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Conformément au paragraphe 108(2) du Règlement et à la motion adoptée par le Comité le lundi 13 juin 2016, le Comité poursuit son étude sur les stratégies de réduction de la pauvreté.
Nous discuterons aujourd'hui du domaine suivant: « Quartiers: urbanisme et construction d’infrastructures en tant que stratégie de réduction de la pauvreté, transports en commun accessibles et abordables, réseaux de soutien communautaire, et autres approches nouvelles ou novatrices ».
Nous sommes ravis d'accueillir aujourd'hui Jeff Moore, sous-ministre adjoint des Politiques et communications à Infrastructure Canada, et Stephen Van Dine, sous-ministre adjoint des Affaires du Nord à Affaires autochtones et du Nord Canada.
Nous espérons pouvoir discuter avec vous environ une heure ou une heure et demie ou jusqu'à ce que nous ayons terminé les séries de questions; nous prendrons ensuite quelques minutes pour discuter des travaux du Comité à huis clos.
Sans plus attendre, je cède la parole à Jeff Moore. Vous avez 10 minutes.
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Bonjour, monsieur le président, et merci de nous avoir invités à vous parler aujourd'hui.
Je suis heureux de savoir que le Comité mène une étude sur l'urbanisme et la construction d'infrastructures en tant que stratégie de réduction de la pauvreté, les transports en commun accessibles et abordables, les réseaux de soutien communautaire, et d'autres approches nouvelles ou novatrices.
Je crois que mon ministère, Infrastructure Canada, a un rôle à jouer pour relever certains des défis qui seront abordés par le Comité.
[Français]
J'aimerais d'abord décrire les plans du gouvernement du Canada et le rôle que jouera le ministère pour appuyer la réalisation de ces plans.
Je parlerai par la suite de la manière dont, selon moi, Infrastructure Canada pourra appuyer les travaux du Comité.
[Traduction]
Comme vous le savez sans doute, le gouvernement du Canada a établi un plan d'investissement en infrastructure ambitieux dans le budget de 2016. Dans le budget, le gouvernement a annoncé un financement de 11,9 milliards de dollars sur cinq ans pour la première phase des investissements du gouvernement, ce qui comprend un financement versé aux termes de trois volets: 3,4 milliards de dollars sur trois ans pour le transport en commun; 5 milliards de dollars sur cinq ans pour les infrastructures vertes et 3,4 milliards de dollars sur cinq ans pour les infrastructures sociales.
Aux fins des engagements du gouvernement relatifs à la phase 1, le budget de 2016 a proposé des investissements initiaux dans l'infrastructure sociale totalisant 3,4 milliards de dollars sur cinq ans. Ces investissements contribueront à élargir l'accès au logement abordable, à soutenir l'apprentissage et la garde des jeunes enfants, à moderniser les infrastructures culturelles et récréatives, ainsi qu'à améliorer les installations de soins de santé communautaires dans les réserves.
Le ministère travaille en partenariat avec nos collègues du ministère de la Famille, des Enfants et du Développement social, ainsi qu'avec ceux du ministère des Affaires autochtones et du Nord, pour réaliser des investissements dans les logements abordables et les collectivités autochtones.
Aux termes de la phase 1, Infrastructure Canada est responsable du Fonds pour l'infrastructure de transport en commun, ou le FITC, et du Fonds pour l'eau potable et le traitement des eaux usées, ou le FEPTEU. Les investissements du FITC contribuent à renforcer les collectivités notamment en facilitant l'achat d'autobus accessibles.
[Français]
Par exemple, l'Île-du-Prince-Édouard a utilisé une partie de son affectation relative au FITC pour améliorer ses camionnettes de transport adapté dans plusieurs villes, ce qui accroît l'indépendance des résidants.
[Traduction]
Infrastructure Canada a une solide feuille de route pour ce qui est d'investir dans des infrastructures qui respectent les codes en matière d'accessibilité. Dans les ententes que nous établissons pour les projets, nous demandons aux promoteurs de confirmer que leurs infrastructures publiques satisfont aux exigences appropriées en matière d'accessibilité pour les personnes handicapées, tant au niveau fédéral, provincial que territorial. Cette exigence continue d'être en vigueur dans le cadre de nos nouveaux programmes.
Le plan d'infrastructure à long terme du gouvernement a été bonifié et mis à jour dans le récent énoncé économique de l'automne, qui présentait le cadre financier du plan d'infrastructure à long terme du gouvernement.
[Français]
Cet énoncé économique de l'automne renforce l'engagement du gouvernement à l'égard d'une croissance durable pour la classe moyenne. Ainsi, le gouvernement propose un investissement supplémentaire de 81 milliards de dollars sur 11 ans à compter de 2017-2018.
[Traduction]
Cela signifie 25,3 milliards de dollars pour les infrastructures du transport en commun; 21,9 milliards de dollars pour les infrastructures vertes; 21,9 milliards de dollars pour les infrastructures sociales; 10,1 milliards de dollars pour les infrastructures de transport à l'appui du commerce et 2 milliards de dollars pour les collectivités rurales et nordiques du Canada.
De plus, dans l'énoncé économique de l'automne, le gouvernement a présenté deux nouvelles initiatives: la Banque de l'infrastructure du Canada et le Défi des villes intelligentes. La Banque de l'infrastructure du Canada sera chargée d'investir au moins 35 milliards de dollars du gouvernement fédéral dans de grands projets d'infrastructure qui contribueront à la croissance économique. Pour ce faire, elle aura recours à des prêts, à des garanties de prêts et à des participations au capital.
[Français]
Une partie de ce montant, soit 15 milliards de dollars, proviendra du financement annoncé pour le transport en commun, les infrastructures vertes, les infrastructures sociales, le commerce et le transport ainsi que les collectivités rurales et nordiques.
[Traduction]
Conçu en fonction de concours similaires organisés dans le monde entier, le Défi des villes intelligentes vise à accélérer la planification et l'adoption d'infrastructures urbaines novatrices. Il s'agira pour les villes d'une occasion d'innover, de prendre des risques et de sortir des sentiers battus pour aborder des défis sociaux, environnementaux et de mobilité. Le lancement du Défi des villes intelligentes est prévu pour cette année.
La semaine dernière, en partenariat avec la Fédération canadienne des municipalités, le a annoncé deux nouveaux fonds qui démontrent encore une fois le soutien du gouvernement du Canada à l'égard des changements novateurs dans les villes.
[Français]
Le Programme de gestion des actifs municipaux est un programme étalé sur cinq ans qui vise à encourager les pratiques exemplaires dans le domaine de la gestion des actifs, de manière à aider les municipalités à prendre des décisions éclairées en ce qui concerne les investissements dans les infrastructures.
[Traduction]
Le programme visera principalement à sensibiliser les intervenants au sujet de l'importance des pratiques de gestion des infrastructures à titre d'outils permettant d'accroître l'optimisation des ressources et d'améliorer le rendement à long terme des infrastructures municipales comme les routes, les installations récréatives et les réseaux d'approvisionnement en eau et de traitement des eaux usées.
Le gouvernement a également annoncé le programme Municipalités pour l'innovation climatique, qui est un autre programme sur cinq ans qui vise à accélérer les mesures de réduction des émissions de gaz à effet de serre et à favoriser la transition vers des collectivités à faibles émissions de carbone. Ces deux programmes sont mis en oeuvre par la Fédération canadienne des municipalités avec un financement du gouvernement du Canada. Nous continuerons de travailler en étroite collaboration avec la FCM afin de surveiller les programmes en cours, de les évaluer et d'en présenter les résultats.
[Français]
Le Comité s'apprête à lancer une étude qui contribuera à façonner l'avenir de l'urbanisme et la réduction de la pauvreté au Canada.
Je vous souhaite tout le succès possible dans votre étude. J'ai hâte d'examiner les conclusions du Comité.
[Traduction]
Je vous remercie une fois de plus de nous avoir invités à vous parler aujourd'hui.
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Merci, monsieur le président.
J'aimerais remercier le Comité de m'avoir invité aujourd'hui à vous parler de l'important travail que nous accomplissons par l'entremise du programme Nutrition Nord Canada.
[Traduction]
C'est un plaisir d'être parmi vous aujourd'hui. Je suis aussi ravi d'être aux côtés de Jeff Moore pour discuter des sujets dont traite le Comité. Je vais aborder la question d'un point de vue légèrement différent de ce que vous avez entendu jusqu'à présent et parler de la nutrition et de l'accès à des aliments nutritifs et périssables.
Comme nous le savons, un régime alimentaire nutritif est essentiel à une bonne santé mentale et physique, et l'accès à des aliments nutritifs abordables demeure difficile pour bon nombre de familles dans les collectivités isolées du Nord. Grâce à des travaux de recherche réalisés récemment, nous avons été en mesure de déterminer que, pour les collectivités qui ne sont pas accessibles par transport de surface à l'année, le coût de la vie et des dépenses de fonctionnement est environ 10 fois plus élevé que dans le reste du Canada. Ces coûts, combinés aux revenus modestes, rendent difficile l'adoption d'un régime nutritif pour beaucoup de résidants du Nord qui doivent acheter leurs aliments en magasin. À Affaires autochtones et du Nord Canada, nous essayons de veiller à ce que les familles du Nord vivant dans des collectivités isolées aient davantage accès à des aliments nutritifs abordables.
[Français]
Le gouvernement du Canada fournit des aliments et d'autres produits essentiels aux collectivités du Nord depuis les années 1960.
[Traduction]
Au départ, le programme s'appelait le Programme du service aérien omnibus du Nord, puis le programme a relevé de Postes Canada, et Affaires indiennes et du Nord Canada en a hérité en 1991.
La hausse constante et l'imprévisibilité des coûts du programme, l'absence de transparence et de reddition de comptes de même que la nécessité d'encourager des choix alimentaires sains nous ont forcés à apporter plusieurs changements au programme. Nutrition Nord Canada prévoit, pour la première fois, un volet éducatif sur la nutrition offert par Santé Canada, puisqu'un certain nombre de facteurs influent sur la saine alimentation en plus du coût des aliments. De plus, afin de donner aux résidants du Nord un moyen direct de s'exprimer sur le programme, le Conseil consultatif externe du programme Nutrition Nord Canada a été établi dans le cadre de la structure de gouvernance du programme. Le Conseil consultatif, composé principalement de résidants du Nord, donne régulièrement des conseils à la ministre des Affaires autochtones et du Nord sur l'orientation et les activités du programme.
[Français]
L'établissement de Nutrition Nord Canada a été annoncé le 21 mai 2010 et le programme a été lancé le 1er avril 2011. Il visait à rendre les aliments périssables et nutritifs plus faciles d'accès et abordables pour les résidants des communautés nordiques isolées qui ne sont pas accessibles toute l'année par voie maritime, ferroviaire ou terrestre.
[Traduction]
Nutrition Nord Canada a remplacé la subvention au transport du Programme d'approvisionnement alimentaire par la poste par une contribution au commerce de détail des aliments afin d'encourager l'approvisionnement en aliments nutritifs pour les résidants des collectivités isolées du Nord. Alors que l'ancien programme se concentrait sur les marchés avec des fournisseurs de services de transport, dans le cadre de Nutrition Nord Canada, les détaillants et les fournisseurs peuvent choisir le moyen de transport le plus rentable pour leurs produits et tirer profit de l'évolution des transports dans le Nord, y compris d'autres modes de transport comme le transport aérien et maritime.
Étant donné que la contribution de Nutrition Nord Canada s'applique au coût de l'entreposage et de l'expédition d'aliments nutritifs périssables dans le Nord, les détaillants et les fournisseurs peuvent expédier les aliments nutritifs les plus périssables par avion tout en utilisant des méthodes plus rentables, comme les routes d'hiver et le transport maritime, pour les articles non périssables et non alimentaires.
[Français]
Ainsi, cette contribution permet aux détaillants et fournisseurs admissibles de réduire le coût des aliments sains comme la viande, le poisson, les oeufs, le lait et le pain, ainsi que le coût des fruits et des légumes. Comme la contribution est fondée sur la reconnaissance des aliments traditionnels dans l'alimentation des résidants du Nord, elle s'applique également aux aliments traditionnels transformés dans les usines commerciales qui sont réglementées par les gouvernements ou les agences pour l'exportation.
L'incidence de ce programme est renforcé par les projets éducatifs en matière de nutrition qui sont mis en oeuvre dans les collectivités admissibles. Ces projets sont menés par Santé Canada et l'Agence de santé publique du Canada et visent l'acquisition de connaissances sur la saine alimentation et les compétences requises pour choisir et préparer des aliments du commerce et traditionnels sains, de même que le renforcement des partenariats entre la communauté et les détaillants
[Traduction]
Le programme Nutrition Nord Canada continue de s'employer à accroître la transparence et la reddition de comptes du programme à l'égard du public canadien. Conformément à sa réponse aux recommandations exposées dans le rapport présenté à l'automne 2014 par le vérificateur général, les responsables du programme ont mené un examen complet des critères d'admissibilité des collectivités et une évaluation complète de l'admissibilité de toutes les collectivités nordiques isolées. Ces travaux ont donné lieu à l'ajout de 37 collectivités, ce qui fait en sorte que, depuis le 1er octobre 2016, 121 collectivités isolées du Nord ont maintenant accès à tous les avantages du programme.
Le budget de 2016 incluait un versement de 64,5 millions de dollars supplémentaires au programme Nutrition Nord Canada sur cinq ans à partir de l'exercice 2016-2017 et de 13,8 millions de dollars par année à compter de 2021 pour appuyer cette expansion. Cependant, nous savons que nous devons faire plus qu'ajouter des collectivités au programme. Des résidants du Nord nous ont fait savoir que le coût de la nourriture est encore trop élevé. Nous avons aussi appris, grâce aux audits et aux évaluations internes ainsi qu'au rapport du vérificateur général, que nous devons prendre en compte toutes les options pour assurer la viabilité du programme. Ainsi, face au problème, nous collaborons afin de renforcer la capacité du programme de répondre aux besoins des résidants du Nord et d'être plus transparent, responsable et adapté à la culture.
Par conséquent, de mai à décembre 2016, Nutrition Nord Canada a sollicité la participation des résidants du Nord, d'organisations autochtones et d'autres intervenants clés pour recueillir des idées quant à la manière d'améliorer le programme tout en nous assurant qu'il demeure viable. Les activités de mobilisation comprenaient plus de 20 rencontres communautaires dans l'ensemble du pays, des entrevues avec les principaux intervenants ainsi que la réalisation d'une enquête et la rédaction d'observations écrites. En nous fondant sur les conclusions de ce processus de mobilisation, nous collaborons avec les résidants du Nord pour mettre à jour le programme Nutrition Nord Canada afin qu'ils puissent, avec leur famille, profiter d'un meilleur accès à des aliments sains et abordables.
Pour conclure, le coût élevé de la vie et de la sécurité alimentaire constituent un problème complexe aux multiples facettes qui nécessite un large éventail d'interventions. À Affaires autochtones et du Nord Canada, nous nous sommes engagés à apporter notre contribution en collaboration avec nos partenaires à l'intérieur et à l'extérieur du gouvernement fédéral pour renforcer les choix nutritionnels des résidants vivant dans des collectivités isolées du Nord et, par conséquent, améliorer leur santé à long terme de façon à ce qu'ils puissent participer pleinement à la survie de leur collectivité.
[Français]
Je vous remercie de votre attention.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Je remercie nos témoins d'aujourd'hui. Il s'agit de sujets très intéressants.
Le 2 septembre, le était à Saint John pour annoncer l'initiative Combattons ensemble la pauvreté, et il a aussi fait une annonce conjointement avec le premier ministre Brian Gallant concernant le logement abordable.
Très rapidement, je dirai qu'il s'agit d'un investissement supplémentaire de 56,4 millions de dollars, dont 6,5 millions pour la construction, la réparation et l'adaptation de logements abordables; 3,8 millions pour la construction et la rénovation de refuges et de logements de transition et pour lutter contre la violence familiale, comme vous en avez parlé durant votre exposé; 13,5 millions pour répondre à la demande croissante en matière de travaux de réparation des logements sociaux vieillissants — nous connaissons tous le problème — et 32,8 millions dans le cadre de l'engagement pris en vertu du programme Investissement dans le logement abordable visant à doubler le financement.
C'était une annonce extraordinaire. Évidemment, au bout du compte, le gouvernement du Nouveau-Brunswick a la responsabilité de choisir les programmes qu'il souhaite élaborer et mettre en oeuvre et il est libre d'investir dans une vaste gamme de programmes en matière de logements abordables pour répondre aux besoins locaux. C'était une très bonne nouvelle, et j'en suis fier.
Toutefois, ce qui me préoccupe — et j'apprends au fur et à mesure — c'est la mise en oeuvre. Le gouvernement fédéral a la responsabilité d'élaborer une stratégie nationale de réduction de la pauvreté. C'est évident, mais je tiens à souligner qu'il est essentiel que cette stratégie s'harmonise avec celles des provinces.
Monsieur Moore, comment recommandez-vous qu'on mette en oeuvre une stratégie nationale de réduction de la pauvreté si on ne l'harmonise pas à celles des provinces? Comment pouvons-nous y arriver? Pouvez-vous me donner votre point de vue à ce sujet? Bien entendu, la situation de chaque province est différente. Certains gouvernements provinciaux veulent aller dans une direction, alors que d'autres veulent aller dans une autre. Comment mettre en oeuvre alors une stratégie nationale de réduction de la pauvreté?
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Merci de me poser la question.
Je pense qu'il est essentiel de travailler avec les provinces et les territoires. Les besoins, les occasions et les défis diffèrent selon la province avec laquelle on travaille. Les problèmes de logement du Nunavut pourraient s'avérer fort différents de ceux de Toronto, par exemple, bien qu'il y ait toujours un dénominateur commun à un moment donné.
Il faudrait tenter de tenir compte de ces différences. Il importe que nous disposions de mécanismes pour collaborer avec les provinces et les territoires. Il faut se demander comment intégrer et coordonner cette collaboration à l'échelle nationale, puisque le gouvernement conclura des ententes en matière de logement avec les provinces et les territoires par l'entremise de la SCHL. Pour sa part, Infrastructure Canada signera des ententes avec les provinces et les territoires relativement aux éléments de transport en commun et d'autres dossiers.
Notre ministre a indiqué à maintes reprises qu'il importe de consulter ses collègues et de travailler avec eux pour assurer la coordination. Il faut en outre qu'il existe un mécanisme national coordonné pour avoir une idée d'ensemble de ce que nous faisons. Cela ne concerne pas seulement la pauvreté, bien que ce soit très important, mais également ce que nous faisons sur le plan des infrastructures. Il est question de chiffres substantiels ici. Il existe divers mécanismes pour accorder des fonds.
Le joue en fait un rôle d'intégrateur. C'est lui qui dresse un tableau d'ensemble de la situation. Il collabore avec ses collègues. Nous recevons des renseignements sur les résultats que nous obtenons, sur les mécanismes employés et sur l'utilisation des fonds. Grâce aux renseignements reçus, nous savons si les investissements apportent les résultats escomptés. Il est crucial de pouvoir brosser un tableau de la situation au pays. Ce sont là de grandes priorités auxquelles le ministre s'intéressera pour tenter de dresser un tableau d'ensemble de la situation au pays.
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Merci, monsieur le président.
Mes prochaines questions vont porter sur les infrastructures.
Monsieur Moore, vous avez sûrement pris connaissance avec beaucoup d'intérêt du rapport du directeur parlementaire du budget, qui a été rendu public le 2 février dernier, et dans lequel on traitait de la phase 1 du nouveau plan d'infrastructure. On y apprenait que les budgets avaient été octroyés dans 31 ministères et organismes du gouvernement.
Par contre, aucun d'entre eux n'avait publié la liste des projets financés. Ils n'avaient même pas évoqué ce nouveau plan d'infrastructure dans leur rapport ministériel sur le rendement.
La phase 1 porte sur le transport public et sur les infrastructures sociales. Il s'agit d'investissements qui peuvent permettre de sortir des Canadiens de la pauvreté, ce qui nous intéresse dans le cadre de l'étude de notre comité.
Pouvez-vous nous fournir la liste précise des projets d'infrastructure financés dans le cadre de la phase 1?
Vous nous avez donné un exemple relatif à l'Île-du-Prince-Édouard, qui est intéressant mais incomplet.
Pouvez-vous aussi nous informer des résultats prévus pour ces projets?
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Cela m'entraîne dans la même direction que mon collègue, M. Ruimy.
Le rapport du directeur parlementaire du budget nous indique que la quasi-totalité des fonds prévus dans le cadre de la phase 1 a été dépensée dans les grands centres urbains.
Je crois que la réalité est la même dans une majorité de circonscriptions au Canada. Dans la mienne du moins, la plus grande municipalité compte 56 000 habitants et la deuxième en importance en compte environ 10 000. Il y en a 22 qui ont moins de trois mille habitants.
Au cours de votre présentation, lorsque vous parliez de la Banque de l'infrastructure du Canada, vous avez dit dans le même paragraphe que les grandes infrastructures profiteraient de cet investissement, mais que ce serait le cas aussi pour des communautés rurales et du Nord. J'ai de la difficulté à voir comment cela sera possible. Pourquoi accorde-t-on si peu de fonds aux petites municipalités alors que nous savons que ce sont celles qui en ont le plus besoin et qui ont le moins de ressources?
Votre collaboration avec la Fédération canadienne des municipalités est intéressante mais, dans ma circonscription, la seule municipalité qui en soit membre se demande chaque année si elle aura encore les moyens de verser la cotisation. Les municipalités que l'on représente se sentent exclues de ce processus.
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Je ne dirai pas si la décision d'une province ou d'un territoire est bonne ou non. La décision ne relève pas de moi.
Comme je l'ai indiqué, nous disposons de quelques mécanismes pour aider les petites municipalités. À cela s'ajoute le Fonds de la taxe sur l'essence du Canada, dont chaque communauté bénéficie. Il y a le Fonds des petites collectivités, qui s'adresse aux communautés de moins de 10 000 habitants. Et nous lancerons le programme de financement des collectivités rurales et du Nord dans le cadre de la deuxième phase de notre plan d'infrastructure.
Les communautés peuvent recevoir du financement en matière d'infrastructure d'un certain nombre de manières. Rien ne les empêche de présenter des demandes à d'autres programmes, comme le nouveau Fonds Chantiers Canada, et aux programmes de la phase un. Je n'ai pas l'information pertinente avec moi aujourd'hui, mais en fait, je sais que certaines petites communautés se sont prévalues du Fonds pour le transport en commun et du Fonds pour le traitement des eaux usées. Il y a également tous les investissements que nous avons réalisés dans les communautés autochtones.
Toutes les communautés peuvent obtenir des fonds de bien des manières pour financer leurs infrastructures. Pouvons-nous en faire plus? Absolument, nous pouvons toujours faire davantage. Le déficit est énorme sur le plan des infrastructures au pays. Cependant, je pense que le travail que nous effectuons avec la Fédération canadienne des municipalités est aussi très important, car il permet de renforcer la capacité des petites communautés d'accéder aux genres de programmes que nous offrons, que ce soit grâce à la gestion des actifs ou d'autres manières.
Je vous remercie tous les deux d'avoir témoigné aujourd'hui pour nous renseigner. J'aimerais revenir à quelque chose dont il a été question pendant les échanges qui ont suivi une des questions de mon collègue, M. Zimmer, simplement pour nous assurer de recevoir de l'information à ce sujet. Il existe des disparités considérables entre certains renseignements — excellents, au demeurant — que vous avez fournis aujourd'hui, et les informations que nous avons, qui sont légèrement différentes.
Je vais vous donner un exemple. Selon l'information que nous avons sur un rapport intitulé Coût de la vie au Nunavik, Rapport de recherche, préparé l'année dernière par l'Université Laval, le coût du panier d'épicerie est 48 % plus élevé dans cette province que dans la ville de Québec. Or, d'après les réponses que vous avez fournies à M. Dhillon et vos notes d'allocution, le coût de la vie y serait 10 fois plus élevé. Je sais qu'une combinaison de facteurs entre en ligne de compte et que, à l'évidence, les prix sont peut-être beaucoup plus bas à Kuujjuaq que dans d'autres communautés, puisqu'il s'agit d'une plaque tournante dans le domaine des transports, mais nous observons un écart de coût substantiel.
Pourriez-vous nous communiquer certaines recherches réalisées à ce sujet concernant les communautés plus éloignées, car je suppose que la situation diffère d'une communauté à l'autre, afin que nous puissions avoir une idée précise des coûts? Nous nous rendrons là-bas bientôt, bien entendu.