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Bonjour à tous. La séance est ouverte.
Bienvenue à la réunion no 79 du Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre.
Le Comité se réunit aujourd'hui pour étudier la question de privilège concernant le député de et d'autres députés.
J'aimerais rappeler aux députés et aux témoins de faire très attention lorsqu'ils utilisent les écouteurs des services d'interprétation. Ne placez pas l'écouteur près du microphone, car cela pourrait provoquer un retour de son susceptible de causer un choc acoustique, qui pourrait à son tour occasionner des blessures chez les interprètes. En somme, si vous utilisez un écouteur, gardez‑le sur votre oreille ou déposez‑le à côté de vous. C'est probablement la meilleure chose à faire. Il n'est pas conseillé de jouer avec les écouteurs en ce moment.
Je vous rappelle que les commentaires doivent s'adresser à la présidence. Le greffier du Comité et moi-même tiendrons une liste consolidée des députés qui souhaitent prendre la parole.
Nous avons avec nous aujourd'hui Mme Jody Thomas, conseillère à la sécurité nationale et au renseignement.
Madame Thomas, vous avez cinq minutes pour vous présenter.
Je tiens à vous féliciter, vous et votre équipe, de nous avoir transmis si rapidement vos disponibilités. J'espère que les autres entendront ce message s'ils veulent recevoir des félicitations. Je vous suis très reconnaissante d'avoir répondu si rapidement et de venir témoigner ce matin.
La parole est à vous.
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Merci, madame la présidente. C'est un grand plaisir d'être de retour devant le Comité aujourd'hui.
[Français]
Les questions qu'étudie le Comité sont des plus graves, et c'est avec plaisir que je m'en entretiens avec vous aujourd'hui. Ce n'est pas la première fois que le Comité m'invite à témoigner dans le cadre de cette étude; il s'agit d'un dossier qui évolue, tout comme le débat public qui l'entoure.
Depuis ma dernière visite, il y a eu plusieurs changements importants.
[Traduction]
Comme vous le savez, le rapporteur spécial indépendant a présenté le 23 mai un premier rapport qui renferme un certain nombre de conclusions.
D'abord, le rapporteur spécial indépendant a conclu que les gouvernements étrangers tentent indéniablement d'influencer les candidats et les électeurs au Canada. Beaucoup de choses ont été faites jusqu'à présent, mais il en reste encore beaucoup à faire, rapidement, pour renforcer notre capacité à détecter et à contrer les activités d'ingérence étrangère dans les élections et à dissuader ceux qui voudraient s'y livrer.
Le gouvernement et les services de renseignement ont en effet tenu sur une base régulière des discussions sur la menace d'ingérence, qui est croissante et omniprésente. Des efforts sont déjà déployés pour l'atténuer et la contrer, mais il reste encore du travail à faire pour combattre efficacement les menaces en constante évolution que font planer sur nous nos adversaires.
Le 6 avril, le et le greffier du Conseil privé ont présenté au un rapport qui décrivait les progrès réalisés jusqu'à présent dans la mise en œuvre des recommandations issues des examens précédents sur l'ingérence étrangère et la sécurité des élections. Le rapport trace ainsi la marche à suivre vers d'autres mesures.
Ce printemps, Sécurité publique Canada a lancé et a mené des consultations publiques sur la mise en place d'un registre visant la transparence en matière d'influence étrangère.
L'élaboration de propositions législatives visant à moderniser la loi est bien entamée afin que les services de renseignement et les organismes d'application de la loi puissent mieux détecter les menaces, aider les Canadiens à s'en protéger et demander des comptes aux acteurs de l'ingérence étrangère.
En outre, le Groupe de travail sur les menaces en matière de sécurité et de renseignements visant les élections exerce une surveillance accrue et une évaluation resserrée des menaces d'ingérence étrangère, au moment où ont été déclenchées simultanément quatre élections partielles.
Le rapporteur spécial indépendant a également découvert de sérieuses lacunes dans la communication du renseignement entre les organismes de sécurité et le gouvernement. Nous avons déjà apporté un certain nombre de changements pour améliorer les processus de communication et la coordination du renseignement au sein du gouvernement.
Sécurité publique Canada a nommé un coordonnateur national de la lutte contre l'ingérence étrangère, qui pilotera la réponse proactive du gouvernement à la menace d'ingérence étrangère.
Nous avons également renforcé notre gouvernance. J'ai mis sur pied un comité de sous-ministres de la réponse fondée sur le renseignement, qui aura pour mandat d'examiner le renseignement, de déterminer la réponse appropriée et de formuler des conseils à l'intention du gouvernement.
De plus, le a publié récemment une directive selon laquelle les parlementaires doivent être informés, dans la mesure du possible et dans le respect de la loi et de l'intégrité des enquêtes, de toute menace dirigée contre eux. La directive prévoit également que le ministre de la Sécurité publique soit mis au courant en temps opportun de toutes les occurrences de menace envers la sécurité du Canada dirigée contre le Parlement ou les parlementaires.
Comme vous le savez, les travaux du rapporteur spécial indépendant sont exécutés par ceux du Comité des parlementaires sur la sécurité nationale et le renseignement et de l'Office de surveillance des activités en matière de sécurité nationale et de renseignement, qui ont tous deux examiné l'ingérence étrangère dans le processus démocratique du Canada. Le rapporteur spécial indépendant a également recommandé que l'annexe confidentielle de son rapport soit transmise à ces deux groupes.
Dans le cadre de notre travail, nous appuyons sans réserve le mandat de ces deux instances et la seconde phase du mandat du rapporteur spécial indépendant. Nous savons que des changements à long terme sont nécessaires pour que le Canada et les Canadiens disposent des outils dont ils ont besoin pour juguler l'ingérence étrangère. Le travail du comité de sous-ministres, l'analyse du rapporteur spécial indépendant, qui se poursuivra, et les examens continus du Comité des parlementaires sur la sécurité nationale et le renseignement et de l'Office de surveillance des activités en matière de sécurité nationale et de renseignement contribueront à orienter ces changements.
Merci beaucoup. Je répondrai volontiers à vos questions.
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Merci, madame la présidente, et merci à vous, madame Thomas, d'être venue témoigner devant le Comité.
Par votre entremise, madame la présidente, à Mme Thomas, nous sommes ici parce qu'une note de service du SCRS datée du 20 juillet 2021 indiquait qu'un diplomate de Pékin accrédité par le gouvernement libéral ciblait un député, , en menaçant de sanctions sa famille établie à Hong Kong.
La note de service a été transmise au ministère du , le Bureau du Conseil privé, mais le premier ministre n'a rien fait pendant deux ans. Le gouvernement n'a pas réagi. Le premier ministre a dit à plusieurs reprises qu'il en a été informé pour la première fois dans un article du Globe and Mail. Quand avez-vous été mise au courant de cette note de service?
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À eux seuls, nos organismes de sécurité recueillent entre 3 000 et 4 000 éléments de renseignement par mois. S'ajoutent à cela les renseignements que nous recevons de la part du Groupe des cinq.
J'ai un dossier de lecture par lequel je suis des enjeux particuliers. Bien entendu, je suis la situation en Ukraine. Je suis aussi le dossier de la Chine et de l'ingérence étrangère. Je demande qu'on me prépare un dossier de lecture, en fonction de sujets ou d'enjeux géopolitiques, ou encore par rapport aux endroits où des troupes des Forces armées canadiennes sont en garnison. Au quotidien, mon dossier de lecture peut contenir entre 50 et 100 éléments de renseignement. Parfois, il en contient plus; d'autres fois, il en contient moins. La quantité fluctue d'un jour à l'autre.
Certains éléments de renseignement envoyés au Bureau du Conseil privé me sont destinés exclusivement, et c'est à moi de déterminer à qui les transmettre. Nous tentons de faire en sorte que, dans les cas où il faut absolument que quelqu'un prenne connaissance d'un élément de renseignement, les responsables des relations avec la clientèle du CST qui travaillent auprès des ministères et qui diffusent les renseignements veillent à ce que quelqu'un en prenne connaissance. Ils doivent également confirmer que quelqu'un en a pris connaissance. Je pense que c'est là où le processus a échoué dans le passé: personne n'a pris connaissance des éléments de renseignement.
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D'autres sont beaucoup mieux placés que moi pour vous expliquer le processus puisqu'ils en font partie. En un mot, les renseignements sont entrés dans un système qui s'appelle Slingshot, ou encore ils sont envoyés par méthode secrète ou très secrète à des destinataires donnés. Dans mon cas, ils sont imprimés. Je peux y accéder moi-même, mais en général, on me les imprime. Je reçois un dossier de lecture tous les jours, et je le lis.
Il y a différents types d'éléments de renseignement. Certains sont évalués. La direction de l'évaluation du renseignement du Bureau du Conseil privé effectue des évaluations. Autrement dit, elle prend les renseignements bruts et elle les interprète pour nous au moyen de techniques qu'elle a apprises et de méthodes analytiques perfectionnées ici au Canada et en collaboration avec le Groupe des cinq.
Nous recevons aussi des éléments de renseignement non corroborés de source unique nous informant que telle chose est peut-être arrivée.
Les organismes du renseignement gèrent toute cette information. Leurs fonds de renseignements sont considérables. Ils ne transmettent pas tous les renseignements qu'ils détiennent. Il est essentiel de comprendre qu'ils tentent de faire en sorte que les hauts dirigeants du milieu du renseignement et de la sécurité sont au courant des renseignements qu'ils recueillent et de leur niveau de crédibilité. Ils vont dire, par exemple: « Nous croyons que ce renseignement doit être porté à votre attention, mais il n'a pas encore été confirmé. » D'autres rapports peuvent alors s'ensuivre. Un dossier est monté sur une affaire ou une personne donnée.
Un élément de renseignement est rarement une preuve tangible. C'est plutôt une histoire qui se construit avec le temps. Il faut l'analyser et déterminer ce qu'on en fait.
Ainsi, chaque élément est comme une pièce de puzzle. Vous avez une petite pièce du puzzle, et même si elle peut paraître intéressante à première vue, il n'est peut-être pas nécessaire de la renvoyer plus haut.
Je présume que quand nous recevrons les autres témoins, nous pourrons leur demander de nous expliquer comment la détermination est faite de transmettre les renseignements à l'échelon supérieur. Je présume que la décision est fondée sur les pièces du puzzle qu'ils ont en main; une fois que l'image se précise... À moins, bien entendu, qu'il s'agisse d'un élément de renseignement capital, très crédible et urgent requérant une attention immédiate, comme vous l'avez dit.
Est‑ce exact?
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Oui, cela résume très bien comment le système fonctionne.
Maintenant, conformément aux directives du , nous veillons à ce que toute mention d'ingérence étrangère et d'un député soit transmise à l'échelon supérieur, peu importe le niveau de crédibilité ou de certitude de l'élément de renseignement.
Ensuite, nous demandons au SCRS ou au CST de nous fournir toute autre information qu'ils ont à ce sujet pour pouvoir brosser un portrait plus large de la situation et conseiller le gouvernement. Parfois, on nous conseille de ne rien faire pour l'instant ou d'attendre avant de transmettre les renseignements. D'autres fois, on nous conseille d'agir.
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Merci, madame la présidente. Merci à Mme Thomas d'être des nôtres aujourd'hui.
J'écoute les échanges et j'essaie vraiment de comprendre parce qu'il s'agit d'une question extrêmement sérieuse. Les répercussions sont très préoccupantes; la manière dont l'information est transmise et à quels moments aussi. Quand on examine globalement la situation, on constate une méfiance grandissante au sein de la population canadienne et des parlementaires. J'espère que c'est une situation qu'on cherche à éviter.
Il y a deux éléments que j'aimerais examiner plus à fond. Vous dites que le et vous avez seulement été informés de la situation il y a deux ou trois semaines. Vous dites aussi que vous avez renforcé le processus par lequel les renseignements sont reçus et examinés, ainsi que la manière dont les conseils sont donnés.
Êtes-vous réellement en train de nous dire que le processus était défaillant et que vous avez réglé le problème en deux ou trois semaines? C'est ce que j'entends, mais je ne comprends pas. Pouvez-vous m'expliquer comment c'est possible?
Cela n'a aucun sens. Si le problème était aussi facile à régler, pourquoi n'a‑t‑il pas été réglé plus tôt? Pourquoi sommes-nous ici aujourd'hui?
Si vous pouviez me donner une explication, cela m'aiderait beaucoup à comprendre.
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Je le répète, en 2021, je n'occupais pas mon poste actuel; j'étais sous-ministre à la Défense nationale. En juillet 2021, ma préoccupation principale était l'Afghanistan. Je ne lisais pas les renseignements sur l'ingérence étrangère. Comme je l'ai déjà dit, tout le monde reçoit un dossier de lecture différent, en fonction des enjeux qui lui sont pertinents.
À titre de conseillère à la sécurité nationale et au renseignement, je dois manifestement avoir une plus grande vue d'ensemble et être mise au courant d'une plus vaste gamme de renseignements que dans le passé.
Ce que mes prédécesseurs ont fait... Ils témoigneront devant le Comité. C'est avec eux que vous devrez en parler.
Même avant que les enjeux relatifs à l'ingérence étrangère se retrouvent dans les médias et deviennent un sujet de discussion prioritaire, j'ai remarqué que nous recueillons et évaluons beaucoup de renseignements. Ce qui manque, ce sont les conseils donnés au gouvernement. Les organismes du renseignement ne fournissent pas de conseils. Ce sont les sous-ministres qui donnent des conseils aux ministres, à la greffière du Conseil privé et au . Je voyais là une lacune. Par exemple, nous traitions les renseignements que nous recevions sur l'Ukraine d'une façon différente. Les renseignements étaient évalués suivant une méthode semblable à celle que j'ai décrite: dans le cas de l'Ukraine, les sous-ministres et le chef d'état-major de la défense échangeaient sur la signification des renseignements et sur les mesures que le gouvernement devrait prendre à leur égard. L'élément le plus important du renseignement, c'est ce qu'on en fait.
Parfois, la réponse, c'est « rien » parce qu'il faut continuer à collecter des éléments de renseignement et poursuivre les recherches. D'autres fois...
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Je suis désolée. Il ne me reste que quelques minutes.
Je suppose que votre réponse est que oui, nous avons réglé le problème. Je suis très intéressée de voir comment cela fonctionne. Je ne sais pas si vous allez nous le dire aussi clairement que je l'espérais.
Vous ne cessez de répéter que vous pouvez rendre compte... et j'ai entendu dire que les personnes qui ont déjà assumé ce rôle seront là pour nous.
Ma question pour vous est donc la suivante. Lorsque vous êtes entrée en fonction, avez-vous eu des discussions avec votre prédécesseur? Dans le cadre de ces discussions, avez-vous abordé la question des renseignements et l'incidence que cela pourrait avoir sur les parlementaires? On ne vous a exprimé aucune préoccupation. Êtes-vous arrivée avec une ardoise vierge, et tout à coup, les problèmes sont apparus?
J'espère que vous serez en mesure de clarifier cela.
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Je comprends cela, mais nous parlons en fait d'une question de privilège, et je pense qu'il est important que nous soyons clairs sur ce point.
Y a‑t‑il eu...? Là encore, on a l'impression que c'était un peu une surprise. Des courriels ont été envoyés aux ministres. Ils ne savaient pas comment les ouvrir.
C'est tellement déroutant, mais les conséquences sont profondes. Cela crée un sentiment de méfiance. Je pense qu'en la matière, la perception est importante. Nous pouvons débattre longuement de la signification de telle ou telle chose, mais c'est la perception qui compte. Dans nos systèmes actuels, les parlementaires se sentent préoccupés par le fait qu'ils ne savent pas. Je me souviens d'avoir posé une question il y a plusieurs semaines où je disais que je pourrais très bien me promener dans la rue à faire mon travail de député, de candidat à une élection. Je pourrais être pris pour cible et personne ne me le dirait.
Comment lutter contre une situation qu'on ignore qui nous arrive? Ce que j'essaie de comprendre, c'est comment on a laissé cela de côté. Comment se fait‑il que toutes ces choses se soient produites? Les médias en ont fait état. Nous pouvons discuter de la source de ces rapports et de leur origine, mais la vraie question pour moi est de savoir pourquoi cela n'a pas été considéré comme un problème.
Pourquoi devons-nous être ici? Comment allons-nous régler le problème à l'avenir tout en rendant des comptes pour le passé?
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Je vais prendre une minute, car je pense que nous nous en tirons plutôt bien, mais il y a cet échange de questions et de réponses.
Je pense que nous avons invité un témoin ici aujourd'hui qui assume un rôle très important, du moins pour moi. Madame Thomas, votre temps et votre présence ici signifient beaucoup pour moi et, je pense, pour la plupart des membres.
Je dirais que, lorsque nous posons une question et que nous disons que nous allons donner du temps aux témoins pour répondre, nous leur accordons du temps pour répondre; nous ne fournissons pas la réponse pour eux.
À ma connaissance, monsieur Cooper, vous n'assumez pas le rôle qu'occupe Mme Thomas, et elle est ici aujourd'hui pour nous fournir les renseignements que nous lui avons demandés.
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Merci, madame la présidente.
Merci, madame Thomas, d'être ici encore une fois aujourd'hui. Nous vous sommes reconnaissants de participer à cette importante étude qui est en cours.
J'ai de nombreuses questions, mais avant de les poser, je veux clarifier un point. Ce que vous avez dit jusqu'à présent, c'est qu'il y a une nouvelle directive du qui mène à fournir des renseignements plus exhaustifs aux députés lorsque leur famille et eux sont menacés. On dirait qu'il y a un changement dans le processus. Je répète ce que vous avez dit, si j'ai bien compris.
Vous informez maintenant les députés de ces menaces, qu'elles soient crédibles ou non, que les renseignements aient été vérifiés ou non, qu'ils soient complets ou non et qu'elles nécessitent une action de leur part ou de la part de quelqu'un d'autre. Est‑ce exact?
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C'est un point très important. Je pense qu'il faudrait clarifier le terme « menace ». Le fait qu'un gouvernement étranger parle d'un député en particulier ne signifie pas forcément qu'il y a une menace contre lui, et je pense que l'élément critique ici sera la manière dont le SCRS transmettra l'information.
Je pense qu'au fur et à mesure que nous adopterons un processus plus transparent, cela deviendra moins effrayant et moins inquiétant. Il y aura des situations, comme nous l'avons appris avec , par exemple, où c'est plus sérieux, mais pour la majorité des parlementaires, s'il y a une note à leur intention, j'espère que, grâce à la pratique, à la transparence et au fait que ce soit plus courant — certainement pas un événement quotidien, mais une communication d'information plus fréquente —, si nous la remettons à un député, nous serons en mesure de réduire le niveau d'anxiété que ces renseignements suscitent.
Nous avons pris connaissance du rapport de M. Johnston... et vous avez pleinement reconnu que la coordination de l'information et de la communication est un défi et qu'il y a des lacunes, et que vous avez déjà pris des mesures pour y remédier en mettant en oeuvre de nouveaux processus, ce dont je suis reconnaissant.
Je comprends également, d'après votre autre témoignage et les questions de Mme Romanado, qu'il y a de grandes quantités de renseignements, que de nombreuses agences sont en cause, qu'il y un entonnoir d'informations assez large et que tous les renseignements ne vous sont pas transmis — le SCRS a beaucoup de renseignements qu'il peut garder pendant un certain temps.
Je me demande comment vous percevez la relation de votre bureau avec le Cabinet du et comment les renseignements sont idéalement censés être transmis au Cabinet du premier ministre.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
J'aimerais revenir à la culture du renseignement au Canada, plus précisément au sein du bureau du premier ministre.
Les gens à l'extérieur du bureau du premier ministre qui ont une connaissance fine sont-ils en mesure de comprendre toutes les informations brutes qu'il faut trier pour arriver à déterminer ce qui est vraiment grave? J'aimerais le savoir, car j'ai l'impression qu'on est dans un entre-deux, qu'on découvre qu'il y avait un espace gravement défaillant et qu'on tente de corriger le tir.
J'aimerais vous entendre à cet égard.
Je pense qu'il convient de souligner que les hauts fonctionnaires du Cabinet du ont des trousses de documents à lire chaque jour, semblables aux miennes, généralement sur la géopolitique — où nos troupes sont stationnées, les points d'intérêt en ce qui concerne le travail international du premier ministre —, à l'instar de tous les dirigeants du G7.
En ce qui concerne plus précisément l'ingérence étrangère, ce qui ne s'est pas produit et ce qui se passe maintenant, c'est que les renseignements non vérifiés, ou les sources anonymes ou les personnes anonymes, sont désormais communiqués plus régulièrement.
Le Cabinet du reçoit des trousses de documents à lire. Elles sont préparées par les agents des relations avec les clients. C'est le même processus que tout le monde suit. Ils reçoivent également des notes d'information hebdomadaires d'un groupe qui travaille pour moi — le Secrétariat de l'évaluation du renseignement au BCP. Soit ils recevront une note d'information hebdomadaire sur une série d'enjeux, soit ils demanderont une trousse de documents sur un enjeu précis.
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Merci, madame la présidente.
Je veux revenir à la discussion que nous avons eue à propos du fait que vous avez donné l'exemple d'un congé d'un mois au cours duquel des renseignements ont été fournis, mais personne n'était là pour les lire, si bien qu'ils sont tombés dans un trou noir. Je me demande si vous pouvez nous expliquer si cela a été corrigé, s'il y a un processus en place pour remédier à cette situation, mais aussi si ce n'est pas une question de sécurité en soi. N'est‑ce pas une situation qui vous a inquiétée lorsque vous êtes revenue après un certain temps d'absence et que vous avez constaté qu'il y a ces renseignements...?
Je comprends ce que vous dites. Il se passe des choses importantes dans le monde entier et il faut réagir, et l'Afghanistan était un sujet d'actualité, mais on ne sait pas quels sont les sujets d'actualité dans les documents restants qui n'ont pas été lus, alors j'essaie juste de comprendre... N'y avait‑il pas là quelque chose de préoccupant pour la sécurité? Encore une fois...
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Eh bien, j'espère que vous avez compris la majeure partie de la question, mais je sais que mon amie n'a pas entendu, alors je vais la répéter.
J'essaie simplement d'avoir des éclaircissements. Dans votre témoignage, vous avez dit que vous étiez en congé pendant un mois. Pendant ce temps, des renseignements ont été transmis, mais sont en quelque sorte tombés dans un trou noir. Je suis consciente qu'à votre retour, il se passait dans le monde des choses importantes qui ont évidemment été portées à votre attention.
Ma préoccupation est la suivante: lorsque des choses sont laissées derrière, cela ne risque‑t‑il pas de devenir une question de sécurité nationale? Si personne ne lit ces renseignements, si le groupe ne les lit pas et que personne ne peut attirer l'attention sur ces choses, je trouve cela préoccupant.
J'aimerais aussi savoir si cela a été corrigé ou est en voie de l'être. Si oui, comment?
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Je pense que c'est une question très importante.
Premièrement, comme je l'ai dit plus tôt, il ne devrait pas y avoir de chaînon manquant en ce qui concerne le renseignement. Voilà pourquoi les renseignements critiques sont maintenant transmis aux sous-ministres pour qu'ils les analysent et présentent des conseils à cet égard.
En juillet 2021, l'élément de renseignement en question comportait la liste des personnes autorisées à le lire, à savoir, dans ce cas, uniquement la sous-ministre de la Défense. Ce n'est pas la même chose que la mention « lecture obligatoire ». Il arrive, pour certains éléments de renseignement, que les collecteurs — généralement le SCRS ou le CST, mais parfois la GRC ou le Commandement du renseignement des Forces canadiennes, COMRENSFC — m'indiquent que je dois les lire, puis l'information m'est présentée.
Cet élément de renseignement précis était moins pertinent pour mon travail de sous-ministre de la Défense. J'étais la seule au ministère à pouvoir le lire, mais il n'était pas nécessaire que je le lise pour exercer mes fonctions de sous-ministre de la Défense. Il y a une différence.
Nous savons que Zhao Wei ciblait un député en fonction et sa famille. Il espionnait des Canadiens d'origine chinoise.
Le 12 mai 2023, le Globe and Mail rapportait que le SCRS a fourni au ministère des Affaires mondiales, dès 2020, des informations sur les activités de Zhao Wei. Selon ce même reportage, Dan Stanton, un ancien directeur du contre-espionnage au SCRS, a indiqué que cette information a été communiquée au Bureau du Conseil privé.
Pourquoi le gouvernement a‑t‑il jugé pertinent d'expulser Zhao Wei seulement après que le Globe and Mail a rapporté que Zhao Wei ciblait M. Michael Chong et sa famille?
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Merci, madame la présidente.
Madame Thomas, je vous remercie de votre présence aujourd'hui et de votre service à titre de conseillère à la sécurité nationale et au renseignement, et, auparavant, à titre de sous-ministre de la Défense nationale.
Selon votre témoignage d'aujourd'hui et des témoignages précédents, on retient que tout le monde s'entend pour dire que la présentation d'informations et de renseignements partiels — avec multitude de mises en garde et d'avertissements, etc. — ne raconte parfois qu'une partie de l'histoire, et que cela peut même être erroné. Comment peut‑on brosser un tableau complet pour évaluer les informations que nous recevons, il est vrai, de manière fragmentaire?
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C'est une question très importante.
Comme je l'ai indiqué, le SCRS et le CST détiennent d'importants fonds de renseignements dont la majeure partie, de loin, n'est pas communiquée à des fonctionnaires comme moi. Au fil du temps, ces organismes collectent des renseignements de façon continue par des techniques qui doivent demeurer très sécurisées afin de protéger à la fois la méthodologie et, parfois, les individus. Souvent, l'action découlant d'un élément de renseignement est simplement de continuer à collecter des renseignements.
Le SCRS a un processus d'analyse pour déterminer ce qui fera l'objet de divulgation et ce qui fera l'objet d'une enquête continue ou sera simplement conservé. Je pense qu'il est juste de dire que l'on vise à divulguer des éléments pertinents dans un contexte géopolitique donné ou pour d'autres enquêtes et préoccupations du gouvernement. Cela dit, c'est un art et non une science.
Madame Thomas, nous commençons la deuxième heure. Avez-vous besoin d'une pause? De notre côté, nous avons au moins l'occasion de nous lever entre les questions.
Vous pouvez continuer. C'est parfait. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, nous vous l'apporterons après la deuxième heure.
Nous poursuivons avec des interventions de six minutes, ce qui est mieux, à mon avis, pour que tous puissent tirer parti le plus possible de leur temps ici.
Nous commencerons par M. Cooper, suivi de Mme Sahota, Mme Gaudreau et Mme Blaney.
Monsieur Cooper, vous avez six minutes, par l'intermédiaire de la présidence.
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Je vous remercie de cette réponse. Je vous suis reconnaissante de votre honnêteté.
On s'est demandé à maintes reprises quel forum serait optimal pour cette question. Que l'on pense à une enquête indépendante, comme celle que vient de mener le rapporteur spécial, ou même à toute autre circonstance, la polarisation persiste à un point tel qu'il est difficile de trouver un forum qui en est exempt. Je trouve qu'il est ardu, même pour nous en tant que députés, de fouiller le sujet et de trouver un espace, comme vous l'avez dit, où nous pouvons en discuter de façon avertie.
Le très honorable David Johnston a aussi écrit: « Le Canada a besoin d’une approche plus moderne en matière de sécurité nationale [...] » Nous venons d'en prendre conscience étant donné les défis que nous vivons.
Souscrivez-vous à cette affirmation? Selon vous, quels types de changements devrions-nous apporter, mis à part ceux que vous avez mentionnés et qui ont été effectués récemment, dans les semaines précédant votre comparution?
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Certains éléments précis pourraient changer.
Tout d'abord, en ce qui a trait au régime de transparence sur l'ingérence étrangère, il faut modifier le Code criminel pour ériger en infraction criminelle le fait de ne pas divulguer d'information. D'autres pays qui se sont dotés du même régime ont mis cette mesure en œuvre, ce qui a renforcé le pouvoir du régime.
Du côté du SCRS, certains changements peuvent être apportés. Le SCRS ne peut transmettre d'information protégée aux autres ordres de gouvernement ou aux partis d'opposition. La règle était justifiée à l'époque où elle a été créée, mais je pense qu'elle n'est plus nécessaire. Ces intervenants en marge du gouvernement doivent être en mesure de discuter d'information classifiée.
Il serait très utile que le SCRS ait un mécanisme pour communiquer cette information à un moment entre ses breffages défensifs — c'est ainsi qu'on appelle les séances où le SCRS informe de façon générale les parlementaires d'une menace — et les mesures de réduction de la menace, qui constituent un processus très formel qui a lieu quand une menace précise vise quelqu'un en particulier, par exemple.
Il devrait y avoir un entre-deux pour permettre aux employés du SCRS de discuter de façon générale d'information protégée, classifiée, sans nécessairement en divulguer l'intégralité. Ils pourraient ainsi entrer un peu plus dans les détails.
Les députés nous disent entre autres, après avoir discuté avec le SCRS: « Je ne comprends pas vraiment si je fais l'objet d'une menace en ce moment. » Le flou ne persiste pas parce que le SCRS ne veut pas transmettre d'information, mais plutôt parce qu'il peut seulement communiquer une partie limitée des renseignements. Pour cette raison, la modernisation de la Loi sur le SCRS serait extraordinairement utile.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Madame Thomas, nous vous souhaitons surtout d'être présente le plus longtemps possible pour tous les changements que vous êtes en train d'apporter.
Nous étudions le dossier de l'ingérence étrangère depuis le mois de novembre, au Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre, et je suis arrivée à trois conclusions. Plusieurs des témoins nous ont dit et confirmé que les seuils à atteindre pour que les cas d'ingérence soient signalés étaient beaucoup trop élevés. Ils nous ont dit que la culture du renseignement, dont nous avons parlé tantôt, était inexistante. En tout cas, il est évident qu'au Canada, ce n'est pas notre leitmotiv. Ils nous ont aussi dit que l'analyse du renseignement au sein des différents ministères et mécanismes était chaotique, ce dont nous avons parlé.
Nous voulons faire la lumière là-dessus et légiférer pour préserver une démocratie légitime et fiable. Or nous apprenons ce matin qu'il y a un nouveau protocole et de nouvelles mesures, parce qu'on ne veut plus revivre ce qui est arrivé dans le passé. Nous l'apprenons parce que nous avons demandé à la témoin ici présente de comparaître.
Je veux aussi parler de la culture du silence. Grâce à nos médias, qui nous écoutent, nous allons pouvoir informer les gens. C'est un fait, deux personnes sur trois au Canada pensent que le gouvernement chinois tente de s'ingérer dans notre processus électoral.
Pensez-vous qu'il est normal que les parlementaires demandent une enquête publique indépendante pour vous permettre d'entériner tout le processus que vous êtes en train d'entreprendre et, finalement, pour rassurer la population?
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Il y a là de nombreuses questions, madame la présidente.
Tout d'abord, notre seuil est potentiellement trop élevé. Il faut se pencher sur cette question. Je le répète: le SCRS est contraint par la loi. Je sais que le directeur de l'organisation vous fera part de son avis lorsqu'il comparaîtra devant vous.
La culture dans la communauté du renseignement consiste à protéger l'information tout en continuant à en recueillir davantage. Je crois que nous serons plus en mesure de bien optimiser le renseignement lorsqu'on modifiera la Loi sur le SCRS, lorsqu'on collaborera, potentiellement, avec la GRC et lorsqu'on sera en mesure de transformer notre renseignement en preuves.
Je ne qualifierais pas la situation de chaotique. Des esprits extraordinairement talentueux et capables d'excellentes réflexions analysent le renseignement au SCRS, au Centre de la sécurité des télécommunications Canada — ou CSTC —, au Bureau du Conseil privé et dans d'autres ministères. C'est à l'étape suivant l'analyse que nous devons parfaire notre travail et renforcer la clarté.
Je reconnais que nous devons parler davantage de sécurité nationale. Nous devons le faire de façon transparente, claire et compréhensible en français, en anglais et dans d'autres langues. Nous ne réussissons pas à l'heure actuelle, parce que nous protégeons constamment l'information, ce qui m'amène à ma préoccupation entourant une enquête publique. Dans le cadre d'une enquête publique, je pourrais divulguer à peine plus d'information que ce que je vous ai communiqué aujourd'hui. La Loi sur la protection de l'information protège cette information. Il est essentiel de protéger les sources de renseignements. Il est primordial de protéger les techniques par lesquelles le renseignement est recueilli.
Dans le cadre des audiences que M. Johnston a recommandées et qu'il entreprendra, il est vraiment important que les intervenants, les communautés des diasporas et vous obteniez des explications aussi ouvertes et transparentes que possible quant aux prochaines étapes.
Selon moi, si une enquête a lieu, nous pourrions nous retrouver à examiner cette question plutôt qu'à apporter des changements. Je crois que nous avons en ce moment une occasion de modifier nos façons de faire. Ces changements favoriseraient grandement notre discussion sur la sécurité nationale et la compréhension des Canadiens sur les subtilités de la sécurité nationale.
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Madame la présidente, je veux simplement préciser que, quand je parle de chaos, je parle vraiment de chaos. Je ne parle pas de la compétence des gens, mais d'un chaînon manquant, d'un vide ou d'une perte de documents pendant des vacances bien méritées, comme cela s'est produit pour notre témoin. Quand les gens entendent cela, ils se disent qu'il faut non seulement apporter des changements, mais il faut aussi que la population en général soit bien au courant de tout cela.
Or, je suis une parlementaire, et je ne suis même pas au courant de ce qui se passe présentement. C'est pour cela que je lance un cri du cœur et que je dis qu'il est normal, pour nous, de penser qu'il faut aller jusqu'au bout et de demander une enquête publique et indépendante pour vraiment faire la lumière sur la situation. Quand je parle à mes concitoyens, ils me disent savoir ce qui se passera et que, au bout du compte, cela ne changera rien. Cela me trouble énormément. Il y aura des élections, et ce ne sera pas dans quatre ans. Cela me préoccupe beaucoup.
Comme il ne me reste que quelques secondes, j'aimerais vous poser une question. Comme vous aurez droit à d'autres vacances prochainement, quel moyen allez-vous prendre pour vous assurer que cela sera sans conséquence?
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Comme je l'ai dit, si les renseignements qu'on m'a fait parvenir pendant mes vacances avaient été pertinents à notre travail en défense, des actions auraient été exécutées.
Il y a une différence entre la mention « à lire » et « peut être lu, » et il importe vraiment de la saisir. Je me fais transparente lorsque je vous dis que je figurais sur cette liste en juillet 2021.
Je crois qu'il est important que les Canadiens comprennent que les agences de sécurité et nos hauts fonctionnaires — au sein du Groupe de travail sur les menaces en matière de sécurité et de renseignement visant les élections et au sein du groupe de cinq membres — accomplissent un travail critique pour garantir que les élections sont sûres et valides. Le groupe a aussi conclu qu'il n'y a pas...
Je suis désolée, madame la présidente. Je vais conclure. Je dirai que les parlementaires détenant l'habilitation de sécurité au Secrétariat du Comité des parlementaires sur la sécurité nationale et le renseignement, ou CPSNR, ont accès à ces documents. Le CPSNR devrait être écouté et mis à contribution au profit de tous les parlementaires.
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Merci, madame la présidente.
Vous avez mentionné tout à l'heure que M. Wernick a proposé que le gouvernement légifère le poste et vous avez ajouté juger qu'un mandat de cinq ans serait un peu trop long. Je comprends.
Vous avez aussi dit que, dans d'autres pays, le rôle s'accompagne d'un peu plus de pouvoir. Il me semble que M. Wernick, à ce sujet, parlait d'une reddition de compte accrue, surtout pour la transmission et la réception d'information, qui semble faire défaut dans le système.
En vous inspirant de la situation dans d'autres pays — et j'imagine que vous vous concentrez sur nos partenaires du Groupe des cinq — quels types de changements à ce rôle seraient appropriés pour nous à l'avenir?
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Je suis désolée, mais j'aimerais vous interrompre. Pardonnez-moi. Je ne parle pas de votre reddition de compte.
Je crois que M. Wernick disait que le fait de légiférer le poste impliquerait un processus formel de reddition de compte qui garantirait un suivi de l'information reçue et de la façon dont elle est reçue. Un des défis qui a nous a été très clairement décrit, dans votre témoignage et ceux d'autres témoins, est que l'information ne se rend pas toujours où elle est censée aller, ce qui entraîne le problème dont nous sommes saisis.
Vous dites aussi que vous vous efforcez avec diligence à régler ce problème. Je veux exprimer clairement que je ne vous reproche rien personnellement par rapport à votre reddition de compte. Nous pourrions en discuter une autre fois.
Ce que je cherche à savoir concrètement, c'est ce qui doit composer le rôle que vous occupez maintenant pour que la reddition de compte soit mesurable. J'ai l'impression que nous essayons en ce moment d'atteindre une cible mouvante plutôt que d'atteindre un objectif très clair et précis qui nous permettrait d'obtenir une reddition de compte fiable.
J'espère avoir clarifié ma question.
Les sous-ministres doivent rendre des comptes à titre d'agents comptables au ministère. La situation est bien sûr différente au Bureau du Conseil privé, puisque le greffier est le fonctionnaire le plus haut placé. Dans mon rôle, j'estime qu'il serait utile de disposer d'une plus grande capacité à diriger au sein de la communauté de la sécurité nationale.
Le Conseil privé fonctionne en vertu de la prérogative de la Couronne. Il y a toute une série de choses à examiner, et le greffier nous a demandé de le faire.
J'ai écouté le témoignage de M. Wernick, mais je n'ai peut-être pas encore assez de recul pour en parler, puisque c'était il y a deux jours. Cela dit, je serais heureuse d'en discuter ultérieurement avec vous, lorsque nous aurons eu l'occasion d'explorer les diverses options pour ce poste.
Je note que le a annoncé hier la création du poste de conseiller adjoint à la sécurité nationale et au renseignement, qui nous permettra d'agir à l'échelle tactique et stratégique.
J'aimerais clarifier une chose. Vous avez dit dans vos remarques liminaires qu'il y aura une nouvelle équipe chargée de l'examen des renseignements et de l'octroi de conseils. Cela semble être l'une des lacunes à l'heure actuelle. On n'a pas nécessairement pu bénéficier de conseils.
Je tente de mieux comprendre la structure. Est‑ce votre équipe? Allez-vous travailler avec plus de gens directement? Comment fonctionne cette relation? Je reviens à la façon d'évaluer la reddition de comptes.
La situation n'est pas claire en raison de la façon dont on transmet l'information. Où va‑t‑elle, quand arrive‑t‑elle, qui la voit, pourquoi quelqu'un n'y a‑t‑il pas accès? Est‑ce que cela va fonctionner? L'équipe arrive‑t‑elle à faire son travail? Quel est votre rôle au sein de cette équipe?
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Il est vrai que la collecte, la diffusion et l'analyse de renseignements au Canada et avec nos alliés du Groupe des cinq demandent des efforts concertés. Diverses agences recueillent et analysent ces renseignements pour ensuite prendre des décisions à cet égard.
Au sein de mon équipe, nous avons relevé les renseignements à transmettre aux sous-ministres aux fins de discussion et de conseil, afin qu'il n'y ait pas un seul point d'échec — comme je l'ai dit — lorsqu'une information n'a pas été transmise, et qu'une seule personne ne décide pas quoi faire avec cettedite information.
Nous avons également donné récemment — aujourd'hui, en fait — des instructions aux agences et aux organismes de collecte de renseignements sur la manière dont les renseignements seront diffusés et enregistrés selon les gens qui y auront eu accès. Nous sommes en train de mettre en place un cadre de reddition de comptes pour les personnes désignées pour lire des documents de renseignements pour veiller à savoir si elles ont lu tel ou tel document. L'idée est d'avoir un rapport hebdomadaire qui nous dira qui a lu un document précis, et ce qui s'est passé avec ce document.
Nous avons un système en place depuis des années; nous travaillons maintenant à le rendre plus structuré.
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Je m'excuse si j'ai utilisé le mot « immédiatement ». Ils seront avisés, mais pas avant une période d'analyse pour déterminer quoi transmettre comme renseignement. Le seuil peut être trop élevé, et c'est une limite de la Loi sur le SCRS. Comme je l'ai dit, il y a du travail à faire à cet égard.
Vous avez parlé d'éducation, et j'estime que c'est le point le plus important dans ce dossier. Nous n'informons pas assez les députés sur les enjeux de sécurité nationale, l'ingérence étrangère et les menaces qui pèsent contre eux.
La CBC a publié un article sur la sécurité des ministres et des fonctionnaires hier. Les ministres sont loin d'être les seuls concernés.
De plus, nous ne parlons pas suffisamment des menaces physiques proférées envers des députés.
Nous sommes en train d'adopter une approche de transparence pour transmettre plus d'information et aborder ces enjeux différemment au Canada.
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J'ai déjà entendu les mêmes propos, madame Thomas.
Je suis le député de la circonscription Mégantic—L'Érable, où a eu lieu la tragédie de Lac‑Mégantic, dans laquelle 47 personnes ont perdu la vie. Il y a eu des études et beaucoup d'analyses, et le Bureau de la sécurité des transports du Canada a établi qu'il y avait eu une foule d'erreurs de processus, mais personne n'a assumé la responsabilité finale de l'échec de tous ces systèmes.
Comment en sommes-nous venus, dans ce pays, à manquer autant de courage et à ce que personne n'accepte d'assumer la responsabilité de ses échecs?
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J'ai entendu les mêmes choses dans le dossier de Lac‑Mégantic. C'est pourquoi je suis un peu inquiet, madame Thomas.
J'aimerais revenir aux postes de police clandestins du régime de Pékin. Vous avez reconnu tout à l'heure qu'il y avait deux postes de police clandestins qui opéraient à Montréal. Nous avons beaucoup de difficulté à comprendre pourquoi, le 27 avril, le ministre de la Sécurité publique a dit que ces postes avaient été fermés, alors qu'ils opèrent toujours. Nous avons tenté de savoir combien de postes de police clandestins opéraient ou avaient opéré au pays et vous avez répondu qu'il y en avait eu deux, mais nous nous sommes arrêtés à Montréal.
Y en a-t-il d'autres qui opèrent ailleurs au pays?
Le Journal de Montréal a fait un tableau très clair qui montrait qu'il y avait des postes de police qui opéraient à Toronto et à Vancouver. Ces postes de police opèrent-ils toujours?
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Par votre entremise, j'aimerais parler de la question du privilège avec notre témoin. J'aimerais sensiblement poursuivre dans la même veine que Mme Blaney et parler de la sensibilisation des députés. Des témoins nous ont clairement dit que la communauté du renseignement ne comprend pas le milieu politique, et que l'inverse est tout aussi vrai.
Lorsque est venu témoigner devant notre comité, il a dit avoir eu quatre réunions avec le SCRS. La première réunion a eu lieu le 24 juin 2021 à la demande du SCRS, puis les trois réunions suivantes se sont tenues à sa demande.
Ayant été secrétaire parlementaire au portefeuille de la défense et ayant siégé au comité de la défense, j'ai participé à diverses séances de breffage de la communauté du renseignement, alors je comprends ce qu'il en est. Ne seriez-vous pas d'accord pour que tous les députés, sénateurs et leur personnel participent à une séance de breffage pour savoir quoi surveiller et ce qu'est l'ingérence étrangère? Parle‑t‑on de quelqu'un qui tente de s'immiscer fortement dans une campagne ou qui publie des informations quelque peu erronées afin qu'on les corrige? Est‑ce le genre de choses dont il est question?
Comme vous le savez, la communauté du renseignement cherche toujours à recueillir des renseignements. Les députés en savent probablement beaucoup, mais n'en sont peut-être pas toujours conscients, parce qu'ils ignorent quoi surveiller. S'ils comprenaient le travail des agents du renseignement, ils pourraient à leur tour donner un retour d'information aux agences du renseignement concernées. Un autre témoin nous a dit que les Canadiens en général pourraient avoir accès à des informations qui seraient également utiles à la communauté du renseignement.
Il s'agit en quelque sorte d'une approche pancanadienne. Un État tente de miner nos institutions démocratiques, et je crois que tous les Canadiens s'entendent pour dire qu'il nous faut travailler ensemble pour contrer et dissuader cette menace. Si nous comblons toutes les lacunes, cela pourrait nous permettre de veiller à ce que les prochaines élections dans deux ans, disons, soient différentes de la situation actuelle.
Pourriez-vous nous en dire plus à ce sujet? Pensez-vous qu'il serait bénéfique de veiller à tout le moins à ce que les députés, les sénateurs, leur personnel et même les Canadiens en général comprennent mieux l'ingérence étrangère? Quelle serait l'approche idéale pour leur transmettre cette information afin qu'ils puissent aider et faire partie de la solution?
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Vous avez soulevé des points très importants. Le directeur du SCRS a comparu devant plusieurs comités, dont le vôtre, et a dit publiquement qu'il était nécessaire de parler de l'ingérence étrangère et de la sécurité nationale du Canada. Nous parlons de beaucoup de choses au Canada, mais rarement de cela. Il est vraiment essentiel de faire comprendre à la population quelles sont les menaces envers notre sécurité nationale, qui s'intéresse au Canada, qui pourrait potentiellement œuvrer à l'encontre des intérêts canadiens, etc.
La communauté de la sécurité nationale critique le fait que les discussions avec les parlementaires sont potentiellement anodines, et pas assez précises ou descriptives en ce qui concerne les choses à surveiller. Nous y travaillons. Nous continuons d'évoluer quant aux élections, et je crois qu'il est très important que les Canadiens comprennent notre travail à cet égard. Le groupe d'experts et le Groupe de travail sur les menaces en matière de sécurité et de renseignements visant les élections sont normalement liés à une convention de transition lors des élections générales. Or, nous avons demandé au Groupe de travail d'analyser ce qui se passe présentement dans cinq élections partielles.
M. Rosenberg a recommandé que le groupe d'experts se réunisse entre les élections. La première réunion aura lieu cet été pour veiller à ce qu'il y ait une certaine continuité d'ici les prochaines élections générales. En se réunissant ainsi, les membres du groupe comprendront les renseignements qu'ils analyseront pendant la période électorale. Ils auront une vue d'ensemble. Il est essentiel que ce travail se fasse dans la transparence. Il faut davantage sensibiliser la population, afin qu'elle sache quoi surveiller et quelles sont les techniques employées par nos adversaires. Ainsi, nous pourrons certes être à l'affût de tout cela lors des prochaines élections, mais la population sera également bien au fait de la situation. Nous pourrions assurément en faire rapport aux parlementaires.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Il me reste deux minutes et demie.
Encore une fois, comment se fait-il que ce soit ici, au Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre, que l'on apprenne toutes ces choses, alors que des gens nous regardent? Je remercie les médias. Il est question de transparence, d'information à transmettre au public pour le rassurer, mais cela ne me rassure pas du tout.
J'aimerais profiter du temps qu'il me reste pour demander au gouvernement d'annoncer les mesures qu'il prend en ce moment ainsi que son plan de match. On pourra relayer l'information ou lancer un cri du cœur.
Je vous offre les prochaines minutes pour que vous puissiez nous parler de ce qui s'en vient dans trois mois, six mois ou un an, et non de ce que vous venez d'accomplir.
J'aimerais faire un bref commentaire avant de poser ma question. J'ai entendu ce que vous avez dit plus tôt sur la possibilité de tenir une enquête publique. Je pense moi aussi que la discussion est devenue beaucoup trop partisane, et c'est l'une des raisons pour lesquelles le NPD estime qu'il est important que tous les partis s'entendent sur la personne chargée du processus d'enquête. Nous devons délaisser la rhétorique pour nous attaquer au problème pour de bon. Cela dit, la confiance des Canadiens envers nos systèmes a été vraiment ébranlée. J'estime donc que la seule avenue possible est une enquête publique.
Je vous suis reconnaissante de nous avoir fait part de votre opinion. J'ai simplement profité du moment pour faire de même.
J'ai une question pour vous. Lors de sa comparution, nous a dit qu'il avait participé à une séance de breffage générale sur l'ingérence étrangère il y a un certain temps. Il a dit qu'environ 40 députés auraient participé à une telle séance. L'objectif était simplement de les prévenir. La séance ne portait pas sur sa situation personnelle; on cherchait plutôt à lui faire comprendre ce à quoi peut ressembler l'ingérence étrangère autour de soi.
Je crois que ce serait logique que tous les parlementaires reçoivent ce type de formation afin de mieux comprendre la situation. Nous avons beaucoup entendu que les parlementaires et les Canadiens doivent être mieux outillés pour faire face à l'ingérence étrangère, pour la repérer. Pensez-vous qu'il serait bénéfique d'agir en ce sens?
Des témoins nous ont également dit que plus de parlementaires devraient passer par un processus similaire à celui du CPSNR. Ce processus permet d'avoir une cote de sécurité donnant accès à plus d'informations. Cela nous permettrait de mettre la partisanerie de côté. Je ne dis pas que plus de parlementaires seraient nécessairement mis au fait des enjeux ultra-secrets, mais nous serions plus nombreux à comprendre ce qui se passe. Nous nous engagerions officiellement à ne pas transmettre ces informations à qui que ce soit.
N'êtes-vous pas inquiète de constater que les parlementaires ne disposent peut-être pas des bons outils pour faire face à cet enjeu et mieux le comprendre lors des séances de breffage?
Vous avez posé des questions complexes. Je crois que le CPSNR peut être utilisé de manière plus efficace afin de permettre aux membres habilités de comprendre les renseignements qui sont recueillis et la façon dont ils sont utilisés au sein de la communauté de la sécurité nationale. Je crois que ce comité est essentiel.
L'habilitation d'un plus grand nombre de parlementaires est un processus complexe. Le renseignement se fonde sur le besoin de savoir. Je ne crois pas que l'habilitation accrue de parlementaires soit la solution. Je crois plutôt qu'il faut parler des menaces de façon non confidentielle, mais plutôt très claire et très précise.
Je ne crois pas que les rencontres individuelles avec les parlementaires soient nécessaires ou possibles, mais je crois qu'il faut changer notre façon de nous adresser aux groupes de parlementaires.
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Il est un peu tard pour le faire.
Pour revenir à la dernière série de questions, lorsque je vous ai parlé de la note de juillet 2021 qui faisait valoir que certains députés, dont , étaient ciblés par Pékin, vous avez dit qu'elle avait été présentée à David Morrison, qui était le conseiller à la sécurité nationale du .
Vous avez ensuite dit que le n'avait pas été informé et n'était pas du tout au courant de la situation. Je vous rappelle que la note de juillet 2021 avait été envoyée un mois avant la campagne électorale fédérale, et qu'elle visait des allégations d'ingérence ciblant des députés du Parlement élus de façon démocratique. Pourquoi une telle information ne s'est-elle pas rendue au premier ministre?
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Merci, madame la présidente.
Je crois que nous avons entendu des arguments fallacieux et défaillants, de même que des conclusions indécentes de la part de M. Cooper, qu'il répète sans cesse en donnant des coups sur la table. C'est honteux, à mon avis.
J'aimerais que nous en venions aux faits.
Madame Thomas, dans son rapport, M. Johnston établit clairement que, selon les renseignements, rien n'indique que la RPC a posé des gestes pour menacer la famille de .
Est‑ce que c'est ce que vous comprenez?
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Je ne peux vous laisser répéter la question, monsieur Turnbull; nous n'avons tout simplement pas le temps. Je suis désolée.
Vous m'excuserez, madame Thomas, mais nous recevons le pour la prochaine heure de la réunion et nos ressources sont très limitées. Je ne veux pas devoir gérer un retard.
Sur ce, au nom des membres du comité de la procédure, je vous remercie de nous avoir accordé votre temps et votre attention. Si vous le souhaitez, vous pouvez transmettre des renseignements supplémentaires au greffier; nous les distribuerons dans les deux langues officielles.
Nous allons suspendre la séance pendant quelques minutes. Nous reviendrons à midi.
Merci et bonne journée.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Merci, chers collègues, de m'avoir invité à témoigner devant vous aujourd'hui.
Je vais tenter d'être bref pour ma déclaration préliminaire, afin de vous laisser amplement le temps de poser des questions et de discuter.
Il y a un enjeu important au cœur de cette étude. Soyons clairs: aucun parlementaire et aucun membre de sa famille ne devrait être menacé pour avoir défendu ses croyances, pour avoir représenté les électeurs ou pour avoir agi en leur nom.
Chers collègues, les Canadiens nous élisent pour parler de l'avenir de notre pays en leur nom. Nous ne sommes souvent pas d'accord les uns avec les autres, mais il est tout à fait inacceptable qu'un député du Parlement soit la cible de violences. Je tiens à vous assurer que je soutiens toutes les victimes de tels comportements.
J'ai eu vent pour la première fois des menaces contre le en lisant un article dans le Globe and Mail le 1er mai dernier. Les allégations étaient graves et très troublantes, puisqu'on nommait le député et les membres de sa famille.
Bien que les considérations relatives à la sécurité restreignent les renseignements que je peux vous transmettre, je peux vous dire qu'on ne m'avait jamais informé de cette menace de violence proférée par un acteur étranger contre un parlementaire. Je vous assure que si j'avais obtenu de tels renseignements, j'aurais demandé à ce que l'affaire soit renvoyée devant les autorités policières et à ce que des mesures soient prises pour protéger le député et sa famille. Si nous avons des preuves d'une menace de violence contre un Canadien, il est essentiel de faire appel à la police immédiatement, afin que des mesures appropriées soient prises.
L'ingérence étrangère représentait déjà une menace importante pour les intérêts canadiens, avant même que le gouvernement actuel ne soit élu, et le problème s'est aggravé au cours des dernières années. Dans le cadre de notre tout premier mandat, nous avons pris de premières mesures en vue d'aborder le problème. Nous avons notamment investi dans la capacité en matière de cybersécurité et adopté des lois pour accroître la sécurité des élections.
Peu après ma nomination à titre de ministre de la Sécurité publique, la COVID a frappé et a complètement changé nos vies. Le paysage de la sécurité publique a évolué rapidement et de nouvelles menaces sont apparues à une vitesse sans précédent. Les activités des acteurs étrangers malveillants qui tentent de s'ingérer dans les intérêts nationaux du Canada se sont accrues.
En guise de réponse, j'ai envoyé une lettre à chaque député en 2020 afin de les aviser de la gravité de cette menace et de leur expliquer les efforts du gouvernement pour la contrer. J'avais écrit ceci:
Le gouvernement privilégie d'abord et avant tout le bien-être et la sécurité des Canadiens. Lorsque des États étrangers malveillants cherchent à causer des préjudices à nos collectivités, à miner nos valeurs ou à compromettre les institutions sur lesquelles notre pays est bâti, nous prendrons des mesures.
Cette déclaration est toujours vraie aujourd'hui.
Nous savions — et c'est toujours le cas — que des acteurs malveillants étrangers tentaient d'intervenir dans la politique canadienne, d'une façon qui dépasse largement les activités diplomatiques habituelles. C'est pourquoi j'ai explicitement demandé au SCRS de sensibiliser les personnes qui pourraient être ciblées afin qu'elles comprennent les risques et qu'elles sachent comment se défendre contre ces attaques.
Je tiens toutefois à le répéter: je n'ai jamais été informé d'une quelconque tentative par un acteur étranger d'attaquer un parlementaire ou ses proches. Bien que le SCRC était responsable de désigner les personnes à informer, je comprends que plusieurs députés l'ont été avant les élections de 2021.
Le travail du gouvernement en ce sens est loin d'être terminé. Nous avons continué de réaliser d'importants progrès depuis les dernières élections.
Le budget de 2023 prévoyait un investissement de 13,5 millions de dollars pour la création du Bureau national de lutte contre l'ingérence étrangère à Sécurité publique Canada. La GRC a également reçu 48,9 millions de dollars pour renforcer sa capacité à protéger les Canadiens contre les acteurs étrangers ennemis.
De plus, mon collègue, le a tenu des consultations sur un registre visant la transparence en matière d'ingérence étrangère, et je suis heureux de vous annoncer que ces consultations ont pris fin plus tôt ce mois‑ci. Nous avons reçu l'appui nécessaire pour aller de l'avant.
Chers collègues, comme l'a fait valoir le très honorable David Johnston dans son rapport la semaine dernière, certaines questions sont trop importantes pour laisser place à la partisanerie. Il a aussi dit ceci: « Ce qui est en jeu pour nous tous, c’est la confiance dans nos institutions démocratiques. La confiance même que l’ingérence étrangère tente de miner. »
Nous devons continuer d'examiner ces questions de manière à respecter toutes nos obligations en matière de sécurité nationale, notamment pour ceux qui mettent leur vie en jeu pour recueillir des renseignements sur le terrain. Bien que je ne puisse aborder certains sujets de façon publique, je reconnais et je respecte le travail de sensibilisation du Comité à l'égard de cette grave menace pour tous les Canadiens et pour les institutions du Canada.
Madame la présidente, merci. Je répondrai avec plaisir aux questions de mes collègues.
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Je crois que c'est complètement faux. J'assume la pleine responsabilité pour toutes les questions visées par mon mandat.
Dans cette situation en particulier, le SRCS a pris une décision opérationnelle sur les renseignements qui devaient être transmis au gouvernement. Il a déterminé qu'il n'était pas nécessaire de communiquer l'information. Deux ans plus tard, lorsque la presse a eu vent de cette information, elle m'a été transmise.
À ce moment‑là, je ne savais pas que l'information existait. Je ne savais pas qu'elle ne m'avait pas été communiquée, parce que je ne savais pas qu'elle était disponible. Le SCRS avait déterminé à juste titre qu'il n'était pas nécessaire de me transmettre l'information.
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Je crois qu'il est évident, monsieur Turnbull, que je ne peux pas.
Toutefois, je crois que la collecte de renseignements est importante, mais tout est... La GRC, par exemple, qui se rapporte à moi à titre de ministre de la Sécurité publique, ne m'informe pas des enquêtes opérationnelles en cours. Elle me présente les résultats. La situation est très similaire avec les organismes de sécurité nationale et de renseignement. Ils prennent des décisions en fonction de leur propre évaluation des renseignements.
Les renseignements peuvent prendre diverses formes et provenir de diverses sources, et le SCRS est responsable d'en déterminer la validité et la crédibilité, et de décider si le gouvernement doit prendre des mesures pour y répondre. C'est le SCRS qui prend ces décisions.
Évidemment, s'il juge qu'il n'est pas nécessaire de nous transmettre les renseignements et que je n'en suis pas avisé, je ne peux pas prendre de mesure à leur égard.
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C'est tout à fait juste.
Il y a d'autres allégations relatives à la surveillance d'un élu, à savoir Michael Chan. Selon les allégations, il a fallu trop de temps pour approuver la surveillance. C'est ce qu'on peut voir dans les médias. En gros, selon le Parti conservateur, vous avez tardé à agir, alors que vous auriez dû le faire plus tôt.
Je crois que vous avez parlé d'un processus de diligence raisonnable. Il s'agit d'un enjeu très sérieux, qu'il ne faut pas prendre à la légère lorsqu'on décide de surveiller un élu provincial.
Pourriez-vous nous parler de ce processus, sans entrer dans les détails? Je sais que vous ne pouvez pas trop en parler, mais quelle est la diligence raisonnable requise dans pareils cas?
Le parti de l'opposition a aussi souvent dit que le gouvernement n'avait rien fait pour lutter contre l'ingérence étrangère dans les élections, ce qui est faux. Vous avez abordé la question brièvement dans votre déclaration préliminaire... votre réponse à la motion du 18 décembre 2020 sur l'ingérence étrangère. Je l'ai lue, et elle est très détaillée.
Afin de réfuter une fois de plus le mythe que tentent de perpétuer les partis de l'opposition voulant que le gouvernement n'ait rien fait, pourriez-vous nous parler des mesures que vous avez prises, pour démontrer que vous prenez la situation très au sérieux?
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Merci beaucoup, monsieur Turnbull.
J'aimerais assurer aux membres du Comité, à mes collègues du Parlement et à tous les Canadiens que nous avons pris cet enjeu très au sérieux dès que nous avons formé notre gouvernement en 2015. Nous avons franchi des jalons très positifs grâce à la mise sur pied du Comité des parlementaires sur la sécurité nationale et le renseignement, et en élargissant les pouvoirs de l'Office de surveillance des activités en matière de sécurité nationale et de renseignement. Des progrès ont été faits pour s'attaquer à ce problème. Un certain nombre de mesures législatives ont été proposées, ce qui, à mon avis, renforce également la résilience du Canada.
En ce qui concerne la motion adoptée au Parlement, je crois qu'il était primordial de donner une réponse exhaustive et de nommer précisément l'enjeu de l'ingérence étrangère et les pays qui l'exercent, particulièrement la Chine. J'ai discuté à de nombreuses reprises avec le directeur du Service canadien du renseignement de sécurité sur la manière d'intervenir comme il se doit.
Il était également primordial pour moi de ne pas me contenter de déposer le rapport, mais d'en faire parvenir un exemplaire à chaque parlementaire. À mon avis, ces renseignements étaient d'une importance critique pour l'accomplissement de leur travail. Je voulais m'assurer qu'ils étaient bien informés et, ensuite...
Oh, c'est terminé.
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Merci, madame la présidente.
Madame la présidente, serait-il possible de demander à monsieur le ministre de parler un peu plus lentement? En effet, nos interprètes, que je salue d'ailleurs, sont au travail depuis presque deux heures trente. Cela va me permettre aussi de m'assurer que j'ai tout capté.
J'aimerais revenir aux propos précédents. Je n'ai peut-être pas bien compris ce qui a été dit concernant le temps qu'il a fallu avant d'autoriser le fameux délai de quatre mois.
Nous avons accueilli au Comité un ancien conseiller en matière de sécurité nationale et ancien directeur du Service canadien de la sécurité et du renseignement, M. Richard Fadden. Il nous a alors mentionné qu'il trouvait ce délai très long. Que répondriez-vous à M. Fadden au sujet de ce très long délai?
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J'essaierai de parler plus lentement. Je présente mes excuses aux interprètes. C'est là un point très important. Merci pour ce rappel.
D'abord, je ne suis pas en désaccord avec M. Fadden. Le fil des événements décrit dans le Globe and Mail est très long. Je vous assure qu'il n'est pas vrai. Cela ne s'est tout simplement pas produit. Ce récit est absurde. En revanche, le SCRS, le ministère de la Justice, Sécurité publique Canada et même des membres de mon cabinet exercent leur diligence raisonnable pour garantir... La signature d'un mandat au titre de l'article 12 exige des efforts considérables en matière de renseignement, mais il s'agit également d'une intrusion importante dans la vie privée. Pour cette raison, il faut exercer une diligence raisonnable.
La Cour fédérale a aussi soulevé des enjeux relatifs au devoir de franchise, par exemple, qui est une responsabilité du SCRS. Il faut toujours exercer le bon niveau de surveillance et de diligence. Je ne peux m'exprimer sur un cas précis — vous m'en excuserez —, mais quand ces affaires ont été portées à mon attention aux fins d'approbation, cela s'est toujours fait dans un endroit sécurisé. Honnêtement, il a fallu des heures — pas des jours, des semaines ou des mois — pour officialiser cette approbation.
Je reconnais qu'il est nécessaire d'être diligent et d'agir rapidement. Je vous assure que je l'ai fait dans chacun des cas.
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Je ne la qualifierais pas nécessairement de déficiente. Par contre, laissez-moi reconnaître un certain nombre d'éléments, si vous le permettez.
Je crois que la transparence est très importante. Les Canadiens veulent avoir des preuves des mesures prises par leur gouvernement. Je crois qu'il faut donc toujours essayer d'être aussi ouvert et transparent que possible. Je sais également, ayant travaillé dans le domaine pendant de nombreuses années avant de devenir politicien, qu'il est primordial de maintenir le secret autour de la collecte de renseignements, des personnes qui effectuent cette collecte, des techniques d'enquête et de la manière dont on recueille cette information. Certains renseignements sont très délicats et pourraient entacher la réputation de notre gouvernement, de notre pays ou de citoyens canadiens.
Bien franchement, il existe des renseignements qui doivent être classifiés, et le rester. Toutefois, il nous faut réfléchir aux éléments qui... À mon avis, nous n'avons pas un bon système de déclassification des renseignements secrets, et tous les renseignements ne sont pas aussi délicats les uns que les autres. Je crois qu'il faut mener cette réflexion et œuvrer à améliorer la situation.
Comme le Comité l'a entendu de la part de nombreux témoins, la transparence et la confiance sont au cœur de nos activités. Il importe que nous expliquions à la population pourquoi certaines choses doivent rester secrètes et pourquoi d'autres devraient être plus facilement accessibles au public.
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Puisqu'il me reste peu de temps, parlons de transparence et de confiance.
Les chiffres parlent. Tantôt, je disais que deux Canadiens sur trois pensent que le gouvernement chinois tente de s'ingérer dans le processus électoral. Par ailleurs, presque la moitié des gens croient que les prochaines élections seront moins libres et justes. Cela me trouble, monsieur le ministre.
Compte tenu de ce que nous avons entendu plus tôt, nous avons pris connaissance d'une foule de nouvelles mesures dont je ne connaissais pas l'existence.
Évidemment, les citoyens non plus ne sont pas au courant. Que comptez-vous faire pour les tenir au courant? Pensez-vous avoir l'humilité de dire que vous avez corrigé le tir et d'annoncer ce qui s'en vient?
Les gens ont besoin d'être rassurés parce que, en ce moment, ils s'y perdent. Que diriez-vous à ces gens de ce que vous faites, entre autres?
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La question est très importante. La confiance de la population est la monnaie d'échange du travail que nous accomplissons comme politiciens, ici, au Parlement. Sans la confiance et le consentement du public, nous ne sommes pas en mesure de faire notre travail.
J'aimerais éclaircir quelques points.
Vous affirmez que les Chinois sont résolus à faire de l'ingérence. Mais il s'agit de la République populaire de Chine. C'est en réalité le gouvernement d'un pays étranger, un pays hostile, qui cible... et pour s'ingérer, il cible non seulement nos institutions démocratiques et nos élections, mais bien d'autres aspects de la société également. Nous avons la responsabilité absolue de protéger les institutions et la population canadiennes.
Je crois que, pour gagner cette confiance...
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Je remercie la présidente. Comme toujours, tout ce que je dis s'adresse à la présidence.
Monsieur le ministre, je vous remercie d'être parmi nous aujourd'hui.
À mon avis, la confiance de la population est au cœur de notre discussion. Voilà pourquoi le Nouveau Parti démocratique a présenté une motion affirmant que tous les partis doivent s'entendre sur la personne qui dirige ce processus, qui, à notre avis, doit être une enquête publique.
Le débat s'est imprégné de rhétorique politique. L'enjeu clé, selon moi, est de protéger la confiance des Canadiens envers leurs institutions. S'ils ne leur font pas confiance, la situation devient vraiment effrayante.
Nous sommes ici pour débattre précisément de la question du privilège, mais aussi pour tenter de comprendre ce qui s'est passé et pour cerner les lacunes.
Ma première question concerne la façon dont vous, comme ministre, avez reçu les renseignements du SCRS. Quel est le processus, et y a‑t‑il un problème qui doit être réglé dans ce processus?
Nous avons reçu des témoignages de la part d'experts qui ont affirmé que le renseignement est transmis... mais que les conseils opportuns ne sont pas nécessairement fournis. Quand des renseignements sont transmis à une personne, il ne semble pas y avoir un processus robuste pour s'assurer que ces renseignements sont absorbés, qu'ils sont absorbés de la bonne façon et qu'on en suit les résultats.
Je me demande si vous pourriez parler du processus. D'après ce que vous avez vécu, dites-nous quels sont les points d'amélioration possibles et si le processus a été une source d'inquiétude pour vous à quelque moment que ce soit.
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Permettez-moi de vous expliquer comment les renseignements m'étaient transmis quand j'étais ministre de la Sécurité publique. Habituellement, le directeur du SCRS ou l'un des membres de son personnel m'informait que le SCRS avait des renseignements à me transmettre. Il existe une salle sécurisée, ici, à Ottawa, pour ce genre de séance d'information — en fait, il en existe quelques-unes —, et une à Toronto. Je me rendais fréquemment, selon mon emploi du temps, à l'un de ces lieux sécurisés. Dans ce lieu, on me conduisait à une salle, où on me transmettait les renseignements en question sur papier — jamais par courriel. On me donnait l'occasion de lire les documents et de poser des questions à ce sujet.
La question que vous soulevez, je crois, est la plus importante. On absorbe des renseignements — et les gens croient que c'est ce qui se passe, ce qui pourrait s'être passé ou ce qu'on leur dit qui se passe — et cela soulève des questions. Que se passe‑t‑il ensuite? Quelles sont les étapes suivantes? Que fait‑on de ces renseignements?
Par exemple, M. Johnston m'a demandé quelle serait ma réponse si l'on m'informait de menaces envers un parlementaire ou sa famille. J'ai répondu que j'appellerais la police. Comment faire autrement? Notre responsabilité première est de protéger les autres, et on ne peut laisser une personne dans une situation périlleuse. Cette question se pose lors de chaque séance d'information relative au renseignement.
À mon avis, il y a moyen d'améliorer la manière dont cette information est transmise à différentes personnes au sein du gouvernement, particulièrement au ministre de la Sécurité publique et d'autres.
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Voilà qui m'amène à une deuxième question.
Vous dites avoir voulu appeler la police, en espérant que celle‑ci se saisisse de l'affaire; je comprends cela. Le problème, évidemment, est le suivant: nous savons aujourd'hui que des députés étaient ciblés et qu'ils ne l'ont pas su avant un très long moment. Il est difficile d'intervenir de quelque façon que ce soit si on ne sait pas qu'on est ciblé.
L'autre difficulté, qu'ont abordée et , réside dans le fait que des communautés ethniques sont ciblées. Certaines personnes font des signalements à la GRC — à la police, comme vous l'avez souligné. Lorsqu'elles leur transmettent ces renseignements, ces personnes trouvent que leurs interlocuteurs ne savent pas trop comment réagir à la situation. Elles obtiennent un numéro de dossier, puis n'entendent plus jamais parler de l'affaire. Elles se sentent menacées. Elles continuent peut-être à vivre cette situation, mais elles ne demandent plus d'aide, parce qu'il ne semble pas y en avoir.
Je me demande si, dans vos fonctions précédentes, il a été question de la nécessité de bâtir une infrastructure au Canada, de manière à ce que, quand des événements se produisent et que les citoyens communiquent avec la police ou la GRC, il y ait une véritable capacité et une véritable compréhension de l'ingérence étrangère et une intervention significative. Voilà ce qui me préoccupe. Je comprends ce que vous dites, mais il me semble, d'après les témoignages reçus, que la police et la GRC n'ont pas les compétences nécessaires pour intervenir. Pourquoi aurions-nous reçu tant de commentaires de communautés affirmant qu'elles ont demandé... qu'elles reçoivent des numéros de dossier, mais que personne ne les rappelle ensuite?
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Madame, je vous donne quelques éléments de réponse.
D'abord, quand le SCRS m'a prévenu des activités d'un État étranger hostile, la République populaire de Chine, en particulier, envers des citoyens canadiens, et de la possibilité que cela concerne des parlementaires — bien qu'on n'ait nommé personne en particulier ni mentionné aucun cas d'ingérence précis ou personne précise dans la plupart des cas —, j'ai demandé, par égard pour ces parlementaires et pour ces Canadiens, à ce qu'on tienne des séances d'information de sensibilisation. Il fallait informer ces personnes des formes que prend l'ingérence étrangère, des moyens pour la reconnaître, des mesures à prendre pour se protéger contre elle. Il est inacceptable que les gens demeurent vulnérables à ces attaques, car elles peuvent être insidieuses et assez graves. J'ai demandé à ce qu'on tienne des séances d'information. Je crois que c'était une étape importante.
Ensuite, vous avez selon moi cerné un défi considérable: le passage du renseignement à la preuve. Les organismes nationaux du renseignement de sécurité recueillent les renseignements, et il est difficile d'être en mesure, ensuite, de se servir de ces renseignements aux fins d'une enquête criminelle ou de poursuites. C'est un travail constant. Je pense qu'il existe certaines interventions et considérations d'ordre législatif et judiciaire dont il faut se préoccuper.
Laissez-moi aussi reconnaître que je collabore étroitement avec cette diaspora partout au pays. Dans certains cas, ces personnes ont été intimidées ou menacées. Ce sont des enjeux très sérieux. Nous avons la responsabilité de protéger tous les Canadiens, et nos institutions nationales, comme la GRC et le SCRS, partagent cette responsabilité. Nous devons nous assurer qu'elles disposent des ressources adéquates.
Vous l'avez dit, et je l'ai aussi mentionné dans mon allocution: nous consacrons des ressources supplémentaires considérables à la GRC pour lui permettre, par exemple, de mener ces enquêtes et de protéger ces Canadiens. Cela dit, je reconnais aussi qu'il y reste beaucoup de travail à faire.
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J'arrête le chronomètre un instant. Parfois, cela peut être utile.
Nous le savons tous, une seule personne parle à la fois.
Monsieur le ministre, je sais que vous n'êtes pas un habitué de notre comité, mais nous vous sommes reconnaissants de prendre le temps de comparaître, et vous avez répondu rapidement à l'invitation. J'ai dit la même chose à Mme Thomas.
En raison de la culture qui y règne, le Comité permet à ses membres de prendre leur temps. Lorsque je m'aperçois qu'on ne vous donne pas de temps, je m'assure de vous en accorder pour que vous répondiez, mais parfois, en raison de l'importance du sujet abordé, nous savons quelle direction prend l'échange.
Je me permets de nous ramener dans la bonne direction. Je m'adresse ainsi à tous. Excellent.
Monsieur Cooper, je vous redonne la parole.
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Nous avons déployé un certain nombre d'efforts considérables pour gérer l'ingérence étrangère, et surtout l'ingérence électorale, au pays. Ces efforts ont commencé dès 2015.
Nous avons créé, par exemple, le Comité des parlementaires sur la sécurité nationale et le renseignement afin de fournir aux parlementaires un aperçu de tous les renseignements que nous recevions et des mesures que nous prenions.
J'ai d'ailleurs toute une liste ici que je me ferai un plaisir de vous remettre, mais il y a également eu un certain nombre d'investissements assez importants dans la façon dont nous réagissons à cet enjeu. En particulier, comme je l'ai mentionné tout à l'heure, la GRC a reçu 48 millions de dollars pour renforcer sa capacité de protéger les Canadiens contre les acteurs hostiles. Il y a eu un investissement important de 13,5 millions de dollars dans le Bureau national de lutte contre l'ingérence étrangère à Sécurité publique Canada. Nous nous sommes également employés très fort à améliorer la collecte et l'échange de renseignements dans la mesure du possible.
J'aimerais simplement souligner, monsieur Fergus, que, durant mon mandat à titre de ministre de la Sécurité publique, le Service canadien du renseignement de sécurité a continué de signaler une menace croissante d'ingérence de la part d'un certain nombre d'acteurs étatiques hostiles, dont notamment la République populaire de Chine. Nous avons pris la décision très consciente d'être très francs et transparents au sujet de cette menace et d'en parler publiquement aux gens. C'est l'une des raisons pour lesquelles j'ai déposé, en décembre 2020, un rapport devant le Parlement pour m'assurer que les gens étaient au courant. J'ai travaillé en étroite collaboration avec le directeur du Service canadien du renseignement de sécurité, qui a fait un certain nombre de déclarations publiques très importantes et, en juillet 2021, nous avons également publié des rapports qui précisaient la nature de cette menace.
Pendant que le gouvernement faisait des investissements importants et prenait des mesures importantes pour protéger nos élections... De plus — comme vous le savez très bien —, j'aurais dû mentionner qu'un groupe de fonctionnaires a également été mis sur pied pour surveiller les répercussions de l'ingérence politique sur nos élections. Ils ont fait un travail important pour nous afin de déterminer ce qu'il en était. Par ailleurs, Élections Canada a reçu des renseignements pouvant également s'avérer pertinents dans le cadre de son important travail de maintien de l'intégrité de nos élections — par exemple, pour être au courant de cas éventuels de versement de fonds étrangers. Un certain nombre de mesures importantes ont été prises, et ce qui a été clairement établi — ce que nous reconnaissons pleinement —, c'est qu'il reste encore beaucoup à faire.
C'est pourquoi j'estime, en toute déférence, que le travail important que M. Johnston accomplira à l'avenir, en examinant les enjeux et en mettant à profit son expertise et ses renseignements, nous permettra de déterminer les mesures supplémentaires que nous pourrons prendre à l'échelle nationale pour protéger ces institutions importantes.
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Je pense que cette question soulève deux points très valables à prendre en considération.
Tout d'abord, comme il s'agit de renseignements de nature délicate, cela peut avoir des répercussions importantes sur notre réputation, sur nos relations internationales et sur les intérêts des Canadiens. À mon avis, il faut toujours réfléchir attentivement à la façon dont les renseignements sont utilisés ou communiqués.
Par ailleurs, il faut aussi éviter de compromettre les techniques d'enquête ou le travail de ceux qui risquent leur vie pour recueillir ces renseignements ou qui sont la source de ces renseignements pour le gouvernement canadien.
Il y a un processus de collecte de renseignements. Les renseignements ne constituent pas, en soi, des faits et des preuves. Ils sont évalués par nos fonctionnaires, qui font de leur mieux pour déterminer ce qu'ils signifient.
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Merci, madame la présidente.
Monsieur le ministre, M. Michael Wernick, ancien greffier du Conseil privé que vous connaissez bien, a comparu mardi pour une deuxième fois devant le Comité.
En répondant à la dernière question, il nous a dit que le devrait annoncer à la Chambre des mesures législatives fortes. Il a même dit hier, pendant une réunion du caucus, que c'était urgent s'il voulait démontrer l'importance de la transparence, de la prise en compte et, surtout, de la confiance.
Qu'en est-il? On ne peut pas savoir ce qui s'est dit durant la réunion du caucus, mais y a-t-il quelque chose en vue?
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Oui, madame. C'est une question importante.
Je pense que le Parlement a un rôle très important à jouer, et il a aussi une responsabilité. Nous avons déjà déterminé, à la suite de consultations, la nécessité d'établir un registre des agents étrangers, qui, à mon avis, sera très important et qui nous fournira des outils très importants.
Je pense qu'il y a aussi eu une certaine réflexion au sujet de l'application de la Loi sur le Service canadien du renseignement de sécurité. Cette loi a été rédigée en 1984. Le monde a beaucoup changé depuis, et nous croyons qu'il y a des solutions législatives qui seraient appropriées et qui doivent être présentées.
Les mesures législatives de ce genre ont des répercussions importantes sur les Canadiens, sur le droit à la vie privée et sur la Charte des droits et libertés. C'est pourquoi il est si important non seulement que nous présentions un projet de loi, mais aussi que ce dernier fasse l'objet d'un débat vigoureux au Parlement et dans le cadre des travaux de nos comités. Nous devons tous nous assurer que la réponse législative à ces circonstances est robuste et efficace, mais elle doit aussi être prudente et réfléchie.
J'espère également que l'examen de M. Johnston nous fournira des idées et des conseils provenant d'un large éventail de Canadiens et représentant des points de vue variés qui sauront éclairer le travail important que nous devons faire pour donner suite à ces enjeux. Ce n'est pas seulement un enjeu d'ordre opérationnel. Il y a une réponse législative que nous devons examiner très attentivement.
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Merci, madame la présidente.
Monsieur le ministre, lorsque vous étiez ministre de la Sécurité publique, le gouvernement a lancé la Commission des pertes massives de la Nouvelle-Écosse. Bien entendu, le mandat était de découvrir ce qui s'était passé ces deux jours‑là.
J'aimerais en savoir plus sur le processus. Cette commission a‑t‑elle eu à traiter des documents ou des renseignements protégés qui ne pouvaient pas être rendus publics? Le cas échéant, quelles mesures de protection étaient en place pour que la Commission puisse examiner ces documents de nature délicate qui ne pouvaient pas être rendus publics?
Ce sera peut-être ma dernière question, vu le peu de temps dont je dispose. Vous avez parlé tout à l'heure, dans le cadre de nos échanges, de la façon dont les renseignements deviennent des éléments de preuve. Je trouve cela très intéressant, car c'est ce qui permet vraiment de passer à l'action.
Lorsque nous étudions des enjeux comme l’ingérence étrangère dans nos systèmes et dans nos élections, quelles sont les lacunes à cet égard, et que devons-nous examiner de façon plus générale? Est‑ce que certains de nos partenaires du Groupe des cinq, par exemple, ont pris des mesures qui méritent notre attention? S'agit‑il d'une solution législative, ou est‑ce autre chose?
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Je vous remercie beaucoup, madame la présidente. Par votre entremise, j'aimerais remercier le ministre d'être avec nous.
J'aimerais rebondir sur la précédente série de questions.
Monsieur le ministre, je sais que l'information que vous avez acheminée aux députés est une initiative que vous avez prise à la suite de la motion sur l'ingérence étrangère qui a été déposée à la Chambre le 18 décembre 2020. Je vous remercie d'avoir pris cette initiative à ce moment pour sensibiliser les députés à ce problème en déposant un rapport à la Chambre et en faisant parvenir une missive à tous les députés directement. Si ma mémoire est bonne, je crois que nous l'avons même reçue par courrier traditionnel, avec un exemplaire imprimé du rapport, pour vous assurer que nous avions bien reçu le tout, étant donné le nombre de courriels que nous recevons. Je tiens à vous remercier d'avoir porté ce problème à l'attention des députés.
Nous avons entendu parler un peu plus tôt, lors de mes échanges avec la conseillère à la sécurité nationale et au renseignement, de l'importance de veiller à ce que les députés, les sénateurs et leur personnel comprennent en quoi consiste l'ingérence étrangère, quelle forme elle peut prendre, et quels genres de tactiques utilisent les acteurs étatiques hostiles pour soutirer de l'information aux parlementaires.
Pouvez-vous nous dire ce que vous pensez de l'idée qu'il s'agit d'une responsabilité réciproque? Par exemple, les services de renseignement ne comprennent vraiment pas la politique, et les politiciens ne comprennent pas toujours les services de renseignement. Les députés peuvent être au courant de renseignements qui seraient utiles aux services de renseignement, mais nous ne savons pas que ces renseignements peuvent être utiles.
Encore une fois, pouvez-vous nous parler de l'importance d'accroître la sensibilisation chez les parlementaires, et nous dire ce que nous pouvons faire pour nous entraider et nous assurer de collaborer pour prévenir et combattre l'ingérence étrangère?
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C'est une question très importante.
Je dirai tout d'abord que comme politiciens, nous travaillons dans des communautés très diversifiées et avec des diasporas qui sont venues du monde entier pour s'installer au Canada. Elles ont également ici des représentants gouvernementaux de leur pays d'origine. L'une de nos responsabilités en tant que politiciens est de travailler avec ces diasporas, mais aussi avec certains de ces organismes ou acteurs gouvernementaux.
Je pense que chaque gouvernement tente, de manière positive, d'exercer une certaine influence sur le gouvernement du Canada. C'est une chose dont nous sommes tous conscients et pouvons faire l'objet, mais il est très important que les politiciens soient conscients que cette tentative d'influence peut parfois dépasser les limites et prendre la forme d'une ingérence. Il est important parfois que les gens comprennent ces intentions malveillantes et qui sont ces acteurs étatiques hostiles. Ils ne s'emploient pas simplement à avoir de bonnes relations ou à servir leur communauté; ils peuvent avoir d'autres intentions.
Éduquer et informer les parlementaires pour qu'ils sachent quand cette tentative d'influence dont nous faisons tous l'expérience au quotidien peut se traduire par des actes d'ingérence... Nous devons en être conscients. Nous devons nous assurer de protéger l'intégrité de notre travail, l'intégrité de nos institutions et, bien sûr, l'intégrité de nos élections. Je pense que notre première ligne de défense consiste à avertir les gens de cela.
Il y a d'autres mesures que nous pouvons prendre et prenons pour protéger nos institutions, mais notre meilleure ligne de défense est d'informer, tout d'abord, ceux d'entre nous qui travaillent dans les communautés, et aussi de communiquer l'information aux Canadiens afin qu'ils sachent comment se protéger et comment être plus résilients face à certaines tentatives d'ingérence ou même à certaines actions que nous savons d'être produites au pays. Il est très important de mettre cela en évidence, et d'informer les gens à ce sujet. Je pense que c'est un enjeu important.
C'est ce que j'essayais de faire lorsque j'ai publié le rapport... Je l'ai rendu public. Il était sur notre site Web. Je voulais m'assurer que les Canadiens puissent le voir, mais je savais aussi que l'envoyer à tous les parlementaires était le meilleur moyen de diffuser cette information dans toutes les régions du Canada, dans toutes les communautés, par l'intermédiaire de nos collègues au Parlement.
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Je vous remercie beaucoup.
Par ailleurs, je sais que nous avons parlé un peu plus tôt de l'allusion qui a été faite à un courriel secret auquel vous n'avez pas eu accès. Vous avez été très clair: ce n'est pas ainsi que les choses fonctionnent.
Les informations qui doivent vous parvenir ne sont pas envoyées par courrier électronique, comme votre compte Gmail, dont vous êtes le seul à détenir le mot de passe. Il s'agit d'un terminal physique qui n'est pas situé dans votre bureau. Il est situé dans un endroit sécurisé et, pour pouvoir accéder à ces informations, quelqu'un ayant une habilitation très secrète doit les faire imprimer et s'assurer que vous en êtes informé dans un endroit sécurisé. Est‑ce exact?
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Si d'autres informations vous viennent à l'esprit, que ce soit plus tard ou à n'importe quel moment, veuillez les faire parvenir au greffier, qui les fera traduire dans les deux langues officielles et les communiquera aux membres.
Sur ce, au nom des membres du Comité, je vous remercie du temps et de l'attention que vous nous avez accordés aujourd'hui. Nous vous souhaitons le meilleur pour la suite.
Je mentionne à l'intention des membres du Comité que le mardi 6 juin, nous accueillerons le très honorable David Johnston. Notre demande de dérogation ayant été acceptée, la réunion durera trois heures ce matin‑là.
Nous nous reverrons bientôt. Portez-vous bien et soyez prudents. À mardi prochain.