:
D'accord, c'est parfait.
Avant de commencer, dans le but de protéger l'ouïe des interprètes, j'aimerais vous rappeler certaines mesures que nous devons prendre. Nous devons utiliser une oreillette noire approuvée, tout le monde le comprend bien. C'est tout ce qui est disponible, à moins que je ne me trompe. On doit toujours garder l'oreillette éloignée de tous les microphones. Lorsque vous n'utilisez pas votre oreillette, placez-la face vers le bas sur l'autocollant posé sur la table à cet effet.
Avant de commencer, si vous me permettez, ai-je l'aval du Comité pour approuver le budget de l'étude sur la finance verte? Vous avez reçu le budget par courriel de la part de la greffière. Sommes-nous d'accord pour approuver le budget? S'il n'y a pas d'objection, alors le budget est approuvé.
Monsieur le ministre, vous avez la parole. Vous disposez de 10 minutes, si vous le désirez.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je tiens à remercier les membres du Comité de m'avoir invité à leur parler d'un des outils les plus efficaces au Canada pour réduire notre pollution par le carbone.
[Traduction]
J'aimerais aussi reconnaître que nous sommes sur le territoire traditionnel du peuple algonquin anishinabe.
Je suis accompagné de plusieurs représentants d'Environnement et Changement climatiques Canada ainsi que de Ressources naturelles Canada. Pour gagner du temps, ils se présenteront eux-mêmes lorsqu'ils interviendront.
La tarification du carbone fonctionne. Cela n'a jamais été aussi clair. Elle fonctionne pour les entreprises et pour les ménages. Elle accroît le succès de toutes les autres politiques de réduction des émissions parce qu'elle crée un puissant incitatif pour l'efficacité énergétique dans l'ensemble de l'économie canadienne. La modélisation d'ECCC montre que la tarification du carbone représente à elle seule près d'un tiers des réductions d'émissions attendues au Canada entre 2005 et 2030, tandis que d'autres spécialistes indépendants ont calculé qu'elle était encore plus efficace pour réduire la pollution par le carbone au Canada.
Je vais résumer rapidement la façon dont mon ministère calcule ces réductions d'émissions.
EC‑PRO est un modèle d'équilibre général calculable qui nous permet d'effectuer des calculs statistiques complexes.
[Français]
Nous avons commencé par préparer un scénario de référence, qui inclut toutes les politiques fédérales, provinciales et territoriales actuelles de réduction des émissions et qui calcule les émissions totales attendues d'ici 2030.
Nous avons ensuite préparé un deuxième scénario hypothétique, qui exclut la tarification carbone. Nous avons également exclu toutes les politiques provinciales de tarification du carbone, y compris celles de l'Alberta, de la Colombie‑Britannique et du Québec, qui ne sont pas couvertes par le système fédéral.
[Traduction]
En dernier lieu, la différence sert à estimer l'effet de la tarification du carbone sur les émissions. Il en résulte une différence de 78 mégatonnes d'équivalent CO2, ce qui représente environ un tiers de la réduction totale que le Canada prévoit effectuer entre 2005 et 2030, conformément à nos engagements dans le cadre de l'Accord de Paris.
En 2023, quatrième année après la mise en œuvre de notre système de tarification, nos émissions auraient été supérieures d'environ 24 millions de tonnes sans le prix minimum national du carbone au Canada, ce qui équivaut à retirer des routes plus de 7 millions de voitures particulières à combustion interne.
[Français]
Il s'agit d'une mesure qui encourage l'ensemble de la population, chaque foyer et chaque entreprise à trouver des moyens de réduire la pollution au moment et de la façon dont ils le souhaitent.
[Traduction]
Dans les provinces où la redevance fédérale sur les combustibles s'applique, elle représente une infime partie de l'inflation et de l'augmentation des prix du panier d'épicerie: moins qu'un demi-pour cent.
Il y a le supplément de 10 % pour les gens qui vivent en régions rurales et éloignées. Et j'avancerais que si les conservateurs cessaient de retarder l'adoption de l'énoncé économique de l'automne, ce supplément passerait à 20 %. Le gouvernement a aussi augmenté la remise aux gouvernements autochtones.
Dans les provinces où le système fédéral de tarification du carbone s'applique, avec la Remise canadienne sur le carbone, 80 % des ménages canadiens reçoivent un remboursement plus grand que ce qu'ils paient. En fait, si on abolissait la tarification, non seulement cela freinerait les investissements dans les énergies propres et la création d'emplois, mais les familles à revenu faible et moyen auraient moins d'argent dans leurs poches.
[Français]
Nous constatons que, dans d'autres pays, les systèmes de tarification semblables au nôtre offrent la stabilité nécessaire pour bâtir des économies prospères.
[Traduction]
La Suède, qui a mis un prix sur le carbone il y a plus de 30 ans, a réussi à diminuer ses émissions d'un tiers et à doubler la taille de son économie. On fait le même constat chez nous. La Colombie-Britannique, qui a son propre système depuis plus d'une décennie, connaît une croissance rapide de son économie.
Il faut aussi penser à la demande pour les innovations propres, qui augmente dans le monde entier.
[Français]
Parce que la tarification du carbone attire les investissements dans les technologies d'énergie propre et dans l'industrie à faible émission de carbone au Canada, elle permet aux entreprises canadiennes de prendre les devants.
[Traduction]
Si on l'abolissait, on perdrait notre positionnement dans la course mondiale vers la carboneutralité.
[Français]
Cela nuirait grandement aux entreprises canadiennes qui exportent vers d'autres pays dotés de marchés du carbone qui imposent ou qui imposeront des mécanismes de rajustement du carbone à leurs frontières. L'Union européenne, par exemple, travaille présentement à la mise en place d'un tel système. Plus de 30 milliards de dollars d'exportations canadiennes vers l'Europe seraient sujets à l'imposition de taxes aux frontières si on abolissait la tarification du carbone au Canada, et cela, c'est en Europe seulement. D'autres pays proposent également de mettre ce genre de mesure en place.
[Traduction]
Le Canada a déjà fait tellement de progrès. Selon l'Institut climatique du Canada, grâce à la tarification sur le carbone et aux autres politiques mises en œuvre depuis 2015, le Canada devrait dépasser son objectif climatique provisoire en 2026 d'une réduction de 20 % des émissions par rapport aux niveaux de 2005. Selon nos toutes dernières projections, publiées en décembre dernier, le Canada devrait atteindre une réduction de 30 % d'ici 2030. Aussi, notre plus récent rapport d'inventaire national confirme que les émissions continuent de diminuer comme prévu, et qu'elles restent bien en deçà des niveaux prépandémiques.
[Français]
La production d'électricité et le chauffage dans le secteur public sont devenus moins polluants, en partie grâce à la réduction de la consommation de charbon. Les émissions fugitives, notamment de méthane provenant de l'extraction du secteur du pétrole et du gaz, ont également diminué.
[Traduction]
Les chiffres sont là. Notre système de tarification sur le carbone fonctionne. Il va permettre de réaliser le tiers des réductions d'émissions au Canada d’ici 2030.
Les Canadiens et Canadiennes constatent tous les jours les conséquences coûteuses des changements climatiques, des sécheresses aux feux de forêt en passant par les inondations et rivières atmosphériques. Le dérèglement climatique coûte en moyenne 720 $ par année aux ménages canadiens et, selon le directeur parlementaire du budget, ce montant va passer à 2 000 $ par année en 2050. Il serait injuste de faire payer la facture de notre gâchis climatique à nos enfants, nos petits-enfants et nos arrière-petits-enfants.
[Français]
Merci.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Soyez le bienvenu au Comité permanent de l'environnement et du développement durable, monsieur le ministre.
Nos collègues conservateurs parlent constamment d'éliminer notre système de tarification du carbone, et je me demande ce qu'ils proposent de faire après cela. Quelles sont les possibilités?
Évidemment, au Comité, nous avons beaucoup parlé de solutions de rechange. Dans une lettre ouverte signée par 300 économistes, on décrit la tarification du carbone comme l'un des moyens les plus efficaces et les moins intrusifs dans notre économie pour faire la transition vers une économie verte et nous donner la chance d'être un chef de file mondial dans la nouvelle économie.
Votre ministère a-t-il étudié d'autres solutions? Sont-elles aussi efficaces?
Comment cela fonctionnerait-il, si on éliminait notre système de tarification du carbone?
:
Je vous remercie de votre question, madame Chatel.
Comme je l'ai toujours dit, s'il existe une autre mesure à coût nul pour les contribuables canadiens qui nous permettrait de réduire d'au moins le tiers nos émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030, qu'on me la montre. Nous n'avons pas trouvé de telle mesure.
À l'aide des fonctionnaires du ministère, nous avons mis en place plus d'une centaine de mesures, mais la tarification du carbone demeure la plus efficace pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre et, encore une fois, elle ne coûte rien à la population canadienne, car cet argent revient directement aux familles, aux PME, aux communautés autochtones et aux municipalités. Ces 300 économistes l'ont dit.
Le directeur parlementaire du budget a également reconnu, lors d'une entrevue, il y a quelques semaines, que c'était la mesure dont l'incidence sur l'économie est la moins intrusive — vous avez utilisé ce mot, et je pense qu'il l'avait aussi utilisé. C'est donc une mesure qui nous permet de réduire nos émissions de gaz à effet de serre sans affecter l'économie canadienne.
:
Merci, monsieur le ministre.
Merci aux témoins d'être ici.
Par votre entremise, monsieur le président, si nous ne prenons pas des mesures urgentes pour lutter contre les changements climatiques, il y aura des endroits sur la planète où il sera presque impossible de vivre. Quand nous songeons aux réfugiés climatiques, nous pensons souvent aux pays plus chauds, mais le Canada lui‑même se réchauffe environ trois fois plus vite que les taux de réchauffement moyens. La semaine dernière, la CBC a indiqué que 43 % des personnes déplacées à cause des incendies de forêt dans le monde en 2023 se trouvaient au Canada. Malheureusement, nous pourrions voir cette tendance se répéter cette année. Au total, le nombre de personnes déplacées à cause des inondations, des orages, des incendies de forêt et d'autres catastrophes climatiques a grimpé à 31,8 millions de personnes l'an dernier — c'est plus de deux fois le nombre de personnes déplacées à cause des conflits et de la violence.
Quelles structures mettez‑vous en place à l'échelle nationale et internationale pour suivre la situation et réagir aux prévisions de déplacements au pays et à l'étranger?
Monsieur le ministre, je vous cède la parole, s'il vous plaît.
:
Selon les données scientifiques, c'est très clair que nous sommes entrés dans une ère de changements climatiques et que nous devons jouer de façon à la fois offensive et défensive. Nous devons nous porter à l'attaque dans le sens que nous devons utiliser tous nos outils pour réduire, le plus vite possible, la pollution par le carbone au Canada et dans le monde. Toutefois, nous devons aussi jouer de manière défensive, parce que nous sommes entrés dans une ère de changements climatiques et que les conséquences se font sentir partout sur la planète et, c'est bien certain, au Canada aussi.
Vous avez parlé des incendies de forêt. J'étais en Colombie‑Britannique la semaine dernière pour discuter avec des membres du gouvernement provincial, qui m'ont appris que l'évacuation de Fort Nelson, il y a deux semaines, était la plus précoce de l'histoire de la province. Nous n'avions jamais vu cela si tôt dans l'année, et on a donné d'autres avis d'évacuation ailleurs au pays.
C'est pourquoi, en collaboration avec toutes les provinces, les territoires, les nations autochtones, les municipalités, le secteur privé et les compagnies d'assurance, nous avons élaboré la toute première stratégie nationale d'adaptation pour nous aider à mieux protéger les collectivités du pays et les Canadiens contre les incendies de forêt, les inondations et les vagues de chaleur intense, qui sévissent de plus en plus souvent.
Cependant, nous ne sommes pas les seuls à nous pencher sur la situation. Le Canada accueille le Centre d'excellence OTAN pour le changement climatique et la sécurité à Montréal. Je dirais que c'est manifestement un enjeu pour la plupart des Canadiens et des parlementaires de la Chambre des communes, mais aussi pour la communauté internationale. À un point tel que le gouvernement américain, l'OTAN et bien d'autres entités y voient un enjeu de sécurité.
Depuis 2015, nous investissons environ 10 milliards de dollars dans les secours en cas de catastrophe et différentes mesures pour aider les Canadiens à mieux se préparer aux conséquences des changements climatiques. Nous comprenons qu'il faudra en faire plus encore. Pour chaque dollar que nous investissons afin de mieux nous préparer, nous économisons 15 $.
:
Je le ferai avec plaisir, monsieur le président.
Je vous remercie, monsieur le ministre, d'être parmi nous.
Je remercie aussi nos amis fonctionnaires qui sont des nôtres pour répondre aux importantes questions relatives à cet enjeu fondamental qu'est la lutte contre les changements climatiques.
Je suis très content d'être ici, aujourd'hui, pour remplacer ma collègue.
À Longueuil, les gens sont très préoccupés par la lutte contre les changements climatiques. Je veux rappeler qu'en 2019, c'est dans ma circonscription que le Parti vert a obtenu le plus gros pointage au Québec, soit 12 %. C'est tout de même une circonscription où les enjeux environnementaux sont très importants.
Malheureusement, nous n'allons pas dans la bonne direction, malgré tous vos efforts, monsieur le ministre, et je pense qu'il est important de le constater.
Dans un article de La Presse du 7 novembre 2023, on dit que le Canada n'a jamais atteint sa cible de réduction de gaz à effet de serre. On n'y va pas avec le dos de la cuillère. C'est carrément dit tel quel dans l'article.
On dit aussi que le dernier plan mis en place par le gouvernement Trudeau, donc par vous, monsieur le ministre, est insuffisant pour parvenir à atteindre sa cible. C'est le constat du commissaire à l'environnement et au développement durable.
Il y avait aussi un corollaire à cela, parce qu'il est difficile de ne pas parler de la lutte contre les changements climatiques et de la baisse des émissions de gaz à effet de serre, sans parler de nos investissements dans les énergies fossiles. Je pense qu'il est clair, pour tout le monde maintenant, que le Canada est une pétromonarchie.
Le titre d'un article paru dans Le Devoir du 24 août 2023, il n'y a pas si longtemps, était celui-ci: « 38 milliards $US de subventions aux énergies fossiles au Canada en 2022 ». Ce chiffre venait du Fonds monétaire international. Dans cet article, on disait également ceci:
Les subventions canadiennes aux énergies fossiles ont atteint 38 milliards de dollars américains [...] l’an dernier, conclut une nouvelle analyse publiée jeudi par des chercheurs du Fonds monétaire international (FMI).
On continue donc à investir de façon massive dans les énergies fossiles.
Dans le plan de réduction des émissions, on demande au secteur des énergies fossiles d'atteindre des réductions de 31 %, alors que dans les autres secteurs, notamment les transports, l'industrie lourde, l'acier et le béton, c'est autour de 40 %. Pourquoi en demander moins à l'industrie des énergies fossiles? On ne le sait pas. D'une part, on leur envoie de l'argent et, d'autre part, on leur en demande moins. Le premier ministre justifiait cela en disant qu'on leur en demandait beaucoup, parce qu'il y aurait une augmentation de la production. Il disait que la cible de 31 % était déjà importante. Pourtant, on sait que nous n'atteindrons pas nos cibles, que nous ne les atteignons jamais.
Le secteur des hydrocarbures ne fait pas baisser son bilan d'émissions mondiales, ne serait-ce que du quart de cette réduction de 31 % actuellement. On leur demande d'atteindre des réductions de 31 %, ce qui est déjà inférieur à ce que nous demandons aux autres secteurs, et le plan actuel fait que nous n'atteindrons pas cette cible.
L'Accord de Paris est entré en vigueur il y a presque 10 ans. L'Agence internationale de l'énergie, l'AIE, et le Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat, le GIEC, ont été assez clairs quant à la voie que nous devrions emprunter.
Monsieur le ministre, ne serait-il pas temps de commencer à penser sérieusement à réduire la production de pétrole au Canada?
:
L'accord conclu au Sommet du G20 de 2009 à Pittsburgh consistait à éliminer les subventions dites inefficaces. Que considère-t-on comme inefficace? L'Organisation mondiale du commerce propose une définition lorsqu'elle parle de subventions qui sont accordées à un seul secteur et qui donnent à celui-ci un avantage comparatif, c'est-à-dire par rapport aux autres. Il s'agit ici de financement du gouvernement. Cela n'inclut pas le financement des sociétés d'État comme EDC ou la BDC, par exemple. Ce que nous nous sommes engagés à éliminer cette année, en 2024, aucun autre pays du G20 n'a pris l'engagement de l'éliminer.
Vous dites qu'on demande au secteur des énergies fossiles une réduction d'émissions moins importante que celle demandée au secteur de transports, et à d'autres également. Or vous pourrez constater que, pour chaque secteur, nous avons déterminé quelles étaient les possibilités de réduction de GES. Vous pourrez voir, pour ce qui est de la réduction des émissions, que très peu d'efforts seront demandés d'ici 2030 au secteur agricole, par exemple. En effet, nous comprenons que la mise en œuvre va prendre un certain temps. Dans cette optique, on peut dire que les efforts demandés au secteur du pétrole et du gaz sont beaucoup plus importants que ceux demandés au secteur de l'agriculture, notamment.
Vous demandez s'il ne serait pas temps de réduire la production. Je pense que le représentant d'un parti souverainiste comme le vôtre comprend très bien que l'utilisation des ressources naturelles au Canada est de compétence provinciale. En tant que gouvernement fédéral, c'est sur la pollution, le méthane, le CO2, et ainsi de suite que nous pouvons agir. Or c'est exactement ce que nous faisons en mettant en place une norme sur les carburants propres. C'est la première fois, dans l'histoire du pays, que cela se fait. On parle d'un règlement établissant une diminution de 40 % des émissions de méthane du secteur du pétrole et du gaz d'ici 2025 et d'une diminution d'au moins 75 % d'ici 2030. C'est, sur la planète, un des objectifs les plus ambitieux. Le plafond sur les émissions de gaz à effet de serre...
:
Merci, monsieur le président.
Merci, monsieur Guilbeault, d'être ici aujourd'hui pour répondre à nos questions sur la tarification de la pollution.
Nous avons vu, ces deux dernières semaines, que les changements climatiques ont un coût réel, et aucun gouvernement responsable ou parti politique ne devrait en faire fi. Nous ne sommes qu'en mai et pourtant, des milliers de Canadiens ont déjà été déplacés, et la qualité de l'air s'en ressent. Nous savons que cela a une incidence sur les coûts de la santé. Les dommages en découlant coûtent cher, cela a un coût pour notre économie.
L'Institut climatique du Canada estime, dans ses rapports sur le coût des changements climatiques, qu'ils pourraient ralentir la croissance économique d'environ 50 % et nous coûter 25 milliards de dollars d'ici 2025, et il y a des coûts qui ne sont même pas inclus dans ces estimations. Je m'interroge à ce sujet. Au lieu de nier carrément les changements climatiques, les conservateurs ont récemment changé leur fusil d'épaule et tentent maintenant de miner le système de tarification du carbone, allant même jusqu'à remettre la modélisation en question, alors que ses fondements sont pourtant bien connus maintenant. Je ne sais pas trop ce qui va ressortir de tout cela. Nous savons que des centaines de scientifiques approuvent non seulement la tarification du carbone, mais aussi le modèle.
Il est clair que le seul scénario dans lequel il est logique de s'opposer à la lutte contre les changements climatiques, c'est si l'on ne croit pas que les changements climatiques auront des coûts réels. Pourtant, les preuves sautent aux yeux. Pourriez-vous faire part au Comité des conséquences à ne pas prendre de mesures pour lutter contre les changements climatiques en mettant un prix sur la pollution?
:
Comme je l'ai dit plus tôt, nous sommes entrés dans l'ère des changements climatiques, et la plupart d'entre nous, mais pas tout le monde dans cette salle, croient que les changements climatiques constituent un enjeu très important, qui mérite toute notre attention et tous nos efforts. Ces dernières années, nous avons adopté un nombre sans précédent de mesures et avons fait des investissements jamais vus dans l'histoire de notre pays pour nous attaquer à ce problème. En fait, le Canada vient de recevoir un prix de la Climate Scorecard, qui nous a évalués et nous a donné une note de 70 % pour ce que nous faisons pour lutter contre les changements climatiques. Nous ne sommes pas parfaits, et certains sont en avance sur nous, mais avons assurément fait beaucoup de chemin par rapport à là où nous étions avant 2015.
Vous avez parlé des coûts des changements climatiques. Nous avons vu le coût d'assurance des changements climatiques passer de 400 millions de dollars par année en moyenne au Canada à environ 2 milliards de dollars. Les deux dernières années, il en a coûté aux Canadiens environ 50 % de plus que ces 2 milliards de dollars de couverture d'assurance.
Je peux peut-être faire un parallèle. Un premier ministre canadien tout à fait incroyable, Brian Mulroney, a décidé de s'attaquer de front au problème lorsqu'il a été confronté à un défi semblable: l'appauvrissement de la couche d'ozone. Imaginez si, en 1987, Brian Mulroney avait affirmé ne pas croire à l'appauvrissement de la couche d'ozone, ne pas être certain que ce soit causé par les humains, ne pas vraiment croire à la modélisation, qu'il coûterait trop cher de faire quoi que ce soit sur ce plan.
Le , qui représente la circonscription de Selkirk—Interlake—Eastman, a parlé aujourd'hui du cancer de la peau, avant la période des questions, et de ce que nous devons faire. Si nous ne nous étions pas attaqués à l'amincissement de la couche d'ozone, le cancer de la peau atteindrait des sommets au Canada et coûterait une fortune au système de santé canadien, aux Canadiens. J'espère que le Parti conservateur du Canada saura faire preuve de la même sagesse et de la même clairvoyance dans la lutte contre les changements climatiques et qu'il reconnaîtra que c'est un très gros problème, mais qu'il faut se retrousser les manches et travailler ensemble pour s'y attaquer, comme ce parti l'a fait lorsqu'il était au pouvoir en 1987 pour lutter contre l'appauvrissement de la couche d'ozone.
Personne ne parle plus de l'appauvrissement de la couche d'ozone. Lorsqu'on pose la question à des jeunes de 20, 25 ans, ils n'ont jamais entendu parler de l'appauvrissement de la couche d'ozone. Pourquoi? Parce que le problème est en grande partie résolu. La couche d'ozone se porte mieux et devrait être rétablie d'ici 2060. Imaginez si le Parti conservateur du Canada faisait la même chose pour les changements climatiques, où nous en serions en tant que pays. On ne peut qu'espérer et rêver, je suppose.
:
Merci, monsieur le président.
Monsieur le ministre, pour reprendre notre discussion, le problème de taille au Canada, c'est la production de pétrole et les subventions accordées aux énergies fossiles.
Je vous ai connu avant votre carrière en politique, et je sais que vous étiez engagé par rapport à cette question. Cependant, vous êtes dans le mauvais pays pour être ministre de l'Environnement et du Changement climatique, car vous êtes dans un pays où la production de pétrole se poursuit. Vous pouvez élaborer toutes sortes de stratégies, mais il n'en demeure pas moins que la part du secteur pétrolier et gazier, dans le bilan global d'émissions de gaz à effet de serre du Canada, est passée de 28 à 31 %, avant même l'inauguration du pipeline Trans Mountain, qui nous a d'ailleurs coûté 34 milliards de dollars. On aurait pu utiliser cette somme pour construire des logements sociaux, par exemple.
On ne parle même pas de Bay du Nord, un projet qui pourrait générer 116 millions de tonnes de gaz à effet de serre. Vous avez approuvé ce projet, monsieur le ministre.
On peut bien jouer avec des mesures et des mesurettes, mais le grand problème, c'est l'industrie pétrolière, je le rappelle. Plus tôt, on parlait de subventions directes et indirectes de 50 milliards de dollars que le Canada accorde à l'industrie pétrolière. En 2022, les cinq grandes pétrolières ont fait des profits de 220 milliards de dollars.
Comment peut-on considérer donner une cenne noire à ces gens-là? Dans un pays où on produit de plus en plus de pétrole polluant, comment peut-on réduire nos émissions de gaz à effet de serre? Comment peut-on même espérer le faire?
:
Je vais tenter de répondre à votre première question, avant de répondre à votre deuxième question.
Le plafond sur les émissions de gaz à effet de serre va nous assurer que, peu importe ce qui arrive dans le domaine de la production d'émissions de gaz à effet de serre, dans le secteur du pétrole et du gaz, les émissions, elles, vont diminuer au fil du temps.
Nous travaillons à mettre en place ce plafond, en collaboration avec d'autres ministères. Nous voulons nous assurer que le secteur du pétrole et du gaz fournit sa part d'efforts en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre, comme l'ensemble des autres secteurs de l'économie canadienne. De plus, les émissions de méthane, par exemple, ont commencé à diminuer dans le secteur du pétrole et du gaz.
Il faut en faire plus, je suis entièrement d'accord avec vous.
:
Je vous remercie. C'est la raison pour laquelle nous sommes ici aujourd'hui. Nous vous avons invité à comparaître devant le Comité pour discuter précisément de cela.
Vous avez vu, évidemment, les trois motions que le Comité a adoptées, avec plus ou moins de simplicité, juste pour obtenir les variables, les hypothèses et les données incluses ici, ainsi que le vocabulaire propre à EC‑PRO. Si vous étiez membre du Comité, et non le ministre, seriez-vous à l'aise avec les réponses que votre ministère a données au Comité au sujet de la production des documents que nous demandions?
Lorsque je vois un document qui renvoie vers un site Web ou un document qui a été rédigé par quatre personnes ne travaillant même pas pour le ministère, qui porte la mention « Ébauche », où l'on peut lire que ce n'est pas représentatif d'Environnement et Changement climatique Canada ou du gouvernement du Canada... De plus, lorsque je vois un document de trois pages qui renvoie à une pièce jointe d'un groupe de réflexion soi-disant indépendant, qui, en fin de compte, est financé par ECCC...
Honnêtement, pensez-vous que c'est suffisant pour parvenir à nos fins?
Vous pourriez répondre à toutes ces questions si vous nous transmettiez cette modélisation, comme le Comité l'a demandé, afin que nous puissions mieux comprendre comment vous arrivez à ces conclusions. N'est‑ce pas une demande raisonnable, monsieur le ministre?
:
Je vous remercie beaucoup, monsieur Longfield. C'est une question très intéressante et un sujet dont on ne parle pas assez, à mon humble avis.
À cet égard, il semble que je sois d'accord avec le nouveau chef d'un groupe sur les sables bitumineux de l'Alberta qui a déclaré, dans le cadre d'un article de CBC, qu'il voulait que M. Poilievre apporte des éclaircissements au sujet de la question de la tarification du carbone pour les industries — c'est essentiellement le titre de l'article.
Voici le premier paragraphe de cet article:
Le chef du Parti conservateur, Pierre Poilievre, doit clarifier sa position sur la tarification du carbone pour les industries, affirme le nouveau chef d'un important groupe sur les sables bitumineux qui vise la carboneutralité en matière d'émissions de l'industrie, en grande partie par la construction potentielle d'un énorme projet de capture du carbone qui s'appuie sur des crédits carbone [dérivés de la tarification du carbone].
En fait, nous pouvons citer de très grands projets qui ont été réalisés au Canada. C'est ce que disent les entreprises elles-mêmes. Vous n'avez pas à me croire sur parole. Par exemple, Dow Chemical a investi 11,5 milliards de dollars à Fort Saskatchewan, et une partie de ce financement est fondé sur la tarification du carbone. Il y a également un investissement de 4 milliards de dollars dans le port d'Argentia, à Terre-Neuve, un investissement de 1,8 milliard de dollars plus près de chez vous, c'est‑à‑dire pour Dofasco Steel, à Hamilton, ainsi qu'un investissement de 74 millions de dollars pour la mise au point de petits réacteurs modulaires en Saskatchewan. Tous ces projets sont en partie financés par la tarification du carbone. Si cette taxe était éliminée, on estime que les contribuables devraient payer entre 20 et 48 milliards de dollars pour le financement direct de ces projets.
Les conservateurs se disent favorables à la technologie. Ce sont tous des projets technologiques qui se déroulent dans différents secteurs, soit l'acier, les petits réacteurs modulaires, les économies d'énergie et le secteur des produits chimiques. Sont-ils en train de nous dire que leur stratégie technique consiste à faire payer aux contribuables canadiens un supplément de 20 milliards à 48 milliards de dollars? Grâce à la tarification du carbone, nous pouvons éviter aux Canadiens de payer ces coûts supplémentaires.
:
Je vous remercie de votre question. Encore une fois, je répondrai en premier et je demanderai ensuite à M. Hermanutz de fournir des détails supplémentaires.
Il convient probablement de commencer par décrire ce que nous avons fourni jusqu'à présent et d'essayer de préciser certains points qui ont été soulevés au cours des premières séries de questions.
Jusqu'à présent, nous avons fourni toutes les hypothèses qui sous-tendent les deux scénarios de référence, le premier avec les mesures existantes et le second avec les mesures supplémentaires. Nous avons fourni une liste complète de toutes les activités fédérales et provinciales qui mènent à ces différents scénarios de référence qui, si vous vous souvenez de la question inscrite au Feuilleton, s'intitulent Ref22 et Ref22A. Nous avons donc fourni cela et les chiffres connexes.
Pour être honnête, le modèle lui-même… Le modèle est en réalité le code. C'est le langage logiciel. Il s'agit de l'ensemble des données et, comme nous l'avons indiqué, il y a 280 000 variables. On ne pourrait pas vraiment publier ce modèle sur un site Web. Il faudrait littéralement afficher un ordinateur sur un site Web, car au bout du compte, le modèle est composé de tous ces éléments qui fonctionnent ensemble pour aboutir au résultat de la modélisation.
:
Quelle était approximativement la population du Canada au cours de l'année de référence utilisée pour chiffrer la réduction à 3 %? En fait, peut-être pourriez-vous nous dire de quelle année il s'agissait pour que je puisse vérifier moi-même. Je pense que c'est pertinent.
Lorsque je regarde la courbe et le changement de trajectoire que nous avons vu au cours des six à huit dernières années en ce qui concerne notre profil d'émissions, malgré le fait que la population du Canada a considérablement augmenté depuis le milieu des années 1990...
Il y a deux choses que je voulais vous demander, avant d'être un peu déconcerté par la réponse précédente. Premièrement, tout indique que le Comité a été obnubilé par deux considérations liées à la tarification du carbone. Il y a d'abord l'efficacité de la tarification du carbone pour réduire les émissions, puis la remise canadienne sur le carbone grâce à laquelle 8 familles sur 10 sortent indemnes, voire gagnantes, de cette tarification.
Il y a 300 économistes — plus que cela maintenant, en fait — qui ont signé une lettre battant en brèche cinq ou six arguments clés qui, il faut bien le dire, ont induit les Canadiens en erreur au cours des derniers mois dans le cadre de la campagne des conservateurs contre la tarification du carbone. Je serais curieux de savoir si vous connaissez au sein de cet écosystème des économistes qui ont signé une lettre conjointe indiquant le contraire. Très franchement, je les ai cherchés. J'ai cherché des preuves du contraire, et il ne semble pas y avoir un consortium ou même un petit groupe d'économistes qui sont prêts à laisser entendre que la tarification du carbone au Canada ne fonctionne pas. En fait, même le gars qui a gagné un prix Nobel dit que nous avons agi comme il se doit.
:
Merci, monsieur le président.
C'est dommage que je n'aie pas pu poser ma question au ministre, tantôt. On parle beaucoup de solutions. On parle de tarification du carbone. Tout comme les auteurs des articles que j'ai cités tantôt, on a constaté qu'on n'arrivait pas à réduire les émissions. On pense les réduire à l'avenir avec les mesures qu'on met en branle, mais pour le moment, les résultats ne sont pas au rendez-vous. Non seulement ils ne sont pas au rendez-vous, mais on continue de produire de plus en plus de pétrole. J'aurais donc vraiment aimé poser ma question au ministre par rapport au projet de Bay du Nord.
Comment un pays qui est l'un des seuls du G20 à n'avoir pas réussi à réduire ses émissions de gaz à effet de serre depuis 1990 peut-il se lancer dans un projet comme celui de Trans Mountain, qui émet déjà des gaz à effet de serre et qui, potentiellement, pourrait causer des déversements très nocifs pour l'environnement? Comment un tel pays peut-il se lancer dans un projet comme celui de Bay du Nord, qui pourrait générer 116 millions de tonnes de gaz à effet de serre?
Je ne sais pas ce que vous, les fonctionnaires, en pensez. Un gouvernement progressiste dit vouloir agir dans la lutte contre les changements climatiques et élabore une tarification du carbone ambitieuse. Il la fait augmenter pour essayer d'obtenir des résultats, mais parallèlement à cela, il continue d'encourager l'industrie pétrolière. Il s'agit de 116 millions de tonnes de gaz à effet de serre qu'il va falloir éliminer, parce qu'on va les produire. Ainsi, d'une main, on instaure des mesures et on investit beaucoup d'argent pour essayer de réduire les gaz à effet de serre, et de l'autre, on continue d'encourager l'industrie qui produit ces mêmes gaz à effet de serre.
Avez-vous participé aux délibérations qui ont eu lieu pour dire oui ou non au projet de Bay du Nord?
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Merci, monsieur le président.
J'aimerais reprendre là où mon collègue, M. Kram, a laissé. Je voudrais obtenir des éclaircissements sur certains des chiffres que vous avez mentionnés.
Par rapport à 2005, notre année de référence, nous avons enregistré une réduction de 19 mégatonnes en 2022, ce qui nous faisait passer à 708 mégatonnes au total. Est‑ce exact?
Vous dites que 30 % de cette réduction est attribuable aux mesures de taxation du carbone. Cependant, cette proportion de 30 % correspond à seulement 1 % de nos réductions par rapport aux niveaux de 2005, étant donné que la baisse totale atteint 3 %. Comme M. Hermanutz l'a indiqué précédemment, tous ces chiffres sont fondés sur une projection de 170 $ la tonne. Nous en sommes en fait à la moitié de ce montant, étant donné le niveau actuel du prix à payer pour polluer ou de la taxe sur le carbone.
C'est donc en fait 0,5 % de la réduction, par rapport à une diminution totale de 3 %, que nous pouvons attribuer à la taxe sur le carbone. Je suppose en outre que si nous devons faire la distinction entre la taxe sur le carbone payée directement par les consommateurs, qui ne représenterait, selon l'Institut, que de 8 à 14 % de la tarification fondée sur le rendement... Sur le total des réductions de 3 %, c'est donc bien en deçà de 1 % que l'on peut en fait attribuer à la taxe sur le carbone à la consommation.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie également mon collègue.
Mes questions iront dans le même sens que celles que j'ai posées au ministre.
Le Comité a eu de belles conversations au sujet de l'utilisation de la tarification du carbone comme outil pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Si, comme mon collègue l'a mentionné tout à l'heure, on décidait de n'utiliser que les technologies, je serais curieuse de savoir ce qui suit. J'ai fait quelques recherches et j'ai lu des rapports assez intéressants, qui ont été publiés par des organisations internationales, comme le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, et l'Organisation de coopération et de développement économiques. Dans ces rapports, on s'est penché sur le montant que le Canada devrait investir dans la technologie pour réussir à atteindre ses cibles sans utiliser la tarification du carbone. En ce qui concerne les investissements pour les technologies vertes, il est question d'un montant allant de 30 milliards à 60 milliards de dollars par année. On triplerait donc le déficit du Canada. En d'autres mots, en utilisant les investissements pour les technologies vertes au lieu de la taxe sur le carbone, on triplerait le déficit canadien.
Avec quel argent réussirait-on à faire cela? Faudrait-il augmenter l'impôt des particuliers? Je ne sais pas comment on ferait pour aller chercher cet argent. Toutefois, c'est une des façons de faire.
La plupart des pays et des grandes économies de ce monde utilisent simplement les forces du marché pour arriver à ce résultat, ce qui ne coûte rien au contribuable, qui reçoit un remboursement. Avant de choisir cette méthode, votre ministère a-t-il étudié l'option d'investir dans des technologies vertes et de tripler le déficit du Canada au lieu de s'en remettre aux forces du marché?
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Je vais me tourner un peu vers mes collègues puisqu'ils étaient au ministère lorsqu'on a réfléchi à certaines de ces choses.
Je fais remarquer que la politique consiste au bout du compte à reconnaître qu'il n'y a vraiment pas qu'un seul outil qui serait utile. La valeur de la tarification du carbone, c'est qu'elle envoie un signal aux marchés et permet de trouver des moyens efficaces d'investir dans ces technologies. Elle encourage les investissements du secteur privé dans ces technologies. Par conséquent, c'est le secteur privé qui finit par profiter de ces technologies et les payer. Il y a cet aspect et une combinaison de dépenses que nous avons engagées pour stimuler le comportement des consommateurs, par exemple, avec l'incitatif offert pour l'achat de véhicules zéro émission.
Le problème avec les véhicules zéro émission, c'est que, même si le coût total de la propriété est avantageux, il y a un choc à la caisse pour les consommateurs qui font la transition à cause de la différence de prix entre ces véhicules et les véhicules ayant un moteur à combustion interne. C'est un exemple d'endroit où il était logique de dépenser de l'argent, car cela a encouragé les consommateurs à adopter un comportement qu'il n'aurait pas envisagé dans les conditions actuelles du marché. Ce n'est certainement pas un choix entre l'établissement du prix et les dépenses liées à la technologie; c'est une combinaison des deux, et ils se renforcent l'un l'autre.
Monsieur Moffet, n'hésitez pas à ajouter quelque chose.