:
Je déclare la séance ouverte.
Je vous souhaite la bienvenue à la 23e réunion du Comité permanent de l'accès à l'information, de la protection des renseignements personnels et de l'éthique de la Chambre des communes.
[Traduction]
Conformément au paragraphe 81(4) du Règlement, le Comité examine, dans le Budget principal des dépenses de 2022‑2023, le crédit 1 sous la rubrique Bureau du commissaire aux conflits d'intérêts et à l'éthique, le crédit 1 sous la rubrique Bureau du conseiller sénatorial en éthique, le crédit 1 sous la rubrique Commissariat au lobbying, les crédits 1 et 5 sous la rubrique Commissariats à l'information et à la protection de la vie privée du Canada, renvoyés au Comité le mardi 1er mars 2022.
Avant d'accueillir notre témoin, je prononcerai quelques mots.
Je présente nos excuses à la commissaire Bélanger pour avoir commencé la séance avec un léger retard. Comme un collègue a annoncé son intention de démissionner de la Chambre des communes et faisait une déclaration à la Chambre, je voulais permettre aux membres du Comité d'être présents pour l'occasion. Voilà pourquoi nous commençons la séance en retard.
Nous devons examiner les travaux du Comité à la fin de la séance. Nous avons réservé une demi-heure à cette fin, mais je ne pense pas que cela prendra autant de temps. Je jouerai à l'oreille et verrai comment vont les choses quand nous poserons des questions à la commissaire Bélanger. Nous verrons de combien de tours nous avons besoin pour que les membres posent toutes leurs questions, puis nous nous réunirons à huis clos pour examiner les travaux du Comité.
Sur ce, je voudrais maintenant souhaiter la bienvenue à notre témoin, qui est nulle autre que Nancy Bélanger, commissaire au lobbying, du Commissariat au lobbying.
Madame Bélanger, vous disposez de cinq minutes pour faire votre allocution d'ouverture.
:
Bonjour, monsieur le président et honorables membres du Comité.
[Français]
Je suis très heureuse d'être ici aujourd'hui afin de rencontrer certains d'entre vous pour la première fois et de vous parler du travail du Commissariat au lobbying.
La Loi sur le lobbying reconnaît que le lobbying est une activité légitime qui doit être transparente.
Le Code de déontologie des lobbyistes permet d'assurer que ces derniers respectent les normes éthiques les plus élevées. Ensemble, les lobbyistes visent à assurer la confiance du public envers le processus décisionnel fédéral.
La dernière année a très occupée dans les trois domaines visés par mon mandat.
Le premier domaine est le maintien du Registre des lobbyistes. À titre d'outil principal pour faciliter la transparence, le Registre contient de l'information sur les personnes qui communiquent avec les titulaires d'une charge publique et sur les sujets abordés. Lorsque des lobbyistes-conseils, des entreprises et des organisations mènent des activités de lobbying auprès d'organisations fédérales, ils doivent remplir un formulaire d'enregistrement. En 2021‑2022, plus de 8 000 lobbyistes étaient enregistrés.
Pour certaines communications orales organisées avec des titulaires de charge publique désignés, une déclaration doit également être effectuée mensuellement. L'année dernière, environ 25 000 communications ont été rapportées. Les principaux sujets étaient la santé, le développement économique et l'environnement.
Le deuxième aspect de mon mandat est la sensibilisation au régime du lobbying. Au cours de la dernière année, nous avons organisé environ 80 présentations virtuelles, qui ont permis de communiquer avec plus de 1 300 intervenants, qui comprennent maintenant mieux les exigences de la Loi et du Code.
[Traduction]
Le dernier aspect de mon mandat est d’assurer la conformité. Nous enquêtons sur les allégations de non-respect de la Loi et du Code. Une évaluation préliminaire est effectuée pour enquêter sur la nature de l’infraction présumée et pour recueillir de l’information. Si je détermine que d’autres mesures sont requises pour assurer la conformité, je poursuis l’enquête. Lorsque j’ai terminé l’enquête en vertu du Code, je dois déposer un rapport au Parlement.
Les cas de non-respect des obligations en vertu de la Loi sont des infractions. Lorsque j’enquête et que j’ai des motifs raisonnables de croire qu’une telle infraction a eu lieu, je dois renvoyer l’affaire à la GRC et suspendre mon enquête jusqu’à ce qu’elle termine son processus. Une fois que c'est chose faite, je peux mettre fin à l’enquête ou la poursuivre pour ensuite déposer un rapport au Parlement.
L’année dernière, en plus des évaluations préliminaires reportées de l’année précédente, nous avons entrepris 22 enquêtes et avons déterminé qu’aucune autre mesure n’était nécessaire dans 14 d'entre elles. De plus, nous avons terminé cinq enquêtes reportées de l’année précédente, dont un rapport au Parlement et un renvoi à la GRC. Au début du présent exercice, le Commissariat avait 32 dossiers en cours.
Je prends également la décision d’accorder une exemption à d’anciens titulaires d’une charge publique désignés quant à l’interdiction quinquennale d’exercer des activités de lobbying lorsqu’ils quittent leurs fonctions. Des neuf demandes, deux ont été acceptées, trois ont été refusées, deux ont été retirées et deux sont toujours en cours d’évaluation. Une fois accordées, ces exemptions sont publiées sur le site Web du Commissariat.
Tout ce travail et les fonctions internes connexes sont effectués par une très petite équipe d’environ 28 employés. Je veux que vous sachiez à quel point je suis fière de tous mes employés alors qu’ils continuent d’exceller pendant une période difficile pour nous tous, faisant preuve de souplesse, de détermination et de compassion.
En novembre dernier, nous avons reçu un financement supplémentaire annuel d’environ 590 000 $ pour embaucher cinq nouveaux employés et nous assurer que le registre et les autres systèmes de GI/TI du Commissariat demeurent modernes, sécuritaires et accessibles. Nous avons récemment doté trois des cinq postes.
Mon budget total est maintenant d’environ 5,2 millions de dollars, incluant le paiement des avantages sociaux des employés. De cette somme, environ 4 millions de dollars servent à verser les salaires et les avantages sociaux, ce qui laisse une somme de 1,2 million de dollars en budget opérationnel. De cette somme, 630 000 $ servent à l’obtention de services, comme des services en matière de ressources humaines et des services financiers, auprès d’autres institutions gouvernementales.
[Français]
Pour ce qui est de l'avenir, je serais à votre disposition si une revue de la Loi sur le lobbying était entreprise. Comme vous le savez, j'ai déposé un rapport comprenant 11 recommandations préliminaires pour améliorer la Loi sur le lobbying.
Je vous présenterai également un Code de déontologie des lobbyistes renouvelé. Ce code révisé apportera davantage de clarté aux normes de comportements attendus des lobbyistes. J'ai entrepris deux cycles de consultations, et un cycle supplémentaire est prévu sous peu, afin de compléter la révision du Code pour votre revue.
Monsieur le président et membres du Comité, c'était mon mot d'ouverture. Je répondrai maintenant avec plaisir à vos questions.
[Traduction]
Je vous remercie.
:
Je vous remercie beaucoup, monsieur le président.
Je vous remercie, madame la commissaire, de témoigner aujourd'hui. Je vous en sais gré.
Permettez-moi de souligner à quel point il est important, particulièrement sur le plan de la confiance de la population canadienne envers nos institutions, de veiller à ce qu'il existe un régime de lobbying transparent, exhaustif et compris dans notre pays. Je vous remercie du rôle que vous jouez à cet égard.
J'ai d'abord une question d'ordre pratique, en gardant un œil sur le chronomètre. En ce qui concerne la charge de travail pendant la pandémie, avez-vous observé une augmentation des efforts de lobbying ou des problèmes de déclaration? En une minute environ, pourriez-vous parler de la fluctuation pendant la pandémie de COVID?
:
Je pourrais me montrer très brève: il y a certainement eu une augmentation.
Avant la pandémie, soit pendant une année électorale, il y a eu environ 18 000 rapports de communication mensuels. Pendant la pandémie, il y a eu 28 000 communications orales. C'est, en soit, une augmentation. Nous avons également observé une augmentation des enregistrements actifs.
Comme tout se faisait virtuellement, les communications orales et organisées... Si la communication est organisée à l'avance et est virtuelle, elle doit être déclarée. Le passage au monde virtuel a donc automatiquement fait augmenter le nombre de communications orales et organisées. Il fallait organiser la rencontre sur Zoom. Ce n'était pas une rencontre spontanée sur un coin de rue. Voilà qui a également eu une incidence, selon moi. Il s'est certainement fait beaucoup de lobbying.
:
Tout d'abord, nous traitons quotidiennement avec les intervenants. Ainsi, ceux et celles qui veulent s'enregistrer ou qui pensent devoir le faire nous appellent régulièrement. Au cours de la dernière année, je pense que nous avons reçu 5 000 courriels et appels téléphoniques de personnes voulant recevoir de l'aide pour s'enregistrer.
Pour ce qui est de la sensibilisation, nous travaillerons à un plan d'intervention auprès des intervenants dans la prochaine année. Je considère qu'en raison des ressources dont nous disposons, nous sommes beaucoup trop en mode « réaction ». Nous allons parler aux universités, aux organisations et aux titulaires d'une charge publique. Ils comprennent notre rôle. Nous parlons principalement aux lobbyistes, mais nous pourrions faire bien mieux, et je pense que nous devons commencer... Je ne veux pas dire « à voyager », parce que ce n'est pas la chose à dire ces temps‑ci, mais nous devons certainement renforcer notre intervention. À l'heure actuelle, c'est un problème de ressources.
De fait, nous avons accru notre présence internationale pendant la pandémie. J'ai fait de nombreux exposés à l'échelle mondiale, chose qui a été rendue possible par le monde virtuel. Nous continuons de travailler dur pour accroître notre présence sur les médias sociaux, un peu sur notre compte Twitter et sur Internet.
:
Je dois dire que j'ai été extrêmement impressionnée par la manière dont mon équipe a réagi. Ce succès est principalement attribuable au fait que nous étions déjà équipés. Nous venions de nous installer dans un nouveau bureau en mai 2019, adoptant entièrement ce que j'appelle le bureau « 3.0 ». En ce qui me concerne, nous disposions de tous les outils nécessaires pour travailler à distance. En ce vendredi 13 mars, j'ai dit à mes employés d'apporter leurs choses à la maison, car nous ignorions ce qu'il allait arriver. Ils ont donc pu s'adapter et continuer de travailler.
Notre équipe de services à la clientèle a une norme de service exigeant que nous répondions au téléphone dans un délai de 30 secondes. Les employés qui avaient des enfants à la maison ont dû s'adapter, mais ils y sont parvenus et nous avons continué de respecter nos normes de service. Mon personnel m'a impressionnée. Nous avons réussi à fonctionner et à servir la clientèle. Nous sommes tous fatigués, mais nous avons tous réussi. Tout le monde est fatigué; je le comprends, mais les gens ont pu s'adapter et ont continué de travailler dur.
Au début, jusqu'au mois d'octobre, nous ne pouvions voir personne en raison de la bande passante. Tout se faisait sur Zoom, mais sans caméra. C'est devenu légèrement frustrant. Nous avons fini par réussir à nous voir. L'aspect personnel était difficile, car nous formons une petite équipe de 25 personnes. Il existe des familles plus grandes que cela. Tout le monde se connaît.
La situation était donc difficile, mais nous avons relevé le défi.
:
Merci, monsieur le président.
Madame la commissaire, bonjour.
C'est intéressant, parce que je suis les activités du Commissariat depuis le début, c'est-à-dire depuis 2008, où la Loi sur l'enregistrement des lobbyistes de 1989 est devenue la Loi sur le lobbying. Je crois que les premières années ont été consacrées au Registre des lobbyistes. Les gens ont eu à s'inscrire et à comprendre pourquoi ils devaient le faire, comment cela fonctionnait, et ainsi de suite. Maintenant, on voit bien que les deuxième et troisième points de votre présentation sont probablement plus importants.
Quand on consulte votre site Web et vos rapports annuels, on se rend compte qu'il y a beaucoup de chiffres: le nombre de gens enregistrés, le nombre d'enquêtes, etc. On nous parle aussi de vos valeurs clés, mais on parle surtout de transparence. Généralement, on veut faire preuve de transparence pour inspirer confiance.
Trouvez-vous que le niveau de conformité actuel suffit à maintenir ou inspirer la confiance?
:
Je vous remercie beaucoup, monsieur le président.
Je veux remercier notre témoin d'être présente avec nous en personne aujourd'hui. Il est agréable de pouvoir rencontrer directement les personnes qui accomplissent un excellent travail au sein de la fonction publique. Je vous en remercie beaucoup.
Vous avez soulevé quelques points fort intéressants au sujet de l'examen. Ce dernier devait avoir lieu régulièrement. Or, le dernier examen régulier a été effectué en 2012. Il s'est donc écoulé cinq ans de 2012 à 2017. Le délai pour en réaliser un deuxième est presque dépassé. Je comprends l'importance de votre examen et du travail que vous avez accompli en formulant vos recommandations. Je pense qu'elles sont excellentes, et les parlementaires devraient les prendre au sérieux.
Je veux parler de l'une d'entre elles en particulier: il s'agit de la dernière, de la 11e recommandation, où vous proposez d'« accorder l'immunité contre les poursuites civiles ou pénales ». J'aimerais la comprendre pour saisir ce qui vous a motivée à la formuler. Je pense que les Canadiens voudraient également savoir de quel niveau d'immunité les personnes concernées devraient pouvoir bénéficier pour assurer l'exécution du mandat du Commissariat et si cette immunité est de mise.
Il n'est pas nécessaire de renouveler le code. C'était une décision de ma part, car après cinq ans à composer avec ce code et à détecter des problèmes, je pensais qu'il était temps de le renouveler. Les lobbyistes m'avaient également fait savoir que notre document d'orientation, qui est plus clair, les aidait davantage à savoir comment se comporter que les règles elles-mêmes. Je me suis donc dit qu'un problème se posait à cet égard.
En fait, j'ai lancé le premier tour pour qu'ils me donnent leur opinion sur le fonctionnement du code. Je n'avais pas de suggestions. Je pense n'avoir reçu que quatre réponses lors de ce tour. Après avoir publié l'ébauche d'un code, j'ai reçu une quarantaine de commentaires et de suggestions. Il y a également eu un modèle de lettre, que j'ai reçu à environ 180 exemplaires.
J'ai ensuite pris connaissance de tous ces commentaires. Nous avons maintenant rajusté le tir et nous nous apprêtons à lancer le troisième tour de consultation. Comme je le disais, je veux que le nouveau code soit le meilleur possible; nous devrions donc entreprendre le troisième tour la semaine prochaine.
:
La Loi sur le lobbying prévoit que, lorsque vous quittez la politique, vous ne pouvez pas faire de lobbying comme consultant ou lobbyiste-conseil. Vous ne pouvez pas faire de lobbying pour une organisation. Toutefois, si vous travaillez pour une société, vous pouvez avoir des activités de lobbying qui représentent jusqu'à 20 % de vos fonctions.
Il faut éliminer cela, et c'est l'une de mes recommandations. Il faudrait que ce soit égal des deux côtés. On peut décider de laisser en place une exemption, qui est une question de politique, mais je ne comprends pas cette limite de 20 %. J'aurais peut-être davantage compris cette règle dans le cas de lobbyisme pour des organismes de bienfaisance.
Certaines des communications de M. MacNaughton ne portaient pas sur des sujets devant faire l'objet d'une déclaration, mais ce n'était pas le cas de toutes ses communications. Je pense qu'au total, ces communications ne faisaient même pas deux heures. Ces communications étaient loin de représenter 20 % de ses fonctions et, par conséquent, elles étaient permises.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci encore à notre témoin d'avoir partagé ses projets avec nous ici. L'un des projets que je souhaite aborder concerne votre rapport annuel et certains des travaux qu'il contient.
Je suis conscient qu'en raison de la pandémie, les travailleurs et les employés de la fonction publique ont assumé une charge de travail extraordinaire et ont dû adapter leur vie, tout changer, trouver des services de garde d'enfants et tout faire à partir de chez eux tout en jouant le rôle d'enseignant. Je suis sûr que vos employés sont dans la même situation.
Ce que j'ai également trouvé assez troublant, surtout de la part des syndicats, est qu'une enquête a été menée dans le cadre de ce rapport, qui nous a appris que la satisfaction des employés au travail a chuté de façon spectaculaire, passant de 88 % en 2019 à seulement 65 % en 2020. Vous avez désigné le télétravail comme étant le principal motif de ce manque de formation, qui pourrait avoir conduit certains de vos employés à se sentir insatisfaits. Comment allez-vous améliorer la formation des employés, et comment pensez‑vous trouver un moyen d'améliorer la satisfaction de vos employés en vous assurant qu'ils se sentent soutenus?
:
Je ne le répéterai jamais assez: j'ai la meilleure équipe d'Ottawa.
Tout d'abord, nous avons dispensé de nombreuses formations au cours de l'année écoulée pour répondre à ce problème. Ce rapport annuel particulier est celui de l'année précédente. Cette année, nous avons créé... Chaque groupe, donc les équipes des enquêtes et des communications, dispose d'une communauté de pratique dans laquelle ses membres peuvent travailler avec d'autres agents du Parlement, et ces personnes créent un véritable réseau.
Nous avons offert de nombreuses formations à nos enquêteurs. Ce monde virtuel a permis aux personnes d'assister à de nombreuses conférences internationales et à la conférence COGEL, et de participer à des séances au cours desquelles je rencontre mon réseau. Nous avons également organisé des formations obligatoires sur la diversité, l'inclusion et la santé mentale. J'ai un formidable champion de la santé mentale. Il est intéressant de noter que certaines de ces séances ne sont pas obligatoires, mais que mes employés sont tous présents. Je pense que lorsque nous réaliserons une autre enquête, nos résultats se seront encore améliorés. Notre effectif a diminué, mais il s'agit de deux employés. J'ai 25 personnes, donc vous savez...
Je crois fermement dans l'établissement d'un lieu de travail exceptionnel et je fais tout ce qui est en mon pouvoir pour soutenir les personnes dans leur développement professionnel. Nous leur demandons ce qu'elles veulent faire et où elles veulent aller, car je sais que dans une équipe de 25 personnes, je ne peux pas offrir de promotions à tout le monde. Il nous est arrivé de changer des personnes de poste lorsqu'elles commençaient à avoir envie d'apprendre quelque chose de nouveau. C'est ce que nous faisons. Heureusement, elles ne partent pas vraiment. Quand elles le font, c'est vraiment parce qu'elles ont obtenu une promotion, mais les gens aiment travailler dans notre bureau, alors tout va bien.
:
Je ne sais pas si j'en changerais, mais j'en aurai de nouvelles.
L'une des recommandations que j'envisage sérieusement, et la Colombie-Britannique l'a fait, est la suivante... Lorsque les lobbyistes internes font du lobbying relativement à des contrats — et no pas relativement au processus d'obtention d'un contrat, mais certaines conversations sont parfois tenues en marge — à l'heure actuelle, cette activité ne peut pas être enregistrée en vertu de la Loi sur le lobbying. Elle peut l'être si vous êtes un consultant, mais pas si vous êtes un consultant interne. Voilà l'un des aspects.
Un autre point dont nous devons sérieusement tenir compte est celui des bénévoles. Bien sûr, cette question est délicate. Il ne s'agit pas d'électeurs qui vous parlent d'une question qui les passionne. Le Yukon a adopté une nouvelle règle, et je la mentionne dans... Il s'agit d'un document différent de celui sur lequel je travaille, mais le Yukon a la notion d'« âme dirigeante », c'est‑à‑dire que même si une personne n'est pas rémunérée, mais qu'elle siège à un conseil d'administration ou qu'elle a un certain pouvoir ou une certaine importance, ou qu'elle détient un pouvoir décisionnel, elle devrait peut-être être incluse dans les exigences relatives au lobbying. Parfois, les gens appellent et disent: « Oh, je ne faisais pas de lobbying parce que je ne suis pas payé », mais leur appel était important. Je pense qu'il existe des lacunes en matière de transparence dans ce domaine.
Voilà deux recommandations, mais je ne pense pas que je changerais celles que j'ai déjà proposées.
:
D'accord. Je vous remercie.
Je vais aborder ce dont ma collègue vient de parler. Encore une fois, nous revenons à l'information et à la manière dont nous la gérons, en particulier dans les espaces numériques dans lesquels nous travaillons. Nous consommons nos nouvelles et nos mises à jour... Vous avez mentionné plus tôt que vous suiviez les médias pour savoir qui fait quoi et où, et cela concerne également les lobbyistes étrangers et l'information étrangère.
Avez-vous des stratégies en place? Encore une fois, je pose la question sous l'angle des ressources. Le réseau est énorme. La base de données est énorme et comporte plusieurs langues, etc. Quelle est l'approche prospective pour s'assurer que vous disposez des ressources nécessaires pour filtrer tous ces renseignements, afin qu'ils soient conformes au registre et que vous puissiez continuer de produire de bons rapports?
:
Merci, monsieur le président.
Madame la commissaire, je pense que, après mon mandat de député, je vais vouloir aller travailler pour vous, car il semble y régner un bon climat de travail.
Selon ce que vous avez dit tantôt, le lobbying, c'est une façon d'exercer de l'influence, c'est une bonne chose et cela doit exister. Je suis d'accord avec vous sur cela. Cependant, on voit que vous édictez un nombre faramineux de règles afin de bien encadrer cette activité.
Après tout ce temps, le lobbying est-il bien connu et bien compris?
:
Je dirais que le lobbying n'est pas bien compris.
Je fais beaucoup de présentations et, aussitôt que je prononce le mot « lobby », les gens lèvent les yeux au ciel. Je trouve cela malheureux et je travaille fort pour que les gens comprennent qu'il s'agit d'une activité légitime. C'est la seule façon pour vous d'obtenir l'information dont vous avez besoin pour faire votre travail.
Je dirais donc que ce n'est pas toujours bien compris. Je pense qu'il y a effectivement une influence américaine qui vient s'ingérer dans notre travail, mais j'y travaille fort. Les lobbyistes qui sont inscrits au Canada connaissent les règles. Ils sont inscrits et il n'y a pas beaucoup de violations du Code de déontologie des lobbyistes.
J'espère que, à un moment donné, on pourra améliorer cette perception.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Grâce aux très bonnes questions de mes collègues, je crois que nous comprenons bien votre rôle et le registre des lobbyistes — ou du moins je comprends beaucoup plus, en tant que membre temporaire du Comité.
Je veux revenir à une des anomalies qui se sont produites et essayer de mieux comprendre. Votre rapport annuel, celui de 2020‑2021, présente la moyenne la plus élevée de lobbyistes actifs de l'histoire du registre. J'imagine que vous avez été surprise, étant donné votre poste. Vous meniez probablement déjà vos activités à un bon rythme à cause de la charge de travail existante. Votre charge de travail a ensuite énormément augmenté.
Avez-vous appris de cette expérience? Pouvons-nous prédire la poursuite ininterrompue de cette tendance? Est‑ce là ce que vous observez?
:
Je suppose que cela dépend de l'importance qu'on accorde à la transparence. Pour moi, c'est très important. L'inscription dans un registre des noms des personnes avec qui vous allez communiquer et des sujets de discussion n'est pas un énorme fardeau pour moi.
À l'heure actuelle, compte tenu du seuil en place, de nombreuses activités de lobbying nous échappent. En établissant le seuil à 30 heures par mois, on peut faire quatre appels téléphoniques très importants et ayant de grandes répercussions à l'insu des Canadiens. Pour moi, la transparence est plus importante que...
J'établis le seuil à huit heures par trois mois. Il pourrait s'agir de huit ou de 10 heures, ou peu importe la décision stratégique que nous prenons. On pourrait quand même faire deux ou trois appels téléphoniques, mais au bout du compte, beaucoup d'organisations et de sociétés peuvent faire 20 heures de lobbying par mois sans devoir s'enregistrer. C'est trop de lobbying non déclaré, en ce qui me concerne.