:
Je déclare la séance ouverte.
Bienvenue à la réunion no 84 du Comité permanent des pêches et des océans de la Chambre des communes. Cette réunion se déroule en mode hybride, conformément au Règlement.
Avant de continuer, je tiens simplement à rappeler aux députés d'être très prudents lorsqu'ils manipulent les oreillettes, surtout lorsque leur microphone ou celui de leur voisin est allumé. Les oreillettes placées trop près d'un microphone sont l'une des causes les plus habituelles de retours de son, qui sont extrêmement dommageables pour les interprètes et qui peuvent causer des blessures graves.
Nous accueillons aujourd'hui la ministre des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne, l'honorable Diane Lebouthillier, qui sera des nôtres pendant la première heure. Les fonctionnaires seront parmi nous pendant les deux heures complètes de la séance d'aujourd'hui. Se joignent à la ministre pendant la première heure: Anne Gibbons, sous‑ministre au ministère des Pêches et des Océans; Mario Pelletier, commissaire de la Garde côtière canadienne.
Lorsque les exposés seront terminés, nous passerons aux séries de questions et réponses.
Nous allons d'abord entendre l'exposé de la ministre.
Vous pourrez y aller lorsque vous serez prête, madame la ministre.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Bonjour, chers collègues.
Je tiens d'abord à vous remercier de m'avoir invitée aujourd'hui pour discuter de mon nouveau portefeuille et de mes priorités en tant que ministre.
Depuis mon arrivée, en 2015, le dossier des pêches est au cœur de mes priorités. En Gaspésie et aux Îles‑de‑la‑Madeleine, c'est non seulement le gagne-pain de milliers de travailleurs, mais aussi un moteur économique majeur pour ma région. C'est une région rurale entourée par le golfe du Saint‑Laurent, le fleuve Saint‑Laurent et la baie des Chaleurs.
Avant de commencer, je veux prendre un moment pour remercier ces hommes et ces femmes qui se lèvent tôt tous les matins et qui risquent leur vie sur l'eau pour nourrir leurs familles, stimuler l'économie du pays et exercer leur droit de pêcher conformément à leurs traditions, en vertu des traités. La pêche est loin d'être un simple exercice économique. Les pêcheurs contribuent à notre tissu culturel et national d'une manière profondément significative. Je les salue pour cela. Je tiens également à remercier le personnel de Pêches et Océans Canada pour tout le travail qu'il accomplit en ce sens.
J'aimerais maintenant vous faire part de mes priorités en tant que ministre.
Tout d'abord, je veux amener le ministère des Pêches et des Océans, ou MPO, à prêter une oreille plus attentive à nos communautés côtières et à s'efforcer de mieux comprendre leur réalité, quand vient le temps de prendre des décisions liées à la gestion des pêches, aux investissements dans des infrastructures cruciales comme les ports pour petits bateaux et à d'autres questions importantes qui nécessitent son intervention.
Bien sûr, je ne suis pas en train de vous dire que nous arriverons toujours à des décisions qui feront l'unanimité, mais plutôt que nous chercherons à consulter ces communautés plus souvent, et que ces décisions seront prises de manière à donner le temps au secteur concerné de se préparer et de s'adapter, le cas échéant.
Tout cela s'applique autant aux pêcheurs qu'aux transformateurs, aux groupes environnementaux, aux communautés autochtones, aux marins et aux scientifiques. Nos communautés côtières veulent faire partie de la solution. Elles sont nos yeux et nos oreilles sur le terrain. J'ai clairement dit aux gens de mon bureau et du MPO d'accorder une importance renouvelée à cette priorité.
Il est important de parler de science. Compte tenu des changements climatiques et du réchauffement des océans qui en résulte, nous allons nager en eaux inconnues au cours des prochaines années. Plus que jamais, il est important de recueillir les meilleures données scientifiques afin de prendre les décisions les plus éclairées possible.
[Traduction]
Monsieur le président, mes troisième et quatrième priorités concernent la croissance de l'économie bleue et le respect des étapes essentielles pour la réconciliation entre le Canada et les peuples autochtones qui vivent au Canada depuis des temps immémoriaux.
[Français]
Je considère que, les pêches, c'est d'abord et avant tout un secteur de développement économique et de création d'emplois.
Le Canada est doté du plus long littoral du monde. Il a une occasion unique à saisir en prenant des mesures telles que:
[Traduction]
abandonner progressivement les parcs de saumon en filet ouvert; favoriser les nouvelles méthodes d'aquaculture et préserver le saumon du Pacifique contre les autres risques; encourager nos partenaires internationaux à ouvrir leurs portes aux produits du phoque canadiens, pour que les stocks de poisson soient protégés contre la prédation et que les communautés autochtones puissent montrer la voie dans cette industrie qui peut changer la donne.
[Français]
Il doit investir dans des technologies et infrastructures novatrices autant dans l'industrie de la capture que dans celle de la transformation afin de garantir que le Canada demeure un leader mondial et compétitif pour les générations à venir.
Je tiens également à réaffirmer mon engagement sincère à travailler en étroite collaboration avec les partenaires autochtones et les communautés des Premières Nations dans un esprit de réconciliation. Cet important travail prendra parfois du temps et impliquera sans doute de nombreuses conversations difficiles et fortes en émotions, mais je peux vous assurer que je serai toujours là pour écouter les voix autochtones et guider mon ministère dans la bonne direction au cours de ce parcours difficile, mais important.
Enfin, monsieur le président, je tiens à dire que c'est avec plaisir que je travaillerai avec vous tous sur les études et les travaux importants que vous effectuez actuellement ou réaliserez à l'avenir.
[Traduction]
J'ai particulièrement hâte de lire votre rapport d'étude sur le phoque et les pinnipèdes quand il sera déposé à la Chambre. C'est un sujet qui m'intéresse. J'ai hâte de lire les conclusions et les recommandations de votre rapport, pour mettre en valeur cette ressource économique sous‑utilisée.
[Français]
Monsieur le président, je vous redonne la parole. Je suis maintenant prête à répondre aux questions de mes collègues.
Merci beaucoup.
[Traduction]
Je vous remercie.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Ma question pour la ministre concerne une aire marine protégée créée dans une circonscription près de Gaspé, au banc des Américains.
En 2018, le ministre a dit que l'établissement de cette aire marine protégée permettrait le rétablissement des phoques dans la région. De nombreux témoins devant notre comité ont pourtant dit que le golfe du Saint‑Laurent est surpeuplé de phoques.
Selon la ministre, y a‑t‑il surpopulation de phoques, ou faut‑il rétablir les stocks?
:
Merci, monsieur le président.
Madame la ministre, je vous souhaite la bienvenue et je vous félicite pour votre nomination en tant que ministre des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne. Cela a été très agréable de vous voir dans ma circonscription cet été. Nous avons eu bien du plaisir à rencontrer divers groupes et nous avons aussi eu la chance de participer au Tintamarre tenu lors de la fête de l'Acadie. Cela a été une expérience mémorable.
Madame la ministre, nous sommes des voisins. En fait, nous vivons l'un en face de l'autre. Nous partageons même une baie, soit la baie des Chaleurs. Ce que vous avez dit plus tôt est de la musique à mes oreilles. Vous avez dit aux fonctionnaires de votre ministère qu'ils doivent comprendre les réalités de nos régions et les difficultés quotidiennes dans le domaine des pêches.
Je sais que vous connaissez les défis que nous devons relever. La pêche au maquereau est fermée. La pêche au hareng de printemps est fermée. Comme vous le savez, cette année a probablement été la pire année pour la pêche de hareng d'automne. La pêche à la crevette va extrêmement mal. Les communautés qui dépendent de ces pêches, les pêcheurs et les travailleurs d'usine ont besoin d'aide.
Madame la ministre, avez-vous demandé aux fonctionnaires de votre ministère et à d'autres ministres de se pencher sur ces dossiers? Comme vous le savez, de tels problèmes peuvent avoir un effet dévastateur sur nos communautés.
Allez-vous faire tout ce que vous pouvez pour venir en aide à ces personnes, qui dépendent de ces pêches?
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Monsieur le président, je remercie mon collègue de sa question.
C'est avec plaisir que j'ai entamé une tournée, en commençant par le Nouveau‑Brunswick, dès l'obtention de mon nouveau portefeuille. Je tenais à rencontrer les gens du secteur des pêches, tant ceux du secteur de la capture que ceux du secteur de la transformation.
Comme je l'ai mentionné, les changements climatiques inquiètent énormément le milieu des pêches. Selon les dernières données scientifiques, il y a un réchauffement du fleuve Saint‑Laurent et du golfe du Saint‑Laurent. Cela va certainement entraîner des conséquences.
Dans mon allocution d'ouverture, j'ai dit que, au cours des prochaines années, nous allions naviguer en eaux inconnues, d'où l'importance de travailler en concertation, en collaboration. Je suis très sensible à ce qui se passe dans le secteur des pêches. Par exemple, les gens des Maritimes qui travaillent dans l'industrie de la transformation agnent en moyenne 30 000 $ par année, environ. Il est donc important de bien informer et de soutenir les populations qui vont vivre les répercussions du changement climatique.
Je tiens à rassurer mon collègue: il y a des discussions entre mes collègues et des ministres afin de trouver les moyens à mettre en place pour aider les gens de ces milieux.
De plus, il est important que les municipalités et les gouvernements provinciaux travaillent de concert avec le gouvernement fédéral.
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Je vous remercie de cette question.
Le ministère des Pêches et des Océans tient actuellement des discussions concernant le maquereau et le hareng. Nous savons que certaines études ont été faites. Nous devrions aussi avoir les résultats des négociations engagées avec les États‑Unis. Peut-être que la sous-ministre pourra vous donner plus d'information sur cette question.
Comme je l'ai mentionné, ce sujet est important pour moi. J'ai eu des discussions avec certains collègues, mais également avec des représentants du milieu des pêches. Les gens du milieu affirment que le Canada a été beaucoup plus sévère que les États‑Unis. Les gens de la côte Atlantique m'ont beaucoup parlé de cette différence entre les États‑Unis et le Canada. Comme je l'ai dit, j'estime qu'il est important de continuer à collaborer avec les acteurs du milieu pour trouver les solutions les plus appropriées.
Je dois vous dire, cependant, que la pêche au hareng est difficile cet automne. Les pêcheurs ne parviennent pas à atteindre les quotas qui ont été autorisés. Par ailleurs, dans ma circonscription, la taille des maquereaux a vraiment diminué.
Les changements climatiques n'aident pas les choses, et ce problème inquiète tout le milieu des pêches. Le sujet revient sur le tapis dans toutes mes rencontres, tant avec les gens du secteur de la capture qu'avec les gens du milieu de la transformation, et ce, même quand les pêches se passent bien. On me dit que, plus que jamais, on a besoin d'avoir des données, de travailler de concert avec le ministère. De mon côté, je travaille à rétablir la confiance entre le ministère et les milieux.
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Merci, monsieur le président.
Je vous souhaite, moi aussi, la bienvenue, madame la ministre. Vous savez que, au Québec, nous sommes très contents de savoir que nous avons une ministre francophone au ministère. Les pêches, au Québec, sont certainement un outil économique, mais elles constituent aussi un élément de notre culture. Je suis très heureuse de vous savoir à ce ministère.
Je suis également heureuse que mon collègue M. Cormier ait pu soulever les problèmes liés au maquereau, au hareng et à la crevette, qui sont en danger.
On nous dit souvent ne pas avoir les moyens de déterminer l'état des ressources. On répète que les mesures actuelles ne sont pas adéquates, qu'elles ne sont pas à jour.
Avez-vous espoir de trouver des budgets pour pouvoir davantage mesurer l'étendue des problèmes liés à la ressource dans le Saint‑Laurent et le golfe du Saint‑Laurent?
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En ce qui concerne le golfe et le fleuve Saint‑Laurent, l'Institut Maurice‑Lamontagne est en mesure de recueillir des données scientifiques. Son travail touche aussi le secteur des pêches.
Pour ma part, je considère qu'il faut faire appel à l'expertise des gens qui sont en mer, à l'expertise scientifique, beaucoup plus pointue, ainsi qu'à celle de l'industrie et de l'Institut en matière de recherche-développement.
En ce qui concerne la crevette, un rapport devrait nous être acheminé à la fin du mois d'octobre. Il sera ensuite transmis aux pairs. Nous pourrons voir par la suite comment les choses vont se passer.
Il est évident que nous avons un travail à poursuivre en ce qui concerne la science. Nous naviguons actuellement en eaux inconnues quant à tout ce qui se passe dans l'environnement. Cela suscite beaucoup d'inquiétude dans le milieu.
Il faut aussi consentir à des investissements. À mes yeux, le ministère des Pêches et des Océans est un ministère de développement économique. Comme je l'ai dit, le secteur des pêches fournit de l'emploi non seulement aux pêcheurs, mais aussi aux travailleurs du domaine de la construction. Je pense, par exemple, aux chantiers navals, aux gens qui construisent et réparent les bateaux, et ainsi de suite.
Un important volet économique gravite autour du secteur des pêches, et il faut le reconnaître. C'est un secteur de développement économique fondé sur une ressource renouvelable.
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Ce que nous faisons, c'est que nous travaillons avec les gens du milieu. Comme je l'ai mentionné un peu plus tôt, j'ai connu le moratoire sur le poisson de fond. À l'époque, des programmes ont été mis en place. D'ailleurs, je connais très bien les conséquences de ces programmes. À l'époque du moratoire, j'avais 30 ans et je travaillais en santé mentale. Je connais les côtés pervers de certains des programmes qui avaient été mis en place. À mon avis, il faudra faire un travail de collaboration afin que nous ne nous retrouvions pas dans la même situation.
Il y a d'autres occasions actuellement en ce qui concerne la ressource. Je pense notamment au phoque et au sébaste. N'oublions pas la morue; en effet, cette population se porte un peu mieux. Cela dit, je demeure très prudente dans le cas de la morue.
Comme je l'ai mentionné, il y a eu un moratoire sur le poisson de fond. On a reproduit pratiquement la même chose, les mêmes comportements, pour ce qui est de la pêche à la crevette, d'où ce qui se passe actuellement. Depuis deux ans, cela ne va pas bien pour le milieu de la pêche à la crevette.
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Selon moi, la question des algues est prioritaire. Les algues sont une ressource importante, et il faut la préserver. Nous avons besoin des algues, par exemple, en matière de reproduction. Toutefois, comme je l'ai mentionné, je ne peux pas parler de dossiers particuliers.
Les fonds marins, chez nous, et ceux de l'Atlantique ne sont pas nécessairement les mêmes. La température des eaux n'est pas la même et, chez nous, des oursins mangent les algues. Comme je l'ai dit, il y a suffisamment de problèmes en lien avec la cueillette d'algues, et il ne faut pas qu'il y en ait davantage.
Un travail de préservation doit être fait, et cela fait partie de mes objectifs.
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Merci, monsieur le président.
L'heure sur mon horloge numérique était différente, en fait. Il était deux minutes plus tôt. Je comprends que ce ne sont que deux minutes, mais il était deux minutes plus tôt.
Je comprends aussi qu'il y avait quorum, mais il n'y avait pas une représentation équitable de tous les partis. C'est ce dont il faut parler, selon moi, pour le début des réunions. Les conservateurs et les libéraux étaient représentés dans la salle, mais pas tous les partis. Il faut le dire, surtout que deux partis ne sont représentés que par une seule personne.
J'aimerais que nous en reparlions à une prochaine séance. Je tenais à souligner que nous avions perdu deux minutes, parce que la réunion a commencé deux minutes plus tôt, mais j'ai des questions pour la ministre. Je ne veux vraiment pas perdre le temps que nous avons avec elle.
Tout d'abord, madame la ministre, je vous souhaite la bienvenue et vous félicite pour votre nomination à ce poste, qui est très important. Je suis certaine que tout le monde est ravi de pouvoir travailler avec vous sur les enjeux importants dans le domaine.
Jusqu'ici, madame la ministre, nous avons mené une étude sur la science, plus précisément sur le processus suivi au Secrétariat canadien des avis scientifiques. Un article révisé par les pairs — qui a été porté à votre attention — a été publié récemment par des chercheurs de l'Université de la Colombie‑Britannique et de l'Université Dalhousie sur le processus en vigueur au SCAS. Ils y déplorent la façon dont les décideurs de votre ministère utilisent les avis scientifiques.
Madame la ministre, je me demande si vous avez eu la chance d'examiner cet article. Allez‑vous vous engager à corriger ce problème et les enjeux patents d'éthique et de transparence dans le processus décisionnel, qui favorise souvent les intérêts économiques au détriment de la science et de l'intérêt public.
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Je vous remercie de la question.
Je tiens à dire que ce sera important pour moi d'ouvrir les discussions et de faire en sorte que Pêches et Océans Canada travaille de concert avec les organisations du milieu. Il faut avoir des discussions avec les intervenants, soit les scientifiques qui travaillent dans les universités, les groupes environnementaux, les communautés autochtones, les gens du secteur de la capture et les gens du secteur de la transformation, et ce, afin d'en arriver à prendre les meilleures décisions possible.
Tous les partenaires qui gravitent dans le secteur des pêches ont tous le même objectif, soit avoir des pêches durables. On connaît très bien les conséquences, pour les communautés rurales, d'une mauvaise utilisation ou d'une mauvaise gestion de la ressource.
Je suis ouverte à l'idée de travailler avec tous les partenaires et avec le Comité permanent des pêches et des océans. Je sais que certains collègues siègent au Comité depuis longtemps, et je sais qu'ils travaillent très fort et font des recommandations. À mon avis, ce travail va être essentiel.
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Je vous remercie, madame la ministre. J'espère que les scientifiques qui vous ont soumis ce rapport recevront une réponse officielle bientôt.
Mon autre question, que je vous ai récemment présentée dans une lettre, concerne le mandat que le vous a confié pour l'abandon progressif des parcs en filet ouvert dans les eaux du Pacifique d'ici la fin de 2025. Il semble que des gens au ministère commencent enfin à planifier cette transition attendue depuis longtemps, mais parallèlement à cela, les fonctionnaires continuent de recevoir, d'examiner et d'approuver des demandes pour augmenter la production dans les parcs en filet actuels.
Dans la baie Clayoquot, par exemple, le ministère des Pêches et des Océans a autorisé une augmentation de 25 % à 50 % de la production de trois exploitations. De plus, les fonctionnaires examinent actuellement sept autres demandes de la même entreprise, concernant une augmentation de la taille des parcs aquacoles, des investissements dans de nouveaux parcs en filet et des augmentations de la production.
Madame la ministre, voici ma question: pouvez‑vous dire au Comité comment vous planifiez de respecter l'échéance de 2025 pour retirer les parcs aquacoles en filet ouvert des eaux du Pacifique et présenter un réel plan pour l'emploi à l'intention de tous ceux qui seront touchés?
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Mon gouvernement est déterminé à mettre en œuvre un plan de transition responsable en matière d'aquaculture en filets ouverts. Nous savons que les stocks de saumon du Pacifique sont fragiles et que la protection de ceux-ci entraînera des effets positifs à long terme pour la côte Ouest.
Nous allons continuer à travailler sur un plan de transition responsable, réaliste et réalisable qui va protéger le saumon du Pacifique, tout en fournissant un soutien aux travailleurs et aux communautés.
Nous devons continuer à avoir des discussions avec les gens du milieu; c'est aussi ce que ceux-ci demandent. Comme je l'ai dit, ce sont des conversations très émotives, qui ne sont pas toujours faciles. Ce qui importe, à mon avis, c'est de prendre les meilleures décisions possible.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Madame la ministre, félicitations de votre nomination à titre de nouvelle ministre des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne.
Je me joins aux nombreux pêcheurs professionnels et amateurs et fournisseurs de service canadiens qui souhaitent que vous fassiez mieux que vos cinq prédécesseurs nommés par le depuis huit ans. Ce bilan de nominations ratées a commencé par le ministre Tootoo, que nous avons à peine pu connaître avant qu'il ne soit remplacé par le ministre LeBlanc, qui a été chassé du portefeuille en raison d'un conflit d'intérêts dans le scandale des palourdes. Ensuite, le ministre Wilkinson a dit que le saumon du Pacifique avait besoin de meilleurs habitats, avant de reporter de dizaines d'années la mise en œuvre des premières normes canadiennes de traitement des eaux usées qu'avait présentées le gouvernement conservateur. Ensuite, la ministre Jordan a donné un préavis aux travailleurs aquacoles de Colombie‑Britannique, mais a échoué à présenter un plan de transition aux travailleurs et à leurs collectivités. La nomination de la ministre Murray a suscité l'espoir des travailleurs et des pêcheurs de la Colombie‑Britannique dont les emplois étaient mis en péril par les politiques gouvernementales. Ils espéraient pouvoir profiter d'un certain répit, mais ont plutôt dû encaisser des pertes d'emploi et des litiges.
Madame la ministre, agirez‑vous différemment de vos prédécesseurs, ou allez‑vous poursuivre ce triste legs pour les Canadiens et les emplois qui dépendent des pêches au pays?
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Merci, madame la ministre. Je suis d'accord pour dire que nous devons trouver des solutions et que des solutions existent.
Madame la ministre, les espèces aquatiques envahissantes représentent une grave menace pour les eaux de la Colombie-Britannique. Selon un rapport provincial de 2023, si on laissait les moules envahissantes envahir la Colombie-Britannique, les nouvelles dépenses en découlant pour la province pourraient atteindre 129 millions de dollars par année en entretien de l'infrastructure. Depuis bien trop longtemps, les fonds fédéraux octroyés au MPO pour prévenir la propagation des espèces aquatiques envahissantes ne sont pas distribués équitablement dans l'Ouest canadien.
Vous efforcerez-vous, avec vos fonctionnaires, de revoir l'allocation de fonds du MPO à la lutte contre les espèces aquatiques envahissantes afin de mieux protéger l'eau et les habitats du poisson en Colombie-Britannique?
:
Merci, monsieur le président.
Je souligne que je vais essayer de laisser du temps pour une question à Mme May.
Je tiens à dire d'emblée que lorsqu'elle était ministre de l'Agence du revenu, la ministre a été extrêmement compétente et efficace pour régler les problèmes de nos électeurs. Je suis convaincu qu'elle saura faire avancer les choses dans bien des dossiers.
J'ai deux questions. Le Comité a produit un rapport que je qualifierais d'historique en 2019, intitulé Partager les risques et les retombées, qui porte sur le régime des pêches sur la côte Ouest. Avez-vous de brèves réflexions à nous transmettre sur ce rapport, madame la ministre, et sur ce que nous pourrions faire à partir de là?
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Je suis désolé. Je m'excuse de vous interrompre, mais mon temps est limité. Nous le savons. Nous avons déjà entendu cette réponse. C'est la suite qui m'intéresse. Il y aura peut-être bientôt un rapport sur l'orientation que compte prendre le ministère.
J'ai une deuxième question. Après quelques années à attendre l'étude proposée par M. Arnold, nous allons nous pencher sur la question de la pêche illicite, non déclarée et non réglementée.
C'est presque une question pour la Garde côtière. Nous pourrons peut-être y revenir au cours de la prochaine heure.
Madame la ministre, à quoi voudriez-vous que nous réfléchissions dans la planification de nos travaux, afin d'inviter des témoins à comparaître pour venir parler de la pêche illicite?
:
Il serait important que le Comité nous propose des mesures concrètes nous permettant de bien informer les gens du milieu en ce qui concerne les amendes, les poursuites et les coûts que peuvent entraîner les pêches illégales.
Les gens me disent souvent — et je le constate également — que lorsqu'on réussit à prendre sur le fait des gens qui ont fait de la pêche illégale, les amendes imposées sont très faibles comparativement au profit que les gens tirent de cette pêche. Cela crée énormément d'inquiétude dans le milieu actuellement. Il se fait du marché noir sur les quais, selon ce que me rapportent les pêcheurs. Je parle aussi du secteur de la transformation. Nous devons donc travailler pour faire en sorte de protéger le milieu des pêches. Selon moi, les pêches illégales n'ont aucune raison d'être.
Pour revenir à ce que vous disiez tantôt à propos des permis, je dois dire que cela m'a aussi été rapporté. Le secteur des pêches s'est amélioré au cours des dernières années. Les prix sont bons sur les marchés du homard et du crabe, par exemple. Malheureusement, les permis sont tellement chers que la relève ne peut pas y avoir accès. Cette situation compromet l'avenir du milieu des pêches. Un jeune ne peut pas aller dans une banque pour emprunter 5 millions de dollars pour se procurer un permis de pêche au homard ou 20 millions de dollars pour un permis de pêche au crabe. On me rapporte que d'autres personnes doivent cautionner ces permis dans les institutions financières.
Nous devons travailler là-dessus. Nous devons être prudents. Il faut être en mesure de protéger le secteur des pêches. Nous allons le faire de concert avec les gens du secteur des pêches, avec les gouvernements provinciaux et avec les comités comme le vôtre, grâce aux recommandations que vous allez faire.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Madame la ministre, je suis heureux de vous revoir.
J'ai rencontré plus tôt cette semaine le chef Murphy Abraham de la Première Nation de Lake Babine, qui se trouve dans le Nord-Ouest de la Colombie-Britannique. Cette Première Nation travaille avec la Colombie-Britannique et le Canada à une initiative de réconciliation très ambitieuse. Au coeur de cette initiative se trouve un accord de pêche progressif.
La Première Nation de Lake Babine a élaboré conjointement, avec votre ministère, une liste de conditions et un budget pour financer cet accord de pêche progressif. Ses dirigeants attendent depuis février 2022 une réponse de votre gouvernement pour savoir s'il lui octroiera du financement pour atteindre les objectifs de cet accord de pêche progressif. Ces objectifs comprennent le renforcement du ministère des Pêches de la nation, l'élaboration de plans de gestion des pêches et de plans de rétablissement des stocks sauvages et l'investissement dans l'infrastructure nécessaire à la gestion du saumon sauvage de la Skeena.
La question est simple: pourriez-vous dire au Comité où en est votre gouvernement avec cette demande et quand la Première Nation de Lake Babine pourra savoir si la proposition qu'elle a présentée au Cabinet est acceptée?
:
Merci, monsieur le président.
Merci, madame la ministre, et merci aux fonctionnaires d'être là.
La première fois que j'ai rencontré votre prédécesseure, c'était peu de temps après mon élection, en 2021. Je sais, madame la ministre, que vous êtes nouvelle à ce poste, tout comme la sous-ministre. À la première rencontre que j'ai eue en novembre 2021 avec votre prédécesseure, dans son bureau, avec la sous-ministre et la plupart des sous-ministres adjoints du ministère, j'ai exprimé mes préoccupations au sujet de l'approche du ministère à l'égard de la pêche à la civelle. J'ai alors exprimé qu'il y avait beaucoup de braconnage et que le ministère ne faisait pas respecter les règles.
L'année suivante, en 2022, le ministère a reçu de nombreuses plaintes de titulaires de permis ayant des preuves de braconnage dans les rivières. Lorsqu'ils ont téléphoné à Conservation et Protection pour signaler des cas de braconnage dans les rivières, les gens de Conservation et Protection ont demandé aux titulaires de permis si les braconniers étaient des membres des Premières Nations et, le cas échéant, de ne rien faire.
J'avais alors prévenu la que la situation allait dégénérer. Comme on savait que cette espèce, qui se vendait 5 000 $ le kilogramme, commençait à se trouver sur le marché noir, c'était très inquiétant. Nous avons de nouveau soulevé la question en hiver.
On commence à m'appeler « M. Civelle ». Demandez à vos collègues du comité des finances. Je pense que j'y ai parlé des civelles pendant environ une heure et demie dans un débat d'obstruction.
Timothy Kerr, qui dirige Conservation et Protection en Nouvelle-Écosse, a dit à la fin de l'hiver et au printemps de cette année qu'il avait suffisamment de ressources pour faire appliquer la loi. En mars, un mois avant l'ouverture de la saison, le ministère recevait déjà chaque jour des plaintes pour braconnage dans les rivières, y compris de la part de mes voisins, qui habitent à deux minutes de chez moi. Le ministère a fermé les yeux. Cela a continué. La saison a commencé. Chaque jour, des preuves photographiques et vidéo étaient remises au ministère. C'était hors de contrôle.
Il y a eu des milliers de braconniers illégaux cette année. J'avais prévenu la ministre que cela se produirait, et c'est arrivé. J'ai demandé à la ministre et aux députés libéraux de faire quelque chose. Ils ne savaient pas ce qu'ils étaient censés faire. Ce que vous êtes censés faire, c'est de faire appliquer la loi. Ciblez une rivière, faites appel à la GRC en renfort et agissez.
En réponse à cela, tout ce que la ministre a fait a été de mettre un terme à la pêche à la civelle pour les pêcheurs légitimes, de mettre fin à leur saison après 18 jours et de permettre à tous les braconniers de rester sur les rivières.
Savez-vous, madame la ministre, que les braconniers étaient toujours sur la rivière cet été? Rien n'a été fait. Le MPO n'a absolument rien fait. Ils se trouvaient sur une propriété privée. La GRC ne voulait pas s'en occuper, parce qu'elle disait que Conservation et Protection ne l'avait pas appelée.
Comment se fait‑il que votre ministère ne fasse pas appliquer la loi?
:
Écoutez, mon temps est limité, madame la ministre.
Le fait est que le braconnage qui s'est pratiqué au fil des ans, et contre lequel votre ministère a refusé d'appliquer la loi, a encouragé des éléments criminels des États-Unis, du Québec et de l'Ontario à venir ici pour s'y adonner. Ils continuent leurs activités et vous ne faites rien. Le même fonctionnaire de la direction de la conservation et de la protection a dit la même chose au début du mois de juillet, c'est‑à‑dire qu'ils avaient suffisamment de ressources pour lutter contre le braconnage du homard, mais le braconnage du homard s'est tout de même poursuivi pendant tout l'été, pratiquement sans qu'aucune arrestation ne soit effectuée.
Pour revenir à la pêche à la civelle, la situation était si alarmante que le ministère des Pêches et des Océans a mis fin à toutes ses activités scientifiques dans la seule rivière où il effectue des recherches, soit East River, à Chester, car c'était trop dangereux. Le ministère n'a même pas voulu protéger cette rivière pour y effectuer ses recherches. Je ne veux donc pas entendre les intervenants de ce ministère dire qu'ils ne peuvent pas organiser une pêche à la civelle l'année prochaine parce qu'ils n'ont pas mené les études scientifiques nécessaires cette année et qu'ils n'ont pas eu le courage de protéger la rivière dans laquelle ils mènent des études scientifiques. Ce n'était pas…
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Madame la ministre, je suis très heureux de vous accueillir à notre comité. Je souhaite également la bienvenue aux hauts fonctionnaires. Il est particulièrement important de vous recevoir, compte tenu de l'importance des pêches pour les communautés nordiques et autochtones, comme la pêche au saumon dans le fleuve Yukon et ses affluents.
[Traduction]
Étant donné l'importance des pêches nordiques pour les collectivités nordiques du Yukon, j'aimerais me concentrer sur le saumon du fleuve Yukon.
Comme vous le savez sans doute, le saumon du fleuve Yukon est en grande difficulté. Plus tôt cet automne, soit à la mi‑septembre, environ 150 saumons avaient franchi l'échelle à poissons de Whitehorse. La moyenne sur 10 ans est de 850 saumons pour la même période.
Par ailleurs, comme l'indique le rapport du ministère des Pêches et des Océans sur le saumon du fleuve Yukon:
Comme les années précédentes, soit de 2019 à 2022, la remontée de saumons chinook d'origine canadienne ne sera pas suffisante pour atteindre les objectifs d'échappée de géniteurs, ni pour offrir des possibilités de pêche en Alaska ou au Canada.
Tout d'abord, j'aimerais vous demander où se situe le saumon du Yukon dans les priorités de votre mandat.
:
Je n'ai pas la ventilation de ces chiffres ici. Je peux obtenir plus de détails sur les activités concernant le Yukon, mais il s'agit d'une stratégie exhaustive qui compte plusieurs volets.
La restauration de l'habitat est un volet très important sur lequel nous travaillons avec toutes sortes de groupes. Il y a évidemment une composante autochtone très importante et des partenariats avec des collectivités autochtones, car elles s'intéressent vivement au saumon, puisque c'est leur gagne-pain.
Les travaux sur la transformation de la pêche… La pêche récréative au saumon suscite évidemment beaucoup d'intérêt. Que faisons-nous à cet égard? Nous avons des écloseries et nous en construisons de nouvelles. Il y a toute une série de composantes dans ce domaine.
Nous avons accéléré les dépenses liées aux 700 millions de dollars que la ministre vient de mentionner. Je pense que nous avons dépensé environ 74 millions de dollars au cours des deux premières années. Cette année, nous dépenserons à peu près la même somme. Les choses avancent rapidement à mesure que nous mettons en place les différents éléments constitutifs.
:
Je vous remercie. C'est très bien.
Vous avez également parlé de notre relation avec les États-Unis. Dans le cadre de discussions antérieures avec la ministre Murray, nous avons appuyé l'idée d'un engagement avec nos amis américains au sujet de l'état des espèces du Pacifique et des espèces nordiques de saumon et au sujet de l'importance d'actualiser notre initiative conjointe.
J'aimerais savoir si vous continuerez d'appuyer un engagement officiel qui réunira les deux gouvernements fédéraux, ainsi que les gouvernements autochtones, locaux, étatiques et territoriaux respectifs, pour parler de la crise en cours et chercher ensemble des solutions.
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D'accord. Nous allons essayer de commencer.
J'aimerais souhaiter la bienvenue à M. Adam Burns, sous-ministre adjoint, Secteur des programmes, ainsi qu'à M. Niall O'Dea, sous-ministre adjoint principal, Secteur des politiques stratégiques, du ministère des Pêches et des Océans.
Je ne pense pas qu'il y aura une autre déclaration d'ouverture. Nous allons donc passer directement aux questions.
Je crois que la parole est à M. Epp. Il a six minutes.
Je vous remercie d'être ici aujourd'hui. C'est toujours très utile d'entendre les fonctionnaires.
Je pense que ma question s'adresse probablement à M. Pelletier, ou peut-être à M. Burns.
Les pêcheurs nous disent constamment qu'ils ne peuvent pas faire leur travail parce que les évaluations des stocks ne sont pas faites en raison de problèmes d'entretien des navires, de pannes de navires ou de manque de personnel. Cette situation a d'énormes répercussions économiques sur les pêcheurs et les transformateurs qui perdent leur emploi. Ces pannes et ce manque de personnel ne peuvent certainement pas être attribuables aux milliards de dollars qui ont été injectés dans le ministère des Pêches et des Océans au cours des huit dernières années.
Pourquoi le ministère des Pêches et des Océans ne parvient‑il toujours pas à fournir les évaluations des stocks qui permettraient aux pêcheurs de récolter leurs prises?
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Non, madame Gibbons. Le ministère des Pêches et des Océans réglemente et documente les ventes de homard, du pêcheur à l'acheteur. C'est au ministère fédéral qu'il incombe de documenter ce type de transaction précis. Les provinces accordent des permis aux acheteurs et aux transformateurs, mais il vous incombe de veiller à ce que la documentation sur la transaction entre le pêcheur et l'acheteur soit exacte et reflète toutes les prises.
J'aimerais revenir sur ce qu'a dit mon collègue, M. Perkins, mais sous un angle différent. Récemment, les médias — et certainement les médias sociaux — ont rapporté que le ministère avait parrainé, par l'entremise d'organisations de pêcheurs, un programme de récupération des casiers à homards dans la ZPH 25, qui se trouve dans le détroit de Northumberland, entre l'Île‑du‑Prince-Édouard et le Nouveau-Brunswick. Un grand nombre de casiers à homards ont été récupérés dans le cadre de ce processus. La saison était terminée, mais ces casiers étaient encore en mer.
S'il était encore en mer après la fin de la saison, cet équipement était‑il illégal?
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Je vous remercie, monsieur le président.
Je souhaite la bienvenue à tous les participants.
Ma première question concerne l'île de Vancouver — dans ma circonscription et les communautés avoisinantes aussi. Cet été, j'ai entendu des pêcheurs de saumon à la traîne dire que le début de leur saison de pêche a été considérablement retardé, et ce, à la toute dernière minute, et pratiquement sans préavis ni consultation.
Vous savez que je soutiens la conservation et la protection du saumon sauvage, au même titre que les communautés côtières et les pêcheurs. Or, c'est précisément cette absence chronique et répétée de consultation et de considération qui fait en sorte que le ministère se met à dos les pêcheurs avec lesquels il devrait collaborer étroitement.
Pouvez-vous expliquer les motifs de cette décision, et les consultations qui ont été menées auprès des pêcheurs?
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C'est exactement ce que je me disais. Nous pouvons poursuivre cette conversation, et je peux vous donner des exemples précis dans l'espoir que les personnes lésées puissent faire entendre leur voix et, surtout, trouver des solutions pour éviter que l'histoire ne se répète.
L'autre question que je me pose concerne la saison de la pêche au crabe à Terre-Neuve‑et‑Labrador. Cette saison a été marquée par un effondrement des prix qui a entraîné des pertes d'emploi, et de nombreuses personnes n'ont pas pu bénéficier des prestations saisonnières de l'assurance-emploi qui leur permettent de nourrir leur famille hors saison.
Parallèlement, pour comble de malheur, le gouvernement a modifié les critères d'admissibilité à l'assurance-emploi, ce qui a rendu les choses encore plus difficiles pour bon nombre de pêcheurs et de personnes touchées par la crise.
, qui est le porte-parole du NPD en matière d'emploi et de développement de la main-d'œuvre, et moi-même avons écrit une lettre à la ministre pour lui demander si elle appuiera la proposition de soutien économique d'urgence présentée par l'organisation syndicale Fish, Food and Allied Workers, ou FFAW. J'aimerais savoir ce que vous en pensez, s'il vous plaît.
J'ai une autre question concernant les preuves démontrant que les pêcheries de l'Alaska capturent des centaines de milliers de poissons destinés aux rivières canadiennes. En fait, cet État est devenu le plus important pêcheur de saumons sauvages de la Colombie-Britannique, alors que nos stocks diminuent.
J'ai déjà posé cette question, tout comme mes collègues, et j'aimerais obtenir une réponse claire. Que fera le ministère d'ici 2028, au moment de renouveler le traité, afin de protéger le saumon sauvage qui est actuellement en difficulté?
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Nous suivons simplement l'exemple des libéraux en ce qui concerne la façon de communiquer avec tout le monde et de donner un préavis.
Je vous remercie.
Madame la sous-ministre, j'ai quelques questions concernant la planification nécessaire afin de régler le problème d'application de la loi qui frappe la pêche à la civelle.
Je commencerai par dire qu'une partie du problème réside selon moi dans la traçabilité. Comment est‑il possible de déterminer l'origine de cette ressource? Pouvez-vous nous le dire?
Une fois que la civelle est sortie de l'eau — pour les gens qui surveillent —, comment savoir qui l'a pêchée et d'où elle vient? Comment un acheteur ou un préposé à l'expédition de l'aéroport peut‑il savoir s'il s'agit d'un produit légal ou non?
Pouvez-vous nous dire ce que fait le MPO pour moderniser et améliorer la traçabilité du côté de la pêche à la civelle?
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Je vous pose ces questions parce que vous avez demandé des études, qui ont duré presque trois ans, quant à la réouverture de ces deux zones de pêche.
Cette année, la recommandation du bureau local de Moncton, de vos fonctionnaires, de vos scientifiques, après plus de deux ans d'étude sur ces deux zones, était leur réouverture. Malheureusement, à la dernière minute, vos bureaux ont recommandé de ne pas suivre la recommandation prise à l'échelle locale et de fermer ces zones. Il a fallu intervenir et voir quelles étaient les raisons de cette décision. La raison était qu'il y aurait peut-être eu trop de prises accidentelles dans ces deux zones de pêche. Pourtant, la saison vient de se terminer et il n'y en a eu presque aucune.
Madame Gibbons et monsieur Burns, pourriez-vous me dire pourquoi, chaque fois que des décisions sont prises à Ottawa concernant ces régions, il semble toujours y avoir un problème et des remises en question, même après que vos propres scientifiques et fonctionnaires ont fait des recommandations qui allaient dans le sens d'une réouverture, alors que vous sembliez vous y opposer?
Comment voulez-vous que l'industrie ait confiance en des décisions de ce genre?
J'aimerais avoir une réponse à ma question, s'il vous plaît.
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Merci, monsieur le président.
Madame Gibbons, je vais revenir sur les propos de mon collègue M. Cormier quant à la difficulté qu'il y ait parfois à concilier divers avis, qu'ils viennent de vos employés ou des pêcheurs, qui ont une connaissance directe, en temps réel, de ce qui se passe sur le terrain. Il est souvent difficile de comprendre pourquoi les recommandations qui se rendent à vos bureaux, à Ottawa, ne sont peut-être pas considérées à leur juste valeur.
Il y a eu une étude sur les investissements étrangers il n'y a pas très longtemps. Quelques témoins nous ont dit que le savoir-faire de la pêche était en péril, parce qu'un certain nombre d'investissements étrangers appauvrissaient le secteur des pêches et que la relève n'existait pas.
Comment comptez-vous assurer une relève et préserver le savoir-faire de la pêche, c'est-à-dire la transmission de la compétence de génération en génération et la préservation des intérêts économiques dans ce secteur d'activité? Personne ne veut payer pour travailler. Tout le monde veut gagner sa vie.
On nous a aussi parlé des permis communautaires, qui sont évidemment davantage destinés aux autochtones. Certains souhaiteraient que les allochtones aussi puissent bénéficier de plus de permis communautaires, ce qui permettrait de préserver ces intérêts et de garder un équilibre économique dans les communautés locales.
J'aimerais avoir vos commentaires à ce sujet.
En effet, la relève est un sujet très important. J'ai déjà travaillé au ministère de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire, et il s'agissait aussi d'une question importante pour Mme Bibeau, qui était alors ministre de ce ministère. Par exemple, on disait à quel point cela coûtait cher d'acquérir une ferme laitière. En fait, cela coûte très cher d'acheter des fermes en général.
Dans certains secteurs de pêche, le prix des permis est vraiment très élevé ces temps-ci. Il est difficile pour un jeune ou toute autre personne qui compte travailler dans ce secteur d'assumer de tels coûts.
Le sujet préoccupe beaucoup madame la . Elle en a discuté avec nous dès son entrée au ministère. Elle est à la recherche de nouvelles idées, et elle veut aussi entendre les suggestions de personnes de l'extérieur. Elle va certainement fournir des conseils à cet égard.
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Oui, s'il vous plaît. Des préoccupations ont été exprimées, compte tenu de l'importance que joue ce rôle dans la promotion du savoir local. Il est important d'avoir des personnes sur le terrain pour réaliser le travail du MPO auprès de la communauté et gagner sa confiance. Il semble pour le moins problématique que ce rôle soit supprimé sans consulter rigoureusement les Premières Nations dénées.
Mon autre question, madame Gibbons, porte sur les poux de mer du côté de la pisciculture dans des enclos en filet.
Dans la foulée des questions que j'ai posées précédemment à la ministre, nous savons que les poux de mer sont hautement problématiques et particulièrement dangereux pour les saumons juvéniles en migration, qui sont les plus vulnérables. Malheureusement, l'élevage du saumon dans des parcs en filet de Cermaq, à Bawden Point, a pu augmenter sa biomasse de près de 50 % en 2022, malgré les preuves portées à mon attention selon lesquelles l'entreprise pourrait avoir enfreint les conditions de son permis en raison d'une quantité excessive de poux de mer.
Pourriez-vous nous dire si Cermaq a déjà enfreint les conditions de son permis? A‑t‑on déjà modifié un permis accordé à Cermaq pour permettre des limites supérieures de poux? La société a‑t‑elle déjà dû payer une amende ou eu d'autres sanctions pour avoir enfreint les limites de poux?
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Merci, monsieur le président. Je pense que je suis le dernier obstacle qui vous sépare d'un bon repas.
Je voudrais traiter de deux sujets bien précis. Il y a d'abord le Collège de la Garde côtière canadienne qui est situé à Sydney. C'est un véritable joyau pour le Cap-Breton et pour le Canada dans son ensemble. On y forme des hommes et des femmes provenant de toutes les régions du pays.
Il y a des commentaires que j'entends souvent, aussi bien localement qu'à l'échelle de la province, relativement à ce collège et aux cadets qui y sont formés. Il n'est pas rare que des représentants de l'industrie et des porte-parole ou des chefs des communautés autochtones me fassent valoir, dans bien des cas pour des motifs liés à la sécurité, la nécessité d'une présence plus soutenue des navires de la Garde côtière à proximité de Sydney. Je me demandais si c'est une possibilité qui est envisagée avec des partenaires ou s'il s'agit d'une considération que nous pourrions examiner de plus près. C'est une question qui revient sans cesse sur le tapis, et je pense qu'il vaudrait vraiment la peine d'en discuter plus à fond.
C'était donc ma première question. Je vais essayer de poser également la seconde avant de laisser nos témoins répondre.
Il a beaucoup été question aujourd'hui de la civelle dans le contexte des actes illégaux commis par un assez grand nombre d'individus au cours des dernières années. Vous avez parlé d'une visite dans le Maine pour étudier les méthodes les plus efficaces employées là‑bas.
Je ne sais pas si vous pourriez nous en dire un peu plus sur les pratiques exemplaires que vous avez été à même d'observer lors de ce voyage, notamment quant aux modifications réglementaires et à l'imposition d'amendes assez substantielles pour inciter les braconniers à y penser à deux fois.
Pour que les gens comprennent bien, il semblerait que l'on puisse remplir de civelles un pot de beurre d'arachide de 500 millilitres, et en tirer 5 000 $ sur le marché noir.
J'aimerais que vous nous parliez des autres mesures qui sont envisagées pour la civelle, aussi bien à la suite de cette visite dans le Maine qu'à la lumière des recherches que vous avez pu mener par ailleurs.
Merci, monsieur le président.
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Ils enlèvent d'abord le beurre d'arachide.
Monsieur le président, j'espère que le secrétaire parlementaire me permettra d'apporter rapidement un correctif par rapport à ce que j'ai dit précédemment.
Je crois avoir utilisé le mauvais terme en parlant des anguilles. Le Comité des espèces en péril a déterminé que l'anguille fait partie des espèces « menacées », et non des espèces « inscrites ». Je voulais seulement que cela soit bien clair.
Monsieur Kelloway, il ne fait aucun doute que nous avons considéré — et que nous considérons encore — tous les aspects de cette problématique. D'importants efforts sont toujours déployés, et nous essayons vraiment de redoubler d'ardeur étant donné les attentes établies en prévision de 2024.
Pour ce qui est par exemple du régime réglementaire, et notamment des amendes imposées ainsi que des pêches et autres activités interdites, nous nous inspirons de l'expérience du Maine avec la civelle, simplement parce que ce qui se passe dans cet État si rapproché a une pertinence directe pour nous.
Nous nous intéressons également aux mesures prises par d'autres pays relativement à des espèces similaires.
Quant à votre question portant sur la Garde côtière, je vais bien sûr laisser le commissaire y répondre.
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Merci pour la question ainsi que pour vos bonnes paroles concernant le Collège. Comme j'y ai moi-même étudié il y a plus de 38 ans, je suis particulièrement fier du travail essentiel qu'on y accomplit pour former nos équipages de demain.
Vous évoquez la nécessité de déployer davantage de ressources dans la région du Cap-Breton. Je peux vous dire que, grâce à la Stratégie nationale de construction navale, nous avons un nouveau bateau de sauvetage à la Base de Louisbourg. Ce bateau est beaucoup plus fonctionnel que celui que nous avions auparavant. Dans le cadre du Plan de renouvellement de la flotte, nous devrions notamment pouvoir compter sur un navire qui sera utilisé exclusivement pour la formation au Collège. Ce navire n'est pas encore construit, mais il figure dans nos plans. Il y aura donc plus de ressources à notre disposition dans ce secteur.
Nous positionnons toujours nos principales ressources juste au large du Cap-Breton pour couvrir le nord-est de la Nouvelle-Écosse. C'est ce que nous appelons la zone de recherche et sauvetage. Nous faisons donc tout ce qu'il faut pour optimiser notre présence.
Je suis heureux de pouvoir vous dire que les nouveaux bateaux de sauvetage qui nous sont arrivés en provenance de deux chantiers navals nous procurent énormément d'efficience, et que nos équipages sont très fiers de pouvoir naviguer sur ces bateaux.
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Merci, monsieur Kelloway. C'est tout le temps que nous avions pour aujourd'hui.
Je vais demander à Mme Barron de bien vouloir nous excuser d'avoir commencé la séance trop tôt. Après vérification, il semblerait que l'horloge installée dans cette salle ait trois minutes d'avance. Quoi qu'il en soit, je vous rappelle à tous que vous devez être ici à l'heure prévue, car je n'aime pas commencer en retard.
En outre, ceux qui participent via Zoom doivent accéder à l'application 15 minutes avant l'heure de la séance afin que l'on ait le temps de faire les vérifications sonores et de prendre toutes les autres dispositions nécessaires.
Nous allons donc nous en tenir à l'heure exacte, plutôt qu'à celle indiquée sur l'horloge murale, et ce, même si l'on est censé l'ajuster pour nous. Notre prochaine réunion devrait donc débuter à l'heure juste, car tous ces problèmes seront réglés.
Je tiens à remercier encore une fois tous ceux qui ont rendu cette séance possible, et notamment notre greffier, le personnel du Comité et l'équipe d'interprétation.
La séance est levée.