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Il s’agit donc du même David Burns, c’est bon à savoir. Il me semblait aussi que je vous reconnaissais. C'était vous ou votre sosie mercredi.
Témoigneront en personne Barb Broome, directrice générale du East Prince Youth Development Centre Inc., Justin Johnson, président de la Fédération de la jeunesse canadienne-française, ainsi que, du Réseau des carrefours jeunesse-emploi du Québec, Rudy Humbert, conseiller, Entrepreneuriat, volontariat et bénévolat, et Elise Violletti, conseillère, Projets spéciaux et autonomie personnelle et professionnelle.
Bienvenue à tous. Merci de vous être déplacés ou de vous être joints à nous par vidéoconférence. Chaque groupe disposera de sept minutes pour sa déclaration préliminaire.
Je cède d'abord la parole à M. Dan Tadic, de l'Association canadienne de soudage.
Les sept prochaines minutes sont à vous, monsieur.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je vous remercie tous de m'avoir donné l'occasion de témoigner ici aujourd'hui.
Je suis directeur général de l'Association canadienne de soudage, qui fait partie du Bureau canadien de soudage, mieux connu sous le nom de Groupe CWB.
Le Bureau, créé en 1947, est un organisme indépendant à but non lucratif financé uniquement par l'industrie. Depuis ses bureaux établis en Alberta, au Manitoba, en Ontario, au Québec et en Nouvelle-Écosse, l'équipe des 160 employés du Bureau offre des services partout au pays. La plupart de nos services sont fournis en atelier, où nous offrons conseils et supervision dans de nombreux secteurs industriels exécutant des travaux de soudage. Le Bureau est accrédité par le Conseil canadien des normes comme organisme d’homologation et il est le seul organisme national dont les activités concernent essentiellement le soudage.
Le Bureau compte aujourd'hui plus de 6 000 entreprises homologuées de fabrication de produits de soudage partout au Canada et dans le monde. La mission première du Bureau est de contribuer à la sécurité des Canadiens et, à cette fin, il offre des services non seulement aux entreprises canadiennes, mais aussi à des entreprises partout au monde qui exportent des structures et des produits soudés vers le Canada. L'un des grands problèmes du secteur du soudage au Canada est la pénurie de main-d'oeuvre qualifiée. Vu le vieillissement de la population et la forte demande de professionnels du soudage dans plusieurs industries, notamment l'exploitation minière et des ressources naturelles, il est nécessaire de faire de sérieux efforts pour attirer des jeunes dans ce métier et de s'assurer ainsi d’avoir la main-d'oeuvre qualifiée pour répondre aux besoins actuels et futurs de l'industrie.
Ces gens de métier qualifiés gagnent leur vie dans des milieux de travail très variés. Certains travaillent dans des usines impeccablement propres, tandis que d'autres travaillent dans des usines classiques ou à l'extérieur sur des pipelines ou divers projets de construction. Quel que soit le milieu de travail ou le domaine d'activité, la sécurité est primordiale. Employeurs et employés doivent observer les pratiques de sécurité appropriées.
Pour que le Canada puisse continuer de former des gens de métier hautement qualifiés, l’industrie a déterminé qu'un programme national de formation en soudage devait être établi afin d’offrir aux collèges et autres établissements d’enseignement une approche à jour et exhaustive en vue de former une génération de soudeurs spécialisés de première classe.
En réponse à ce besoin, le Bureau a investi 3 millions de dollars dans un nouveau programme national complet de formation en soudage. Lancé en 2015, ce programme, connu sous le nom d'Acorn, est le fruit d’une collaboration de l'industrie et du milieu de l'éducation. Il comprend des composantes qui peuvent être utilisées dans les écoles secondaires et postsecondaires partout au pays.
Le Bureau s'est engagé à offrir ce programme de formation gratuitement aux conseils scolaires des provinces pour leurs écoles secondaires. Cette mesure vise à donner à la prochaine génération de soudeurs une expérience d'apprentissage de calibre mondial qui les aidera à faire des choix éclairés quant aux possibilités de carrière à long terme dans le métier.
Cette approche d'apprentissage unique en son genre comporte le recours intensif à des outils de réalité virtuelle et à des méthodes d'apprentissage par immersion dans le but de faire participer pleinement les élèves et de s'assurer que les concepts sont bien compris et retenus.
Un autre domaine dans lequel le Bureau exerce un leadership est celui de l'apprentissage. Selon le Forum canadien sur l'apprentissage, seulement un employeur sur cinq, soit 19 %, accueille des apprentis. Dans le cadre d'une étude quinquennale, le Bureau a lancé une initiative visant à accroître le nombre d'employeurs participant à la formation et à améliorer les programmes d'apprentissage en soudage partout au Canada. Les programmes d'apprentissage étant réglementés par les provinces, ils présentent certaines variations. Le Conseil canadien des directeurs de l'apprentissage travaille à harmoniser la formation dans les métiers partout au Canada, et le soudage est l'un des métiers visés par cet effort d’harmonisation.
S’agissant des métiers spécialisés, le Canada est en situation critique du fait que les gens de la génération du baby-boom sont nombreux à prendre leur retraite, si bien que les employeurs éprouvent des difficultés à trouver, notamment, des soudeurs et ouvriers métallurgistes qualifiés. Le débauchage est un problème pour beaucoup, car ceux qui ont les moyens de payer plus cher trouveront des soudeurs qualifiés à un prix plus élevé, mais cette pratique ne fait qu’accroître le coût de la main-d'oeuvre et ne constitue pas une solution à long terme à la pénurie de main-d'oeuvre.
Le Bureau est conscient du défi qui se pose à ses membres et à l'industrie du soudage pour demeurer concurrentiels et rentables dans la conjoncture économique actuellement difficile et sur le marché mondial.
Grâce à notre initiative d'apprentissage amélioré en soudage, nous souhaitons aider les employeurs à attirer et à retenir des employés possédant les compétences voulues, à encourager la mise à niveau continue des compétences afin de tirer parti des nouveaux procédés et technologies, à susciter une culture d'innovation et de créativité et à reconnaître les rapports entre la qualité, la productivité et la rentabilité.
Le Bureau estime qu'il est possible de faire davantage pour assurer le succès et la viabilité à long terme de l'industrie du soudage au Canada en tirant un meilleur parti des programmes d'apprentissage en soudage du Canada. Le Bureau souhaite obtenir la participation de l'industrie à son initiative afin de relever par la collaboration les défis qui se posent à l’ensemble de l'industrie.
Nous lancerons cet automne l'initiative de formation améliorée des apprentis soudeurs. Les objectifs, certes ambitieux, de cette initiative sont d’augmenter le nombre d'inscriptions en apprentissage, d’accroître de 30 % sur cinq ans le nombre d'apprentis qui terminent leur apprentissage, d’améliorer les compétences en soudage des apprentis en leur offrant une vaste gamme de possibilités de formation dans divers milieux de travail et d’accroître le niveau d'engagement des employeurs et leur participation à la formation par l’apprentissage.
Nous avons l'intention de mettre sur pied des consortiums industriels, un par province au départ, regroupant chacun une douzaine d'employeurs. Nous prévoyons ajouter d'autres consortiums à mesure que la demande augmentera. Dans un premier temps, un consortium industriel sera mis sur pied à Vancouver, Edmonton, Saskatoon, Winnipeg, Hamilton, Montréal, Moncton, Halifax, Charlottetown et St. John’s. Notre programme comprend une étude quinquennale d'une nouvelle méthode de formation en apprentissage et prévoit la rotation des apprentis tous les 12 mois ou à la fréquence convenue avec les employeurs. Nous croyons que ce nouveau modèle favorisera l’acquisition des compétences par les apprentis, les exposera à divers procédés et produits de soudage et leur permettra d'apprendre auprès d'un grand nombre de gens de métier qualifiés.
Dans le cadre de notre projet de recherche, nous effectuerons une analyse du marché du travail, avec des prévisions de la demande de soudeurs d'ici 2025, et nous sonderons les employeurs et les apprentis pour évaluer leur satisfaction et solliciter leurs commentaires sur les moyens d’améliorer le programme. Nous comptons produire des rapports périodiques sur nos progrès et partager cette information avec l'industrie et le gouvernement.
Cette initiative a le soutien de l’industrie. Nous pensons qu’il est crucial à la viabilité à long terme de notre industrie. Nous sommes à la recherche de partenaires qui s'engageront à adopter un programme coopératif de formation dans le cadre de notre étude quinquennale sur les moyens par lesquels un nouveau modèle d'innovation et de formation en apprentissage collaboratif permettra de créer un bassin solide et bien formé de soudeurs qualifiés pour l’avenir.
Je vous remercie beaucoup de votre attention.
J'aimerais dans ma déclaration préliminaire aborder trois points: d’abord décrire les initiatives en cours à l’Université polytechnique Kwantlen et dans la vallée du bas Fraser qui pourraient intéresser le Comité, identifier ensuite quelques autres personnes qui pourraient avoir de l'information utile et avec qui vous voudrez discuter et, enfin, indiquer quelques orientations éventuelles pour la politique fédérale dans ce domaine.
Je dirai en premier lieu que notre université est un établissement d’enseignement polytechnique, ce qui signifie que l'apprentissage intégré au travail et les parcours vers le marché du travail ne sont pas simplement des priorités pour nous; ce sont des objectifs clés. Permettre aux étudiants de passer, après leurs études, à un travail approprié et valable basé sur ce qu'ils ont appris dans leur cursus universitaire est absolument essentiel à notre mission. Cela vaut pour tous les programmes, depuis les programmes de soudage ou de montage mécanique jusqu'aux programmes d'arts libéraux ou de sciences.
Pour atteindre ces objectifs et concrétiser ces valeurs, nous offrons des expériences d'éducation coopérative, des stages pratiques sur le terrain, des apprentissages intégrés au milieu de travail, des apprentissages de service et des partenariats avec plus de 300 organismes locaux sans but lucratif.
Mon intérêt dans ce domaine est toutefois beaucoup plus pointu. L'une des choses que nous constatons — et c'est vrai dans tout le pays —, c'est que, même si nous sommes aux prises avec une pénurie de compétences, il serait plus valable de conclure, je pense, que nous ne savons pas quelles compétences nous avons et qu'il se peut bien qu’il y ait une pénurie, mais que notre connaissance de ce que nos diplômés savent et peuvent faire est insuffisante pour nous faire une idée juste de ce à quoi ressemble la main-d'oeuvre canadienne.
Quand vous passez de la 12e année, par exemple, à la 1re année d'université — disons, à un programme de premier cycle —, tout ce que le système d'éducation sait de vous est oublié. Les centaines d'évaluations qui ont été faites de votre apprentissage et de vos progrès depuis la maternelle jusqu’à la 12e année sont réduites à un très petit nombre de lettres ou de chiffres, selon la province où vous allez.
Sur le plan de notre connaissance des compétences que possède notre main-d'oeuvre, il s'agit d'une perte nationale importante. Nous prenons toute l'information que nous avons sur les passions et les capacités des étudiants et nous la réduisons à quelque chose comme « B plus » et, à leur arrivée à l'université ou au collège, nous commençons à recueillir cette information à partir de la case départ. Que peuvent-ils faire? Que savent-ils faire? Comment ont-ils évolué au fil du temps? Lorsqu’ils terminent leurs études, que ce soit dans un métier spécialisé ou dans un programme de premier cycle, nous oublions de nouveau, pour l’essentiel, ce que le système d'éducation a appris à leur sujet et ils arrivent sur le marché du travail munis d’un certificat, d’un brevet ou d’un diplôme qui est censé résumer toutes leurs réalisations. En 2017, sachant que les compétences d'une personne importent beaucoup plus que le billet, le brevet ou le diplôme où est inscrit son nom, force nous est de nous demander si cela est suffisant.
L'une des choses que faisait l'Université — c'est cette recherche qui m’occupe actuellement —, c'était de travailler en partenariat avec notre district scolaire local, celui de Surrey, pour voir si nous pouvions trouver des moyens d'admettre les étudiants à l'université en fonction non pas de leurs notes, mais de leurs aptitudes et compétences réelles.
Cette année, nous avons reçu la permission d'admettre un petit nombre d'étudiants à l’université en fonction de leurs aptitudes et de leurs compétences. Ce groupe d'étudiants va travailler avec mon équipe d’étudiants en recherche en vue de proposer de futures politiques d’admission universitaire permettant aux gens d’être admis en faisant valoir tous ces détails, compétences et habiletés et pas seulement leur note de fin d’études. Celle-ci pourrait d’ailleurs être maintenue, puisqu’elle nous sert dans les décisions d'admission ou d’administration, mais elle devrait vraiment être secondaire. Ce que les étudiants canadiens savent faire est beaucoup plus complexe que leurs notes, et si nous voulons comprendre les compétences réelles de la main-d'oeuvre et ses besoins, nous devrons commencer à examiner cet aspect de la question au niveau du secondaire et du premier cycle universitaire.
Tous les renseignements sur cette étude se trouvent sur le site Web de notre laboratoire, à www.kepi.community, où nous décrivons le partenariat et où nous publierons de l'information sur nos constatations au cours des prochaines années.
Il y a quelques personnes qui, à mon avis, pourraient vous être utiles dans votre étude, notamment, bien sûr, M. McKean, qui a organisé le sommet sur l'éducation postsecondaire du Conference Board la semaine dernière, où j'ai eu le plaisir de vous rencontrer, monsieur le président. Ces personnes ont publié récemment des documents à ce sujet, et il vaudrait certainement la peine de communiquer avec elles.
De plus, étant un établissement d’enseignement polytechnique, nous sommes fiers d'être membre de Polytechnics Canada, qui pourrait apporter au Comité une analyse très rigoureuse de l'apprentissage intégré au travail. Parce qu’il s’agit d’un domaine important, il y a beaucoup d'établissements qui disent que l'apprentissage intégré au travail et ce genre d'expériences font partie de leurs pratiques, mais il y a beaucoup moins de mesures concrètes sur le plan des politiques — ce qui est le but de mes efforts — et encore moins de pratiques fondées sur des données probantes, que Polytechnics Canada peut fournir.
Polytechnics Canada recueille des données auprès de mon établissement et de 12 autres écoles polytechniques qui pourraient s'avérer très utiles pour résoudre ces problèmes. Il fait un travail formidable, et je pense qu’on aurait tout à gagner à puiser à cette source.
Je vais vous exposer mes recommandations concernant les mesures stratégiques que pourrait prendre le gouvernement fédéral. Quand je considère le système d’éducation, cette espèce d'amnésie me semble une perte très lourde. Nous perdons beaucoup trop d'information qui a été recueillie à grands frais par le truchement des évaluations et observations faites par les enseignants, les professeurs, etc. Pour reprendre l’exemple que j’ai donné au Conference Board, c'est presque comme si, en passant sous les soins d’un nouveau médecin, celui-ci refusait de prendre connaissance de votre dossier médical. Tout comme les divers renseignements portés à votre dossier médical sont certainement pertinents quant à votre santé, toutes les différentes compétences que vous avez acquises au cours de votre programme de baccalauréat ès arts, par exemple, sont pertinentes à ce que vous pourrez contribuer au milieu de travail.
Je pense que le gouvernement fédéral a deux possibilités d'intervention. La première concerne l’adoption d'un langage commun, qui nous fait actuellement défaut, entre les systèmes d’éducation primaire et secondaire, ceux de l’éducation universitaire ou postsecondaire et les entreprises. J'ai entendu le porte-parole de l’Association canadienne de soudage s’exprimer en termes très semblables à ceux utilisés par le représentant de l’organisme correspondant de l'industrie minière avec qui je m’entretenais la semaine dernière. Je suis frappé de voir à quel point nous parlons peu avec ces organismes représentant l'industrie et à quel point nous avons tendance à employer un langage tout à fait différent pour décrire les mêmes choses. Dans les écoles primaires et secondaires, les résultats d'apprentissage établis par les gouvernements provinciaux ne sont pas bien compris par les professeurs, qui communiquent très peu avec les systèmes d’éducation primaire et secondaire au sujet de ce qui est appris à l'université, et aucun de ces deux systèmes ne communique très bien avec les entreprises et les intervenants dans l'économie. Nous avons besoin d'un langage commun aux trois composantes: dans le système d’éducation primaire et secondaire, au niveau postsecondaire et, dans les secteurs privé ou public, les employeurs.
Je pense que la classification des programmes d'enseignement de Statistique Canada, qui utilise un langage commun pour les genres d'emplois occupés par les Canadiens, en est un exemple utile. Cette classification nous permet de recueillir au moyen du recensement des données concernant, par exemple, les taux d'emploi et la population active. Ce qu’il nous faut, c'est quelque chose de similaire pour l’acquisition des compétences qui pourrait être utilisé à la fois dans le monde de l'éducation et dans l'industrie.
Mon deuxième point, c'est que le gouvernement fédéral devrait promouvoir un système grâce auquel nous pourrions mieux transmettre toute cette information. Pour peu qu’on considère le système avec un peu de recul, on ne peut manquer de conclure qu’il est tout simplement inacceptable de ne pas savoir quelles sont les compétences de notre main-d'oeuvre. Nous examinons actuellement un certain nombre de différentes plateformes qui permettraient de cataloguer et de mieux saisir ce que les diplômés savent réellement à leur arrivée sur le marché du travail. Lorsque nous parlons de la formulation d'une politique commerciale et industrielle fédérale, je pense que ce genre de données seraient d’importance tout à fait cruciale dans les prises de décisions. Le gouvernement fédéral pourrait certainement favoriser l'utilisation d'un langage commun et d'un ensemble de données partagées sur ce que les diplômés et les membres de la population active savent et peuvent faire. À mon avis, les systèmes d’éducation peuvent apporter une contribution importante à cet égard.
Je pense que ce sont là les deux domaines d’intervention les plus propices. Je ferai remarquer que nous avons également de grands spécialistes de l’apprentissage expérientiel à l'Université, notamment Mme Larissa Petrillo, qui gère les 300 partenariats que j'ai mentionnés plus tôt et avec qui vous auriez peut-être grand intérêt à discuter.
Je vous remercie du temps que vous m’avez accordé.
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Je vous remercie de me donner l’occasion de vous parler de l’East Prince Youth Development Centre et de certains des problèmes confrontant les jeunes de l’Île-du-Prince-Édouard.
L’East Prince Youth Development Centre est un organisme sans but lucratif situé à Summerside, à l’Île-du-Prince-Édouard. Financé par le ministère de la Main-d’oeuvre et des Études supérieures de notre province, il existe depuis plus de 23 ans.
Il s’agit d’un centre de services d’aide à l’emploi unique en ce sens qu’il est le seul à servir les jeunes de l’Île-du-Prince-Édouard. Il offre aux jeunes âgés de 15 à 30 ans le soutien dont ils ont grand besoin sur le plan de l’encadrement et de l’accompagnement professionnels et de la formation en compétences de base et en employabilité.
Cependant, les jeunes que nous desservons doivent avoir abandonné l’école. Or, nous savons qu’il existe un problème lorsqu’un jeune de 15 ans décroche.
Bien qu’il puisse ressembler à n’importe quel autre centre de services d’aide à l’emploi, sa différence est attribuable à l’ensemble de services qu’il offre. Bien souvent, décrocher un emploi exige un long trajet.
Selon nos dernières statistiques, 71 % de nos clients sont des jeunes à risque. Cela comprend la pauvreté, l’itinérance, les problèmes de toxicomanie, de santé mentale, les casiers judiciaires, les familles monoparentales, le manque d’instruction et de soutien familial. C’est pourquoi nous travaillons en étroite collaboration avec les services de probation, d’aide sociale, de toxicomanie et de santé mentale.
L’an dernier, notre gouvernement provincial a décidé que tous les centres d’aide à l’emploi seraient fusionnés et que l’East Prince Youth Development Centre fermerait ses portes.
Alors que 29 % de nos clients pouvaient faire cette transition, nous étions très préoccupés par l’autre 71 %. Nous savons que, dans leur cas, les services d’emplois ordinaires sont insuffisants.
À cette époque, un consultant m’avait dit que ses recherches indiquaient que les jeunes désiraient des services uniformes dans toute la province et que la première chose qu’ils voulaient, c’est de l’aide pour la planification de carrière. Je lui ai répondu: « Vous n’avez pas parlé aux jeunes de Summerside. » En général, la première question qu’ils nous posent lorsqu’ils arrivent à notre centre est: « Pouvez-vous me conduire à la banque alimentaire parce que je n’ai pas mangé depuis plusieurs jours? » Nous devons offrir plusieurs mesures de soutien à un grand nombre d’entre eux avant d’en arriver à l’étape de la planification de carrière.
Nous sommes ravis que le gouvernement de l’Île-du-Prince-Édouard n’ait pas donné suite à ce plan. Cependant, l’avenir de notre centre et des jeunes que nous aidons demeure très incertain. D’une année à l’autre, nous ne savons jamais si nous continuerons de recevoir du financement. Notre budget est tellement limité que le prix du billet d’avion pour me rendre ici dépasse notre budget annuel pour le marketing, les voyages et le perfectionnement professionnel pour l’ensemble de notre personnel.
Pour ces jeunes, trouver un emploi est plus compliqué que la simple acquisition de compétences professionnelles. Il leur faut bien plus qu’un curriculum vitae et une lettre de présentation. Un grand nombre d’entre eux font face à des obstacles complexes, comme l’itinérance, les démêlés avec le système de justice pénale, l’insécurité alimentaire, les jeunes enfants, les séquelles des traumatismes vécus dans l’enfance et les problèmes de santé mentale.
Quant aux jeunes handicapés, le manque d’expérience de travail préalable et la mise en place de mesures d’adaptation appropriées au travail constituent des défis supplémentaires. Ces jeunes n’atteignent pas leur plein potentiel et ils sont laissés pour compte.
J’ai écouté la témoigner devant ce comité permanent le 28 novembre, et j’ai été très heureuse de l’entendre dire que les employeurs recherchent du personnel possédant de bonnes compétences générales et essentielles comme la gestion du temps et le travail d’équipe. C’est ce que nous avons enseigné pendant de nombreuses années, jusqu’en 2015, quand Service Canada nous a dit que nous ne pouvions plus enseigner les compétences de vie ou parentales par l’entremise de notre programme Connexion compétences, intitulé Parent Power.
Il s’agit d’un programme que nous avons offert pendant plus de 15 ans à des parents seuls qui étaient prestataires de l’aide sociale, qui n’avaient aucune expérience de travail et qui n’avaient absolument aucune estime de soi. Bon nombre d’entre eux ne savaient pas où aller pour trouver de l’aide pour régler des problèmes quotidiens, comme les aliments nutritifs pour leur famille ou la gestion des rapports avec autrui. Malgré les nombreuses amputations budgétaires subies par notre programme au fil des ans, notre taux de réussite à l'embauche a été de 88 %.
Malheureusement, Connexion compétences ne nous a donné aucun financement cette année et notre programme a été annulé. Il s’agissait d’un appel de propositions lancé l’an dernier et couvrant une période de trois ans; or, il semble que nous ne recevrons aucun financement, du moins jusqu’en 2020.
À mon avis, l’apprentissage par l’expérience et la préparation au marché du travail à l’intention des jeunes Canadiens constituent un bon début. Toutefois, les ministères, comme ceux de la Main-d’oeuvre et des Études supérieures, de l’Éducation et des Services à la famille et à la personne, doivent collaborer plus étroitement.
Cela doit inclure les jeunes à risque pendant qu’ils sont encore aux études. Nous devons parler à ces jeunes dans leurs zones de confort: dans les rues, à la soupe populaire ou à l’extérieur du dépanneur local.
Au cours des deux derniers étés, nous avons offert un programme aux élèves du secondaire de familles à faible revenu. Cela semble les aider à rester à l’école. Notre objectif est de les mettre sur la voie de l’éducation postsecondaire. Cependant, ils nous arrivent avec peu ou pas d’espoir. Ils ne participent pas aux sports scolaires ou à d’autres activités parascolaires parce qu’ils n’ont pas d’argent et manquent de confiance.
L’une des choses les plus simples que la plupart d’entre nous tiennent pour acquises est un numéro d’assurance sociale. Les jeunes ne peuvent pas trouver un emploi sans numéro d’assurance sociale. Ils ne peuvent pas obtenir un numéro d’assurance sociale sans certificat de naissance. Ils ne peuvent pas obtenir un certificat de naissance sans avoir 35 $ dans leur poche.
Pour plusieurs d’entre eux, cela signifie choisir entre nourrir leurs enfants ou obtenir un certificat de naissance. De plus, s’ils bénéficient de l’aide sociale, on ne leur permet pas de recevoir une formation de perfectionnement pendant la journée. Ils sont censés chercher du travail. Mais où vont-ils trouver un emploi sans même une 12e année d’études?
Il existe d’excellents programmes gouvernementaux, comme Objectif carrière, Emplois d’été Canada et Connexion Carrière, mais je crois que nous devons faire davantage pour nos jeunes à risque.
Merci.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Messieurs et mesdames les députés, j'ai le plaisir de m'adresser à vous à titre de jeune d'expression française du Canada et au nom de la Fédération de la jeunesse canadienne-française. Cette dernière porte les intérêts de la jeunesse d'expression française partout au pays. Je suis donc heureux d'être ici pour discuter avec vous des investissements dans la jeunesse, afin de dynamiser le marché du travail et les communautés francophones en situation minoritaire.
Dans le contexte de l'employabilité jeunesse, la Fédération de la jeunesse canadienne-française agit à titre d'organisme de prestation de programmes découlant de la Stratégie emploi jeunesse, et ce, depuis plus de 20 ans.
Dans le mémoire que nous déposons aujourd'hui, nous avons établi trois grandes recommandations.
Nous recommandons d'abord que le gouvernement du Canada rehausse l'accès aux emplois et aux occasions de formation en français pour les jeunes, et ce, partout au pays.
Ensuite, nous recommandons que le gouvernement du Canada investisse davantage et en priorité dans le financement du programme Jeunesse Canada au travail dans les deux langues officielles et investisse dans une offre de stages rémunérés de qualité pour les étudiants en français des communautés francophones en situation minoritaire du pays, par l'entremise du programme Jeunesse Canada au travail pour une carrière en français et en anglais.
Enfin, nous recommandons que le gouvernement du Canada consulte les jeunes d'expression française vivant en situation minoritaire et prenne en compte leurs réalités et leurs besoins dans l'actualisation de la Stratégie emploi jeunesse.
L'employabilité est un enjeu de taille pour les jeunes d'expression française d'un bout à l'autre du pays. D'ailleurs, c'est ce que nous entendons souvent sur le terrain et lors des occasions de rassemblement des jeunes de la Fédération de la jeunesse canadienne-française. Les jeunes nous signalent d'importants manquements en ce qui a trait aux possibilités d'emplois en français et dans leurs communautés, et ce, dans toutes les régions du pays.
On nous signale également de nombreux problèmes qui sont des réalités importantes pour les jeunes, notamment en ce qui a trait à leur transition vers le marché du travail. En voici quelques exemples: la difficulté de trouver un emploi dans son domaine d'étude; l'accès à des emplois en français ou même bilingues; la surqualification académique accompagnée, en conséquence, d'un manque d'expérience sur le marché du travail; la dette étudiante élevée, et j'en passe.
Les jeunes aspirent à trouver des emplois dans leur langue et dans leur domaine d'études qui offrent des salaires compétitifs et des durées d'emploi respectables, encore une fois, dans leurs communautés respectives. Ils cherchent également des expériences de travail qui valorisent le bilinguisme ou encore la dualité linguistique dans les milieux de travail.
Heureusement, il existe quelques programmes facilitant l'intégration des jeunes francophones au marché du travail et permettant de développer l'économie des communautés francophones en situation minoritaire, par exemple, Jeunesse Canada au travail. Le sous-volet Jeunesse Canada au travail dans les deux langues officielles est le seul programme de la Stratégie emploi jeunesse ayant pour objectif spécifique les langues officielles.
Depuis 1996, ce programme aide les jeunes Canadiens et les jeunes Canadiennes à développer leurs compétences de travail et à obtenir une expérience d'emploi d'été dans leur seconde langue officielle. Ce programme joue un rôle important auprès des jeunes pour faciliter leur intégration au marché du travail et développer l'économie, notamment celle des communautés francophones en situation minoritaire. C'est un bon début, mais nous pouvons faire mieux.
L'offre de stages pour jeunes diplômés serait également une excellente façon d'appuyer l'intégration des jeunes au marché du travail, mais ce serait également une excellente façon d'apporter une contribution économique, notamment en développant une main-d'oeuvre bilingue partout au pays. Le volet Jeunesse Canada au travail pour une carrière en français et en anglais n'existe présentement que pour créer des stages à l'international. Bien que l'objectif de création de stages au pays existe à l'intérieur du programme, aucun budget n'est présentement alloué à la mise en oeuvre de cet objectif, ce que nous jugeons bien dommage.
Nous espérons donc que le gouvernement du Canada investira davantage et en priorité dans le financement de ces deux programmes existants. Un investissement dans ces programmes permettrait entre autres la création de stages dans des secteurs jugés prioritaires et, plus particulièrement, permettrait aux communautés francophones en situation minoritaire de retenir davantage les jeunes dans leur milieu d'origine en plus de contribuer à la vitalité économique de notre pays.
Le gouvernement s'apprête aussi à réviser et à actualiser la Stratégie emploi jeunesse. Or nous croyons que, pour ce faire, le gouvernement doit adopter une approche exhaustive. Pour tous les ajustements qui seront proposés à cette stratégie, il faudra impérativement prendre en compte la spécificité des jeunes d'expression française et celle des organismes des communautés francophones en situation minoritaire. Cette stratégie est très importante pour les jeunes.
À notre avis, tous les programmes et initiatives de la Stratégie emploi jeunesse doivent respecter et valoriser les deux langues officielles du Canada. Nous avons collectivement la responsabilité de considérer les situations problématiques que vivent les jeunes travailleurs et travailleuses et de trouver des solutions aux obstacles qu'ils ont à surmonter. Il faut leur donner des outils pour développer leur confiance ainsi que leur aptitude à se faire une place sur le marché du travail et à devenir des individus actifs dans la société de même que des agents et agentes de changement dans nos communautés respectives.
Je vous remercie de votre écoute. Nous vous invitons à consulter notre mémoire, qui a été distribué un peu plus tôt et dans lequel vous trouverez de plus amples détails.
Nous demeurons à votre disposition pour répondre à vos questions.
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Le Réseau des carrefours jeunesse-emploi du Québec et les carrefours jeunesse-emploi sont des vecteurs d'innovation sociale en ce qui a trait au développement de projets d'apprentissage expérientiel visant le développement de carrière, l'entrepreunariat, le volontariat et l'insertion socioprofessionnelle.
Présents depuis 20 ans auprès des jeunes du Québec, les carrefours jeunesse-emploi sont des organismes issus de leur milieu qui travaillent de concert avec leurs nombreux partenaires et leur communauté. L'expertise et le travail d'intervention des carrefours jeunesse-emploi auprès des jeunes ont été reconnus par le premier ministre du Québec, M. Philippe Couillard, notamment par la mise sur pied du Créneau carrefour jeunesse dans le cadre de la dernière Stratégie d'action jeunesse, au Québec.
Les carrefours jeunesse-emploi contribuent à créer un filet de sécurité autour des jeunes et permettent à chacun d'entre eux d'atteindre son plein potentiel, que ce soit en matière d'employabilité, de persévérance scolaire, de développement de l'autonomie, d'entrepreneuriat ou d'engagement citoyen. L'OCDE reconnaît le sérieux et la crédibilité des services offerts aux jeunes du Québec par les carrefours jeunesse-emploi. Leurs actions et leurs projets misent sur la diversité, la mixité et la complémentarité. Aucun jeune n'est laissé de côté et chaque projet s'adapte à la réalité de chacun d'entre eux et de son milieu. Le Québec dispose d'un réseau de 110 organisations locales incontournables. Elles sont profondément ancrées dans leur communauté et se consacrent à 100 % à la jeunesse.
L'apprentissage expérientiel est un modèle qui préconise la participation à des activités se situant dans un contexte le plus rapproché possible des connaissances à acquérir, des habiletés à développer et des attitudes à former ou à changer. Nous constatons les bienfaits qu'il procure sur le plan du développement de la confiance en soi, de la construction de l'identité, de la prise en charge de soi, de la sociabilité et du désir d'engagement. Ces compétences du XXIe siècle se développent par l'entremise de divers projets réalisés dans les carrefours jeunesse-emploi. Il s'agit notamment de stages, de simulations professionnelles, de plateaux de travail, de l'école au Carrefour, de bénévolat, d'entrepreneuriat, de volontariat ou d'implication sociale.
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Tout comme le Groupe d'experts sur l'emploi chez les jeunes le mentionne, nous sommes d'avis que les jeunes qui contribueront au filet de sécurité sociale du Canada ont besoin de possibilités et de soutien pour s'adapter à un monde du travail en évolution.
L'OCDE attire notre attention sur la polarisation du marché du travail actuel et ses dangers. Par conséquent, il est essentiel de miser sur la qualité des emplois et sur une plus grande inclusivité, afin de résister aux crises et de s'adapter aux évolutions technologiques.
Malgré un contexte économique qui semble favorable, les jeunes restent plus durement touchés par le chômage et la précarité. C'est pourquoi il est indispensable de consolider, de développer et d'adapter les services aux besoins de chaque jeune et de leur milieu. Les inégalités scolaires, et plus largement, les inégalités sociales, structurent les rapports des jeunes au travail et à l'emploi. Parce que les jeunes qui fréquentent les carrefours jeunesse-emploi ont des parcours familiaux, scolaires et professionnels qui ont pu être marqués par de multiples difficultés, l'approche globale est plus que jamais adaptée aux situations de la jeunesse en vue d'une insertion socioprofessionnelle durable.
En se centrant sur l'approche expérientielle, les jeunes mènent à bien un projet collectif. Les carrefours jeunesse-emploi permettent alors à ces jeunes d'apprendre de leurs expériences pour mieux se construire et, in fine, aller vers une formation ou vers un emploi durable.
En offrant à tous les jeunes la possibilité de suivre des formations, d'occuper un emploi qui leur ressemble ou de mettre en oeuvre un projet citoyen ou d'entrepreneuriat, les carrefours jeunesse-emploi leur permettent de réaliser une expérience souvent réservée aux plus favorisés, et permettent ainsi à chaque jeune de développer son plein potentiel.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie les témoins d'être présents aujourd'hui. Ils sont les premiers témoins que nous rencontrons dans le cadre de cette étude.
D'entrée de jeu, je dirai que deux groupes se dessinent.
Il y a ceux qui n'ont pas les aptitudes et les profils nécessaires pour accéder au marché du travail, ceux qui ont des difficultés dans la vie. Je pense notamment à ce qu'ont dit Mme Broome et les représentants des CJE.
Ensuite, il y a ceux qui proviennent du secteur professionnel ou du secteur régulier.
Je vais commencer par parler du secteur professionnel et je reviendrai peut-être sur ceux qui ont des difficultés d'accès au marché du travail. J'aimerais donc revenir sur l'exemple de nos soudeurs.
[Traduction]
Monsieur Tadic, merci de vous joindre à nous aujourd’hui. Je m'appelle Steven Blaney. J’ai eu la chance de vous rencontrer il y a quelques semaines à Ottawa.
Vous avez dit que la pénurie de compétences est le plus gros problème. Pouvez-vous me donner un aperçu de la pénurie de compétences dans l’industrie du soudage et me parler un peu de votre programme Acorn, que vous avez lancé pour la combler?
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Merci, monsieur le président.
Je remercie l'ensemble des témoins de leurs présentations.
Au Québec, d'ici sept ans, plus d'un million d'emplois devront être comblés.
Je représente une circonscription qui connaît une pénurie de la main-d'oeuvre, et j'espère sincèrement que notre étude va nous permettre de trouver des moyens de mieux faire le pont entre les emplois disponibles et les chercheurs d'emplois.
Ayant moi-même été la directrice d'une ressource d'hébergement pour des jeunes en difficulté, je sais bien que les carrefours jeunesse-emploi n'aident pas seulement les jeunes en difficulté. Dans ma circonscription, il y a deux CJE, soit Espace carrière, à Saint-Hyacinthe, et le Carrefour jeunesse-emploi Comté de Johnson, à Acton Vale.
Je sais que vous aidez des décrocheurs comme des diplômés universitaires qui sont dans une situation de sous-emploi. Vu notre champ de compétence, nous sommes plus particulièrement intéressés par les actions posées auprès des jeunes nouveaux immigrants, mais aussi celles posées auprès des jeunes Autochtones.
Ma première question comporte deux volets.
À votre connaissance, y a-t-il des carrefours jeunesse-emploi qui travaillent auprès des jeunes nouveaux immigrants ou des jeunes Autochtones?
Si vous n'avez pas ces renseignements sous la main, vous pourrez nous les faire parvenir plus tard.
Notre étude pourrait aussi nous mener à recommander un transfert plus important vers le gouvernement du Québec et les autres gouvernements provinciaux afin de soutenir les approches les plus prometteuses auprès de ces clientèles.
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Je vous remercie de votre question.
Il y a différents projets, et ils varient d'une région à l'autre, puisqu'ils répondent aux besoins des jeunes et de leurs communautés.
Je vais donner quelques exemples de projets qui ont été réalisés et qui permettent aux jeunes de développer leurs compétences, entre autres.
Par exemple, l'École autrement est un projet du CJE Les Etchemins qui permet à des jeunes ayant quitté l'école de suivre une formation qui leur permettra par la suite d'occuper l'emploi qu'ils désirent. Ce projet s'adresse aux jeunes décrocheurs. Le programme est en lien avec l'école, et il leur permet d'accumuler des crédits scolaires. Cela se fait vraiment de cette façon. Ce qui diffère du milieu scolaire, c'est que l'accompagnement est réalisé à même le CJE. Des professionnels de la commission scolaire viennent au CJE pour favoriser l'apprentissage et pour permettre l'acquisition des connaissances. Il s'agit de l'un des programmes.
Le CJE des comtés de Richmond et Drummond-Bois-Francs, quant à lui, a mis sur pied l'Atelier « Touche du bois », où l'on utilise le bois pour permettre aux jeunes de développer des compétences telles que la gestion de projets. En effet, les jeunes doivent réaliser un projet entrepreneurial. Ils doivent donc trouver le produit qu'ils vont bâtir, gérer l'inventaire et trouver comment ils en arriveront à vendre leur produit. Ainsi, ils acquièrent des compétences qui vont leur permettre d'intégrer un emploi. Il ne s'agit pas d'un programme qui les mènera nécessairement à un emploi dans ce domaine, mais il va leur permettre de développer des compétences.
Mme Broome a parlé du développement de l'estime de soi, une chose essentielle pour les jeunes qui ont eu des difficultés et des parcours difficiles. Ces jeunes ont besoin de développer leur estime d'eux-mêmes et de participer à des projets qui leur permettront de reprendre confiance en eux, mais aussi de se remettre en mouvement et de développer des compétences transférables.
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Le passé récent en matière de politique éducative au Canada indique que nous ne sommes pas très doués pour ce type de prévision. Nous avons tenté par trois fois de prévoir ce que le marché du travail deviendrait dans 10 ans et, chaque fois, nous nous sommes largement trompés.
Quand j'étais jeune, tous les étudiants voulaient devenir des programmeurs informatiques. Puis, est apparue une série formidable d'outils logiciels, comme la suite Microsoft et d'autres, et tout d'un coup, nous n'avons plus eu besoin de programmeurs, car il existait de bons programmes. Puis nous sommes passés aux applications et les jeunes commencent à apprendre le langage de programmation Swift et les technologies d'Apple, et ainsi de suite. Nous n'avions rien prévu de tout cela, du moins d'un point de vue éducatif.
Je souhaite que les étudiants fassent preuve de souplesse dans leur apprentissage, qu'ils développent leur capacité de structurer leurs connaissances et de les appliquer à des contextes encore inexplorés, car, dans un certain sens, tenter de prédire jusqu'où l'intelligence artificielle nous conduira peut s'avérer assez risqué. En qualité d'éducateur, je dois m'assurer que mes étudiants soient prêts à faire face à des situations que je ne saurais prévoir, et c'est ce que nous nous efforçons de faire, en grande partie.
Nous sommes en train d'adopter un programme de cours sur certaines des nouvelles techniques de fabrication de pointe et de maintenance de machines qui sont requises dans la nouvelle économie. Mais encore là, il faut faire preuve de beaucoup de souplesse, car ces secteurs évoluent beaucoup plus rapidement que la vitesse d'adaptation des systèmes publics.
Pour revenir à l'Association canadienne de soudage, Dan, vous avez mentionné qu'il y a une pénurie de personnel qualifié, et pourtant le métier de soudeur offre d'intéressantes possibilités aux jeunes.
Dans votre exposé, vous avez parlé d'un pipeline. Le Canada a pris une autre direction. Parmi les administrations canadiennes — qu'elles soient fédérales, provinciales ou municipales — certaines appuient le choix des pipelines comme étant la façon la plus sûre de transporter des ressources naturelles, mais d'autres, non.
Au sein du gouvernement actuel, personne ne veut de pipelines. Est-ce que cela peut avoir une incidence sur les emplois potentiels et la formation...
Je me fait chahuter, monsieur le président.
Est-il possible que cela ait une incidence sur la planification de la formation en soudage ou les besoins en soudage resteront-ils les mêmes?
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Les industries recrutent au Canada. Un employeur face à des délais de livraison dans le cadre d'un projet doit trouver une façon de terminer à temps pour éviter des pénalités, et il n'a d'autre choix que d'offrir des primes et des salaires plus élevés à des gens de métier hautement qualifiés provenant d'autres entreprises, cela pour livrer les produits dans les délais impartis.
C'est un problème à régler. La seule façon d'y parvenir est d'encourager plus d'employeurs à embaucher des apprentis. C'est pourquoi nous sommes en train de sillonner le pays pour rencontrer les employeurs et promouvoir notre idée. Jusqu'à maintenant, nous avons remporté beaucoup de succès, nous avons signé des ententes avec un certain nombre d'employeurs dans la région d'Hamilton, où sera basé ce premier consortium industriel.
Comme la majorité de ces entreprises n'ont jamais embauché d'apprentis, nos échanges avec elles sont très constructifs. Nous amenons les employeurs à modifier leur mentalité et leur sensibilité à l'égard de la formation des apprentis, et nous constatons déjà le changement. Nous voyons des directions d'entreprises enthousiasmées par la formation d'apprentis.
Nous sommes convaincus par ce modèle. Nous croyons que ce sera une réussite. Nous croyons que l'industrie a besoin d'effectuer un virage à 180 degrés en ce qui concerne la formation des apprentis. Il suffit de se rappeler que le modèle actuel est en place depuis des siècles et que les entreprises embauchent des apprentis et les forment du mieux qu'ils peuvent, avec les ressources dont ils disposent. Cependant, permettre aux apprentis de travailler en rotation pour un certain nombre d'employeurs sera bénéfique pour leur apprentissage. Cela renforcera leur confiance, et cette confiance se reflétera sur la qualité, la productivité et la rentabilité de notre industrie.
Une main-d'oeuvre hautement qualifiée ouvre la voie à l'innovation et à la créativité, et c'est dans cela que nous devons investir maintenant. Nous devons chercher à créer des possibilités de développement des compétences.
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Pour que les choses soient bien claires, nous savons que les gens qui bénéficient de ces programmes ont été laissé pour compte à un moment donné, mais nous venons tout juste d'annoncer une stratégie nationale sur le logement de 40 milliards de dollars. Nous voulons que les gens soient logés convenablement, qu'ils aient un foyer.
Nous avons presque doublé le budget du programme Emplois d'été Canada, ce qui en dit long, mais ce n'est pas assez. Nous venons d'annoncer 10 000 stages rémunérés par Mitacs. Au cours des deux dernières années, nous avons annoncé 8 milliards de dollars pour le logement et l'éducation des Autochtones. Nous avons augmenté les bourses d'études. Nous avons facilité les prêts étudiants.
Si je suis ici aujourd'hui, c'est pour trouver des solutions à la question de savoir comment nous pouvons aider les gens en difficulté à s'en sortir, et non pas pour pointer qui que ce soit du doigt, et c'est pourquoi les programmes du collège Kwantlen sont essentiels.
De plus, pour ce qui est du programme de formation Connexion compétences, j'essaie de déterminer de quelle façon nous suivons les résultats des efforts déployés par des organisations comme la vôtre.
Les jeunes trouvent-ils un travail après vous avoir consulté? Si ce n'est pas le cas, pourquoi? Où résident les difficultés? Pouvez-vous me dire, d'après votre expérience, quelle est la pièce manquante du casse-tête?