Mesdames et messieurs, bonjour. Il est 11 heures passées. Il faut commencer.
Conformément au paragraphe 108(2) du Règlement et à la motion qu'il a adoptée le lundi 13 juin 2016, le Comité reprend son étude des stratégies de réduction de la pauvreté. Nous sommes maintenant au volet portant sur le logement. Le Comité a convenu d'étudier le logement abordable, les stratégies de logement, le sans-abrisme, les initiatives Logement d'abord et d'autres stratégies nouvelles et innovantes.
Tout d'abord, je vous remercie tous d'être ici. Nous accueillons Mme Catherine Scott, qui est la directrice générale des Partenariats de développement communautaire et de lutte contre l'itinérance au ministère de l'Emploi et du Développement social. Nous recevons aussi les représentants de la Société canadienne d'hypothèques et de logement, MM. Charles MacArthur et Michel Tremblay, tous les deux premiers vice-présidents, respectivement des Activités régionales et de l'aide au logement et de la Recherche et de relations publiques. Enfin, nous accueillons les représentants du ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien qui sont: la sous-ministre adjointe principale, Opérations régionales, Mme Lynda Clairmont; le directeur général de la Recherche économique et de l'élaboration de politiques, Terres et développement économique, M. Allan Clarke; le directeur général intérimaire des Infrastructures communautaires, Opérations régionales, M. David Smith; et le directeur général de la Mise en oeuvre des projets d'infrastructure régionaux, Opérations régionales, M. Daniel Leclair. Je vous remercie tous d'être ici.
Nous avons bien hâte d'entamer ce volet de notre étude, et vous arrivez à point nommé. Comme, la semaine prochaine, nous commencerons à nous déplacer, l'information que nous obtiendrons pour nous y préparer est d'une importance capitale.
Comme nous autorisons tous les groupes d'aujourd'hui à faire un exposé, nous devrons maintenir la durée de chacun à sept minutes, si c'est possible. Commençons par le ministère de l'Emploi et du Développement social. Madame Scott, vous disposez de sept minutes.
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Merci. Je suis ravie d'être ici pour vous parler de la Stratégie des partenariats de lutte contre l'itinérance au nom du ministère de l'Emploi et du Développement social Canada.
L'itinérance touche toutes les couches de la population: des adultes célibataires aux jeunes en passant par les familles, les femmes ayant des enfants, les anciens combattants et les aînés. En 2014, environ 136 000 Canadiens ont utilisé un refuge d'urgence.
Comparativement aux personnes qui ont un logement, les sans-abri sont beaucoup plus susceptibles d'éprouver des problèmes de santé mentale ou de toxicomanie; d'être victimes d'agression; de souffrir de divers problèmes de santé physique, y compris la tuberculose, le VIH et les répercussions d'un diabète ou d'une hypertension mal contrôlés.
Du fait des dépenses dans les services de santé, les services sociaux et les services judiciaires, le coût économique de l'itinérance est élevé. Certains l'estiment à 6 milliards de dollars annuellement au Canada. La Stratégie des partenariats de lutte contre l'itinérance est un programme communautaire qui offre un soutien financier direct à 61 collectivités désignées de partout au Canada, de même qu'à des collectivités autochtones et à des collectivités rurales et éloignées, pour les aider à répondre à leurs besoins locaux en matière d'itinérance.
Grâce à cette stratégie, les organismes admissibles peuvent recevoir des fonds pour réaliser des projets qui aideront à prévenir et à réduire l'itinérance au Canada. Ces projets sont financés au moyen de volets de financement régionaux et nationaux. En 2014, la Stratégie a officiellement adopté l'approche Logement d'abord, qui se démarque des pratiques traditionnelles pour mettre fin à l'itinérance, c'est-à-dire le recours aux refuges et aux services d'urgence, principalement.
L'objectif principal de l'approche Logement d'abord consiste à offrir aux clients un accès inconditionnel et aussi rapide que possible à un logement autonome et permanent. Ce modèle met l'accent sur les clients qui sont soit des sans-abri chroniques, c'est-à-dire actuellement sans-abri et qui l'ont été six mois ou plus dans la dernière année, soit des sans-abri épisodiques, c'est-à-dire actuellement sans-abri et ayant vécu trois épisodes au moins d'itinérance dans la dernière année. Une fois logés, ils reçoivent une gamme de services d'encadrement et de soutien adaptés pour leur apprendre à conserver longtemps leur logement.
Nous commençons à peine à recevoir des données pour mesurer l'incidence de l'adoption de Logement d'abord. Au terme des cinq années de mise en oeuvre, nous aurons une bien meilleure idée de l'efficacité de l'approche pour les collectivités.
[Français]
En même temps, les collectivités adoptant l'approche Logement d'abord disposent toujours d'une marge de manoeuvre pour soutenir d'autres approches et pour venir en aide aux populations prioritaires, comme les jeunes sans abri et les aînés sans abri.
La Stratégie des partenariats de lutte contre l'itinérance est un programme unique. Notre modèle de gouvernance communautaire joue un rôle déterminant dans la mise en oeuvre réussie des projets à l'échelle locale. Un conseil communautaire est en place dans chacune des 61 collectivités et se compose d'un vaste éventail d'intervenants de différents secteurs. Il lui incombe d'établir l'orientation à adopter pour traiter les questions locales relatives à l'itinérance et de recommander les projets à financer. Une entité communautaire, normalement l'administration municipale, se charge de la mise en oeuvre d'un plan communautaire et de la gestion des fonds.
Le budget de 2016 accordait une somme supplémentaire de 111,8 millions de dollars au programme sur une période de deux ans. Cela s'ajoute au financement de base de près de 600 millions de dollars sur cinq ans, donc entre 2014 et 2019.
Des fonds supplémentaires ont donc été affectés aux trois volets de financement originaux du programme. Environ 54 millions de dollars supplémentaires sur deux ans ont été investis dans le volet Collectivités désignées. Le volet Itinérance chez les Autochtones a reçu 29 millions de dollars supplémentaires sur deux ans, doublant ainsi son financement. Le financement du volet Itinérance dans les collectivités rurales et éloignées a également doublé, pour passer à 11,2 millions de dollars par année sur deux ans.
[Traduction]
En plus des trois volets régionaux de financement, il en existe trois nationaux.
Le Système national d'information sur l'itinérance est un modèle de partenariat visant à faciliter la collecte de données auprès des refuges et d'autres fournisseurs de services aux sans-abri.
L'Initiative visant à mettre des biens immobiliers fédéraux excédentaires à la disposition des sans-abri est mise en oeuvre par notre ministère en collaboration avec Services publics et Approvisionnement Canada pour céder, contre la somme d'un dollar, des terres et des immeubles fédéraux excédentaires à des parties prenantes qui y créeront des logements abordables pour les sans-abri ou les personnes risquant de le devenir.
Le budget de 2016 a aussi annoncé l'affectation de 12,5 millions sur deux ans au volet Solutions novatrices à l'itinérance. Ce volet permet de mettre à l'essai des approches novatrices pour prévenir et réduire l'itinérance, chez les Autochtones et les Inuits, les jeunes, les femmes qui fuient la violence et les anciens combattants en situation d'itinérance.
À l'automne 2016, deux appels de propositions ont été lancés pour de nouveaux projets. Le premier visait des projets de contribution d'envergure tandis que l'autre concernait des projets expérimentaux à petite échelle requérant des subventions de moins de 25 000 $. Nous évaluons actuellement les propositions, et les projets retenus devraient être annoncés au printemps de 2017.
Au cours de la prochaine année, notre ministère consultera ses partenaires provinciaux et territoriaux, les représentants des municipalités et des intervenants communautaires ainsi qu'autochtones pour obtenir leurs avis dans le cadre de nos préparatifs en vue du renouvellement du programme en 2019.
Cette mobilisation comprendra le travail du comité consultatif de l'itinérance, qui sera présidé par le secrétaire parlementaire Adam Vaughan. Le processus de nomination des membres à ce comité a été lancé hier, le 1er février, et il durera jusqu'au 20 février.
Je vous remercie. Je suis prête à répondre à vos questions.
:
Merci, monsieur le président. Nous sommes heureux d'être ici.
Nous sommes également heureux de contribuer à l'étude des stratégies de réduction de la pauvreté que mène votre comité.
[Français]
Nous constatons que le logement est l'un des quatre principaux sujets sur lesquels le Comité se concentre, à juste tire, d'ailleurs. La recherche a démontré que les logements de qualité offrent aux familles et aux individus une stabilité qui leur permet d'obtenir de meilleurs résultats sociaux et économiques, soit une meilleure santé, une meilleure éducation et de meilleures perspectives d'emploi. Bref, le logement peut aider à briser le cycle de la pauvreté des ménages à faible revenu.
[Traduction]
Inversement, les coûts élevés du logement peuvent contribuer à la pauvreté. Nous estimons qu'environ 1,8 million de ménages canadiens éprouvent des besoins impérieux en matière de logement, étant contraints de dépenser 30 % ou plus de leur revenu avant impôt pour se loger. Cela veut dire qu'il reste moins d'argent pour d'autres nécessités, comme la nourriture, les soins de santé et l'éducation. Il est donc plus difficile pour les familles de rester en santé et de soutenir l'éducation et le développement de leurs enfants, ce qui perpétue le cycle de la pauvreté d'une génération à l'autre.
À titre d'organisme national chargé de l'habitation au Canada, la SCHL a un rôle important à jouer pour réduire la pauvreté en améliorant le logement. Comme l'a dit Evan Siddall, notre président, à votre comité en avril dernier, aider les Canadiens à répondre à leurs besoins de logement est notre raison d'être.
Nous le faisons, entre autres, en travaillant avec les provinces, les territoires, les communautés autochtones et d'autres intervenants pour nous assurer que les Canadiens vulnérables ont un endroit qu'ils peuvent appeler leur chez-soi. Chaque année, la SCHL verse environ 2 milliards de dollars de fonds fédéraux pour aider à répondre aux besoins de logement des familles à faible revenu, des aînés, des personnes handicapées, des Autochtones et des victimes de violence familiale, entre autres. La plus grande partie de ce financement sert à venir en aide à plus de 500 000 ménages canadiens habitant dans des logements sociaux dans l'ensemble du pays, y compris dans les communautés des Premières Nations.
Un financement fédéral considérable est aussi versé par l'entremise de l'Investissement dans le logement abordable, une initiative de collaboration avec les provinces et les territoires, qui versent une somme équivalente à celle que consent le gouvernement fédéral et qui sont chargés de la conception et de l'exécution des programmes sur leur territoire.
La SCHL fournit aussi un financement destiné à améliorer les conditions de vie dans les réserves par la construction de logements sociaux, la rénovation de logements existants et le développement du potentiel des communautés des Premières Nations.
Comme le Comité le sait, le budget de 2016 prévoyait une augmentation importante de ce financement annuel, soit 2,2 milliards de dollars en nouveaux investissements sur deux ans pour donner aux Canadiens un meilleur accès à des logements abordables. Le gouvernement a clairement démontré que le logement est un élément important de sa démarche globale qui vise à renforcer la classe moyenne, à promouvoir la croissance inclusive pour les Canadiens et à sortir plus de gens de la pauvreté. La plus grande partie de ces nouveaux investissements, versée par l'entremise de la SCHL, sert à répondre à court terme aux besoins urgents en matière de logement. Par exemple, les dépenses fédérales dans le cadre de l'Investissement dans le logement abordable ont plus que doublé, une somme additionnelle de 504 millions de dollars ayant été investie sur deux ans pour appuyer la construction et la rénovation de logements abordables ainsi que des mesures visant à favoriser l'abordabilité du logement et la vie autonome en toute sécurité.
Le budget de 2016 prévoyait aussi plus de 200 millions pour la construction, la réparation et l'adaptation de logements abordables pour la population grandissante des personnes âgées du Canada, ce qui leur permettra de demeurer chez elles. Près de 90 millions ont été affectés au soutien de la construction et de la rénovation de maisons d'hébergement pour les victimes de violence familiale. Près de 574 millions sont investis dans la rénovation et la modernisation de logements sociaux existants, ce qui les rendra plus abordables à exploiter et réduira leur impact sur l'environnement. Quelque 554 millions sont investis dans l'amélioration des conditions de logement et de vie dans les communautés des Premières Nations. Des fonds totalisant 178 millions sont aussi versés dans le cadre de nouveaux engagements visant à répondre aux besoins immédiats en matière de logement dans les collectivités nordiques et inuites. Jusqu'à 30 millions sont disponibles pour préserver l'abordabilité pour les ménages à faible revenu qui habitent un logement social administré par le gouvernement fédéral dont l'accord d'exploitation arrive à échéance.
Le budget de 2016 comprenait aussi deux nouvelles initiatives visant à soutenir la construction de logements locatifs abordables, une option de logement importante pour de nombreux ménages canadiens. Le Fonds pour l'innovation en matière de logement locatif abordable de 200 millions de dollars, lancé par la SCHL en septembre 2016, appuie financièrement les idées et de nouveaux modèles de financement et des techniques de construction novatrices qui stimulent le secteur du logement locatif. Ce fonds devrait permettre de créer jusqu'à 4 000 logements abordables dans les cinq prochaines années.
La SCHL met aussi la dernière main à la conception d'une nouvelle initiative de financement de logements locatifs abordables qui offrira des prêts à faible coût totalisant jusqu'à 2,5 milliards de dollars aux municipalités et aux promoteurs de logements pendant les premières phases de l'aménagement, les plus risquées. De plus amples détails seront annoncés sous peu.
Fait important, le gouvernement s'est aussi engagé dans le budget à consulter les Canadiens et les intervenants en matière de logement au sujet d'une stratégie nationale du logement. En tant que conseillère du gouvernement en matière de politique de logement, la SCHL a aussi soutenu notre ministre, l', pendant ce processus.
[Français]
Au cours de l'été et de l'automne derniers, nous avons tenu une conversation nationale sur le logement en demandant aux Canadiens et à un large éventail d'intervenants de nous aider à trouver de nouveaux moyens innovateurs en vue d'améliorer les résultats des Canadiens en matière de logement. Les consultations ont confirmé qu'il s'agit d'une question prioritaire pour de nombreux Canadiens. Plusieurs messages clairs en sont ressortis. Les Canadiens veulent de meilleures conditions de logement, surtout pour ceux dont les besoins sont les plus pressants. Ils nous ont dit que les solutions en matière de logement doivent être axées sur les gens pour que les personnes et les familles aient accès aux emplois, aux écoles et à d'autres soutiens pour leur permettre de participer à la vie de leurs collectivités et d'améliorer leurs perspectives d'avenir.
[Traduction]
La SCHL continue d'aider le ministre à élaborer la Stratégie nationale du logement, qui sera publiée plus tard cette année. Cette stratégie contribuera notamment à orienter et à favoriser une meilleure harmonisation entre les divers secteurs d'intervention, y compris celui de la réduction de la pauvreté, de même qu'à faire converger les divers ordres de gouvernement et les autres participants du secteur de l'habitation.
C'est tout, monsieur le président. Merci encore de votre invitation. Mon collègue et moi serons ravis de répondre aux questions du Comité.
Monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du Comité, je vous remercie de votre invitation à comparaître, ici, en territoire algonquin traditionnel. Nous sommes heureux de l'occasion qui nous est offerte de parler un peu des réalisations du ministère en matière de logement.
Je tiens d'abord à souligner le travail du Comité sur les stratégies de réduction de la pauvreté, le logement abordable, l'itinérance, la santé mentale, les initiatives « Logement d'abord » et d'autres stratégies innovantes. Ce travail continuera à élargir notre connaissance de ces enjeux et il aidera à guider notre travail.
Le logement et les infrastructures communautaires sont des besoins fondamentaux pour les Autochtones des réserves, des régions rurales et urbaines et du Nord. Ils sont essentiels à la santé et à la sécurité des collectivités et ils sont au coeur du mieux-être, de la prospérité économique et de la durabilité.
Beaucoup de travaux de recherche ont porté sur les liens qui existent entre notre environnement physique et notre santé et nos résultats socio-économiques. De meilleurs logements peuvent augmenter le bien-être général des membres de la collectivité et, plus particulièrement, les aider à obtenir de meilleurs résultats scolaires ou à occuper un emploi.
Le gouvernement va de l'avant pour mieux soutenir les collectivités autochtones en ce qui concerne les enjeux qu'elles considèrent comme importants. Comme vous le savez le budget de 2016 a alloué 4,6 milliards de dollars sur cinq ans au soutien des infrastructures communautaires des collectivités autochtones et inuites, et nous travaillons avec des collectivités et des partenaires à la mise en oeuvre de ces engagements.
De ce montant, le ministère a reçu 416 millions, sur deux ans, pour répondre expressément aux besoins immédiats en matière de logement dans les réserves afin de soutenir la construction, l'entretien et les travaux de rénovation de plus de 3 000 unités. À ce jour, 267 millions, environ, ont été alloués à 965 projets de logement qui répondront à des besoins immédiats dans les réserves. Nos fonctionnaires dans les régions travaillent étroitement avec les collectivités pour les mettre en oeuvre.
Les fonds du budget de 2016 s'ajoutent à la somme moyenne de 146 millions de dollars fournie directement aux Premières Nations pour soutenir toute une gamme de besoins en matière de logement, y compris de nouvelles constructions, des rénovations, le fonctionnement et l'entretien, le soutien technique et le développement des capacités.
En ce qui concerne les collectivités nordiques et inuites, le budget de 2016 a alloué 156,7 millions de dollars au logement des Inuits et pour répondre aux besoins aigus dans trois des régions du Nord, c'est-à-dire 50 millions pour Nunavik, 15 pour Nunatsiavut, et 15 aussi pour la région désignée des Inuvialuit. Nous continuerons de collaborer avec la SCHL pour répondre aux besoins des Inuits en matière de logement.
Notre partenariat avec la SCHL s'étend également à des organismes des Métis pour s'attaquer à des problèmes de logement qui leur sont propres et élaborer des options qui répondront à leurs besoins particuliers. Entre-temps, les Métis peuvent avoir accès à un financement dans le cadre du fonds pour le logement destiné aux Autochtones habitant hors réserve de la SCHL.
Des collectivités tirent déjà profit des investissements dans les infrastructures du budget de 2016. Par exemple, en octobre 2016, 800 000 $ ont été versés à la nation Munsee-Delaware, en Ontario, pour la construction de six nouveaux logements dans la collectivité. Nous avons aussi financé la construction de trois duplex à Elsipogtog, au Nouveau-Brunswick. Nous avons préfabriqué les duplex, ce qui a permis leur montage rapide et efficace et aidé cette nation à répondre à son manque de logements. Pour réduire le surpeuplement dans la nation Barren Lands, au Manitoba, nous avons investi dans la construction de quatre duplex, lesquels seront terminés ce printemps.
Les investissements dans le cadre du budget de 2016 commencent également à combler les lacunes infrastructurelles dans les collectivités autochtones. Par exemple, on a entrepris 88 projets pour aider les collectivités à actualiser leurs systèmes énergétiques et à se brancher à ces systèmes, puis à avoir accès à Internet, ce qui est assez essentiel.
Bien que le financement fasse partie de la solution, nous travaillons aussi avec des partenaires à réformer notre politique et nos programmes de logement, à soutenir les capacités communautaires et à établir une nouvelle relation financière avec les peuples autochtones. Nous avons fourni du financement pour appuyer la planification communautaire, ce qui est aussi une priorité pour le ministère.
Dans le cadre de la Stratégie nationale en matière de logement, le gouvernement collabore avec les collectivités autochtones à l'élaboration d'une stratégie efficace à long terme d'appui à la planification, à la construction, au financement et à l'entretien des logements dans les réserves et à l'extérieur. Dans le cadre de la Stratégie nationale, le ministère, avec l'appui de la SCHL et d'organisations autochtones représentatives, a mobilisé des collectivités et d'autres partenaires dans la réforme des programmes de logement, le logement des Inuits et les investissements à long terme. La SCHL publiera un rapport sur cette première phase de mobilisation, et nous poursuivrons le dialogue avec les partenaires autochtones. Une deuxième phase de mobilisation sera lancée ce printemps.
Cette deuxième phase mènera à l'élaboration d'une stratégie distincte en matière de logement dans les réserves et d'options pour la réforme du logement dans les réserves qui appuieront un plus grand éventail d'approches et de solutions en matière de logement. Elle mettra l'accent sur les besoins particuliers des collectivités nordiques et inuites ainsi que des Métis.
Bien que les maisons soient au coeur de toute collectivité, l'amélioration de la qualité de vie de tous les membres doit être soutenue par d'autres infrastructures communautaires, y compris l'eau potable, les écoles, les centres communautaires, et encore plus.
Nous travaillons actuellement en étroite collaboration avec des organismes autochtones et d'autres partenaires clés sur la façon de mettre en oeuvre le plan d'investissement dans les infrastructures à long terme du gouvernement. L'objectif est de veiller à ce que l'infrastructure communautaire dans les réserves et dans les collectivités nordiques soit bien planifiée, efficacement gérée et comparable au reste du Canada.
Nous continuerons d'encourager la planification communautaire, un des nombreux outils pour le renforcement des capacités. L'intérêt pour la planification communautaire en tant que processus favorisant la guérison et établissant les priorités et les aspirations des collectivités s'accroît.
Nous avons entamé un dialogue avec des mentors autochtones ayant déjà travaillé avec d'autres collectivités des Premières Nations à la création de plans communautaires. Ce dialogue a permis d'appuyer l'élaboration d'une stratégie nationale sur le développement des collectivités autochtones qui aura une incidence sur toutes les composantes de la capacité de gouvernance, de la transparence et de la responsabilisation. Ceci aidera les peuples autochtones dans la mise en place d'une voie à suivre et l'amélioration des résultats dans des secteurs tels que la santé, l'éducation et le bon gouvernement.
Le gouvernement travaille également à l'établissement d'une nouvelle relation financière avec les peuples autochtones qui fournira un financement suffisant, prévisible et durable. Le gouvernement travaillera en partenariat avec des organismes autochtones à la conception de cette nouvelle relation financière permettant aux collectivités autochtones d'élaborer des stratégies à long terme et de préparer leur avenir.
J'aimerais vous remercier de nouveau pour votre travail sur la réduction de la pauvreté et pour avoir fourni à tous les partenaires de meilleures informations, des conseils et des données probantes.
Nous allons poursuivre nos discussions avec les dirigeants et les collectivités autochtones ainsi qu'avec d'autres partenaires clés. Nous allons travailler ensemble afin de soutenir la mise en oeuvre des stratégies de réduction de la pauvreté. Cela nous permettra de suivre la voie de la réconciliation, vers une relation renouvelée, de nation à nation avec les collectivités autochtones.
J'ai bien hâte de discuter avec vous aujourd'hui.
Merci, thank you, et meegwetch.
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Je remercie beaucoup tous nos témoins.
Les témoins ont beaucoup parlé de toutes les mesures d'aide que peut et qu'essaie de prendre le gouvernement, mais ils n'ont pas parlé du tout de toutes celles qui causent du tort. Il devient de plus en plus évident que les politiques gouvernementales sont à l'origine de l'augmentation démesurée du coût du logement pour les Canadiens.
J'ai ici un rapport sur l'abordabilité qui a été produit par l'Association canadienne des constructeurs d'habitations. Il porte sur les logements et leur mise à disposition. On y indique que les coûts de construction domiciliaire n'ont pratiquement pas augmenté depuis 1995. Selon l'information dont je dispose ici, cette hausse se compare probablement à celle du coût de la vie en général — qui est très modeste. En revanche, le coût des terrains sur lesquels sont construits les logements a triplé.
L'Association canadienne des constructeurs d'habitations, comme bien d'autres acteurs du domaine, attribue cette hausse à une montagne de formalités administratives, aux restrictions concernant l'aménagement des terrains et aux droits d'aménagement qui dépassent largement les coûts réels liés à l'infrastructure fournie pour les nouvelles constructions. Ce type d'ingérence provinciale et municipale dans la construction de nouveaux logements constitue le principal facteur à l'origine des coûts de la propriété d'une maison. Il est évident que cette analyse est exacte. Il est vrai que les terrains coûtent plus cher au fil du temps — comme on dit, il y en a peu —, mais il est impossible de croire que la hausse des coûts des terrains ne s'explique simplement que par les forces du marché.
La population du pays a augmenté de moins de 2 % au cours des 20 dernières années. Ce n'est pas comme si elle avait crû de 250 %, ce qui aurait entraîné de telles hausses des coûts des terrains. Nous avons assisté plutôt à une augmentation considérable des coûts liés à la construction d'une maison: l'obtention de permis, les coûts de transaction, les consultants auxquels il faut recourir pour obtenir l'approbation de la municipalité et les frais et les droits subséquents liés à la construction. Tous ces éléments limitent l'offre et, ce faisant, font augmenter les coûts.
Ma question s'adresse aux représentants de la SCHL. Votre organisme suit-il l'évolution des coûts liés à l'administration ou au gouvernement pour chaque logement qui est construit dans les divers marchés au pays?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci à tout le monde d'être ici. J'ai entendu des choses très intéressantes aujourd'hui.
Je vais commencer par des questions sur le logement autochtone. Elles s'adresseront surtout au groupe de témoins du ministère, mais aussi aux représentants de la SCHL.
Mon collègue Charlie Angus vous a posé une question, l'année dernière, au sujet du logement autochtone. Je vais vous citer une partie de la réponse: « [...] la pénurie de logements dans les réserves devrait atteindre 115 000 unités d'ici 2031. » Vous avez ajouté à cela que « presque 41 % des ménages dans les réserves vivaient dans des logements ayant besoin de réparations majeures. On signalait la présence de moisissures dans 51 % des unités. »
J'ai voyagé au Nunavik et j'ai vu cela moi-même. J'ai également vu le surpeuplement dans les logements là-bas; cela n'avait aucun sens.
Dans le budget de 2016, un montant de 416,6 millions de dollars sur deux ans est alloué à cela. D'après votre estimation, avec cette somme, on devrait pouvoir construire 300 nouvelles unités et rénover 1 400 logements. On sait que le taux de croissance est élevé dans le Nord.
J'ai quelque chose à proposer et dites-moi ce que vous en pensez. Vous voulez des solutions innovatrices? J'en ai peut-être une.
Les coûts de construction sont très élevés dans le Nord. Une solution possible serait d'offrir de la formation dans les métiers de la construction dans le Nord, donc sur place. Bien sûr, cette formation serait adaptée aux cultures locales. Il y aurait beaucoup d'avantages à cela. L'un d'eux serait, évidemment, la création d'emplois. Cela aiderait déjà pas mal à combattre la pauvreté. On n'aurait pas besoin de faire venir des travailleurs du sud, de sorte que la construction coûterait moins cher.
On pourrait travailler avec la population locale. Il est question d'une nouvelle relation de nation à nation avec les peuples autochtones. Il y aurait également des avantages à travailler avec eux, car ils pourraient proposer des solutions pour construire des habitations adaptées à la culture et au climat, ce qui n'est pas le cas en ce moment. Je sais qu'il y a déjà des leaders locaux, par exemple à Inukjuak, qui ont de très bonnes idées là-dessus.
Madame Clairmont, vous avez parlé tout à l'heure de répondre aux lacunes en matière d'infrastructure, notamment en connectant des systèmes énergétiques. C'est justement un des problèmes: ces gens ne sont pas connectés aux systèmes d'Hydro-Québec.
J'aimerais savoir ce que les deux groupes de témoins pensent de cette idée.
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Je vous remercie beaucoup d'avoir posé la question.
Mon rôle consiste surtout à appuyer mes collègues dans la région et à soutenir les membres des collectivités des Premières Nations en vue de construire l'infrastructure nécessaire. Dans le dernier budget, nous avons été en mesure de prolonger la période de financement, et nous avons donc des fonds pour deux ans et cinq ans.
Pour répondre à votre question, lorsque nous construisons une maison, par exemple, nous devons veiller à ce que les infrastructures liées à l’approvisionnement en eau, aux routes et à d'autres éléments soient présentes. La planification est donc essentielle dans ces cas.
C'est une coïncidence, mais cette semaine, j'étais à Shamattawa, dans le Nord du Manitoba, et c'était évident là-bas. Mes collègues de la région collaborent avec les membres de la collectivité pour planifier la construction d'une nouvelle maison l'année prochaine. La situation est plus complexe là-bas, car cette collectivité est reliée à une route d'hiver, et la planification joue donc un rôle central. Il faut veiller à pouvoir transporter, pendant l'exercice financier en cours, les matériaux nécessaires sur la route d'hiver, car elle vient tout juste d'ouvrir cette semaine. Ensuite, nous devons veiller à ce que la route soit construite et à ce que les canalisations d'eau soient présentes cet été, afin qu'au moment de la construction de la maison, nous ayons non seulement un domicile, mais également l'infrastructure appropriée à proximité.
En ce moment, AANC a demandé à des membres de mon équipe d'examiner tous les éléments — l'approvisionnement en eau, les écoles, les logements et d'autres infrastructures — et de collaborer pour veiller à ce que tous ces éléments soient coordonnés lorsqu'un projet se concrétise dans une collectivité.
Je vais maintenant aborder la question de l'itinérance.
Madame Scott, le programme Logement d'abord fait du bon travail. Il vient en aide à des personnes très vulnérables, mais qui vivent déjà dans la rue.
Or des organismes locaux qui travaillent également en prévention ont vu leur budget réduit quand il a été décidé que, dans les grandes villes, 60 % du budget de la Stratégie des partenariats de lutte contre l’itinérance, ou SPLI, serait investi dans l'approche Logement d'abord. Comme vous le savez sûrement, au Québec, on demande depuis un bon moment déjà de laisser aux gens travaillant sur le terrain, qui connaissent les conditions et les solutions possibles, le choix de l'approche à utiliser.
J'aimerais savoir si on peut s'attendre à ce que la stratégie à laquelle travaille la SCHL permette le choix de l'approche, soit l'approche généraliste ou l'approche Logement d'abord, selon les besoins sur le terrain.
Vous avez parlé plus tôt d'un comité qui étudierait la SPLI en général. Est-ce un des points que vous allez revoir?
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Je vous remercie de cette question. Elle est excellente.
Dans le cadre du budget de 2016, comme je l'ai mentionné, nous avons reçu 416 millions de dollars, et en gros, l'objectif pour la première année, était de verser 208 millions de dollars. En plus de cela, nous avons collectivement décidé, au ministère, de consacrer plus d'argent au logement, parce que comme vous en conviendrez tous, les besoins sont beaucoup plus grands que ce que nous permet de faire l'allocation que nous avons reçue collectivement.
Les projets se fondaient sur des propositions, si bien que nous avons lancé trois appels de propositions. Il y a eu trois processus d'appels de propositions. Le premier visait les besoins les plus évidents, les besoins immédiats. Quels sont les besoins immédiats? Le deuxième portait sur le développement des capacités, un thème abordé aujourd'hui, parce que non seulement faut-il construire des logements, mais il faut aider les Autochtones à se doter de moyens pour les entretenir, en plus de les construire. Le troisième volet était celui du fonds de l'innovation.
Nous avons donc lancé trois appels de propositions. Pourquoi trois? Pour commencer, nous avons dû tenir compte de la saison de construction. En fait, c'est qu'il y a des chefs autochtones qui sont venus nous dire que nous allions trop vite. Certains n'étaient pas nécessairement prêts, puisque c'était pour eux une belle surprise de voir cet argent dans le budget. Pour cette raison, nous avons consulté les Premières Nations et décidé de lancer trois appels de propositions. Quand nous avons reçu les propositions, bien sûr, nous avons travaillé avec nos collègues des régions, et comme vous pouvez l'imaginer, nous avons reçu beaucoup de propositions. Je vous ai déjà donné quelques exemples de projets. À l'heure actuelle, 965 projets ont été approuvés, ce qui signifie que plus de 3 000 unités de logement seront soit rénovées, soit nouvellement construites.