiels.
Ce ne sont là que quelques exemples de collaboration avec l'industrie et de la manière dont nous utilisons notre propre contenu pour sensibiliser le milieu au problème.
Nous avons enfin travaillé avec Emploi et Développement des compétences Canada et les provinces et territoires pour préparer une brochure sur les mandats d'inaptitude et les comptes conjoints. Ce document permet d'informer les gens de l'existence d'outils puissants qui peuvent causer du tort s'ils sont utilisés incorrectement. Dans le cas d'un compte conjoint, c'est-à-dire quand deux titulaires sont propriétaires des actifs, si une personne est victime d'exploitation financière, quelqu'un pourrait effectuer des retraits. Ici encore, nous avons pu collaborer avec les provinces pour sensibiliser les gens à propos des mandats d'inaptitude et des comptes conjoints pour qu'ils les comprennent mieux et qu'ils sachent qu'ils peuvent être utilisés pour leur causer du tort.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Tout d'abord, je remercie les témoins d'être ici aujourd'hui. Ce dont ils nous font part est vraiment important et, à mon avis, ce sera très utile dans le cadre de notre étude.
Dans la circonscription que je représente, Ottawa—Vanier, l'inclusion sociale et les conditions de logement sont des sujets très importants.
Tout comme plusieurs autres personnes, je suis certaine qu'une retraite digne et sûre commence par l'occasion de rester chez soi aussi longtemps que possible. C'est un de mes principes de base relativement à cette étude.
Dans la circonscription d'Ottawa—Vanier, environ un résident sur six a atteint l'âge de la retraite, ce qui représente une statistique plus élevée que la moyenne. De plus, 40 % des ménages ont moins de 50 000 $ de revenus avant impôt. C'est vraiment une caractéristique de ma circonscription que je dois mieux comprendre. Par comparaison, c'est 10 % plus élevé que la moyenne provinciale de l'Ontario. C'est donc préoccupant.
À mon avis, les données sont toujours très importantes, voire essentielles, si on veut bien comprendre une situation. J'ai beaucoup aimé la présentation des gens de Statistique Canada aujourd'hui. D'ailleurs, c'est à eux que je vais poser mes questions, mais si les autres témoins veulent y répondre, ils peuvent le faire aussi.
Est-il juste de dire que le revenu du ménage est un bon indicateur du niveau de vie des aînés? Existe-t-il d'autres données que vous pourriez utiliser ou que vous avez ciblées afin de brosser un meilleur portrait de la situation des aînés?
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Je peux répondre brièvement.
C'est sûr que le revenu est un indicateur parmi tant d'autres du bien-être économique des gens. D'une part, il y a le revenu et, d'autre part, le faible revenu. C'est certain qu'on doit tenir compte de multiples indicateurs pour avoir une idée globale.
Tout à l'heure, j'ai parlé du taux de couverture offerte par des régimes de pension privés.
Il y a également la participation au marché du travail. Quand on travaille, on a des revenus. Il y a cela, aussi. Présentement, ils sont à la hausse chez les personnes âgées, même chez celles de 65 ans et plus.
Tout à l'heure, Mme Rooney a parlé du niveau d'endettement. Il y a des statistiques sur l'endettement, mais aussi sur le patrimoine. Ce n'est pas seulement une question d'endettement. C'est important de regarder aussi si le patrimoine des gens augmente. La proportion d'aînés qui ont des dettes a augmenté, mais la valeur de leurs actifs a augmenté elle aussi. Il y a deux côtés à la médaille.
Il y a aussi, bien sûr, les taux d'accession à la propriété. C'est très important aussi. Tout le monde s'entend pour dire que l'actif à la retraite joue un rôle de plus en plus important.
Quand on vieillit, il ne faut pas considérer uniquement le revenu. Bien sûr, le revenu vient de toutes sortes de sources, y compris des régimes publics et privés, mais il y a aussi le revenu qu'on peut tirer des actifs, qu'ils soient financiers ou non financiers.
Les données sur les taux d'accession à la propriété remontent au recensement précédent. Elles sont un peu anciennes, mais en octobre et en novembre, quand les données sur le recensement seront publiées, on connaîtra les nouveaux taux d'accession à la propriété. Ces informations nous permettront de mieux connaître la situation des aînés.
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Merci, et merci pour ces 20 secondes supplémentaires.
Je veux remercier tous nos témoins. Tout cela est très intéressant.
Compte tenu du peu de temps à notre disposition pour vous poser des questions, j'aimerais bien que chacun de vous puisse transmettre au Comité un mémoire écrit assorti de recommandations. Nous pourrions ainsi profiter pleinement de votre contribution. Je pense que cela nous serait très utile.
Je vais adresser mes questions à Irene Sheppard de Surrey. Ce sera l'occasion pour elle de fournir des réponses complètes, ce qu'elle n'a pas encore eu la chance de faire.
Lors de notre dernière séance, nous avons accueilli Isobel Mackenzie, une avocate pour la défense des aînés de la Colombie-Britannique, dont le témoignage a également été fort intéressant.
Il y a un grand nombre de personnes âgées à Langley. J'ai visité l'établissement de soins en résidence situé à proximité de l'hôpital. L'une des personnes responsables des soins aux aînés m'a indiqué que l'on n'avait ni le temps ni les ressources financières nécessaires pour ajouter des places pour soins en établissement. La solution semble résider dans le maintien des aînés à domicile pendant plus longtemps, ce qui nous permettrait de disposer de ressources suffisantes pour offrir des soins adéquats à notre population vieillissante.
J'aimerais que nous discutions de cette possibilité, si vous n'y voyez pas d'objection. Je voudrais que vous nous parliez des principales lacunes au chapitre des soins et que vous nous indiquiez quelles collectivités se tirent bien d'affaire et quels enseignements nous pouvons tirer de leur expérience. Si j'en crois toutes les personnes avec lesquelles j'en ai parlé, il semblerait que nous ne soyons pas prêts à composer avec le phénomène du vieillissement démographique, mais que nous pourrons tout de même faire le nécessaire si nous choisissons les bonnes solutions et si nous les appliquons intelligemment.
Vous avez aussi évoqué les soins à domicile. Vous avez souligné qu'une personne âgée sur quatre est atteinte de démence. J'ai moi-même vu partir mes parents vieillissants qui, bien qu'ils n'étaient pas atteints de démence, n'avaient plus les capacités cognitives et physiques requises pour être autonomes. Ils avaient besoin de quelqu'un capable de défendre leurs intérêts. Je vois souvent des aînés privés d'un tel soutien et je ne peux que déplorer l'isolement social dans lequel ils vivent. Il y a aussi ces couples d'aînés où l'un des conjoints s'épuise à prendre soin de l'autre qui est atteint de démence.
Il y a donc de nombreux enjeux. Je souhaite que vous nous soumettiez un mémoire écrit avec vos recommandations, mais peut-être pourriez-vous simplement nous dire un mot des principales lacunes que vous observez dans nos collectivités. Existe-t-il un modèle à suivre ou un autre endroit dont nous pourrions nous inspirer?
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C'est une bien vaste question. Je vais vous faire part de quelques-unes de mes observations à ce sujet.
Si nous devions envisager la mise en place d'habitations collectives et d'établissements de soins pour toutes les personnes d'un âge avancé — disons 85 ans et plus —, il est bien certain que nous n'aurions pas les terrains, les budgets d'investissement et les ressources humaines nécessaires pour prendre soin de tous ces gens-là. Je ne crois pas non plus que ce soit la meilleure solution. Si les aînés doivent quitter un environnement qu'ils connaissent bien et perdre leurs liens avec le monde réel, on a bien beau leur fournir trois repas par jour et les garder au chaud et au sec, ils ne se retrouveront pas nécessairement avec une meilleure qualité de vie.
Après avoir prêté une oreille attentive aux préoccupations des aînés eux-mêmes, nous travaillons extrêmement fort pour mettre en place des mécanismes de soins favorisant leur maintien à domicile. Je pense que nous devrons concentrer nos efforts sur les moyens à prendre pour atteindre cet objectif au cours des prochaines années.
La situation peut à certains égards être décourageante pour le système de santé. Nous voudrions bien déployer tous ces préposés aux soins à domicile sous la supervision de professionnels pour apporter une aide additionnelle aux aînés, mais allons-nous être capables de trouver la main-d'oeuvre nécessaire? C'est l'une des grandes inconnues pour nous. Je pense que notre système d'enseignement supérieur peut en faire un peu plus en créant de tels programmes, mais est-ce que toutes les places pourront être comblées? Pourrons-nous former ces gens que nous avons besoin d'embaucher? Il nous faut aussi des gens capables d'encadrer le travail accompli par ceux qui s'activent sur le terrain.
De nombreuses recherches ont été menées. Je suis sans doute davantage au fait du travail effectué à l'Université de l'Alberta dans le cadre du programme TREC qui s'intéresse à la qualité des soins dispensés dans les centres pour aînés. Il ressort clairement de ces travaux que la qualité des soins est optimale lorsqu'on peut compter sur un encadrement clinique permettant de mobiliser les employés en les aidant à déterminer les points importants à respecter et en leur facilitant la tâche à cette fin. J'ai entendu un peu les mêmes principes concernant la littératie financière. Les choses peuvent mieux fonctionner si l'on fixe des objectifs simples tout en facilitant le processus.
Je pense que nous devons nous employer en priorité à aider les gens à domicile. L'environnement physique est un aspect très important pour nous faciliter la tâche à ce chapitre. Il y a aussi la façon dont les gens eux-mêmes façonnent leur mode de vie, notamment pour ce qui est de leur gestion financière, de leurs habitudes courantes et du paiement des factures. Plus ils se simplifient les choses à ces différents égards, plus ils économisent leurs énergies fléchissantes. C'est aussi beaucoup plus simple pour les pourvoyeurs de soins.
J'estime qu'il y a un véritable débat de société qui s'impose. Il y aura toujours différents niveaux dans les échelles de valeurs, de sensibilisation et de spécialisation des gens, mais je peux constater que les aidants naturels se heurtent à tout un éventail d'obstacles. Certains d'entre eux se sentent responsables d'absolument tout ce qui concerne la vie de leur proche et s'épuisent à la tâche alors que d'autres s'attendent à voir le gouvernement tout prendre en charge et ne sont jamais prêts à intervenir pour apporter leur aide.
Il y a toute une gamme de comportements possibles entre ces deux extrêmes. Je vois des proches s'épuiser inutilement. On ne voit plus les choses du même oeil au sein de notre société; nous devons nous poser les bonnes questions et en débattre sur différentes tribunes. Je vais suivre avec grand intérêt l'évolution de ce dossier au cours des 5 à 10 prochaines années.
Les aînés eux-mêmes doivent modérer quelques-unes de leurs attentes. Je peux vous confirmer que nous avons des clients à domicile qui s'attendent à ce que leur fille les visite, fasse leur épicerie et leur ménage, et les conduise à tous leurs rendez-vous médicaux, ce qui peut créer beaucoup de tension au sein de la famille. Comment pouvons-nous aborder ces questions? Comment discuter des choix à faire entre qualité de vie et longévité? Les professionnels de la santé peuvent désormais accomplir de véritables petits miracles, mais ce n'est pas forcément toujours la bonne chose à faire.
Il y a des individus et des familles qui ont l'impression de devoir tout faire pour garder les parents âgés en vie, et ce, sans tenir compte de leur qualité de vie. C'est un autre enjeu dont notre société devrait débattre selon moi.
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À l'ACFC, notre approche est... Nous sommes une très petite agence gouvernementale, alors nous imprimons du matériel et nous le diffusons par l'entremise d'organisations communautaires ou autres.
La directrice générale des programmes de ressources pour la famille fait partie du Comité directeur national. Elle a 500 organisations, je crois, au sein de 2 500 collectivités. Ce sont des carrefours communautaires qui ont des travailleurs capables de fournir de l'information simple. Ce ne sont pas des professionnels en planification financière, mais ils peuvent certainement fournir de l'information à la collectivité.
L'autre chose, c'est que l'ACFC ne gère pas le Programme communautaire des bénévoles en matière d'impôts, mais nous travaillons avec l'ARC. L'ARC a reçu un financement accru, l'année passée — autour de 4 millions de dollars par année. Cela leur a permis d'étendre la portée des programmes des bénévoles en matière d'impôts à de nombreuses collectivités.
Ils travaillent aussi avec des partenaires. Au sein de mon Comité directeur national, il y a aussi des comptables professionnels agréés... Ces comptables ont 11 000 bénévoles à l'échelle du Canada, notamment dans des collectivités éloignées. Ils se portent volontaires pour préparer les déclarations de revenus. Ils offrent des ateliers dans le cadre de programmes de littératie financière.
Il y a des moyens de s'associer à des organisations pour améliorer l'accès aux services d'impôt, de sorte que les gens puissent se prévaloir des avantages, mais aussi obtenir l'éducation financière qu'il leur faut pour mettre de l'argent de côté en cas d'urgence, pour planifier l'avenir et pour rembourser les dettes.