:
Bonjour et bienvenue à tous.
Nous poursuivons notre étude sur les stratégies de réduction de la pauvreté. Je suis heureux d'accueillir aujourd'hui des représentantes du ministère de l'Emploi et du Développement social: Nancy Milroy-Swainson, directrice générale du Secrétariat des politiques sur les aînés et les pensions de la Direction générale de la sécurité du revenu et du développement social, et Barbara Schwartz, directrice de la Division de l'intégrité du Programme canadien pour l'épargne-études. Nous avons également des représentants du ministère des Finances: Galen Countryman, directeur de la Politique sociale de la Direction des relations fédérales-provinciales et de la politique sociale, et Pierre LeBlanc, directeur de la Division de l'impôt des particuliers de la Direction de la politique de l'impôt. Enfin, nous avons aussi des représentants de Statistique Canada: Andrew Heisz, directeur adjoint de la Division de la statistique du revenu, et Tracey Leesti, directrice de la Division de la statistique du revenu.
Je remercie énormément tous les témoins de leur présence aujourd'hui. Comme vous êtes assez nombreux, nous allons débuter sans plus attendre.
J'aimerais souligner la présence de Karen aujourd'hui au Comité. Bienvenue. Je crois comprendre que vous remplacez tout simplement un autre membre du Comité.
Nous avons un nouveau membre au sein de notre comité. Nous avons malheureusement perdu au profit du Comité des finances, si je n'abuse. Il a changé de comité. sera maintenant des nôtres, et je crois qu'il vient d'être nommé porte-parole de l'opposition officielle en matière de travail et d'emploi. Nous avons hâte de lui souhaiter la bienvenue au Comité. Sera-t-il des nôtres aujourd'hui?
Une voix: Oui.
Le président: Merveilleux. C'est fantastique. Lorsqu'il arrivera, nous le sermonnerons un peu, parce qu'il est en retard à son premier jour.
Passons aux exposés. Je crois que le premier témoin à prendre la parole sera Nancy. Vous pouvez y aller.
:
Bonjour. Nous sommes heureux de comparaître pour vous aider dans le cadre de votre étude sur la réduction de la pauvreté. Mes collègues et moi vous fournirons des renseignements sur les programmes de la sécurité du revenu et les instruments d'épargne, dont il est question dans la description du troisième domaine de votre étude sur la réduction de la pauvreté.
Comme vous le savez, lorsqu'il a comparu devant le Comité le 4 octobre dernier, le a déposé le document de travail « Vers une stratégie de réduction de la pauvreté » dans le but de lancer une discussion sur la pauvreté à l'échelle du Canada. Le document de travail énonce plusieurs éléments qui ont une incidence sur la pauvreté et sur lesquels la pauvreté a une incidence, notamment le logement, le revenu, l'emploi et la santé. Le document traite également des conséquences de la pauvreté sur les possibilités d'éducation et la mobilité sociale.
Au Canada et à l'échelle internationale, les approches fondées sur le revenu et la constitution d'actifs sont largement utilisées pour réduire la pauvreté. Les mesures de soutien du revenu offrent une aide immédiate aux personnes à faible revenu, tandis que les approches et les programmes fondés sur la constitution d'actifs qui incitent les gens à épargner contribuent à prévenir la pauvreté dans l'avenir et la transmission de la pauvreté d'une génération à l'autre.
Les programmes dont mes collègues et moi vous parlerons aujourd'hui constituent des formes d'aide essentielles qui contribuent à sortir les Canadiens à faible revenu de la pauvreté et les aident à accéder à la classe moyenne.
[Français]
Permettez-moi d'abord de parler du premier pilier des pensions gouvernementales du Canada, soit le programme de la Sécurité de la vieillesse, ou SV. La SV est un programme non contributif fondé sur la résidence et financé à même les recettes fiscales générales. L'objectif du programme consiste à assurer aux aînés canadiens un revenu minimal et à atténuer les pertes de revenus à la retraite.
Le programme comporte trois volets: la pension de la SV, qui est versée à tous les aînés de 65 ans ou plus qui satisfont aux critères de résidence; le Supplément de revenu garanti, ou SRG, qui s'adresse aux aînés à faible revenu; et l'allocation qui est offerte aux personnes à faible revenu âgées de 60 à 64 ans dont l'époux ou l'épouse, ou le conjoint ou le conjoint de fait, reçoit des prestations du SRG ou est décédé. Actuellement, un aîné vivant seul qui ne dispose d'aucun autre revenu reçoit les prestations maximales de la SV et du SRG, soit environ 17 300 $ par année. Pour les couples, le montant maximal s'élève à environ 26 300 $ par année.
Le budget de 2016 a apporté deux modifications importantes au programme de la SV. Tout d'abord, le gouvernement a annulé les dispositions qui faisaient passer l'âge d'admissibilité à la SV et au SRG de 65 à 67 ans à compter d'avril 2023. Puisque les aînés vulnérables dépendent fortement des prestations de la SV, la hausse de l'âge d'admissibilité aurait entraîné un accroissement du nombre d'aînés âgés de 65 et 66 ans à faible revenu. Le budget de 2016 a également prévu d'accroître, à compter de juillet 2016, le SRG pour les aînés les plus vulnérables vivant seuls. Plus précisément, la prestation complémentaire du SRG a été haussée de 947 $ par année pour les aînés vivant seuls dont les revenus sont les plus faibles.
Finalement, le gouvernement est également déterminé à faire en sorte que les prestations de la SV et du SRG suivent l'évolution du coût de la vie avec lequel les aînés doivent composer. Le gouvernement se penche donc sur les façons d'élaborer un nouvel indice des prix s'appliquant aux aînés.
[Traduction]
Le Régime de pensions du Canada constitue le deuxième pilier des pensions gouvernementales du Canada. Il s'agit d'un programme d'assurance sociale contributif qui remplace une partie du revenu des travailleurs cotisants lors de la retraite ou en cas d'invalidité ou de décès. Le RPC joue un rôle important en vue d'empêcher les familles à revenu modeste et moyen de sombrer dans la pauvreté au moment de la retraite. Combiné au programme de la Sécurité de la vieillesse, il aide les travailleurs à plus faible revenu à atteindre des niveaux élevés de remplacement du revenu lors de la retraite.
Le régime est particulièrement avantageux pour les personnes à faible revenu de deux manières.
Premièrement, en tant que régime d'assurance, le RPC met en commun les cotisations. Cette mise en commun réduit les coûts et permet aux bénéficiaires de recevoir une meilleure protection du revenu que si leurs prestations étaient uniquement fondées sur leurs cotisations. Les prestations d'invalidité et de survivant du RPC reflètent l'important volet de l'assurance sociale du régime et contribuent à réduire la pauvreté. Une évaluation du programme d'invalidité du RPC effectuée en 2011 a révélé, par exemple, que 22 % des bénéficiaires de prestations d'invalidité du RPC disposaient d'un revenu familial inférieur au seuil de faible revenu, mais que ce pourcentage passerait à 40 % si le programme n'existait pas.
Deuxièmement, le RPC est avantageux pour les personnes à faible revenu, parce qu'il exempte la première tranche de 3 500 $ de revenu des cotisations, même s'il offre un remplacement du revenu à compter du premier dollar gagné. Cela signifie que les cotisations des personnes à faible revenu offrent proportionnellement un meilleur rendement que celles des personnes à revenu plus élevé.
La bonification du RPC, approuvée par le gouvernement fédéral et les provinces, peut contribuer aux efforts que déploie le gouvernement pour réduire la pauvreté. La bonification fera accroître le taux de remplacement offert par la pension de retraite du RPC, qui passera du quart au tiers des gains admissibles. Cela signifie que les travailleurs à tous les niveaux de revenus recevront plus de revenus à la retraite. Elle haussera également le montant des prestations de survivant et d'invalidité. Par ailleurs, le gouvernement augmentera également la Prestation fiscale pour le revenu de travail pour les travailleurs à faible revenu. Cela contribuera à protéger le revenu disponible des familles à faible revenu qui contribuent à un RPC bonifié au cours de leur vie active.
Avant de conclure, permettez-moi de parler brièvement du Régime enregistré d'épargne-études, ou REEE, et du Régime enregistré d'épargne-invalidité, ou REEI.
[Français]
Le régime enregistré d'épargne-études, ou REEE, aide les familles à épargner pour l'éducation postsecondaire de leurs enfants. Le gouvernement du Canada offre des mesures incitatives pour épargner dans un REEE, soit la Subvention canadienne pour l'épargne-études et le Bon d'études canadien.
Les bons d'études canadiens sont des contributions du gouvernement fédéral qui ne requièrent aucune épargne personnelle et qui sont tout particulièrement avantageuses pour les Canadiens et Canadiennes à faible revenu. Les études révèlent que c'est l'épargne en soit, plutôt que le montant d'épargne, qui crée les aspirations à l'éducation postsecondaire. Dans ce contexte, le REEE joue un rôle important dans le cadre des efforts que déploie le gouvernement fédéral pour réduire la pauvreté au Canada. Les études démontrent que les étudiants disposant d'épargnes dans un REEE sont plus susceptibles de poursuivre des études postsecondaires sans égard au revenu des parents, à la scolarité des parents et à d'autres facteurs. Des études récentes confirment que l'obtention de diplômes postsecondaires favorise la réussite économique à long terme des Canadiens et Canadiennes sur le plan, notamment, de l'accroissement des revenus et de la diminution du chômage.
[Traduction]
Le REEI est également un instrument d'épargne à long terme qui donne droit à une aide fiscale. Il aide les personnes ayant une invalidité grave et prolongée et leur famille à épargner pour la retraite. Tout comme pour le REEE, le gouvernement du Canada dépose des subventions et des bons dans les REEI des Canadiens handicapés admissibles pour faire fructifier leur épargne. Les revenus de placement sont libres d'impôt jusqu'à ce que l'argent soit retiré.
Le gouvernement est déterminé à promouvoir ces instruments d'épargne et à s'assurer qu'ils sont accessibles à toutes les personnes et familles qui sont admissibles aux programmes. Diverses activités d'information ont lieu pour améliorer le taux de participation aux programmes.
Je cède maintenant la parole à mes collègues du ministère des Finances.
Merci.
:
Ce n'est pas un problème.
Ils aident les Canadiens à épargner pour accroître les prestations de pension fournies par les régimes de retraite publics — la Sécurité de la vieillesse, le Supplément de revenu garanti, le Régime de pensions du Canada et le Régime de rentes du Québec —, comme Nancy vient de le décrire, afin qu'ils atteignent leurs objectifs de revenus de retraite. Les REER sont en gros des régimes d'épargne à cotisations déterminées qui sont volontaires et individuels. L'épargne des REER et des régimes de retraite est à l'abri de l'impôt. Autrement dit, les cotisations sont déductibles du revenu aux fins de l'impôt; les revenus de placement tirés dans ces régimes ne sont pas assujettis à l'impôt sur le revenu; et les prestations de retraite et les retraits à même les REER sont inclus dans le revenu et imposés aux taux réguliers.
[Français]
Les limites de cotisations et de prestations pour les régimes de pension et pour les REER sont conçues afin de permettre à la plupart des particuliers d'épargner suffisamment au cours d'une carrière de 35 ans en vue de gagner une pension qui correspond à 70 % de leurs gains préretraite. Ce montant est généralement considéré comme suffisant pour permettre à des particuliers de maintenir leur niveau de vie à la retraite.
Des cotisations annuelles de 18 % des gains peuvent être versées à un REER, jusqu'à concurrence d'une limite annuelle précise. En 2016, cette limite est de 25 370 $. Les limites des régimes de pension et des REER sont intégrées afin d'offrir des possibilités d'épargne-retraite comparables pour ceux qui sont membre des régimes de pension et ceux qui ne le sont pas, ou les deux ensemble. Il est également possible de reporter entièrement à des années futures les droits inutilisés de cotisation à un REER.
[Traduction]
Les cotisations versées aux REER s'élèvent à environ 40 milliards de dollars par année. Les actifs des REER s'élevaient à environ 1 100 milliards de dollars à la fin de 2014.
La participation à des régimes de retraite et à des REER a tendance à augmenter avec le montant des gains, étant donné que les besoins d'épargne privée augmentent en même temps que les gains.
Nancy nous a parlé de la Sécurité de la vieillesse, du Supplément de revenu garanti, du Régime de pensions du Canada et du Régime de rentes du Québec. Ils remplacent une part considérable des gains préretraite pour les Canadiens à revenu faible et modique, ce qui veut dire que les besoins en épargne privée peuvent être faibles, voire souvent nuls. Les Canadiens à revenu moyen et élevé, quant à eux, doivent épargner de façon privée pour obtenir des taux adéquats de remplacement du revenu à la retraite, étant donné que les régimes de pension publics remplacent une plus petite partie des gains préretraite. Voilà pourquoi leur taux de participation dans des REER et des régimes de pension est relativement plus élevé.
Nous avons aussi le compte d'épargne libre d'impôt, ou CELI, qui offre lui aussi des possibilités d'épargne bénéficiant d'une aide fiscale. Il s'agit d'un régime d'épargne d'usage général qui peut servir à tout type d'épargne, y compris l'épargne-retraite. Le CELI est offert depuis 2009 et permet aux résidents canadiens âgés de plus de 18 ans de tirer un revenu de placement libre d'impôt tout au long de leur vie. Les cotisations versées à un CELI ne sont pas déductibles aux fins de l'impôt sur le revenu, mais les revenus de placement tirés de ce genre de compte et les retraits sont libres d'impôt.
[Français]
Le plafond de cotisations annuel pour le CELI s'élevait à 10 000 $ pour l'année 2015. Le gouvernement a proposé de rétablir le plafond annuel à 5 500 $ à compter de 2016, et ce montant est indexé à l'inflation par tranches de 500 $.
Les droits de cotisation inutilisés au cours des années antérieures sont reportés aux années futures et peuvent s'accumuler. Le montant total des retraits à même le CELI peut être versé de nouveau au compte au cours de l'année d'imposition suivante.
Le CELI peut inciter davantage à l'épargne les particuliers à faible revenu et à revenu modeste, parce que, contrairement au REER, en plus des économies d'impôts, le revenu que rapporte un CELI ou le retrait d'un montant dans un CELI n'a aucune influence sur l'admissibilité aux prestations et aux crédits fédéraux qui sont établis en fonction du revenu, comme le Supplément de revenu garanti ou l'Allocation canadienne pour enfants.
Le CELI est devenu rapidement un outil d'épargne important pour les Canadiens et les Canadiennes. À la fin de l'année 2014, presque 12 millions de particuliers possédaient un CELI, ce qui représente une juste valeur marchande de plus de 150 milliards de dollars. En 2014, près de la moitié des détenteurs d'un CELI avaient un revenu total inférieur à 40 000 $.
[Traduction]
C'est ainsi que se termine mon exposé. Je répondrai avec plaisir à vos questions après les exposés.
J'ai une présentation.
[Français]
Il serait utile de la consulter. Je vais vous indiquer à quelles diapositives je ferai allusion.
Je vais commencer par la diapositive no 2.
[Traduction]
La pauvreté comporte plusieurs facettes, et les experts ne s'entendent pas sur une seule mesure pour celle-ci. Un faible revenu représente une dimension de la pauvreté. Les médias et les publications universitaires utilisent souvent le revenu comme indicateur de la pauvreté. La présentation traitera des tendances du faible revenu et examinera les différences entre les groupes.
Quand le revenu après impôt d'une famille est inférieur à un seuil de revenu établi, c'est un faible revenu. Toutes les mesures de Statistique Canada renvoient à un faible revenu relatif. Elles font référence à la proportion de la population qui touche un revenu faible comparativement à ce qui serait nécessaire pour maintenir un niveau de vie acceptable par rapport aux normes de la société. Le faible revenu relatif est couramment utilisé pour mesurer la pauvreté dans les pays développés. Le faible revenu absolu renvoie à la proportion de la population qui touche un revenu inférieur à ce qui serait nécessaire pour satisfaire aux normes minimales en matière d'alimentation, d'habillement, de soins et de logement. Statistique Canada ne mesure pas le faible revenu absolu.
La Mesure de faible revenu, ou MFR, est le principal indicateur de faible revenu dont se sert Statistique Canada. Selon la notion sous-jacente à la MFR, une famille a un faible revenu dans une année donnée si son revenu est inférieur à la moitié du revenu médian des familles au cours de cette même année. La MFR est calculée tous les ans en vue d'établir un nouvel ensemble de seuils. Par conséquent, la MFR permet de déterminer si les faibles revenus sont adaptés au niveau de vie moderne.
La MFR a comme avantage d'être facile à comprendre et de toujours rendre compte du niveau de vie actuel, mais son inconvénient est que, comme les seuils de faible revenu évoluent chaque année, les barèmes changent constamment, ce qui rend difficile son utilisation aux fins d'analyses stratégiques à court terme.
Le Seuil de faible revenu, ou SFR, est une autre mesure de faible revenu qu'utilise Statistique Canada. Selon la notion sous-jacente au SFR, si le revenu d'une famille est inférieur au SFR, elle est susceptible de consacrer une part beaucoup plus grande de son revenu à l'alimentation, au logement et à l'habillement que la moyenne canadienne. Les plus récents SFR ont été calculés en 1992. Depuis 1992, les seuils ont été rajustés au moyen de l'indice des prix à la consommation. Par conséquent, les variations du taux de faible revenu selon les SFR nous indiquent si les revenus à l'extrémité inférieure de la distribution des revenus suivent le rythme de l'inflation ou s'ils accusent un retard. Les SFR ont pour avantage d'avoir une valeur réelle stable; ils fournissent aux décideurs un barème de référence fixe qui leur permet d'évaluer le progrès à court terme, mais ils ont comme désavantage de ne plus refléter un niveau de vie relatif acceptable.
Aux fins de cette présentation, je donnerai des statistiques pour la MFR et les SFR. J'aimerais ajouter que Statistique Canada produit d'autres statistiques qui rendent compte de la situation des Canadiens moins privilégiés. Certaines de ces statistiques ont été produites de concert avec d'autres ministères et organismes fédéraux.
Les SFR et la MFR peuvent être utilisés ensemble pour examiner les tendances relatives au faible revenu. Le graphique montre le taux de faible revenu pour tous les Canadiens en fonction des deux mesures. Les récentes tendances des deux mesures sont assez différentes. Depuis 2000, la MFR est restée stable ou a légèrement augmenté. Cela signifie que le revenu des familles à faible revenu a tout juste réussi à suivre l'évolution du niveau de vie en général, qui a augmenté au cours de cette même période. À cette fin, j'utilise le niveau de vie comme revenu médian des familles. Les SFR ont diminué de manière constante. Cela signifie que les revenus des familles à faible revenu ont augmenté par rapport à l'inflation.
La situation est similaire pour les enfants et les personnes âgées. Les graphiques montrent le taux de faible revenu pour ces groupes. Les revenus des personnes âgées à faible revenu ont suivi l'évolution des prix, comme le montre la stabilité des SFR, mais ils ont accusé du retard par rapport au niveau de vie médian, comme le montre l'augmentation du taux de la MFR. Autrement dit, même si la situation des personnes âgées à faible revenu ne s'est pas concrètement empirée, l'écart de revenu s'est creusé entre les personnes âgées à faible revenu et les autres Canadiens.
Pour le reste de la présentation, je vais faire référence aux taux de faible revenu calculés à partir de la MFR et des SFR, mais je ne comparerai pas les résultats. Comme je viens de vous le montrer, les tendances des deux indicateurs sont différentes, mais cela dresse tout de même un portrait très uniforme de la situation du faible revenu au Canada.
Avant de revenir aux tendances relatives au faible revenu, j'aimerais dire quelques mots au sujet des tendances concernant les revenus en général. Les tendances sous-jacentes au chapitre du faible revenu indiquent des changements dans le revenu des familles à revenu faible, moyen et élevé. En fait, dans les années 2000, le revenu des familles a augmenté pour toutes les tranches de revenu et surtout dans l'extrémité supérieure. Le graphique montre le revenu après impôt des familles, y compris les personnes seules. Le revenu médian après impôt a augmenté de 19 % entre 2000 et 2014. Le revenu après impôt de la tranche de 10 % des Canadiens les moins fortunés a augmenté de 14 %, ce qui indique que le revenu des familles à faible revenu a également augmenté. La croissance la plus rapide a eu lieu dans la tranche supérieure de la distribution des revenus, où le revenu après impôt de la tranche de 10 % des Canadiens les mieux nantis a augmenté de 23 %.
Les recherches nous apprennent que la croissance des revenus variait beaucoup selon la région. Le graphique de gauche présente la variation annuelle moyenne du revenu médian des familles en fonction des provinces de 2000 à 2014. La croissance du revenu était particulièrement forte dans les provinces riches en ressources, comme l'Alberta, la Saskatchewan et Terre-Neuve-et-Labrador. Le graphique de droite présente la variation du taux de faible revenu au cours de la même période. Ce sont Terre-Neuve-et-Labrador, la Saskatchewan et l'Alberta qui ont connu la plus forte diminution de leur taux de faible revenu, tandis que l'Ontario a enregistré la plus forte hausse.
Le graphique montre le taux de faible revenu par province en 2014, soit la dernière année pour laquelle nous avons des données. Ce taux varie peu d'une province à l'autre, mais l'Alberta affiche un taux considérablement inférieur à la moyenne canadienne. Le taux de faible revenu en Alberta était de 6,9 %, tandis que le taux de faible revenu pour toutes les autres provinces variait entre 12 et 16 %.
Les données nous indiquent que le faible revenu est concentré dans certains groupes. Le graphique présente les taux de faible revenu pour certains groupes démographiques. Les immigrants récents et les membres de familles monoparentales sont environ deux fois et demie plus susceptibles d'avoir un faible revenu que la moyenne. Les taux pour les Autochtones vivant hors réserve sont deux fois plus élevés que la moyenne. Les femmes âgées seules sont beaucoup plus susceptibles d'avoir un faible revenu que les femmes âgées en général. Les personnes handicapées sont deux fois plus susceptibles d'avoir un faible revenu que les autres.
Il est également important de tenir compte de la durée des périodes de faible revenu. Le graphique montre le nombre d'années que devrait durer une période de faible revenu en fonction de l'année où elle débute, et ce, de 1993 à 2013. La durée moyenne des périodes de faible revenu a augmenté depuis les années 1990. En moyenne, nous pouvions nous attendre en 2013 à ce qu’une période de faible revenu dure 3,3 ans, comparativement à 2,9 ans en 2003 et à 2,2 ans en 1993. Un graphique dans les diapositives supplémentaires en annexe de la présentation montre que la durée des périodes de faible revenu a augmenté le plus pour les personnes âgées et les personnes seules.
Pour évaluer l'incidence des transferts sur le faible revenu, nous pouvons calculer le taux de faible revenu avant et après l'ajout des transferts. Les différences entre les deux taux nous permettent de voir dans quelle mesure les transferts réduisent le taux de faible revenu. Les résultats ne tiennent pas compte des réactions comportementales par rapport aux changements dans les transferts. Cela sert davantage à illustrer l'importance des transferts à titre de composante du revenu pour les personnes à faible revenu. Les bandes rouges expriment en pourcentage dans quelle mesure les transferts réduisent le taux de faible revenu.
Tous les transferts gouvernementaux, y compris l'ensemble des transferts fédéraux et provinciaux, réduisent le taux de faible revenu de 50 %. Les bandes bleues expriment en pourcentage dans quelle mesure les transferts réduisent le taux de très faible revenu, qui correspond à un seuil fixé à 40 % en deçà du seuil normal. Les transferts réduisent le taux de très faible revenu de plus de 70 %. Dans le même ordre d'idées, les prestations pour enfants réduisent le taux de faible revenu pour les familles avec des enfants et les prestations pour personnes âgées réduisent le taux de faible revenu pour ces Canadiens.
Une diapositive supplémentaire à la fin de la présentation explique l'importance d'avoir des transferts plus progressifs en vue de réduire le taux de faible revenu. Bref, les transferts progressifs qui ciblent les personnes à faible revenu réduisent davantage le taux de faible revenu que les transferts moins progressifs.
Enfin, à la diapositive 15, nous tentons de déterminer si les familles à faible revenu tirent avantage des programmes fédéraux d'épargne. Les régimes enregistrés d'épargne-études, les régimes enregistrés d'épargne-retraite et les comptes d'épargne libre d'impôt sont trois programmes fédéraux qui aident les épargnants en permettant de reporter l'impôt à payer ou de réaliser des intérêts libres d'impôt grâce à l'épargne. Le REEE permet également aux Canadiens d'avoir accès à la Subvention canadienne pour l'épargne-études. La diapositive montre les taux de participation à ces programmes selon les ménages à faible revenu et les autres ménages. Les graphiques portent sur les familles avec des enfants et les familles de personnes âgées. Les familles à faible revenu utilisent les REEE, les REER et les CELI, mais elles le font dans une plus petite mesure que les familles à revenu plus élevé. Voilà qui clôt ma présentation de ce matin.
Merci.
Selon les prévisions que nous avons entendues, pour ce qui est des principaux segments, des enfants de 15 à 19 ans et des aînés, cela se chiffre à 500 milliards de dollars, et cela pourrait même coûter pour tous les programmes canadiens jusqu'à 1 400 milliards de dollars si nous allions de l'avant avec ce programme. Je trouve surprenant qu'aucun de nos témoins n'ait même évalué le coût d'un tel programme pour les contribuables canadiens, compte tenu du ministre en question.
Je sais qu'il faut vous demander de le faire; je ne vous blâme donc pas. Je trouve troublant que nous envisagions un programme, alors que son coût n'a même pas encore été évalué. C'est tout simplement quelque chose qui me préoccupe.
J'ai une autre question. Nous avons beaucoup entendu parler de faire passer l'âge d'admissibilité à la Sécurité de la vieillesse de 65 à 67 ans. Nous étions conscients du coût; voilà pourquoi nous avons apporté ces changements. Cela coûtait très cher aux contribuables. Mes parents sont des personnes âgées, et nous ne voulons pas leur nuire, mais il faut tout de même équilibrer le budget à la fin de l'exercice.
Comment le rétablissement de l'âge d'admissibilité à la Sécurité de la vieillesse de 67 à 65 ans coûte-t-il annuellement aux contribuables?
:
Merci, monsieur le président.
J'aimerais d'abord remercier les différents témoins de leurs interventions.
Monsieur le président, j'ai pu constater que les citoyens qui nous ont élus s'attendent à ce qu'il y ait beaucoup de transparence dans le cadre de nos différents travaux. Après des années où le recours au huis clos a été utilisé à différentes fins, je pense qu'il est important de le baliser maintenant.
C'est pourquoi j'aimerais donner avis de la motion suivante:
Que le Comité ne puisse se réunir à huis clos que dans les circonstances suivantes:
a) pour examiner la rémunération et les autres avantages offerts au personnel;
b) pour examiner les contrats et les négociations contractuelles;
c) pour examiner les relations de travail et les relations personnelles;
d) pour examiner un projet de rapport ou un ordre du jour;
e) pour participer à des séances d'information sur la sécurité nationale ou parlementaire;
f) pour examiner des questions nécessitant le respect de la vie privée ou la protection des renseignements personnels;
g) pour recevoir des conseils en matière de droit, d'administration ou de procédure de l'Administration de la Chambre des communes;
h) pour toute autre raison, avec le consentement unanime du Comité;
Que le président puisse prévoir la tenue à huis clos d'une totalité ou d'une partie d'une réunion pour les raisons susmentionnées;
Que toute motion portant sur une séance à huis clos soit soumise à un débat au cours duquel le motionnaire et un membre de chacun des autres partis reconnus seraient autorisés à intervenir sur celle-ci pendant un maximum de trois minutes chacun; Que le motionnaire ait alors une minute pour répondre.
Vous avez, bien sûr, la version en anglais aussi.
Comme il me reste du temps, je vais poser une question sur le Supplément de revenu garanti.
Selon les statistiques qui nous ont été présentées, la situation de pauvreté des aînés est inquiétante. Quand je retourne dans ma circonscription, de façon très régulière, des personnes me disent qu'elles-mêmes ou des gens qu'elles connaissent n'ont pas reçu le Supplément de revenu garanti au moment où ils en avaient besoin.
Je dois avouer que je n'arrive pas à comprendre pourquoi le Supplément de revenu garanti n'est pas versé de façon automatique à ceux qui en ont besoin.
:
Merci de votre question. Je vais y répondre en anglais.
[Traduction]
Vous avez tout à fait raison; nous avons des programmes pour les Canadiens, et nous voulons nous assurer que tous les Canadiens admissibles reçoivent leurs prestations. Pour cette raison, nous avons récemment modifié le traitement des prestations du Supplément de revenu garanti et de la Sécurité de la vieillesse. Une grande partie des prestations de la Sécurité de la vieillesse seront versées de manière proactive et automatique. Les Canadiens qui satisfont aux critères d'admissibilité, qui ont résidé au Canada pendant 40 ans et qui ont contribué durant 40 ans au Régime de pensions du Canada seront automatiquement inscrits à la Sécurité de la vieillesse. Ils n'auront plus besoin de présenter de demande à cet effet.
Service Canada s'applique à étendre l'inscription automatique à d'autres groupes. Nous examinons s'il est possible d'inscrire automatiquement les personnes admissibles au Supplément de revenu garanti. Parallèlement, une autre initiative vise à tirer profit des renseignements sur les déclarations de revenus des Canadiens. Chaque année, les prestations du Supplément de revenu garanti doivent être renouvelées, parce qu'elles sont établies en fonction du revenu. Chaque année, le 1er juillet, les prestations du Supplément de revenu garanti sont recalculées en fonction des revenus déclarés lors de l'année d'imposition précédente. Si les personnes âgées remplissent une déclaration de revenus ou qu'elles en présentent une, ces prestations seront automatiquement renouvelées chaque année. Cela dit, ce ne sont pas toutes les personnes âgées qui sont admissibles aux prestations du Supplément de revenu garanti.
Nous essayons de trouver des manières d'améliorer le taux de participation à ces programmes et de nous assurer que les Canadiens reçoivent leurs prestations le plus rapidement possible. Nous essayons de mieux comprendre pourquoi certains Canadiens ne présentent pas une demande, même s'ils sont au courant de l'existence du programme. Nous essayons de trouver des moyens de faire connaître le programme à un plus grand nombre de gens. Nous cherchons des façons d'accroître l'utilisation de l'inscription automatique. Toutes ces mesures ont absolument comme objectif d'essayer de nous assurer que tous les Canadiens qui sont admissibles à ces prestations sont en mesure de les recevoir.
:
Merci, monsieur le président.
Comme je le disais tout à l'heure, il ne suffit pas d'examiner en parallèle les différentes stratégies que nous pourrions établir. J'ai passé une partie de ma carrière dans le domaine de la santé et des services sociaux et, de toute évidence, cette approche en silo ne nous donne pas les résultats que nous souhaitons lorsqu'il s'agit de réduire la pauvreté.
Nous le savons, les effets de la pauvreté sont divers. La pauvreté est un des déterminants principaux de la santé et du bien-être. Les gens pauvres sont plus malades et prennent plus de médicaments. Il y a aussi l'incidence de la santé mentale ainsi que les effets de la pauvreté chez les Autochtones.
Dans vos ministères respectifs, a-t-on évalué le coût global de ne pas réduire la pauvreté? Même s'il n'y a pas de mesures pour réduire la pauvreté et même s'il n'y a pas de définition de la pauvreté, peut-on savoir quel est le coût global du fait qu'un Canadien sur dix vit dans la pauvreté?
Personnellement, je représente une circonscription où le taux de décrochage scolaire est encore beaucoup trop important. Je sais que l'éducation est de compétence provinciale, mais cela a à voir avec la pauvreté, car le décrochage entraîne la pauvreté. Je représente une circonscription où les PME sont en pénurie de main-d'oeuvre dans certains secteurs, ce qui représente des coûts que nous devons assumer socialement et globalement.
Bref, a-t-on évalué le coût de ne pas agir en vue de réduire la pauvreté?
:
Merci, monsieur le président. Je remercie également nos témoins.
Je partagerai mon temps avec madame Tassi.
Pour donner suite à la comparaison entre les REER, les CELI, les REEE et d'autres régimes, je peux certainement vous dire que lorsqu'on fait du porte-à-porte dans un quartier prioritaire de Saint John, on se fait rire au nez quand on demande aux gens s'ils ont investi dans un CELI ou s'ils ont maximisé le leur. Ils n'ont pas d'argent à déposer dans un tel compte. Voilà pourquoi seulement 6,7 % des Canadiens maximisent leur CELI.
En ce qui concerne les programmes que vous offrez actuellement, je me demande si vous avez déjà envisagé d'envoyer les chèques à des dates différentes. J'ignore si quelqu'un peut répondre à cette question. Dans les quartiers prioritaires, les gens me disent souvent qu'il serait utile de recevoir leur chèque d'aide sociale à la fin du mois et peut-être le supplément ou l'Allocation canadienne pour enfants au milieu du mois au lieu de recevoir tous les montants d'un seul coup, pour des questions de budget. A-t-on déjà envisagé cette possibilité? Avez-vous une idée du coût d'une pareille initiative?
Cela me semble très simple. Une femme m'a indiqué récemment qu'elle avait de la difficulté à établir son budget. Elle reçoit tous les chèques ensemble et doit répartir les sommes sur 30 jours. Et si vous juguliez le problème en envoyant certains chèques au milieu du mois? Est-ce que certains témoins souhaiteraient commenter cette proposition?