Bonjour à tous.
[Français]
Je vous souhaite la bienvenue à la 127e réunion du Comité permanent de l'accès à l'information, de la protection des renseignements personnels et de l'éthique de la Chambre des communes.
Conformément à l'article 108(3)h) du Règlement et à la motion adoptée par le Comité le mardi 7 mai 2024, le Comité reprend son étude sur la conformité d'un ministre à la Loi sur les conflits d'intérêts.
[Traduction]
Avant de commencer, j'aimerais mentionner quelques règles de régie interne.
D'abord, le Comité a reçu énormément d'informations au cours de l'été. Je m'attends donc, monsieur le ministre, à ce que certaines questions soient très pointues aujourd'hui.
Ensuite, je voudrais réduire au minimum les interruptions. Je rappelle aux membres du Comité que tous les commentaires doivent être adressés à la présidence, et non pas aux collègues d'en face. Je serai intraitable sur ce point.
J'aimerais enfin souligner encore une fois que pour faire leur travail, les interprètes doivent entendre les questions et les réponses. Il faut laisser les intervenants poser leurs questions et fournir une réponse, peu importe si le contenu vous plaît ou non. N'oubliez pas que vos collègues ont le droit de poser n'importe quelle question liée au sujet à l'étude, y compris celles que vous n'aimez pas.
Sur ce...
Madame Khalid, à quel sujet voulez-vous intervenir?
:
Monsieur le président, chers collègues, je vous remercie de m'avoir invité.
Les membres du Comité et tous les autres parlementaires ont l'obligation d'adopter une conduite conforme à l'esprit et à la lettre des règles d'éthique des titulaires de charge publique au Canada. C'est exactement ce que j'ai fait pendant mes années de vie publique.
Comme je l'ai expliqué au Comité au printemps dernier, je respecte le rôle de l'opposition qui est de demander des comptes du gouvernement sur des enjeux importants. Toutefois, je n'apprendrai rien à personne en disant que les conversations sur la reddition de comptes sont souvent empreintes de partisanerie. Cela transparaît particulièrement dans la conduite des députés conservateurs au Parlement.
Les discussions sur la réputation et l'éthique des individus qui s'occupent de leurs affaires financières à la suite d'une élection ne sont ni productives ni impartiales lorsqu'elles sont contaminées par les soupçons et la mauvaise foi. Pour assurer le traitement équitable des débats, nous avons un commissaire à l'éthique, non partisan et indépendant, chargé de nous conseiller, de nous aider à nous conformer à nos obligations légales et de trancher lorsque des préoccupations sont soulevées.
Dans cette optique, je suis heureux de dire au Comité que le commissaire à l'éthique m'a écrit pour me dire qu'il avait terminé son évaluation, notamment l'examen de mes relevés téléphoniques. Pour la troisième fois, il est parvenu à la conclusion qu'il n'y avait pas lieu de s'inquiéter. Pour lui, le dossier est clos.
[Français]
Pour garantir l'impartialité du Parlement, un commissaire à l'éthique non partisan et indépendant est chargé de nous conseiller, de veiller au respect de nos obligations légales et de statuer sur les questions susceptibles d'être soulevées. Dans cet esprit, je suis très heureux d'informer ce comité que le commissaire à l'éthique m'a écrit et qu'il m'a dit qu'il avait terminé son évaluation, y compris l'examen de mes relevés téléphoniques. Pour la troisième fois, il est parvenu à la conclusion qu'il n'y avait aucune raison de s'inquiéter et qu'il considérait l'affaire comme close.
[Traduction]
Je remercie le commissaire à l'éthique et son bureau d'avoir examiné les faits et les preuves et de m'avoir confirmé une fois de plus qu'il ne voyait aucune raison de croire les allégations véhiculées à mon sujet par les médias et par les députés conservateurs.
Chers collègues, le commissaire n'a aucune raison de croire ces allégations, car elles sont tout simplement fausses. Cela dit, je reconnais que cette affaire est devenue une distraction. Je regrette sincèrement et je trouve malheureux les attaques partisanes découlant des propos en question et les effets qu'elles ont eus sur ma famille et mon entourage.
J'admets avec le recul que je n'aurais pas dû faire des affaires avec M. Anderson. Même si ces affaires n'ont eu aucune incidence sur mes fonctions de ministre et que j'ai toujours respecté mes obligations éthiques, je vois nettement, avec le recul, qu'il n'est pas souhaitable d'être associé aux actions et aux choix de cet individu.
[Français]
Chers collègues, avec le recul, je considère que je n'aurais pas dû faire affaire avec M. Anderson. Bien que cela n'ait eu aucune incidence sur mes fonctions de ministre et bien que j'aie toujours respecté mes obligations éthiques, il est clair, avec le recul, que ce n'est pas une personne dont j'aimerais que les actes et les choix se répercutent sur moi.
[Traduction]
Comme vous, j'ai été grandement préoccupé par le témoignage de M. Anderson. Je pense aussi comme vous que M. Anderson a une obligation envers le Comité, soit celle de décrire honnêtement les faits, ce qui permettrait en outre de confirmer que je ne suis pas impliqué dans cette affaire.
Si M. Anderson désignait quelqu'un d'autre que moi dans ses messages textes, il devrait divulguer le nom de cette personne au Comité. S'il utilisait mon nom à mon insu et sans ma permission, il devrait aussi le dire au Comité. Je ne sais pas ce qu'il en est, mais je peux affirmer avec certitude que je n'ai pas participé aux conversations en question. Je n'ai pas envoyé ces messages à M. Anderson. Je n'ai pris part à aucune transaction ou relation d'affaires avec le Ghaoui Group. Toute affirmation qui laisserait entendre le contraire est fausse.
Par souci de transparence, j'ai envoyé de ma propre initiative mes relevés des 6 et 7 septembre à la greffière du Comité ce matin. Je les avais déjà soumis au commissaire à l'éthique à la demande de ce dernier et avant d'avoir reçu la lettre la plus récente qu'il m'a adressée à ce sujet. Je suis persuadé que ces documents vont appuyer ce qui est tout simplement la vérité. Peu importe ce qui est arrivé, je n'y ai pas participé, et j'invite les membres du Comité à le constater par eux-mêmes en prenant connaissance des documents que j'ai soumis.
Je remercie encore une fois le commissaire à l'éthique d'avoir examiné les preuves de manière impartiale et d'avoir confirmé pour une troisième fois qu'il n'y avait aucune raison de s'inquiéter.
[Français]
Chers amis, je suis ici pour vous apporter des clarifications sur cette affaire, même si je n'étais pas impliqué dans les questions que vous avez.
[Traduction]
Cela dit, je comparais aujourd'hui pour fournir le plus de précisions possible même si je n'étais pas impliqué dans les événements qui semblent susciter des questions au Comité. Ayons une conversation sur les faits qui transcende les accusations sans fondements et les insinuations. Remettons-nous au travail pour obtenir des résultats pour les Canadiens.
Merci, monsieur le président.
:
Madame Shanahan, je suis heureux de mettre cet appel en contexte.
Il s'agit des documents et des dates supplémentaires que le commissaire à l'éthique a examinés avant sa lettre du 12 septembre. Le 6 septembre, lorsque j'étais en route pour Vancouver, j'ai reçu un appel que je n'ai pas pu prendre concernant le compte de GHI. Ils se servaient de l'information qu'ils avaient dans leurs dossiers pour essayer de joindre quelqu'un de l'entreprise.
Même si je ne faisais plus partie de l'entreprise depuis plus d'un an, j'ai reçu un message vocal converti en texte concernant le compte de Global Health Imports avec Purolator. J'ai envoyé un message texte à M. Anderson pour l'informer de ce message vocal. Il m'a ensuite appelé à 11 h 29, heure des Rocheuses, un appel qui a duré une minute. À 11 h 30, heure des Rocheuses, cet appel a pris fin. Nous n'avons parlé que du compte. C'est tout. J'ai transmis les messages de Purolator à M. Anderson, et la conversation a pris fin.
Tout cela est clairement mentionné dans les documents que j'ai fournis au commissaire à l'éthique et que nous avons fait parvenir de façon proactive au Comité aujourd'hui à titre d'information, et c'est après avoir examiné ces messages que le commissaire à l'éthique m'a écrit le 12 septembre et a décidé de ne pas enquêter et de clore cette affaire.
Si vous me le permettez, madame Shanahan, le commissaire a dit que sur la base des renseignements que je lui avais fournis et en l'absence de toute preuve lui donnant des raisons de croire que j'aurais pu exploiter ou gérer GHI en contravention de la loi, il considérait que l'affaire est close.
:
Merci beaucoup de cette précision, monsieur le ministre. Je suis certaine que M. Barrett vous en sait gré également.
[Français]
Monsieur le ministre Boissonnault, j'aimerais maintenant parler en français.
Mes concitoyens de Châteauguay—Lacolle, bientôt Châteauguay—Les jardins de Napierville, s'intéressent beaucoup à cette question, parce qu'ils entendent souvent parler de ce qu'on peut appeler les « faux scandales ». On me demande ce qui se passe à Ottawa quand il est question d'un conflit d'intérêts ou de quelque chose qui n'est pas correct.
Chaque député qui arrive à Ottawa collabore avec le Bureau du commissaire aux conflits d'intérêts et à l'éthique en ce qui concerne ses intérêts publics et personnels. Le député possède peut-être une entreprise, ou il en a possédé une, un portefeuille d'actions et des propriétés, par exemple. Plusieurs députés ont beaucoup de propriétés. J'imagine que l'analyse de la situation prend beaucoup plus de temps pour certains que pour d'autres.
Pouvez-vous nous dire comment fonctionne ce processus?
Comme vous l'avez mentionné, madame Shanahan, il existe un processus très important. Quand nous sommes députés, nous avons tous des responsabilités légales. Il faut se conformer à la Loi sur les conflits d'intérêts et respecter l'éthique.
Quand on devient ministre, le processus est beaucoup plus complexe. Il faut passer du temps avec le commissaire et ses agents. Le ministre doit fournir ses relevés bancaires, tous les documents concernant ses investissements, toutes les informations sur sa conjointe ou son conjoint et sur l'entreprise ou les entreprises qu'il gère. Ce qu'il faut savoir, c'est que le commissaire examine tous ces documents. Ensuite, il y a des discussions sur la façon dont on pourrait, le cas échéant, transférer des biens, des actions ou quoi que ce soit d'autre pour être conforme à la Loi. Le processus peut durer plusieurs mois. Dans mon cas, il a fallu six mois avant que tout soit réglé. De plus, il faut faire une mise jour annuelle de toutes les informations personnelles. C'est un autre aspect très important
La meilleure façon d'expliquer cela à nos concitoyens consiste peut-être à utiliser une analogie sportive: un arbitre est là pour établir si on suit les règles et, dans notre cas, c'est le commissaire aux conflits d'intérêts et à l'éthique. Ce dernier a indiqué, non seulement une fois mais trois fois, que les allégations des conservateurs et celles qui se sont trouvées dans les médias n'étaient effectivement que des allégations et que, finalement, il considère le dossier clos.
:
C'est une question que je poserais à vos collègues.
Je pense que certains membres autour de la table, des députés conservateurs, ne croient pas à la vérité ni aux déclarations du commissaire à l'éthique.
C'est dommage, parce que c'est l'arbitre. C'est un haut fonctionnaire du Parlement. On paie son salaire, on lui fournit une équipe, et, quand un haut fonctionnaire du Parlement se prononce sur des questions personnelles, des questions d'affaires, des questions de conformité à la Loi, il est important de le croire sur parole. Selon moi, c'est important.
Monsieur Villemure, je vous dis, ainsi qu'à vos concitoyens, que je prends très au sérieux mon assermentation comme député et ministre. C'est pour cette raison que je comparais ici une deuxième fois, afin qu'on mette fin à cette question et que je réponde très clairement aux questions des honorables députés.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Monsieur le ministre, la dernière fois que vous avez comparu devant le Comité, le Comité avait des messages textes en main datés du 8 septembre faisant référence à un « Randy ». Vous avez dit que le Randy auquel on faisait référence dans ces messages textes n'était pas vous. Votre bureau a même publié une déclaration disant que vous étiez à Vancouver et que vous n'aviez pas accès à des appareils électroniques, et que vous n'avez fait aucun appel téléphonique pendant la période en question le 8 septembre.
Depuis votre comparution devant le Comité, nous avons reçu une nouvelle série de messages textes datés du 6 septembre qui parlent d'un Randy à Vancouver. Vous, Randy — par votre entremise, monsieur le président —, étiez à Vancouver, et maintenant vous dites au Comité que vous avez parlé à Anderson. Vous avez envoyé un message texte à Anderson. Vous n'avez pas dit cela auparavant. Vous avez donné au Comité l'impression de n'avoir eu aucune communication avec Anderson, et vous dites maintenant que vous en avez eue.
Je dirais, monsieur Boissonnault — par votre entremise, monsieur le président —, qu'il s'agit d'une omission importante. C'est une fausse déclaration sur des faits importants.
Pourquoi n'avez-vous pas dit toute la vérité la dernière fois que vous avez comparu devant le Comité? Pourquoi n'apprend‑on cela que maintenant? Est‑ce parce que vous avez besoin d'une nouvelle justification?
:
Monsieur Boissonnault, personne ne vous croit. Après avoir induit le Comité en erreur en omettant un fait important, vous avez perdu le bénéfice du doute.
Vous n'avez pas encore expliqué comment il se fait qu'il y ait neuf messages textes faisant référence à « Randy », alors que le seul Randy à GHI, qu'il n'y ait jamais eu, était vous. Vous déteniez 50 % des parts. Vous avez un message texte qui vous situe à Vancouver. Vous étiez à Vancouver. Vous avez maintenant admis que ce jour‑là, vous avez parlé à nul autre qu'Anderson et lui avez envoyé un message texte, ce dont vous n'avez pas parlé tant que vous n'avez pas eu le choix de le faire, parce que vous vouliez couvrir vos arrières.
Très simplement, monsieur Boissonnault, pensez-vous que les Canadiens sont stupides? Tout le monde sait que c'est vous. Le Randy dans les messages textes et le Randy dans l'escroquerie d'un demi-million de dollars, c'est vous. Vous, monsieur, manquez de caractère et de jugement pour siéger au Cabinet. Si vous aviez de l'intégrité, vous démissionneriez.
:
Monsieur le ministre, malgré tous vos efforts, cette histoire n'est pas près de disparaître. Les soupçons planeront sur vous jusqu'aux prochaines élections, après quoi vous serez à la recherche d'un nouvel emploi.
Examinons les faits.
Le Ghaoui Group ne connaissait qu'un seul Randy, et ce Randy était un ministre du gouvernement du Canada. Il s'agit de vous-même. À toutes les périodes pertinentes avant votre élection, vous étiez dans un partenariat à parts égales avec M. Anderson. Pendant la période où vous avez travaillé pour l'entreprise avec M. Anderson, vous étiez en fait la seule personne nommée Randy.
Monsieur Anderson, qui vous déçoit profondément aujourd'hui, bien que vous ne l'ayez pas mentionné lors de votre première comparution, a menti de manière flagrante au Comité sur la question d'avoir menti aux Canadiens et à la presse en affirmant qu'il y avait un autre Randy. Il a également promis de fournir au Comité des détails sur l'identité de l'autre Randy, mais — quelle surprise, monsieur le ministre — il n'a pas pu le faire parce qu'en le faisant, il vous aurait identifié.
Nous découvrons maintenant que le 6 septembre, vous avez communiqué par message texte et par téléphone avec M. Anderson, alors que vous nous aviez assuré, lors de votre première comparution devant le Comité, que vous n'aviez eu aucune communication avec lui. C'est très suspect, monsieur Boissonnault.
De plus, vous savez très bien que lorsqu'un ministre assume un rôle de gestion ou un rôle opérationnel, cela enfreint les lois en matière d'éthique. Vous auriez pu demander à un membre de votre personnel de communiquer avec M. Anderson. Vous auriez pu simplement dire au service de messagerie que vous n'aviez rien à voir avec l'entreprise et que le service devait traiter avec M. Anderson, car ce n'était pas de votre ressort. Au lieu de cela, vous avez décidé de vous en occuper personnellement et de traiter directement avec M. Anderson. Ce sont là des faits incontestables.
Maintenant, vous vous appuyez également sur le fait que vous avez fait preuve de diligence raisonnable à l'égard de notre comité et du commissaire aux conflits d'intérêts et à l'éthique. Je vous ai demandé expressément de nous fournir tous les détails, y compris tous les messages textes qui se trouvent sur tous vos appareils. Vous ne l'avez pas fait, monsieur le ministre. Vous n'avez donné au Comité qu'une seule série d'enregistrements provenant d'un seul appareil. On m'a laissé entendre que vous aviez dit au commissaire à l'éthique que vous possédiez deux appareils.
Encore une fois, le commissaire à l'éthique n'est pas un enquêteur. Il n'a pas les mêmes pouvoirs d'enquête que les organismes d'application de la loi. Il ne peut pas utiliser des ordonnances de communication pour obliger les fournisseurs de services à confirmer vos déclarations. Le commissaire à l'éthique doit croire de bonne foi que vous êtes honnête. J'ai de sérieuses réserves quant à votre honnêteté, tout comme les Canadiens.
Fournirez-vous au Comité l'historique de tous les textes messages qui se trouvent sur tous vos appareils et nous direz-vous combien d'appareils vous aviez en votre possession à l'automne 2022?
:
Non, mais dans le cadre de votre processus de divulgation, vous seriez tenus d'en informer le commissaire et de lui fournir tous les documents nécessaires. Pour s'assurer d'être conforme à la loi, un ministre doit organiser ses anciennes affaires privées d'une manière conforme à la loi.
Par exemple, s'il détient personnellement des actions activement négociées, il doit s'en défaire ou les vendre. Il ne peut même pas les placer dans un fonds fiduciaire sans droit de regard. J'ai respecté toutes ces règles.
Si vous me le permettez, monsieur Housefather, je tiens à déclarer, pour que le Comité l'entende à nouveau, que j'ai soumis tous les messages qui se trouvaient sur tous mes appareils pour la date demandée, soit le 8 septembre, et que j'ai maintenant fait la même chose pour le 6 septembre.
Il est tout simplement faux de dire que je n'ai pas répondu à la demande du Comité.
Je pense que l'on peut se demander...
Vous êtes ici parce que M. Anderson a choisi de faire référence à « Randy » dans plusieurs messages textes. C'est la raison pour laquelle nous sommes ici. Il y a des gens qui prétendent que vous êtes ce Randy. Il n'y a aucune preuve de cela. Tout ce que nous savons, c'est que soit M. Anderson connaît quelqu'un d'autre qui s'appelle Randy, et il doit expliquer au Comité de qui il s'agit, soit il a utilisé votre nom de manière trompeuse avec plusieurs de ses clients en essayant de vous impliquer d'une manière ou d'une autre — peut-être qu'un ministre de la Couronne était impliqué — et en essayant de se donner plus d'importance.
Cependant, la seule personne, monsieur le ministre, qui peut réellement répondre à cette question est M. Anderson, n'est‑ce pas? Vraisemblablement, aucune des autres personnes au sujet desquelles M. Bains vous a interrogé — c'est‑à‑dire la liste des personnes que vous ne connaissiez pas — ne saurait si M. Anderson a échangé des textes messages avec vous ou s'il ne l'a pas fait. Est‑ce exact?
:
Monsieur le président, vous savez, je suis encore en train de trouver mes repères à ce comité. Cependant, d'après ce que j'ai entendu aujourd'hui, et compte tenu du temps que j'ai eu pour examiner les témoignages précédents, les travaux du Comité jusqu'ici et la clarification que...
Je rappelle que le commissaire aux conflits d'intérêts et à l'éthique a examiné cette question. Je souligne qu'il s'agit d'un commissaire indépendant. Le commissaire n'est pas là pour se faire du capital politique. Le commissaire est là pour examiner les faits et interroger la personne visée. Le commissaire agit en vertu d'une loi que nous avons adoptée ici, au Parlement, pour traiter des questions de conflits d'intérêts, qu'elles visent des députés ou des ministres.
Ce n'est pas une, ni deux fois, mais trois fois que ce commissaire a tiré la même conclusion, puis a produit une lettre ou un rapport afin de dire que cette allégation ne résiste pas à un examen minutieux.
Je pense que ce sera intéressant. Je sais que la question sera abordée dans le cadre d'une autre étude, mais comme l'examen du travail du commissaire fait partie du mandat du Comité, nous pouvons mieux comprendre. Je pense que c'est M. Green qui remettait en question la qualité du travail du commissaire et ce qu'il peut et ne peut pas faire, entre autres.
Je ne sais pas. Si nous commençons à avoir un tribunal de...
M. Matthew Green: C'était la portée que je remettais en question.
Mme Brenda Shanahan: C'était la portée. D'accord. Cependant, si nous commençons à nous doter de pouvoirs judiciaires en matière de conflits d'intérêts, je pense que ce sera une tout autre paire de manches. Ce pourrait être utilisé, par exemple, comme arme politique ou partisane contre quiconque, de l'avis de la majorité, devrait en être la cible. C'est là que j'ai vraiment l'impression que...
Vous savez, j'ai lu les témoignages. Je les ai relus. J'ai bien écouté toutes les questions qui ont été posées. J'ai posé mes propres questions. Il n'y a vraiment rien d'autre à dire. Tout a clairement été réglé.
Monsieur le président, je veux simplement...
[Français]
Parfois, les citoyens de ma circonscription me demandent ce que sont les comités et ce qu'ils font. Comme ils entendent des choses, ils me demandent comment ils peuvent vérifier le travail des députés et des ministres.
Tout à l'heure, j'ai fait référence à de faux scandales. Les citoyens me demandent ce qui se passe à Ottawa et me disent qu'il doit bien y avoir un moyen de vérifier les allégations. Ils veulent avoir confiance en leurs députés, en leurs ministres. Ils me demandent pourquoi on crie toujours aux faux scandales. Ils observent tout cela, ils entendent parler de textos, de Purolator et d'autres choses.
Ils se demandent si c'est pour cela qu'ils envoient à Ottawa des députés qui vont gagner de bons salaires. Nous savons très bien ce que nous gagnons comme salaire, les budgets que nous avons et la part dédiée aux employés que nous engageons. Est-ce pour regarder les textos de députés au sujet d'un compte Purolator? C'est vraiment bizarre.
Je suis très contente de la réponse que le ministre a donnée aujourd'hui. Je pense que je vais faire un petit clip et le publier sur les médias sociaux. Ce n'est pas vraiment de ma génération, mais je fais de mon mieux. Je veux montrer aux gens la réponse du ministre, afin qu'ils sachent en quoi consiste le processus d'enquête du commissaire et ce que le ministre a répondu à ses questions, pour ceux qui se demandent si ce processus est exhaustif et digne de confiance. Quand je leur montre qu'il s'agissait de textos concernant un compte Purolator... À ce sujet, je n'ai pas eu l'occasion d'entendre le témoignage de M. Anderson, mais, d'après ce que m'ont rapporté mes collègues, ce n'est pas quelqu'un de très fiable. Il y a peut-être quelque chose à examiner de ce côté-là, mais on ne parle pas de lui, n'est-ce pas? On parle du ministre, et le ministre a fourni toutes ses informations et toutes ses communications. Je me demande ce qui arriverait si on avait le droit de fouiller le téléphone de tout le monde.
J'étais ici, au Comité permanent de l'accès à l'information, de la protection des renseignements personnels et de l'éthique, quand celui-ci s'est penché sur l'utilisation des adresses courriel et des ressources du Parlement par les partis politiques. Je pense que MM. Cooper et Barrett étaient là. En 2019, en 2020, et même en 2021, je recevais encore des courriels pour des collectes de fonds de la part du Parti conservateur du Canada, puisque j'en ai déjà fait partie, et de certains députés qui avaient été envoyés à partir de leur adresse courriel du Parlement. C'était particulier. J'aurais dû proposer qu'on se penche sur l'utilisation des ressources parlementaires à des fins partisanes. Peut-être que j'en aurai de nouveau l'occasion. Cela pourrait être intéressant, alors je vais en prendre note pour y revenir à un autre moment.
Cette motion-ci ne vise vraiment qu'à faire une chasse aux sorcières. En fait, ce n'est même pas une chasse aux sorcières, puisqu'il n'y a pas de sorcières. Les lapins sont
[Traduction]
... rentrés dans leur terrier. Les lapins sont partis.
[Français]
Il n'y a pas de sorcières. Il n'y a rien. Il n'y a que quelques textos et une histoire plate concernant un compte Purolator. Je pense qu'il nous est tous arrivé, en faisant affaire avec une entreprise, par exemple, de donner nos informations et notre numéro de téléphone et de recevoir un appel nous disant d'envoyer un colis à quelqu'un d'autre. Ce sont des affaires vraiment plates, mais cela peut donner lieu à des discussions très intéressantes et permettre à des gens qui ne font pas confiance au processus d'émettre des hypothèses. C'est certainement le cas des conservateurs. Je constate que M. Green ne fait pas confiance au travail du commissaire aux conflits d'intérêts et à l'éthique. J'aimerais qu'il m'explique exactement ce qu'il aimerait avoir de sa part. Manifestement, mes collègues ne trouvent pas que son travail est assez exhaustif.
Pour ma part, je suis une simple députée — je n'ai pas vraiment un gros portefeuille et je n'ai pas fait des affaires non plus —, et je trouve qu'il suit très bien les dossiers. Il nous pose des questions, il fait un suivi, il nous donne des dates limites à respecter et toutes les informations que nous fournissons finissent par être rendues publiques. J'imagine que cela fait une lecture très intéressante et très pertinente, non seulement pour d'autres députés, mais aussi pour tous les employés qui travaillent ici.
Il y a assurément une raison pour laquelle le Parlement a mis en place le Commissariat aux conflits d'intérêts et à l'éthique. Il ne fallait pas seulement avoir un moyen normal pour que le public puisse connaître le profil des députés. La population a le droit de savoir cela parce que nous avons la responsabilité de millions et de milliards de dollars. C'est encore plus vrai pour les gens qui forment le gouvernement.
Par ailleurs, je ne suis pas certaine du moment où la Loi sur les conflits d'intérêts a été promulguée. Je pense que c'était au cours des années 1980 ou 1990. Les analystes peuvent m'aider là-dessus. C'est la loi qui a créé le Commissariat aux conflits d'intérêts et à l'éthique.
:
C'était en 2006? C'est excellent. C'est quand même assez récent. Des mises à jour peuvent toujours être faites. Je sais que, normalement, il y a des révisions tous les cinq ans et la Loi peut être renouvelée. En 2006, le Parlement a trouvé important de créer ce commissariat indépendant et de ne pas laisser ce sujet entre les mains du Comité permanent de l'accès à l'information, de la protection des renseignements personnels et de l'éthique. C'est ce que j'ai lu dans les documents de l'époque du regretté M. Mulroney, que j'ai eu la chance de rencontrer une fois. C'était un homme qui a peut-être fait des erreurs dans sa vie, mais il a vraiment rendu de grands services au pays.
À l'époque, ce travail était confié au comité de l'éthique. C'était comme un cirque. Ce n'était vraiment ni approprié ni respectueux. Ce n'était pas la bonne façon d'offrir au public les informations pertinentes. Le but de cet exercice n'est pas d'écraser un adversaire. On ne fait pas cela pour écraser quelqu'un, du moins, je le tiens pour acquis. La fonction du Commissariat est d'assurer le public, c'est-à-dire les Canadiens et les Canadiennes, les Québécoises et les Québécois, que tout est fait en bonne et due forme. Quand il y a une infraction aux règles, il faut ensuite que la chose soit réglée. Bien sûr, toute une liste ou toute une gamme de conséquences peuvent être imposées.
Dans le cas qui nous occupe, il n'y a eu aucune suite. Ce n'est pas juste une fois, ce n'est pas juste deux fois, mais bien trois fois que le commissaire a trouvé que les allégations et les accusations...
:
Je tiens à rassurer mes concitoyens: dans cette affaire, où il est question des textos et de Purolator, entre autres, le commissaire aux conflits d'intérêts et à l'éthique a dit, à trois reprises, que le disait la vérité lorsqu'il nous parlait des événements et de la manière dont les choses s'étaient déroulées. Pour le commissaire, le dossier est clos; il est d'accord avec le ministre Boissonnault. Je pense que cela montre la sagesse des parlementaires qui ont présenté le projet de loi visant la création d'un poste de commissaire indépendant; ils avaient vu juste.
J'imagine que certains parlementaires sont frustrés et aimeraient qu'on revienne à un tribunal bidon. Dans un tribunal bidon, ce sont des gens choisis de façon aléatoire qui posent des questions, qui jugent et qui décident de condamner ou non la personne. Or, dans une société juste, ce n'est pas de cette façon que les choses fonctionnent. Les lois et les règlements en place ne visent pas à protéger les députés.
Monsieur le président, je ne sais pas si vous l'avez vécu, mais quand on reçoit un courriel ou une demande de la part d'un bureau parce qu'il manquait quelque chose dans sa déclaration, cela peut nous énerver, mais, en même temps, on est content de voir que le système fonctionne bien. Je suis heureuse de pouvoir assurer à mes concitoyens que le système fonctionne.
:
Merci, madame Shanahan.
[Traduction]
Je dirais qu'on me demande souvent, à moi aussi — vous l'avez mentionné au début de vos remarques —, que fait le comité de l'éthique et, plus particulièrement, comme je suis moi-même président du comité de l'éthique, « quelle est la fonction de ce comité? »
Eh bien, notre mandat est clair, mais je dis aux gens de ma circonscription, comme vous le dites aux gens de votre circonscription, qu'il s'agit d'un comité de surveillance. Il y a une raison pour laquelle la majorité des députés qui composent ce comité sont de l'opposition — et c'est vrai non seulement pour ce comité, mais aussi pour celui des opérations gouvernementales et celui des comptes publics. C'est pour obliger le gouvernement à rendre des comptes. Je pense que nous faisons très bien ce travail.
Madame Khalid, vous avez la parole au sujet de la motion de M. Barrett.
:
Merci, monsieur le président.
Je pense que Mme Shanahan a soulevé d'excellents points. Je serai brève. J'exposerai trois raisons pour lesquelles je ne peux pas appuyer cette motion.
La première concerne le calendrier. Comme vous l'avez indiqué à maintes reprises, monsieur le président, notre travail sur les médias sociaux et sur la désinformation et la mésinformation a été très long en raison de la façon dont il a été prévu au calendrier, et vous l'avez clairement souligné. Je ne suis pas d'accord avec cette motion, parce que nous avons déjà entendu le commissaire à l'éthique dire à trois reprises qu'il n'y a pas eu d'infraction à nos règles de conduite du point de vue du commissaire à l'éthique. Voilà pour cela.
La deuxième raison, c'est les témoins. Aucun n'est nommé dans cette motion. Encore une fois, il semble que l'amendement ne fait qu'élargir la portée de l'étude au point où il pourrait s'agir de tout et de rien, ce qui n'aide pas le travail du Comité. Cela nous rend moins efficaces. Nous gaspillons essentiellement les ressources de la Chambre.
De plus, comme vous l'avez dit, monsieur le président, l'un des objectifs de ce comité est d'exercer une fonction de surveillance. Cette motion ne contribue pas à l'atteinte de cet objectif.
Enfin, il y a l'objet. Cette motion ne nous permettra pas d'atteindre notre objectif, ce que le Comité est censé faire.
Sur ce, je vais conclure mes observations et dire que je vais voter contre cette motion. Je serais heureuse de passer au vote maintenant.