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Je déclare la séance ouverte. Bon après-midi à tous et bienvenue.
Conformément à l'ordre de renvoi du lundi 29 janvier 2018, le Comité reprend son étude du projet de loi .
Aujourd'hui, le Comité accueille des employeurs du secteur public fédéral. Nous sommes heureux d'accueillir Kathleen Clarkin, directrice, Politiques, programmes, engagement et éthique en milieu de travail et Don Graham, directeur exécutif, Secteur de la rémunération et des relations de travail du Secrétariat du Conseil du Trésor. Merci d'être là.
Nous accueillons aussi Marc Thibodeau, directeur général, Relations de travail et rémunération de l'Agence des services frontaliers du Canada. Soyez le bienvenu, monsieur.
Ensuite, nous accueillons le commissaire adjoint Stephen White, qui est le dirigeant principal des ressources humaines par intérim, et le surintendant principal Jasmin Breton, directeur général des Responsabilités liées au milieu de travail de la Gendarmerie royale du Canada. Bienvenue à vous.
Pour terminer, nous entendrons Nathalie Dufresne-Meek, directrice générale des Relations de travail et gestion du lieu de travail du Service correctionnel du Canada.
Bienvenue à vous tous.
Nous allons commencer immédiatement avec le Secrétariat du Conseil du Trésor. Je ne sais pas qui va commencer.
C'est M. Graham. Vous disposez de sept minutes, monsieur.
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Je vous remercie de cette occasion de comparaître devant le Comité.
Je suis accompagné de ma collègue, Kathleen Clarkin. Nous sommes ici pour parler du rôle du Bureau de la dirigeante principale des ressources humaines, le BDPRH, relativement au cadre stratégique actuel en ce qui a trait au harcèlement et à la violence dans l'administration publique centrale.
En guise de contexte, les résultats du Sondage annuel auprès des fonctionnaires fédéraux de 2017 nous apprennent que près du quart des employés, soit 22 %, ont indiqué avoir été victimes de harcèlement au travail au cours des deux dernières années. Il s'agit d'une hausse comparativement au taux de 19 % dans le sondage de 2014. La source principale de harcèlement venait des personnes en position d'autorité.
En ce qui a trait au cadre actuel dans la fonction publique, à l'heure actuelle, les organisations de l'administration publique centrale sont assujetties à la Politique sur la prévention et la résolution du harcèlement et à la Directive sur le processus de traitement des plaintes de harcèlement du Secrétariat du Conseil du Trésor. Ces outils visent à prévenir et régler le harcèlement sous toutes ses formes, y compris le harcèlement personnel, le harcèlement sexuel et l'abus de pouvoir.
Conformément à la Directive sur le processus de traitement des plaintes de harcèlement, une fois qu'une plainte est déposée ou qu'un gestionnaire est au courant d'une allégation, les options de résolution comprennent la résolution par les parties touchées, l'intervention du gestionnaire — habituellement la discussion initiale avec les employés — et les systèmes de gestion informelle des conflits. Si la plainte n'est pas réglée, un enquêteur impartial examinera les allégations et déterminera si la plainte est fondée. Le cas échéant, on peut imposer des mesures correctives ou disciplinaires et appliquer des méthodes d'intervention pour rétablir le bien-être du milieu de travail. Si les parties ne sont toujours pas satisfaites du résultat, elles peuvent déposer un grief ou demander une révision judiciaire.
L'enquête sur le harcèlement est axée sur les mesures de réparation pour les personnes au niveau individuel. En ce qui a trait aux rôles et aux responsabilités en lien avec la violence, à ce jour, on fournit des directives stratégiques centrales sur la prévention et le règlement du harcèlement. Toutefois, les administrateurs généraux sont responsables de l'élaboration de leur propre politique de prévention de la violence.
Il est important de souligner que le projet de loi aura une incidence considérable sur les cabinets des ministres. Tout le régime de santé et de sécurité du Code s'appliquera aux cabinets des ministres alors que les politiques actuelles n'incluent pas de régime portant sur la prévention du harcèlement et de la violence.
En plus des dispositions du Code canadien du travail, il y a aussi un mécanisme d'exécution prévu dans la Loi canadienne sur les droits de la personne pour traiter les plaintes individuelles de discrimination fondées sur 13 motifs illicites. Habituellement, la Commission canadienne des droits de la personne demande aux fonctionnaires d'épuiser les mécanismes internes de leur organisation avant de déposer une plainte pour discrimination.
En outre, plusieurs outils sont offerts aux employés, qui peuvent déposer un grief individuel auprès de l'employeur pour toute affaire touchant leurs conditions d'emploi ou toute situation de violation d'une disposition provisoire de la convention collective. La plupart des conventions collectives disposent d'un article lié directement au harcèlement sexuel.
Les organisations de la fonction publique fédérale doivent avoir un système de gestion informelle des conflits pour régler les conflits en milieu de travail. Le système de gestion des conflits peut se révéler efficace pour traiter des enjeux liés au harcèlement. Un tel système est obligatoire depuis 2005 en vertu de la Loi sur les relations de travail dans le secteur public fédéral.
Le Code de valeurs et d'éthique de la fonction publique, les programmes d'aide aux employés, la Stratégie pour la fonction publique fédérale sur la santé mentale en milieu de travail et la formation offerte par l'École de la fonction publique du Canada sont tous des ressources supplémentaires auxquelles les employés ont accès.
À mesure que nous travaillons en vue d'une harmonisation continue avec les exigences législatives et réglementaires, le Bureau du dirigeant principal des ressources humaines travaillera en collaboration avec le Programme du travail du Canada et des agents négociateurs de communautés de praticiens, notamment les comités de santé et de sécurité au travail, les conseillers en harcèlement, le personnel de sécurité et les Services de gestion informelle des conflits dans le but d'élaborer des stratégies et des outils de communication pour aider les sous-ministres tout au long du processus.
[Français]
En ce qui concerne la surveillance, l'obtention des résultats attendus par les administrateurs généraux est évaluée selon le Cadre de responsabilisation de gestion, qui est une évaluation annuelle des pratiques de gestion et du rendement dans les ministères et les organismes, et aussi en fonction du Sondage annuel auprès des fonctionnaires fédéraux, soit le sondage annuel qui vise à obtenir des connaissances utiles sur les perceptions qu'ont les employés vis-à-vis des conditions de leur effectif et de leur milieu de travail, y compris leur expérience du harcèlement.
En tant qu'employeur, nous prenons au sérieux les problèmes de harcèlement dans l'ensemble de la fonction publique. Des comités de gouvernance de niveau supérieur sont formés à l'échelle de la fonction publique et dans les ministères pour garantir que nous comprenons l'enjeu, que nous comblons les écarts, que nous gérons les enjeux et que nous disposons d'une stratégie de mobilisation continue afin de soutenir le changement de culture nécessaire pour favoriser un milieu de travail positif et respectueux.
Nous espérons que cela vous a été utile. Nous vous remercions de nous avoir donné l'occasion de nous présenter devant vous. Nous serons heureux de répondre à toutes vos questions.
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Bonjour, monsieur le président et membres du Comité.
Je suis heureux d'être ici aujourd'hui, au nom de l'Agence des services frontaliers du Canada, aux fins de vos délibérations sur le projet de loi .
Comme le Comité le sait, le projet de loi vise à apporter au Code canadien du travail des modifications permettant de faire en sorte que les milieux de travail fédéraux soient exempts de harcèlement et de violence, et à fournir des mesures de protection à tous les travailleurs assujettis à la réglementation fédérale, y compris les employés de l'Agence des services frontaliers du Canada.
Même si Emploi et Développement social Canada est responsable de l'application du Code, il incombe à chaque ministère ou organisme de veiller au respect de celui-ci et de mettre en oeuvre ses propres processus et mécanismes de suivi.
[Traduction]
L'ASFC est une organisation dynamique dont le mandat inclut la facilitation des formalités à la frontière et la sécurité nationale. L'Agence emploie quelque 14 000 personnes, en uniforme ou non, qui contribuent au bon fonctionnement des activités tous les jours, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.
Compte tenu de son mandat et du contexte opérationnel, l'ASFC a mis en oeuvre un code de conduite exhaustif qui s'applique à tous les employés. De plus, nos agents de première ligne ont bénéficié d'un programme de formation de base axé sur les valeurs d'intégrité, de respect et de professionnalisme de l'Agence.
L'ASFC a également établi une stratégie en matière d'intégrité. Cette stratégie est la pierre angulaire de ses relations avec ses employés, ses partenaires et ses clients. Elle décrit les comportements attendus des employés, comme ils sont mentionnés dans le Code de conduite de l'ASFC et le Code de valeurs et d'éthique du secteur public, qui font partie de leurs conditions d'emploi.
La stratégie repose sur trois piliers. Le premier pilier est le besoin d'agir de façon proactive, ce qui signifie que les normes de conduite et les conséquences disciplinaires en cas d'inconduite sont communiquées régulièrement, et que des enquêtes sont menées immédiatement en cas d'inconduite soupçonnée. Le deuxième est l'approche « sans fausse route », selon laquelle nos spécialistes orientent les employés vers les mécanismes appropriés pour régler les problèmes, quelle que soit la façon dont nous en avons été informés. Le troisième pilier est la devise « remuer ciel et terre », selon laquelle les problèmes font l'objet d'un suivi et d'un examen à l'aide de nombreux outils, comme les enquêtes en cas d'inconduite, les évaluations en milieu de travail et, au besoin, les enquêtes criminelles.
[Français]
Cela dit, l'Agence prend très au sérieux toutes les allégations de conduite irrespectueuse et elle applique une politique de tolérance zéro à l'égard de tout type de harcèlement. On s'attend à ce que tous les gestionnaires, quel que soit leur niveau, fassent toujours preuve d'intégrité et d'un leadership éthique et qu'ils cultivent ces valeurs. Ils sont tous tenus de repérer tout problème de violence ou de harcèlement, qu'il soit de nature sexuelle ou autre, et de le résoudre d'une façon appropriée et efficace.
Afin d'aider ses gestionnaires et ses employés à s'acquitter de leurs responsabilités, l'ASFC leur offre des outils et des ressources, dont sept cours obligatoires qui portent sur la prévention du harcèlement et de la violence en milieu de travail.
Il est primordial de déployer des efforts de sensibilisation afin que tous les employés comprennent leurs droits, leurs rôles ainsi que leurs responsabilités, et qu'ils sachent où trouver de l'aide.
Le projet de loi fournit aux ministères un outil de plus afin de prévenir le harcèlement et la violence en milieu de travail, tout en offrant du soutien aux victimes, ce qui complémente le travail entrepris par l'Agence.
En plus des nouveaux droits envisagés dans le projet de loi , en cas de harcèlement ou de violence sexuelle en milieu de travail, comme le mentionnait mon collègue, les employés peuvent aussi déposer une plainte ou signaler une situation de violence en milieu de travail en vertu du Code, présenter un grief conformément aux dispositions des conventions collectives, ou encore déposer une plainte à la Commission canadienne des droits de la personnes.
[Traduction]
L'Agence veille à ce que tous les employés soient au courant des processus informels et à ce qu'ils aient accès aux services fournis dans le cadre du Programme d'aide aux employés et du système de gestion informelle des conflits.
En conclusion, les employés de l'ASFC interagissent avec des millions de personnes et de marchandises, des partenaires nationaux et internationaux, d'autres organismes d'exécution de la loi et des intervenants de l'industrie. Il est primordial de veiller à ce qu'ils puissent accomplir leur travail important dans un environnement exempt de harcèlement et de violence.
[Français]
Si les membres du Comité ont des questions, je serai heureux d'y répondre.
Je vous remercie.
:
Bonjour, monsieur le président et honorables membres du Comité. Je vous remercie de m'avoir invité à venir vous parler aujourd'hui des répercussions du projet de loi sur les responsabilités et les interventions de la GRC en ce qui concerne la protection de la santé, de la sécurité et du bien-être de l'ensemble de ses employés dans le contexte de la lutte contre le harcèlement et la violence en milieu de travail.
Je suis accompagné de mon collègue, le surintendant principal Jasmin Breton, directeur général des Responsabilités liées au milieu de travail, qui m'aidera à répondre à vos questions sur le projet de loi .
[Français]
Puisque la GRC fait partie de l'administration publique fédérale, la partie II du Code canadien du travail s'applique à elle ainsi qu'à tout son personnel, y compris les membres réguliers et les membres civils. La GRC a donc le devoir général de veiller à la santé et à la sécurité de tous ses employés dans leur lieu de travail. Ce devoir implique notamment la prise des mesures prescrites à la partie XX du Règlement canadien sur la santé et la sécurité au travail afin de prévenir la violence en milieu de travail et d'en protéger les employés.
[Traduction]
La GRC s'est conformée aux exigences de la partie XX du Règlement en se dotant d'une politique sur la prévention de la violence en milieu de travail, en établissant des procédures pour le signalement des incidents de violence, la conduite d'enquêtes connexes, le règlement des dossiers en la matière et l'aide aux employés touchés, de même qu'en élaborant une formation obligatoire à l'intention de tous ses employés et ses superviseurs sur les facteurs qui contribuent à la violence en milieu de travail et les façons de les atténuer.
De nombreux facteurs contribuent à la violence en milieu de travail. Ils comprennent entre autres l'impolitesse, les conflits en milieu de travail, le stress au travail et les comportements harcelants. La GRC met donc à la disposition de ses employés une multitude d'outils, de ressources et de séances de sensibilisation afin d'aider à prévenir la violence et le harcèlement en milieu de travail. Parmi ceux-ci, mentionnons un cours obligatoire sur le respect en milieu de travail qui aborde l'impolitesse et les comportements harcelants, les outils, les services et la formation offerts aux employés et aux gestionnaires pour favoriser le règlement efficace des conflits dans les plus brefs délais par le truchement du Programme de gestion informelle des conflits de la GRC, les ressources de gestion du stress dans le cadre des Services d'aide aux employés de Santé Canada, un solide Programme de soutien par les pairs de la GRC et un cours obligatoire intitulé « En route vers la préparation mentale ». De plus, dans le but d'éliminer le harcèlement et la discrimination en milieu de travail, la GRC a créé des comités consultatifs divisionnaires sur l'égalité des sexes et le harcèlement.
[Français]
La politique de la GRC sur la prévention de la violence en milieu de travail stipule que la GRC offre un milieu de travail sain, sécuritaire et exempt de violence, conformément à ce que prévoient la partie II du Code canadien du travail et la politique du Conseil du Trésor sur la sécurité du gouvernement, qu'elle ne tolère aucun comportement violent ou abusif en milieu de travail et que, de concert avec ses employés, elle fait la promotion d'un milieu de travail sans intimidation, violence, harcèlement ou menace de violence ni autres comportements perturbateurs.
[Traduction]
La GRC dispose de pouvoirs réglementaires en vertu desquels elle dirige des enquêtes et prend les mesures pour régler les plaintes de harcèlement. Le Règlement de la GRC et un grand nombre des Consignes du Commissaire ont été modifiées en 2014, donnant lieu à l'établissement de procédures pour mener des enquêtes et régler les plaintes de harcèlement de façon efficace et efficiente. Par exemple, le code de déontologie figurant à l'annexe du Règlement de la Gendarmerie royale du Canada (2014) interdit maintenant aux membres de faire preuve de discrimination ou de harcèlement. Les comportements harcelants peuvent donc entraîner l'imposition de mesures disciplinaires. Les Consignes du Commissaire (enquête et règlement des plaintes de harcèlement) et les Consignes du Commissaire (déontologie), qui établissent les procédures liées à l'enquête et au règlement des plaintes de harcèlement pourraient être touchés par le cadre réglementaire du projet de loi .
L'un des éléments centraux des réformes récemment apportées à la Loi sur la GRC et à ses processus connexes consistait à s'assurer que le décideur chargé de trancher une plainte de harcèlement était aussi l'autorité disciplinaire ayant compétence pour sévir contre l'intimé afin d'assurer une cohérence entre les constatations de harcèlement et les mesures disciplinaires imposées.
Le projet de loi vise à actualiser le Code canadien du travail de manière à regrouper les dispositions relatives à la prévention de la violence et du harcèlement dans un même cadre réglementaire qui obligera les employeurs, y compris la GRC, à prendre les mesures nécessaires pour prévenir le harcèlement et la violence en milieu de travail et pour protéger leurs employés. La GRC attend avec intérêt d'être consultée sur la rédaction de la partie XX du Règlement afin de mieux comprendre les répercussions qu'auront ces modifications sur nos processus actuels et sur le rôle du décideur et des autres parties concernées, y compris l'enquêteur.
D'après ce que nous savons du cadre réglementaire proposé dans le projet de loi , la GRC croit que ces modifications contribueront de façon positive à la prévention et au règlement des comportements indésirables dans nos milieux de travail.
Merci de m'avoir donné l'occasion de m'adresser à vous aujourd'hui. Nous serons heureux de répondre à vos questions.
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Monsieur le président, je tiens à vous remercier, de même que les membres du Comité, de me permettre de prendre la parole devant vous aujourd'hui au nom du Service correctionnel du Canada, ou SCC, au sujet de l'étude du projet de loi par le Comité.
Dans mes observations préliminaires, je décrirai les politiques du SCC en matière de harcèlement et de violence au travail, ainsi que les mesures que nous avons prises récemment en réaction aux allégations d'inconduite du personnel à l'Établissement d'Edmonton.
[Traduction]
Étant donné que le SCC ne comparaît pas souvent devant le Comité, j’aimerais donner un aperçu du travail que nous faisons.
Le SCC est chargé d’administrer les peines de deux ans ou plus imposées par les tribunaux, y compris la surveillance des délinquants mis en liberté sous condition. Au cours d’une journée typique, le SCC gère environ 15 000 délinquants incarcérés dans ses 43 établissements partout au pays ainsi que plus de 8 500 délinquants sous surveillance dans la collectivité.
Les membres du personnel du SCC, en particulier ceux qui occupent des postes opérationnels de première ligne, font souvent face à des situations très difficiles et stressantes, comme de la violence et des décès. En raison de la nature de ce travail, le SCC encourage activement les employés à demander de l’aide pour gérer leurs problèmes d’ordre personnel ou professionnel, lesquels peuvent nuire à leur bien-être.
En ce qui concerne l’étude par le Comité du projet de loi portant sur la prévention du harcèlement et de la violence au travail, le SCC prend cette question très au sérieux. Le harcèlement, sous toutes ses formes, est inacceptable et n’est pas toléré.
Nous sommes déterminés à faire en sorte que le SCC soit exempt de harcèlement et de violence sexuelle au travail et qu’il offre un milieu de travail sécuritaire à tous ses employés. Le SCC a adopté cinq valeurs auxquelles les employés devraient adhérer afin de guider leur comportement et leur prise de décisions: le respect, l'équité, le professionnalisme, l’inclusion et la responsabilisation.
D’un point de vue procédural, le SCC a mis en place une politique sur la prévention de la violence, qui reflète le Règlement canadien sur la santé et la sécurité au travail. La Politique sur la prévention et la résolution du harcèlement du Secrétariat du Conseil du Trésor et les outils connexes orientent le processus de règlement des plaintes que nous utilisons; cette politique est le principal renforçateur des valeurs d’intégrité et de confiance qui constituent le fondement d’une organisation saine.
Les employés du SCC sont tous tenus de respecter nos Règles de conduite professionnelle et notre Code de discipline, et la direction a la responsabilité de prendre les mesures qui s’imposent de façon opportune et impartiale, au besoin. Toutes les allégations, peu importe la source, font l’objet d’une enquête approfondie par le SCC. Chaque fois qu’il y a preuve d’inconduite, les mesures disciplinaires qui s’imposent sont prises.
Le SCC est déterminé à mettre en place un programme de valeurs et d’éthique amélioré qui correspond à la nature de l’environnement correctionnel et au Code de valeurs et d’éthique de la fonction publique, et qui permet de créer un milieu de travail solide axé sur les valeurs.
L’Énoncé des valeurs du SCC, qui cadre avec le Code de discipline et les Règles de conduite professionnelle du SCC, guide le comportement, la prise de décisions et le jugement discrétionnaire au sein du Service. On s’attend à ce que les employés du SCC incarnent les valeurs communes et réciproques susmentionnées dans toutes leurs interactions avec les délinquants, les collègues, les pairs, les subalternes et les cadres supérieurs, les partenaires, les intervenants ainsi que le public.
Le Bureau de la divulgation interne du SCC fournit de l'information aux employés pour les aider à divulguer toute inconduite en milieu de travail aux termes de la Loi sur la protection des fonctionnaires divulgateurs d'actes répréhensibles et à se prévaloir d'autres recours potentiels. Ce bureau mène également les enquêtes, au besoin, sur les allégations d'inconduite en milieu de travail et annonce publiquement tous les cas d'inconduite étayés.
Toute violation du Code de valeurs et d'éthique du secteur public fait l'objet d'une enquête administrative du SCC qui, selon la nature des allégations, peut être assurée par la Direction des valeurs et de l'éthique. La plupart des cas sont gérés à l'échelle du bureau régional ou de l'établissement, et certains cas peuvent être renvoyés à l'administration centrale.
Au cours des derniers mois, des allégations d'inconduite d'employés et de culture inappropriée aux établissements du SCC ont mené à des mesures disciplinaires et à la mise en place de mécanismes permettant de s'assurer que tous les employés peuvent travailler dans l'environnement qu'ils méritent.
Je vais commencer par parler des mesures prises relativement à l'Établissement d'Edmonton, car je crois que le Comité a commencé à en discuter durant sa dernière réunion. Dans le cas de l'Établissement d'Edmonton, un établissement pour hommes à sécurité maximale, le SCC a retenu les services d'une équipe d'enquête qui se penche sur des allégations de harcèlement, d'intimidation et de conduite inappropriée. Les enquêteurs, dont certains proviennent de l'extérieur, ont conclu que certaines allégations étaient fondées. Par conséquent, jusqu'à maintenant, six employés ont été congédiés en raison de leur conduite inappropriée. Une enquête indépendante distincte est actuellement menée par le service de police d'Edmonton en collaboration avec la GRC relativement à des allégations d'activités criminelles à l'établissement d'Edmonton.
Comme c'est toujours le cas durant les enquêtes pouvant mener à des accusations criminelles, le SCC collabore pleinement avec ses partenaires policiers. De plus, un directeur du renouvellement du milieu de travail a été nommé afin d'appuyer la direction de l'Établissement d'Edmonton dans la mise en oeuvre d'initiatives.
On a lancé un certain nombre d’initiatives dans tout le SCC pour veiller à ce que tous les employés soient traités avec respect et disposent d’outils leur permettant de signaler les comportements inappropriés. Dans les prochaines semaines, on lancera une campagne de promotion du respect en milieu de travail visant à sensibiliser les employés concernant la question et les mesures qui sont prises, et à promouvoir les ressources dont ils disposent. II s’agit notamment d’une ligne téléphonique confidentielle et d’un compte de courriel générique, qui sont mis à la disposition de tous les employés pour qu’ils puissent signaler une inconduite s’ils ne souhaitent pas la signaler directement à leur superviseur ou à leur gestionnaire.
Sur le plan de la prévention, des ressources ont été ajoutées en vue d'appuyer les coordonnateurs de la prévention du harcèlement du SCC. On élabore actuellement de nouveaux outils de formation et de sensibilisation fondés sur des scénarios réels et des expériences vécues au SCC, tout en tenant compte des préoccupations en matière de protection de la vie privée et de la confidentialité. En outre, on a ajouté deux nouvelles formations aux Normes nationales de formation pour tout le personnel du SCC, lesquelles doivent être suivies d'ici le 31 mars de cette année. La première de ces formations met l'accent sur la création d'un milieu de travail respectueux, tandis que la deuxième est axée sur la violence au travail.
Enfin, sur le plan de la gestion du rendement, de nouvelles attentes seront ajoutées aux ententes de rendement pour tous les cadres supérieurs, gestionnaires et superviseurs. Le non-respect de ces engagements aura une incidence sur la rémunération au rendement ainsi que sur les évaluations du rendement, et pourrait entraîner des mesures disciplinaires, le cas échéant.
[Français]
Tout en surveillant les résultats de ces initiatives, nous continuerons de veiller à ce que le bien-être en milieu de travail soit une priorité du SCC. Chacun mérite d'être traité avec respect par ses collègues et ses gestionnaires. Les employés du SCC ont des emplois exigeants. Chaque jour, ils travaillent avec certaines des personnes les plus vulnérables et les plus difficiles de notre société. Par conséquent, tout comportement qui nuit à notre capacité d'être des modèles positifs pour les autres n'est pas acceptable. Un milieu de travail positif et respectueux contribue au succès de la priorité de notre organisation, soit la sécurité du public, des victimes, du personnel et des délinquants, tant dans les établissements que dans la collectivité.
Je tiens à vous remercier de m'avoir offert l'occasion de prendre la parole devant vous aujourd'hui. Je suis prête à répondre à vos questions.
Je n'ai presque plus de temps, mais nous allons devoir réfléchir à une autre chose — et j'ai posé des questions au ministre à ce sujet —, c'est-à-dire la tierce partie. Selon ce que nous ont dit les gens concernés, nous pensons qu'il faut assurer une certaine intimité, une certaine indépendance, voire une certaine distance par rapport au superviseur direct, qui pourrait être en cause. Il me semble qu'à ce moment-ci, étant donné la façon dont la loi est rédigée, nous renvoyons la victime entre les mains, peut-être, de son agresseur potentiel, présumé, ou probable, et nous allons certainement réfléchir à la question. Je ne sais pas si quelqu'un veut s'arrêter sur l'importance pour une personne de pouvoir dire, à un moment donné: « Je ne veux pas avoir affaire à mon superviseur, parce qu'il est impliqué. Je ne fais même plus confiance à ma propre organisation. » Le cas peut se présenter.
Je sais que c'est un sujet délicat, pour vous, mais j'aimerais savoir ce que vous avez à dire à ce sujet. Si je le demande, c'est parce que nous allons étudier la question et que, à notre avis, il semble essentiel de recourir à une tierce partie afin de préserver l'intégrité ou la dignité du processus sans créer une toute nouvelle structure.
Est-ce que quelqu'un veut se risquer à faire un commentaire à ce sujet ou est-ce que vous allez être sauvés par la cloche?