:
Madame la présidente, je vous remercie de me donner l'occasion de m'adresser aujourd'hui au Comité au sujet du Budget principal des dépenses 2023‑2024 d'Élections Canada.
Je vais aussi faire le point brièvement sur certaines priorités de l'organisme pour l'année qui s'amorce.
Élections Canada est financé au moyen de deux autorisations distinctes: d'abord un crédit annuel, qui couvre les salaires des employés permanents, et ensuite une autorisation législative permanente, qui couvre toutes les autres dépenses. Ce mode de financement assure l'indépendance d'Élections Canada en lui permettant d'obtenir les fonds qui sont nécessaires à la planification et à la conduite d'une élection, qui peut survenir à tout moment, comme on le sait.
Aujourd'hui, le Comité va voter sur le crédit annuel, qui s'élève à 49,7 millions de dollars et représente les salaires de quelque 530 postes permanents. C'est essentiellement le même montant que l'année dernière, qui était de 49,3 millions.
Les dépenses prévues au titre de l'autorisation législative sont présentées chaque année au Parlement à des fins de transparence et de reddition de comptes, mais elles ne sont pas votées. Pour l'exercice 2023‑2024, elles s'élèvent à 155,1 millions de dollars. Encore une fois, c'est sensiblement le même montant que l'an dernier. De ce montant, 69 millions de dollars sont consacrés aux dépenses de fonctionnement de l'organisme; 45,6 millions de dollars, aux activités permettant le maintien d'un niveau minimum de préparation, au cas où une élection serait déclenchée; et 30 millions de dollars, à diverses initiatives de modernisation des infrastructures et d'amélioration de nos services.
Je note que plusieurs élections partielles vont avoir lieu cette année. Il y en a d'ailleurs quatre en cours. Je tiens à rappeler au Comité que, comme il est impossible de prévoir s'il y aura ou non des élections partielles au cours d'une année donnée, les dépenses liées à ces événements ne sont pas incluses dans le budget principal des dépenses. Elles peuvent varier, mais, en moyenne, elles se situent autour de 1,2 ou 1,3 million de dollars.
[Traduction]
Cette année, le redécoupage des circonscriptions représente un aspect important de nos activités de préparation électorale. Comme vous le savez, un décret de représentation prévoyant une nouvelle carte des circonscriptions fédérales devrait être proclamé au début de l’automne. Élections Canada disposera ensuite de sept mois pour se préparer à mener une élection d'après cette nouvelle carte. Toute élection déclenchée après ce délai se déroulera donc selon la nouvelle carte.
En raison du contexte minoritaire, Élections Canada est confronté à une situation sans précédent: il doit poursuivre ses préparatifs en vue d’une élection selon deux séries de cartes différentes et être prêt à passer instantanément de l’une à l’autre à la fin de la période de sept mois. Ce n’est pas une mince affaire. Les directeurs du scrutin devront être nommés pour chacune des deux cartes et se préparer pour les deux. Les systèmes de TI et les bases de données — quelque 95 au total sont nécessaires pour produire, par exemple, des cartes d’information de l’électeur, payer les travailleurs électoraux et publier les résultats le soir des élections — devront également être ajustés pour refléter et fonctionner selon les différentes cartes.
Au printemps 2024, si aucune élection n’a été déclenchée dans les sept mois suivant la proclamation du décret de représentation, nous devrons alors pivoter pour être prêts du jour au lendemain à organiser une élection suivant la nouvelle carte. Je sais que le redécoupage crée aussi de l’incertitude pour les partis politiques et les associations de circonscription, qui se préparent également à la prochaine élection générale. Élections Canada continuera de les appuyer pendant qu’ils réorganisent leurs activités dans les nouvelles circonscriptions, qu'ils transfèrent leurs fonds et ferment les anciennes association de circonscription.
Tandis que nous envisageons d'améliorer et de moderniser nos services. Pour ce qui est de la modernisation, nous projetons d'adopter des listes électorales électroniques qui permettront aux électeurs d’être servis à n’importe quelle table de leur lieu de scrutin désigné. Cette mesure réduira les temps d’attente et aidera à remédier aux très importants défis que pose la diminution de la main-d’œuvre. Nous planifions d’introduire ces listes électroniques de manière prudente et progressive, en assurant en tout temps la sécurité et la fiabilité du processus de vote. La solution logicielle a été conçue par Élections Canada. Les données seront stockées dans une base de données sécurisée hébergée au Canada, qui sera accessible via un réseau privé sécurisé. Il est important de noter que le vote continuera de se faire sur un bulletin papier et le dépouillement à la main.
Nous prévoyons d'utiliser le système des listes électroniques au cours d’une élection partielle cet automne, s'il est opérationnel. Nous déploierons ensuite la technologie dans plusieurs lieux de scrutin si une élection générale devait avoir lieu en 2024, ou à plus grande échelle s’il y a une élection générale à date fixe en 2025. À plus long terme, les listes électroniques pourraient permettre à la plupart des électeurs de voter n’importe où dans leur circonscription, si le Parlement décide de l’autoriser.
De plus, nous continuons de déployer nos efforts en vue d’éliminer les obstacles à la participation électorale des Autochtones, des étudiants qui ne vivent pas à la maison et des personnes handicapées. Élections Canada travaille avec les établissements d’enseignement postsecondaire pour offrir des services de vote sur les campus et améliorera les services offerts aux communautés autochtones, notamment en augmentant les occasions de vote par anticipation dans les communautés éloignées.
Je compte également revenir devant le Comité plus tard cette année pour obtenir l’autorisation de mener un projet pilote consistant à inclure des langues autochtones sur le bulletin de vote du Nunavut.
Enfin, nous menons un examen à plus long terme de nos services aux électeurs autochtones et je prévois de présenter les résultats de notre étude au Comité lors du prochain exercice financier.
[Français]
Je cède maintenant la parole à M. Cormier.
:
Madame la présidente, chers membres du Comité, bonjour.
[Traduction]
Tout d'abord, nous vous remercions de nous avoir invités pour réviser le Budget principal des dépenses de la Commission des débats des chefs pour 2023-2024.
La Commission, comme vous le savez, demande un total de $3.4 millions de dollars pour l’actuel exercice financier. Nous ne dépenserons pas tout cet argent à moins du déclenchement d’une élection fédérale. Le montant de $3.4 millions, qui figure dans le budget principal des dépenses, représente les dépenses prévues si une élection générale fédérale était déclenchée et comprend $2.8 millions qu'on pourrait qualifier de réserve et qui ne serait accessible qu’à la dissolution du Parlement à la faveur d’une élection.
Cela signifie que, si aucune élection n’est déclenchée, le budget de fonctionnement pour l’exercice 2023-2024 est de 596 814 $. Il couvre les salaires et les coûts de fonctionnement de la Commission.
[Français]
Conformément à notre mandat et à l'engagement de l'ancien commissaire, M. David Johnston, envers la responsabilité financière, nous continuons de souscrire pleinement à ce principe fondamental. Le personnel de la Commission travaille à distance. Nous avons libéré les bureaux que nous occupions à Ottawa. Nous avons une employée à temps plein et trois à temps partiel, ce qui comprend le commissaire. Notre conseil consultatif se réunit également de façon virtuelle, ce qui évite les coûts de déplacement.
[Traduction]
Puisque nous sommes dans une situation de gouvernement minoritaire, la Commission doit être en mesure d’organiser les débats dès le déclenchement de l’élection. Une bonne partie de ce travail doit se faire en amont, y compris la préparation des appels d’offres publics pour le contrat de promotion, de production et de distribution des débats. D’autres initiatives concernent les consultations avec les partis politiques et les autres parties intéressées, des discussions soutenues avec les agences de sécurité, ainsi que la préparation de documents reliés aux politiques de la Commission. Nous tenons habituellement entre trois et quatre réunions de notre conseil consultatif par année.
Nous sommes à pied d’œuvre pour améliorer les débats en prévision de la prochaine élection fédérale. Dans la foulée de l’expérience de 2021, qui a généré son lot de critiques, nous avons soigneusement étudié les leçons de cet exercice. Nous avons d’ailleurs reconnu, dans notre rapport sur l’élection de 2021, que les derniers débats n'ont pas réussi, dans la mesure attendue, à informer les électeurs sur les politiques des différents partis.
[Français]
La Commission est donc activement engagée à améliorer les débats, de sorte qu'ils servent mieux l'intérêt public. Nous consacrons du temps à la consultation d'organisateurs de débats ici comme à l'étranger afin de déterminer quelles sont les pratiques exemplaires en ce qui concerne le format et, surtout, la modération des débats. Toutes ces réunions ont lieu virtuellement. La Commission fait également partie d'une communauté internationale d'organisateurs de débats avec laquelle elle échange de façon régulière. Les connaissances que nous amassons dans ces consultations nourriront les changements que nous envisageons pour les prochains débats. Nous croyons que ces débats jouent un rôle essentiel dans la démocratie canadienne et nous sommes convaincus qu'ils doivent être produits et organisés de la façon la plus responsable possible sur le plan financier.
[Traduction]
Merci. Nous sommes prêts à répondre à vos questions.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je remercie les témoins de leur présence et de leurs témoignages importants.
Je vais d'abord m'adresser à M. Perrault. Je m'intéresse vraiment au travail visant à ouvrir la porte aux gens qui se heurtent à des obstacles au vote.
Mon intérêt porte en particulier sur certains des groupes suivants. Il y a d'abord les électeurs autochtones qui vivent dans les réserves. Différentes collectivités autochtones nous ont dit qu'elles ont parfois de la difficulté à obtenir des bureaux de scrutin dans leurs réserves et qu'elles savent que le taux de participation serait bien meilleur si ces bureaux de scrutin existaient. Il y a aussi les résidents et les administrateurs des établissements de soins de longue durée, ainsi que les étudiants qui vivent sur les campus des collèges et des universités. Je pense que vous en avez parlé un peu et qu'il est vraiment important que ces personnes puissent voter.
Il y a aussi les personnes handicapées et les électeurs qui vivent dans la pauvreté. Je crois que j'ai déjà parlé à la Chambre, lors de ma première élection, car je voyais un secteur dans notre circonscription où les revenus étaient très faibles. Il y avait un bureau de scrutin au pied de la colline, mais les gens ont dû parcourir une assez grande distance, sans véhicule ni système d'autobus, pour se rendre à un endroit où ils ne pouvaient pas voter.
Il est vraiment important que les gens puissent voter.
Je vais faire le lien, simplement parce que cela m'interpelle, avec l'idée de l'accord de confiance et de soutien. Bien sûr, nous nous battons vraiment afin que peu importe où vous êtes dans la circonscription, vous puissiez avoir accès au bureau de scrutin. Ma circonscription est vaste et rurale, alors les gens se déplacent. Souvent, ils sont toujours dans la même circonscription, mais comme ils ne sont pas dans leur bureau de scrutin, ils ne peuvent pas voter.
Je me demande si vous pourriez nous parler de ces deux choses. Je pense qu'elles sont liées.
:
C'est sans aucun doute le cas.
Madame la présidente, je vais essayer de répondre du mieux que je peux dans le peu de temps dont je dispose.
La proximité est un aspect essentiel de l'accessibilité, tout comme la possibilité de voter n'importe où.
Quand j'ai parlé de listes électroniques, c'est le fondement de cette accessibilité. Elles ont du mérite en elles-mêmes en raison des gains d'efficience et des meilleurs services offerts aux électeurs, mais elles sont aussi indispensables pour pouvoir voter partout. Il faut des listes électroniques pour permettre aux électeurs de voter dans n'importe quel bureau de scrutin. Nous y travaillons très activement. J'espère qu'à un moment donné, des modifications seront apportées à la loi pour permettre plus de souplesse.
La proximité est importante. C'est là que je ferai un lien avec la question précédente. Quand on regarde le nombre de jours de vote et qu'on parle de 15 000 ou 16 000 lieux qui doivent être loués pour le jour du scrutin habituel, si on a besoin de ces lieux pendant trois jours, on s'attend à en perdre de 25 à 40 %. Cela aurait un effet pervers — une conséquence imprévue — sur l'accessibilité. Lorsque vous parlez des jours de vote, vous devez examiner la question très attentivement pour voir quelles sont les répercussions sur les collectivités qui pourraient perdre un bureau de scrutin.
La possibilité de voter n'importe où fait partie de la solution à ce problème, mais cela n'élimine pas les obstacles pour ceux qui n'ont pas la mobilité nécessaire pour voter n'importe où. Ce sont des questions complexes et difficiles. Il faut les examiner très attentivement à mesure que nous progressons dans ces dossiers.
En ce qui concerne les électeurs autochtones dans les réserves, comme je l'ai dit, notre priorité — ma priorité — pour les prochaines élections est de tirer parti de certaines dispositions du projet de loi qui permettent le vote par anticipation pendant moins de quatre jours dans les petites circonscriptions, les collectivités éloignées qui ne peuvent pas appuyer quatre jours consécutifs de vote et qui n'en ont pas besoin. C'est un engagement ferme que j'ai pris pour m'assurer que, là où nous sommes les bienvenus — et je comprends que dans certaines collectivités, on ne souhaite pas voir les représentants d'Élections Canada —, nous serons présents au moins une journée pour le vote par anticipation. Ce serait une amélioration importante.
Comme je l'ai indiqué dans mon exposé, nous envisageons un examen beaucoup plus vaste de nos services aux électeurs autochtones au Canada. C'est un examen à long terme. Nous avons commencé à nous réunir et nous avons rencontré plus de 230 collectivités à l'échelle du pays au cours de 60 séances. Nous tiendrons une deuxième série de réunions l'an prochain. Je reviendrai devant le Comité avec un rapport sur les recommandations visant à améliorer les services aux électeurs autochtones — pas seulement dans les réserves, mais de façon plus générale.
En ce qui concerne les électeurs handicapés, vous avez peut-être vu dans mon plan ministériel que nous envisageons de nous procurer un logiciel pour permettre aux électeurs ayant une déficience visuelle de confirmer de façon indépendante qu'ils ont marqué leur bulletin de vote comme ils l'avaient prévu. À l'heure actuelle, nous avons un modèle que ces personnes utilisent, mais elles ne peuvent jamais être absolument certaines de l'avoir marqué correctement sans l'aide de quelqu'un d'autre. Pour ce qui est du vote indépendant — ce qui est vraiment important pour la dignité des personnes handicapées —, nous espérons être en mesure de fournir une solution cette année et de la mettre en œuvre lors d'une élection partielle.
:
Il y a deux aspects à cette question, madame la présidente.
Premièrement, il y a l'évolution démographique. La loi nous permet de recruter des jeunes de 16 ans. Il n'est pas nécessaire d'avoir 18 ans pour travailler dans un bureau de scrutin. De plus en plus, comme j'essayais de l'expliquer, je pense que la technologie réduira la pression sur la main-d'œuvre. Nous pouvons mieux servir les électeurs avec un effectif réduit. Il est essentiel pour nous, indépendamment de l'idée de pouvoir voter n'importe où, d'avoir un processus du vote efficace. Cela nécessite une solution de liste électronique. Je crois fermement que c'est un aspect nécessaire pour faire face à l'évolution de la population.
Je dois dire qu'en ce qui concerne la capacité de nos travailleurs d'utiliser les appareils électroniques, ce sont des appareils simples. Comme je l'ai dit, ils sont utilisés sans problème au niveau provincial et aux échelons inférieurs. Ce sont les mêmes travailleurs, et ils s'y sont habitués.
En ce qui concerne le recrutement de personnes qui parlent plusieurs langues, l'un des aspects clés ici est que nous recrutons localement. La composition de notre population de travailleurs est la même que celle de la population locale de la circonscription. Nous n'embauchons pas à l'extérieur de la circonscription. D'une certaine façon, c'est intégré au système. Mais lorsque nous faisons de la sensibilisation — par exemple, dans le cadre de notre programme Inspirer la démocratie —, nous avons un module sur le travail en lien aux élections.
Au nom des membres du Comité de la procédure et des affaires de la Chambre, je tiens à vous remercier du temps que vous nous avez consacré aujourd'hui et de tout le travail important que vous faites.
Si vous pensez à quelque chose dont vous auriez aimé nous faire part ou dont vous aimeriez nous faire part, veuillez l'envoyer au greffier. Nous le ferons traduire dans les deux langues officielles et le ferons circuler.
Sur ce, nous vous souhaitons une bonne fin de journée. Vous êtes toujours les bienvenus.
Je sais, monsieur Perrault, que nous vous reverrons certainement, mais l'invitation est toujours ouverte à tous.
Merci beaucoup. Portez-vous bien et soyez prudents.
Pour la gouverne des membres du Comité, cela nous amène à la fin du Budget principal des dépenses. Nous allons voter rapidement sur le budget des dépenses avant de suspendre la séance pour faire des vérifications de son pour le prochain groupe de témoins.
Y a-t-il consentement pour regrouper les crédits du Budget principal des dépenses 2023-2024 aux fins du vote?
Des députés: D'accord.
La présidente: Excellent.
ç
Crédit 1—Dépenses du programme..........423 319 199 $
(Le crédit 1 est adopté avec dissidence)
COMMISSION DES DÉBATS DES CHEFS
ç
Crédit 1—Dépenses du programme..........3 363 347 $
(Le crédit 1 est adopté avec dissidence.)
Bureau du directeur général des élections
ç
Crédit 1—Dépenses du programme..........49 722 365 $
(Le crédit 1 est adopté avec dissidence.)
LE SERVICE DE PROTECTION PARLEMENTAIRE
ç
Crédit 1—Dépenses du programme..........91 983 908 $
(Le crédit 1 est adopté avec dissidence.)
La présidente: Dois-je faire rapport du Budget principal des dépenses à la Chambre?
Des députés: D'accord.
Un député: Avec dissidence.
La présidente: Excellent.
Nous allons suspendre la séance quelques instants et commencer à entendre le prochain groupe de témoins, nous l'espérons, à midi exactement.
Merci beaucoup.
Madame la présidente et mesdames et messieurs les membres du Comité, je m'appelle Tausha Michaud. Je suis première vice-présidente chez McMillan Vantage, l'une des principales sociétés d'affaires publiques et de communications au Canada.
J'ai servi loyalement le Parti conservateur et le mouvement conservateur au Canada comme bénévole et cadre du personnel du gouvernement et de l'opposition. J'ai eu l'honneur d'être la cheffe de cabinet de l'ancien chef de l'opposition officielle, l'honorable Erin O'Toole.
J'ai occupé ce poste de 2020 à 2022. Je dis que c'est un honneur parce que c'en était vraiment un. Erin O'Toole est un mentor et un ami cher depuis 15 ans. Ma passion et mon engagement à l'égard du mouvement conservateur ont beaucoup grandi en raison de son influence, qui m'a inculquée un profond respect pour la fonction publique et les institutions de notre pays.
Pendant la campagne de 2021, j'ai également eu le privilège d'agir à titre de conseillère principale du chef. À la demande de M. O'Toole et du directeur de campagne, Fred Delorey, j'ai été nommée représentante suppléante du président de la campagne du Parti conservateur, Walied Soliman, au Groupe de travail sur les menaces en matière de sécurité et de renseignements visant les élections. Mon rôle durant la campagne m'a amenée sur la route avec le leader, et il était prévu que j'assiste aux réunions auxquelles M. Soliman ne pouvait pas participer. À la demande de M. O'Toole, j'ai toujours eu pour principe directeur de faire ce qui s'imposait dans l'intérêt de la nation.
Compte tenu de la nature délicate du sujet et de l'autorisation de sécurité qui était requise pour mon rôle au sein du Groupe de travail, je suis tenue de préserver la confidentialité de certains aspects de cette affaire. Je suis prête à fournir tous les renseignements nécessaires dans les limites de ce qui est permis.
Alors que nous sommes aux prises avec les répercussions de l'ingérence étrangère, nous devons nous rappeler que la force de notre pays réside dans notre unité, notre détermination et notre engagement commun à l'égard des principes démocratiques. Je crois fermement qu'ensemble, nous pouvons relever le défi et veiller à ce que les citoyens aient confiance dans le fait que les responsables de la sécurité et les parlementaires prennent les mesures nécessaires pour être à l'abri de toute ingérence étrangère réelle ou perçue dans nos élections.
Il y a quelques points que j'aimerais faire valoir aux fins du compte rendu. Je ne crois pas que l'ingérence étrangère ait changé le résultat de la campagne électorale de 2021, mais je crois fermement que plusieurs bénévoles et certains candidats ont fait l'objet de tactiques inappropriées et d'intimidation. Bien que le Groupe de travail sur les menaces en matière de sécurité et de renseignements visant les élections ait été bien intentionné et qu'il ait été mis sur pied d'une manière qui laissait entendre qu'il fonctionnerait de façon robuste et axée sur l'échange de renseignements, il m'a finalement donné l'impression d'être ambivalent, de manquer de coordination et d'autorité et de rater complètement son objectif de communiquer des renseignements pertinents ou de fournir des conseils utiles.
J'espère que les élus et les responsables de la sécurité recentreront leurs efforts sur la mise en œuvre de politiques concrètes et significatives afin que les changements législatifs soient mis en pratique avant les prochaines élections fédérales.
Merci, madame la présidente. Par votre entremise, je me ferai un plaisir de répondre de mon mieux à vos questions.
:
Bonjour, madame la présidente.
Je vous remercie de me donner l'occasion de comparaître et de participer aux importants travaux du Comité. Je m'excuse de ne pas avoir pu être présent aux dates proposées précédemment, mais j'espère que mon témoignage vous sera utile aujourd'hui.
Je suis le président canadien de l'un des plus grands cabinets d'avocats du Canada. J'ai été bénévole de façon ponctuelle pour les partis conservateurs au niveau fédéral et provincial et, à l'échelle municipale, pour divers candidats, pendant toute ma vie adulte.
J'ai surtout été conservateur, mais j'ai fait des dons à des candidats libéraux et néo-démocrates que j'ai appris à connaître et dont je pensais qu'ils feraient d'excellents représentants.
J'ai connu l'honorable toute ma vie. C'est un bon père de famille, un militaire, un avocat et un politicien. J'ai été enchanté lorsqu'il a décidé de se présenter à la direction du Parti conservateur. Même si peu de gens y croyaient lorsqu'il a commencé sa campagne, ma famille et moi l'avons appuyé sans réserve.
Le Canada a besoin du plus grand nombre possible de personnes comme Erin O'Toole dans chacun de nos partis politiques. Il fait preuve d'un équilibre idéal entre la partisannerie et le pragmatisme nécessaire pour diriger ce pays complexe.
En 2021, m'a demandé de coprésider la campagne pour les prochaines élections fédérales. Le rôle de coprésident de la campagne au sein de notre parti consistait en fait à « combler les lacunes et à s'attaquer à certains problèmes plus importants pour les résoudre ». La campagne a été menée par une équipe de première classe, dont Fred Delorey, que vous avez entendu, Tausha Michaud, Dan Robertson et bien d'autres.
Le fil conducteur de cette équipe était la volonté de gagner, mais chacune de nos actions devait être menée de façon éthique et dans le meilleur intérêt de la nation. Le ton a été donné par . Comme l'a dit Tausha Michaud, il faut agir dans l'intérêt supérieur de la nation.
À l'été 2021, j'ai été nommé par pour représenter notre parti au sein du Groupe de travail sur les menaces en matière de sécurité et de renseignement visant les élections. M. O'Toole a pris la mission du Groupe de travail très au sérieux. Il voulait être certain que nous jouions notre rôle pour assurer l'intégrité du processus.
Le processus d'habilitation de sécurité était très exhaustif. Je n'ai jamais participé à un processus aussi exhaustif. Le Groupe de travail s'est réuni dans des immeubles fortement sécurisés à Ottawa, où vous laissiez votre téléphone et votre iPad à l'entrée. Souvent, nous n'étions pas autorisés à partir avec des documents ni même, parfois, à prendre des notes. Au début, j'étais très fier de notre système de sécurité et du niveau des précautions qui semblaient être prises.
Malheureusement, je peux maintenant confirmer ce qui suit.
Premièrement, lors de plusieurs rencontres en personne avec de multiples intervenants en matière de sécurité, nous n'avons pas été informés une seule fois que l'intégrité des élections de 2019 avait été menacée — pas une seule fois.
Deuxièmement, on nous a dit de façon très générale que de nombreux acteurs mondiaux s'intéressaient à nos élections, mais qu'il n'y avait en fait aucune preuve laissant croire qu'il y avait quoi que ce soit dont nous, au sein des partis politiques, devions nous inquiéter en 2021. Nous savons maintenant, malheureusement, que ce n'était pas tout à fait exact.
J'ai soulevé deux questions précises auprès de hauts dirigeants du Groupe de travail.
Premièrement, comment pouvons-nous savoir, nous les partis politiques — nous tous — s'il y a un risque lié à une activité de financement ou à un candidat au sein de notre propre parti?
Deuxièmement, les conservateurs commençaient à nous envoyer des rapports nous signalant des problèmes dans plusieurs circonscriptions, et nous nous sommes demandé si les hauts dirigeants du Groupe de travail avaient cerné des risques associés aux élections de 2021.
Pour ces deux questions, j'ai de plus en plus l'impression qu'on ne nous prenait pas au sérieux. Entre les élections et l'assermentation du nouveau gouvernement, nous avons passé plus de temps à fournir tout ce que nous avions au Groupe de travail et aux canaux de sécurité appropriés. Les rencontres étaient de plus en plus ponctuées de haussement d'épaules et d'indifférence à notre égard. Lors de notre dernière rencontre avec le Groupe de travail, j'ai dit que j'estimais que notre organe de sécurité avait échoué.
Les partis politiques ne peuvent pas formuler une politique publique sous la menace de perdre des circonscriptions en raison d'une ingérence étrangère, à cause d'une faiblesse, au moins d'une faiblesse perçue, de l'infrastructure de sécurité.
Voici ce que j'ai à dire au Comité.
Premièrement, comme Tausha Michaud l'a dit, je ne sais pas combien de circonscriptions ont été touchées, ni si le résultat des élections ou la direction d'Erin O'Toole auraient été remis en cause.
Deuxièmement, je ne crois pas que les responsables de la sécurité aient compris l'effet paralysant que l'ingérence étrangère peut avoir sur les politiques publiques de tous les partis politiques.
Troisièmement, je ne crois pas que notre organisme de sécurité estimait avoir les outils législatifs nécessaires pour collaborer de façon plus transparente et constructive avec les cadres dirigeants des partis politiques afin de susciter la confiance dans le fait que l'intégrité du système était bel et bien intacte.
Dans l'ensemble, je vous exhorte tous à ne pas faire de partisannerie. C'est trop important. Ce qui est arrivé à Michael Chong ne devrait plus jamais se reproduire. Personne, de quelque côté que ce soit, ne devrait hausser les épaules. Michael Chong est très courageux et continuera d'exprimer son point de vue. J'en suis convaincu. Beaucoup pourraient ne pas le faire.
L'élection de 2021 est terminée — je prendrai 10 secondes de plus, madame la présidente —, mais analysons ce qui s'est mal passé. Comment pouvons-nous faire comprendre à notre organisme de sécurité l'effet paralysant de la menace d'ingérence étrangère sur la politique publique et nous assurer qu'il dispose des outils législatifs nécessaires pour travailler de façon constructive avec les partis politiques?
Je serai heureux de répondre à vos questions, en gardant à l'esprit, bien sûr, que je ne peux pas vous donner certains détails concernant les renseignements échangés avec le Groupe de travail sur les menaces en matière de sécurité et de renseignements visant les élections, puisque tous les membres sont soumis à des exigences en matière de confidentialité.
Merci, madame la présidente.
Je constate avec satisfaction que votre application Zoom est sur le mode galerie, ce qui nous permet de communiquer entre nous. Même si les gens croient que j'aime interrompre, ce n'est pas le cas.
Mme Michaud n'a utilisé que deux minutes et 42 secondes, alors ces 47 secondes qu'elle vous a données sont un cadeau. Vous pouvez la remercier.
Sur ce, nous allons passer à la série de questions de six minutes, en commençant par M. Cooper, suivi de M. Turnbull, de Mme Gaudreau et de Mme Blaney.
À titre de rappel, si nous nous efforçons de nous adresser à la présidence, cela permet aux services d'interprétation de passer d'une personne à l'autre.
Monsieur Cooper, vous avez la parole. Merci.
Tout d'abord, je n'ai pas dit que c'était le régime de Pékin. Lorsque nous, acteurs politiques, travaillons avec nos services de sécurité, notre rôle est de leur fournir des renseignements et leur permettre de tirer des conclusions sur ce genre de choses.
Les renseignements ont été fournis au fur et à mesure des élections lorsqu'ils se faisaient jour, et la plus grande partie des renseignements ont été recueillis et compilés entre les élections et l'assermentation du gouvernement.
Pour ce qui est de la réponse que j'ai reçue, mes deux recommandations à l'intention du Comité se fondent sur mon sentiment qu'il manquait une réelle appréciation de l'effet paralysant que pourrait avoir sur la politique publique une perception, pire encore un fait avéré, d'un manque de protection adéquate de la part de nos services de sécurité. J'ai vraiment eu l'impression que cela n'avait pas été compris. Je pense que la grande leçon à tirer de tout cela est qu'il faut une meilleure prise en compte de ces questions par nos services de sécurité.
Tout le monde n'est pas aussi courageux que Michael Chong. Il y en a beaucoup qui seraient beaucoup plus hésitants ou moins médiatisés.
Deuxièmement, j'ai eu l'impression que nos services de sécurité n'avaient pas les outils législatifs nécessaires pour communiquer avec nous d'une manière qui était nécessaire, à mon avis, pour s'assurer que le processus était adéquat. C'était particulièrement vrai lorsque nous nous sommes demandé s'il y avait quelque chose au sein de notre parti politique dont nous devions être informés, et selon quelle norme les services de sécurité communiqueraient avec nous.
[Traduction]
J'ai l'impression que lorsque l'on demande à nos services de sécurité: « Comment pouvez-vous collaborer de façon constructive avec nous, parti politique, pour déterminer s'il y a une activité de financement ou un candidat qui pose problème? », la réponse responsable serait qu'il doit y avoir un niveau très élevé de certitude qu'un problème existe avant que nos services de sécurité ne puissent diffamer une personne.
Je respecte cela. C'est la norme en droit, mais je me demande si vous, qui êtes les législateurs, ne devriez pas chercher à déterminer s'il devrait y avoir un seuil plus bas dans ces circonstances particulières. Je suis convaincu qu'après avoir été soumis à toutes les habilitations de sécurité et ainsi de suite, si on nous disait qu'il vaut mieux que nous soyons au moins vigilants à l'égard de cette activité de financement ou de ce candidat, je pense que nous, comme parti politique serions beaucoup plus réceptifs et je suis certain que ça serait le cas de tous les partis politiques.
Le plus gros problème, madame, c'est la question de l'attitude. C'est que nous, qui participons au processus politique, comprenons que nous nous occupons de recueillir des votes et de recueillir des fonds. Je ne suis pas certain que nos services de sécurité l'aient bien compris. C'était mon impression. C'était ma crainte. Le point de vue du service de sécurité était: « Cela ne modifie pas vraiment l'élection. Est-ce si important? Peut-être que quelqu'un exagère certaines affirmations. » La réponse est, bien sûr que c'est important, parce que Michael Chong est un homme courageux. Ce n'est pas le cas de tout le monde. Je ne veux pas que nos législateurs aient à être courageux pour réussir. Ils peuvent réussir. Ils devraient réussir en proposant ce qu'ils estiment être la meilleure politique législative.
:
J'apprécie vraiment de répondre à une question aussi constructive.
Je pense qu'il y a deux choses. Comme Comité et comme gouvernement, il vous faut réaffirmer à nos services de sécurité l'importance de veiller non seulement à ce qu'il n'y ait pas d'ingérence politique, mais aussi à ce qu'il n'y ait même pas de perception d'ingérence politique. C'est la première chose.
Deuxièmement, il devrait y avoir des échanges actifs et constructifs avec la direction des diverses campagnes, surtout après que l'on se soit soumis à toutes les autorisations de sécurité, après avoir dû laisser nos iPad et nos téléphones et s'être vus interdits de prendre des notes, on se serait crus dans un film. Il devrait y avoir des échanges constructifs et un dialogue dans le cadre duquel nous devrions comprendre où il pourrait y avoir des problèmes, qu'il s'agisse d'ingérence ou de problèmes au sein de nos propres partis politiques, afin que nous puissions favoriser une plus grande confiance.
Rien ne me ferait davantage plaisir que d'entendre les futurs présidents de campagne dire qu'ils ont réussi à régler des problèmes au sein de nos services de sécurité et qu'ils ont réussi à faire en sorte que le système fonctionne bien.
Mon Dieu, madame la présidente va me détester d'ici la fin de la réunion.
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Je pense que, du point de vue législatif, l'élément clé sur lequel votre comité doit se pencher, c'est la norme du soupçon, la norme du doute, la norme de la preuve sur laquelle le milieu de la sécurité devrait se sentir à l'aise de discuter avec les partis politiques. Je pense qu'à l'heure actuelle, cette norme, qu'elle soit législative ou pratique — je n'en suis pas certain, car je ne suis pas un expert en sécurité — est trop élevée. Je pense qu'à tout le moins, si vous êtes cynique, vous diriez que c'est l'excuse. Si vous êtes indulgent, vous diriez que c'est la voix de la raison. En tant que législateurs, je pense que nous devrions retirer cette possibilité de la table.
Mais plus important encore, madame Blaney, j'espère que nous tous, de tous les partis politiques, pourrons vraiment aider notre service de sécurité à comprendre l'effet paralysant que ce genre de situation pourrait avoir.
Pour ce qui est de ce qui se passe par la suite, il y a en fait une très courte période pendant laquelle le Groupe de travail sur les menaces en matière de sécurité et de renseignements visant les élections demeure en fonction et collabore avec les partis politiques jusqu'à ce que le nouveau gouvernement soit mis en place. Cette période ne dure toutefois pas éternellement.
J'ai vu des rapports selon lesquels le Groupe de travail a encore un rôle à jouer en ce moment, et c'est peut-être nouveau et fantastique si c'est le cas. Mais il est vraiment en place jusqu'à ce que le gouvernement de transition ait terminé son travail.
Il y a peut-être un processus qui se poursuit, madame Blaney, toute l'année, dans le cadre duquel des cadres supérieurs des partis politiques collaborent avec notre centre de sécurité. Je pense et j'espère que tous les dirigeants placent autour de cette table des gens d'expérience qui travaillent main dans la main pour obtenir les bons résultats. C'est peut-être une approche à envisager.
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Merci, madame la présidente.
Avant de commencer, je tiens à remercier nos témoins de leur présence.
Merci, madame Michaud, de votre service public.
Monsieur Soliman, je vous remercie de votre service public exclusivement bénévole jusqu'à maintenant.
Je pense que je connais déjà la réponse, mais je veux simplement qu'elle figure au compte rendu, monsieur Soliman.
Morris Rosenberg, dans son « Rapport sur l’évaluation du Protocole public en cas d’incident électoral majeur pour 2021 », déclare à la page 43, au sujet des séances d'information données aux partis politiques par les représentants du Groupe de travail : « Les représentants des partis ont été satisfaits de l’exhaustivité des séances d’information et de l’ouverture des représentants des OSN. »
Est-ce votre cas?
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Monsieur Soliman, pour revenir à vous, je comprends que vous avez dit à quelques reprises que l'ing.rence ne provenait pas d'un seul pays et que l'on s'inquiétait du nombre de pays en cause. À mesure que nous progressons, il est important que nous reconnaissions qu'il s'agit d'une réalité qui change constamment et rapidement, et qu'il y a de nombreux pays que nous devrions surveiller de très près.
Je suis également heureuse que vous ayez dit qu'il ne s'agissait pas d'une question partisane, parce que collectivement, nous devrions tous veiller à ce que nos systèmes soient aussi robustes que possible pour accroître la confiance des Canadiens. Je vous en sais gré.
Vous avez parlé du Groupe de travail et du seuil. Je vous ai entendu tous les deux dire très clairement que vous avez suivi un processus très rigoureux. Donc, après ce processus rigoureux, lorsque vous avez eu l'impression d'avoir des choses à dénoncer, vous vous attendiez à un dialogue ouvert qui aurait été utile.
Pendant le processus électoral et lorsque vous avez collaboré avec le Groupe de travail, vous a-t-on donné des directives sur la façon de procéder avec les multiples campagnes à l'échelle du pays et, si des préoccupations venaient de ces différentes circonscriptions au Canada, vous a-t-on dit comment ces préoccupations seraient transmises au Groupe de travail? De plus, de l'autre côté, s'il y avait une préoccupation, a-t-on jamais parlé de la façon dont vous alliez travailler avec cette région particulière pour régler le problème?
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Merci, madame la présidente.
Je vais maintenant lire la motion aux fins du compte rendu :
Que, relativement à son ordre de renvoi du mercredi 10 mai 2023 concernant la campagne d’intimidation orchestrée par Wei Zhao contre le député de Wellington—Halton Hills et d’autres députés, le Comité
a) ordonne la production,
(i) dans un délai d'une semaine, du rapport du SCRS de juillet 2021 intitulé "People's Republic of China Foreign Interference in Canada : A Critical National Security Threat ", ainsi que tous les documents concernant la transmission au Cabinet du premier ministre, au Bureau du Conseil privé, au ministère des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement et au ministère de la Sécurité publique et de la Protection civile, la distribution au sein de ces organismes, l'analyse et le traitement de ce rapport, et
(ii) dans un délai de trois semaines, tous les autres mémorandums, notes d'information, courriers électroniques, comptes rendus de conversations et tous les autres documents pertinents, y compris les projets, qui sont en la possession d'un ministère ou d'un organisme gouvernemental, y compris le groupe de travail sur les menaces pour les élections en matière de sécurité et de renseignement, le groupe du protocole sur les incidents électoraux critiques, tout cabinet ministériel et le cabinet du premier ministre, et qui contiennent des informations sur la planification ou les efforts déployés par des gouvernements étrangers ou d'autres acteurs d'États étrangers, ou en leur nom, pour intimider un membre de la Chambre des communes,
(iii) que ces documents soient déposés sans être expurgés au bureau du légiste et conseiller parlementaire, dans les deux langues officielles,
(iv) qu'une copie des documents soit également déposée au Bureau du légiste et conseiller parlementaire, dans les deux langues officielles, avec toute proposition de caviardage d'informations qui, de l'avis du gouvernement, risqueraient vraisemblablement de compromettre l'identité d'employés ou de sources ou les méthodes de collecte de renseignements d'organismes de renseignement canadiens ou alliés,
(v) que le Bureau du légiste et conseiller parlementaire doit rapidement faire savoir au Comité s'il est convaincu que les documents ont été produits conformément à l'ordre donné et, dans la négative, le Président doit être chargé de présenter immédiatement, au nom du Comité, un rapport à la Chambre décrivant les faits matériels de la situation,
(vi) le Bureau du légiste et conseiller parlementaire évalue les expurgations proposées par le gouvernement, conformément au sous-paragraphe (iv), afin de déterminer si le Bureau convient que les expurgations proposées sont conformes aux critères énoncés au sous-paragraphe (iv) et
(A) s'il est d'accord, il fournit les documents, tels qu'ils ont été expurgés par le gouvernement conformément au sous-paragraphe (iv), au greffier du Comité, ou
(B) s'il n'est pas d'accord avec tout ou partie des expurgations proposées, il fournit au greffier du Comité une copie des documents expurgés de la manière que le Bureau juge conforme aux critères énoncés au paragraphe (iv), ainsi qu'un rapport indiquant le nombre, l'étendue et la nature des expurgations proposées par le gouvernement qui ont fait l'objet d'un désaccord, et
(vii) le greffier du Comité fait distribuer aux membres du Comité les documents fournis par le Bureau du légiste et conseiller parlementaire conformément au sous-paragraphe (vi) et les fait publier sur le site Web du Comité dès leur réception ; et
(b) met à disposition les éléments de preuve reçus dans le cadre de cette étude pour son étude sur l’ingérence électorale étrangère.
Madame la présidente, la motion dont le Comité est saisi est simple et essentielle pour obtenir les réponses que méritent M. Chong, les députés et les Canadiens.
Comment se fait-il qu'un diplomate accrédité de Beijing ait menacé la sécurité d'un membre de la famille d'un député et ait cherché à l'intimider en menaçant sa famille? Comment se fait-il que le SCRS était au courant, qu'il a rédigé un rapport à ce sujet en juillet 2021, rapport qui a ensuite été distribué au ministère du premier ministre et aux ministères pertinents, y compris Affaires mondiales Canada, et que, malgré cela, pendant deux ans, le député de Wellington—Halton Hills a été tenu dans l'ignorance?
Ce n'est que lorsqu'il a été avisé par le Globe and Mail qu'il l'a su. Le premier ministre a affirmé, aussi incroyable que cela puisse paraître, qu'il n'en avait aucune idée. C'est ce qu'affirme un premier ministre qui est censé être informé régulièrement des questions de sécurité nationale, qui est censé tout lire, et à qui, selon sa cheffe de cabinet, qui a comparu devant ce comité, rien n'est caché.
Il est très difficile de croire le premier ministre dans le meilleur des cas, mais comme l'a clairement dit M. Chong devant le Comité, s'il est vrai que le premier ministre ne le savait pas, c'est aussi extrêmement problématique et cela soulève de vraies questions au sujet de sa « compétence » en tant que premier ministre chargé de s'occuper de graves questions de sécurité nationale. Cela inclut quelque chose d'aussi grave qu'un diplomate accrédité de Beijing qui cherche à intimider un député pour l'empêcher de faire son travail, de parler au nom de ses électeurs et de voter à la Chambre au nom de ses électeurs et des Canadiens.
Cette motion prévoit essentiellement deux choses. La première est la production de documents pour l'endroit où cette note de service du SCRS est allée... Comme Jenni Byrne, l'ancienne cheffe de cabinet adjointe, l'a souligné devant le Comité, il existe un système de suivi. Michael Chong a également dit qu'il existe un système de suivi qui permettrait de déterminer très facilement à qui exactement cette note de service a été envoyée et à quel moment elle a été envoyée à divers fonctionnaires et ministères. Il est important de le savoir. Il est assurément pertinent de comprendre où la rupture s'est produite ou si quelque chose de plus grave a eu lieu, à savoir que le premier ministre ou des hauts fonctionnaires de son bureau étaient au courant, mais ont gardé le secret pendant deux ans.
Le deuxième élément de la motion concerne la production de toutes les autres notes de service, notes d'information, courriels et autres documents entourant cette note de service et concernant la connaissance par le gouvernement des tentatives d'intimidation de la part de Beijing à l'endroit de députés.
Le processus de production des documents prévu dans cette motion équilibre, d'une part, la nécessité pour le Comité de pouvoir consulter le plus grand nombre possible de documents, tout en protégeant les intérêts du pays en matière de sécurité nationale.
La motion reconnaît que le Bureau du Conseil privé, ou BCP, très franchement, est en conflit d'intérêts à ce sujet. Au cœur de la question se trouve une note de service qui a été envoyée par le SCRS au BCP, et ce qui s'est passé par la suite est une question cruciale.
Il est impératif que ce ne soit pas le BCP, que ce ne soit pas ce gouvernement — qui a tellement de comptes à rendre — qui ait le dernier mot sur ce qui est produit et ce qui ne l'est pas, ce qui est caviardé et ce qui ne l'est pas. Compte tenu de cela, la motion prévoit que le gouvernement — par l'entremise du BCP, dans le cadre du processus normal — examine les documents, détermine quels documents sont pertinents et procède à ce qu'il considère comme des caviardages appropriés, puis les fournit au légiste parlementaire.
Il a une autorisation de sécurité nationale complète. Contrairement au BCP et à ce gouvernement, il est complètement indépendant et n'est pas en conflit d'intérêts. Donnez-lui la possibilité d'examiner et de comparer la version non caviardée des documents et les passages caviardés suggérés, puis de prendre une décision finale sur ce que devraient être les passages caviardés, compte tenu de la sécurité nationale et d'autres considérations. Par la suite, les documents seront envoyés au Comité.
Ce processus n'est pas nouveau. En fait, le légiste parlementaire, qui l'a recommandé, y a déjà participé. Il a été adopté en ce qui concerne la production de documents de l'Agence de la santé publique du Canada, l'ASPC, relativement au scandale du laboratoire de Winnipeg. Ces documents n'ont jamais été produits. Le gouvernement libéral a bloqué leur production, ce qui a mené à une déclaration d'outrage au Parlement pour le président de l'Agence de la santé publique du Canada et à la mise en évidence des mesures que le gouvernement a prises dans le passé pour camoufler les faits et ne pas faire preuve de transparence. J'espère que cela ne se produira pas dans ce cas-ci.
Le BCP et le premier ministre... Ce gouvernement est en conflit. Nous devons nous assurer d'un processus indépendant, et nous devons procéder rapidement parce qu'il ne s'agit pas seulement de convoquer des témoins. Il est important de convoquer des témoins, et nous avons fait des progrès à cet égard, mais nous avons besoin, dans toute la mesure du possible, de documents non caviardés.
Ce dont nous n'avons pas besoin, c'est de ce que le gouvernement a fourni par le passé, avec l'appui du NPD, c'est-à-dire une norme de production en matière d'accès à l'information pour ce qui est des caviardages, laquelle a donné lieu à des pages et des pages de documents vierges. C'est tout à fait inacceptable. C'est tout à fait inutile et j'espère que, si les libéraux sont sincères et vraiment préoccupés par ce qui est arrivé à Michael Chong et à sa famille et qu'ils veulent obtenir des réponses, ils appuieront un processus qui permet à ce comité de vraiment faire son travail et qui habilite le légiste parlementaire, et non le Cabinet du premier ministre et le BCP — qui sont en conflit d'intérêts — à décider ce qui doit être caviardé et ce qui ne doit pas l'être.
Merci, madame la présidente.
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Merci, madame la présidente.
Je remercie le député d'avoir présenté cette motion. C'est une situation vraiment inquiétante. Je lui suis reconnaissante de préciser, dans la motion, « le député de Wellington—Halton Hills et d'autres députés ». Je pense qu'il est très clair que l'un de ces autres députés est quelqu'un qui est mon partenaire au sein de notre caucus.
C'est vraiment un grave problème. Essayer de naviguer dans cette question très complexe, sachant que nous avons besoin de clarté et de reddition de comptes, mais aussi que nous devons respecter la sécurité nationale, parce que nous ne voulons pas que des gens qui ont déjà fait face à des difficultés soient placés dans une position inconfortable... Nous voulons nous assurer qu'à l'avenir, nous ne menaçons aucune des relations que nous avons avec d'autres pays avec lesquels nous échangeons des renseignements. Tout cela m'inquiète beaucoup.
Je tiens également à informer le Comité que je pars aujourd'hui en voyage pour l'Association parlementaire canadienne de l'OTAN. Je dois vraiment quitter à 13 h 30. Je vais devoir partir ou je vais manquer l'avion. Je ne serais sûrement pas heureuse dans un tel cas.
J'ai quelques questions à poser au député. J'ai lu attentivement la motion. Ce que je crois avoir lu, c'est qu'il était entendu que chaque élément d'information qui nous parviendrait serait traduit avant d'être transmis au légiste. J'ai eu une discussion avec le légiste. J'ai été assez transparente en ce sens que j'essaie de comprendre en quoi consiste cette motion, en m'assurant que nous suivons les meilleures règles et en reconnaissant que nous avons besoin de renseignements pour nous aider dans ce processus.
J'ai certes entendu dire que l'un des obstacles pourrait être la traduction. Cela m'inquiète parce que, bien sûr, les délais que nous inscrivons dans cette motion ne seront pas nécessairement efficaces, simplement parce que nous n'avons pas les ressources nécessaires pour procéder le plus rapidement possible.
J'ai une autre question. D'autres comités qui se sont penchés sur des questions assez confidentielles ont suivi certains processus, par exemple, l'échange d'information dans une pièce. Les gens étaient autorisés à entrer dans la pièce. Ils n'avaient pas le droit d'apporter leur téléphone. Ils pouvaient examiner l'information, qui était souvent caviardée, puis partir ensuite.
Cette motion demande en fait — si j'ai bien compris — que tous ces renseignements soient mis en ligne. Ce sont des questions de sécurité nationale. Je ne veux pas jouer les éteignoirs, mais je suis très inquiète. Nous avons une responsabilité envers notre pays. Nous avons entendu tellement de témoins répéter que cette étude doit se faire dans un esprit non partisan. Ces aspects me préoccupent vraiment. Je ne prends pas cela à la légère. J'essaie de comprendre pour pouvoir prendre la meilleure décision possible pour la sécurité de notre pays, mais je reconnais aussi que les députés doivent avoir le droit de faire leur travail. Je reconnais également que de nombreux Canadiens sont confrontés à des défis. Lorsqu'ils s'adressent à la police et à la GRC, on ne les écoute pas du tout. Aucune autre mesure n'est prise. Ce n'est pas seulement à ce niveau. C'est à un niveau plus large que nous devons faire preuve de leadership.
J'espère que nous pourrons régler cette question le plus tôt possible, mais je tiens également à dire, aux fins du compte rendu, que j'ai besoin de temps pour faire mon travail de parlementaire, parce que je prends cela très au sérieux. J'espère que nous pourrons poser des questions.
Madame la présidente, j'espère que vous nous laisserez partir au moment opportun, et nous y reviendrons dès que possible.
Merci.
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Merci, madame la présidente.
Il y a plusieurs éléments à considérer.
Premièrement, nous avons quelques minutes pour prendre une décision qui peut être favorable ou défavorable. Je rappelle que nous faisons relâche la semaine prochaine et que le temps est compté.
Nous voulons désormais trouver des solutions, nous sommes tous d'accord là-dessus. Cela dit, en tant que parlementaires, nous avons un devoir de respect envers la sécurité nationale.
Par ailleurs, nous devons être à l'écoute de nos concitoyens. Dans mon cas, je les entends me dire qu'il faut aller jusqu'au bout. Il faut aller chercher tout ce qu'il faut afin d'avoir les outils nécessaires pour corriger le tir, toujours en respectant l'intégrité et l'accès à l'information. Selon ce que j'entends, j'ai l'impression qu'il manque un petit bout de temps pour que chacun de nous soit rassuré et puisse dire que ce qui est demandé sera fait.
Ce qui me trouble un peu, c'est que, même si nous nous reverrons mardi, que nous nous serons tous mis d'accord et que nous serons tous rassurés, nous n'avons aucune garantie qu'on ne va pas utiliser de l'information de façon mal intentionnée ou partisane, ou la garder de façon secrète.
De combien de temps disposons-nous? Il faut aussi obtenir la traduction de ces documents.
Je suis vraiment embêtée. Nous sommes jeudi après-midi. Nous avons une décision à prendre. Une question primordiale demeure: si nous prenons une décision mardi, est-ce que nous pourrons pousser le processus pour traiter cela en priorité, compte tenu de l'urgence et de l'importance de la question? Il faut penser autant à la collecte des documents qu'au respect de l'information divulguée et à la traduction. Tous ces éléments pris en considération, nous serons capables de prendre une décision. Autrement, ce sera difficile.
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Madame la présidente, je serai très bref.
J'ai plusieurs préoccupations concernant cette motion.
J'aimerais faire écho aux commentaires de Mmes Gaudreau et Blaney, et aussi de M. Cooper. Il est effectivement important que nous ayons les informations. Selon M. Cooper, l'objectif de cette motion est de savoir qui savait quoi et à quel moment. Des témoins qui sont venus ici ont parlé d'un système de suivi pour la distribution de documents. En ce qui concerne ce rapport de 2021, le système de suivi est peut-être la seule chose à laquelle nous avons vraiment besoin d'avoir accès. De cette façon, nous pouvons contourner entièrement la question de l'étanchéité du processus de distribution des documents et de toutes les autres choses demandées, compte tenu des conséquences possibles sur la sécurité nationale, comme Mme Gaudreau l'a dit si limpidement.
Pour ce qui est de la traduction des documents, en tant que député du Québec, je suis fermement d'avis que les documents doivent être disponibles dans les deux langues officielles. Par contre, je ne pense pas que cela pourra être fait dans les délais prévus dans cette motion. Tout ce qu'on est en train de faire, c'est créer une situation où il y aura un échec et des retombées sur les affaires.
En plus, j'ai des préoccupations quant au fait que l'information soit déposée uniquement dans une version sans caviardage effectué par nos agences de sécurité nationale. J'ai beaucoup de respect pour le légiste et conseiller parlementaire, mais nous avons des obligations envers nos alliés, et je ne veux pas que le Canada soit perçu comme le maillon faible dans la grande chaîne de l'information. Si c'était le cas, nous compromettrions la sécurité des Canadiens, parce que certaines informations ne seraient pas communiquées.
J'aimerais demander à M. Cooper de réécrire sa motion pour qu'elle s'en tienne directement aux informations qu'il cherche à obtenir et pour que le processus prévu nous permette effectivement d'avoir toutes ces informations.