:
Je déclare la séance ouverte.
Bonjour à tous. Bienvenue à la 110e réunion du Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre.
C'est la première fois que nous nous réunissons au sujet de l'incident qui est survenu dans la tribune de la Chambre des communes.
Je voudrais souhaiter la bienvenue à nos invités.
Je tiens également à souligner que nous sommes le 21 mars 2024 et que c'est la Journée mondiale de la trisomie 21. Cette journée a été décrétée pour sensibiliser le public, promouvoir l'inclusion des personnes atteintes de trisomie 21, encourager les gens à défendre leurs droits et veiller à leur bien-être.
Habituellement, je suis dans ma circonscription ce jour‑là, mais ce n'est pas le cas aujourd'hui, alors Kaleb et moi offrons une paire de chaussettes à chacun d'entre vous. Nous espérons qu'elles vous plairont.
Cela dit, nous souhaitons la bienvenue à M. Ihor Michalchyshyn, directeur général et administrateur exécutif du Congrès des Ukrainiens canadiens; et à M. Jars Balan, directeur du Centre d'études ukrainiennes canadiennes de Kule à l'Institut canadien d'études ukrainiennes.
Je crois que l'un d'entre vous va faire une déclaration préliminaire et vous pourrez tous les deux faire des remarques.
Sur ce, je vous souhaite à tous les deux la bienvenue au Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre. Je vous remercie de prendre le temps de témoigner aujourd'hui.
La parole est à vous.
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Bonjour. Je vous remercie.
Nous avons eu quelques problèmes de son, mais j'espère que vous m'entendez bien maintenant.
Je vais lire la déclaration préliminaire, puis nous répondrons aux questions.
Au nom du Congrès des Ukrainiens canadiens, je suis ravi de pouvoir comparaître par vidéoconférence et m'entretenir avec vous. Je vais maintenant lire notre déclaration préliminaire sur la question à l'étude.
Pendant de nombreux siècles, tous les habitants du territoire de ce qui est aujourd'hui l'Ukraine, y compris le peuple juif, ont subi les occupations successives d'empires et de colonisateurs étrangers qui cherchaient à assujettir ceux pour qui l'Ukraine était leur patrie. Il y a une trentaine d'années, avec la déclaration d'indépendance de l'Ukraine et la création d'un État, le processus visant à parvenir à une compréhension commune et à un respect mutuel a débuté — et il se poursuit encore aujourd'hui.
L'histoire de la Seconde Guerre mondiale en Ukraine est complexe et difficile à résumer. L'Ukraine a été prise entre deux régimes tyranniques: ceux d'Hitler et de Staline. Au XXe siècle, l'Ukraine a été le centre de ce que l'historien Timothy Snyder, de l'Université Yale, a appelé les « terres de sang ».
Le peuple ukrainien s'est battu pour son indépendance pendant la Première et la Seconde Guerre mondiale et se bat aujourd'hui pour la liberté de l'Europe. Avant la création de leur propre État, les Ukrainiens se sont battus au sein de différentes formations militaires, mais toujours pour une Ukraine libre et indépendante et contre la tyrannie soviétique, bolchevique et russe.
Après l'incident qui est survenu au Parlement canadien cet automne, notre communauté a une fois de plus fait l'objet d'une campagne de désinformation bien connue visant à calomnier les Ukrainiens, une campagne qui date de la période soviétique et dont se sert maintenant la Fédération de Russie.
Il est regrettable et blessant de voir que de nombreux politiciens et membres des médias mal informés ont choisi de s'engager dans des récits simplistes et inexacts, au lieu de s'appuyer sur les conclusions d'une commission d'enquête canadienne. Comme l'a déclaré l'un des plus éminents spécialistes canadiens de l'histoire ukrainienne, M. Paul Robert Magocsi, titulaire de la Chaire d'études ukrainiennes à l'Université de Toronto, il n'y a tout simplement pas de preuve que la division Galicie a commis des crimes de guerre. En qualifiant d'anciens membres de la division Galicie de nazis, fascistes, criminels de guerre ou monstres, on tient des propos incendiaires qui ne se fondent pas sur les faits historiques.
Dans les années 1980, le gouvernement du Canada a créé une commission — la Commission Deschênes — pour enquêter sur les allégations selon lesquelles des milliers de criminels de guerre nazis se cachaient au Canada. La Commission a constaté ce qui suit:
De 1971 à 1986, des déclarations publiques faites par divers intervenants de l'extérieur ont répandu des chiffres de plus en plus importants et grandement exagérés sur le nombre de présumés criminels de guerre établis au Canada.
Autre constatation de la Commission:
Aucune preuve n'est venue étayer les accusations de crimes de guerre portées contre les membres de la Division Galicie, ni en 1950 lorsque les allégations ont été lancées, ni en 1984 [...], ni au cours des audiences de la Commission.
Depuis longtemps, notre communauté considère que s'il existe des preuves que des actes répréhensibles ont été commis par un individu, quel qu'il soit ou quel que soit le moment où il a commis un crime, ces éléments de preuve doivent être portés à l'attention de l'unité des crimes de guerre du Canada, afin qu'ils soient examinés par cette instance plutôt que par le tribunal de l'opinion publique.
Comme l'a dit M. Magocsi, il n'est pas dans l'intérêt du Canada que les politiciens et les médias déforment l'histoire et salissent la réputation d'une personne afin d'obtenir un avantage apparent dans l'arène politique canadienne.
Le discours de désinformation qui vise à calomnier les Ukrainiens remonte à l'époque soviétique et est aujourd'hui utilisé par la Fédération de Russie pour tenter de discréditer une démocratie ukrainienne indépendante. Le but est de semer la division au sein de la société canadienne et d'autres démocraties occidentales. La Russie tente ainsi de détourner l'attention de la guerre d'anéantissement qu'elle mène contre l'Ukraine et que ce Parlement a correctement et unanimement reconnue comme un génocide contre le peuple ukrainien.
Chaque jour, dont la nuit dernière, des villes ukrainiennes sont bombardées par des missiles russes. Chaque jour, la Russie assassine des civils ukrainiens, enlève des enfants ukrainiens et commet des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité.
En ce moment, c'est la défense de l'Ukraine et la victoire de l'Ukraine sur la Russie qui préoccupent le Congrès des Ukrainiens canadiens et notre communauté. Nous invitons tous les membres de ce comité, tous les parlementaires et le gouvernement du Canada à se joindre à nous.
Merci.
Nous allons maintenant passer à des interventions de cinq minutes. C'est M. Kmiec qui commence. Il sera suivi de M. Duguid.
[Français]
Ce sera ensuite le tour de Mme Gaudreau, puis Mme Mathyssen prendra la parole.
[Traduction]
Je vais rapidement faire deux ou trois précisions.
Tout d'abord, il faut faire attention à ce qu'une seule personne s'exprime à la fois, car nous avons deux langues officielles. C'est difficile, parce que vous comparaissez par vidéoconférence et que nous sommes ici dans la salle. Or, je pense que vous voyez bien la salle et que vous le verrez quand une personne aura terminé. Nous pouvons essayer d'éviter de parler tous en même temps.
Ensuite, nous savons qu'il s'agit d'un sujet délicat et qu'il n'est pas facile d'en discuter. Je vous demande de vous rappeler pourquoi nous sommes ici et de rester concentrés sur l'étude. Nous voulons en discuter en profondeur, mais cela doit se faire dans le respect. Je ferai de mon mieux pour qu'il en soit ainsi, comme le feront tous les membres du Comité, j'en suis sûre.
Monsieur Kmiec, vous disposez de cinq minutes — veuillez vous adresser à la présidence.
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Madame la présidente, je vais passer à ma prochaine question.
Je suis heureux que nous ayons parlé des commissions, car, ces dernières années, le président Duda, de la République de Pologne, et le président Zelensky ont organisé des réunions de réconciliation, des messes, avec les chefs des églises des deux côtés de la frontière, en Volhynie et en Galicie, en reconnaissance du fait qu'il faut pardonner pour être pardonné. Je pense que c'est ce que les évêques des deux pays ont dit; c'est ce que les deux présidents ont demandé.
Je vais reprendre la première question que j'ai posée. Comment pouvons-nous aider, en tant que politiciens canadiens, en tant que Canadiens, à faire en sorte que les événements qui se produisent ici au Canada ne soient pas utilisés par la machine de propagande russe pour brimer le droit légitime qu'ont les Ukrainiens d'avoir leur propre pays et de conserver leurs propres frontières comme ils l'entendent, leur propre culture et leur propre langue, à faire en sorte qu'on ne se sert pas des événements qui se produisent ici pour s'attaquer à leur histoire en Europe et à l'échelle internationale. Cela sape la force du peuple et du gouvernement ukrainiens, nuit à leur capacité de trouver de nouveaux alliés et de conserver ceux qu'ils ont.
Que pouvons-nous faire maintenant?
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Par votre entremise, je tiens à remercier les témoins d'être avec nous aujourd'hui. Même si je n'ai pas eu l'occasion de vous rencontrer en personne, c'est un plaisir de vous parler lors de cette séance.
Vous savez peut-être que mon fils aîné a été déployé en Ukraine en 2018 dans le cadre de l'opération Unifier. Il a aidé à former les forces ukrainiennes pour qu'elles puissent se défendre. Je suis ravie de faire votre connaissance aujourd'hui.
En ce qui concerne les questions sur la procédure interne, il est évident que les personnes les mieux placées pour y répondre sont celles que vous avez également rencontrées dans le cadre de cette étude.
Je voulais vous parler de vos commentaires sur les réactions impulsives.
Je vais vous expliquer comment les choses se passent à la Chambre. Comme mon collègue M. Kmiec l'a mentionné, il ne s'agissait pas d'une séance régulière de la Chambre. C'était un événement spécial auquel avait été convié un dignitaire. D'après le témoignage du greffier, nous avons entendu que, normalement, dans ce genre de situation, une personne se trouvant dans la tribune des visiteurs ne serait pas reconnue par le Président. C'est quelque chose qui ne se fait pas habituellement, et c'est évidemment quelque chose que nous allons examiner à l'avenir sur le plan du protocole.
Lorsque cela se produit lors d'une séance régulière, le Président reconnaît quelqu'un dans la tribune et invite les députés à se lever. Nous supposons que le Président avait vérifié correctement les antécédents de la personne ou des personnes reconnues et qu'elles sont méritantes. Tout cela se fait en un instant, à peine quelques secondes. Nous nous levons, nous reconnaissons la personne désignée par le Président et nous applaudissons.
Puis, au cours de la fin de semaine, nous avons vu les reportages et les manchettes. Même avant la réunion d'aujourd'hui, j'ai vu des manchettes dans lesquelles on désignait M. Hunka par un certain mot.
J'aimerais savoir ce que vous en pensez. En quoi cela a‑t‑il nui à la communauté ukrainienne?
Je veux vous donner l'occasion de nous aider, car nous voulons tous en tirer des leçons. Nous avons aussi l'occasion d'en apprendre davantage sur l'histoire du combat de l'Ukraine pendant la Seconde Guerre mondiale. Je voulais vous donner l'occasion d'en parler un peu aux Canadiens qui nous regardent aujourd'hui, si vous le voulez bien.
:
Puis‑je répondre rapidement?
J'ai une boîte quelque part dans mon bureau — le désordre y règne, comme vous voyez — de feuillets de propagande soviétique publiés dans les années 1950, 1960, 1970 et jusque dans les années 1980. Ce sont des brochures imprimées et produites en série à peu de frais sur toute une gamme de sujets, mais la Seconde Guerre mondiale est un thème important. Bon nombre des feuillets ont des titres sensationnels comme « Les loups-garous nazis des SS » ou quelque chose du genre. Toute propagande contient un mélange de faits, de demi-vérités, de fictions et de mensonges. Il est difficile de faire la part des choses. Le gouvernement soviétique a investi de l'argent dans sa machine de propagande pendant des décennies, et maintenant, c'est le gouvernement russe. C'est un problème contre lequel nous devons lutter.
Je le répète, ce n'est pas facile, parce que l'histoire a ses subtilités et elle est compliquée. Il y a aussi l'ambiguïté morale. Certains Ukrainiens soulignent que les alliés ont signé une entente avec les Soviétiques pour se battre contre les Allemands. Ils l'ont signée en sachant que Staline était un tyran sanguinaire — après le début de la Seconde Guerre mondiale déclenchée par les Soviétiques et les nazis —, mais c'était dans l'intérêt des alliés de le faire. Vous pouvez remettre en question la moralité de cette décision, ou quoi que ce soit d'autre, mais la décision a été prise. Pourquoi est‑ce acceptable et pourquoi d'autres choses ne le sont-elles pas?
Ce sont des questions sur lesquelles il faut se pencher sérieusement. Je pense que nous pouvons aller de l'avant en partenariat avec les communautés concernées — les communautés polonaises et juives, et d'autres communautés de l'Europe de l'Est. Il y a aussi la communauté rom qui a terriblement souffert. J'ai bon espoir que, grâce à nos efforts, les choses vont changer.
Merci de l'invitation et du temps de comparution qui m'est accordé.
Ma déclaration a comme titre: Cui bono?, soit « Qui en profite? » Je ne la lirai pas, mais j'en soulignerai quelques extraits. Vous avez tous reçu mon mémoire dans les deux langues officielles.
Sur invitation du Président de la Chambre des communes, Yaroslav Hunka était présent à la Chambre des communes lors de la visite au Canada du président de l’Ukraine, Volodymyr Zelensky. Quand il a été révélé par la suite que M. Hunka avait servi dans la 14e division de grenadiers Waffen de la SS, plus communément appelée la division Galicie, une controverse a éclaté qui continue de s’envenimer.
Je tiens à tirer certaines choses au clair dès le départ.
Je ne connais pas M. Hunka et je ne l'ai jamais rencontré.
Alors qu’elle était adolescente, ma mère a été enlevée et mise aux travaux forcés par le Troisième Reich. Évidemment, je n’ai aucun intérêt à défendre l’Allemagne nazie ni aucun nazi qui serait toujours en vie. Là‑dessus, je suis formel.
J'étais également membre de la Commission des droits civils à titre de représentant de la communauté ukrainienne canadienne quand la Commission a enquêté sur les criminels de guerre. Je suis le seul ici présent qui a participé à l'enquête sur les allégations voulant que des milliers de criminels de guerre nazis avaient réussi par un moyen quelconque à venir au Canada.
J’étais présent lors de la rencontre à huis clos au cours de laquelle le ministre de la Justice, l’honorable Ramon Hnatyshyn, a fait connaître les conclusions de la Commission à des délégués représentant les communautés canadiennes balte, juive et ukrainienne. En compagnie d’un représentant du Congrès juif canadien, Irwin Cotler, que vous connaissez tous, j’ai salué publiquement ces conclusions sur l'émission The Journal de la CBC, animée par Barbara Frum et diffusée le 12 mars 1987.
À l'époque, notre communauté soupçonnait que des agents soviétiques et leurs complices présents en Occident étaient à l’origine de la controverse à propos de la supposée présence de milliers de criminels de guerre nazis en Amérique du Nord. Ce n’est que récemment que l’on a eu accès à des preuves écrites, soit un document du KGB datant de 1985 qui décrit une certaine opération Payback, une campagne de désinformation lancée pendant les années 1970 visant à aggraver les tensions entre les diasporas juive, balte et ukrainienne. Le subterfuge a bien fonctionné à l'époque, et elle fonctionne bien de nos jours. En fait, elle sert actuellement à détourner les regards de la guerre génocidaire menée par la Russie contre l'Ukraine et les Ukrainiens.
Je ne parlerai pas de la position de la communauté ukrainienne canadienne sur la nécessité de traduire en justice les criminels de guerre. On en a déjà parlé. Malheureusement, le Canada n’a jamais mené une enquête en bonne et due forme sur la façon dont de présumés criminels de guerre et collaborateurs soviétiques et communistes auraient réussi à entrer au pays. Certains individus se sont même vantés ouvertement de ce qu’ils ont fait pour le compte du régime stalinien, au sein du NKVD, du SMERSH et du KGB. Il serait maintenant temps de divulguer les documents gouvernementaux portant sur ces individus.
Regardons maintenant la preuve qui pèse contre M. Hunka.
Tout d'abord, M. Hunka n’a jamais été un nazi ou un ancien nazi. Aucun Ukrainien ne pouvait devenir membre du Parti national-socialiste des travailleurs allemands, le parti nazi, car les Ukrainiens, tout comme les autres peuples slaves, étaient perçus comme étant des sous-humains, des Untermenschen. Ce n'étaient pas des Aryens. Ils ne pouvaient jamais devenir des nazis.
Tous les individus ayant servi dans les forces armées du Troisième Reich pendant la Seconde Guerre mondiale, ce qui représente des millions de personnes au total, étaient tenus de prêter serment à Hitler. Évidemment, cela n’en faisait pas tous des nazis, y compris les quelque 250 000 Allemands qui ont immigré au Canada dans les années 1950.
Il ne fait aucun doute que M. Hunka a servi dans les rangs de la division Galicie. Pourquoi s'est‑il enrôlé? J'ai découvert pendant mes recherches une lettre datée du 22 septembre 2015, soit plusieurs années avant qu'il ne se retrouve au cœur d’une polémique. M. Hunka y fournit une explication. Lors de l’occupation soviétique de la région ouest de l’Ukraine, pendant la période allant de la mi‑septembre 1939 à la fin juin 1941, M. Hunka a été témoin de massacres de civils innocents perpétrés par les Soviétiques. Il a assisté à la déportation de membres de sa famille en Sibérie, dont certains qui y ont péri. Ainsi, il a écrit: « Je me suis mis à détester tout ce qui était russe. » Voilà ce qu'il a écrit il y a plusieurs années.
Il s'est enrôlé et a servi jusqu'à la fin de la guerre. Il a été interné à Rimini, dans le Nord-Est de l'Italie, à la fin des hostilités. Nous y reviendrons.
La Commission Deschênes, qui a enquêté de 1985 à 1987 sur la présence présumée de criminels de guerre nazis au Canada, a émis des conclusions précises sur la division Galicie, conclusions que tout le monde semble avoir oubliées. Primo: la division Galicie ne devrait pas collectivement faire l'objet d'une mise en accusation. Secundo: les membres de la division ont fait l’objet d’une vérification. En fait, les membres ont fait l'objet de vérifications par les autorités britanniques, américaines, canadiennes et même soviétiques. J'ai rencontré certains des Canadiens chargés des vérifications.
Les accusations de crimes de guerre portées contre les membres de la division n'ont jamais été étayées. En I’absence de signalement ou de preuve de crimes de guerre particuliers, le juge Deschênes a statué que « l’appartenance à la Division Galicie ne peut justifier en elle-même des poursuites judiciaires. »
Il a également conclu que, comme ces personnes étaient arrivées au Canada après 1950 avec l'aval du gouvernement du Canada et les autorités canadiennes savaient qui étaient ces hommes, il n'était pas possible de justifier la révocation de la citoyenneté qui leur avait été accordée selon la procédure de naturalisation habituelle.
Que veut dire tout cela dans le cas de M. Hunka? La réponse, c'est qu'il est venu au Canada en toute légalité en 1954. Son adhésion à la division Galicie pendant la guerre était bien connue, et personne ne s'est plaint.
À l'automne 1950, le Congrès juif canadien a naturellement soulevé ses préoccupations pour savoir qui étaient ces gens et comment ont-ils pu immigrer au Canada. Le Cabinet du gouvernement a alors demandé au haut-commissaire du Canada au Royaume-Uni, L. Dana Wilgress, de mener une enquête, ce qu'il a fait. Il a rejeté les allégations au sujet de la division Galicie en indiquant qu’il s’agissait de propagande communiste pure et simple. Dans son rapport au Cabinet, il a ajouté ce qui suit: « Il est intéressant de noter qu’aucune accusation liée précisément à des crimes de guerre n’a été portée par les Soviétiques ni par aucun autre gouvernement contre un ou plusieurs membres de ce groupe. » Cette conclusion judicieuse semble avoir été reléguée aux oubliettes.
Que suis‑je venu faire ici aujourd'hui? Comme je l'ai dit, je ne connais pas M. Hunka, mais lorsque j'examine le cours de sa vie, voici ce que je constate.
Adolescent, il a combattu pendant la Seconde Guerre mondiale pour défendre l’Ukraine après avoir été témoin d'horreurs perpétrées contre les Ukrainiens par les Soviétiques entre 1939 et 1941. Il n’a aucunement participé à la persécution d’une communauté minoritaire quelconque. À la fin des hostilités, il a été fait prisonnier de guerre et est devenu immigrant avant d’être naturalisé citoyen canadien. Il a servi dans la milice de l’Armée canadienne de 1963 à 1965 et a prêté serment à Sa Majesté la Reine Elizabeth II. Il a travaillé fort, a élevé une famille, a payé ses impôts, n’a enfreint aucune loi à ce que j'en sache et a contribué pendant 70 ans au bien-être général de son pays d’adoption, le Canada. Cependant, en faisant fi des principes de justice naturelle, de nombreux députés de tous les partis ont dénoncé Yaroslav Hunka pour avoir été quelque chose qu'il n'a jamais été: un nazi.
Le principe fondamental de notre système de justice, mesdames et messieurs, est qu'une personne est innocente jusqu'à preuve du contraire. Étant donné qu'il n'y a aucune preuve de crime de guerre commis par M. Hunka, la Chambre des communes devrait, à mon avis, présenter des excuses publiques à un homme innocent, un concitoyen canadien.
Merci.
:
Merci beaucoup, madame la présidente.
Merci aux députés de m'avoir invité.
Vous me permettrez de contextualiser un petit peu la discussion qui a lieu aujourd'hui, parce que c'est important. Le contexte est une hausse importante de l'antisémitisme au Canada. Juste cette semaine, le quotidien La Presse a publié une caricature antisémite qu'il a dû retirer, et il s'est excusé de l'avoir publiée.
[Traduction]
Un théâtre de Hamilton, le Playhouse Cinema, a annulé sous pression le festival du film juif de Hamilton. Un de vos collègues, le député néo-démocrate , a dû présenter des excuses pour avoir fait un lien à la Chambre entre un cessez-le-feu à Gaza et la lutte contre l'antisémitisme ici.
La police de Toronto a publié ses statistiques sur la haine, qui ont révélé une hausse de 93 % des crimes haineux à Toronto depuis le 7 octobre, dont la majorité a ciblé la communauté juive. Je pourrais ajouter que la communauté juive a dû obtenir une injonction à Montréal pour protéger ses établissements, dont un centre communautaire, une école et une synagogue. Je pourrais parler des manifestations contre les synagogues à Thornhill, à Montréal et ailleurs.
Voilà le contexte et il est important de le savoir.
[Français]
Maintenant, de quoi parlons-nous? Nous parlons ici de l'invitation qui a été lancée à M. Yaroslav Hunka, un vétéran de la 14e division de grenadiers de la Waffen‑SS pendant la Seconde Guerre mondiale. Entendons-nous bien: c'était une unité de volontaires de la Waffen-SS, dont le Tribunal militaire international de Nuremberg a dit que c'était, dans son ensemble, une organisation criminelle qui avait organisé le massacre de juifs pendant la Seconde Guerre mondiale. On ne parle donc pas d'une organisation comme les Chevaliers de Colomb ou le Club Richelieu.
Cet homme a été officiellement salué et présenté dans la Chambre des communes par le Président de la Chambre et a été ovationné. Cela a fait les manchettes autour du monde. La Chambre des communes, le cœur de la démocratie canadienne, a été salie par cet événement, non seulement par la présence de cet homme, mais aussi par l'ovation qu'il a reçue. De plus, bien entendu, cela a servi la propagande russe de Vladimir Poutine, qui est en plein milieu d'une guerre illégale contre nos alliés ukrainiens. C'est également important de le noter. C'était donc un embarras pour le Canada sur la scène internationale.
[Traduction]
L'invitation de Hunka a profondément blessé les survivants de l'Holocauste, leurs familles et les Canadiens juifs, et je dirais qu'elle a nui à tous les Canadiens.
[Français]
Nous savons que le Bureau du Président de la Chambre des communes n'a pas délibérément invité un ancien membre de la Waffen-SS à se faire applaudir à la Chambre des communes, mais qu'il s'agit plutôt d'une lacune.
[Traduction]
Il y a eu un manquement à la vérification et à la diligence raisonnable. Cependant, il ne s'agit pas d'un incident isolé.
En décembre 2022, une réception a été organisée ici, au Parlement, par le Groupe d'amitié parlementaire Canada-Palestine. Parmi les participants, il y avait un homme du nom de Nazih Khatatba.
Qui est M. Khatatba?
Il était — du moins à une certaine époque — rédacteur en chef d'une publication qui a qualifié l'Holocauste de canular et le judaïsme de religion terroriste. Sa publication a loué le massacre perpétré dans une synagogue à Jérusalem en 2014, au cours duquel le citoyen canadien Chaim Rotman a été assassiné avec une hache alors qu'il était en train de prier. Cet homme, Khatatba, pas plus que Hunka, n'aurait pas dû être invité au Parlement.
[Français]
Je le répète: le Parlement, qui est l'institution au cœur de la démocratie canadienne, doit faire mieux afin d'éviter que de telles personnes se fassent inviter.
[Traduction]
Pensez‑y. Nous avons envoyé un homme à la Lune il y a 50 ans. Je suis certain que nous pouvons faire un meilleur travail de sélection des personnes qui sont accueillies au Parlement.
Je sais que le temps passe vite, madame la présidente.
[Français]
Nous vous demandons, madame la présidente et membres du Comité, de mettre en œuvre des mesures de contrôle efficaces afin que de tels incidents ne se reproduisent plus. On ne peut pas se contenter de réagir à l'incident le plus récent.
[Traduction]
La présence de gens comme Hunka au Parlement envoie un message affreux aux Juifs du Canada. Il était membre du Waffen‑SS. Il est également inacceptable que des gens comme Khatatba viennent au Parlement.
Mesdames et messieurs les députés, ce que vous dites et faites ici est important. Les personnes que vous laissez entrer ici envoient un message important. Veuillez vous assurer que des incidents semblables ne se reproduisent pas.
[Français]
Merci.
:
Merci, madame la présidente.
Je pense que c'est la première fois que je participe à une séance et que j'ai lu les livres écrits par les deux témoins.
Monsieur Luciuk, j'ai lu Operation Payback et une série d'articles que vous avez écrits à ce sujet.
[Français]
Monsieur Marceau, j'ai également lu votre livre, intitulé Juif: une histoire québécoise, qui raconte votre conversion au judaïsme et votre histoire en tant qu'ancien député du Bloc québécois.
Je vous remercie tous les deux de votre présence.
[Traduction]
De toute évidence, vous apportez des points de vue très différents sur la question. Ma perspective est différente, elle aussi. L'incident qui s'est produit en septembre, j'en suis sûr, a été aussi difficile pour vos familles que pour la mienne. J'avais beaucoup d'explications à donner à ma famille sur ce que je savais exactement, quand je l'ai su et comment je l'ai su. Nous ne sommes pas ici pour ressasser la Seconde Guerre mondiale et ce qui est arrivé à différentes communautés qui avaient très peu de marge de manoeuvre. De grandes puissances se livraient une guerre et prenaient des décisions sur l'avenir de nos communautés. Je suis sûr que vous et vos familles... J'ai de la famille qui n'a pas survécu à la guerre. Des membres de ma famille ont été internés dans les camps.
Ce que je veux comprendre, c'est comment on peut réconcilier les communautés ici. Le président Zelensky et le président Duda travaillent depuis des années à la réconciliation par rapport aux crimes de guerre commis dans ce que la Pologne appelle les « régions frontalières », c'est‑à‑dire les régions entourant Lviv, la Volhynie et la Galicie en Ukraine.
Que pouvons-nous faire maintenant, à l'avenir, pour réconcilier les trois communautés de la diaspora au Canada? C'est pour éviter, premièrement, de ne plus jamais mettre un de nos alliés dans l'embarras et, surtout, de ne plus jamais donner à la Fédération de Russie une victoire de propagande, qu'elle peut continuer à utiliser contre notre allié, l'Ukraine, et contre les communautés de la diaspora au Canada. C'est pour mettre les bâtons dans les roues de l'« opération Payback ».
M. Luciuk pourrait peut-être commencer.
[Français]
Monsieur Marceau, vous pourrez passer en deuxième.
:
Je peux dire que j'avais un ami, Stefan Petelycky, dont le numéro de tatouage à Auschwitz était le 154922. Je l'ai aidé à préparer ses mémoires en vue de leur publication, et ils sont maintenant disponibles. J'ai donc entendu beaucoup de détails à propos de ce qui s'est passé à Auschwitz, à propos des auteurs des crimes et à propos des victimes.
J'ai appris de ces personnes et de celles que j'ai interrogées pour ma thèse de doctorat à ne pas prendre parti, alors je ne me prononcerai pas sur cette question.
Je dirai qu'en tant que Canadien d'origine ukrainienne, j'ai été déçu par la réaction de nombreux députés de la Chambre des communes, tous partis confondus. J'ai ici une liste de citations émanant de tous les partis; je m'en suis assuré. Je nevais pas les lire afin qu'elles figurent dans le compte rendu, mais le fait est qu'il s'agissait d'une réaction instinctive. Vous étiez tous dans un état d'euphorie parce que le président Zelensky était venu ici, et nous le reconnaissons tous comme le Moïse de l'Ukraine. C'est un homme qui conduit son peuple, sa nation, la nation ukrainienne pour qu'ils échappent à l'esclavage soviétique russe. Le président Zelensky est lui-même d'origine juive. C'est ce qu'il fait, et c'est la raison pour laquelle Poutine s'y oppose si durement. Poutine est le pharaon. Il vient de se rendre immortel d'un point de vue « électoral ». Il sera au pouvoir plus longtemps que Staline.
Nous avons reçu un président ukrainien. Vous l'avez tous accueilli. Vous l'avez tous applaudi et, au cœur de cette euphorie, un homme de North Bay, en fauteuil roulant, arborant une chemise ukrainienne brodée, a été présenté. Il voulait simplement voir son président, pour lequel il s'est battu en ce sens qu'il a lutté pour l'indépendance de l'Ukraine.
Le lendemain, la presse de gauche s'est emparée de l'affaire et a déclaré: « Oh, c'est un SS ». Ensuite, les gens ont propagé cette histoire. Je n'ai pas trouvé un seul reportage dans lequel le journaliste soutenait une position différente, pas un seul. Il n'y a pas eu un seul député qui se soit arrêté, qui ait réfléchi et qui se soit dit: « Je devrais peut-être lire un livre pour me renseigner à ce sujet; je devrais peut-être réfléchir à tout cela ».
La plupart d'entre vous sont beaucoup plus jeunes que moi, et le fait est que vous n'êtes peut-être pas au courant de ces faits, mais tout le monde s'est empressé de le condamner parce qu'il est tellement facile de qualifier quelqu'un de « soldat SS, nazi ». Quelqu'un a même élevé cet homme au rang d'officier SS. Il a été promu par le député qui a dit cela.
M. Hunka n'a jamais été un nazi. Rien ne prouve qu'il ait fait quoi que ce soit de mal. C'est un Canadien innocent, et pourtant, il a été condamné. Il a été condamné par des membres de tous les partis, alors je vous prie de laisser tomber l'aspect partisan de cette affaire.
Comment pouvez-vous dépasser cette affaire? C'est l'une des questions que vous avez tous les deux posées. On dépasse cette affaire en réfléchissant avant de parler. On dépasse cette affaire en ne tombant pas dans le piège de la désinformation soviétique régurgitée par la Fédération de Russie, ses agents au Canada et ses compagnons de route, qui ne sont pas des moindres. Ils sont très forts dans ce domaine, et ils vous ont bernés.
:
L'histoire, comme toute autre discipline, a des écoles de pensée et des opinions différentes. Vous devez donc vous baser sur des preuves.
Comme l'a conclu le juge Deschênes en 1987, la simple appartenance à la division Galicia ne suffit pas pour engager des poursuites. L'appartenance à la division Galicia n'est pas un crime, selon le juge Deschênes.
Ces personnes ont été contrôlées. Aucune preuve n'a été apportée que M. Hunka, dont nous parlons en ce moment, ait commis un quelconque crime. Cependant, mon collègue a laissé entendre que cet homme n'aurait pas dû être présent au Parlement. Pourquoi? Pourquoi pas? Parce qu'il était membre de la division Galicia. D'accord, il y a là une divergence d'opinions.
Le fait est que le gouvernement du Canada a établi une commission d'enquête, qui s'est poursuivie pendant près de deux ans. Ce fut une période très difficile, je peux vous l'assurer. Le Congrès juif canadien, B'nai Brith et le Congrès des Ukrainiens Canadiens y étaient tous représentés. Ils ont comparu devant cette commission, et nous avons accueilli favorablement les résultats de l'enquête.
Trente-sept ans plus tard, on ne peut pas dire que ces résultats ne nous plaisent pas. Vous ne pouvez pas dire que ce Canadien ne peut pas venir au Parlement parce que vous ne partagez pas ses opinions ou que ce Canadien ne peut pas venir au Parlement parce que vous le trouvez désagréable.
Je pense qu'il est plutôt dangereux de se contenter d'utiliser Google ou Wikipédia pour chercher des informations. Si vous le faisiez, je ne suis pas sûr que vous m'inviteriez à témoigner.
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Je vais, une fois de plus, faire une pause, pour la troisième fois aujourd'hui.
Cette conversation est très difficile. Comme elle est très difficile, je fais preuve de beaucoup d'indulgence. Cependant, la raison pour laquelle nous sommes ici est très claire.
Monsieur Marceau, avec tout le respect que je vous dois, j'ai fait preuve d'indulgence à l'égard de vos commentaires. J'entends les gens dire: « En quoi cela est‑il pertinent? ». Mais pour les invités, je fais preuve d'indulgence. Cependant, la façon dont ce comité fonctionne — et c'est la raison pour laquelle nous essayons de l'améliorer — est la suivante: le temps de parole appartient au député. Le député pose des questions, et les invités répondent à ces questions du mieux qu'ils peuvent. C'est ainsi que les choses fonctionnent ici.
Nous pouvons essayer d'améliorer cette institution. Nous sommes tous favorables à cette idée. Toutefois, la question de la députée portait sur les problèmes qui doivent être réglés. C'est la raison pour laquelle nous sommes ici. C'est l'invitation qui a été reçue, et c'est l'invitation à laquelle nous répondons.
C'est pourquoi je demande à chacun de vous... Je sais que nous tenons à terminer cette série de questions dans son intégralité, ce qui signifie que les conservateurs et les libéraux disposeront encore de quelques minutes à la fin. J'aimerais ne pas avoir à vous interrompre de nouveau.
Je redonne la parole à Mme Mathyssen.
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D'accord. Je vais m'efforcer d'utiliser judicieusement mon temps de parole.
Je crois que la question est de savoir qui doit être reconnu au Parlement et qui ne doit pas l'être. On peut inviter toutes sortes de personnes. Je pense que la deuxième partie de la question dont le comité a été chargé de s'occuper, c'est de déterminer comment nous pouvons réparer la réputation du Canada — réparer la réputation que nous avons endommagée. En tant que groupe ou collectivité, nous avons porté atteinte à la réputation du président Zelensky en raison des mesures prises par le Président de la Chambre et de l'absence de mesures prises par le Cabinet du premier ministre. Nous avons ensuite permis que la propagande russe utilise cet incident pour s'en prendre à lui.
Nous avons parlé des sources. La commission pour la poursuite des crimes commis contre la nation polonaise établie par l'institut polonais du souvenir national a constaté que dans le village de Huta Pieniacka, un massacre avait bel et bien été commis. La 14e division a joué un rôle dans ce massacre. Cent mille Polonais ont été victimes d'un nettoyage ethnique. C'est la raison pour laquelle la communauté polonaise est très sensible à ce sujet.
On a constaté que la commission nationale faisait état de faits exacts. Ces conclusions ont été confirmées par l'Académie nationale des sciences d'Ukraine en 2005. Nous pouvons parler de Wikipédia, qui est une chose, mais nous pouvons utiliser Google pour rechercher des informations, car il s'agit de commissions nationales.
En ce qui concerne nos sources, ce que nous faisons ici au Canada correspond à notre contexte particulier. Nous devrions nous tourner vers les deux nations les plus proches d'un pays qu'elles combattent actuellement — directement, dans le cas de l'Ukraine, et indirectement, dans le cas de la Pologne —, afin de veiller à ce qu'elles demeurent libres. Comme je l'ai déjà indiqué, il ne peut y avoir d'Ukraine libre sans Pologne libre. Inversement, il ne peut y avoir de Pologne libre sans Ukraine libre. Si ces deux pays ne sont pas libres, il n'y aura jamais de terre d'accueil suffisamment sécuritaire pour le peuple juif dans cette région, une terre d'accueil où l'on est libre d'être un juif qui parle hébreu ou yiddish — et qui utilise même les proverbes yiddish que me citait ma grand-mère et que j'aimais beaucoup.
Comment pouvons-nous dépasser cette situation et rétablir la réputation du Canada et de notre Parlement, afin que nous puissions être utiles à notre allié en Ukraine? J'ai également posé cette question à d'autres personnes. Quelles sont les mesures particulières que nous pouvons prendre pour réparer l'erreur du Cabinet du premier ministre et l'erreur du Pésident de la Chambre des communes en vue d'une réconciliation?
Vous pouvez peut-être être brefs, car j'ai encore une question à vous poser. Je vous interromprai dans une minute et demie.
[Français]
Monsieur Marceau, si vous voulez répondre en premier, allez-y.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Je remercie les témoins de leur présence et j'aimerais revenir sur les thèmes pour lesquels je me suis préparée.
On a mis en lumière le fait que la situation est très complexe. Évidemment, nous ne voulons pas qu'une telle situation se reproduise.
Monsieur Marceau, vous avez dit qu'il y avait eu un manque de contrôle et de diligence. J'aimerais en savoir un peu plus à cet égard, parce que nous tentons de déterminer comment nous pouvons procéder à l'avenir en utilisant les procédures actuelles.
Je me demande si c'est l'invitation qui était en cause ou le fait qu'on a présenté l'individu à la Chambre? Je ne suis pas certaine qu'avec les procédures actuelles, on aurait su qu'il avait été invité et qu'il était à la tribune. Je pense qu'on a su qu'il était présent parce que le Président l'a salué.
Je voudrais savoir comment nous pouvons nous assurer que ce genre de situation ne va plus se reproduire. Je parle non seulement de la présentation de personnes à la tribune, mais aussi de mieux connaître la situation au moment de l'invitation. Avez-vous des mesures de contrôle et de diligence à nous proposer?
J'aimerais aussi laisser à M. Luciuk la chance de nous donner son opinion relativement à la procédure.