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Bonjour. La séance est ouverte.
Bienvenue à la 22e séance du Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre des communes. Le Comité se réunit aujourd'hui pour poursuivre ses travaux sur la sécurité opérationnelle de la Cité parlementaire, le long de la rue Wellington et de la rue Sparks.
J'aimerais souhaiter la bienvenue aux témoins qui seront parmi nous au cours de la première moitié de la réunion: Steve Bell, chef intérimaire du Service de police d'Ottawa; Michael Duheme, sous-commissaire, Gendarmerie royale du Canada; et Luc Beaudoin, directeur, Service de police de la Ville de Gatineau.
Nous ne sommes pas ici pour faire le travail des autres comités, alors je vous rappelle le libellé de la motion que nous avons adoptée:
Que, conformément aux sous-alinéas 108(3)a)(i) et (ii) du Règlement, le Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre entreprenne une étude sur l'élargissement de la compétence fédérale quant à la sécurité opérationnelle de la Cité parlementaire afin d'inclure des sections de la rue Wellington et de la rue Sparks; que l'étude comporte au moins cinq réunions et que le Comité fasse rapport de ses conclusions et de ses recommandations à la Chambre des communes.
Je vais aussi prendre un moment pour rappeler à tous les collègues que nous allons essayer de respecter le temps dont nous disposons pour les questions, les commentaires et les réponses. Lorsque la réponse sera plus longue, je redonnerai ce temps à nos collègues pour m'assurer que vous n'en soyez pas privés. Cela nous permet aussi de tenir compte du travail des interprètes. Si nous pouvions nous abstenir de nous interrompre, ce serait formidable.
Je rappelle également à tous les députés que nous aimerions que tous les commentaires soient faits par l'entremise de la présidence. Cela vaut pour nos invités également, nous nous adressons toujours à la présidence.
Nous allons maintenant commencer par souhaiter la bienvenue au chef Bell pour sa déclaration préliminaire.
Je vous rappelle que votre exposé ne doit pas dépasser cinq minutes, alors si vous pouviez vous en tenir à moins de cinq minutes, ce serait parfait.
Allez‑y, monsieur Bell.
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Merci, madame la présidente.
Je remercie la présidente et les membres du Comité de nous accueillir aujourd'hui.
Le Service de police d'Ottawa est le service de police compétent dans le secteur dont nous discutons aujourd'hui. Nous comprenons à quel point ce sujet est important pour tous les Canadiens. Nous voulons tous une capitale libre, ouverte et paisible pour que les résidants de notre ville, les visiteurs et les Canadiens puissent l'apprécier et en profiter pleinement. C'est crucial pour notre démocratie.
Personne ne veut d'une autre manifestation illégale comme celle de février dernier. Nous avons travaillé en étroite collaboration avec nos partenaires municipaux et nous avons déjà pris des mesures pour nous assurer que les circonstances qui ont mené à la manifestation illégale ne se reproduisent pas. Nous avons également renforcé la position de la police à l'égard des manifestations et d'autres événements au centre-ville. Nous travaillons en étroite collaboration avec la Ville d'Ottawa pour identifier les zones d'exclusion où les manifestations et les événements avec des véhicules sont interdits. Nous avons vu que cette approche a été un succès lors de la dernière manifestation.
Le Service de police d'Ottawa maintient l'ordre dans la capitale du Canada depuis les années 1800. Le maintien de l'ordre est maintenant plus complexe que jamais. Nous nous sommes adaptés et notre service de police continuera d'évoluer, mais en ce qui concerne les changements à venir, il y a trois domaines dont j'aimerais parler brièvement, à savoir les compétences, l'infrastructure et les ressources.
En tant que service de police compétent dans la capitale nationale, une ville qui comprend plusieurs organismes d'application de la loi, nous avons toujours eu une grande habitude de la coopération et de la collaboration. Nous avons l'habitude de traiter des questions de compétence. Par exemple, les services de sécurité sur la Colline du Parlement et dans la Cité parlementaire à Ottawa sont assurés par le Service de protection parlementaire et la Gendarmerie royale du Canada. La GRC est également responsable de la protection de certains biens à Ottawa, comme les ambassades et les consulats étrangers, ainsi que de la sécurité de certains Canadiens désignés, comme le et le gouverneur général.
Toute modification des responsabilités en matière d'application de la loi au sein du territoire d'Ottawa devra être clairement énoncée. Qui fera quoi et où? Quelles sont les frontières exactes? Que se passe‑t‑il lorsqu'un incident ou un événement déborde ces frontières?
Si nous voulons réagir efficacement à des événements complexes et changeants, il faudra définir clairement les limites des compétences, les responsabilités et les stratégies de collaboration. Les compétences définies par la loi et les règlements devront être déterminées de manière à ce que le service compétent dispose des pouvoirs nécessaires et n'ait pas à dépendre de lois d'urgence ponctuelles.
La deuxième question que nous devons examiner est celle de l'infrastructure. Des millions de touristes visitent la capitale nationale chaque année. Nous voulons être une ville accessible et accueillante. Ottawa doit être une ville moderne où il fait bon vivre et où les résidants peuvent se déplacer sans obstacle, mais en cas d'urgence ou de menace, nous devons disposer de l'infrastructure capable de protéger les lieux et les personnes clés. En l'absence d'une infrastructure qui peut être adaptée rapidement à la sécurité, nous sommes obligés de recourir à des mesures ponctuelles comme l'utilisation de camions lourds et d'autobus pour bloquer des routes, ce qui est moins efficace et plus perturbateur. Nous avons besoin d'une infrastructure qui peut être mise en place rapidement et efficacement, qui peut être maintenue pendant toute la durée de la menace, puis réduite lorsqu'il est pertinent de la faire.
La troisième question dont il faut parler est celle des ressources. Bien que nous ne puissions pas prédire la nature exacte de la prochaine situation d'urgence ou de la prochaine menace à la sécurité, nous devons être prêts à maintenir la sécurité publique et à protéger les résidants d'Ottawa dans tous les cas. Pour ce faire, il faut des ressources adéquates, y compris du personnel pour l'intervention, l'évaluation des menaces et la liaison entre les organismes. Il reste à déterminer où et comment ces ressources seront obtenues.
Voilà qui conclut mes observations. C'est une discussion très importante pour la Ville d'Ottawa et pour tous les Canadiens.
Je me ferai un plaisir de répondre à vos questions.
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Bonjour, madame la présidente, bonjour mesdames les vice-présidentes et bonjour aux membres du Comité.
Je m'appelle Mike Duheme, de la GRC et je suis sous-commissaire de la Police fédérale. Je tiens à remercier le Comité de me donner l'occasion d'être ici aujourd'hui.
Nous appuyons l'étude du Comité sur la faisabilité d'agrandir la Cité parlementaire pour y inclure des sections aux rues Wellington et Sparks. Si j'ai bien compris, les États-Unis ont mené un examen semblable pour améliorer la prestation des services de sécurité au Capitole, à la suite des événements de janvier 2021. Nous avons hâte de prendre connaissance des conclusions et des recommandations du Comité afin de mieux assurer la sécurité de la Cité parlementaire et des terrains de la Colline du Parlement.
Comme mon collègue Steve Bell, j'aimerais axer mon exposé sur trois thèmes, soit la compétence, la GRC et le convoi de la liberté, et notre rôle au sein du Service de protection parlementaire, le SPP.
Pour commencer, le Service de police d'Ottawa, le SPP et la GRC ont des responsabilités différentes. Le Service de police d'Ottawa, le SPO, demeure le service de police compétent à Ottawa. Cela signifie que s'il y a une infraction au Code criminel, même sur la Colline du Parlement ou à l'intérieur de la Cité parlementaire, c'est habituellement le SPO qui va faire enquête, procéder à des arrestations et porter les accusations appropriées en vertu du Code criminel ou des lois provinciales ou municipales.
Le mandat du Service de protection parlementaire consiste à assurer la sécurité physique sur le terrain de la Colline du Parlement et dans les édifices désignés par le Président du Sénat et le Président de la Chambre des communes qui forment la Cité parlementaire.
La GRC a un mandat de protection policière et d'enquête dans la région de la capitale nationale afin de protéger les principaux représentants du gouvernement et d'enquêter sur les menaces qui relèvent de la police fédérale et qui sont liées à la sécurité nationale, aux crimes graves transnationaux et au crime organisé, ainsi qu'à la cybercriminalité.
Ensuite, comme nous l'avons tous constaté, les services de police de tout le pays ont réagi à des manifestations et à des occupations à la fois sans précédent et hautement perturbatrices. Pendant toute la durée du convoi, la GRC a collaboré avec ses partenaires par l'entremise de son centre de commandement de la région de la capitale nationale.
[Français]
Le centre de commandement favorise une coordination opérationnelle, efficace et en temps réel entre les partenaires chargés de l'application de la loi et de la sécurité durant les événements majeurs et les situations urgentes dans la région de la capitale nationale. Ce centre, qui rassemblait des représentants de la GRC, de la Police provinciale de l'Ontario, du Service de protection parlementaire, du Service de la police d'Ottawa et d'autres groupes, comme les partenaires municipaux et les premiers intervenants, a donc permis aux commandants qui dirigeaient les interventions de prendre des décisions éclairées en temps opportun lorsqu'ils travaillaient avec divers partenaires policiers.
De plus, la GRC, la Police provinciale de l'Ontario et le Service de police d'Ottawa ont mis en place un centre de commandement intégré pour améliorer la collaboration et la coordination des activités d'enquête afin de mettre fin aux perturbations dans la capitale nationale. L'objectif était de mettre fin à ce blocus rapidement et en toute sécurité. Je crois que nous avons tous effectivement atteint cet objectif, et je tiens à remercier tous les agents de police et tous les organismes d'application de la loi qui ont participé à cette opération.
Enfin, j'aimerais parler de notre rôle au sein du Service de protection parlementaire. Le responsable opérationnel du SPP est un membre de la GRC. Cependant, le Service de protection parlementaire est une entité distincte des autres partenaires chargés de l'application de la loi et reçoit ses directives de la Chambre des communes et du Sénat.
[Traduction]
Il faut reconnaître clairement que le SPP est distinct et indépendant de la GRC. Nous avons des mandats et des responsabilités distincts, mais nous sommes toujours prêts à aider nos partenaires au besoin. Toutes les ressources de première ligne de la GRC ont été démobilisées du SPP, le directeur actuel du SPP est donc le seul membre de la GRC encore présent au Service de protection parlementaire.
En conclusion, nous attendons avec impatience les conclusions et les recommandations du Comité. Je tiens à vous remercier de m'avoir donné l'occasion de parler de ce sujet important.
Merci, madame la présidente.
:
Madame la présidente et chers membres du Comité, je veux d'abord vous remercier d'avoir cherché à obtenir le point de vue du Service de police de la Ville de Gatineau, le SPVG, dans le cadre de l'examen sur cette question.
Le témoignage du SPVG ne touchera pas directement l'élargissement de la Cité parlementaire. Le fruit de notre réflexion portera plutôt sur les répercussions qu'ont des événements majeurs se produisant sur la Colline du Parlement sur nos opérations policières, notre municipalité et notre communauté.
Je vous livrerai mon témoignage non seulement à la lumière des récentes manifestations du convoi de camionneurs, mais aussi à partir d'expériences antérieures.
En ce moment, la Ville de Gatineau est la quatrième ville en importance au Québec; sa population compte plus de 290 000 habitants. Avec Ottawa, nous formons la quatrième agglomération la plus peuplée du Canada, après Toronto, Montréal et Vancouver.
Le Service de police de la Ville de Gatineau couvre un territoire qui s'étend sur plus de 342 kilomètres carrés.
Conformément à la Loi sur la police du Québec, le SPVG offre des services de niveau 3. Notre service de police compte plus de 700 employés, dont 390 policiers autorisés et environ 85 policiers temporaires. Il est ainsi le cinquième service de police municipal en importance au Québec.
Depuis le 30 octobre 2019, l'Assemblée nationale du Québec reconnaît la situation particulière de l'Outaouais, notamment en raison de la proximité géographique d'Ottawa et de l'Ontario. Cinq ponts séparent nos deux villes, soit le pont Cartier‑Macdonald, le pont du Portage, le pont Alexandra, le pont des Chaudières et le pont Champlain. Alors que certains de ces ponts relèvent de la compétence de la Gendarmerie royale du Canada, un autre est sous la responsabilité de la Sûreté du Québec.
Le Service de police de la Ville de Gatineau se distingue des autres organisations policières municipales du Québec par la proximité d'une frontière interprovinciale et, par conséquent, par son étroit partenariat avec le Service de police d'Ottawa, qui est soumis à la Loi sur les services policiers de l'Ontario.
Ainsi, bien que nos deux organisations soient régies par des lois différentes, nous faisons preuve d'une excellente collaboration à tous les niveaux et d'un soutien mutuel pour la prévention et la résolution des crimes, qu'ils soient locaux, régionaux ou interprovinciaux, mais aussi lors de l'encadrement d'événements spéciaux, pour ne nommer que ces exemples.
Alors que les territoires des services de police sont clairement définis et régis par des lois qui imposent des limites territoriales, la criminalité n'a pas de frontière et les problèmes que nous vivons de part et d'autre de la rivière des Outaouais ont des influences directes sur notre travail quotidien.
Force est de constater que l'ère actuelle est effervescente sur le plan des changements sociaux, ce qui touche grandement le travail policier. Il est donc primordial que l'on pose un regard à la fois global et approfondi sur ce genre d'événements, afin de répondre aux attentes des citoyens et de contribuer à l'amélioration de la sécurité publique. Il en va du maintien de la confiance du public.
Des obligations légales encadrent le travail policier au Québec, telles que l'article 48 de la Loi sur la police du Québec, qui stipule que sa mission est « de maintenir la paix, l'ordre et la sécurité publique, de prévenir et de réprimer le crime et, selon leur compétence respective ». Pour ce faire, « ils assurent la sécurité des personnes et des biens, sauvegardent les droits et les libertés, respectent les personnes victimes [...] coopèrent avec la communauté ».
L'article 69 de la Loi sur la police stipule ce qui suit: « Chaque corps de police municipale a compétence, sur le territoire de la municipalité à laquelle il est rattaché ».
En vertu de notre mission, nous avons le devoir d'encadrer les manifestations, afin d'assurer la sécurité des participants, qui exercent un droit fondamental et reconnu, ainsi que la sécurité de la population. Il s'agit d'un équilibre délicat, pour les services policiers, de veiller à ce que le droit de manifester soit respecté, tout en assurant la sécurité des citoyens. Cet encadrement doit se faire tout en veillant à maintenir la fluidité de la circulation, et ce, en vertu des dispositions prévues par la réglementation municipale et par les lois provinciales.
De cet environnement frontalier émane une complexité législative avec laquelle les services de sécurité publique doivent jongler. Pour y arriver, nous devons maintenir un dialogue, tant avec les manifestants qu’avec les différents partenaires et intervenants impliqués dans le cadre de tels événements, qu'il s’agisse d'organisations publiques, privées ou communautaires. Un événement dans la Cité parlementaire ou en périphérie de celle-ci peut nécessiter l'implication de six services, soit la Gendarmerie royale du Canada, la Police provinciale de l'Ontario, le Service de police d'Ottawa, la Sûreté du Québec, le Service de protection parlementaire ainsi que le Service de police de la Ville de Gatineau.
Au préalable, la manifestation des camionneurs, devenue une occupation illégale, a nécessité plusieurs réunions opérationnelles, ainsi que des rencontres avec tous les services de police concernés, dans le but d'établir un plan d'action. Sur le plan des communications, plusieurs heures ont dû être investies en amont afin d'assurer une coordination des équipes et une cohérence des messages communiqués.
En conclusion, que l'on élargisse ou non la compétence fédérale quant à la sécurité opérationnelle de la Cité parlementaire, la gestion des événements à proximité de cette zone a des conséquences indéniables sur l'ensemble de la Ville de Gatineau. En tant que service de police, nous avons la responsabilité de mettre en place la structure opérationnelle nécessaire afin de gérer les multiples situations liées à une manifestation d'envergure, que ce soit sur le plan de la circulation routière, des rassemblements, des déplacements de foules, des communications ou de la prévention des crimes et des actes de violence, tout en maintenant le sentiment de sécurité de nos citoyens.
Afin de remplir adéquatement notre mandat, nous devons être sollicités dès la première étape de la planification, tant sur le plan stratégique que sur le plan opérationnel. Selon l'ampleur de la situation et des mesures planifiées, nous serons en mesure d'ajuster notre réponse et de faire face à toute éventualité. Le climat social actuel, la mobilisation de plus en plus rapide de divers mouvements sociaux et les discours de plus en plus discordants amèneront assurément la région de la capitale nationale à vivre d'autres grands bouleversements de ce type. Ce genre d'événement requiert de la transparence et une reddition de comptes aux citoyens, afin de maintenir la confiance du public envers les services de police.
Le Service de police de la Ville de Gatineau tient à vous assurer de sa pleine et entière collaboration et espère conserver l'appui des instances politiques dans la réalisation de sa mission.
Je vous remercie beaucoup de m'avoir offert cette occasion.
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Merci et bonjour, madame la présidente, mesdames les vice-présidentes et bonjour aux membres du Comité.
Je représente aujourd'hui la Police provinciale de l'Ontario et notre commissaire, M. Thomas Carrique.
En vertu de la Loi sur les services policiers de l'Ontario, la Police provinciale de l'Ontario a un double mandat unique qui consiste à fournir des services de police de première ligne à 328 municipalités de la province, ainsi qu'à fournir de l'aide ou un soutien spécialisé aux services municipaux sur demande.
En ce qui concerne plus particulièrement le convoi de la liberté et les blocus illégaux connexes dans la ville d'Ottawa, le bureau du renseignement de la Police provinciale de l'Ontario a commencé à faire rapport à nos partenaires du maintien de l'ordre le 13 janvier 2022. En date du 22 janvier, les rapports quotidiens de renseignement portaient sur le convoi en direction d'Ottawa et sur les mouvements de protestation prévus dans la province. Les rapports de renseignement ont été communiqués à plus de 35 organismes canadiens de police d'application de la loi et de sécurité. À partir du moment où le convoi a franchi la frontière entre le Manitoba et l'Ontario et durant sa traversée de la province jusqu'à son arrivée à Ottawa le 28 janvier, les agents de la Police provinciale de l'Ontario ont accompli leurs tâches de façon professionnelle et sans incident.
Pour appuyer le Service de police d'Ottawa, un nombre croissant d'agents de la Police provinciale de l'Ontario et de ressources spécialisées de divers services ont été mobilisés tout au long de l'occupation, contribuant ainsi à un plan intégré et à l'établissement d'un commandement unifié.
En même temps, nos membres ont réagi à de nombreux convois et manifestations qui ont émergé de façon constante et répétée dans les collectivités de l'Ontario, notamment le blocus critique du pont Ambassador, le blocus de l'autoroute 402, de multiples tentatives pour bloquer les passages frontaliers entre le Canada et les États-Unis et les manifestations qui ont mis en péril la région de l'Assemblée législative de l'Ontario.
De plus, dès le premier jour où le convoi est entré en Ontario, nous avons répondu aux demandes d'aide d'autres services de police municipaux. Il s'agissait d'une urgence provinciale et nationale qui a attiré l'attention de la communauté internationale. En réponse à cette situation, la Police provinciale de l'Ontario et plus de 20 autres services de police de l'ensemble du pays ont collaboré pour faire face à un état d'urgence sans précédent dans l'histoire récente.
Les manifestations sont souvent de nature complexe. Le rôle de la police demeure la protection du public, le respect de la loi et le maintien de la paix.
Les règlements provinciaux sur les infrastructures essentielles et les routes en vertu de la Loi sur la protection civile et la gestion des urgences et de la Loi sur les mesures d'urgence du gouvernement fédéral étaient des outils supplémentaires efficaces et nécessaires pour aider à protéger les infrastructures essentielles et assurer la livraison continue et sécuritaire des biens et des services essentiels, tout en maintenant ou, dans le cas d'Ottawa, en rétablissant la paix, l'ordre et la sécurité publique.
Comme le Comité le sait très bien, en plus des événements critiques qui se sont produits en Ontario, l'occupation illégale à Ottawa a été accompagnée de nombreuses autres manifestations et blocus à haut risque liés au convoi de la liberté partout au Canada. La Police provinciale de l'Ontario a collaboré avec le Service de police d'Ottawa, la Gendarmerie royale du Canada et d'autres partenaires des services de police pour élaborer un plan opérationnel durable et intégré fondé sur les pratiques exemplaires employées lors d'autres événements critiques à risque élevé, sur les ressources policières disponibles, ainsi que sur des exigences opérationnelles simultanées et émergentes dans un certain nombre de services de police.
Des officiers du maintien de l'ordre public suffisamment formés ont été recrutés partout au Canada et déployés de façon intégrée, stratégique et mesurée, ce qui a entraîné la fin de l'occupation. La situation et les événements connexes qui ont lieu simultanément partout au Canada ont nécessité une collaboration nationale sans précédent pour prévenir les blessures, préserver la vie et protéger les infrastructures essentielles.
Je dois toutefois souligner que le rôle de la Police provinciale de l'Ontario ici à Ottawa n'est pas celui de police compétente, pas plus que nous n'avons la responsabilité de la sécurité sur la Colline du Parlement. Dans le dossier du convoi de la liberté, nous avons fourni de l'aide et un soutien spécialisé à notre partenaire, le Service de police d'Ottawa.
Je me ferai un plaisir de répondre à vos questions sur la Police provinciale de l'Ontario. Merci.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Je dispose de six minutes pour poser des millions de questions, comme une nouvelle parlementaire.
Je vais me permettre de poser mes questions en rafales. J'aimerais aussi que toutes les réponses soient succinctes.
J'ai fait un important constat et je pense aux citoyens de ma circonscription en disant cela, à des gens qui étaient inquiets. Nous voulons que cela n'arrive plus jamais.
Ce que j'ai entendu, c'est que six services de police travaillent de concert. Il y a eu des changements après l'acte terroriste de 2014.
Madame la présidente, ma question s'adresse à M. Beaudoin, mais une autre personne pourrait peut-être y répondre.
On parle d'un grand centre de commandement. Quand a-t-on sollicité les services d'autres services de police?
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Madame la présidente, je n'étais pas ici, en 2014, mais ceux qui y étaient m'ont mentionné que l'on avait tiré des leçons de cet événement.
Il y a eu des rajustements à la GRC, qui a un service parlementaire particulier pour nous. Par contre, cela s'applique au périmètre de l'édifice du Centre, qui est actuellement en réfection. Toutefois, on n'a pas élargi ces rajustements.
Si je comprends bien, on a tiré des leçons des événements de 2014 et, en 2022, on tire de nouvelles. En 2030, s'il se produit autre chose, devra-t-on encore en tirer des leçons?
Je veux être rassurée. Il y a six services de police. Pour que je sois rassurée, il faudrait que l'on élargisse le périmètre, qu'il y ait un grand commandement et que l'on suive le grand manitou.
Est-ce ce dont on a besoin pour rassurer les citoyens et pour nous rassurer, sans oublier la sécurité publique pour les citoyens qui viennent dans la capitale?
Qui veut répondre à cette question? Qui est d'accord sur cela? Qui pense qu'il s'agit d'une solution?
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Madame la présidente, je peux répondre en partie à cette question.
Comme on l'a mentionné, six corps policiers étaient intégrés. En fait, il y en a beaucoup plus que six puisque différents corps policiers du pays sont venus nous porter assistance.
Ce qui s'est produit était une situation exceptionnelle.
En 2014, il y a effectivement eu des recommandations. Il y en a eu 67, pour être exact, à la suite des événements qui se sont produits cette année-là. La plupart de ces recommandations ont été mises en place par le Service de protection parlementaire et la GRC. Ce n'était pas vraiment une question de structure, en somme.
En tant que premier directeur du Service de protection parlementaire, je peux dire que, en 2015, on parlait déjà de l'élargissement de la sécurité opérationnelle de la Cité parlementaire.
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Merci, madame la présidente.
Je ferai de mon mieux pour poser toutes les questions par l'entremise de la présidence.
Si vous me le permettez, madame la présidente, je voudrais remercier tous les témoins d'être ici aujourd'hui. J'apprécie vraiment leur témoignage. C'est quelque chose que nous n'avions jamais vu auparavant dans ce secteur ni ailleurs au Canada et c'était très inquiétant.
Si vous me le permettez, madame la présidente, je vais poser une question à M. Bell. Il est aujourd'hui question de l'élargissement de la compétence. Dans votre témoignage, vous avez dit à quel point il est important que les choses soient clairement énoncées, de sorte qu'il puisse y avoir une méthode de collaboration pour aller de l'avant en cas d'incident, quel qu'il soit.
Avec l'agrandissement de la Cité parlementaire, pensez-vous que ces processus sont en place, ou devons-nous faire quelque chose? Y a‑t‑il des modifications que nous devrions apporter pour prendre en compte l'agrandissement de la Cité parlementaire?
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Merci, madame la présidente.
Je suis heureuse d'être ici aujourd'hui, avec deux de mes fonctionnaires. Paul Thompson est mon sous-ministre, et Rob Wright est un sous-ministre adjoint.
Je vous remercie de votre invitation aujourd’hui. Je suis parfaitement consciente de l’importance des travaux de ce comité sur l’élargissement des compétences fédérales concernant la sécurité opérationnelle de la Cité parlementaire.
Avant de débuter, j’aimerais rappeler que nous sommes réunis sur le territoire non cédé du peuple algonquin anichinabé.
En tant que ministre des Services publics et de l’Approvisionnement, je suis fière de diriger les travaux de restauration de la Cité parlementaire. Dans le cadre de cette initiative très ambitieuse, nous restaurons l’un des sites patrimoniaux les plus importants au Canada. Nous créons aussi un lieu de travail moderne à l’intention des parlementaires, tout en favorisant la résilience climatique et l’atteinte d’un bilan carboneutre. De concert avec le Parlement, nous avons comme objectif de restaurer, de moderniser et de préserver le siège même de la démocratie au Canada, et de permettre à tous les Canadiens d’en profiter pendant de nombreuses années encore.
Madame la présidente, la Cité parlementaire ne se limite pas à la Colline du Parlement: elle englobe également les trois îlots urbains situés en face de la Colline, entre les rues Elgin et Bank. L’ensemble comprend aussi l’édifice du Sénat du Canada, ainsi que les rues Wellington et Sparks, qui traversent la Cité parlementaire et contribuent à son caractère.
En plus du Parlement, la Cité abrite aussi le bureau du et le Conseil privé. La future place des peuples autochtones y sera également aménagée. Et la Cour suprême est située à quelques pas de là. Il s’agit évidemment de l’un des lieux les plus importants de notre pays. C’est le berceau de nos institutions démocratiques et le lieu de rassemblement des Canadiens pour célébrer, se recueillir, réfléchir ou exprimer leur voix démocratique.
Comme vous le savez, la Cité parlementaire est un environnement complexe autour duquel gravitent de nombreuses parties prenantes, dont les responsabilités diverses se chevauchent parfois.
En tant que gardien de la Cité parlementaire et de la Cité judiciaire, Services publics et Approvisionnement Canada encadre les activités qui s’y déroulent et veille à obtenir les autorisations et le financement connexes. Mon ministère joue un rôle important non seulement dans la planification et la réalisation des aménagements, mais aussi pour faciliter la mise en œuvre des exigences de sécurité définies par ses partenaires.
Au sein de mon portefeuille, les choix de conception et d’utilisation des terrains fédéraux reviennent à la Commission de la capitale nationale, qui est également responsable de l’expérience des visiteurs dans le secteur du boulevard de la Confédération. Enfin, c’est la Ville d’Ottawa qui est responsable de toutes les infrastructures municipales, y compris les voies urbaines.
Et le portrait n’est pas plus simple au chapitre de la sécurité, madame la présidente, comme l’expliquera bientôt mon collègue, le ministre Mendicino.
Comme vous le savez, les récentes manifestations illégales ont illustré les défis que posent les multiples acteurs et les barrières juridictionnelles. Elles ont mis en évidence des problèmes de propriété et de contrôle, de sécurité et de gouvernance qui ont empêché d’intervenir de façon coordonnée et cohérente, surtout au début des manifestations.
Mais ces questions ne sont pas nouvelles, madame la présidente, et les complexités à cet égard dépassent largement la sécurité. En fait, il y a plus de dix ans, le vérificateur général avait signalé que la gouvernance complexe et le manque de clarté dans les rôles et responsabilités de la Cité parlementaire constituaient un risque important pour la mise en œuvre de la vision et du plan à long terme. La vérificatrice générale procède actuellement à un audit de suivi à cet égard, dont le rapport sera déposé au Parlement en 2023.
Même si nous avons accompli beaucoup de choses depuis une décennie, en particulier nos réussites enviables à réaliser divers projets, bon nombre de ces risques sont encore présents. En fait, je dirais qu’ils ont augmenté. Non seulement la menace mondiale et le niveau de risque ont continué à évoluer, mais la physionomie de la Cité a changé. D’ici dix ans, environ 50 % de tous les bureaux parlementaires seront situés en permanence de l’autre côté de la rue Wellington, si bien que cette rue ne servira plus de frontière pour le Parlement, mais passera plutôt au beau milieu de cette zone.
Compte tenu du nouveau sentiment d’urgence au chapitre de la sécurité dans la Cité, nous avons l’occasion d’aborder certains problèmes de longue date qui touchent plus largement la gouvernance.
Madame la présidente, mon ministère envisage des retombées importantes de cette collaboration avec le Parlement, la Ville d’Ottawa et d’autres parties prenantes importantes. Cette concertation permettra de préciser les responsabilités de chacun et de simplifier le contexte opérationnel ainsi que le processus décisionnel, pour bénéficier d’un cadre plus sécuritaire et accessible pour la Cité parlementaire. Bien entendu, l’un de nos principaux objectifs consiste à fournir aux visiteurs un accès continu à la Cité parlementaire.
Donc, lorsque nous nous pencherons sur un problème en particulier — y compris en matière de sécurité —, il faudra évaluer toutes les facettes de notre plan et de notre vision à long terme, en nous assurant de retenir des solutions adéquates pour les résidents et pour tous les Canadiens, afin qu’ils soient fiers de leur capitale nationale.
Selon moi, la collaboration et la coordination seront des éléments clés pour réaliser de véritables changements. En un mot, il faudra travailler en partenariat.
Le Parlement peut compter sur Services publics et Approvisionnement Canada comme partenaire dans cette entreprise importante. Je suis à votre disposition pour discuter de nos travaux en ce sens.
Je suis prête à répondre à vos questions et heureuse de collaborer avec votre comité.
Merci beaucoup.
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Je vous remercie, madame la présidente.
Je vais commencer par remercier tous les membres de ce comité de leur étude et de leur bon travail sur cet important enjeu.
Nous sommes aussi accompagnés du sous-commissaire de la GRC, M. Duheme, que vous connaissez très bien maintenant.
[Traduction]
Le gouvernement appuie les travaux du Comité pour l'étude de la sécurité opérationnelle de la Cité parlementaire, avec des sections des rues Wellington et Sparks, comme ma collègue, la ministre Tassi, vient d'en parler. Nous attendons avec intérêt vos conclusions et recommandations.
Dans mon mémoire de ce matin, je parlerai du Service de protection parlementaire, le SPP, comme tout le monde le connaît, ainsi que des barrages illégaux dont nous avons été témoins en janvier et février derniers.
Chers collègues, comme vous le savez, le SPP a pour mandat d'assurer la sécurité physique intégrée dans la Cité parlementaire et sur les terrains de la Colline du Parlement. Sa création remonte aux problèmes de sécurité nés de l'incident terroriste d'octobre 2014.
Peu après la création du SPP, mon bureau a signé un protocole d'entente avec le commissaire de la GRC, le Président du Sénat et le Président de la Chambre des communes. L'objet de ce protocole d'entente était de bien préciser les pouvoirs et les responsabilités de chacun des cosignataires.
Aujourd'hui, le SPP est composé de membres du personnel de l'ancien service de protection du Sénat et des anciens services de sécurité de la Chambre des communes; et, comme le veut la loi, le directeur est un membre de la Gendarmerie royale. Le SPP est une entité distincte des autres partenaires chargés de l'application de la loi, et il prend ses instructions de la Chambre des communes et du Sénat. Cela m'amène à notre plus récent enjeu de sécurité.
Chers collègues, en janvier et février de cette année, à Ottawa, et à divers endroits à l'échelle du pays, nous avons été témoins de barrages illégaux qui ont perturbé la vie d'innombrables Canadiens. Ils ont porté préjudice à notre économie et mis en danger la sécurité publique.
À ses premiers stades, nous avons vu le mouvement prendre de l'élan dans tout le pays, avec la multiplication des perturbations à Ottawa, juste à l'extérieur de l'endroit où nous sommes réunis aujourd'hui. Des milliers de personnes ont été incitées à manifester à nos frontières, à nos assemblées législatives, à nos monuments et juste ici devant la Colline du Parlement. La rue Wellington a été envahie par des manifestants retranchés derrière des structures et des réservoirs de propane. Comme vous vous en souviendrez, le Centre Rideau a été fermé, de même que les petites entreprises, et le service 911 d'Ottawa a été inondé d'appels.
Tout cela a duré presque un mois à Ottawa. Avant, pendant et après les barrages illégaux dans notre capitale, le Service de police d'Ottawa avait la responsabilité de la police, et l'a toujours. Toutefois, la GRC, soit la Gendarmerie royale du Canada, a collaboré sans réserve avec le SPO, la Police provinciale de l'Ontario et d'autres partenaires d'application de la loi, ainsi qu'avec le SPP, par l'intermédiaire du Centre de commandement de la région de la capitale nationale de la GRC. Cela a permis la coordination opérationnelle en temps réel de tous les partenaires. La GRC, la PPO et le SPO ont aussi établi un centre de commandement intégré pour élaborer et surveiller un plan d'application conjoint sous l'autorité du SPO.
Toutes ces mesures ont permis de mettre fin pacifiquement aux barrages illégaux, de rétablir l'ordre et d'assurer la sécurité des Canadiens. Le temps des barrages, nous avons tous été conscients du service extraordinaire du SPP pour ce qui est de la sécurité opérationnelle et physique des parlementaires, du personnel parlementaire, des employés, ainsi que des visiteurs de la Cité parlementaire et de la Colline du Parlement.
Je tiens à souligner que bon nombre d'entre nous ont vu les rapports des leaders de ces blocages illégaux qui tentaient délibérément et consciemment de paralyser le travail du SPP, de franchir les barricades et de déborder le SPP. De fait, c'était un exemple alarmant de la façon dont la sécurité publique a été compromise. Je tiens à prendre un moment pour remercier les membres du SPP, de la GRC, voire de toutes les forces de l'ordre pour le travail extraordinaire qu'ils ont accompli pour rétablir la sécurité publique.
J'attends avec impatience les conclusions du comité parlementaire mixte sur la déclaration de situation de crise et de l'enquête publique sur la Loi sur les mesures d'urgence pilotée par le juge Paul Rouleau.
Sur ce, madame la présidente, je tiens à réaffirmer que le gouvernement a hâte de recevoir les conclusions et les recommandations du Comité. Nous tenons à vous remercier de votre temps et de l'attention minutieuse que vous consacrerez à cette question.
[Français]
Merci.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Au nom de mes électeurs, je suis très reconnaissant à notre comité de se pencher sur cette très importante question. Comme vous le savez, madame la présidente, je représente la circonscription d'Ottawa-Centre, où se trouve la Colline du Parlement.
La rue Wellington et la rue Sparks font partie intégrante du tissu social de ma collectivité, et la question de savoir si la Cité parlementaire devrait ou non être agrandie revêt une grande importance pour ma collectivité parce que, comme nous l'avons appris, ce sont des problèmes auxquels font face quotidiennement les résidants de ma collectivité.
Je remercie les ministres d'être ici aujourd'hui. Je pose ces questions au nom de milliers de personnes qui résident dans ce secteur et de centaines de petites entreprises qui y font également leurs affaires.
Madame la ministre Tassi, je vais commencer par vous. Vous avez commencé à parler du projet de restauration des édifices du Parlement. Je vais peut-être commencer à 30 000 pieds. Pouvez-vous nous faire part de votre vision et de vision de votre ministère concernant les édifices du Parlement?
Par l'entremise de la présidente, dites-nous quel avenir vous prévoyez pour tout ce secteur dans le cadre du projet de restauration?
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Merci, madame la présidente. Je suis heureuse de répondre à cette question.
La vision et le plan à long terme qui ont débuté en 2001 et dans lesquels nous sommes engagés nous offrent une merveilleuse occasion. Nous voulons vraiment créer un espace accueillant, sécuritaire et invitant pour les gens, non seulement pour les résidants d'Ottawa, mais aussi pour les gens de tout le pays et du monde entier. Je pense que nous progressons à grands pas dans la réalisation de la vision et du plan à long terme.
Présentement, nous voyons les travaux qui se déroulent dans l'édifice du Centre. C'est le projet de restauration patrimoniale le plus complexe que nous ayons jamais entrepris. Il y a un magnifique centre d'accueil. Pensons aussi à l'îlot 2 et au concours de conception architecturale dont le gagnant a été annoncé hier. Nous allons de l'avant dans ces différents dossiers.
J'ajouterais à cela, madame la présidente, que la raison pour laquelle c'est si important, la raison pour laquelle nous avons besoin de faire venir des experts et d'entretenir un dialogue constructif, comme je le disais dans ma déclaration préliminaire, c'est que la vision et le plan à long terme ont exigé tellement d'efforts que nous devons nous assurer de bien faire les choses.
Il y a trois questions en jeu ici: la propriété et le contrôle, la sécurité et la gouvernance. Elles n'ont rien de nouveau. Elles sont là depuis longtemps. Le travail que vous faites est important, et nous avons hâte de collaborer avec votre comité pour en arriver à prendre les décisions qui serviront le mieux les intérêts des Canadiens.
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C'est donc dire que je dispose de sept minutes? J'en suis très heureuse. Cela va nous donner le temps de nous installer.
Merci beaucoup, madame la présidente.
Ceux qui me connaissent savent que je suis une personne pratico-pratique. Je parle au nom des gens de ma circonscription, mais aussi pour nous tous, étant donné qu'il faut veiller à notre sécurité.
J'ai relevé dans les observations préliminaires des points que j'aimerais aborder maintenant. On a mentionné un manque de clarté. On a parlé de simplification. En effet, au cours de l'heure précédente, on a souligné que six services devaient travailler de concert. On a ensuite parlé d'un centre opérationnel intégré, dans une perspective de bonne gouvernance. On nous a répondu tantôt que cela avait été mis en place au cours de la première semaine.
Maintenant, je m'interroge. On nous a dit que c'était la GRC qui devait veiller à la sécurité des parlementaires, du personnel, et même des citoyens. C'est sans compter la raison pour laquelle nous nous réunissons aujourd'hui, c'est-à-dire l'élargissement de la compétence fédérale quant à la sécurité de la Cité parlementaire et la simplification de tout cela. Or, c'est toujours un enjeu de sécurité, en fin de compte.
Mes enfants et certains de mes concitoyens m'ont dit que je ne devrais pas me rendre sur ces lieux, que c'était beaucoup trop dangereux. Ils m'ont demandé comment je pouvais m'y rendre. J'ai quasiment fait l'objet de harcèlement de la part de mes proches, qui me disaient voir clairement que je n'étais pas en sécurité. Je me disais alors qu'ils ne devraient pas s'inquiéter, que le gouvernement est là pour veiller à notre sécurité.
On m'a souvent demandé pourquoi on avait mis tout ce temps pour prendre des mesures alors qu'on avait annoncé ce qui s'en venait et qu'on pouvait voir ce qui était en train de se développer. Il ne s'agissait pas de motocyclistes, mais bien de camionneurs. Il aurait fallu prendre le taureau par les cornes, donner le signal et annoncer qu'on allait prendre le contrôle de la situation au nom des citoyens, du personnel et des parlementaires.
Soyons constructifs et supposons qu'on recommence le scénario demain matin. Diriez-vous que ça suffit, qu'il faut mettre un terme aux conflits et prendre la situation en main? Peu importe le lot parlementaire, est-ce qu'on agirait? Aurait-on pris des mesures la semaine précédente? J'ai besoin d'être rassurée. Je vous laisse répondre à ces questions.
Merci, madame la présidente.
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D'abord, madame Gaudreau, je dois dire que j'aime beaucoup votre approche, qui est pragmatique.
Votre question est importante et essentielle dans le contexte du travail du Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre.
Selon le gouvernement, il faut étudier les leçons tirées des blocages illégaux. S'il faut le faire, c'est exactement pour les raisons que vous avez soulignées.
Parlons de la collaboration entre les forces policières. Comment ce bon travail a-t-il été fait l'hiver dernier?
Il faut comprendre le contexte. J'aimerais préciser que la question de la sécurité des députés et des personnes qui travaillent sur la Colline est une responsabilité partagée entre le SPP, la GRC et le sergent d'armes.
Je pense que l'entente conclue après l'acte terroriste de 2014, une journée vraiment tragique, fonctionne bien puisqu'elle a renforcé la communication.
J'espère que le Comité proposera quelques suggestions pratiques pour prévenir un autre blocage.
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Merci, madame la présidente.
Je vous félicite de parler en français. Je vous en suis reconnaissante.
Effectivement, nous avons tiré des leçons des événements de 2014. Il faut aussi considérer que la reconstruction de l'édifice du Centre implique que nous devons revisiter la Cité parlementaire, j'en conviens.
Ce qui me blesse, c'est que nous sommes dans la capitale et que ce genre d'événement s'est produit. J'ai été sauveteuse. Je voulais sauver mon prochain, mais on me demandait s'il y avait un danger pour moi. Peu importe les règles, je devais me demander si j'intervenais ou non. La question que nous devons nous poser est la suivante: y a-t-il un danger pour nous? La réponse est oui. Nous nous fichons des règles, nous voulons protéger notre entourage.
Les gens nous regardent et nous écoutent, et je suis un peu gênée. Si nous pouvions sortir de notre réunion avec des recommandations qui seraient appliquées rapidement afin de montrer aux gens que nous sommes responsables, cela me rassurerait. Nous ne sommes pas à huis clos, les gens nous regardent. Nous savons tout ce que nous avons échappé.
Il y a eu 97 recommandations, en 2014. Lesquelles parmi celles-ci ont été appliquées? Certaines ne l'ont probablement pas été.
Si nous pouvons avoir l'assurance que nous allons appliquer les recommandations reçues, sans partisanerie parlementaire, alors nous pourrons sauver des vies.
Je nous remercie malgré tout de notre vigilance.
Soyez assurés que, de notre côté, nous allons toujours veiller au grain. Peu importe ce qui se passe, la sécurité doit passer avant tout.
Je suis très mal à l'aise d'avoir été témoin d'une lassitude avant d'agir. La sécurité était en jeu. Selon moi, ce qui manque à tout cela, c'est l'assurance d'un engagement.
J'aimerais que le côté pragmatique que je démontre soit respecté immédiatement, et non en 2025 ou en 2030, lorsqu'il y aura une tuerie ou un autre événement.
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Merci, madame la présidente. Ce sont des questions très importantes.
Hier lors de l'annonce de l'îlot 2, il a été clairement dit que l'espace réservé aux peuples autochtones serait respecté et honoré. En fait, lorsqu'est venue la première question des médias sur ce qui avait inspiré son concept, le gagnant du concours a parlé justement de l'espace autochtone, de la façon dont il s'ouvrait directement sur la Colline du Parlement. Il fait partie intégrante du concept. Le gagnant a aussi travaillé avec une firme d'architecture autochtone de Hamilton, Two Row, qui a contribué au contenu.
Pour ce qui est des conversations, elles doivent avoir lieu. Je m'en remettrai volontiers à mes fonctionnaires pour vous dire quelle ampleur elles sont censées prendre, mais vous avez tout à fait raison: les peuples autochtones ont leur mot à dire dans les décisions à venir. Que signifie la fermeture de la rue Wellington? Quelle est l'incidence sur cet espace réservé aux peuples autochtones? Qu'allons-nous faire pour qu'ils soient honorés et respectés dans la voie que nous allons emprunter, quels que soient les plans retenus pour cet espace? Toutes ces discussions sont extrêmement importantes.
Il y a de nombreux partenaires: le Parlement, le Cabinet du premier ministre, le Conseil privé, SPAC, la CCN, la Ville d'Ottawa. Ensuite, il y a tous ces chevauchements de compétence entre les différents corps de police, comme le Service de protection parlementaire, la GRC, la police d'Ottawa, qui est responsable de maintenir l'ordre dans les rues.
C'est pourquoi toutes ces conversations sont si importantes, afin que nous fassions les choses comme il faut, de façon respectueuse, et que nous tirions le meilleur parti de cette merveilleuse occasion que nous avons ici, au Parlement, de créer un espace accueillant et invitant pour les gens du monde entier.
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Merci, madame la présidente.
J'ai une autre question pour le ministre. Il serait bon d'avoir une idée des ressources que cela comprendrait. Si le Comité veut faire des recommandations avisées, il serait vraiment utile de connaître les coûts associés à cela. J'espère que votre ministère pourra nous donner quelque chose à examiner.
Cela nous ramène à la question que j'ai posée plus tôt à la ministre Tassi au sujet de la Cité parlementaire. Nous savons qu'il y a eu beaucoup de problèmes de compétence. C'est ce que nous ont dit de nombreuses personnes pendant l'occupation. Pour ma part, je tiens aussi à dire que j'ai pu constater de nombreux problèmes, surtout pour les personnes handicapées qui devaient se déplacer dans cet espace. J'ai dû affronter des occupants dans mes allées et venues, lorsque je leur disais qu'il suffirait de déplacer leurs véhicules de quelques pieds pour faciliter grandement l'accessibilité. Je n'ai pas eu de réactions très positives de leur part, ce qui était frustrant.
Pour revenir à notre sujet, pourriez-vous nous donner une idée des coûts? Par ailleurs, si la Cité s'agrandit, si c'est quelque chose que le gouvernement entreprend, quel sera le changement fondamental en matière de compétence, à savoir qui fait quoi et quand?