:
Je déclare la séance ouverte.
Nous attendons encore deux ou trois personnes, mais nous allons commencer tout de même.
Malheureusement, nous serons interrompus par des votes, cet après-midi.
Nous commencerons par entendre tous les témoins, après quoi nous passerons aux questions. J'espère que nous disposerons de quelques minutes à la toute fin pour parler très rapidement des travaux concernant le Comité, plus précisément pour déterminer si nous devons demander que nos délibérations soient télévisées, étant donné l'importance de notre étude, son envergure et tout ce qu'elle représente. C'est une demande qu'on nous a faite. Nous ne prendrons pas de décision à cet égard aujourd'hui, mais il faut que le Comité en discute.
Bienvenue à nos témoins. J'ai déjà eu le plaisir d'en entendre certains dans le passé, mais d'autres sont nouveaux.
Premièrement, du ministère de l'Emploi et du Développement social, nous accueillons Paul Thompson, sous-ministre adjoint principal, Direction générale des compétences et de l'emploi. D'Industrie Canada, nous accueillons Janet Goulding, directrice générale, Programme des travailleurs étrangers temporaires, Direction générale des compétences et de l'emploi. Et du ministère de la Citoyenneté et de l'Immigration, nous accueillons Dave Manicom, sous-ministre adjoint délégué, Politiques stratégiques et de programmes ainsi que Robert Judge, directeur, Politiques et programmes à l'intention des résidents temporaires, Direction générale de l'immigration, Politiques stratégiques et de programmes.
Je crois comprendre que vous vous êtes arrangés entre vous pour déterminer qui parlerait en premier et je pense que c'est M. Thompson.
Monsieur Thompson, essayons de nous limiter à 10 minutes et espérons que nous aurons suffisamment de temps après vos deux exposés pour que nous puissions vous poser des questions.
Je vous invite à commencer tout de suite, monsieur.
Monsieur le président et membres du comité, je vous remercie de me donner la possibilité de vous parler aujourd'hui du Programme des travailleurs étrangers temporaires et de sa place au sein du marché du travail canadien.
[Traduction]
J'ai des diapositives que je ne vais pas commenter en détail, mais que je vais faire remettre aux membres du Comité afin qu'ils disposent de quelques informations sur le programme. Certains éléments ont un lien avec mes remarques liminaires.
Il convient de noter, d'emblée, que le Programme des travailleurs étrangers temporaires ou PTET n'est pas la seule façon pour un travailleur étranger temporaire d'entrer au Canada. Ceux-ci peuvent également le faire en vertu du Programme de mobilité internationale dont mon collègue David vous parlera. Contrairement au PTET, l'étude d'impact sur le marché du travail n'est pas nécessaire. Voilà donc les principales différences entre les deux volets.
S'agissant des volumes, le Programme de mobilité internationale représente environ 70 % des travailleurs étrangers entrés au Canada, le PTET quant à lui représentant les 30 % restants. Cela vous donne une idée relative des volumes.
[Français]
Le Programme des travailleurs étrangers temporaires a été conçu pour n'être utilisé par les employeurs qu'en dernier recours, et seulement afin de pallier une grave pénurie de main d'oeuvre de manière temporaire.
[Traduction]
Il s'agit d'un programme relativement modeste; ces travailleurs représentent un peu moins de 0,5 % des 19 millions de Canadiens appartenant à la population active.
L'un des principaux éléments du programme est l'étude d'impact sur le marché du travail, l'EIMT. Les employeurs doivent demander la tenue d'une EIMT avant de pouvoir employer des travailleurs étrangers temporaires. Cette étude vise à déterminer un certain nombre de choses, comme à voir: si l'employeur a déployé des efforts raisonnables pour recruter des Canadiens; si les emplois sont offerts à des niveaux de rémunération appropriés, et si l'embauche du travailleur temporaire étranger n'aura pas d'incidence négative sur d'éventuels différends industriels en cours dans le milieu de travail. L'EIMT tient également compte des conditions du marché du travail régional.
Passons aux volets du PTET. Il en existe quatre en vertu desquels les employeurs peuvent demander une étude d'impact sur le marché du travail en vue de pouvoir engager un travailleur étranger temporaire. Le volet haut salaire, le volet bas salaire, le volet agriculture primaire et, enfin, un volet qui concerne les aides familiaux résidants dont le processus d'entrée est administré par IRCC. Chaque volet fait l'objet de sa propre série d'exigences que les employeurs doivent respecter.
Pour ce qui est du premier volet, celui des hauts salaires, les employeurs qui offrent des rémunérations supérieures à la moyenne salariale médiane provinciale ou territoriale doivent soumettre un plan de transition décrivant en détail leurs activités de recrutement et de formation visant à favoriser l'inclusion des travailleurs dans la population active canadienne.
Les demandes émanant d'employeurs qui offrent des rémunérations inférieures au salaire médian tombent dans le volet des bas salaires. On reconnaît tout particulièrement que les travailleurs de cette catégorie sont plus vulnérables que les autres. Les employeurs doivent garantir un ensemble de mesures de protection des travailleurs y compris un contrat les liant avec leurs employés, la couverture des frais de transport en provenance et à destination des pays de résidence des travailleurs, la fourniture d'une assurance-santé et d'un logement abordable.
[Français]
Afin de veiller à ce que les employeurs n'élaborent pas un modèle d'entreprise qui dépende trop des travailleurs étrangers, le programme a fixé une limite quant au pourcentage de travailleurs étrangers temporaires occupant un poste à bas salaire et pouvant faire partie de la main-d'oeuvre d'un employeur. La limite est présentement fixée à 20 %.
[Traduction]
Par ailleurs, le programme empêche les employeurs de demander des travailleurs étrangers dans les métiers les moins qualifiés, offrant des salaires inférieurs, dans le secteur de l'hébergement et des services alimentaires et dans celui de la vente au détail, quand le taux de chômage régional est supérieur à 6 %.
[Français]
Il est important de souligner que, peu importe le volet, les employeurs doivent publier leurs offres d'emploi et verser aux travailleurs le taux de salaire courant pour la profession dans leur région. Cela permet de s'assurer que les emplois sont attirants pour les Canadiens et limite la possibilité que des pressions à la baisse soient exercées sur les salaires.
[Traduction]
Le troisième volet, celui de l'agriculture primaire, concerne des emplois dans le domaine de l'agriculture primaire, dans des exploitations, comme ceux d'ouvrier agricole général, d'ouvrier de pépinière et de serre, d'ouvrier de parc d'engraissement et d'ouvrier saisonnier. On retrouve dans ce volet, le Programme des travailleurs agricoles saisonniers qui est administré par le truchement d'ententes internationales conclues avec le Mexique et un certain nombre de pays des Antilles afin de répondre aux besoins temporaires des producteurs agricoles saisonniers.
Parlons maintenant de certains changements devant être apportés au programme et de l'évolution de ce programme.
Dans les cinq dernières années, le programme a subi un certain nombre de changements visant à limiter les abus possibles par les employeurs et à renforcer le respect du régime, cela pour s'assurer que les employeurs respectent les exigences établies. Ces changements prévoient un processus d'EIMT plus rigoureux, le plafonnement du nombre de travailleurs étrangers temporaires à bas salaire qu'un employeur peut embaucher, de nouvelles exigences relatives à un plan de transition pour les employeurs embauchant du personnel à haut salaire, des frais de traitement non remboursables de 1 000 $ tenant compte des coûts du programme et, enfin, un nouveau processus d'inspection destiné à atténuer les risques découlant d'un abus éventuel du programme.
Pour parler un peu de données chiffrées, il faut préciser que, dans les dernières années, à la suite des réformes et des conditions économiques changeantes, de moins en moins d'employeurs se sont prévalus du PTET. Depuis 2012, où près de 200 000 postes de travailleurs temporaires étrangers avaient été approuvés, les volumes ont nettement diminué pour se stabiliser à un peu plus de 90 000 postes approuvés en 2015. Comme je l'ai dit tout à l'heure, ces 90 000 postes autorisés représentent un peu moins de 0,5 % de la main-d'oeuvre active canadienne qui s'établit à 19 millions de personnes.
On constate un déclin du recours au programme par les employeurs dans tous les volets offerts. Depuis 2012, les postes les plus rémunérés ont diminué d'environ 65 % et les postes les moins rémunérés d'environ 85 %.
En 2015, près de 22 000 postes ont été approuvés dans le volet des hauts salaires, environ 15 000 dans celui des bas salaires et environ 53 000 dans celui de l'agriculture primaire.
[Français]
Parallèlement à l'examen, le ministère entreprend des travaux sur diverses questions, notamment l'amélioration de l'harmonisation du programme avec les autres programmes du ministère, tels que le programme d'assurance-emploi et les programmes axés sur les compétences et la formation qui visent les groupes représentées dans le marché du travail, une meilleure utilisation de l'information sur le marché du travail au cours du processus et une meilleure utilisation des données du programme, afin d'orienter les politiques et les programmes sur le marché du travail.
[Traduction]
Je conclurai non sans avoir remercié le Comité d'avoir entrepris cette étude; sachez que nous avons hâte de voir vos recommandations.
Je cède maintenant la parole à mon collègue, David, qui va vous parler du Programme de mobilité internationale.
[Français]
Monsieur le président et membres du Comité, je m'appelle David Manicom et je suis le sous-ministre adjoint délégué, Secteur des politiques stratégiques et des programmes au ministère de l'Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté du Canada.
[Traduction]
La Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés et son Règlement établissent le cadre dans lequel les étrangers sont autorisés à travailler au Canada. La Loi prévoit les cas dans lesquels un permis de travail ou une étude d'impact sur le marché du travail est nécessaire. Les agents d'immigration délivrent tous les permis de travail, sauf ceux qui sont émis par les agents de l'Agence des services frontaliers du Canada, principalement aux ressortissants américains qui franchissent la frontière.
Les agents de l'immigration évaluent si le demandeur satisfait à tous les critères d'admissibilité pour travailler au pays, s'il possède les qualifications requises pour effectuer le travail et s'il a réellement l'intention d'effectuer ce travail. Ils s'assurent aussi que la personne est admissible au Canada au regard des risques sur le plan de la santé ou de la sécurité.
[Français]
Mon ministère est responsable de la conception du Programme de mobilité internationale, qui, comme mon collègue l'a mentionné, consiste en un ensemble de programmes qui autorisent les étrangers à travailler temporairement au Canada sans qu'un examen du marché du travail soit requis, et ce, pour diverses raisons économiques, sociales et culturelles.
[Traduction]
Le Programme de mobilité internationale comporte plusieurs éléments, et je vais vous parler des deux ou trois qui sont les plus importants.
Notre plus important programme est Expérience internationale Canada, dans le cadre duquel les jeunes Canadiens peuvent voyager et travailler à l'étranger dans des pays ayant conclu des ententes bilatérales avec le Canada. Ces ententes offrent à de jeunes Canadiens les mêmes possibilités et l'on parle d'ailleurs le plus souvent des programmes de mobilité pour jeunes. En 2015, près de 50 000 permis de travail ont été émis à des personnes participant à Expérience internationale Canada.
Le second exemple est celui du Programme de permis de travail postdiplôme qui permet la délivrance de permis de travail ouverts à des étudiants étrangers qui ont obtenu leur diplôme, mais qui souhaitent rester au Canada pour y travailler pendant une période maximale de trois ans afin de consolider leur apprentissage et, souvent, de faire la transition vers le statut de résident permanent.
Comme le nombre d'étudiants étrangers au Canada a augmenté, le nombre de ces permis de travail a suivi à la hausse. En effet, près de 35 000 permis ont été délivrés en 2015. On peut donc dire qu'en permanence, un titulaire de permis de travail valide sur quatre est un étudiant étranger diplômé. Ce programme permet à des étudiants de devenir admissibles à la résidence permanente au Canada et il constitue un élément important qui attire des étudiants étrangers dans nos écoles. Leur arrivée au Canada génère des retombées économiques de plus de 8 milliards de dollars chaque année.
Le Canada offre aussi des permis de travail ouverts aux époux de travailleurs temporaires qualifiés. Cela permet à de nombreuses entreprises de recruter les éléments les plus brillants qui peuvent se faire accompagner de leurs conjoints, lesquels pourront même travailler au Canada.
Des permis de travail liés à un emploi donné, mais dispensés de l'obligation d'obtenir une étude d'impact sur le marché du travail, sont offerts aux personnes mutées au sein d'une société; ils le sont aussi en vue d'appuyer des engagements envers la mobilité de la main-d'oeuvre dans le cadre d'accords internationaux de libre-échange, comme l'ALENA.
Enfin, il existe un grand nombre de dispenses d'examen du marché du travail pour les secteurs spéciaux, comme pour les artistes et les athlètes professionnels, les chercheurs médicaux et les travailleurs religieux.
En tout, près de 180 000 titulaires de permis de travail uniques ont été autorisés à travailler au pays dans le cadre du Programme de mobilité internationale en 2015. Comme l’a dit M. Thompson, cela représente les deux tiers au moins de tous les travailleurs étrangers temporaires acceptés au Canada.
[Français]
En offrant aux personnes en provenance de l'étranger ces possibilités de travailler temporairement au Canada, le Programme de mobilité internationale attire des travailleurs qualifiés et des étudiants étrangers au pays. Il permet d'obtenir des possibilités pour les Canadiens qui souhaitent travailler à l'étranger dans divers pays et de créer un bassin de résidents permanents potentiels pour le Canada. Les permis de travail délivrés dans le cadre du Programme de mobilité internationale ne ciblent aucune pénurie de main-d'oeuvre précise. Ils tiennent compte d'intérêts économiques et culturels plus généraux. Le Programme de mobilité internationale a connu une forte croissance au cours des dernières années. En effet, ce programme est passé d'un niveau environ équivalent à celui du Programme des travailleurs étrangers temporaires en 2009, à plus du double du niveau d'activité de ce programme en 2015. La croissance s'est produite en grande partie dans les volets ou une offre d'emploi n'est pas requise, comme le Programme de permis de travail postdiplôme et le programme Expérience internationale Canada, comme je l'ai mentionné. Comme mon collègue, M. Thompson, l'a souligné, les étrangers possédant un permis de travail valide représentent encore un infime pourcentage de la solide population active canadienne, qui compte 19 millions de personnes.
[Traduction]
Il existe plusieurs voies permettant aux résidents temporaires de présenter une demande pour rester au Canada en tant que résidents permanents profitables à l'économie. Il a souvent été question du caractère souhaitable de ces programmes qui existent en grand nombre. Il s'agit entre autres de la catégorie de l'expérience canadienne, du Programme fédéral des travailleurs qualifiés et de divers programmes des candidats des provinces à l'échelle du Canada.
Le nombre de transitions du statut de résident temporaire à celui de résident permanent a presque quintuplé depuis 2005. Les participants au Programme de mobilité internationale représentent la majorité de ces personnes. L'an dernier, environ 30 000 demandeurs principaux dans le domaine de l'immigration sont devenus résidents permanents après avoir été travailleurs temporaires. Même s'il est vrai que les personnes qui souhaitent rester au Canada ne peuvent pas toutes le faire, les programmes de résidence temporaire et le Programme de mobilité internationale en particulier, représentent une source importante de résidents permanents pour le Canada.
[Français]
En délivrant des permis de travail à des personnes provenant de l'étranger, le gouvernement a l'obligation de protéger ces travailleurs étrangers contre l'exploitation une fois qu'ils sont autorisés à travailler au pays. C'est pourquoi, en collaboration avec Emploi et Développement social Canada, mon ministère a récemment mis en oeuvre des réformes pour que les employeurs de travailleurs étrangers se conforment davantage aux normes et aux exigences d'emploi applicables. Les employeurs ont toujours été tenus de respecter les lois provinciales ou territoriales. Cependant, ces réformes permettent au gouvernement fédéral d'assumer un rôle plus important dans l'inspection des employeurs de travailleurs étrangers et d'imposer ses propres sanctions dans les cas de non-conformité.
[Traduction]
Pour conclure, je dirais qu'il existe des liens importants entre le programme d'immigration au Canada et le Programme des travailleurs étrangers temporaires qui font actuellement l'objet d'un examen par le Comité.
Comme je l'ai dit, les travailleurs étrangers temporaires représentent une source importante de résidents permanents. Bon nombre d'entre eux ont besoin d'un emploi pour s'intégrer dans la société canadienne. Nous souhaitons que les employeurs canadiens, qui pourraient désirer embaucher un travailleur étranger temporaire, envisagent de se tourner vers ces nouveaux Canadiens pour doter des postes difficiles à combler. L'initiative menée par le New Canadians' Centre of Excellence, qui a trouvé des emplois dans le secteur agricole à 125 réfugiés syriens dans la région de Leamington, en Ontario, et qui leur a apporté un soutien communautaire solide en matière d'hébergement et d'orientation, est un excellent exemple de cette approche. Nous croyons que cette approche est avantageuse pour les employeurs, les immigrants récents et le Canada en général.
Comme je le disais, les titulaires de permis de travail temporaire permettent au Canada d'accueillir des résidents ayant des niveaux de compétence très élevés.
[Français]
Je veux remercier le Comité de m'avoir permis de comparaître devant lui aujourd'hui. Au nom de mon ministère, je tiens à dire que nous sommes impatients de lire votre rapport et d'obtenir vos recommandations, car elles nous concernent.
Je serai heureux de répondre aux questions des membres du Comité.
Merci beaucoup.
:
Tant de questions à poser et si peu de temps pour le faire, mais nous ferons notre possible.
Je commencerai — et finirai là sans doute compte tenu du peu de temps que nous avons — par deux ou trois questions qui, je crois, intéressent les gens de ma circonscription. Je vais vous poser mes deux questions et je vous laisserai répondre.
Voici la première. Comme nous le savons tous, à la faveur de la revue du mois de février, le gouvernement libéral a annoncé un répit d'un maximum de 180 jours pour les personnes désireuses d'embaucher des travailleurs saisonniers. Beaucoup d'électeurs m'ont dit qu'à cause des délais nécessaires pour obtenir une EIMT, soit trois à quatre mois, et à partir de ce qui a été annoncé, personne ne serait en mesure d'embaucher des travailleurs saisonniers pour la saison estivale fort occupée, soit au moment où ces travailleurs sont nécessaires. Pourriez-vous nous dire s'il y aurait une façon d'accélérer le processus d'EIMT pour qu'il soit effectivement possible d'embaucher un travailleur étranger plutôt que de s'en tenir aux paroles en l'air du gouvernement libéral? Voilà pour ma première question.
La seconde concerne le taux de chômage. Le taux de chômage ne doit pas être supérieur à 6 % pour qu'il soit possible d'embaucher des travailleurs à bas salaire et, pour l'instant, on en est à 20 % et l'on va passer à 10 %. Ma région englobe Banff et Canmore. Ce sont des villes dont l'économie dépend énormément du tourisme. La main-d'oeuvre étrangère représente 20 à 25 % de la main-d'oeuvre totale dans la région. Je sais qu'on a déjà fait cela ailleurs dans le passé, mais y aurait-il une façon d'appliquer une ventilation différente dans le cas d'économies très localisées?
La situation économique est très différente de celle qui règne dans le reste de l'Alberta. En bien des endroits de cette province, les temps sont durs, mais comme à Banff et à Canmore, l'économie dépend du tourisme, les choses vont bien et il est difficile de trouver des travailleurs dans ces régions.
Je me demande s'il ne serait pas possible — et je sais que cela a été fait ailleurs par le passé — d'appliquer une ventilation légèrement différente pour ces régions afin que les gens puissent accéder au programme, étant donné que les taux de chômage sont très différents de ce qu'ils sont dans le reste de la région.
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Merci, monsieur le président et merci à nos témoins.
Je suis désolé d'avance de devoir vous interrompre.
Je réside à Saint John, au Nouveau-Brunswick, et je représente la circonscription de Saint John—Rothesay. J'ai travaillé dans le comté de Charlotte, dans le secteur de l'aquaculture et des pêches, pendant 15 ans.
Je juge important que notre comité agisse comme il faut et recueille le plus grand nombre d'avis possible. Ce n'est pas un secret que les commentaires du député de New Brunswick Southwest, qui a dit qu'on payait les Blancs pour rester chez eux tandis que les « bronzés » allaient travailler, ont été particulièrement controversés dans ma circonscription.
J'ai beaucoup de questions à poser, mais je vais me limiter aux statistiques d'Emploi et Développement social Canada selon lesquelles il y a eu 3 390 dénonciations de non-conformité au PTET depuis avril 2014. Cela n'a donné lieu qu'à 340 inspections, soit à peu près 10 % des dénonciations totales. Est-ce que ce faible nombre d'enquêtes s'explique par la réduction de 4,5 millions de dollars des programmes de surveillance du PTET, depuis le dernier gouvernement?
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C'est effectivement un nombre important et cela contredit la déclaration de la ministre qui veut éliminer le programme.
Passons à une autre question qui concerne les inspections des installations.
Il nous est apparu clairement que, malgré les préoccupations que nous entretenions au sujet du manque d'inspections, la réponse à une question que nous avions posée au Feuilleton, il y a quelques mois, nous a révélé que le ministère n'a réalisé que huit inspections d'installations entre 2013 et 2015.
Le respect du cadre réglementaire pour protéger les travailleurs contre toute forme d'abus n'a pas été prioritaire, comme nous l'avons vu avec le gouvernement précédent, et nous aimerions entendre quel est votre plan à cet égard.
On pense ici, bien évidemment, aux cas d'abus contre le travailleur mexicain Ivan Guerrero, par exemple, qui s'est noyé en mai 2014 après avoir téléchargé une vidéo décrivant la violence à laquelle il était soumis en milieu de travail.
M. Manicom nous a parlé des récents changements et des engagements pris à mener des inspections dans les installations. Huit inspections seulement en deux ans, voilà qui est scandaleux et je me demande ce que vous prévoyez pour l'avenir.
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Merci, monsieur le président.
Merci à nos témoins qui se sont déplacés et merci beaucoup d'avoir pris le temps de le faire.
Je représente Brampton-Centre, une région qui accueille des étudiants étrangers, au collège Humber, au collège Sheridan et dans d'autres collèges où l'on compte de très nombreux étudiants étrangers. Une fois qu'ils ont terminé leurs cours, ils tombent dans la catégorie de l'expérience canadienne, CEC, en vue de l'obtention de la résidence permanente.
On constate de nombreux problèmes. Les obstacles sont nombreux entre l'obtention d'une expérience de travail temporaire et la demande de résidence permanente. En général... il se peut que votre métier ne soit pas recherché ou que vous ne puissiez pas faire de demande pour tel ou tel métier, ou encore, que vous n'ayez pas accumulé suffisamment d'heures, et j'en passe.
Monsieur Manicom, ma question s'adresse à vous. Pourriez-vous m'expliquer comment nous pouvons éliminer ces obstacles afin de donner un maximum d'avantages à ceux qui investissent argent, efforts et tout le reste pour venir ici? Ils ont passé du temps — leur jeunesse, leurs meilleures années — ainsi que leur argent pour s'inscrire à des écoles ou à des collèges dans l'idée d'obtenir plus tard une résidence permanente, mais voilà qu'ils se heurtent à des obstacles. Comment parvenir à les abattre?