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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je suis très heureux d'être parmi vous aujourd'hui afin de discuter du Budget principal des dépenses 2022‑2023 d'Environnement et Changement climatique Canada, de l'Agence Parcs Canada et de l'Agence d'évaluation d'impact du Canada.
[Traduction]
Nous avons parmi nous aujourd'hui Paul Halucha, sous-ministre délégué d'Environnement et Changement climatique Canada, Ron Hallman, président et directeur général de Parcs Canada, et Terence Hubbard, président de l'Agence canadienne d'évaluation d'impact.
Je me joins à vous depuis Montréal, sur le territoire traditionnel du peuple mohawk et d'autres peuples haudenosaunee.
Les importantes responsabilités qui relèvent de mon portefeuille sont cruciales pour assurer la santé et la prospérité de notre environnement, de notre économie et de notre population. Notre réussite repose sur une collaboration directe et efficace avec les peuples autochtones. Je ne dis pas ces mots à la légère. Je crois fermement en notre relation avec les peuples autochtones.
Parallèlement, un leadership fort, une collaboration vaste et inclusive et des décisions fondées sur des preuves éclairées par les connaissances traditionnelles, et la transparence sont tous des facteurs essentiels qui nous permettront d'atteindre les objectifs ambitieux et de respecter les priorités ambitieuses que nous nous sommes fixés afin de créer un Canada plus résilient, plus équitable et plus prospère.
[Français]
Commençons par Environnement et Changement climatique Canada.
Depuis notre dernière rencontre, le ministère s'est consacré principalement à la collaboration avec les Canadiennes et les Canadiens pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et les polluants et pour s'adapter aux changements climatiques tout en protégeant et en conservant la nature.
[Traduction]
Une des avancées les plus importantes que nous avons réalisées est le Plan de réduction des émissions pour 2030: un air pur, une économie forte, que j'ai présenté avec le et le le 29 mars 2022.
Ce plan fournit une feuille de route crédible pour permettre au Canada de réduire ses émissions de 40 à 45 % sous les niveaux de 2005 d'ici 2030, et il tient compte des commentaires recueillis auprès des provinces et territoires, des peuples autochtones, du Groupe consultatif pour la carboneutralité, des intervenants et des plus de 28 000 Canadiens intéressés.
Nous avons également poursuivi nos travaux visant à garder nos eaux saines et propres, à renforcer la protection de l'environnement et à offrir des renseignements météorologiques et environnementaux pour aider les Canadiens à prendre des décisions éclairées sur leur santé et leur sécurité.
[Français]
Tout cet important travail se reflète dans le Budget principal des dépenses 2022‑2023 du ministère, qui représente des dépenses totales d'environ 2 milliards de dollars. Il s'agit d'une augmentation nette de près de 270 millions de dollars par rapport aux dépenses totales du budget principal des dépenses de l'exercice précédent.
Les principales demandes comprennent plus de 478 millions de dollars pour agir sur la croissance propre et le changement climatique. Cela comprend plus de 20,5 millions de dollars en subventions et plus de 332 millions de dollars en contributions.
[Traduction]
Ces chiffres comprennent des montants de 2,5 millions de dollars en subventions et de plus de 291 millions de dollars en contributions pour soutenir le Fonds pour une économie à faibles émissions de carbone, qui soutient des projets contribuant à réduire les émissions de gaz à effet de serre du Canada. Par ailleurs, des sommes de plus de 10 millions de dollars en subventions et de 16 millions de dollars en contributions sont prévues pour soutenir le programme de financement international de la lutte contre les changements climatiques du Canada. Ce financement aide les pays en développement à effectuer une transition vers des économies durables, à faibles émissions de carbone et respectueuses de la nature.
[Français]
Comme vous le savez, la nature et le climat sont inextricablement liés. C'est pourquoi nous avons fixé l'objectif de conserver un quart des terres, des eaux intérieures et des océans d'ici 2025 et d'en conserver 30 % de chacun d'ici 2030.
C'est pourquoi ces estimations incluent également plus de 609 millions de dollars pour conserver la nature, dont près de 76 millions de dollars en contributions et 289 millions de dollars en contributions pour soutenir le Fonds de la nature du Canada.
[Traduction]
En outre, monsieur le président, plus de 379 millions de dollars sont consacrés à la prévention et à la gestion de la pollution. De ce montant, des contributions de plus de 27 millions de dollars sont prévues pour soutenir certaines initiatives, comme le Plan d'action des Grands Lacs, et la mobilisation des partenaires autochtones en vue de la création de l'agence canadienne de l'eau.
Par ailleurs, la pollution par le plastique demeure une priorité. Les consultations publiques sur le projet de règlement interdisant certains plastiques à usage unique ont pris fin en mars, et je m'attends à ce que le règlement entre en vigueur bientôt. De plus, monsieur le président, une somme de près de 282 millions de dollars est affectée aux prévisions des conditions météorologiques et environnementales, à laquelle s'ajoutent plus de 219 millions de dollars pour les services internes.
[Français]
Tournons-nous maintenant vers l'Agence Parcs Canada.
L'Agence est chargée de protéger le patrimoine naturel et culturel du Canada et d'en présenter des exemples d'importance nationale. Elle partage les histoires de ces lieux précieux et travaille avec les communautés autochtones pour leur offrir des occasions de faire connaître leurs histoires, leurs cultures et leurs contributions.
Le Budget principal des dépenses 2022‑2023 de Parcs Canada est présentement de 988 millions de dollars. Cela représente une diminution de 140,5 millions de dollars comparativement à l'année dernière, principalement en raison de la réduction du financement à durée limitée pour les projets d'infrastructure dans les lieux administrés par Parcs Canada.
Cela étant, l'Agence élabore un plan à long terme pour la gestion et la durabilité de ses infrastructures. Le financement prévu dans le budget principal des dépenses aide Parcs Canada à réaliser son important travail dans 171 lieux historiques nationaux, 47 parcs nationaux, cinq ires marines nationales de conservation et un parc urbain national.
Il appuie également l'engagement de Parcs Canada à l'égard d'un réseau de lieux patrimoniaux nationaux qui reconnaît et honore les contributions historiques et contemporaines des peuples autochtones, de leurs histoires et de leurs cultures, ainsi que les relations particulières que les Autochtones entretiennent avec la terre et les eaux ancestrales.
[Traduction]
Les fonds soutiendront également le travail que Parcs Canada réalise avec ses partenaires afin d'envisager la création de nouveaux parcs nationaux, de nouvelles aires marines nationales de conservation et de nouveaux paysages culturels, ainsi que la création ou l'agrandissement de parcs urbains et de corridors écologiques. Ces importantes mesures contribueront à l'engagement du Canada dont je parlais précédemment, qui vise à protéger et à conserver le quart des terres, des eaux intérieures et des océans au Canada d'ici 2025 et à en protéger 30 % d'ici 2030.
Des hausses de fonds visent à soutenir un certain nombre de priorités, comme l'initiative du Patrimoine naturel bonifié pour répondre à la crise de la biodiversité et aux pressions en faveur d'un rétablissement durable et du bien-être des Canadiens; la création et la gestion de zones de protection marine pour appuyer les nouvelles cibles de conservation marine du Canada; le renforcement des mesures de prévention, de la résilience et de la capacité d'intervention lors de feux de forêt dans les aires protégées administrées par Parcs Canada; le plan d'action pour le site du patrimoine mondial du parc national Wood Buffalo, et notamment le renforcement de la gestion du parc en collaboration avec les partenaires autochtones et la lutte contre les menaces imminentes pour le bison des bois au parc national Wood Buffalo.
Des fonds sont également prévus pour une entente sur les répercussions et les avantages pour les Inuits pour le lieu historique national des Épaves-du-HMS Erebus et du HMS Terror, et la réalisation de progrès dans les travaux archéologiques et de conservation des épaves. Des négociations auront lieu avec les peuples autochtones pour mettre en œuvre les droits et faire progresser la réconciliation, tout en réduisant les risques de litiges, en établissant des partenariats et en faisant avancer les priorités mutuelles.
Une aide supplémentaire est prévue pour les jeunes par le truchement de la Stratégie emploi et compétences jeunesse et une campagne promotionnelle nationale visant à accroître la protection des lieux patrimoniaux du Canada et la fréquentation des lieux administrés par Parcs Canada, afin de soutenir une relance sécuritaire et durable du tourisme.
[Français]
Tournons-nous vers l'Agence d'évaluation d'impact du Canada, qui est chargée de mener des évaluations d'impact en vertu de la Loi sur l'évaluation d'impact, qui est entrée en vigueur en août 2019.
L'Agence continue d'effectuer des évaluations de projets en vertu de l'ancienne Loi canadienne sur l'évaluation environnementale de 2012. Son budget principal des dépenses pour 2022‑2023 totalise 80 millions de dollars. Cela représente une légère augmentation de 1 million de dollars par rapport à l'année dernière. Cette augmentation est principalement due à une augmentation des fonds de fonctionnement et à une augmentation d'un vote statutaire de programmes d'avantages sociaux.
Ce financement soutient la prestation continue d'évaluation de haute qualité par l'Agence pour appuyer les décisions du gouvernement sur des grands projets partout au pays. Cela garantit que l'Agence peut fournir ce que la Loi sur l'évaluation d'impact exige, c'est-à-dire des évaluations complètes, rigoureuses et opportunes qui examinent les effets positifs et négatifs sur l'environnement, l'économie, la société, la santé et l'égalité des sexes des projets désignés.
Il verra également à ce que les évaluations soient fondées sur la science et les connaissances autochtones, protègent notre riche environnement naturel, respectent les droits des peuples autochtones et soutiennent notre secteur des ressources naturelles.
De plus, il soutiendra des consultations publiques et autochtones significatives, y compris d'importants programmes de financement du renforcement des capacités des participants et des autochtones.
Cette année marque la dernière année du budget quinquennal de 258,6 millions de dollars initialement alloué à l'Agence nouvellement créée. Le budget de 2022 s'engage à tenir compte des nouveaux besoins de financement de l'Agence et des autres ministères concernés dans le contexte de la mise à jour économique et financière de l'automne 2022.
Monsieur le président, je vais m'arrêter ici en souhaitant que ce sommaire donne un aperçu du Budget principal des dépenses 2022‑2023.
Je serai heureux de répondre aux questions des membres du Comité.
Merci beaucoup.
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Je suis en profond désaccord sur vos deux affirmations.
D'abord, ilfaut prendre le temps de lire le rapport de l'Agence internationale de l'énergie, présenté juste avant la Conférence de Glasgow, ou encore le rapport du GIEC.
Ces deux organisations internationales — on peut considérer qu'elles sont formées de sommités — affirment que, dans un scénario de limitation du réchauffement climatique à tout au plus 1,5 degré Celsius, nous consommerons, sur la planète, en 2050, entre 25 millions et 35 millions de barils de pétrole par jour.
Il s'agit d'une forte diminution comparativement à aujourd'hui, où nous en consommons environ 100 millions. Il va donc y avoir beaucoup moins de pétrole. Selon ces deux agences, le pétrole que nous utiliserons à cette époque ne sera plus sous forme de commodités, mais sous forme de produits dérivés. On pense notamment aux solvants ou à la production de l'asphalte, entre autres. On va continuer à utiliser le pétrole, même dans le scénario où l'on tente de limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré Celsius. Monsieur Simard, vous savez comme moi qu'un pétrole à plus faible empreinte carbone n'est pas un mythe ou une invention.
Au moment où j'autorisais le projet de Bay du Nord, je m'adressais à une entreprise du secteur des sables bitumineux en lui disant qu'un projet qui fait que l'on émet 10 fois plus d'émissions de gaz à effet de serre par baril, peu importe comment vous voulez le calculer, n'aurait pas été acceptable dans le contexte du plan canadien.
Si vous croyez que le fait d'émettre 10 fois plus de gaz à effet de serre ne fait aucune différence sur le plan de l'atmosphère, alors nous ne sommes pas sur la même page.
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Merci beaucoup, monsieur Duguid.
Vous avez raison. Le Fonds pour une économie à faibles émissions de carbone, ou FEFEC, appuie des projets qui contribuent à réduire les émissions de gaz à effet de serre du Canada, à générer une croissance écologique, à bâtir des collectivités résilientes et à créer de bons emplois pour les Canadiens. Ces projets sont essentiels au moment où le Canada poursuit l'établissement d'une économie durable à zéro émission nette d'ici 2050.
Le Fonds est un élément important du Cadre pancanadien sur la croissance propre et les changements climatiques, ainsi que du plan climatique renforcé du Canada, c'est‑à‑dire un environnement sain et une économie saine.
Le FEFEC comporte deux enveloppes. La première est le Fonds du leadership pour une économie à faibles émissions de carbone, qui fournit de l'argent aux provinces et aux territoires qui ont adopté le cadre afin qu'ils puissent désigner des projets de réduction des émissions à financer.
La deuxième est le Défi pour une économie à faibles émissions de carbone, qui fournit de l'argent à un large éventail de bénéficiaires, dont des provinces, des territoires, des entreprises, des municipalités et des collectivités et organisations autochtones. Les demandeurs retenus mettront à profit l'ingéniosité de partout au pays pour réduire les émissions et générer une croissance propre à l'appui du cadre du plan climatique renforcé du Canada.
Je vous remercie de me permettre de revenir sur certains des commentaires qui ont été formulés. Pas plus tard qu'hier, je parlais au vice-chancelier de l'Allemagne, le ministre Habeck, qui m'a dit en termes non équivoques que, malgré les défis auxquels son pays fait face en ce moment, le gouvernement est fermement résolu à poursuivre la lutte contre les changements climatiques et à accélérer la transition de l'Allemagne vers une économie à faibles émissions de carbone.
C'est exactement le type de partenariat que les Allemands cherchent à établir avec le Canada. De fait, le chancelier et le vice-chancelier seront au Canada l'été prochain pour parler de certaines des possibilités qui se présenteront au cours des mois et des années à venir.
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Merci beaucoup, monsieur Weiler.
Vous avez raison. Notre gouvernement a pris des engagements historiques en investissant dans la conservation de la nature. Dans le budget de 2021, nous avons inclus 2,3 milliards de dollars pour respecter notre engagement de protéger 25 % de nos terres et de nos océans d'ici 2025, en nous appuyant sur l'investissement historique de 1,3 milliard de dollars dans le budget de 2018.
Depuis 2015, environ 290 000 kilomètres carrés de terres ont été protégés, soit une superficie de plus de la moitié de celle du Manitoba. Parmi les endroits nouvellement protégés depuis 2018 figure la réserve de parc national Thaidene Nene, qui est une zone entièrement désignée avec des mesures de protection et de conservation autochtones. Il s'agit du transfert de plus de 800 kilomètres carrés de prairies indigènes de la Saskatchewan à Environnement Canada, et cette zone sera gérée comme une aire de conservation.
De plus, le gouvernement du Canada cherche aussi à établir des partenariats privé-public pour atteindre, protéger et conserver les objectifs dans les diverses aires de conservation. Lancé en 2019 grâce à un investissement de 100 millions de dollars du gouvernement du Canada, le Programme de conservation du patrimoine naturel, qui est un programme de quatre ans administré par Conservation de la nature Canada, avec des contributions de partenaires tels que Canards Illimités Canada et les fiducies foncières du pays, soutient la protection des terres privées à forte valeur en matière de biodiversité aux fins de conservation. Le gouvernement s'est engagé à protéger 25 % de nos terres et de nos océans d'ici 2025, et à atteindre les 30 % d'ici 2030.
Je précise qu'avant notre arrivée au pouvoir en 2015, le gouvernement précédent n'avait protégé que 2 % de nos océans. Depuis 2015, nous avons fait passer ce chiffre à plus de 14 %. Nous avons fait d'énormes progrès pour atteindre nos engagements de 2025, mais nous savons pertinemment qu'il reste encore beaucoup à faire.
Je tiens à remercier les témoins d'avoir été des nôtres une fois de plus. Nous espérons vous revoir souvent à l'avenir, alors merci.
Les membres du Comité doivent maintenant mettre aux voix le budget des dépenses. Je vais présenter chaque crédit, un à la fois, et poser la question de savoir si le crédit est adopté, moins les sommes votées au titre des crédits provisoires.
MINISTÈRE DE L'ENVIRONNEMENT
ç
Crédit 1—Dépenses de fonctionnement..........969 250 762 $
(Le crédit 1 est adopté avec dissidence.)
MINISTÈRE DE L'ENVIRONNEMENT
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Crédit 5—Dépenses d'immobilisations.......... 120 490 444 $
(Le crédit 5 est adopté avec dissidence.)
MINISTÈRE DE L'ENVIRONNEMENT
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Crédit 10—Subventions et contributions.......... 770 281 713 $
(Le crédit 10 est adopté avec dissidence.)
AGENCE D'ÉVALUATION D'IMPACT DU CANADA
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Crédit 1—Dépenses de fonctionnement 52 587 500 $
(Le crédit 1 est adopté avec dissidence.)
AGENCE D'ÉVALUATION D'IMPACT DU CANADA
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Crédit 5—Subventions et contribution......21 453 903 $
(Le crédit 5 est adopté avec dissidence.)
ç
Crédit 1—Dépenses de fonctionnement, subventions et contributions...622 094 141 $
(Le crédit 1 est adopté avec dissidence.)
ç
Crédit 5—Dépenses d'immobilisations....... 138 130 184 $
(Le crédit 5 est adopté avec dissidence.)
ç
Crédit 10—Paiements au Compte des nouveaux parcs et lieux historiques........21 258 071 $
(Le crédit 10 est adopté avec dissidence.)
Le président: Est‑ce que tout est beau, monsieur le greffier?
Très bien.
Je remercie les députés d'avoir participé à cette discussion intéressante. Nous nous reverrons jeudi pour la dernière réunion — si je ne me trompe pas — de notre étude sur les combustibles fossiles. Nous recevrons des représentants du ministère de l'Environnement et du ministère des Finances.
La séance est levée.