:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je souhaite la bienvenue à tous les nouveaux membres du Comité, particulièrement à Mme la députée de , une députée du Québec; je le mentionne par régionalisme de bon aloi.
Je vous salue donc, madame Chatel, et vous souhaite la bienvenue à ce comité. Vous verrez que, généralement, nous travaillons très bien ensemble.
En ce qui concerne l'invitation à voyager, Montréal est à une heure et demie ou deux heures de route d'ici. On peut s'y rendre par train ou par autobus. Ce n'est donc pas vraiment un problème, je crois, pour nos collègues de la Colombie‑Britannique ou d'ailleurs. Bien entendu, pour nous, les Québécois, aller à Montréal n'est pas un problème.
Maintenant, je tiens juste à dire que nous tenons absolument, si d'aventure le Comité en décide ainsi, à aller sur les lieux du déversement de pétrole survenu dans le Nord de l'Alberta. Nous en avions beaucoup parlé au printemps dernier. Nous avions l'ambition d'y aller et d'en profiter en même temps pour voyager partout au Canada, mais, après réflexion, je me dis que c'était peut-être un peu trop ambitieux de notre part.
Quoi qu'il en soit, j'aimerais simplement m'assurer que ce voyage à Montréal ne nuira pas à nos chances d'obtenir du financement afin d'aller là où a eu lieu le déversement et de rencontrer la communauté autochtone sur place. C'est très important pour nous de le faire, par respect pour les gens qui ont souffert de cette situation et afin de vivre la même réalité qu'eux.
Nous comprenons que les vols dans cette région ne sont pas très fréquents. Nous en sommes tout à fait conscients. Cela dit, un de nos rôles de députés est justement d'aller voir comment les gens d'un bout à l'autre du Canada vivent leur réalité quotidienne. Même si, d'aventure, beaucoup de vols étaient nécessaires pour nous rendre sur place et que cela engendrait des frais, même si je suis un conservateur vraiment très prononcé sur le plan fiscal, que j'estime que chaque dépense est suspecte et qu'il n'y a pas de petites économies, je crois que, dans le cas présent, ce serait notre rôle, notre devoir et notre responsabilité de le faire. Nous devons nous déplacer là où les problèmes surviennent et rencontrer directement les Canadiens qui vivent des situations problématiques comme celle du printemps dernier.
Je veux juste m'assurer que cet épisode à Montréal, bien qu'il s'annonce fort intéressant, ne minera pas notre capacité budgétaire à nous rendre en Alberta plus tard pour aller constater sur place les répercussions que ce déversement de pétrole survenu il y a quelques mois a eues sur les communautés autochtones.
Merci.
:
Je crois que c'est le consensus que nous devons atteindre et obtenir aussi. Je tiens quand même à relever deux choses.
Tout à l'heure, monsieur le président, vous avez dit que, selon votre expérience et votre pif, la facture très élevée pour l'ensemble des voyages prévus n'était pas nécessairement la raison pour laquelle notre demande avait été refusée. Vous avez beaucoup plus d'expérience que moi ici, à la Chambre des communes, et dans le milieu politique. J'avoue toutefois que, dans ce cas-ci, je serais un peu surpris et déçu si, par malheur, le comité ne voulait pas que nous allions là-bas. Nous en avons beaucoup parlé ici. C'est un dossier qui nous a tous interpellés. Nous nous souvenons tous du témoignage du grand chef et des représentants des communautés autochtones qui sont venus ici. Nous souhaitions tous aller les voir pour comprendre comment ils avaient vécu cela. C'est bien beau, les conversations que nous avons ici, à la Chambre, et sur Zoom, mais il n'y a rien comme aller sur place pour rencontrer les gens et vivre leur réalité quotidienne, notamment quand vient le temps de se déplacer.
Voilà ma première observation.
Maintenant, j'aimerais revenir sur ce qu'a dit M. van Koeverden. Je tiens d'ailleurs à le féliciter pour son français. Je le remercie sincèrement.
[Traduction]
Je veux simplement faire valoir que, en tant que Comité de l'environnement, nous devons donner l'exemple dans nos déplacements. Je suis entièrement d'accord avec vous, et c'est parfois ce que je pense lorsque je vois les gens voyager partout dans le monde, mais je pense aussi que cela fait partie du travail, surtout dans ce dossier. Le déversement de pétrole qui s'est produit a causé des torts directs à ces gens. Cela fait partie de notre travail de nous en occuper.
Soit dit en passant, je n'aime pas prendre l'avion. J'adore les avions. J'adore l'histoire des avions, mais je n'aime pas prendre l'avion. Plus que jamais, je dirais que, comme beaucoup de gens, je suis très préoccupé par notre empreinte environnementale lorsque nous voyageons. Par contre, si je voyage, ce sera très efficace, et cela fait partie de mon travail. Je ne pense pas avoir voyagé... Je pense que j'ai voyagé juste avant la pandémie, peut-être un ou deux vols, mais rien de plus. Ce n'est pas parce que je suis radin, mais parce que je fais de plus en plus attention à cet aspect, comme tout le monde.
S'il y a un voyage que nous devrions faire, cela fait partie de notre travail. N'oublions pas que lorsque c'est utile ou important, il n'y a pas de problème.
:
À l'heure actuelle, le libellé de la motion ne me semble pas logique, et je pense que cela fait partie de ce que Mme Taylor Roy... On y lit que le ministre de l'Énergie et des Minéraux de l'Alberta possède des entreprises. Aucune des entreprises ne lui appartient. Cela n'a aucun sens.
De plus, en examinant la transcription du débat au Comité — la partie qui était publique —, on constate que ce n'est pas le bon ministre. Je comprends qu'on s'inquiétait de la pause qui a été décidée au sujet du développement des énergies renouvelables, mais ce n'est pas le bon ministre. Ce n'est même pas lui qui est responsable.
En fait, j'ai le décret qui a été adopté, et il s'agit du ministre Nathan Neudorf. C'est lui qui est responsable de l'AUC, l'Alberta Utilities Commission. C'est ce ministre qui est responsable.
Il y a une explication. Je vais en lire une partie aux fins du compte rendu parce que je veux m'assurer que tout le monde comprend pourquoi il faut supprimer ce passage et pourquoi il serait préférable d'inviter quelqu'un d'autre, parce qu'à l'heure actuelle, cette motion ne tient tout simplement pas debout.
Ces propos ont été tenus par le lieutenant-gouverneur en conseil de la province de l'Alberta. Encore une fois, c'était en août 2023. Cela a été recommandé par le ministre de l'Abordabilité et des Services publics, le ministre Nathan Neudorf. Voici le décret en question, qui:
a) ordonne à l'Alberta Utilities Commission d'enquêter et de faire rapport au ministre de l'Abordabilité et des Services publics au sujet du développement et de l'exploitation économiques, ordonnés et efficaces, dans l'intérêt public, de la production d'électricité en Alberta; conformément au mandat inscrit dans l'annexe ci-jointe,
b) détermine que l'Alberta Utilities Commission a le même pouvoir d'ordonner par qui et à qui ses frais et autres coûts de l'enquête décrite à l'alinéa a) doivent être payés qu'en ce qui concerne ses audiences et autres instances.
Lorsque la pause a été annoncée, le ministre Nathan Neudorf a ensuite demandé à l'AUC de tenir des audiences. Une enquête est en cours.
Il y a un long préambule, mais je ne vais pas le lire pour le compte rendu, alors ne vous inquiétez pas. Cela a piqué ma curiosité. C'est pourquoi je siège aujourd'hui à un Comité auquel je ne siège pas habituellement.
[Français]
Si jamais on cherche la chicane, alors là je vais le lire.
[Traduction]
Le mandat de l'Alberta Utilities Commission est le suivant:
L'AUC fait enquête sur les questions suivantes aux fins de la collecte et de la communication de renseignements au gouvernement:
a. Considérations relatives à l'aménagement de centrales électriques sur des types ou des catégories particuliers de terres agricoles ou autres;
b. Considérations relatives à l'impact du développement de centrales électriques sur les paysages vierges de l'Alberta;
c. Considérations relatives à la mise en œuvre des exigences obligatoires en matière de sécurité de la remise en état des centrales électriques;
d. Considérations relatives à l'aménagement de centrales électriques sur des terres détenues par la Couronne du chef de l'Alberta;
e. Considérations relatives à l'impact de la croissance continue des énergies renouvelables à la fois sur l'offre de production et la fiabilité du réseau électrique.
On ajoute : « Dans le cadre de l'enquête, l'AUC doit entendre les parties intéressées. » On précise ensuite que, d'ici le 29 mars 2024, la Commission doit présenter un rapport, donc ce n'est pas un arrêt des activités, mais bien une simple pause.
:
C'est la première partie. Il y a erreur sur la personne. Je pense que l'intention initiale était de parler de cette partie. Il y a toute une loi sur l'électricité renouvelable en Alberta. Les cibles sont fixées par la loi. Il n'y a pas moyen d'y échapper, et la loi n'a pas été modifiée parce que l'assemblée ne s'est pas réunie. C'est la loi. Tout est là. Elle a été adoptée par l'Assemblée législative de l'Alberta. Il n'y a aucune exigence.
Il y a en fait trois points à considérer. Le ministre en est le propriétaire. Vous ne convoquez pas la bonne personne devant le Comité. Je ne comprends pas non plus pourquoi vous n'avez qu'un PDG d'une société pétrolière et gazière. Vous devriez tous les inviter. C'est, je crois, ce qu'a fait le Comité des ressources naturelles. Je crois qu'il s'agissait en fait d'un amendement du parti ministériel visant à inviter d'autres dirigeants du secteur de l'énergie également, mais je ne comprends pas pourquoi vous ne convoquez pas Gibson, Tourmaline et Imperial — surtout Imperial, parce que leur siège social se trouve dans ma circonscription. Vous devriez les inviter à comparaître devant le Comité. Vous faites double emploi avec le travail du Comité des ressources naturelles, mais je laisserai au parti ministériel et à ses alliés le soin de déterminer s'il s'agit d'une bonne façon d'utiliser les ressources des différents comités parlementaires.
À l'heure actuelle, cela n'a tout simplement pas de sens. Les objectifs de carboneutralité de l'Alberta sont inscrits dans la loi. Ils sont fixés à 2050, et ils doivent être respectés parce qu'ils sont inscrits dans la loi. En fait, l'Alberta aura déclassé toutes ses centrales au charbon d'ici l'an prochain, soit six ou sept ans plus tôt que prévu. C'est ce qui se passe. Nous décarbonons tout le réseau électrique.
Je vous rappelle également que tout ce que je lis dans ce décret est de compétence provinciale exclusive. C'est une compétence exclusive. Cela n'a rien à voir avec une autre province ou avec le gouvernement fédéral. Les provinces — et j'espère que mes collègues du Bloc le comprendront — sont des ordres de gouvernement égaux. Mon gouvernement en Alberta ne doit rien à personne ici. Il n'a pas à expliquer pourquoi il est déterminé à faire quelque chose qui relève exclusivement de sa compétence provinciale. Je voulais simplement le mentionner. Je sais que les Québécois comprendront parfaitement ce que j'essaie de dire.
Dans le cas de notre province, nous sommes bien en avance sur tout le monde pour ce qui est des mégawatts d'énergie propre. Je crois que 75 % des investissements effectués en 2022 par des entreprises privées ont été faits en Alberta, et cela figure au compte rendu. C'est de l'information accessible au public, alors nous donnons l'exemple. Nous avons des cibles selon lesquelles 15 % de notre énergie doit être renouvelable d'ici 2022. Encore une fois, c'est dans la loi. On dit 15 %. Je pense que nous en sommes à 17 ou 18 %, selon l'exploitant de nos systèmes. Nous sommes censés atteindre 20 % d'ici 2025 et 26 % d'ici 2028.
Ce décret a été rendu nécessaire de la part de ce ministre en particulier parce que les objectifs sont fixés par la loi. C'est pourquoi essayer de supprimer le passage et de rendre le texte plus générique par rapport aux plans et aux cibles environnementaux... Les plans ne sont pas suffisants. Il faut des cibles. De cette façon, ils peuvent expliquer la loi et le cadre législatif, si c'est ce que souhaite le Comité.
Encore une fois, on trouve en ligne de longs documents accessibles au public qui expliquent pourquoi cela se fait. C'est pour qu'ils puissent atteindre ces objectifs. À l'heure actuelle, d'importants investissements sont faits sur les terres agricoles. Quelque 16 000 hectares de terres agricoles vierges seront transformés en centrales électriques. C'est un problème dans les municipalités rurales. Les municipalités rurales de l'Alberta ont soulevé ce problème à maintes reprises au cours des derniers mois, et ce sont elles qui mènent la charge en demandant un examen, parce qu'elles veulent s'assurer que les agriculteurs, les producteurs et les éleveurs reçoivent des paiements équitables. Elles veulent aussi s'assurer que...
Elles se battent depuis longtemps pour s'assurer que les sociétés pétrolières et gazières traitent les droits d'exploitation du sous-sol et l'accès au sous-sol de façon juste et équitable. Ce n'est pas ce qui se passe actuellement parce que les règles sont différentes pour ces deux secteurs. Auparavant, il y avait des agriculteurs qui se battaient contre les sociétés pétrolières et gazières au sujet du genre de routes nivelées qu'elles pourraient installer sur leurs propriétés pour accéder à un puits. Maintenant, ces types de routes reviennent pour le développement de l'énergie propre, et les mêmes luttes se répètent, parce que les règles sont différentes, et c'est pourquoi ce décret a été jugé nécessaire par le gouvernement provincial.
Encore une fois, c'est une règle provinciale. Je pense que cet amendement est infiniment raisonnable. Comme je l'ai dit, un organisme de réglementation provincial — public — mène actuellement une enquête et fera rapport d'ici la fin mars. C'est pourquoi je pense que cet amendement est nécessaire. Je crois qu'il mettra de l'ordre dans cette motion et qu'il l'améliorera considérablement dans sa forme actuelle.
J'aimerais proposer d'autres amendements par la suite.
:
Je pense que M. Kmiec a très bien mis le doigt sur le problème qui nous touche tous directement.
Dans un premier temps, le Comité permanent des ressources naturelles procède exactement au même examen. C'est donc doubler ce que l'on fait actuellement.
Par ailleurs, nous, les conservateurs, sommes rigoureusement attentifs aux champs de compétence. Je pense que le fédéral doit déjà s'occuper de suffisamment de choses sans vouloir s'inviter dans les territoires de responsabilité provinciale. Dans le cas présent, il est clair, net et précis que c'est en lien direct avec les compétences provinciales. Comme Québécois, j'ai beaucoup de misère à accepter cela. Je sais que j'ai beaucoup de collègues albertains qui ont aussi cette même fibre nationaliste à l'égard de leur province. C'est très bien ainsi, car c'est ce qui fait la beauté de notre pays. Par contre, lorsqu'on respecte les champs de compétence des provinces, vouloir empiéter sur cela ne sert pas l'intérêt national ou l'intérêt des Canadiens.
Personnellement, je trouve très dommage de voir que, dans plusieurs cas au cours des huit dernières années, le gouvernement fédéral s'est invité dans les champs de compétence provinciale. Par exemple, le gouvernement fédéral s'est donné le droit de veto en ce qui concerne les projets hydroélectriques du Québec. Malheureusement, le Bloc québécois a voté en faveur de cela. Le fédéral s'est également donné le droit d'imposer le prix du carbone, même dans les provinces ayant leur propre système, comme le Québec, qui a la bourse du carbone. Malheureusement, le Bloc québécois est d'accord sur cela. Évidemment, je ne parle pas de la taxe libérale 2.0, qui est imposée d'un océan à l'autre et sur laquelle le Bloc québécois est d'accord.
Par contre, on doit s'inspirer des provinces. Quand les provinces agissent de façon intelligente, ordonnée et coordonnée pour développer leur potentiel énergétique, cela peut en effet servir d'inspiration, particulièrement pour les ressources renouvelables et pour l'environnement.
On se souvient tous que, dans les années 1940 et 1950, le gouvernement du Québec a pris des mesures très proactives en faveur du développement des ressources hydroélectriques au Québec. Il a entre autres triplé la puissance de la centrale de Beauharnois. Il a également créé en plein milieu de la forêt les deux grandes centrales Bersimis‑1 et Bersimis‑2, en 1953 et en 1956. De plus, il a fait l'évaluation du potentiel énergétique exceptionnel de la rivière aux Outardes et de la rivière Manicouagan, dans les années 1950, pour donner le feu vert à cette énergie verte dès 1958. Enfin, il a donné le coup de départ pour la centrale de Carillon. Dans les années 1940 et 1950, au Québec, il s'est donc fait de grandes avancées en matière d'hydroélectricité et d'énergie verte. Aujourd'hui, cela profite non seulement au Québec, mais à tout le Canada. D'ailleurs, ce n'est pas pour rien que le chef du gouvernement québécois était à l'ONU, à New York, hier et avant-hier.
Je rappelle que d'autres provinces ont aussi été à l'avant-garde en matière d'environnement, ce que plusieurs semblent oublier.
Quelqu'un peut-il me dire quelle a été la première province à avoir un ministre de l'Environnement? C'était en 1971. Il s'agit de l'Alberta.
Quelqu'un peut-il me dire quelle est la première province qui a imposé aux grands émetteurs un prix sur les émissions de carbone? C'est l'Alberta.
Quelqu'un peut-il me dire quelle est la première province qui a instauré un processus rigoureux d'évaluation environnementale des grands projets? C'est l'Alberta.
Quelqu'un peut-il me dire dans quelle province on retrouve les plus grands développements d'énergie solaire et d'énergie éolienne? C'est en Alberta.
Monsieur le président, on ne peut pas nier...
:
Merci, monsieur le président.
Avec tout le respect que je dois à M. Kmiec, mon ami et collègue, je crois que nous devons respecter toutes les compétences provinciales. Toutefois, dans ce cas‑ci, la première ministre Smith juge qu'il ne s'agit pas d'une compétence entièrement provinciale. Elle a expliqué l'imposition d'un moratoire sur les projets d'énergie renouvelable... elle a expliqué qu'entre autres raisons, le gouvernement fédéral empêche la création de sources d'énergie d'appoint pour les énergies renouvelables comme le gaz naturel. Cependant, le gaz naturel n'est pas une énergie renouvelable.
Je crois qu'il a remarqué que vous avez levé la main.
Le gouvernement fédéral joue aussi un rôle à cet égard. Si elle préfère développer le gaz naturel aux énergies éolienne, solaire, hydroélectrique et nucléaire, elle peut le faire, bien sûr, mais comme ma collègue vient de le souligner, les émissions ne s'arrêtent pas aux frontières provinciales. En 2005, l'Ontario exploitait cinq centrales au charbon et au coke. Un gouvernement libéral a fait campagne en promettant de les fermer. En 2006, l'Ontario a subi 80 jours de smog, mais depuis, il y en a eu moins de quatre, parce que nous n'avons plus de centrales au charbon.
Vous avez dit que l'Alberta est un chef de file en matière d'énergie renouvelable. C'est exact, mais c'est à cause de son progrès et non en raison de sa position. C'est à cause de son taux d'accélération, mais pas de sa position actuelle. L'Alberta produit de l'électricité, mais les 90 % de son réseau se composent actuellement de centrales qui fonctionnent au charbon et au coke. Alors l'Alberta progresse bien. Elle vise à se débarrasser du charbon et du coke d'ici au printemps prochain. Cependant à l'heure actuelle, les 90 % de son réseau électrique dépendent du charbon et du coke.
C'est un objectif ambitieux, et je l'admire. Malheureusement, ce moratoire sur les nouveaux projets d'énergie renouvelable va étouffer cet objectif. Je tiens à protéger la santé respiratoire des Albertains. Je tiens à réduire la quantité de réseaux énergétiques au Canada qui sont alimentés au charbon et au coke. L'Ontario a fait un effort énorme pour s'en débarrasser. Aujourd'hui, le gaz naturel de l'Ontario est la seule source d'énergie non renouvelable qui alimente le réseau, et il n'en dépend qu'à 70 %. Le Québec est de loin la meilleure province au pays, car elle dépend à 94 % de l'hydroélectricité et seulement à 6 % d'autres sources. L'Ontario utilise surtout le nucléaire. L'Ontario, la Colombie‑Britannique et le Québec sont des chefs de file dans ce domaine en raison de leur position et non en raison de leur taux d'accélération...
Une voix: [Inaudible]
M. Adam van Koeverden: Oui.
:
Merci, monsieur le président.
Je ne suis pas d'accord avec cela, parce que très évidemment, une seule phrase tirée de la déclaration de la première ministre ne prouve rien. Le secrétaire parlementaire a tort. La première ministre a dit très clairement qu'elle trouve que les tentatives du gouvernement fédéral de légiférer sur les services publics et sur les cibles de notre province sont inconstitutionnelles. Elles sont inconstitutionnelles, et elles le demeureront toujours.
On ne peut pas affirmer que l'on respecte les compétences provinciales tout en essayant de les usurper à la dérobée, de façon détournée ou par tous les moyens possibles.
La Cour suprême...
Une voix: [Inaudible]
M. Tom Kmiec: J'y arrive, je l'ai ici. Je vais même le lire aux fins du compte rendu, si vous m'interrompez de nouveau. Pour ce qui est du renvoi relatif à la Loi sur la tarification de la pollution causée par les gaz à effet de serre, vous le savez, c'était une décision de 6 contre 3, monsieur le président. C'était une décision de six contre trois. Ce sont les meilleures décisions: 5 contre 4 et 6 contre 3.
Vous savez que les meilleures lois découlent d'opinions dissidentes. De nombreux avocats me l'ont dit. Je ne suis heureusement pas encombré d'une formation juridique, mais c'est ce qu'ils me disent toujours. Quant à cette décision, les trois juges ont expliqué leurs opinions dissidentes. Ils craignaient que cette loi ne devienne un cheval de Troie permettant au gouvernement d'affirmer que l'environnement est une compétence partagée, ce qui lui permettrait de s'immiscer à la dérobée dans les affaires des provinces. La loi actuelle lui ouvre cette voie.
Les services publics seront alors régis par le gouvernement fédéral, qui prétend que comme le carbone se répand dans l'atmosphère de toutes les provinces... C'est évident, vous avez raison. C'est tout à fait logique. Cependant, dans le cas dont nous débattons, l'intention initiale de la motion, je crois, était de convoquer un PDG pour qu'il explique les déclarations qu'il avait prononcées en public.
Je suis tout à fait d'accord. Invitez‑le donc. En fait, vous devriez inviter d'autres dirigeants. Le Comité des ressources naturelles avait raison de présenter une motion pour que l'on convoque d'autres dirigeants du secteur de l'énergie. Vous devriez convoquer autant de témoins que vous le souhaitez devant le Comité. Entendez-les tous si vous le désirez, l'un après l'autre. À vous d'en décider.
Cependant, au sujet de la compétence provinciale, je le répète, mon amendement est tout simple. J'essaie de rendre la motion logique sur le plan grammatical. L'anglais est ma troisième langue, alors je fais de mon mieux. J'essaie de corriger ma grammaire.
Le ministre de l'Énergie et des Minéraux a tort. Le ministre n'est propriétaire d'aucune entreprise. Ce n'est pas lui qui est responsable du moratoire qui a été décrété. Ce moratoire repose sur de bonnes raisons techniques. Si vous le voulez, j'ai le rapport technique, que je pourrai lire pour le compte rendu. Tout dépendra de la façon dont se déroulera le reste du débat avant que nous passions au vote.
Je tiens à souligner que l'AUC, l'Alberta Utilities Commission, a assuré que seulement 13 projets avaient été mis en attente. Ce sont là tous les projets touchés par la pause temporaire. Ce n'est pas un arrêt, c'est une pause. Il n'y a pas de divergence entre le décret du Cabinet et la Loi. Le gouvernement a rendu ce décret pour s'acquitter de ses obligations législatives. C'est ce que l'Assemblée législative a fait et c'est ce que la Loi l'oblige à faire.
Ce décret a été rendu en vertu de l'Alberta Utilities Commission Act, et il s'agit d'une directive. Cette directive ordonne à l'organisme de réglementation de procéder à une enquête pour que, dans certaines collectivités rurales... J'ai ici la déclaration des municipalités rurales de l'Alberta décrivant en détail les points des règlements auxquels elles font objection.
Voilà ce que j'essaie de corriger dans mon amendement. Je voudrais que nous invitions ces gens pour expliquer les cibles et les plans environnementaux du gouvernement. On ne peut pas parler de plans environnementaux sans parler des cibles. Ils vont de pair.
Je vais mentionner ici un dernier fait que même l'AUC et le gouvernement ont reconnu publiquement... Je vais lire cette partie. Voici:
Bien que de 2005 à 2021, l'Alberta ait déjà réduit les émissions de sa production d'électricité de 53 %, notre province ne produit pas suffisamment d'électricité de base sans émissions. Elle n'a pas de sources hydroélectriques ou nucléaires. L'énergie éolienne et l'énergie solaire sont des sources intermittentes qui ne fournissent pas l'électricité nécessaire pour assurer la fiabilité de notre réseau pendant les mois froids de l'hiver.
On lit plus loin que conformément à la réglementation, l'Alberta s'est fixé l'objectif de rendre son réseau carboneutre d'ici à 2035. On décrit les objectifs législatifs pour la neutralité carbone d'ici à 2050. Ces objectifs n'ont pas changé, et c'est pourquoi vous devriez inviter ces dirigeants à venir vous parler des cibles et du plan pour vous faire une idée exacte de leurs intentions. L'Alberta a beaucoup progressé.
La province affirme clairement qu'elle considère que les tentatives du gouvernement fédéral d'intervenir dans ses champs de compétence provinciaux sont inconstitutionnelles. Nous devrions tous nous efforcer de défendre nos provinces.
:
Merci, monsieur le président.
Je crois avoir été remplacé et j'apprécie cette importante discussion que nous avons eue aujourd'hui.
Sur ce, j'aimerais proposer une autre motion, si vous me le permettez:
Que le Comité exprime sa déception à l'égard de l'environnement réglementaire créé par le gouvernement actuel, qui a entraîné le retrait de projets d'énergie marémotrice du Canada, et reconnaisse que l'un des principaux facteurs contribuant au départ de ces investissements en capital a été les changements récents qui ont créé un paysage réglementaire complexe.
Je crois que la greffière en a reçu copie et que celle‑ci est en cours de distribution. Merci.
Je précise, pour celles et ceux qui ne le sauraient pas, que pour le député de South Shore—St. Margarets, en Nouvelle-Écosse, que je suis, la question se ramène à la possibilité de disposer d'énergies renouvelables dans le Canada atlantique afin de nous permettre de parvenir à la cible de zéro émission nette et d'abandonner le charbon d'ici 2030, conformément au mandat du gouvernement. La Nouvelle-Écosse est la deuxième province à produire le plus d'électricité à partir du charbon, un charbon qui vient de Colombie.
On a tenté bien des fois d'exploiter la puissance marémotrice de la baie de Fundy. Au cas où vous ne le sachiez pas, la baie est le siège des plus grandes marées du monde, avec des amplitudes quotidiennes qui dépassent 52 pieds. Le volume d'eau qui s'écoule quotidiennement dans la baie de Fundy équivaut à celui de toutes les rivières dans le monde. En une journée, d'énormes volumes entrent dans la baie et en ressortent. Cela dit, de nombreux projets ont visé à exploiter l'énergie marémotrice de la baie. La plupart d'entre eux ont consisté à installer des turbines au fond de l'océan et très peu ont donné des résultats probants.
Cependant, une expérience récente sur l'énergie marémotrice a été couronnée de succès, mais ce n'était qu'une expérience menée en vertu d'un permis temporaire par Sustainable Marine Energy Canada. Il s'agissait d'une turbine flottante, donc posée à la surface de l'eau. C'est la première installation à ne pas avoir été détruite par la marée. Habituellement, en l'espace de 24 à 48 heures, la puissance de la marée dans la baie de Fundy détruisait toutes les turbines posées sur le fond de l'océan. Les turbines étaient détruites par la puissance de cette marée, sur laquelle on peut effectivement surfer.
La nouvelle approche a consisté à poser la turbine au fil de l'eau, et cela a réussi. La turbine n'a pas été détruite. Qui plus est, elle a produit de l'énergie qui a directement alimenté le réseau électrique de la Nouvelle-Écosse. C'est le premier projet d'énergie marémotrice au Canada à avoir généré des revenus pour une entreprise.
Cependant, comme certains d'entre vous le savent peut-être, quand le projet est passé à l'étape suivante, le processus a été interrompu. Il a été bloqué par le ministère des Pêches et des Océans, qui a beaucoup de pouvoir, et pas seulement dans le cas de projets énergétiques terrestres visant à empêcher la construction de pipelines à cause des poissons d'un cours d'eau ou de choses du genre. C'est arrivé à maintes reprises. En fait, ce ministère a beaucoup de pouvoir. Bien entendu, tout ce qui se trouve dans l'océan relève de la responsabilité du gouvernement fédéral et, par conséquent, le MPO a la capacité et la responsabilité de gérer les océans. Dans ce cas‑ci, après cinq ans d'un projet financé à hauteur de 60 millions de dollars, quand ce premier projet d'énergie marémotrice couronné de succès est passé à l'étape suivante, il a été interrompu par le ministère des Pêches et des Océans, sous le gouvernement libéral actuel.
Maintenant que la turbine a été retirée de l'eau et désassemblée, l'entreprise s'est retirée. Cela ne veut pas dire qu'elle ne va pas continuer de contester la décision, mais il faut être conscient de ce à côté de quoi nous sommes en train de passer et comprendre pourquoi, selon moi, le Comité doit exprimer sa déception à ce sujet. On estime que, d'ici 2040, l'industrie de l'énergie marémotrice en Nouvelle-Écosse pourrait générer 1,7 milliard de dollars pour le PIB de la province. Elle pourrait créer 22 000 emplois à temps plein et représenter jusqu'à 815 millions de dollars en masse salariale.
Mais il y a plus important encore. En raison de la prévisibilité évidente des marées, des cycles lunaires et de la hausse du niveau de l'océan, cette forme d'énergie à émission zéro, qui a donc donné des résultats probants... Cette production de 300 mégawatts d'électricité — ce qui n'est relativement pas énorme — pourrait permettre d'alimenter le quart des foyers de la Nouvelle-Écosse grâce à l'énergie marémotrice.
Cela peut ne pas sembler beaucoup, car ce n'est qu'une fraction de la capacité marémotrice potentielle de la baie de Fundy — une énergie renouvelable propre. On estime cette capacité à 2 500 mégawatts, ce qui signifie que la Nouvelle-Écosse pourrait devenir un exportateur d'énergie renouvelable propre.
Cependant, le ministère des Pêches et des Océans, sous le gouvernement libéral, a décidé que cela ne valait pas la peine et qu'il fallait mettre fin au premier projet couronné de succès dans l'histoire de l'exploitation de l'énergie marémotrice dans la baie de Fundy.
En tant que Néo-Écossais et en tant que personne qui veut que sa province échappe à sa dépendance du charbon... Notre province est la deuxième plus importante productrice d'électricité thermique au charbon, l'Alberta étant la première, et mon collègue, M. Kmiec, nous a déjà dit que la majeure partie de cette production en Alberta prendra bientôt fin. La Nouvelle-Écosse deviendrait donc le plus grand producteur d'électricité à partir du charbon au Canada. Plus de 50 % de notre électricité est produite à partir du charbon, et ce n'est pas avec le bon vieux charbon du Cap-Breton qui nous donnait beaucoup d'emplois en Nouvelle-Écosse. Non, on parle d'un charbon extrait des mines à ciel ouvert de la Colombie et qui est acheminé jusqu'en Nouvelle-Écosse pour alimenter nos centrales thermiques.
Notre premier ministre, Tim Houston, a exprimé haut et fort ce que j'appellerais son incrédulité quant à la raison pour laquelle cette décision a été prise. En fait, le ministère des Pêches et des Océans n'a jamais dit au public ni à l'entreprise pourquoi il refusait que ce projet se poursuive et il a simplement utilisé ses pouvoirs excessifs en vertu de la loi sur les pêches et les océans. Le PDG de Sustainable Marine a déclaré que le ministère ne lui avait pas fait part des données établissant que la vie aquatique serait affectée d'une façon ou d'une autre.
Il n'empêche que ce même ministère avait approuvé tous les autres projets menés au fond de l'océan, car ils ne semblaient pas avoir un impact négatif sur les poissons. Pourtant, en ma qualité d'ancien porte-parole de mon parti en matière de pêches et en tant que député d'une circonscription où l'on dénombre 7 000 pêcheurs commerciaux, je peux vous dire qu'il y a toute une population de crustacés et d'autres fruits de mer au fond de l'océan — homards, crabes et autres espèces qui ne sont pas des poissons — autrement dit des espèces pélagiques, des crustacés qui se déplacent au fond.
Donc, si les turbines devaient nuire à la pêche, elles auraient nui à la pêche très lucrative au homard dans la baie de Fundy. Pour une raison ou une autre, cependant, le ministère des Pêches et des Océans a pris une décision arbitraire. L'entreprise concernée nous a donné énormément d'informations à ce sujet.
Au moment de l'annonce du ministère, faite au printemps, le premier ministre Tim Houston a déclaré dans une vidéo que le gouvernement fédéral devrait avoir honte. Il convenait qu'il en parle publiquement et voici ce qu'il a notamment dit:
Vous savez probablement, par médias interposés, que le gouvernement fédéral se régale de puiser dans vos poches et de prendre votre argent au titre de la taxe sur le carbone. Pourtant, quand il est face à de véritables possibilités, qu'il peut apporter de réels changements pour améliorer les choses [...] comme celui que Sustainable Marine est en train de créer, il met la clé dans la porte.
Je ne sais pas quel est l'objectif ultime du gouvernement quand il met fin à un important projet énergétique comme celui‑ci. Je ne sais pas comment le gouvernement fédéral veut que la Nouvelle-Écosse cesse de brûler du charbon dans ses centrales thermiques, si nous ne pouvons pas être desservis par un gazoduc. Dans le projet de loi , le gouvernement a fait en sorte que la Nouvelle-Écosse ne puisse pas être destinataire du gaz naturel albertain éthique qui nous permettrait de remplacer le charbon et de réduire de moitié nos émissions de CO2. Si nous ne pouvons pas exploiter la puissance des marées en Nouvelle-Écosse, l'une des plus grandes sources d'énergie inexploitées au monde...
De plus, le projet de loi est arrivé à l'étape de la deuxième lecture cette semaine à la Chambre. Celui‑ci donne un nouveau mandat à l'Office des hydrocarbures extracôtiers de la Nouvelle-Écosse ainsi qu'à l'Office des hydrocarbures extracôtiers de Terre-Neuve-et-Labrador, ce qui est d'autant plus ironique, car il fixe les processus types pour l'exploitation du pétrole et du gaz extracôtiers dans le Canada atlantique. Cela veut dire qu'aucun projet d'énergie marémotrice ne verra le jour, à cause justement de l'objet du projet de loi .
De plus, celui‑ci impose le même processus rigoureux, long, excessif et bureaucratique pour l'installation de fermes éoliennes au large. De toute évidence, le MPO exercera les pouvoirs dont il est investi et sa capacité à dire non aux termes du projet de loi . S'il a pour idée d'établir une zone de protection marine dans une cinquantaine d'années, une zone qui serait plus ou moins située dans le secteur d'installation probable de nos éoliennes, il ne nous laissera pas faire. Il dispose d'un droit de veto. C'est le genre d'abus de pouvoir dont ce gouvernement est capable.
De plus, le gouvernement se contredit quand il dit, d'un côté, que nous devons miser sur des énergies renouvelables propres et que, d'un autre, soit il recourt aux pouvoirs du MPO pour tuer un projet dans l'œuf, soit il utilise son pouvoir d'imposer des processus bureaucratiques pour l'approbation future des projets d'énergie éolienne et marémotrice dans le Canada atlantique.
Que sommes-nous censés faire si le gouvernement dit une chose et en fait une autre, tandis que nous continuons d'importer du charbon? Il dit qu'il veut que nous utilisions des ressources renouvelables, mais il met des obstacles à la production et à la création de ces ressources renouvelables — des projets d'énergie propre sans émission que l'on mène ici sur la côte de la Nouvelle-Écosse.
C'est extrêmement décevant, et j'invite le Comité à examiner sérieusement cette motion et la série de décisions contradictoires prises par le gouvernement, car celui‑ci dit une chose et en fait une autre dans le cas du Canada atlantique et des ressources renouvelables.
Je sais que certains de mes collègues — de ce côté‑ci en tout cas — ont eux aussi des choses à ajouter, parce qu'ils se sont montrés très intéressés par toutes les questions concernant la Nouvelle-Écosse, en tout cas par les questions qui me passionnent, notamment toutes celles liées à l'océan et à la pêche.
Il est ahurissant que le MPO mette fin à un tel projet d'exploitation d'une ressource renouvelable.
Merci, monsieur le président.